Elm Merry Street Christmas: Dans les griffes du père noël

Chapitre 1 : Le cauchemar débute

2956 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 02/01/2017 22:11


Dans l’espace de travail du C.B.I, Jane allongé sur son vieux canapé en cuir, paupières closes, l’expression sereine, étreigné par le sommeil, s’étant totalement endormi, le mentaliste se réveille pourtant quelques minutes plus tard en ouvrant doucement les yeux, tourne la tête vers la gauche, observe brièvement le lieu, mains encore posés au niveau de l’estomac avant de se relever complètement sans brusquerie. Cette vision soudaine alors que bien familière, l’étonne étrangement comme si la pièce semblait différente, n’en n’étant rien. Sans doute causé par un assoupissement précipité, réveil précoce, sommeil avorté, une sensation qui en a bien l’air à son goût. Comme à son habitude, il se dirige alors en direction de la salle de restauration où il en vient à se préparer un thé, remplit la bouilloire d’eau, la faisant ensuite chauffer en appuyant sur le bouton prévu à cet effet. Paquet sorti du placard du haut dans lequel en est retiré un sachet mis dans la tasse, range à nouveau, referme la porte du meuble, entendant alors la bouilloire sifflée, ce qui le surprend, ayant été juste allumée.


« - Comment est-ce possible que l’eau ait chauffée aussi vite ? » se demande-t-il.


Un euphémisme.


Ses sourcils se frondent, interrogatif, avance sa main en direction de la bouilloire avec une étrange prudence, s’en empare, versant alors l’eau brûlante, se questionnant davantage à la vue de cette fumée chaude. La sachet est par la suite tourné dans la tasse, le faisant nager, infusé instantanément, l’étonnant à nouveau. Le mentaliste exécute par la suite un furtif haussement d’épaules, décidant toutefois de ne pas s’attarder sur cette rapide préparation de sa boisson favorite, retournant, tasse dans la main, vers l’espace de travail. L’équipe toujours à leur poste, Jane va se rasseoir, trouvant néanmoins curieux cette indifférence portée à son égard de la part de ses coéquipiers, ne s’en étant vraiment soucié lors de son réveil. Bizarre ! A cet instant, il a l’impression qu’une vitre de verre les sépare de la communication, comme si Jane était isolé, tenant cependant d’établir le contact comme à l’accoutumée. Jambes croisées, tasse soutenue sur la soucoupe, anse tenue entre les doigts, la parole leur est adressée.


-Vous vous en sortez avec le boulot ?


Aucun membre ne lui répond, réessayant une seconde tentative.


-Eh ! Les gars ! Oooh, oooh, je suis là ! leur faisant un signe de la main qui ne provoque aucune réaction.


Ses jambes se décroisent, fronçant une nouvelle fois les sourcils puis en vient à s’interroger sérieusement vis-à-vis de cette indifférence regroupée.


-Vous me faites la tête ou quoi ?


Ses yeux, tout en posant cette question, fixent ses collègues, mouvement allant de gauche à droite avant de se lever, très troublé par ce stoïcisme qui l’effrayerait presque.


-C’est une plaisanterie collective ? Vous jouez à ceux qui font semblant de m’ignorer ? C’est vous avez parié une belle somme pour savoir qui tiendra le plus longtemps, vous risquez d’être déçu et perdre.


Il s’avance alors en direction des agents, ayant le sentiment subitement d’être considéré comme un fantôme, leur indifférence insistante commençant à lui faire peur.


-Vous voulez me tester ? Si c’est une blague, c’est plus vraiment drôle maintenant.


Le mentaliste prend à cette seconde l’initiative de passer la main devant les yeux de chacun, la remuant sous, afin de provoquer enfin une quelconque réaction mais en vain. L’expression de l’objet principal de cette ignorance transparaît soudainement une vive inquiétude, la peur se dessinant sur ces traits. La tasse est à ce moment posée sur le bureau de Risgby dont celui-ci continue son travail comme si de rien n’était réellement puis l’ignoré file en direction du bureau de Lisbon sans prendre la peine de frapper à la porte, la situation ne l’exigeant pas. Quand il déboule à l’intérieur, le fauteuil de sa patronne est tournée, position inhabituelle, qui bêtement l’intrigue, après avoir prononcé le nom celle-ci, le timbre un tantinet paniqué, essoufflé, résumant cette situation anormalement absurde..


-Lisbon, Lisbon ! Il y a quelque chose qui cloche avec Cho, Rigsby et Van Pelt ! J’ai l’air invisible à leurs yeux ! 


Sa patronne ne lui répondant pas, pensant que peut-être, qu’une dent rancunière supplémentaire dirigée à son encontre, s’exprime de cette façon, y croyant toutefois passablement. Son regard fait à cet instant un minime, court tour d’horizon du bureau familier, n’y constatant rien d’inchangé, son attention revenant peu après vers le fauteuil, toujours tourné à une différence, là. Jane remarque alors le sommet sale d’un chapeau de couleur marron, fronçant, de nouveau d’une manière davantage marquée, ses sourcils, complètement assommé par une multitude d’interrogations, ce nouvel élément d’accessoire de style vestimentaire le déroutant, interloqué, prononçant cependant avec courage un son vocal audible.


-Qui êtes-vous ? Où est Lisbon ?


Le bout partiel de lames aiguisées montre métal blanc, celles-ci en train de l’être encore plus à l’aide d’un aiguiseur utilisé comparable à la forme d’un long couteau, outil impressionnant à voir, un spectacle identique lorsqu’une femme se lime les ongles mais ce besoin esthétique n’étant en rien de nature terrifiante contrairement à ce besoin-ci, d’apparence sadique. Le fauteuil fait tout d’un coup face, la frayeur grandissante du consultant transpirant par tous les pores, le teint à la limite de la pâleur. Comment ne pas devenir livide quand un étranger vous terrifie, vous glace à ce point ? 


Pouvez-vous entendre le cliquetis des os ?


L’aiguiseur est ensuite reposé sur le bureau tandis que Jane ne cesse de reculer sans se rendre compte que ses pas le conduisent vers le canapé de sa patronne, sur lequel il se retrouve maladroitement assis, la terreur logée au sein de l’estomac, respirant bruyamment par grande nervosité.


-Elle n’est pas là. Sous le bureau, peut-être ?


La voix définie comme celle d’un ogre, profonde, très grave, mélangée à une entitée malfique, un démon, disciple, assistante du diable, engage une tonalité plaisantine, désinvolte, taquine, ironique, le sourire naturellement cruel, persécuteur, le sadisme du tortionnaire irradiant de sa splendeur machiavélique. Le mentaliste qui croyait jusque-là que John Le Rouge était le personnage le plus effrayant connu, à présent, ce sentiment se destine envers cet inconnu, pourtant célèbre et non plus fictif. L’horrible bonhomme au visage brûlé, pull défectueux à rayures rouge et vert foncé, pantalon sombre, l’icône plus vrai que jamais, nommée ; Croque mitaine, hantant uniquement dans les films, des adolescents dans leurs cauchemars. La règle changée, la fiction d’épouvante rejoint avec stupeur, euphémisme à nouveau, rejoint une réalité déconcertante. L’improbable vient juste de s’ouvrir sous les semelles du mentaliste.


-Je… Je ne comprends… pas. Vous ne… Pouvez pas… Exister.


Un sourire se souligne à ce moment sur la bouche de Jane, nerveusement bien que la peur le paralyse presque, la langue qui se frotte à un léger bégaiement avant que celle-ci ne s’évertue à ne pas rater une articulation.


-C’est, c’est une farce, c’est ça ? Vous, vous n’êtes pas réel de toute façon.


L’intrus réapparaît, cale son dos dans le fauteuil, allonge ses jambes sur le bureau, lèvres déjà modérées, pointant du bout de l’une des griffes acérées par un mouvement éclair, brusque, droit devant lui, dans le vide. Un écran transparent se forme alors concrètement au milieu de la pièce, en apesanteur, wikipédia s’affichant. Après tout, on est plus au surnaturel près.


-Rafraîchit ta mémoire, blondinet ! l’affreux poussant un ricanement qui provoque un écho à résonner à travers les murs.


Freddy Krueger est né en 1942, dans un hôpital de Springwood. Amanda Krueger, sa mère, est tombée enceinte de Freddy alors qu'elle était bonne sœur dans un asile psychiatrique de Springwood, fermé depuis. Elle fut involontairement enfermée dans une salle avec une centaine de malades, qui la violèrent et la mirent enceinte. Neuf mois plus tard, elle donna naissance à Freddy.


Le petit Freddy n'a pas une enfance heureuse : il est le souffre-douleur de ses camarades de classe, ses professeurs le rejettent et il présente déjà des signes de sadisme. Jeune adulte et élevé par un beau-père ivrogne et violent, Freddy fait sa première victime en tuant son beau-père qui le battait (c'est d'ailleurs à cause de cela qu'il ne sent presque plus la douleur).


Une vingtaine d'années plus tard, il se mariera et aura une fille : Kathryn Krueger. C'est durant cette période que Freddy commettra beaucoup de meurtres d'enfants. Il en tuera une vingtaine à Springwood après les avoir amenés dans une vieille chaufferie abandonnée. Sa femme, Loretta Krueger, découvrira alors les armes des crimes (notamment les griffes) et les nombreux articles de journaux que Freddy collectionnait, cachés au fond de la cave de leur maison. Horrifiée, elle promet à son mari de ne rien dire. Celui-ci l'étranglera sous les yeux de sa fille, alors âgée de cinq ans.


Freddy sera finalement arrêté peu de temps après. Sur le point d'être jugé coupable au tribunal, il sera relâché à cause d'une signature manquante sur l'un des documents d'inculpation. Amanda Krueger se suicida, mais son corps ne fut pas retrouvé. Un soir, après que le tueur a fait une autre victime dans sa chaufferie, des parents se rassemblent autour de sa maison et y mettent le feu au moyen de cocktails Molotov. Freddy, enfermé dedans, sera brûlé vif.


C'est à ce moment-là que l'histoire se complique ; la peur, toujours présente chez les habitants, permet à Freddy de revivre dans leurs cauchemars ; Il est dit que les démons du rêve lui proposèrent de vivre éternellement dans les cauchemars. C'est donc ainsi qu'il s'attaquera aux adolescents de la rue de l'Orme (Elm Street) située à Springwood. Il continuera à les terroriser dans leurs cauchemars avant de mourir par la main de sa fille Kathryn, alors adulte, qui l'extirpera de son cauchemar pour le tuer.

Durant son enfance, maltraité par son père adoptif, il finit par prendre goût à la souffrance physique, ce qui explique le sadisme avec lequel il tue ses victimes. Son masochisme est également tel qu’on le voit tantôt se trancher les doigts, tantôt s'arracher le cuir chevelu jusqu'à se découvrir le cerveau.


Freddy ne tolère pas que qui que ce soit vive paisiblement dans la maison où il a subi tant de sévices et de souffrances. C'est pour cette raison qu'il se « spécialise » dans ce quartier, redoublant toujours davantage de cruauté, souvent doublée d'humour noir, envers ses nombreuses victimes.



Dans tes rêves il sévit

Ton sommeil est sa malice


Freddy sauve-qui peut

Ton loquet pense à rabattre


Ne t'endors pas tout de suite

Freddy resserre la vis


Reviens quatre à quatre


Cinq-six… prends la croix du Christ

Sept-huit… pour le mettre en fuite

Neuf-dix… il faut que je te punisse



Après avoir survolé le récapitulatif de l’article, le consultant entend soudainement cette fameuse comptine, non réservée aux enfants. L’écran disparaît brutalement, Jane se lève de la même façon afin de vouloir fuir le bureau, Freddy Krueger s’étant évaporé en même temps. Il en profite, le champ libre, pour se précipiter en direction de la porte, l’ouvre, se retrouvant malheureusement nez à nez avec le monstre de Elm Street, les yeux s’exorbitant, apeuré, criant cependant cette remarque pertinente.


-On est pas à Springwood, dans un film !


-En effet. Mais moi, je fais ce que je veux. Eh ! Au fait ! C’est bientôt noël, non !?


L’affreux s’approche ensuite, griffes dominantes puis lui demande de lever les yeux, Jane refusant sur le moment avant de s’y plier peu après.


-Regarde ! Du gui suspendu.


Le regard du consultant s’attarde un tout petit peu, se rebaisse à la hauteur de Freddy, qui à sa place, Lisbon ait apparu, soulageant l’apeuré.


-Oh ! C’est vous. Si vous saviez comme je suis heureux de vous voir. Freddy est ici.


-Freddy ? Freddy qui ? sa patronne se montrant interrogative sans rien y comprendre.


-Freddy Krueger. Vous savez ? Le type sadique du film qui tue des adolescents dans leurs cauchemars avec ses griffes d’acier ? Le cinglé à la gueule horriblement brûlé qui fiche la trouille ?


-Vous avez fumé la moquette ?


-Non ! C’est vrai ce que je vous raconte ! Je suis venu dans votre bureau pour vous signaler le comportement étrange de Rigsby, Cho et Van Pelt et c’est lui qui y était à votre place !


-Un comportement étrange…. ? Quel comportement ? Il n’y a personne.


Lisbon s’écarte alors un peu, suffisamment pour que le mentaliste puisse voir que l’espace de travail s’est vidé comme par magie, le rendant ahuri avant de s’avancer à nouveau au milieu des bureaux de ses coéquipiers absents à présent.


-C’est pas possible ! Ils étaient tous là il y a à peine dix minutes ! Qu’est-ce que c’est que ce bordel !


Jane se retourne ensuite sous le regard interloqué, intrigué, de sa patronne, à son tour, revenant vers elle, se replace initialement, face à Lisbon, qui ne sait quoi penser, relevant quelques minimes secondes plus tard la tête, ses lèvres ébauchant une douce esquisse souriante.


-Vous avez vu ? Du gui.


La tête de son consultant se penche en arrière une seconde fois, désintéressé, ayant déjà dû le faire contraint et forcé, le ton expéditif, du tout concerné.


-Oui, oui, je l’ai vu. Ecoutez-moi, s’il vous plaît, Lisbon ! la suppliant, yeux baissés.


-Chuuut ! index posé alors sur la bouche, le mentaliste interrompu par ce ; Chuuut exprimé d’une manière non abrupte.


-Quoi ?


-Regardez plutôt.


-Pourquoi ?


-Parce que.


Il s’exécute néanmoins sans enthousiasme, fixant le gui.


-Il n’est pas joli ?


-Joli ? Pas vraiment, non.


La tête de Lisbon se baisse de nouveau, regarde Jane, qui à son tour, sentant les beaux yeux émeraude de sa patronne, rebaisse la sienne, confronte son regard, l’observant agrandir son sourire ravissant, en douceur.


-Nous sommes pile dessous.


-Je crains de comprendre où vous voulez en venir.


Malgré sa réflexion émise, ses lèvres étirent un petit trait de malice, le regard rieur, dans lequel ses pupilles brillent malgré elles d’une lueur espiègle qui pétille ce sous-entendu ne semblant pas lui déplaire.


-Mais vous comprenez parfaitement où je veux en venir.


-Vous… la pointant du doigt, voulez, qu’on… S’embrasse comme la tradition le souhaite ?!


Sa supérieure hoche un oui de la tête, son mignon sourire conservé, se rapproche puis pose un délectable baiser sur la bouche du mentaliste dont sa bouche prend part à cette communication spéciale, inattendue et délicieuse, ne pouvant le nier. Les mains de Jane se placent alors sur la joliesse de frimousse de Lisbon, tous deux s’impliquant avec alchimie dans cet échange, qui lui fait oublier l’atroce vision du croque mitaine. Au bout de plusieurs secondes, ses lèvres se soudent réellement à celles de sa supérieure, qui embrasse comme une reine, se trouvant véritablement dans l’impossibilité de se détacher. Lorsque ses paupières se rouvrent, la vue cauchemardesque se reproduit, le visage de Freddy réapparu, réussissant cependant à se dessouder avant de tomber à terre sur le postérieur, traumatisé, l’expression emplie de dégoût, s’essuyant la bouche à revers de main.


-Un autre baiser pour noël, blondinet ?


Une proposition non alléchante pour Jane, remuant sans mollesse la tête par un non, face à un facétieux Krueger qui s’en réjouit en riant encore avec diablerie. Le croque mitaine s’accroupit subitement dans la seconde qui suit, fixe à son tour le mentaliste dont celui-ci peine à soutenir le regard terrifiant du monstre du film, de sa voix de démon qui émet une suggestion avisée.


-Alors si j’étais toi, je courais à toute vitesse si tu ne veux pas la visite du père noël. se désignant avec ses longues lames aiguisées.


Par ce conseil bien assimilé, le consultant se relève immédiatement, légèrement gauche dû la frayeur omniprésente maintenant puis quitte l’espace de travail en détalant tout en écoutant le ricanement imposant de Freddy qui ne tarde pas à le poursuivre au sein du siège social du bureau californien, déguisé, grâce à sa magie spéciale, en père noël, sonnant des cloches tout en le pourchassant avant de lui barrer le chemin, au sous-sol, comme à son habitude, endroit stratégique où les enfants étaient attirés. 


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