Les Vestiges d'Hydra

Le jeudi suivant arrive, sans que nous ayons reparlé de ce qui s’est passé dans la bibliothèque. Bucky ne semble toutefois pas en colère après moi, il fait comme si de rien n’était, tout simplement. Il a pris soin de ne plus enlever son haut de pyjama et se montre plus pudique que jamais. J’ai tout gagné…

C’est ma première sortie à cheval ; après avoir sellé Mi dhu et Foghar (ce n’est pas le cheval préféré de Buck, mais Bonnie est moins discret avec sa crinière blonde) nous nous dirigeons vers la rive opposée au Fiag Bridge, ce qui nous prend une bonne heure et demie. Ça se passe plutôt bien, Mi dhu avance dans les pas de Foghar et m’évite les endroits trop accidentés ; nous avançons au pas soutenu, en trottant à de rares occasions, pour m’habituer. Nous arrivons vers quatorze heures trente et attachons les chevaux à bonne distance de la berge, puis nous nous postons à couvert. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas foule qui passe sur la route d’en face et emprunte le petit pont qui surplombe un des affluents du Loch…

Je commence à avoir froid et j’ai mal aux fesses. Buck, lui, est couché sur le ventre dans la neige, parfaitement immobile. Il guette la route avec la paire de jumelles que Lachlan nous a prêté. À quinze heures, une camionnette ralentit avant de s’arrêter devant le petit pont, un homme-probablement l’épicier de l’autre fois, mais sans les jumelles je ne peux en jurer- y dépose une caisse en bois, puis repart sans attendre. 

Bucky se tend et je le vois tourner la tête pour balayer le pont avec ses jumelles, mais aucun véhicule n’approche. Je lui tapote l’épaule droite pour récupérer les jumelles et observer à mon tour, mais je ne distingue rien de plus, la route demeure déserte… 

Soudain, je sens le souffle de Bucky se saccader, puis il rampe sur ses coudes pour s’approcher de la berge tout en murmurant : 

– Là, dans l’eau !

Je rampe à mon tour et observe le Loch. Un petit bateau s’approche de la berge opposée avant de couper son moteur. Un homme et une femme en descendent pour récupérer la caisse, qu’ils chargent rapidement à l’arrière de l’embarcation. Mon sang se glace quand je reconnais Rumlow, l’ancien agent du STRIKE-en fait Hydra-que je croyais mort au Nigéria. Mais son visage, défiguré par l’explosion du Triskelion, je le reconnaîtrais entre mille ! Décidément, c’est un trompe-la-mort… En revanche, je ne connais pas la femme à ses côtés ; elle porte une longue cape verte, dont la capuche est rabattue sur son visage. Elle semble avoir de longs cheveux noirs, qui dépassent de sa cape, tout comme ses cuissardes vert bouteille, qui sculptent de longues et fines jambes. 

J’hésite un instant, mais Bucky m’arrache les jumelles des mains pour observer nos cibles. À l’évidence, il reconnaît lui aussi immédiatement Rumlow, l’ancien homme de mains d’Alexander Pierce, le dernier leader d’Hydra. Le dernier de ses tourmenteurs. Dernier d’une longue liste d’hommes sans scrupules n’ayant reculé devant aucune torture pour l’asservir toujours un peu plus…

Chacun de ses muscles se tend, sa respiration s’accélère et il se met à trembler de tout son corps. Je m’empresse de poser une main sur son dos pour tenter de le calmer et je lui reprends les jumelles, que je pose au sol : 

– Buck… ça va, mon pote ? je… je peux continuer tout seul, tu sais ?

– Non ! c’est notre mission ! ça va aller…

Mon ami se ressaisit et me désigne les jumelles que je lui redonne, à contre-cœur. Soudain il se redresse et fait vivement demi-tour : 

– Vite, aux chevaux, ils repartent plein gaz !

Je le suis en direction de nos montures, sur lesquelles nous nous hissons (lui gracieusement, moi laborieusement) et longeons la berge de loin, à vive allure. D’ici, nous entendons faiblement le ronronnement du petit bateau qui progresse rapidement de l’autre côté du Loch, fendant ses eaux sombres en direction du Nord. La petite embarcation s’éloigne bien trop vite et Bucky passe au galop pour tenir la cadence. Mi dhu semble ravi de ce changement d’allure et galope à grandes foulées derrière Foghar ! Ses fosses nasales exhalent une épaisse vapeur par le froid piquant qui règne aux abords de l’eau tandis qu’il allonge son galop sur la cadence imposée par Foghar. Je me penche en avant et donne des rênes, comme Lachlan me l’a appris, mais dans ma tête, je vois ma vie défiler…

Nos montures s’adaptent tant bien que mal aux brusques changements d’aspérités du sol sur les berges glissantes du Loch. Soudain, la petite embarcation s’éloigne de vue et Bucky dirige son cheval plus à droite pour s’approcher davantage de l’eau. Alors que nous rattrapons le bateau au terme d’une ultime cavalcade, mon cheval glisse légèrement sur son antérieur droit et je perds mon étrier, dégringolant lourdement tout près de la berge ! Je pousse un petit cri pas très viril, plus de surprise que de douleur (encore que…) et me roule en boule pour protéger mes organes vitaux dans ma chute. Bucky m’entend et fait immédiatement volte-face, il ramène vivement Foghar dans ma direction au triple galop et se laisse glisser de sa selle : 

– Steve ! L’entendè-je s’inquiéter, en venant à moi.

Je rassemble le peu de dignité qui me reste et tente de me relever avant qu’il ne soit à ma hauteur. Malheureusement, je glisse sur la neige et dévale le talus pour atterrir dans les eaux glacées du Shin… Transis par la température, je remarque à peine Bucky qui se jette à l’eau sans hésitation pour me rejoindre. Arrivé à ma hauteur, il me saisit par les épaules pour m’aider à me redresser : 

– Steve, ça va ?

– Rumlow ! Dis-je, inquiet à l’idée du temps que je nous fais perdre.

– Ils sont loin maintenant… allez, viens ! Répond mon ami, en me soutenant jusqu’à la berge.

À peine sur la terre ferme, Bucky remonte le talus à vive allure pour rassembler les chevaux qui, par bonheur, nous attendent paisiblement non loin. Je fais un état des lieux de mes blessures, qui s’avèrent superficielles et rejoint Buck, qui me tend les rênes de Mi dhu : 

– Il faut que tu remontes ! sinon, tu n’oseras plus jamais le faire… Me dit-il, fermement.

Je fixe mon noir un instant en lui caressant le chanfrein, son souffle est encore saccadé par l’effort, puis je décide que je ne lui en veux pas, je suis le seul fautif ! Je saisis les rênes et lui caresse l’encolure : 

– Tu veux bien me ramener, mon joli ? Lui demandè-je, en me remettant en selle.

Je suis trempé et gelé jusqu’aux os, heureusement la chaleur que dégage Mi dhu me permet de tenir bon, mais le jour décline rapidement sur le chemin du retour et la température chute brutalement. Je grelotte, la tête rentrée dans les épaules et observe avec fascination Bucky, qui se tient toujours aussi droit, visiblement insensible au froid mordant qui doit pourtant le transpercer lui aussi, à travers ses vêtements trempés…

Mon esprit s’égare encore vers de sombres pensées, venues de Sibérie. Est-ce simplement la température polaire de Russie qui l’a ainsi insensibilisé au froid ou aurait-il subi la torture de l’eau glacée aux mains de ses bourreaux ? Certaines questions doivent rester sans réponse, pour mon bien…

*~*

Nous poursuivons notre chemin et quittons bientôt les abords du Loch pour nous enfoncer dans la lande. Je sors de ma rêverie en apercevant les piliers du domaine, jamais je n’ai été aussi content de voir les cerfs de pierres nous accueillirent ! Bucky ralentit et se décale pour que nos chevaux soient côte à côte : 

– Ça va, Steve ? 

– Je suis gelé, mais à part ça, ça va oui ! 

Bucky rit faiblement : 

– Pourtant, tu devrais être habitué au froid toi qui es resté soixante-six ans sous l’eau…

– Il faut croire que non ! moins que toi en tout cas… Répondè-je spontanément, mes dents s'entrechoquant bruyamment.

Mon ami ne répond rien et nous poursuivons notre chemin en silence jusqu’à l’entrée du château. Lachlan nous attend devant la grange ; lorsqu’il nous voit, il vient vers nous, l’air soulagé : 

– J’allais partir ! je m'inquiétais de ne pas vous voir rentrer… mais… vous êtes trempés mo buidheag ! 

– J’ai peut-être fait une petite chute ! Répondè-je, un peu honteux.

– Une chute ? mais bon Dieu, vous êtes tombé où, Finlay ?

– Euh… dans le Loch !

– Le Loch… celui-là ? S’étonne l’écossais, en désignant le petit Loch qui entoure le château d’un mouvement de tête.

– Non ! le Shin ! Répond Bucky, en descendant de cheval et en caressant l’animal.

– Le Shin ? Ok… donnez-moi les chevaux, je vais m’en occuper ! allez vous réchauffer ! il y a de quoi manger à la cuisine.

Bucky lui tend ses rênes, lui tapote l’épaule avec reconnaissance et se dirige vers la porte d’entrée. J’en fais de même, mais lorsque je m’apprête à m’éloigner, Lachlan me retient : 

– Si vous voulez vous réchauffer convenablement, je vous ai préparé la pièce spéciale ! Me dit-il, avec un clin d'œil. 

– La… la pièce spéciale ? c’est quoi ça ?

– La pièce que monsieur Coulson m’a fait aménager pour vous et votre mari ! vous ne l’avez pas encore trouvé ? S’étonne-t-il.

– Euh… non ! Avouè-je.

– À côté de la bibliothèque, derrière la tenture, vous savez celle avec les… euh, les bonhommes tous nus !

Je le fixe bêtement, mais de quoi il parle ? Il remarque mon abrutissement et se décide à éclairer ma lanterne : 

– Regardez derrière la tenture des mecs à poils ! Coulson a insisté, il disait que ça vous serait utile…

– Euh, ah d’accord… merci Lachlan ! Balbutiè-je, confus.

Après une longue caresse à Mi dhu, Lachlan emmène les chevaux pour s’en occuper ; il se retourne pour me saluer de la main, tout en me faisant un clin d'œil appuyé…

Je me dirige vers le château et trouve Bucky devant l’énorme cheminée du salon, les bras croisés sur sa poitrine et le visage fermé et songeur. Je pose une main sur son épaule droite : 

– Tu veux manger quelque chose ?

– Non… je suis gelé… Répond-il, évasivement.

– OK… réchauffe-toi, je reviens !

Je monte l’escalier en direction de la bibliothèque et cherche la fameuse tenture devant laquelle je suis déjà passé des dizaines de fois, sans jamais y prêter attention. En effet, elle pendouille sagement à droite de la bibliothèque ! Je m’en approche pour la détailler et au premier abord, elle ne semble rien avoir de particulier ; elle représente un paysage boisé avec une sorte de plan d’eau au milieu. Je l’observe plus amplement et remarque qu’effectivement çà et là, disséminés dans la végétation, se trouvent des hommes en tenue d’Adam. Certains sont isolés sur la tenture, mais d’autres sont par deux, dans des positions pour le moins douteuses… Au bord de l’étang, deux hommes semblent se masturber l’un l’autre sous le regard fasciné d’un petit groupe de femmes, profitant du soleil… Et du spectacle ! 

Comment ai-je fait pour ne pas avoir remarqué cette étrange scène avant ? Et puis surtout, pourquoi Diable l’Agent Coulson a choisi cette tenture précisément ? Il faudra que je lui parle un de ces quatre… J’écarte l’étonnante étoffe et découvre une porte dérobée. J’hésite un instant avant de tourner l’élégante poignée… Connaissant Phil, je m’attends au pire, surtout s’il m’a démasqué ! Pourvu qu’il n’ait pas fait installer une de ces étranges pièces servant à d’étranges pratiques pour lesquelles l’humanité semble développer un intérêt croissant…

 Natasha les désigne comme des “donjons” où les couples peuvent se livrer à toutes sortes de jeux coquins. Elle m’a même montré des “jouets” qui, d’après elle, peuvent aider les couples à diversifier leur sexualité.

Je suis resté dubitatif quand j’ai vu les jouets en question ; ils ont une taille démesurée, il y a sans doute des hommes modernes qui ont certains complexes… Ceci-dit, je suis mal placé pour juger ! J’étais déjà bien gâté par la nature avant de recevoir le sérum et maintenant, disons qu’à l’image de l’ensemble de mon corps, mon sexe s’est… Étoffé. Ce qui explique sûrement le succès que j’ai pu rencontrer lors de mes tournées au sein de l’armée !

Bref, je me décide à ouvrir la lourde porte en bois de chêne et pousse un soupir de soulagement en voyant qu’elle cache une petite, mais très agréable pièce… 

Ah, le fameux cadeau de l’Agent Coulson !

***** Hello les amis 💗, j'espère que vous allez bien ! Je vous laisse quelques photos/fanarts pour ce chapitre sur le topic dédié à cette fic côté forum 😉

Voilà ! J' espère que ce chapitre vous a plu, si c'est le cas, prenez le temps de voter et de commenter, c'est toujours agréable 💗. Les 2 prochains chapitres seront 🔞 (et plus longs aussi...). À bientôt !! *****