Foxhound : Les débuts de Solid Snake

Chapitre 11 : JUSQU'AU BOUT DE SOI

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:55

CHAPITRE 11

 

 

L'esprit de David s'éleva lentement depuis l'océan noir de l'inconscient, et flottait à présent à la frontière de la lucidité. Son esprit désirait ardemment regagner ce niveau d'inconscience si agréable, où l'agonie n'existe pas, uniquement cette obscure sérénité.

Il ouvrit lentement ses yeux, clignant sans cesse, les alentours paressant recouverts de brume blanc laiteux. La confusion fit progressivement place à la raison, lorsqu'il réalisa la chaleur intense de spots lumineux qui agressaient ses rétines. De suite, il voulut porter sa main pour protéger son visage mais se découvrit allongé, torse nu sur une surface métallique, complètement immobilisé.

 

Les yeux fermés, il essaya de déglutir et grimaça sous l'effort. Il laissa échapper un petit bruit alors qu'il tentait de dégager ses poignets des fixations, en vain. Le moindre effort semblait le vider un peu plus… cette sensation de nausée… Bon sang, on l’avait drogué !

 

David essaya pendant quelques instants de se concentrer sur les événements récents, mais ses souvenirs étaient confus… Il se rappela vaguement de mains le saisissant par surprise alors qu’il était dans sa chambre, prêt à s’endormir. Peut-être quatre individus… voire cinq… il se rappela une vive piqure dans le cou puis… le néant…

 

La seule chose dont il était certain pour l’instant, c’est qu’il était en un seul morceau, Cela suffisait pour le moment… Mais il ne disposait d'aucuns moyens pour estimer le lieu de sa capture et le temps passé…

 

Une voix parvint alors à ses oreilles, déformée comme si elle était prononcée sous l'eau. « Te voilà réveillé… Snake… ? »

 

Bon, je crois deviner que je suis toujours à Foxhound…

 

Son état actuel ne l’empêcha pas de réaliser l’identité de son geôlier et David souleva sa tête pour entrevoir ce dernier qui marcha lentement dans sa direction jusqu’à se positionner devant l’un des spots.

 

« Commandant ? » Articula le soldat en distinguant la silhouette de Big Boss entourée d’une aura lumineuse. « Mais qu’est ce que vous faites ? » demanda le soldat en plissant des yeux.

 

« Ce que je fais ? » répondit calmement le Chef de l’unité « Je t’évalue… voyons ! »

 

David regarda fixement son supérieur durant ce qui lui parut une éternité « Une évaluation ? Mais de quoi parlez-vous ? »

 

Big Boss se décala sur le côté, laissant le spot de nouveau aveugler sa recrue. « N’est ce pas évident ? Je veux connaitre tes limites… » Le vieux se rapprocha du jeune homme et se pencha au dessus de lui, montrant un visage très dur « On va jouer un jeu… Snake… »

 

Face à l’expression sérieuse de son Commandant, David essaya de contenir au mieux la boule oppressante dans sa poitrine.

 

«  Il est très simple… » Poursuivit Big Boss « Pendant une longue période, je vais te faire endurer le pire » Sa voix était étrangement posée « ca te semblera une vie… et je peux te garantir que ton envie de mourir te passera à un moment ou à un autre par la tête… »

 

De la  torture… ?  David digéra l’information… Jamais, il n’avait été soumis à celle-ci… Pourtant, il s’en était fallut de peu… En 1990, lors de la guerre du Golfe, il avait réussit par miracle à échapper à l’embuscade d’une milice Chiite qui avait pour objectif de faire des prisonniers afin de pouvoir soutirer des informations sur l’ennemi. S’il avait été capturé, c’était avec une certitude presque absolue, qu'il lui aurait été demandé les lieux où avaient été entreposées les armes, ou encore la prochaine tentative offensive prévue avant de se voir administrer la mort comme issue finale. Ce jour là, sa bonne étoile avait brillée…

 

« Comme dans tout jeu, il y a un joker… » Le Commandant fit lentement le tour de la table « et je te donnerai la possibilité de l’utiliser… Un mot.... un seul… si tu venais à le prononcer, alors tout s’arrêtera… »

 

Le jeune homme comprit de suite ce que signifiait cette solution… « Ça déclenchera mon départ de FOXHOUND… » Conclut-il en reposant lourdement sa tête sur la surface.

 

« Exact Snake ! » Big Boss plissa son œil valide « Tu sais ce qu’il te reste à faire… c’est maintenant ou jamais…»

 

« Je ne  vais pas jouer la facilité, Mon Commandant… » Riposta le soldat.

 

« Bien… si c’est ton choix… » Haussa des épaules l’homme barbu avant de se tourner vers le fond de la pièce. « Apportez-moi le chariot… »  Il s’était adressé à un des individus dissimulés derrière l’agressif éclairage. « SEMPER FI … voilà ce que tu devras dire pour ton salut… »

 

« La devise des Marines des Etats-Unis ? » demanda Snake quelque peu surpris par le choix.

 

« Pas seulement… Cette devise est aussi utilisée dans certains corps français, canadien, anglais et suisse… ca vient du latin SEMPER FIDELIS qui signifie… »

 

« La loyauté avant tout… » Compléta David.

 

« Je ne t’apprends rien… » Sourit Big Boss « je trouve cela assez approprié et ironique… La torture met à l’épreuve la loyauté... et l’un n’est rien sans l’autre…»

 

David pivota la tête sur le côté et découvrit alors l’objet de ses prochaines souffrances, une batterie à courant alternatif et continu. L’objet se vit activé par le chef de l’unité qui se saisit de deux tiges d’acier pour les entrechoquer, provoquant ainsi une explosion d’étincelles.

 

« Regarde bien l’aiguille du compteur… à partir de 20 milli ampère, ton système neuromusculaire est perturbé : tous les muscles se contractent au risque de bloquer ta respiration. La douleur est insoutenable… Un courant encore plus fort, 100 à 300 mA, et ce sont les cellules de ton cœur qui s'emballent. Là c'est la fibrillation cardiaque assurée ! »

 

David crispa ses poings.

 

« Bien évidemment, les effets ne sont pas les mêmes pour tout le monde, cela dépend de la condition de l’électrocuté ! » conclut Big Boss en approchant l’objet du jeune homme. « Alors… As-tu peur ? »

 

Le jeune homme devina que ses yeux avaient trahi le stress évident qui le rongeait.

 

« Je préfère subir le pire avec vous pour ne plus avoir peur par la suite… ! Il se pourrait qu’un jour, on me fasse prisonnier… j’en suis conscient. »

 

« Ravi de te l’entendre dire Snake… » Big Boss en laissa paraître une certaine sympathie. « Avant de commencer, je voudrais te confier quelque chose…. »

 

Le soldat, le regarda dubitatif.

 

«Sache… que ce ‘jeu’ ne me plait absolument pas…»

 

Le jeune homme ne sut comment interpréter l’expression qui se grava furtivement sur le visage de son Commandant.

 

Peut-être causée par un souvenir douloureux…

 

Snake émit une hypothèse… se pourrait-il que Big Boss se soit un jour retrouvé à sa place ?

 

Franck lui avait confié un jour que Big Bossétait un peu comme un câble, étiré progressivement avec le temps qui passe, et qui menaçait de se rompre à tout moment. Et c’était un peu vrai, On aurait dit qu'il se contentait de traverser le cours du temps. Cette certitude que le Commandant était comme obsédé par quelque chose, et qu'il attendait. Quoi exactement,  Snake n'en avait aucune idée…

 

Mais ces rares moments où Il laissait transparaitre son passé par un regard, un mot, ou un geste donnaient une idée sur la tension refoulée qui définissait Big Boss… Son œil, un petit univers où les mystères non dévoilés brillaient comme des étoiles filantes.

 

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Soudain, David ressentit une douleur lancinante qui s’immisça dans tout son être. Le moindre de ses muscles se contracta sous l’effet de l’insupportable flux d’énergie et le soldat poussa un cri guttural qui dura aussi longtemps que le contact des tiges d’acier sur sa peau. Il ne pouvait plus réfléchir, ses yeux dilatés restaient malgré eux grands ouverts, et une sensation de brulure l’agressait depuis l’intérieur.  400 volts venaient de lui être infligés l’instant d’une dizaine de seconde.

 

Des secondes qui lui parurent des heures…

 

Lorsque Big Boss ôta le métal, David connut un court répit et laissa échapper un râle. Compte tenu de la paralysie temporaire de ses poumons, ll haleta avec difficultés, son rythme cardiaque s’adaptant à sa laborieuse respiration.

 

Dans un moment pareil, prier aurait pu être une échappatoire… mais David ne croyait pas en dieu…

 

Pour lui, la logique veut que l’être humain confronté à la mort devienne affamé de vivre. Il agit alors concrètement pour profiter encore plus de son existence. Par contre, s’il se réfugie derrière la contemplation de Dieu, il tombe dans un état d'insensibilité par rapport à la peur.

 

En adoptant cette solution, David ne la dépasserait jamais, son potentiel devenant alors inerte. Non… Il ne voulait pas ça… surtout pas…

 

DIEU N’EXISTE PAS !

 

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8 semaines plus tard

 

Nuit ? Jour… ? Je ne sais même plus…

 

Recroquevillé sur lui-même dans un coin de sa cellule baignée de noir, Snake essaya de se resituer dans le temps, mais en vain… il était bien trop fatigué pour réfléchir.

 

Ses bras enlaçaient ses genoux fléchis, et pressaient ses jambes contre son torse. Le prisonnier vêtu uniquement d’un caleçon, arborait une barbe rugueuse témoin du temps passé ainsi qu’une masse touffue de cheveux remplaçant la tonte rase règlementaire.

 

Il était encore vivant et pourtant il se sentait comme mort… sans énergie, las et complètement vide. Les épreuves qui lui furent administrées ses dernières semaines défilèrent rapidement dans sa tête, se rappelant tout d’abord la douleur insoutenable lors des séances d’électrocution. Plusieurs fois, David perdit connaissance, sentant parfois même son cœur avoir quelques ratés… C’était pour cela, que la torture ne durait pas plus que quelques minutes… les pauses n’étaient là que pour lui donner l’occasion de réfléchir sérieusement à son abandon…

 

Mais il tint bon…

 

Bien sûr, il y eut d’autres moyens pour le faire fléchir. La pression psychologique poussée par un régime alimentaire très spécial. En effet, certains jours, lorsqu’il avait la chance de voir servir un repas,  il était donné à Snake un quignon de pain sec et une sorte de mêlasse qui osait portée le nom de soupe. Le soldat se souvint de cette fois, où un plat de viande, des sortes de boulettes, avait été déposées dans sa cellule. Cette offrande  peu habituelle, avait instinctivement poussé Snake à vérifier sa nourriture. Il prit une poignée de  celle-ci sans sa main et la porta sous son nez… il se rendit compte  grâce à l’odeur de pourri et aux vers vivaces grouillant dans sa paume, que la nourriture était avariée depuis plusieurs jours.

 

A ce moment, quelque chose dans l'esprit de David s'intensifia et explosa, tandis qu'un son grave et guttural de rage se brisa dans la gorge. Subitement, il avait balancé son bras en avant, projetant l’assiette contre le mur, les morceaux se précipitant dans toutes les directions, souillant le sol environnant.

 

La faim ainsi que la soif le tiraillaient, la fatigue l’assaillait, sans compter sur ce froid envoyé de temps à autre de la bouche d’aération au dessus de sa tête. La lumière ? Il en était privé pratiquement tout le temps. Les fois où Snake était retourné subir l’épreuve de l’électrocution, il s’était fait bander les yeux…

 

Le noir… toujours le noir…

 

Cette cellule où il avait vu les jours défiler comme des mois était exigüe, bénéficiant uniquement de sanitaires archaïques et de quatre murs. Même pas une couchette décente. David se savait espionné puisqu’il avait détecté dans l’obscurité le ronronnement typique d’une caméra à vision nocturne balayant de temps à autre la pièce.

 

La torture physique était une chose mais la pression  mentale faisait partie intégrante de celle-ci…  Briser la volonté d’un homme en le privant de tous ses sens en était une autre…                                      

David souffla une longue expiration et replongea sa tête dans ses genoux épuisé du peu d’effort.

 

« Quoique vous fassiez… » S’exprima le jeune homme, à la pièce vide, avant de forcer sa voix « JE N’ABANDONNERAI PAS !!!! Vous m’entendez ? JE N’ABANDONNERAI PAS !!!! »

 Ces paroles provoquèrent l’éclairage immédiat de la pièce, ce qui obligea le prisonnier à se recroqueviller sur lui-même, essayant de préserver ses yeux pris au dépourvu d’une insupportable brulure.

 

 Snake essaya d’ouvrir très lentement les paupières mais l’agression de la vive intensité l’obligea à se stopper dans sa tentative. Tout ce temps passé dans le noir… il en était presque devenu aveugle… il lui faudra du temps pour retrouver la vue… Mieux valait ne pas précipiter les choses et forcer ses rétines à subir les néons.

 

Après quelques minutes, David entendit des pas en approche, le martèlement très lent des chaussures s’arrêtant à quelques mètres de lui. La porte en fer se déverrouilla.

 

« Tu es bien sûr de toi, Snake… »

 

Le soldat  positionna l’avant bras droit sur ses yeux. Pas besoin de voir, il avait reconnu son geôlier.

 

Le chef de l’unité FOXHOUND étudia sa recrue et semblait faire preuve d’une totale indifférence quant à la condition du jeune homme.

 

« Tu ne veux pas que tout s’arrête… ? » Lui murmura Big Boss en s’agenouillant près de sa recrue.

 

« … »

 

« Je n’en ai pas fini avec toi… tu le sais ça ?… »

 

« Commandant…» répondit le jeune homme dans un souffle.

 

« Oui ? »

 

« La prochaine fois que vous viendrez me rendre visite, apportez moi des cigarettes… »

 

Big Boss arqua son sourcil puis offrit un large sourire. Elle était bien bonne celle là… Ce petit con trouvait le moyen de plaisanter malgré sa déplorable situation. Il regarda David qui lui rappela un animal blessé mais dont l’instinct de survie le poussait encore à mordre celui qui l’approchait.

 

« Toujours ces saletés hein ?… » Rit le vieux. « Hors de question que je t’encourage à fumer ces choses… »

 

Le jeune homme entendit alors son supérieur s’éloigner de lui. Il se trouvait à présent vers la sortie.

 

« Un décrassage ne te fera pas de mal Snake… » Big Boss fit un signe de la main à deux individus qui gardaient la cellule. Ces derniers allèrent dérouler une sorte de lance à haute pression pour ensuite la pointer sur le prisonnier.

 Un puissant jet d’eau s’abattit sur Snake qui se vit plaquer contre le mur avec violence. Il essaya de se protéger le visage tout en happant de courtes bouffées d’air. L’eau froide projetée sur lui était semblable à des centaines de coups de bâton et il ne pouvait en aucun cas échapper au lynchage.

 

Une dizaine de minutes plus tard, l’eau fut stoppée. Le prisonnier se laissa glisser le long du mur et toussa de tous ses poumons. Il n’avait pas été loin de la noyade.

 

Big boss avait observé la scène sans émotion.

 

« 3 semaines de plus ici… te feront peut-être changer d’avis… »

 

La porte se referma alors dans un grincement sinistre.

 

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Se rétablissement avec peine en position assise, David se résigna avec dépit à l’annonce du prolongement de son séjour. Il se retrouva à nouveau seul dans le noir, grelottant de tout son être.

 

Cela avait toujours été à lui de choisir, il n'était pas obligé de faire tout cela. Il pourrait simplement... laisser tomber.

Ce serait tellement plus aisé.

Il n'aurait qu'à prononcer SEMPER FI et tout arrêter… Se serait comme de se jeter dans le vide, bras écartés, pour finalement étreindre cette lumière si douloureusement attirante et magnifique qui ne cessait de l’appeler.

Le jeune homme leva ses mains tremblantes face à lui, c'est tout ce à quoi elles pouvaient servir... ?

A se battre, à tuer ?

Il avait l’impression parfois que sa vie n’avait été un chemin tout tracé… Depuis petit, les événements avaient fait qu’il ait été dirigé vers l’armée… coïncidence ? À y réfléchir, David n’avait jamais eu vraiment le choix…

 

Je m’évertue à rester… mais est-ce vraiment ce que je le veux…?

 

Il libéra un cri de douleur lorsqu'il  se cogna l’arrière de la tête contre le mur afin de s’enlever ces pensées néfastes. Snake savait pertinemment pourquoi il était là…

 

Big Boss…

 

Il avait besoin de se confronter à son modèle, c’est en tout cas ce qu’il avait confié un jour au Commandant Campbell. De plus, il était un soldat, et pour tel, quoi de mieux que Foxhound ?  il avait ça dans la peau et rien de semblait l’avoir destiné à être autre chose.

 

J’ai choisi de l’emprunter… cette route toute tracée…

 

Sa condition actuelle commençait à lui brouiller les idées… Snake se perdait, et pour survivre, le doute n’était pas permis... les longues analyses existentielles étaient portes ouvertes à la folie.

 

 Il devait simplement se contenter d’attendre et de survivre.

 

Tenir bon…

 

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Lorsque Jack sortit du complexe de détention, il découvrit Paramédic accompagnée par le Commandant Campbell. Tous deux vinrent à sa rencontre.

 

« Laisse-moi l’examiner ! » ordonna t’elle d’une voix autoritaire.

 

« Hors de question ! » répondit sèchement Big Boss en lui tenant le regard.

 

« C’est ce qu’on va voir Jack ! » La femme médecin voulut contourner le Chef de l’unité mais fut retenue par une main qui emprisonna son poignet.

 

« Je ne te laisserai pas le voir… »

 

« Lâche-moi tout de suite ! » gronda le docteur en se débattant en vain contre la poigne de fer de Big Boss.

 

 « J’ai donné des ordres… Personne mis à part moi, ne peut lui rendre visite… » La tempérance dans la voix du vieux contrastait fortement avec l’anxiété de l’experte médicale. Cette dernière redoubla sa tentative de libération.

 

Quelle sévérité… L’œil bleu de Jack était si glacial lorsqu’il se posait sur sa personne. Il se tenait là… devant la porte, de chaque côté de lui, deux soldats qui gardaient la cellule. Les deux individus semblaient attendre un ordre de leur supérieur pour la renvoyer à ses quartiers.

 

« Va au diable… ! »  Paramédic secoua la tête avec résignation abandonnant le face à face avec Big Boss qui, en voyant son revirement, la relâcha enfin. La femme médecin s’apprêtait à faire demi-tour lorsqu’elle fut interpellée

 

« Eileen… » S’exclama le Chef de l’unité «Ne le crois-tu pas capable de réussir ? Ne lui fais-tu pas confiance ? »

 

« J’ai confiance en lui… bien plus que je n’ai confiance en toi… » lui cracha Paramédic tel du venin.

 

« … »

 

Elle s’en alla vers son bureau sans se retourner sous le regard de Campbell qui avait décidé de ne pas intervenir entre les deux protagonistes.

 

Lorsque Paramédic fut partie, le Commandant en second se rapprocha de son ami et demanda sans détour :

 « Comment va-t-il Jack ?»

 

« Jusqu’ici, le gamin a tenu bon… c’est un coriace, je dois l’avouer… »  S’exclama Big Boss se frottant la barbe.

 

« Tu as eu ce que tu voulais alors… !  Pourquoi continuer ? »

 

« Parce qu’il m’a réclamé des clopes… » Répondit le Chef de l’unité avec un rictus au coin de la bouche avant de s’éloigner de son compagnon qui se contenta de sourire en retour.

 

« Ca t’a agacé…Hein ? » constata avec amusement le Commandant en second.

 

« Devine ? »

 

« Mais laisse moi deviner… ce qui t’a énervé le plus c’est qu’il ait refusé d’abandonner… je me trompe ? »

 

Big Boss se stoppa un instant mais ne se retourna point.

 

« Moi aussi je suis un coriace… » S’exclama t’il avant de reprendre sa route.

 

C’est bien ça le problème hélas…

 

Royle regarda prendre de la distance, grognant de dédain. Jack avait toujours cette fâcheuse manie d’éluder les questions. Bon sang que c’était agaçant…. !

 

Il  jeta un œil au centre de détention… Que pouvait-il bien offrir au prisonnier ? Et d’abord, qu'est-ce qui lui aurait apporté pour l’aider ? La réponse était... rien. Il n'y avait rien qu'il puisse dire ou faire, qui soit susceptible d'aider Snake. C'était à lui de jouer à présent… Campbell savait pertinemment qu’il n’avait pas sa place dans ce duel de serpents.

 

Il espérait simplement que le jeu reste dans les limites…

 

Le Docteur Clark pouvait s’inquiéter légitimement…

 

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A suivre…

 

 

 

 

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