Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités

Chapitre 2 : Un chagrin d'amour

13324 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/04/2021 21:25

Chapitre II : Un chagrin d’amour

C’est en voltigeant que je me rends jusqu’au Sister’s Margaret avec une forme de précipitation. J’ai, en effet, reçu un message bizarre de la part de Deadpool me demandant de venir le retrouver aussi vite que possible. Même s’il est fort probable qu’il s’agisse d’une boutade, je suis tout de même intrigué, car cela ne lui ressemble pas de me convoquer ainsi.

J’atterris devant l’entrée miteuse du bar. Je pousse la porte qui grince et qui tient à peine debout. L’odeur qui régne ici est toujours aussi nauséabonde, mais je crois que je commence à m’y habituer à force de venir ici. L’ambiance semble être au rendez-vous ce soir, et j’aperçois le mercenaire debout sur une table en train de danser et de chanter. Si au départ je n’ai pas prêté attention aux paroles de la fameuse chanson, un mot attire mon attention. Ce mot n’est autre que « Deadpool ». Aussi, durant quelques secondes j’écoute les paroles sans en croire mes oreilles :

« Deadpool, Sexy Motherfucka, Deadpool,

Captain Deadpool, Nah Just Deadpool,

Merc with a mouth, I can’t die, but I’m still alive,

Try to kill me, I’ll just revive,

Then I’ll put another bullet right between your eyes,

I’m dangerous, feeling reckless,

Squeeze your neck like I was a necklace,

Jump clip and leave ‘em heandless,

I like my guns all big like Texas,

Hey goons, thugs and bosses, Guess What? I brought Colossus! Time’s up better count your losses,

Kikckin’ that ass, as my girlfriend watches,

Run away, you know that I’ll chase, every bad guy, put them right in their place,

Revenge, I’m gonna give you a taste,

I’m sexy as hell, but I cover my face,

I’m ‘bout to take you all to school with guns and knives”[1]

           Puis le refrain semble reprendre. Je profite de ce moment pour retrouver le mercenaire qui est debout sur la table. Visiblement éméché, je suis quant à moi assez en colère contre lui. Comment peut-il chanter un truc pareil ? N’a-t-il rien compris de nos échanges de la vieille ? Visiblement pas.

           Aussi, quand il m’aperçoit, il saute de son siège et vient en face de moi avant de me demander avec entrain et une once de fierté :

-      C’est ma chanson ! Tu en penses quoi ?!

-      Horrible, comment tu peux chanter que tu décapite des gens ? Lui demande-je sérieusement.

-      C’est une façon de parler, dit-il en haussant les épaules.

-      Tu veux rire ou quoi ? Franchement Wade, je m’attendais à autre chose de toi. Dis-je avec déception.

-      Mais c’est une chanson ! Se défend-t-il. Il n’y a rien de sérieux là-dedans !

-      Tu me voulais quoi ? Le coupe-je n’ayant aucune envie d’argumenter avec lui.

-      Viens, on va parler dehors, me propose-t-il.

Et c’est sans avoir besoin de me le dire deux fois que je le suis dehors. Et c’est avec impatience, qu’à peine sortit dans la vieille ruelle mal éclairée, que je lui demande :

-      Qu’est-ce que tu me veux ?

-      Une démonstration, m’explique-t-il.

-      Une démonstration ? Demande-je surpris.

-      Je veux qu’on se batte.

-      Quoi ? Pourquoi ? Dis-je incrédule face à cette demande saugrenue.

-      Je t’expliquerais après, mais bat-toi contre moi.

-      Sérieusement ?

-      Très sérieusement, je ne vais pas y aller de main morte mon petit Spidey.

-      D’accord…

Je ne comprends pas pourquoi nous devons nous battre. Mais après tout, pourquoi pas, cela me permettrait de m’entraîner. Et il veut me démontrer quelque chose ? Je me demande bien ce qu’il veut me montrer. Et à peine avais-je eu le temps de me poser ces questions que le mercenaire dégaine ses épées et m’attaque au corps à corps avec une vitesse et une précision remarquable. Je tente de me défaire de son emprise en lui entoilant les mains, mais il tranche ma toile et me repousse avec violence contre le mur. J’en profite pour grimper hors de sa portée, et je l’entoile entièrement. Puis je fonds sur lui et je lui porte un violent coup de poing en plein visage ce qui semble l’étourdir quelques secondes. Malheureusement, son facteur d’auto-guérison lui permet de se remettre de ma frappe avant que je n’aie eu le temps de m’éloigner de lui, il me taillade le bras avec l’un de ses sabres. Visiblement, à force de gigoter avec ses épées, il a réussi à se défaire de mon piège. Pour éviter une nouvelle coupure, je retourne me nicher en hauteur, mais il dégaine ses armes à feu et me tire dessus. C’est uniquement grâce à mon spider-sens que j’évite les balles. Et alors que je tente de l’entoiler à nouveau, le mercenaire esquive et attrape le fils d’araignée lancé pour me tirer jusqu’à lui. Une fois à sa hauteur, il me donne un violent coup de boule avant de planquer au sol et de se tenir au-dessus de moi avec son épée. Puis, il me déclare victorieux :

-      Et encore, je ne t’ai pas attaqué pour te tuer.

-      Ok… Wade, tu es plus fort que moi… Marmonne-je mauvais perdant.

-      Bien, on recommence, mais cette fois tu attaques pour me tuer. M’explique-t-il le plus calmement du monde.

-      Tu plaisantes ? M’écrie-je.

-      « Si j’avais parié qu’il réagirait de la sorte, je serais riche » S’exclame-t-il de sa petite voix aiguë.

-      J’aurais pas dit mieux ! Confirme-t-il avant d’ajouter : Spidey, tu ne peux pas me tuer, je suis immortel !

-      Mais…

-      Démonstration ! Si tu la veux en entier, fait-le !

-      Ok… Répondis-je peu sûr de moi.

Après tout, je l’ai déjà tué une fois l’année dernière[2] en essayant d’aider Monsieur Stark lorsqu’ils se sont battu. Mais bon, c’est différent. Déjà, je m’inquiétais pour l’ingénieur, et surtout, Wade est notre ennemi. Puis, je dois dire que j’ai agis par réflexe. Alors que là, il me demande sciemment de l’attaquer pour le tuer. Et même si je sais que ce ne serait pas définitif, je ne suis pas à l’aise avec cette idée pour autant. Pourtant, je me force à le faire. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il prend son rôle d’adversaire au sérieux. Il est plus rapide, et frappe encore plus fort que la dernière fois. En quelques secondes seulement, il m’a immobilisé. Cependant, je n’ai pas dit mon dernier mot. Et alors qu’il s’apprête à me dire qu’il a gagné, car il a son sabre juste au-dessus de ma gorge, j’attrape l’arme en question avant de la retourner contre lui. Je suis plus fort que lui physiquement, grâce à ma mutation génétique, et je lui plante l’épée en plein cœur. Fier d’avoir gagné, je repousse le corps sans vie de Wade qui retombe lourdement sur moi. Puis, pour qu’il se remette plus vite de mon coup fatal, je lui retire l’épée de sa poitrine pour le laisser revenir à lui en douceur.

Au bout de quelques minutes, il revient à lui bruyamment. Il me fait alors un signe de venir m’assoir à côté de lui dans la ruelle dégoûtante. C’est donc prudemment que je m’installe à côté de Wade, prêt à écouter sa fameuse démonstration. Il prend une grande inspiration avant de me demander :

-      Alors, Peter, qu’en penses-tu ?

-      Que je t’ai bien eu ?

-      Non, que tu m’as bien tué, me corrige-t-il.

-      C’est toi qui l’as demandé, lui dis-je sur la défensive.

-      Oui, et c’est ça ma démonstration. Tu as été incapable de me battre sans devoir me tuer.

-      Donc quoi ? Pour gagner je dois tuer ?

-      Non, parce que je sais que tu ne le feras jamais. Mais n’oublie pas une chose, tu as pu me tuer uniquement parce que je ne l’ai pas fait quand j’en ai eu l’occasion, et crois-moi des occasions j’en ai eu…

-      « C’est le moins que l’on puisse dire » dit-il en se marrant.

-      Donc quoi ? M’énerve-je.

-      Un ennemi qui attaque pour tuer sera toujours plus fort que toi. Parce qu’il peut aller là où tu ne peux pas aller, Spidey. Me répond-t-il avec un sérieux habituel.

-      C’est tout ce que tu voulais me dire ?

-      Non, tu ne comprends pas. Un ennemi qui attaque pour te tuer aura des tonnes d’occasion de mettre fin au combat. Là où toi, tu dois l’épuiser ou le mettre dans les pommes.

-      « L’évanouir ? ça sonne mieux que mettre dans les pommes » précise-t-il.

-      Tu dois donc être plus fort, plus rapide, plus intelligent si tu veux gagner. Et contre Fisk c’était loin d’être le cas dans ces trois domaines.

-      Je sais que je n’ai pas géré contre Fisk, mais…

-      Tu m’as fait peur, m’explique-t-il avec émotion.

-      Je…j’aurais fini par trouver un moyen de le battre… Dis-je avec incertitude.

-      Je ne peux pas t’apprendre à devenir plus intelligent, car tu l’es déjà bien plus que moi, et tu as déjà Stark pour ça. Mais, moi, je peux t’apprendre à devenir plus rapide, plus fort, plus précis.

-      Tu veux m’entraîner ? Demande-je incrédule.

-      « Tu m’en penses pas capable ? » Dit-il de sa petite voix aiguë.

-      Si, enfin, je sais pas. Répondis-je perdu.

-      On peut toujours essayer, non ? Au pire, tu passeras du bon temps en compagnie du mercenaire le plus sexy de cette foutue planète, et au mieux, tu deviendras plus fort ?

-      Pourquoi pas, répondis-je amusé par sa proposition.

-      Yes ! Je savais que tu pourrais pas résister à mon charme !

-      « I’m sexy Motherfucker ! »

-      Au moins tout ça ! Plaisante-je. Enfin, tu restes plus beau avec ton masque.

-      Et toi, tu es tellement plus sexy sans le tiens ! M’avoue-t-il.

-      Dit pas n’importe quoi, répondis-je gêné.

-      Tu veux rire ? Regarde-moi, rien que de penser à toi, je deviens tout dur, dit-il en désignant ses parties intimes.

-      Wade ! M’indigne-je en lui frappant l’épaule.

Suite à quoi, nous rigolons bêtement. Mais je dois avouer que je suis gêné d’entre ça. C’est d’ailleurs la première fois que je produis ce genre d’effet sur quelqu’un. D’habitude, je suis plutôt du genre invisible. Les gens n’ont pas envie de moi tout simplement parce qu’ils ne me voient même pas, du moins, pas de cette façon. Je suis le meilleur ami, le copain sympa ou encore le disciple. Mais je ne suis jamais un potentiel amant. Jamais. Donc, même si c’est Wade, et que je sais comment il est, cela me fait bizarre d’entendre ça.

Puis, alors que Wade passe son bras autour de moi, l’air de rien. Je reçois un drôle de message de la part de Monsieur Stark qui me demande de passer tôt le lendemain matin au quartier général des Avengers. Comme cela fait un mois que je n’ai pas eu de ses nouvelles, je suis surpris par ce message. Un moment de confusion que semble remarquer instantanément le mercenaire à mes côtés.

-      Qui c’est ?

-      Monsieur Stark… Il me demande de passer au Q.G des Vengeurs…

-      Encore lui ? Soupire le mercenaire.

-      « Il va encore retomber sous son charme… »

-      Oh non ! Tout mais pas ça ! Se plaint-il comme si on lui annonçait une mauvaise nouvelle.

-      Je ne vais pas retomber amoureux de lui, grogne-je mécontent. Je sais que… qu’il n’est pas pour moi…

-      C’est le moins qu’on puisse dire, vous ne jouez pas dans la même cour. Plaisante-t-il.

-      T’es pas drôle, répondis-je vexé.

Comment peut-il me dire ça ? Je suis au courant de ne pas jouer dans la même cour que Tony Stark. Il est tout ce que je ne serais jamais. C’est un génie, playboy, philanthrope et milliardaire. Que rajouter de plus ? C’est Iron Man. Et moi ? Je ne suis qu’un gamin qui joue au super-héros, et c’est tout. Je suis pathétique. Aussi, c’est vexé, que je lui souhaie une bonne soirée. Après tout, si je suis convié chez les Avengers tôt le lendemain matin, je ne peux pas rester plus longtemps… Aussi, c’est énervé, que je rentre chez tante May. Elle a veillé jusqu’à ce que je rentre, inquiète comme chaque soir où je sors faire Spiderman. Depuis qu’elle a découvert mon secret, elle ne cesse de s’inquiéter. Parfois, je regrette d’avoir été aussi imprudent, car j’aurais pu lui éviter des tracas inutiles. Malheureusement, ce qui est fait et fait, et je ne peux pas revenir en arrière. Et c’est donc tout naturellement qu’elle court jusqu’à moi lorsqu’elle aperçoit mes plaies sanguinolentes :

-      Peter ! Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

-      Un entrainement un peu coriace, avoue-je avec un petit sourire mal assuré.

-      Viens, je vais te soigner.

-      Non Tante May, t’en fais pas. Je vais mettre un bandage et vue la profondeur, il n’y aura plus rien demain. Lui explique-je.

-      Ne fais pas l’enfant Peter. Viens.

Et c’est contraint, et forcé, que je suis May jusque dans la salle de bain où elle bande mes plaies. Après qu’elle m’ait fait promettre d’être plus prudent, je lui annonce :

-      Demain j’ai rendez-vous tôt chez les Avengers, tu pourras me réveiller avant de partir ?

-      Mais c’est samedi ! Pour une fois que tu peux dormir un peu. Dit-elle compatissante.

-      Oui mais quand Monsieur Stark me demande de venir, je vais pas le faire attendre si ?

-      Je ne sais pas si c’est une idée, dit-elle avec inquiétude. Je n’ai pas envie qu’il t’embarque dans quelque chose de dangereux.

-      Je ne sais pas May, mais ça se trouve ils veulent me donner une vraie place parmi les Avengers ! Dis-je plein d’espoir.

-      Je ne suis pas sûre que ce serait effectivement une bonne nouvelle, soupire-t-elle. Bon assez spéculé, Peter, va te coucher. Tu auras sûrement besoin d’être en forme pour demain.

-      Ok May, merci.

Je l’enlace tendrement avant de retourner dans ma chambre. Épuisé, je m’affale dans mon lit. Le sommeil ne tarde pas à venir me cueillir, et c’est en quelques minutes que je suis happé par le marchand de sable.


           Malgré mon sommeil profond, ce fut le bruit de la sonnette qui me tire de ma torpeur. Dans le couloir, j’entends résonner une voix que je connais bien. C’est celle de Happy ? Toujours enveloppé par la douceur de mes songes, je ne parviens pas à me lever. C’est au bout de quelques minutes à entendre des gloussements et des rires gênés venir du couloir que ma porte s’ouvre. Je découvre Happy, dans l’un de ses costumes trop serrés pour lui, qui me somme de me lever, car je suis attendu à la tour des Vengeurs.

-      Vous devriez le laisser dormir encore un peu, lui suggère May. Il est fatigué vous savez.

-      Oui, enfin bon, quand Tony convoque quelqu’un il n’aime pas attendre.

-      Lui qui arrive toujours en retard ? Souligne May devant l’ironie de cette phrase.

-      C’est ça les divas que voulez-vous, soupire le bras droit de l’ingénieur.

-      J’me prépare, bégaye-je en m’étirant.

Effectivement, je n’ai aucune intention de faire attendre Monsieur Stark. Peu importe ce qu’il veut m’annoncer, j’ai hâte d’y être. Aussi, c’est avec une énergie nouvelle que je saute de mon lit et j’attrape des vêtements qui traînent au sol.

-      Tu pourrais faire un effort, tu vas quand même voir tous les Avengers, souligne Happy.

-      Parce qu’ils seront tous là ? Répondis-je incrédule.

-      Bien sûr, c’est une réunion officielle. Enfile-moi un truc bien, Tony a dû te payer des costumes, non ? Enfin j’veux dire des costumes autre que Spiderman.

-      Je peux pas mettre mon costume de Spiderman ?

-      Pour quoi faire ? Tout le monde sera en civil et tout le monde connait ton identité là-bas.

-      Bah… je sais pas…

Je suis simplement plus à l’aise avec mon costume de Spiderman que dans les luxueux costumes que Stark m’a offerts. Mais May semble être en accord avec Happy, car elle est partie chercher mon smoking et me l’apporte.

-      Tu as besoin d’aide pour l’enfiler ? Me demande-t-elle avec tendresse.

-      Seulement pour le nœud de cravate, explique-je.

-      Personne ne t’a appris à les faire ? Me demande Happy.

-      May a essayé, explique-je.

-      Mais je ne suis pas très douée pour ce genre de chose, dit-elle les joues un peu rouge.

-      Tu viendras nous voir quand tu seras habillé, je t’apprendrais, dit-il en soupirant d’agacement.

Je m’exécute, et c’est quelques minutes plus tard que je suis les cours de Happy sur les différentes façons de nouer une cravate. Très sincèrement, je ne le pensais pas aussi bon pédagogue. Lui qui est si souvent impatient à mon contact. Franchement, je crois qu’il ne m’aime pas trop. Mais comme il semble s’apprécier mutuellement avec Tante May, je crois qu’il se sent obligé de faire un effort avec moi. Mais bon, je m’en fiche, j’aime bien Happy, et si May est heureuse, cela ne me dérange pas. Enfin, pas trop. J’avoue que s’ils s’embrassent devant moi… Eurk, je ne peux même pas l’imaginer ! Mais bon c’est leur vie pas la mienne ! Je n’interfère jamais dans la relation de May avec qui que ce soit. Pas même Happy. Bon et puis il faut dire que le bras droit de Stark, c’est quelqu’un de bien. Je sais que je peux toujours compter sur lui. Donc ça ne me dérangerait pas qu’il soit avec ma tante. Aussi, je profite du trajet jusqu’au quartier général des Avengers pour discuter avec lui :

-      Happy, je peux vous poser une question ?

-      Qu’est-ce que tu veux savoir ? Répond-t-il sur un ton limite agressif.

-      Ce que vous pensez de ma tante ?

-      De ta tante ? Dit-il comme si sa voix a déraillé.

-      Oui, vous semblez bien vous entendre.

-      Tu sais, ta tante et moi, c’est que… De l’amitié, enfin, pour l’instant. Je pensais l’inviter à un resto… S’emballe soudainement Happy dont le débit de parole vient d’augmenter soudainement. Tu crois qu’elle aime l’italien ? Elle italienne, non ? Ou alors, c’est une mauvaise idée, et je devrais plutôt essayer le chinois ? Ou…

-      Italien c’est très bien, approuve-je. Je pense qu’elle sera juste contente de sortir avec vous.

-      Tu penses ?

-      Oui, ça fait…longtemps, que je ne l’ai pas vue sourire de cette manière… Vous savez. Ou se faire belle pour quelqu’un. Ce qui est souvent le cas quand elle vous voit.

-      Je…je trouve que ta tante est toujours très belle…

Puis la discussion laisse la place à un silence gêné. Je pense que ce ne doit pas être facile pour Happy de dire devant moi que ma tante lui plait. Mais franchement, j’ai passé l’âge de m’interposer dans les relations de ma tante.

Aussi, dans le but de briser le silence qui s’est installé, je demande avec une once d’excitation dans la voix :

-      Il veut quoi Monsieur Stark ?

-      Je ne peux pas te le dire… Mais ne t’attend pas à une bonne nouvelle…

-      C’est une mauvaise nouvelle ?

-      Je ne peux pas te le dire, Tony serait vraiment fâché si je le faisais.

Et c’est avec une certaine angoisse que nous finissons le reste du trajet. Une mauvaise nouvelle ? J’ai peur de ce qu’il peut annoncer. Peut-être ne veut-il plus que je fasse parti, de façon plus ou moins officielle, des Avengers ? Pire encore, peut-être que les accords de Sokovie vont être remis au goût du jour[3] ? Ce serait une véritable catastrophe après tout ce que nous avons fait.

Lorsque j’aperçois enfin le portail des Avengers, je suis troublé. Autant à l’idée de revoir tout le monde, que de savoir ce que va nous déclarer Monsieur Stark. Mais ce qui me perturbe le plus c’est de revoir Monsieur Stark lui-même. Je ne l’ai pas revu depuis un mois environ. Et je ne lui ai donné aucune nouvelle. Ce soir-là, lors de la réintégration des Avengers, quand je l’ai vue en compagnie de ce docteur Strange cela m’a servi de révélation. Il ne me verra jamais de la même manière que moi je le vois. J’ai compris ce soir-là qu’il ne m’aimerait jamais. Pourtant, même si j’essaye de penser à lui d’une autre manière, je ne suis pas certain d’y être parvenu.

Happy me guide à travers les couloirs jusqu’à une salle de réunion. Mais il s’arrête devant la porte, avant de poser sa main sur mon épaule, et me souhaiter bonne chance. C’est donc seul que je pénètre dans la chambre. Tout le monde est installé autour de la table. Et c’est à la fois timide et excité de me retrouver une pièce remplie de super-héros que je les saluent avant de m’installer à côté de War Machine. Monsieur Stark est celui qui préside l’assemblée. Il s’assoit dans une grande chaise devant un tableau, et a revêtu l’un de ses plus beaux costumes. A côté de lui, je me sens ridicule dans le mien. Comme si je n’étais qu’un enfant déguisé en adulte, et qu’en le voyant ainsi je me retrouve face à un miroir qui me montre ce que je ne serais jamais. Puis, il prend la parole sur un ton solennel :

-      Bien, déjà, je vous remercie à tous d’être venu. Comment tu vas Spidey ? Ça faisait un moment qu’on ne t’avait pas vue ici ? Me demande-t-il soudain.

-      Oh…heu, j’ai été pas mal occupé, répondis-je gêné car je suis conscient de les avoir évités sciemment.

-      Oui, j’ai vue, et on aura une petite discussion à ce sujet toi et moi, une fois cette réunion terminée. Me dit-il avec un petit sourire en guise d’avertissement.

Oh non, serait-il possible qu’il soit au courant que je fais équipe avec Deadpool ? Si c’est le cas, et c’est probablement le cas, je crois que je vais passer un mauvais quart d’heure. Je sais qu’ils ne s’entendent pas. J’ai pu le constater. Mais, je crois même que Monsieur Stark le déteste depuis qu’il a vendu les informations sur les Avengers au Taskmaster… Des informations qui ont conduit l’Iron Man, et son amie, Pepper Potts, à se faire capturer et torturer par le mandarin. Mais, même si j’ai conscience de son rôle important dans cette affaire, je ne peux que constater les efforts que fait Deadpool pour changer. Pour devenir quelqu’un de meilleur. Et si je peux l’aider dans cette voie, je le ferais ! Je n’abandonnerais pas l’espoir que j’ai placé en lui parce que Monsieur Stark le déteste. Mais, il n’empêche que je vais passer un mauvais moment ! Soudain, ce fut au tour de War machine de reprendre la parole :

-      Bon, je crois qu’il est temps de rentrer dans le vif du sujet, non ?

Tony ne semble pas très à l’aise tout à coup, et après ce qu’Happy m’a dit dans la voiture, je m’attends au pire.

-      Depuis la réunification des Avengers, on ne peut que constater que l’équipe est…Dysfonctionnelle.

-      La faute à qui ? S’empresse de lui demander le faucon.

-      Je suis d’accord avec toi, approuve Tony de manière assez étonnante pour quelqu’un qui a réponse à tout. Et c’est pour cette raison que j’ai décidé de quitter les Avengers.

-      Quoi ?! M’exclame-je choqué.

Il veut quitter les Avengers ? Quoi ? Iron Man va quitter les Avengers ? C’est impossible, mon cerveau refuse de faire la connexion entre les deux éléments. Pourquoi voudrait-il partir ? Il a dit que les Avengers s’entendent mal depuis leur réunification ? Comme je n’ai pas été présent, je ne peux ni confirmer ni infirmer cet élément…

-      Tony, je pense que ta réaction est disproportionnelle, lui explique la Veuve Noire.

-      Bonne nouvelle, plaisante à nouveau Sam Wilson.

-      Je savais que tu prendrais ça bien, réplique Tony à l’intention de Sam.

Visiblement, Sam semble se réjouir de cette nouvelle. Les disputes entre eux sont-elles liées à lui ? Cela me semble bizarre comme hypothèse. Je ne pense pas que Tony partirait uniquement pour une raison de mésentente avec ses collègues.

-      Mais vous êtes sérieux ? Demande la Sorcière Rouge avant de se tourner vers son futur mari, la Vision, et de lui demander : Tu étais au courant ?

-      C’était, effectivement, une possibilité que nous avions envisagée quand on avait parlé de vous réintégrer.

Une possibilité envisagée ? Soudain, une discussion que j’avais eu avec Monsieur Stark au restaurant me revient en mémoire[4]. Nous parlions de sa relation avec Captain America, une relation qui fut bien plus qu’amicale dans le passé, et il m’avait avoué à l’époque qu’il n’était pas sûr de pouvoir rester si Captain America revenait parmi eux. Serait-il à cause de ça qu’il s’en va ? Car il ne peut pas lui pardonner les erreurs qu’il a commise ? Parce qu’en fait, ce sont eux qui ne s’entendent pas ? Mais ce n’est pas juste ! Pourquoi ce serait à Tony de partir ? Alors que lui est resté pendant tout ce temps ? Puis, ce fut au tour de War machine d’expliquer que :

-      C’est la meilleure chose à faire.

-      Mais je ne suis pas d’accord ! Le contredis-je.

-      Spidey, t’en fais pas, tu pourras toujours venir me voir chez moi si besoin pour tes costumes ou autres. Et les Avengers, ici présent, pourront également venir t’aider. Et d’ailleurs, pour ce soit clair pour tout le monde, même si je n’en fais plus parti, je continue de financer les Avengers, donc vous pouvez conserver ces locaux et surtout continuer à flamber l’esprit tranquille.

-      Mais on s’en fiche de ça ! Dis-je car de toute façon je ne dépends pas des Avengers en tant que petit super-héros de quartier.

-      Tony, je ne pense pas que ta contribution au sein des Avengers se limite à l’argent que tu y as apporté, souligne Natasha Romanoff.

-      J’espère bien, approuve l’ingénieur avec un petit sourire. Je pense que mon incroyable intelligence y était aussi pour beaucoup, donc si vous avez des questions, des fichiers incraquables, ou je sais quoi, n’hésitez pas à venir me voir.

-      Mais tu es sûr de toi ? Lui demande Wanda avant de se tourner à nouveau vers la Vision qui semble impassible. Et tu ne dis rien toi ?

-      C’est la meilleure décision à prendre pour tout le monde, se justifie l’Iron Man.

-      Cette décision revient à Tony, c’est son choix pas le mien, approuve l’être artificiel.

-      Vraiment ? Cette décision est bonne pour TOUT Le monde ? S’exclame Clint en jetant un regard appuyé au capitaine de l’Amérique qui ne dit rien depuis le début de cette conversation.

Donc j’ai raison. Le départ de Monsieur Stark serait bel et bien lié à l’histoire entre lui et Captain America. Mais, pourquoi ce serait à lui de partir ? Ce n’est pas juste.

-      Steve et moi, on en a discuté, et on est tombé d’accord… Lâche soudainement l’ingénieur sans oser regarder en direction du soldat qui est pourtant en face de lui à l’autre bout de la table.

-      T’es d’accord avec ça ? Demandèrent Natasha, Wanda et Clint en chœur.

Ils sont visiblement surpris. Et je dois avouer que moi aussi. Je pensais que Captain America était toujours amoureux de Monsieur Stark. Je l’avais supposé suite à la soirée de réintégration des Avengers où Deadpool l’avait surpris en train de pleurer lui aussi. Bêtement, j’avais supposé que nous pleurions pour la même chose…

-      Comment tu peux dire que je suis d’accord avec toi après la discussion que nous avons eu hier soir ? Demande soudainement le principal intéressé dont la voix trahit la colère.

-      Ce n’est pas le moment, lui réplique Tony sur le même ton.

-      Ouais, j’suis d’accord avec lui, c’est pas l’moment. Et s’il veut partir, qu’il parte ! Dit Sam en soutenant de façon étrange l’ingénieur qu’il ne fait que dénigrer jusque-là.

-      Cette décision n’est de toute façon pas matière à discutions, c’est une annonce, pas un vote. S’empresse de rajouter War Machine.

-      On a quand même notre mot à dire, non ? Demande Œil de faucon qui semble mécontent d’être mis de côté de cette façon.

-      Ça nous concerne aussi après tout, approuve la futur maman[5], on est une équipe après tout.

-      Mais nous n’avons rien à redire là-dessus, la contredit Vision. Ce genre de décision est un choix personnel, pas collectif.

-      Wanda, voyons, commente Stark pour soutenir la Vision, tu ne vas quand même pas être triste que je parte, si ? C’est pas comme si j’allais te manquer ?

Vexée, la jeune femme croise ses bras sur son ventre arrondi par la grossesse. Et alors qu’un petit silence s’installe, je m’empresse de rajouter, conscient de ce qu’il se trame sans que personne n’ose le dire :

-      Mais vous ne pouvez pas partir comme ça ! Vous pourriez faire un effort pour vous entendre avec Captain, non ?

-      Je…C’est…Plus compliqué que ça, marmonne l’Iron Man.

-      Tony, le petit a raison, me soutient Captain America lui-même. Tu n’es pas obligé de partir, on peut très bien…

-      Mais vous ne pouvez pas le laissez tranquille ? Vous en avez déjà assez fait comme ça, bon dieu ! S’énerve soudainement James Rhodes qui est pourtant quelqu’un d’assez calme en temps normal.

-      Steve a toujours tout fait pour aider Tony, intervient Natasha pour défendre son ami.

-      Ouais, et puis, on peut pas dire que l’Iron Man soit blanc comme neige, intervient Sam.

Comment peut-il dire ça ? Sachant que c’est Captain America qui a des erreurs, qui est parti et surtout que c’est grâce à Tony qu’il peut se tenir assis librement à cette table. Alors comment peut-il dire une chose pareille ? Aussi, pour défendre un peu Monsieur Stark, je me sens obligé de préciser :

-      Oh bah Captain, non plus !

-      Qu’est-ce que t’en sais toi, d’abord ? Me demande Sam avec véhémence.

-      Ce que je sais, c’est que quand on aime quelqu’un, on en prend soin. On ne le traite pas comme ça !

-      Sam, tu vas commencer par te calmer, et tu vas parler meilleur au petit, compris ? Intervient Monsieur Stark pour me défendre.

-      Oh toi, arrête de te donner des airs de Papa-poule, déjà apprend à t’occuper de toi-même, ce sera un bon début !

-      Et Sam fait attention à ce que tu dis ! L’avertit Rhodes.

-      Et sinon quoi ? Sinon attention, le petit Tony va se mettre à picoler ? On n’a jamais rien le droit de lui dire sans qu’il nous tacle, ou qu’il se casse, ou que ses petits chiens-chiens prennent sa défense ! S’enfonce le faucon.

-      Ses chiens-chiens ? C’est de moi que tu parles ? S’emporte War Machine.

-      Cette dispute ne rime à rien, tente Natasha afin de calmer les esprits.

-      Oh Rhodes, laisse-le s’exprimer, pour une fois qu’on l’entend partager ses propres opinions, répond l’ingénieur en ignorant royalement l’intervention de Natasha.

-      Et voilà ! Qu’est-ce que je disais ? S’exclame Sam comme s’il vient de marquer un point. Dès qu’on veut avoir une conversation construite, il utilise les sarcasmes ! Et c’est pareil avec Steve ! Est-ce que vous avez écoutez, ne serait-ce qu’une fois dans votre vie, ce qu’il avait à vous dire ?

-      J’aurais bien aimé qu’il me dise certaines choses de lui-même, mais visiblement, ce n’est jamais venu, réplique froidement l’ingénieur.

-      Encore, cette histoire. Soupire le faucon.

Cette histoire, j’aimerais bien la connaître. Car Tony Stark est toujours resté très vague à ce sujet. La seule chose que je sais, c’est que Steve Rogers a fait des erreurs que Monsieur Stark ne parvient pas à lui pardonner. C’est tout ce que je sais.

-      Tony, combien de fois il va falloir que je m’excuse ? Lui demande Captain America avec un désespoir palpable.

-      Non, mais sérieusement, on ne va pas en parler ici, si ? Lui demande Tony empreint par la même tristesse.

-      Si c’est la raison de ton départ, on va bien devoir le faire, le contredit-il avec une certaine détermination. Je suis certain que nous pouvons passer au-dessus de ça, et collaborer tous ensemble. Nous sommes une équipe, et malgré toutes nos disputes, nous nous sommes toujours montrés soudés sur le terrain. Je ne pense pas que cette querelle fasse exception.

-      C’est bien beau tout ça, mais là ça rend le quotidien invivable ! Réplique l’Iron Man avec amertume. Et les Avengers, ça devient plus un travail à temps plein qu’une simple collaboration de temps à autre comme cela a été le cas au départ ! Si, avant, chacun retournait dans sa maison, ce n’est plus le cas aujourd’hui ! On vit tous ensemble, et le quartier général c’est devenu un lieu de vie ! Et je ne peux pas vivre avec toi !

-      Tu peux très faire comme moi, et revenir que de temps à autre, lui propose Clint avec bonne foi.

-      Ce serait un bon compromis, approuve la Sorcière Rouge. Après tout, c’est un peu comme ça que vous viviez avant les accords.

-      Et on voit comment ça a réussi à l’équipe, s’exclame l’ingénieur en profitant de cette perche.

-      Les conditions étaient très différentes à l’époque, souligne Captain America.

-      Mais ils ont raisons, les appui-je à mon tour. Vous faites partis des Avengers, j’peux pas imaginer un monde sans Iron Man, moi !

-      Personne ne te demande de le faire…

-      Si vous ! Si vous quittez les Avengers, il n’y aura plus jamais d’Iron Man…

-      Bon écoutez, rien n’empêchera Tony de revenir dans les Avengers si cela lui manque, ou si nous avons besoin de lui, si ? Explique Rhodes avec un ton plus calme que celui qu’il a emprunté toute à l’heure.

-      Non, puis franchement, il faut dire que ça ferait du bien aussi à Steve, approuve le Faucon.

-      Sam, je ne te demande pas ton avis, répond avec une froideur inhabituelle le Captain.

-      Bah ça pour sûr ! Vous d’mandez que l’avis de Natasha ! Et elle soutient votre couple qui n’a ni queue ni tête ! Pour une fois, je suis d’accord avec Tony, ça sert à rien, vous vous faites du mal !

-      Ce n’est pas à toi d’en juger ! S’emporte le soldat.

-      Mais c’est à moi d’en juger, l’interrompt Monsieur Stark. Et ça tombe bien, parce que, c’est ma décision.

-      Tony, tu devrais y réfléchir à deux fois ! Et ne pas prendre de décision hâtive, lui dit-il comme un avertissement.

-      J’ai ai longuement réfléchi, lui explique l’ingénieur.

-      Bien, si tel est le cas, on n’a plus qu’à vous souhaiter bon vent, non ?

-      Sam ! S’écrit Steve Rogers avec colère.

-      Voilà, bon vent ça me semble bien, approuve Stark.

-      Mais…. Bafouille-je.

Cette dispute ne fait qu’envenimer les choses. Je ne veux pas que Tony quitte les Avengers. Mais aucun des arguments que nous pouvons dire ne semble avoir de l’impact sur lui. Sa décision semble prise, et peu importe ce que l’on dit, j’ai l’impression qu’il ne voudra pas changer d’avis.

-      Tony, tu ne vas pas partir comme ça… Lance Captain America la voix serrée par l’émotion.

Honnêtement, j’ai été jaloux de lui. Très jaloux de voir l’amour qu’ils ont pu se porter, Tony et lui. De le voir aussi grand, aussi fort et aussi charismatique comparé à moi. Mais là, maintenant, il me fait de la peine. Et je comprends ce qu’il peut ressentir. Pour être passé par là, il y a un mois à peine.

-      Et comment tu voudrais que je parte ? Le provoque l’ingénieur. On peut faire une grande soirée si vous l’souhaitez.

-      Oh non, soupire War Machine. Des soirées, ça suffit, on sait comme ça se termine après…

-      Comment ça ? Demandèrent Sam, Wanda, Vision et Clint en chœur.

Moi je me doute qu’il parle de la soirée de réintégration. Une soirée qui a finie dans les larmes. Du moins, c’est ce que j’ai pensé, car je ne m’attendais pas à ce qui allait être révélé par la suite :

-      Oh rien, s’empresse-t-il d’ajouter. Le départ de Tony étant réglé…

-      Ce n’est pas réglé, le coupe Steve Rogers.

-      Personne n’est vraiment d’accord, le soutient Natasha.

-      Mais vous allez arrêter un peu ! S’emporte le faucon. Combien de temps vous allez nous emmerder avec vos histoires ! Là, on perd notre temps à vous écouter dire des conneries pour une histoire qui est morte depuis trois ans !

-      Sam, tu ne sais pas de quoi tu parles ! Lui hurle Captain America.

-      Si je sais de quoi j’parle ! J’vous vois tous les jours en train de vous tourner autour. Un jour ça va, ça se papouille, et le lendemain ça fait la guerre, et ça hurle dans tous les coins ! C’est épuisant autant pour vous que pour nous ! Tu crois qu’ça nous fait quoi quand on t’voit dans des états pas possibles, à défoncer des sacs de sable ! Hein ?!

-      Sam, ça suffit ! Lui ordonne le soldat sur un ton ferme.

-      Non visiblement ça vous suffit pas ! De vous bouffer la vie ! Juste, Stop quoi ! Cette relation est malsaine, et j’en ai marre que tout le monde, ici présent, fasse comme si d’rien était alors qu’ils parlent tous dans votre dos !

-      De quoi tu parles ? Lui demande Tony intrigué par ses propos.

-      Évidemment ! Ça nous touche aussi, j’vous rappelle ! Et vous croyez que ça ne nous saoul pas quand vous ramenez votre Strange ici devant le nez de Steve qui souffre déjà d’votre comportement !

-      Non, mais je ne suis pas avec Steve ! Grogne Monsieur Stark.

-      Ouais, ni avec Strange, bla bla bla, l’imite avec dédain le vétéran. Mais vous pensez sérieusement qu’on va gober ça ? Qu’on pense que ce que vous faites est normal ?

-      Personne ne te demande ton avis !

-      Bah si ! Justement ! Steve me le demande !

-      Je ne t’ai jamais rien demandé ! Le contredit-il immédiatement.

-      Vous l’faites tout le temps !

-      C’est plutôt à moi qu’il vient parler, intervient Natasha en faveur du soldat.

-      Peu importe, tout le monde est mêlé à vos histoires, et si vous avez décidé de vous envoyer en l’air avec le premier arrogant venu, libre à vous ! Mais si vous aviez un minimum de respect vous l’feriez pas devant Steve ! S’écrit Sam.

-      Non, mais la blague quoi !

-      Non, mais là, c’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité par contre ! Le soutient Rhodes. Parce qu’on en parle de Sharon ?

-      Rhoddy, ce n’est pas la peine, intervient subitement Monsieur Stark pour venir en aide au Captain.

-      Pas la peine ? Depuis toute à l’heure je les entends te faire des reproches ! Et on est censé rien dire !

-      Franchement, Steve avait le droit de quitter Sharon, ça se voyait qu’il ne l’aimait pas vraiment de toute façon, tente de le défendre Wanda.

-      Moi j’vois pas le problème, approuve Clint.

-      Le problème c’est que… Commence Rhodes.

-      Rhoddy ! Le coupe Monsieur Stark. On ne va pas s’abaisser au niveau de Sam.

-      Pardon ? Venant de vous, ce genre de commentaire me fait doucement rire.

-      Ça suffit, de toute façon, cela n’a rien à faire dans la discussion.

-      Bien sûr que si ! Tout le monde juge Tony, mais personne ne voit ce que vous lui faites ! C’est facile de prendre sa défense, car c’est Tony qui réagit mal, qui vous quitte ou qui vous insulte ! Mais c’est pas sans raison non plus ! Faut pas croire !

-      Ah ouais ? Et c’est quoi ses raisons ? Il s’est passé quoi avec Sharon ? Demande le Faucon tout aussi intrigué que moi.

-      C’est parce qu’il était avec Sharon quand il est arrivé ? Vous savez qu’il ne l’aimait pas, comme il vous a aimé, n’est-ce pas ? Demande Wanda avec douceur.

-      Oh ça, ma chère, je l’ai deviné, répond Monsieur Stark avec son habituelle ironie.

-      Bon vous allez nous raconter ce qu’il s’est passé ou on va tourner autour du pot ? S’impatiente Clint.

-      Il ne s’est rien passé de grave, tempère Natasha qui est visiblement au courant de la situation.

-      Rien de grave ? Tu penses qu’elle serait de cet avis ?

Elle ? Il parle de Sharon ? Franchement, j’avoue que je ne comprends plus rien à la conversation qui se déroule sous mes yeux. Visiblement, certaines personnes sont au courant de certaines choses, et les garde sous silence. En somme, il y a une conversation à plusieurs niveaux et si on ne sait pas tout, on ne peut pas comprendre les véritables tenant et aboutissant.

-      On peut recentrer le sujet ? Demande Captain America ce qui m’allait très bien.

-      Pourquoi ? C’est inconfortable comme discussion ? Le questionne Rhodes avec un brin de colère dans la voix.

-      Pourquoi vous vous en prenez à moi comme ça ? Lui demande-t-il visiblement perdu.

-      Pourquoi ? Parce que vous avez le beau rôle et que tout le monde ignore visiblement ce que vous faites ! Ça m’énerve qu’on reproche à Tony de faire venir Strange ici, alors que vous êtes venus avec Sharon et que vous l’avez trompé à la première occasion !

-      Quoi ? Tu as trompé Sharon ?! Demande Wanda toute aussi choquée que moi.

-      Oh mon dieu, soupire Clint.

-      C’est une blague ? T’as trompé Sharon avec ce type ? Quand ?! S’étonne Sam à son tour.

-      De toute façon, cette histoire avec Sharon n’a rien à voir avec mon départ, s’exclame Tony afin de recentrer un peu le sujet.

-      Rien à voir ? Ça a tout à voir ! C’est la preuve que c’est du gros n’importe quoi cette histoire encore ! Précise Sam.

Soudain, mes neurones semblent se connecter. Ça ne peut être que ça ! Ça explique que Monsieur Stark a disparu une bonne partie de la soirée ! Cela explique pourquoi Captain America pleurait quand il a vue Strange et Tony ensemble alors qu’il sortait effectivement avec Sharon à ce moment-là ! Je n’en reviens pas d’avoir été aussi bête ! De ne rien avoir vue durant cette soirée-là ! En même temps, ce soir-là, j’avais déjà eu le cœur brisé en voyant Tony dans les bras de Strange. Si j’avais su qu’il avait couché avec Steve Rogers juste avant… je ne sais pas… Mais ça aurait été pire… Je crois. Et c’est, sans pouvoir m’en empêcher, que je déclare tout haut :

-      C’était à la soirée de réintégration ! C’est pour ça que vous aviez disparu autant de temps, et qu’après vous avez pleuré quand vous avez vue Strange !

-      Non mais c’est une blague ? Dès la soirée de réintégration ? S’énerve Sam.

-      C’est logique, réfléchi Wanda. Tu t’es séparé de Sharon ce soir-là…

-      Ce n’était pas très correct de votre part à tous les deux, tempère Vision.

-      Je sais… Approuve Captain America avec remords.

-      Tu l’sais, mais ça t’as pas empêché de le faire ! Lui reproche le faucon.

-      ÇA SUFFIT ! Hurle le Captain en tapant du poing sur la table.

Ce geste de colère, plus qu’inhabituel de la part de Captain America, fige tout le monde. Et c’est toujours furieux, qu’il sort d’ici en claquant la porte. Tous les regards se tournent vers Tony, et ce sont les applaudissements exagérés de Sam qui rompt le silence qui s’est installé.

-      Oh ça toi hein, tu peux applaudir, mais tu es le principal responsable de son énervement ! Lui reproche Tony.

-      Tu plaisante, j’espère ? Répond Sam incrédule.

-      Pour le coup, Tony n’a pas tort, tu l’as poussé à bout, approuve Natasha. Mais Tony, c’est le moment ou jamais…

-      Je sais, soupire l’ingénieur.

Et c’est avec précipitation qu’il se lève et part à la poursuite de Captain America. Sam lance un regard désabusé à la Veuve Noire :

-      Tu penses vraiment que ça va l’aider que tu l’envois lui parler ?

-      C’est leurs histoires Sam. C’est à eux de régler ça.

-      J’espère qu’ils vont se réconcilier… Soupire-je.

-      Nous aussi, c’est dommage qu’on soit tous enfin réunis… pour se déchirer comme ça… S’exclame Wanda la mine défaitiste.

-      On devrait tous regagner notre chambre, propose Vision. Cette journée est éprouvante, ce n’est pas la peine d’en rajouter. Surtout pour toi ma chérie…

-      Je suis bien d’accord, approuve Clint.

Ils ont raisons. Cette matinée est éprouvante, et j’ai peur que leur discussion ne fasse qu’empirer les choses. Mais au fond de moi, j’espère qu’ils se réconcilient. Comme ça Monsieur Stark restera parmi les Avengers. Aussi, je pars les retrouver, pour en savoir plus. Après tout, Monsieur Stark ne m’a-t-il pas dit au début de la réunion que nous devions parler ? Même si je sais qu’il veut probablement aborder le sujet Wade Wilson, je veux prendre le risque. Le risque de lui parler, et peut être de le convaincre de rester, non ?

           Au détour d’un couloir, j’entends des hurlements. Deux personnes sont en train de se disputer, et il ne faut pas être un génie pour deviner de qui il s’agit. Et c’est à pas feutré que je m’approche pour écouter ce qu’ils sont en train de dire. Vue les cris, malheureusement, cela n’augure rien de bon.

-      J’ai fait une erreur, Tony ! Juste une erreur ! Tu ne peux pas me pardonner ça ! Je n’ai jamais voulu te faire du mal ! Tu le sais très bien !

-      Mais tes intentions ne changent rien ! Réplique Tony sur un ton qui oscille entre la tristesse et colère.

-      Alors pourquoi tu te comportes comme ça, bon dieu ! Hurle Captain America qui semble être sur le point de craquer.

-      Comment ? Lui demanda Monsieur Stark visiblement perdu.

Je suis désormais posté au coin du couloir, et je peux les apercevoir. Monsieur Stark est acculé, dos au mur, et se tient à quelques centimètres de lui un Steve Rogers au bout du rouleau. Son attitude, et ses gestes trahissent son désespoir. Dans un sens, cela me fait de la peine de le voir dans cet état, et en même temps, j’ai peur que les choses dérapent. Et même s’il s’agit de Captain America, il est trop énervé et trop instable en cet instant pour être digne d’une confiance aveugle.

-      Pourquoi tu me donnes de faux-espoir ? Pourquoi tu couches avec moi avant de retourner voir…con ?!

-      T’es sérieux ?! Je t’ai dit, que… nous n’étions pas ensemble ! Lui répond l’ingénieur sur la défensive.

-      Tu m’as dit que tu m’aimais !

Tout en hurlant, Captain America enfonce son poing à quelques centimètres du visage de Monsieur Stark. Le geste fut si violent que son poing s’enfonce dans le mur en béton armé ! Inquiet, et aussi par réflexe, je bondis entre eux pour les séparer. Et c’est avec autorité que j’ordonne au soldat :

-      Éloigniez-vous !

-      Pardon…je… Bafouille-t-il en se reculant.

-      Peter, t’inquiète pas… Me demande Monsieur Stark en posant sa main sur mon épaule.

-      Que je ne m’inquiète pas ? S’il vous avait frappé, il aurait pu vous tuer !

Comment veut-il que je ne m’inquiète pas après ce que je viens de voir ? Car je peux clairement voir que Captain America a atteint sa limite. Et quelqu’un dans cet état peut être dangereux. Même s’il s’agit de Steve Rogers, et que je reste convaincue qu’il s’agit de quelqu’un de bien.

-      Jamais… je n’aurais… Se dit-il autant à nous qu’à lui-même.

-      On aurait dit pourtant !

-      Je… je… Bégaye-t-il.

Et sans un mot de plus, il part l’air confus. Visiblement, le fait que je m’interpose entre eux l’a secoué. Mais que puis-je faire d’autre ? Je ne peux pas prendre le risque que les choses dégénèrent, si ? Inquiet, je me retourne vers Monsieur Stark que j’ai gardé dans mon dos jusque-là.

-      Peter… Marmonne-t-il. Je suis désolé… Tu n’aurais jamais dû… voir ça…

-      Ça n’aurait jamais dû se produire, lui explique-je. Il n’aurait jamais dû faire ça.

-      C’est… compliqué, me dit-il comme s’il s’agissait d’une explication.

-      Monsieur Stark… On peut discuter ?

-       Oui, mais je vais… je vais d’abord… me rafraichir un peu, puis on se retrouve sur la terrasse, ça te va ?

J’acquiesce, et avant de partir, je lui demande une dernière fois s’il va bien même si ce n’est visiblement pas le cas. Mais, comme il m’affirme le contraire, je décide de laisser du temps pour se remettre un peu de ses émotions avant de revenir me voir.

Et bizarrement, c’est moins d’une dizaine de minute que je patiente. Mais franchement, aux vues de son état de trouble quand je l’ai quitté, j’aurais pensé devoir l’attendre bien plus longtemps. Et, c’est tout sourire qu’il vient jusqu’à moi et qu’il prend place sur la table en aluminium gris. Ce matin, nous avons de la chance. Le soleil est doux, et malgré les températures peu élevées, il fait relativement bon grâce à la présence apaisante de l’astre solaire. Surtout dans un costume trois pièces qui me donne toujours l’impression d’étouffer sous l’effet de la chaleur. Aussi, ce fut Monsieur Stark qui reprend la parole :

-      Ça faisait un petit moment qu’on ne t’avait pas vue, comment tu vas ?

-      Heu, bah moi ça va, dis-je perdu. Et vous ? Ça va mieux ?

-      Oh oui, ne t’en fais pas pour ce qu’il vient de se passer, dit-il en tentant de dissimuler une vague d’émotion derrière un sourire de façade. Tu sais, que tu peux toujours venir me voir en cas de besoin, n’est-ce pas ? Même si je ne fais plus partit des Avengers ?

-      Vous allez vraiment les quitter ? Ce ne sera plus jamais la même chose sans vous… Souligne-je.

-      Oui, mais, pour l’instant Peter, il ne faut pas que cela sorte dans la presse. Avec la fin des accords de Sokovie, ce n’est pas le moment de se montrer divisé.

-      Alors restez ! Dis-je en saisissant la perche qu’il vient de me lancer.

-      Peter, tu as bien vue que c’est impossible, non ? Dit-il soudainement sérieux.

-      Non, tout est possible !

-      Tu as vu que ça impact trop le reste des Avengers, n’est-ce pas ? Ce qui vient de se passer, ce n’est pas normal dans une équipe unie. Et les problèmes viennent de la relation de Steve et moi… Soupire-t-il avant de reprendre avec le sourire : Mais assez parlé de ça, tu veux bien ?

-      Pas vraiment non, dis-je consterné.

-      Et toi, tu n’as pas des choses à me dire ? Des choses, rouge et noire, contrariantes ?

-      J’vois pas de quoi vous voulez parler… Réponds-je en ayant pas envie de me faire gronder par Monsieur Stark.

-      Tu as de la chance, tu sais ? Me déclare-t-il.

-      Pour quelle raison ? Dis-je perdu.

-      Parce que j’ai déjà suffisamment crié pour toute la journée, et il n’est que dix heures ! Répond-t-il en étouffant un petit rire.

-      Ça vous fait rire ?

-      Vaut mieux en rire qu’en pleurer, non ? Sérieusement Peter, Deadpool ? Tu fais vraiment équipe avec lui ? Voir ce qu’il est capable de faire pour de l’argent ne t’a pas suffi ?

-      Je sais ce que vous pensez ! Mais vous vous trompez ! Wade, je sais qui il est, et je sais qu’il y a du mal en lui. Mais il y a aussi du bon, et je pense que si on peut le guider…

-      Tu te trompes Peter, on ne fait pas d’un loup un agneau.

-      Je ne compte pas en faire un agneau, je compte en faire un loup domestique ! Le corrigeais-je. Je sais qu’il a de mauvais côtés, mais j’en ai vue aussi des bons et je ne compte pas l’abandonner alors qu’il veut changer ! L’envie de devenir différent vient de lui…

-      D’autres plus compétent que toi ont déjà essayé.

-      Mais peut-être qu’il n’était pas prêt aussi. Vous savez, ce qui lui est arrivé… Ce qui est arrivé à Vanessa, ça l’a changé. Et je suis sûr que si on le guide, il peut changer à nouveau. Vous comprenez ?

-      Pas vraiment non, je pense que pour quelqu’un comme Deadpool, c’est peine perdue.

-      Mais, je vous en prie, n’intervenez pas ! J’essaye de faire le bien ! Le supplie-je.

-      Je suis pas prêt de dormir à poing fermé avec toute cette histoire, soupire-t-il.

-      Je vous promets que je fais attention, et je vous promets que si je doute de lui, je vous appellerais.

-      Vraiment ? Me demande-t-il avec un air que je ne parviens pas à déchiffrer sur son visage.

-      Bien sûr, je ne veux pas risquer ma vie non plus ! Lui explique-je avec honnêté. Il sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur. Que je lui offre une chance, et pas deux.

-      J’espère que tu me dis la vérité… Me répond-t-il comme s’il était ailleurs.

Suite à quoi, un silence gênant s’installe entre nous. Mon regard se perd encore une fois sur l’ingénieur qui semble préoccupé. Sans doute s’inquiète-t-il pour moi, mais je peux voir à son expression que je ne suis clairement pas la seule cause de son trouble.

-      Monsieur Stark, vous n’êtes pas obligé… D’être aussi impassible devant moi vous savez.

Il me lance un regard confus. Et j’ai presque l’impression d’être un enfant ayant dit une grosse bêtise quand il me regarde comme ça.

-      Peter, je ne suis pas impassible, enfin je ne crois pas.

-      Mais vous faites semblant. Tente-je. Vous prétendez que tout va bien… Vous savez, vous pouvez me parler…

-      T’es mignon Peter, dit-il en m’ébouriffant les cheveux.

-      Vous savez que je ne suis plus un enfant ? Lui explique-je.

-      A ton âge, on n’est pas un adulte, crois-moi…

-      Vous… Vous ne devriez pas partir à cause de Captain America. Vous êtes bien trop important, vous savez…

-      Peter… Je ne vais pas te le répéter cent fois ?...

-      J’ai écouté vos arguments, mais écoutez les miens ! Lui demande-je avec espoir.

-      Non, Peter, écoute, il y a trop de chose que tu ne sais pas…

-      Alors expliquez-moi, le coupe-je.

Il soupire avant de me lancer un regard rempli de tendresse. Il semble être touché par ma naïveté, puisqu’il pose la main sur mon visage et me déclare :

-      Peter, tu es le gamin le plus mignon de l’univers, tu le sais ça ?

-      Monsieur Stark, vous ne devriez pas vous moquez de moi comme ça, grogne-je.

-      Je le pense, je suis heureux de te connaître…

-      Ça ne vous empêche pas de me dire ce que vous a fait Captain America… Tente-je de le faire parler.

-      La seule chose que tu as besoin de savoir dans cette histoire, c’est que tu seras toujours le bienvenu chez moi. D’ailleurs, je suis épuisé, je vais me rentrer. Et puis, si je pouvais éviter que les autres me tombent dessus, ce serait un bonus !

Il se lève et m’encourage à faire de même.


Après avoir trouvé Happy pour qu’il me raccompagne jusqu’à mon quartier du Queen’s, il se dirige vers sa voiture ultra sportive afin de retourner jusqu’à sa demeure à Miami. Avant qu’il ne grimpe, je m’approche de lui et je le serre dans mes bras avec affection.

-      Vous allez me manquer, Monsieur Stark.

-      Tu sais que tu peux m’appeler Tony ? Me demande-t-il.

-      Je sais, mais je n’y arriverais jamais, vous le savez bien.

-      Peter, tu es le bienvenu, et puis Happy pourra t’amener, ça lui fera une bonne excuse pour passer chez toi et voir ta tante.

-      Tony, grogne l’intéressé.

-      Oh épargnez-moi les détails ! Dis-je en riant et en desserrant mon étreinte.

Puis, il ébouriffe une dernière fois mes cheveux avant de monter dans son audi et de démarrer en trombe. Puis, je rejoins Happy avant de grimper dans la berline à ses côtés. Et je ne peux m’empêcher de penser à Monsieur Stark. Et à tout ce que j’ai appris et vue durant cette courte matinée aux côtés des Avengers. Entre le désespoir palpable de Tony et Steve, et surtout de l’énervement du Captain. Cette histoire semble aller trop loin. Peut-être qu’il a raison de s’éloigner avant que les choses ne dégénèrent vraiment ? Pourtant, je suis certain que sa place est parmi les Avengers. Il ne mérite pas de partir, et j’ai dû mal à m’imaginer un monde sans que Iron Man soit un Vengeurs. Aussi, je garde espoir qu’il finisse par se réconcilier avec Captain America. Que les choses s’apaisent entre eux et que tout redevienne comme avant.

Mais je dois avouer que j’ai été tout aussi étonné par le fait que… je n’étais pas aussi malheureux et mal à l’aise en sa présence que ce que j’avais pu m’imaginer. Surtout vue ce que j’ai appris sur cette fameuse soirée de réintégration… Mais je crois que j’avais déjà eu le déclic dont j’avais besoin. Est-ce que je ne suis plus amoureux de lui ? Je dirais que c’est trop tôt pour le dire. Car, malgré tout, je me sens encore… faible à ses côtés. Et mon cœur bat vite. Trop vite quand je suis autour de lui. Et pourtant, tout semble moins intense qu’avant. Pour preuve, quand je l’ai pris dans mes bras, j’étais heureux de le sentir contre moi. Mais il y a quelques mois, j’aurais littéralement explosé de bonheur. Je crois que je suis en train de guérir de mon chagrin d’amour. Et ça, je le dois en parti à Deadpool qui m’a aidé à me concentrer sur d’autres éléments de ma vie tout aussi passionnant. D’ailleurs, en parlant de lui, je vais lui envoyer un message pour lui dire que je suis disponible cet après-midi pour un entrainement. Ce à quoi il me répond avec un cœur à la fin :

« Super mon petit chat, je t’attends avec IMPATIENCE »

A la réception de ce message. Mon cœur se met à battre la chamade, et je suis désormais impatient de rejoindre le mercenaire.


A Suivre


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Bonjour, Bonsoir,

J’espère que ce chapitre vous aura plu ! Ce chapitre est un chapitre miroir à ce qu’il se passe dans le chapitre IX de l’amour au-delà de la haine centrée sur l’histoire entre Steve Rogers et Tony Stark et qui se déroule du point de vue de notre cher Captain !

S’il vous a plu, n’hésitez pas à me le dire en commentaire, je réponds toujours !


Sur ce, bonne soirée et bonne lecture !


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[1] Tirée de la chanson : Deadpool Rap de TeamHeadKick

« Deadpool, Cet enfroié, Deadpool,

Captain Deadpool ? Non, juste Deadpool,

Mercenaire avec une grande gueule, j’peux pas mourir, mais j’suis toujours en vie,

Essaye de me tuer, j’vais juste ressusciter,

Puis je vais juste te coller une autre balle pile entre les deux yeux,

J’suis dangereux, imprudent,

Je serre ton cou comme si ce n’était qu’un collier,

En un coup, je les laisse décapité,

J’aime mes flingues qui sont grands comme le Texas,

Hey les hommes de mains, les voyous et les bosses, devinez quoi ? J’ai ramené Colossus ! Il est grand temps de compter vos pertes !

J’bottes des culs pendant que ma copine regarde,

Enfuis-toi, tu sais que je vais te poursuivre, tous les méchants je les remets à leur place !

La vengeance, je vais te la faire goûter !

Je suis sexy comme un Dieu, mais je dois cacher mon visage,

J’suis sur le point de t’emmener à l’école des flingues et des couteaux ! »

[2] Référence au chapitre au chapitre II du « principe de réciprocité » dans lequel Peter et Iron Man découvre que Wade a vendu des informations sur les Avengers au Taskmaster. Un combat s’ensuit alors.

[3] Référence au chapitre VII du principe de réciprocité dans lequel Tony Stark, James Rhodes et Peter Parker ont fait tomber les accords de Sokovie.

[4] Référence au chapitre III du principe de réciprocité.

[5] Wanda est enceinte de jumeaux. On apprend cette nouvelle dans le principe de réciprocité et dans l’amour au-delà de la haine.

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