PUNISHER: La Tierra De Nadie
Chapitre 1 : PUNISHER: La Tierra De Nadie
682 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 30/11/2025 21:01
Le soleil du nord du Mexique tombait comme un marteau sur la terre craquelée.
L'air vibrait, lourd, saturé d'une chaleur presque vivante. Pas un souffle de vent. Pas un bruit, à part le ronronnement d'un vieux pick-up qui avalait la route poussiéreuse.
Frank Castle roulait seul, les yeux plissés derrière une paire de lunettes sales. Sa barbe grise était couverte de sable. Ses mains, brûlées par le soleil, tenaient fermement le volant. Il n'avait pas dormi depuis deux jours. Pas mangé depuis vingt heures.
Mais quelque chose, au loin, lui avait mis l'adrénaline dans le sang.
Une camionnette blanche arrêtée sur le bas-côté.
Des cris étouffés.
Des silhouettes qui bougeaient.
Frank coupa aussitôt le moteur, laissant le silence retomber comme un couvercle. Il sortit lentement du pick-up, ajusta l'arme à sa hanche, et s'avança.
Trois Mexicains entouraient l'arrière de la camionnette. Deux fumaient en rigolant. Le troisième tirait brutalement quelque chose — ou quelqu'un — vers l'extérieur.
Frank n'eut pas besoin de regarder longtemps.
Une jeune fille, les poignets attachés dans le dos, la peau marquée, les lèvres fendues. Dix-huit ans à peine. Elle essayait de se débattre, mais ses forces étaient déjà au bout.
Les hommes ne l'avaient pas encore remarqué.
Frank inspira profondément.
Le temps ralentit.
Puis, tout explosa.
Le premier ne vit pas venir la balle qui lui traversa la tête.
Le deuxième essaya d'attraper son arme — il tomba avant même de toucher le métal.
Le troisième tira la fille en avant pour s'en servir de bouclier humain.
Erreur fatale.
Frank avança sans ralentir, tirant à travers le bras du ravisseur. L'homme hurla, lâcha la jeune fille et tomba à genoux. Frank l'acheva d'un coup au visage, sec, précis.
Silence.
Juste le bruit des mouches qui revenaient.
La fille était étendue sur le sol, tremblante, les yeux grand ouverts de terreur. Elle respira comme si elle venait de revenir d'entre les morts.
Frank s'accroupit à côté d'elle.
— Ça va aller, dit-il d'une voix grave.
Elle secoua la tête, incapable de formuler un seul mot.
Son regard passait sans cesse du sang au désert, du désert à Frank.
Il coupa ses liens.
— Tu t'appelles comment ?
Elle déglutit, hésita, puis murmura :
— Lina.
Sa voix était cassée, comme si elle n'avait plus parlé depuis des jours.
Frank lui tendit une bouteille d'eau. Elle but à petites gorgées, sa main tremblant contre le plastique.
— Ils voulaient m'emmener au nord... à des Russes, souffla-t-elle. Ils disent que... que je leur "appartiens".
Frank cessa de respirer une seconde.
Des Russes.
Au Mexique.
Il savait ce que ça voulait dire : trafic humain, traite, torture, esclavage. Un réseau transfrontalier où les filles disparaissaient pour ne jamais revenir.
Et maintenant... ils venaient de perdre une « marchandise ».
Ils ne laisseraient pas passer ça.
La jeune fille agrippa soudain le poignet de Frank, ses yeux noyés de panique.
— Ne me laisse pas ici... je t'en supplie... ils vont revenir.
Frank resta immobile un instant.
Il n'avait pas prévu ça.
Protéger quelqu'un n'était plus son rôle depuis longtemps.
Mais il voyait la terreur dans ses yeux.
La peur animale.
Pas celle d'un danger... mais celle d'un enfer connu.
Il se releva, puis tendit la main.
— Viens.
Lina hésita, puis prit sa main et se remit debout. Ses jambes flageolaient.
Frank l'accompagna jusqu'au pick-up, la fit monter à l'intérieur et la couvrit avec une vieille veste pour cacher son visage.
Il regarda la route brûlante qui s'étendait devant lui.
— On bouge, dit-il. Maintenant.
Le moteur rugit.
Le pick-up s'éloigna dans un nuage de poussière, laissant derrière lui trois cadavres et une camionnette remplie de sang.
Frank Castle savait qu'il venait de déclencher quelque chose.
Quelque chose de lourd.
De sanglant.
De fatal.
Et dans un désert où les cartels régnaient comme des dieux, il venait d'annoncer son arrivée avec trois corps.
Le Mexique allait répondre.
Et lui aussi.