La Faille de Schrade

Chapitre 7 : Le jugement

3616 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/02/2023 12:44

Le lendemain, Erandel et Miang se rendent dans les quartiers de police de Dundorma afin de voir Arngrim, en entrant dans le bâtiment, ils ont immédiatement affaire au commissaire.

-         Bonjour, c’est vous les deux chasseurs qui étaient avec Arngrim hier ?

-         Bonjour, oui, c’est bien nous.

-         Je vois, savez-vous de quoi votre ami est-il coupable ?

-         On nous a juste dit braconnage, sans n’avoir rien précisé.

-         Très bien, effectivement, le braconnage est un mot assez général, souvent on parle de vendre des composants de monstres au marché noir sauf que votre ami est inculpé dans une affaire de trafic d’écailles.

-         C’est-à-dire ?

-         Eh bien, connaissez-vous les Blors ? Ce sont des personnes qui vendent des matériaux de monstres transformés, c’est-à-dire qu’ils transforment les matériaux avec une substance illégale pour renforcer ces matériaux, évidemment ils ont leurs propres forgerons, ça fait des mois qu’on essaye de les arrêter mais impossible de mettre la main sur leur chef.

-         Je croyais qu’il avait tué un dragon ancien sans n’avoir rien déclaré à la guilde.

-         Oui ça c’est le rapport officiel rédigé par mes supérieurs, mais nous tous ici, nous savons une chose, c’est qu’il y a de la corruption dans nos rangs, certains sont prêts à garder le silence en échange d’une somme d’argent.

-         Ça voudrait dire qu’ils sont de mèches avec les Blors ?

-         Probablement, mais il vaudrait mieux ne rien évoquer en leur présence, sinon ils pourraient abuser de leurs pouvoirs et vous emprisonner aussi.

Abuser de leurs pouvoirs hein ? Sans déconner…

-         …

-         Et est-ce qu’on peut rendre visite à Arngrim ?

-         Il est encore en phase d’interrogatoire, donc pas de suite, d’ailleurs cet interrogatoire est fait par mes supérieurs, c’est une drôle de coïncidence vous ne trouvez pas ? Il risque d’avoir un procès d’ici deux jours et il est probable qu’il soit condamné à vie à une interdiction des métiers de la chasse.

Deux jours, c’est rapide ça… et extrêmement louche…

-         Vous avez une piste pour nous afin de commencer ?

-         Vous voulez enquêter hein ? Je préfère vous le dire, ce n’est pas rémunéré.

-         On n’en a que faire d’être payé, disent Miang et Erandel ensemble.

-         Très bien, malheureusement, je n’ai pas de piste à vous proposer mis à part si vous pourrez peut-être mettre la main sur une de ces écailles, on en saura déjà plus.

-         D’accord, prévenez-nous quand Arngrim est disponible pour la visite.

-         Evidemment, et retenez bien ceci : on ne se connait pas et on ne s’est jamais vu, c’est compris ?

-         Ça va de soi, finit Erandel.


Les deux chasseurs sortent maintenant du bâtiment de police avec chacun une vague idée de ce qu’il faudrait faire pour régler la situation.

Afin de ne pas attirer l’attention, ils vont directement à l’appartement d’Erandel situé, non loin de la guilde.

Ils s’installent sur une table de forme ronde et commencent à discuter.

-         As-tu une idée Erandel pour innocenter Arngrim ?

-         Oui, mais il s’agit quelque peu de se faire remarquer, ce n’est pas mon truc, et toi ?

-         Je pense actuellement à un chose, interroger des gens à la guilde pour voir s’ils sont au courant de quelque chose.

-         Pas sûr qu’ils savent grand-chose, je ne pense pas qu’Arngrim soit le genre de gars à dire haut et fort ce qu’il pense pour exister.

-         Ce n’est pas faux, on n’a jamais entendu parler de lui avant que le Grand Ancien vienne te voir, mais c’était quoi ton plan ?

-         Mettre la main sur un Blors pour qu’on puisse savoir qui est leur chef, disons que j’ai un avis assez simple de pourquoi la guilde n’en a jamais trouvé un, je pense qu’ils agissent de nuit, vu que la nuit, le nombre de garde diminue, donc il est fort probable qu’ils ne soient pas vu pour leur trafic d’écailles.

-         C’est peut-être un meilleur plan que le mien, a moins que…

-         T’as trouvé mieux ?

-         On a oublié une personne à interroger.

-         Qui donc ?

-         Je pensais au forgeron qui s’occupe des armes du clan d’Arngrim.

-         Ah… Effectivement, ça pourrait être mieux, il habite à Dundorma non ?

-         Arngrim avait même dit qu’il pourrait nous aider.

-         Merde, j’ai oublié…

-         De toute façon, afin d’en avoir le cœur net, il suffit d’aller voir.

Miang et Erandel sortent donc en direction des forges de Dundorma, là où tous les chasseurs font fabriquer leurs armures par des artisans forgerons, souvent célèbres pour leurs savoir-faire.

Soudain, un homme très petit avec un marteau à la main et un torchon sur l’épaule droite fait un signe de la main aux deux chasseurs pour leur dire de venir près de l’atelier.

-         Excusez-moi, c’est vous qui…

-         Je sais pourquoi vous êtes venus, suivez-moi, sourit le vieil homme.

Ils vont donc dans coin de l’atelier afin de discuter ensemble.

-         Bon, voilà un coin calme où parler.

-         Bien, alors vous savez actuellement que Arngrim est en prison car il est accusé de braconnage, n’est-ce pas ?

-         Oui, c’est cela, un trafic d’écailles illégales, c’est ce que les gens ont dit.

-         Alors, j’aimerais savoir une chose, avez-vous vu quelque chose par rapport aux écailles qu’il vous a rapporté pour son armure de Shagaru ?

-         Rien de différent par rapport aux autres écailles que j’ai l’habitude de voir, elles sont justes dorées c’est tout.

-         Et que pensez-vous des accusations qui pèsent sur lui ?

-         Ça me désole, je trouve ça dommage qu’il soit inculpé dans ce genre de trafic alors qu’il vient d’un clan de chasseurs prestigieux.

-         Je vois… savez-vous si les Blors existent ?

-         Je n’en ai jamais vu donc non.

-         Très bien, merci pour vos informations.

-         Je vous en prie, sourit le forgeron, bon à présent j’ai un plastron de Gypceros à terminer, je dois vous demander de partir.

-         Aucun souci.


Pourtant, en sortant du coin de l’atelier destiné au vieil homme, Erandel observe discrètement une écaille posée sur l’établi avec à coté un pinceau et un récipient en bois qui contient un liquide violet.

Sur le chemin de l’appartement d’Erandel :

-         Tu penses quoi de ce qu’il a dit ? demande Miang.

-         Au départ, j’y ai cru, mais je doute quand même qu’un forgeron ne sache pas reconnaitre la résistance ou la qualité d’un matériau d’un monstre à l’autre, mais tu sais ce que j’ai vu ?

-         Non.

-         Sur son établi, il y avait des écailles et un liquide violet, je pense qu’il s’agit de peinture, et que les écailles en question ne sont pas d’un Gypceros, donc je pense qu’il est lié à tout ça et qu’il nous a raconté exclusivement des conneries.

-         Sérieusement… ?

-         Finalement ton plan d’aller le voir était vraiment bon, cependant je crains malheureusement qu’on soit contraints de faire comme au début de ce que je voulais faire, c’est-à-dire patrouiller dans la ville la nuit, je pense que pour que ce soit plus simple, je vais le suivre à la trace, j’aurais besoin de toi par contre.

-         Pour ?

-         Observer simplement, si on se fait voir, on est cuit, on pourrait communiquer par des signes discrets.

-         Pas bête, mais tu vas faire comment pour la discrétion ?

-         Facile, j’ai juste à me cacher dans des coins de rue et personne ne me verra, du moins de nuit, surtout si je porte des vêtements plus sombres.

-         Je vois.


Le duo se prépare donc chez Erandel, il revêt une cape noire, la même qu’ils portaient le jour de leur rencontre.

La journée passe et il fait donc nuit, le moment parfait pour patrouiller dans la ville sans se faire voir, et c’est donc ce que fait Erandel qui attend discrètement que le vieux forgeron rentre chez lui, pour le suivre discrètement, jusqu’à ce qu’il soit arrivé à destination.

Ok, donc ça c’est chez lui, pas mal… pour une planque…

Miang observe de loin avec une longue vue Erandel qui fait des signes de mains, et puis montre du doigt la maison pour dire : C’est chez lui.

Erandel se cache derrière la maison du forgeron qui sort avec une bourse Pour ne pas être vu, le vieil homme regarde attentivement autour de lui, méfiant.

Le chasseur à la longue épée le suit discrètement puis, lorsque le forgeron arrive près d’un bâtiment en ruine puis il sort de sa bourse, de nombreuses pièces qui correspond à environ 50 000 zennies.

Je le savais…


Le vieux forgeron reçoit en échange une autre bourse qui contient après avoir été ouverte, une multitude d’écailles blanche.

-         Et voilà tes écailles, j’espère que personne ne t’a suivi, dit un homme habillé comme un commissaire de la guilde : un uniforme bleu

-         Evidemment que non, personne ne saura qu’avec ça je serais le meilleur forgeron, rigole le vieil homme.

-         Bien, mais fais gaffe, j’ai l’impression qu’un de mes collègues nous a balancés, méfies toi des chasseurs qui viendront te rendre visite.

Erandel regarde attentivement le commissaire : Il était à côté lors de leurs visites du matin.

Toi, je te reconnais…

Le chasseur retourne en marchant vite dans l’obscurité que peut produire la ville de nuit, jusqu’au signal indiqué par une flèche de Miang à la maison du forgeron, il se replanque derrière en retirant la flèche et se positionne là où personne le verra.


Pendant ce temps, le forgeron rentre tranquillement en souriant à sa maison, armé de sa bourse d’écaille et de sa torche, il rentre tranquillement dans sa maison, et pose la bourse dans un tiroir jusqu’au moment où…

-         C’est de cette façon que vous faites vos fameuses écailles de Gypceros ?

Erandel est dans la maison, posé le dos contre le mur, les bras croisés et visiblement en colère.

-         Qu’est- ce que vous faites là ?

-         Devinez…

-         Vous n’avez pas honte de vous introduire comme ça chez les gens ?

-         Vous êtes vraiment bien placé pour me faire ce genre de reproche ?

-         Grr…

-         Bah alors vous avez perdu votre langue en plus de votre dignité ? Juste par curiosité, vous les payez combien pour camoufler vos conneries ? Vous devez être très riche, mais j’imagine que vous le devez au clan d’Arngrim.

-         …

-         Nous sommes sur du niveau très haut, le clan d’Arngrim vous a toujours payé des sommes astronomiques j’imagine pour que vous puissiez forger des armes et armures avec des matériaux de haute qualité et vous, vous rendez la pareille en rendant complice le blondinet d’un crime qu’il n’a pas commis.

-         Et alors ? Cette famille n’est que haine, elle mérite de s’éteindre, car ils ont tué trop de monstres, pour maintenir un équilibre, il faut qu’il y en ai, parce que sinon je pourrais plus exercer mon métier s’il n’y a plus de monstres.

-         Vous voulez que je vous dise ? Arngrim vous considérait comme sa famille, il vous a fait confiance, et vous, vous lui avez craché dessus, vous l’avez manipulé comme une merde sous votre botte pour faire vos magouilles, avouez-le, ces écailles ne sont pas de Shagaru.

-         Vous vous en doutez non ?

-         Vous ne vous rendez même pas compte de ce que vous avez gâché, une vie de chasse entière, va disparaitre à cause de vos magouilles, oh, à moins que je vous envoie vous expliquer directement, sourit sarcastiquement Erandel.

-         Allez-vous faire voir, je ne vous suivrai pas…

Erandel fait un signe de la main à la fenêtre, et Miang, en haut du bâtiment des appartements de chasseurs, tire une flèche de sommeil qui va toucher le bras du forgeron et l’endormir immédiatement

Je ne voulais pas en arriver là, mais faut croire que j’ai pas eu le choix.

Miang rejoint donc Erandel qui a ligoté le forgeron, il sort du tiroir la bourse contenant les écailles, et trouve également une autre bourse avec plus de 1 000 000 de zennies.

1 Million ? Vous êtes vraiment un enfoiré…

Maintenant que Miang et Erandel ont toutes les preuves : L’homme, la monnaie et l’arme du crime, les écailles, ils attendent le lendemain matin pour se rendre au procès d’Arngrim.

Pendant le trajet, le vieil homme, transporté sur le bras droit d’Erandel se débat et crie.

-         Lâchez-moi, bande de vaurien.

-         Ferme ta gueule… disent Miang et Erandel en même temps avec un visage blasé.

Rendu au commissariat dans la salle du procès, ils rencontrent à nouveau le même commissaire et rapportent les preuves devant tout le monde.

-         Tenez, monsieur, on a l’homme qu’on a pris la main dans le sac, les magnifiques écailles que monsieur s’est mis à peindre pour faire croire que c’est que le composant du monstre alors que c’est que dalle, et enfin sa richesse pour se payer ses conneries.

-         Vous ? Ce n’est pas vrai…

En même temps, l’autre commissaire qui a été vu le soir dernier, tente de s’échapper discrètement mais il est stoppé par Erandel qui tire sur le haut de son uniforme, sans échanger un regard.

-         Ah et il y a lui aussi, c’est celui qui a vendu les écailles, dans un bâtiment en ruine, plutôt pratique comme planque, j’avoue j’aurais fait pareil.

Les jurés y compris le petit chef sont tous choqués, mais le plus atteints dans le groupe est Arngrim qui regarde froidement le forgeron.

Alors c’était vous, vous n’êtes qu’un enfoiré…

-         Du coup, le procès ça en est où ? désolé pour le retard hein.

-         Eh bien, on a identifié aucune empreinte liée à votre ami, ce qui est donc une faute de preuve, il est donc relâché grâce à vos efforts, nous vous remercions de votre collaboration, même si nous avions rien demandé.

Euh… ça veut dire quoi ça… ?


Quelques temps plus tard, le commissaire et le forgeron ont eu droit à un procès : ils doivent tous les deux quitter le territoire de Dundorma, avec une suspension des métiers de la chasse.

Le bâtiment qui contient les écailles a été interdit d’accès, et grâce à la parole du commissaire traitre, le reste du groupe des Blors a été retrouvé et emprisonné.

Arngrim est maintenant libéré de prison, mais il a dû changer son armure. Erandel, avec ses matériaux lui a offert une armure de Gravios noir, qui améliore les gardes.


Et c’est à ce moment-là qu’il demande :

-         Du coup, quelles sont vos projets ?

-         La recherche d’un dragon ancien, et je viens d’avoir une idée.

-         C’est quoi ?

-         On pourrait aller à mon village, pour chercher de nouvelles informations, j’ai appris qu’un savant wyverien s’y est installé, ce serait l’occasion d’y aller.

-         Je te suis, ça pourrait me faire sortir de cette ville.

-         Moi de même, comme ça je rencontrerais tes camarades de chasses d’avant, sourit Miang.

-         Merci, les amis, sourit Erandel.

Il est donc temps de partir pour Cathar, le village Natale d’Erandel, afin d’en savoir plus sur les dragons anciens.


 

Laisser un commentaire ?