Les Vestiges d'Hydra

Chapitre 4 : ... Finit dans la tourbe

3016 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 11/02/2023 11:23

Bucky me fixe intensément, il semble réfléchir à ma proposition, je m'empresse alors de rajouter :

- Si tu es d'accord... je comprendrais que tu ne veuilles pas poursuivre Hydra et si c'est le cas, je trouverais une autre solution, Buck ! M'engagè-je.

- Non, c'est bon. on va y aller ! il n'y a pas d'autre solution et si je dois encore me tenir dans la même pièce que Tony...

Bucky ne termine pas sa phrase et j'en profite pour tenter de me rapprocher. Cette fois-ci, à mon grand soulagement, mon ami ne me repousse pas. Je pose doucement ma main sur son épaule droite et constate qu'il tremble légèrement ; il est trempé ! Je me tourne vers la fenêtre et constate à la faveur du jour qui se lève, qu'effectivement, il a neigé au dehors :

- Tu es gelé, Buck ! tu veux que je te coule un bain ?

- Non, j'ai faim ! je vais juste aller me doucher vite-fait. Me répond-il.

- Tu veux essayer de dormir un peu ? Ross ne nous réunira que dans la soirée !

- Je peux toujours essayer...

Il n'a pas l'air convaincu, mais nous sommes épuisés, physiquement et psychologiquement ! Alors qu'il se dirige vers la salle de bains, je m'affaire à préparer un petit déjeuner réconfortant, composé de pommes de terre hachées, d'œufs au plat, de bacon, de saucisses et de toasts. Lorsque je dispose le tout, accompagné d'un café bien chaud sur la table basse devant notre petite télévision, Bucky revient, en peignoir.

Une fois encore, il a les cheveux trempés ; le col du peignoir laisse voir ses dog-tags pendouiller sur ses pectoraux humides et il vient s'asseoir à côté de moi. Comme ça. Comme si de rien n'était. Comme si l'étoffe duveteuse découvrant largement le haut de son torse et m'exposant ses jambes ne me provoquait pas une décharge de testostérone ! Il fait mine de ne pas remarquer mon gel de cerveau (à moins que réellement, il ne se rende pas compte de ce qu'il me fait subir) et commence à dévorer son assiette :

- Merchi Schteeve !

- Je... hein? oui, merci ! je veux dire, de rien ! Bredouillè-je, en me servant du café pour masquer mon trouble.

Après avoir fini nos copieuses assiettes (organismes de super-soldats oblige), je vais me doucher moi aussi. Pas tant pour me laver que pour laisser libre court à mon imagination débordante à propos des peignoirs... Lorsque je reviens, mon ami est toujours sur le canapé :

- Je croyais que tu voulais essayer de dormir un peu ? M'étonnè-je.

- Dans ma chambre, j'y arriverais pas... Souffle-t-il, abattu.

- Tu... tu veux qu'on s'allonge sur le canapé ?

Dans ma tête, j'ai pensé très fort "dans mon lit", mais j'arrive à garder un visage neutre en posant la question... Mon ami acquiesce, l'air reconnaissant. Je lui adresse un sourire rassurant et vais récupérer la couette de mon lit. À mon retour, il a déplié le BZ, bien trop petit pour nos carrures, mais qu'importe, on sera obligés de se serrer une fois encore. Quel dommage. Bucky met la télé en sourdine et nous nous allongeons côte à côte ; mon ami est toujours enveloppé de son peignoir, qui doit forcément s'écarter maintenant qu'il est sur le dos. Je compte les moutons dans ma tête. Pas pour m'endormir, mais pour chasser les idées immorales qui m'assaillent quand mes jambes rencontrent celles de mon ami sous la couette. Je n'aurais peut-être pas dû me mettre en short.

Trois cents.

J'en suis à trois cents moutons quand la respiration de Bucky devient lente et régulière. Je me tourne doucement vers lui pour constater qu'il s'est endormi, curieusement assez rapidement. J'observe les traits de son visage se détendrent ; sa bouche s'entrouvre et il se met à ronfler faiblement. Le profil fuselé de sa mâchoire, sa barbe naissante et ses longues mèches brunes qui reposent de part et d'autres de son visage le rendent terriblement désirable ! Presque involontairement, mon bras soulève mollement la couverture pour vérifier que son peignoir recouvre efficacement le corps de mon ami. Il fait froid, on n'est jamais trop prudent ! Comme prévu (espéré), l'étoffe s'est écartée, tout juste retenue par la ceinture nouée grossièrement autour de ses hanches.

Dans la pénombre de la pièce, je distingue à peine les contours de son sexe, mais décide de rabaisser la couette pour le recouvrir. Mon désir pour lui a tendance à me faire perdre un peu de mon sens moral que je pensais pourtant incorruptible...

Il n'empêche que la proximité de son corps aux trois quarts nu m'affole ! Je caresse vaguement mon sexe, que la masturbation n'a pas suffi à calmer et finis par m'endormir, vaincu par la fatigue et le trop-plein d'émotions.


*~*


Cinq.

C'est le nombre de cauchemars que Bucky a fait. Un par heure dormie. Je suis sur le dos et il est sur le côté, agrippé à moi comme un koala, le visage enfouit dans mon épaule. Son peignoir a définitivement foutu le camp dans la bataille et ne recouvre plus que ses bras. Tourné ainsi, sa jambe droite reposant au-dessus de mes genoux, son sexe est contre ma hanche. Mon Dieu que c'est dur.

Je remue légèrement et il se retourne en grognant dans son sommeil, pointant ses fesses dans ma direction. C'est pire. Je décide de me lever pour aller me "doucher", mais quand je me dégage de la couette, Bucky se réveille instantanément :

- Hey ! bonjour. Dit-il, en se retournant vivement.

- Salut Buck ! Réponds-je, pris au dépourvu, debout devant le BZ avec mon érection massive clairement visible à travers le jersey de mon short.

C'est un peu tard pour penser à me cacher alors je fais comme de rien n'était et Bucky a la bonne idée d'en faire autant :

- Je vais refaire du café ? Propose-t-il, en me fixant dans les yeux.

Il est définitivement parfait ! Bien trop parfait pour moi.

- Bonne idée ! je vais aller me doucher. Répondè-je, en pointant la salle de bains et sans attendre de réponse.

Quand je reviens, dix minutes plus tard et les vêtements nettement moins tendus, mon ami s'est malheureusement déjà habillé et il nous sert deux mugs de café :

- Ça va mieux ? Me demande-t-il, un imperceptible sourire aux lèvres.

- Heu... je suis plus réveillé, oui ! Marmonnè-je, en m'installant sur un tabouret.

- Je suis désolé ! Dit-il soudain, beaucoup plus sérieusement.

- De ? M'inquiètè-je, parce qu'il ne faudrait pas qu'il soit désolé de me faire autant d'effet, surtout pas...

- Je t'ai encore empêché de dormir... Souffle-t-il, gêné.

- Ah... c'est rien Buck, je t'assure ! je dors mieux quand je suis collé à toi, même si tu me hurles dans les oreilles ; d'ailleurs j'ai perdu trente pour cents d'audition alors tu vois, je t'entends à peine ! Tentè-je de plaisanter.

Il me sourit faiblement. J'hésite un instant à reparler de ce qui s'est passé hier soir, mais je me ravise. Le fait est que je ne sais absolument pas comment aborder le sujet avec lui, je suis encore sous le choc de ce que j'ai appris et en même temps, j'aurais dû m'en douter. Je pense que mon cerveau a occulté cette possibilité parce que l'horreur que ça m'inspire est tout simplement trop insoutenable. Ma lâcheté. Encore.


*~*


Vers dix-huit heures, nous nous rendons en salle de débriefing. Avec Bucky, nous avons reparlé de la mission et il semble déterminé à l'accepter. J'ai beaucoup de réserves à lui faire quitter la sécurité du Complexe, mais si nous restons ici plus longtemps, je crains que la situation ne devienne ingérable avec Tony ! Ici, c'est sa sécurité mentale qui est en danger...

Sam et Wanda nous attendent à l'écart, soucieux. Sam s'approche :

- Ça va vous deux ?

- Ouais, ça va, on va accepter la mission. il faut qu'on s'éloigne quelque temps... Leur expliquè-je, en regardant Bucky.

Wanda et Sam acquiescent et ne semblent pas surpris ; eux aussi ont dû y penser depuis hier soir. Nous nous installons à l'identique que la veille, aux côtés des hologrammes de Scott et de Clint qui ont le visage fermé. Quelqu'un a dû leur raconter la désastreuse soirée d'hier et c'est tant mieux ; je n'aurais pas eu la force de le faire moi-même.

Les amis de Tony ont la bonne idée d'afficher un visage embarrassé ; aujourd'hui au moins, il n'y aura pas d'échauffourrées... Peter, qui a dû lui aussi avoir droit à un récit de première main, fait un timide salut de la main à Bucky qui lui répond par un demi-sourire ; pour une raison que j'ignore, le gosse du Queens s'est lié d'amitié avec lui depuis deux ans. Sans doute pour faire enrager Tony... Mon ami s'assoit et fixe un point imaginaire sur la table devant nous, visiblement déterminé à ne plus rien regarder d'autre jusqu'à la fin de la réunion. La tension est palpable lorsque Tony, arborant un large coquard à l'œil clôture le bal des arrivées ; il prend soin de regarder partout, sauf dans notre direction et s'assoit. Simultanément, l'hologramme de Ross apparaît.

- Protocole Quiet Complet activé. Prévient Friday.

- Merci Friday, Monsieur le Secrétaire ! Salue Tony, sobrement.

Ross fixe un court instant le visage tuméfié de l'ingénieur, puis enchaîne :

- Avengers ! je constate que vous avez cessés de vous battre avant qu'il n'y ait des morts, je vous félicite... vos divertissantes chamailleries ont-elles portées à une conclusion ? Demande-t-il, sans prendre la peine de masquer l'ironie dans sa voix.

- Hum, nous n'avons pas encore fini de délibérer, Ross... Commence Tony.

- Je vois... personne n'a gagné à "qui pissera le plus loin", c'est donc à moi qu'il revient de choisir mon équipe ! Conclut le Secrétaire.

- Ce ne sera pas nécessaire, Monsieur le Secrétaire ! Bucky et moi sommes volontaires ! Interviens-je, d'une voix claire.

Ross me fixe, visiblement étonné ; lui aussi a dû penser que je ferais tout pour garder Bucky au Complexe.

- Je peux venir avec vous Captain ? enfin, je veux dire Nomad ! S'empresse de rajouter Peter, en se levant à moitié de sa chaise tant il a du mal à contenir son enthousiasme et son énergie.

- Ça sort d'où ça ? hors de question ! assieds-toi, vite ! Le calme immédiatement Tony, exaspéré.

- Mais... il faut bien que j'apprenne le métier ! Rétorque vivement le jeune homme.

- Ce que tu vas apprendre, c'est tes maths ! je te rappelle que ton stage à PYM Tech UK commence bientôt ! Le coupe Tony.

Pete se rassoit et croise ses bras sur sa poitrine en soupirant bruyamment.

- Si Stark a terminé de régler ses petits problèmes d'autorité pseudo-paternels, nous pourrions peut-être continuer ? Poursuit Ross, doucereux.

- Nous partirons demain matin à la première heure, conformément à vos exigences ! Dis-je à Ross, fermement.

- Et bien j'avoue, c'est assez inhabituel et plutôt agréable de vous entendre vous conformer à mes exigences, Nomad... qu'il en soit ainsi ! Mademoiselle Romanoff vous accompagnera à l'aéroport d'où vous décollerez pour atterrir à Inverness. là-bas, l'Agent Coulson vous débriefera tout en vous conduisant à Lairg, où il vous laissera en compagnie de votre contact local. prenez tout le temps nécessaire à vos investigations et surtout n'intervenez pas seuls, quel que soit ce que vous trouverez sur place, suis-je clair ?

- Tout à fait clair, Ross ! Répondè-je, en serrant les dents.

- Barnes ? S'impatiente le Secrétaire, en fixant mon ami.

- À vos ordres... Grommelle Bucky, sans prendre la peine de lever les yeux de son point imaginaire.

- Parfait ! Lang et Barton, faites vos valises, l'Agent Hill passera vous récupérer demain. vous remplacerez Rogers et Barnes le temps nécessaire, avec permissions les WE si vous vous tenez correctement... Continue Ross, à l'adresse des deux autres hologrammes qui acquiescent sans broncher.

- Génial... Murmure Rhodey dans son coin.


Lorsque Ross coupe sa transmission et que tout le monde se lève pour partir, Stark fait mine de ranger quelques papiers le temps que l'équipe quitte la pièce. L'espace d'un instant, je m'imagine qu'il va s'excuser auprès de Bucky, mais c'est moi qu'il retient lorsque je m'apprête à sortir le dernier :

- Steve !

Je me stoppe net et me retourne, les sourcils froncés :

- Quoi ?

- À propos d'hier soir... j'avais trop bu. vous aviez raison, je suis allé trop loin...

- Qu'est-ce que vous essayez de me dire Tony ?

- Je suis désolé. Souffle l'ingénieur.

- C'est à Bucky qu'il faut faire vos excuses, pas à moi ! Répondè-je, acerbe.

L'ingénieur me regarde bizarrement, avant de se reprendre :

- Je suis désolé d'avoir gâché l'ambiance et de vous avoir ainsi obligé à accepter cette saloperie de mission sur un coup de tête ! je ne suis pas désolé envers lui, je ne serai jamais désolé envers lui ! il a tué ma mère !

- Vous êtes incroyable Tony ! oui, Bucky a tué votre mère et votre père et tout un tas d'innocents aussi... au moyen d'un lavage de cerveau répété tant de fois qu'il en a oublié son nom. au moyen de soixante-dix-ans d'enfermement et de mises en hibernation. au moyen de toutes les formes de tortures possibles et imaginables. de toutes les formes de tortures, comme nous le savons désormais grâce à vous. comme tout le monde l'a appris hier soir grâce à votre petit one-man-show ! comme si Bucky n'avait pas été assez humilié dans sa vie... votre amitié a longtemps comptée pour moi, Tony ! plus que je ne l'aurais imaginé ! vous me faisiez penser à Howard... mais votre détermination à sauver le monde et votre générosité pour y parvenir ne font pas de vous quelqu'un de bien ! hier soir j'étais en colère après vous Tony, mais aujourd'hui j'ai de la pitié pour vous... avant de chercher à sauver le monde contre les Aliens, commencez donc par vous sauver vous-même !


Je le laisse me fixer, pantois, mais ne lui laisse pas le temps de contre-argumenter ; je quitte vivement la pièce et part rejoindre mes amis qui m'attendent dans un des salons du Complexe où nous avons nos habitudes.


*~*


Nous nous réveillons à l'aube, sans avoir franchement dormis. En tout cas, encore moins que d'habitude. Après un rapide café, nous descendons dans le hall du Complexe avec nos deux valises qui contiennent l'ensemble de nos possessions, autrement dit nos vêtements et mon carnet de dessins en ce qui me concerne. Natasha nous attend, campée devant une des voitures de Stark, qu'il a mis à notre disposition :

- On y va, les garçons ?

- C'est parti ! Répondè-je avec le sourire, soulagé de partir après les derniers évènements.


Nous prenons place dans le bolide et lorsque Natasha démarre, c'est sans un regard en arrière que nous partons pour l'aéroport. Le trajet est silencieux, il paraît difficile de lancer une conversation triviale dans ces conditions. Plusieurs fois pourtant, Nat semble vouloir parler, mais se ravise et se contente de monter le son de la radio ; la musique nous berce ainsi agréablement après cette courte nuit et je fais la grimace quand nous nous garons, à bonne distance de l'entrée de l'aéroport JFK. Il règne ici un chaos invraisemblable de bruits et de voyageurs en tous genres, je n'ai aucune envie de me mêler à eux. Je regarde Bucky et sans nous parler, nous vissons nos casquettes profondément sur nos têtes pour parfaire notre anonymat.

Il y a plusieurs mois que nous n'avons fait aucune apparition publique et j'ai, depuis, laissé pousser mes cheveux et ma barbe, si bien que je suis certain de ne pas être reconnu. Bucky a également laissé pousser ses cheveux et bien qu'il soit resté rasé de prêt, son visage est moins connu du grand public ; les images de lui qui ont pu circuler autrefois étaient celles du Soldat de l'Hiver, masqué. Natasha se retourne pour nous tendre nos billets d'avion ; après un rapide coup d'œil, je rigole et c'est le premier son qui sort de ma bouche depuis le Complexe :

- Classe éco, carrément ?

- Incognito, c'est le mot d'ordre des missions d'espionnage, Steve ! Me charrie la belle rousse.

- À bientôt Nat, prends soin des autres s'il te plaît ! La saluè-je, affectueusement.

- C'est promis ! Me répond-elle.

Nous nous apprêtons à sortir lorsque Natasha rajoute :

- Будет нормально (1) ?

Bien que mes aptitudes en russe s'améliorent depuis deux ans, je n'ai pas compris ce qu'elle a dit à mon ami qui lève enfin les yeux pour la fixer :

- Da (2)! Répond-il, avec un pâle sourire.

- Нет безрассудного солдата (3) ! Rajoute-t-elle, le visage soucieux.

- Обещано ! Lui répond Bucky, d'une voix rassurante.

Ça, ça veut dire "promis", ce mot-là, je le murmure souvent la nuit...


Nous sortons rejoindre le tumulte de travailleurs et de touristes pour nous fondrent dans la file d'enregistrement des bagages ; comme prévu, personne ne nous prête attention. Nous nous installons ensuite confortablement dans l'avion ; le vol, qui comprend une escale à l'aéroport d'Heathrow à Londres, va durer treize heures !

Il est six heures du matin quand nous décollons enfin pour rejoindre l'Écosse et les longues et laborieuses semaines qui nous y attendent...



(1) Ça va aller ?

(2) Oui

(3) Pas d'imprudences soldat



***** Voilà, c'est partit, direction l'écosse ❤️. L'écriture avance bien et je m'éclate ! J'ai hâte de vous faire découvrir la suite !! Les prochains chapitres comprendront plus de photos et visuels 😉. D'ici là, prenez soin de vous 😊. *****

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