Les Vestiges d'Hydra

Chapitre 16 : La corde, mon fils et le coureur de kilts

2392 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 30/04/2023 16:53

Quelques minutes plus tard, c’est donc main dans la main que nous arrivons au terrain numéro six, chaleureusement accueillis par Lachlan et les enfants ! Bucky lâche précipitamment ma main à la vue des nombreuses familles présentes sur le terrain.

– On ne risque rien tu sais, Buck ! Cette époque est beaucoup plus tolérante que la nôtre… lui chuchotè-je à l’oreille.

Bucky m’observe, incrédule, avant de balayer les concurrents du regard, comme pour vérifier mes dires.

– Vous avez vu les jeunes ? demandè-je à Lachlan qui se met torse-nu, de même que son père, qui vient de nous rejoindre.

Nay ! Vous les avez égarés ? me répond l’Écossais, amusé.

– C’est possible… soupirè-je.

– Pas grave, vous allez concourrirent avec les MacKay, il nous manque des bras !

– Euh… en quoi consiste ce jeu ? demande Bucky, visiblement inquiet à l’idée de se dévêtir.

Lachlan paraît deviner son embarras et lui adresse un sourire rassurant : 

– Vous pouvez rester habillé, mo charaid ! Eh bien, c'est plutôt simple, huit concurrents d’un côté, huit de l’autre. Il faut tirer la corde plus fort que l’équipe adverse et c’est gagné ! Pas de mains au sol, pas d’insultes, ni de jurons, c’est une épreuve familiale…

Nous nous mettons en place pour une première manche ; Alan, Cait et leur fils sont devant , les trois enfants placés au milieu, Bucky et moi en bout de corde ! Pour l’occasion, Cait et Isla ont mis des fleurs dans leurs cheveux et Ewan et son frère se sont mis torse-nu pour imiter leur père et leur grand-père. Conscients que notre optimisation risque de fausser les résultats, Bucky et moi essayons de tirer normalement sur la corde au “take the strain”...

Trois.

 C’est le nombre de manches que j’ai fait avant de poser moi aussi mon Spencer et ma chemise, dégoulinant de sueur ! Bucky a posé sa veste, mais a gardé sa chemise et ses gants, en déboutonnant toutefois quelques boutons, laissant ainsi apercevoir ses dog-tags.

Il ne nous manque maintenant plus qu’une manche pour décrocher la victoire sur nos adversaires, un mélange de MacLeod et de Chattan. Il est difficile de dire lequel des MacKay est le plus enthousiasmé, mais Cait est sans aucun doute la meneuse du jeu. D'ici, je l’entends grogner en gaélique après nos adversaires et Bucky me fait la traduction de ce qui semble être en fait un torrent d’insultes, que la matriarche ne prononce que lorsque l’arbitre est suffisamment éloigné d’elle ! Mes yeux se perdent momentanément dans la foule de badauds rassemblés autour du terrain et je remarque, un peu gêné, que de nombreuses femmes me reluquent ostensiblement. Bucky regarde dans la même direction que moi et rigole : 


– T’avais qu’à pas te découvrir autant ! Si ta mère t'avait vue comme ça, torse-nu et en jupe, elle t’aurait envoyé au séminaire ! se moque-t-il.

– Si ma mère m’avait vue me balader en te tenant par la main, elle aurait fait quoi d’après toi ? demandè-je, plus sérieusement.

Bucky semble réfléchir, tellement bien qu’il en perd l’équilibre en manquant de nous faire tomber et se fait aussitôt conspuer par Cait, avant de tourner sa tête pour me répondre :


– Elle m’aimait bien ! se contente-t-il de lâcher, en haussant les épaules.

C’est vrai qu’elle l’aimait bien ! Elle le trouvait vraiment gentleman, surtout quand il venait à ma rescousse à chaque fois que je me bagarrais avec quelqu’un de plus fort que moi. Après tout, elle serait peut-être simplement heureuse pour nous… Perdu dans mes réflexions, j’en oublie de tirer sur la corde, me contentant de la tenir et j’entends les enfants s’agiter, de peur de perdre. Me ressaisissant soudain, je tire un peu vivement vers moi et la moitié des participants chutent lourdement au sol, embarqués par la corde. L’arbitre sonne notre victoire et nous sommes applaudis par l’assemblée ! Les garçonnets viennent nous taper dans les mains et Isla saute carrément dans mes bras, me posant un bisou baveux sur la joue et saisissant une fleur de ses cheveux pour la placer maladroitement dans les miens. Quand Bucky se retourne pour me faire face, la fillette tend les bras vers lui ; après un instant d’hésitation et d’incompréhension, il tend lui aussi les bras vers la fillette, qui s’agrippe à sa taille comme un koala : 


– Vous êtes forts, Finlay et toi !

Aye… Surtout Finlay ! Tu as vu ses gros bras ? Toutes les dames sont amoureuses de lui, regarde ! répond Bucky, en désignant mes groupies dans la foule.

Isla met une main devant sa bouche pour masquer son éclat de rire, puis chuchote d’un air conspirateur : 


– Mais Finlay c’est ton mari, il aime pas les filles… 

– Laissons-les rêver ! lui répond Buck, avec un sourire charmeur.

La fillette fait un tour de clé imaginaire devant sa bouche en faisant un clin d'œil, puis s’agite pour descendre rejoindre ses frères, partis récupérer le trophée. Refusant poliment de poser pour la photo de la gazette de Lairg, nous nous éloignons discrètement de l’effervescence du terrain pour regagner notre emplacement, nous arrêtant en chemin pour acheter des sandwichs et de la bière. Naturellement, Peter et Wade ne sont pas plus ici qu’ailleurs et nous pic-niquons donc tranquillement tous les deux, sur un large tartan posé au sol à côté des poneys. Après ce frugal repas, Bucky s’allonge sur le tartan pour une sieste improvisée tandis que mon estomac continue de crier famine ! Je décide donc de laisser mon ami se reposer et me dirige vers un stand de douceurs que j’ai aperçu non loin…

J’achète quelques shortbread, une part de Dundee cake, je déguste une verrine de cranachan accoudé à un stand, j'achète quelques scones aux raisins, une part de Clootie dumpling et commence à les manger en me promenant. Au bout de quelques minutes, je reconnais la voix familière de Wade, je le cherche dans la foule, puis finit par l’apercevoir, flanqué de Peter, en pleine conversation avec un groupe d’Écossais. Nos regards s’accrochent et il me fait de grands signes pour que je les rejoigne. Je termine donc d’engloutir mes desserts et me rapproche du groupe, en m’essuyant discrètement les mains sur mon kilt. En m’approchant, je reconnais le patron du Lonely-Ness, quelques habitants de Lairg et une demi-douzaine d’inconnus. Tous me serrent chaleureusement la main, en terminant par le barman : 


– Hey, Finlay ! Bravo pour votre victoire avec les MacKay !

– Ah oui, merci ! Nous avons fait ce que nous avons pu en l’absence de soutien ! répondè-je, en fixant Peter et Wilson.

– Pas mal pour des éleveurs de poneys ! Vous ne nous aviez pas dit qu’il y avait du monde au château, bande de cachottiers ! rigole l’Ecossais, en montrant les jeunes. 

– Hum, oui… Ils sont arrivés il y a peu, vous savez les… Les études… bredouillè-je.

– Oui, le jeune Peter nous a dit qu’il étudiait à Londres ; c’est important les études de nos jours ! poursuit l’Écossais.

– Exact ! C’est pour ça qu'il va vite y retourner, n’est-ce-pas, mon petit Peter ? en profitè-je.

– C’est très gentil à vous de l’héberger le temps qu’il se remette de la perte de sa grand-mère, mo cho-ogha (1) ! répond le barman, en posant une main amicale sur l’épaule de Peter, qui prend une mine contrite.

Mais quel blaireau ce gosse ! Un bon acteur en tout cas, je ne peux pas lui enlever ça…

– Hum, oui bien sûr… C’est important la famille… dis-je, en me retenant de lever les yeux au ciel.

– N’est-ce pas ? D’ailleurs, vous auriez pu nous dire que vous aviez un fils, Finlay ! me lance un habitué du bar, Eliott, sur un ton de reproche.

– Un… Un fils ? m’étonnè-je.

– Ce grand gaillard nous a tout dit, Finlay, petit chafouin ! poursuit-il, en secouant l’épaule de Wade, qui sourit de toutes ses dents.

Oh non.

– Mon père est un grand timide ! intervient l’intéressé.

– Sans indiscrétion Finlay, vous avez, euh… Faits appel à une mère porteuse écossaise, Duncan et vous ? demande le barman, en baissant d’un ton.

– Euh…

– Tout à fait, mais avec son sperme à lui ! répond fièrement Wade, en me secouant vivement l’épaule.

– Je…

– Quelle merveilleuse initiative ! Fonder une famille dans votre… Situation, c’est tellement moderne, bravo ! Quel exemple pour la jeunesse ! Exemple qui sera peut-être suivi par votre fils et votre gendre, qui sait ? s’emballe un troisième homme, en entrechoquant sa pinte avec celle de Peter, qui se met à rougir.

– J’espère bien ! intervient Wade, en embrassant Pete à pleine bouche.

J’en profite pour saisir la pinte de Peter et la finir cul-sec, sous les rires de la joyeuse bande. Je m'apprête à rétorquer quand Deadpool pointe une direction dans mon dos : 

– Ah ! Tu devrais aller voir par là-bas, y' a maman qui se fait draguer, je crois ! 

– Hein ? m’étonnè-je, en me retournant brusquement.

À notre emplacement, je remarque un homme discuter avec Bucky dans l’enclos de Tesla et Full Hybrid. Je tends la pinte vide à Wade et me dirige vivement vers eux. Mon fils imaginaire attendra…

– Vas-y doucement papa ! hurle Deadpool dans mon dos.

Je lèverais bien les yeux au ciel, mais à la place je préfère accélerer ; l’inconnu s’approche beaucoup trop près de Buck à mon goût vu d’ici ! En m’approchant, je saisis des bribes de conversation ; l’inconnu, un quarantenaire à l’allure guindée, beaucoup trop séduisant, s’adresse à Bucky, d’une voix de velours : 


– Quel poulain prometteur ! Je vous en offre le double de sa valeur, voire le triple si vous acceptez de m’accompagner au feu d’artifice ce soir !

Et puis quoi encore ? J'aimerais bien voir ça, moi il y a soixante-dix ans que j’attends, c’est pas un dandy dans son genre qui va me le ravir ! J’enjambe l’enclos et vient me planter devant lui, d’un pas décidé : 


– Ahem ! Bonjour cher monsieur, nous n’avons pas été présentés, je crois ?

Je fixe Bucky, qui semble étonné de ma remarque, puis le pervers, qui me dévisage en palissant à vue d'œil. Il a beau être d’une élégance rare, mes bras font la taille de ses cuisses…

– Euh… Kenneth MacFarlane… Me répond le pervers, en ajustant son fly-plaid noir et blanc et sa boucle de ceinture, au motif de la devise de son Clan “This I’ll defend”, Ce que je défendrai.

Il va rien défendre du tout l’avorton, il va remonter ses chaussettes et rentrer chez sa mère !

Mon mari a dû vous dire que le poulain n’était pas à vendre ? insistè-je, en caressant l’animal.

– V… Votre mari ? bredouille le pervers écossais.

– Finlay Grant, oui, je suis le mari de mon mari ! Enchanté ! mentè-je, avec conviction. 

– Euh… On peut se parler ? demande Buck, en posant une main sur mon avant-bras.

– Plus tard, mo chride (2) ! 

J’ai eu bien fait de demander ce mot à Lachlan, j’étais sûr que ça me servirait ! Bucky enlève sa main comme s’il s’était brûlé et me fixe en rougissant jusqu’aux oreilles. Kenneth observe Bucky avec ce qui ressemble beaucoup trop à du regret à mon goût, puis toussote en me fixant : 


– Ahem, entendu monsieur Grant, je tenterais ma chance une autre fois alors… Bonne journée Duncan ! ajoute-t-il avec un large sourire à Bucky.

Le dandy enjambe l’enclos et s’éloigne à grands pas pour se noyer dans la foule. Satisfait, je me retourne et fait face à un Bucky qui fronce ses sourcils : 


– C’était quoi ça ?

– Un dragueur, lourdingue en plus ! 

– Nous parlions des poneys et il voulait acheter Full-Hybrid, c’est tout ! rétorque Buck, en croisant ses bras sur sa poitrine.

– Y a pas que le poney qu’il voulait ramener dans son écurie, crois-moi ! grognè-je en retour.

– T’es jaloux ma parole ! 

– Évidemment que je suis jaloux, nous sommes mariés.

– Pour de faux ! me rappelle Buck.

– La mission n’est pas finie, il faut rester crédible. répondè-je, en ajustant mon fly-plaid, l’air détaché.

– Прими меня за дурака...

Je ne saisis pas ce qu’il vient de me dire, mais avant que j’ai le temps de lui demander, j’entends Peter dans mon dos : 

– Lachlan veut qu’on le rejoigne au terrain numéro trois pour le lancer de marteau ! 

– J’ai toujours rêvé de faire ça ! ajoute Wade, avec beaucoup trop d’enthousiasme.

– Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée… marmonnè-je.

– Pourquoi ? Y a pas que le blondinet qui sait manier les marteaux ! Une fois j’ai refait le portrait d’un mafieux avec une masse de chantier et… commence Deadpool.

– Ssssssht ! le coupè-je précipitamment.

– Le blondinet, c’est un Dieu ! ajoute Bucky, en posant son Spencer en prévision de l’épreuve.

– Moi aussi ! Le Dieu du cow-boy inversé (3), hein Pete ? répond Wade, en mettant une petite claque sur les fesses de Peter, qui rougit et rigole en même temps.

– Il faut que tu apprennes la subtilité, Wilson ! le rabrouè-je.

– Oh oui, apprends-moi papa ! 

– Papa ? s’étonne Buck.

– Je te raconterai en chemin… Allez les Grant… Rassemblement !




(1) mon cousin

(2) mon cœur 

Le russe, ça veut dire "prends moi pour un con"

(3) position sexuelle gay


***** Hello, je vous laisse quelques photos gourmandes sur le forum pour ce chapitre, qui, j'espère, vous a plu

À bientôt pour la suite de nos héros au Rassemblement 🤗 *****

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