I'm a Monster Hunter

Chapitre 3 : Chapitre 3 : Premier monstre

2362 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 25/05/2016 17:28

Ce monstre était immense. On aurait dit une sorte de panthère mais avec des ailes de chauve-souris au bout des pattes avant, des griffes affutées comme des rasoirs, une queue immense hérissé de piques. Elle avait un bec aussi noir que son corps et ses petits yeux rouges balayaient le terrain. Mais le pire dans tout cela devait être sa taille. Elle devait au moins faire 25m de long ! Mais quelle était cette chose ? Notre petit groupe se cacha dans un creux sous un arbre dans l’espoir qu’elle ne nous vit pas. Elle avança lentement sur ses deux pattes arrières, celles de devant à quelques centimètres du sol et parfaitement immobile. La lumière du soleil se refléta sur ses lames de rasoirs reliant chaque membrane de ses pattes avant pour créer ses ailes. Elle s’arrêta devant le ruisseau, but et se mit à sentir l’air. Puis quelques secondes plus tard, le monstre se mit à crier si fort que l’on dut se boucher les oreilles. Puis le monstre pris une posture étrange. Il mit une patte en avant et les trois autres en arrière, le tout en secouant sa queue en l’air. Etait-ce une posture d’attaque ou de défense ? Personne ne pouvait le savoir. Il se tourna vers nous et projeta quelques piques de sa queue en notre direction. Je pus me baisser à temps mais Pierre avait été touché de plein fouet. Il était cloué à l’arbre par ses pointes qui lui transperçait le corps. Il se mit à saigner abondamment. Je me dis qu’une telle chose ne pouvait être réelle. Il tendit la main vers moi et me dit :

" - Survis. Ce monde est trop … étrange pour moi. Je compte sur toi … "

Et il mourut.

Dans une poussée d’adrénaline je me mis à fuir avec Clothilde qui refusait d’abandonner Pierre ici. Moi non plus je ne voulais pas partir mais il était trop tard pour le sauver. Je vis la panthère se ruer sur son cadavre et le déchiqueter en petits morceaux et l’avaler. Je décidais de retourner dans l’avion. La carlingue devrait être assez solide pour bloquer ses piques. J’entendis à nouveau le cri du monstre. Il devait avoir fini son repas et être désormais sur nos traces. Je pris peur et accélérai le pas. On retrouva enfin le morceau d’avion dans lequel j’avais été. Clothilde et moi nous cachèrent dans le cockpit. L’odeur des cadavres était insupportable mais c’était notre seule chance de survie. L’appareil se mit soudainement à trembler. Le cri du monstre se fit entendre tout proche. Il devait nous avoir trouvé. Je ne savais plus quoi faire. Si nous restions nous allions mourir. Si nous sortions nous allions mourir. Il fallait tenter le tout pour le tout et faire une sortie. Lorsque nous sentîmes que le monstre était au-devant de l’avion nous sortîmes tous les deux de la carlingue. 100m après être sortis de l’avion j’ai regardé derrière moi. Repéré. Le monstre se remit dans sa posture qui était donc maintenant sa position d’attaque. Il fit trois bonds immenses dans notre direction et empala Clothilde à côté de moi avec ses griffes. A ce moment je me dis que je pouvais encore la sauver, les blessures ne semblaient pas aussi graves que celles de Pierre. Je me retournai d’un coup bref et sautait sur la patte libre du monstre. J’attrapai une touffe de poils sur son dos et m’agrippai. Le monstre se mit à se débattre, lâcha Clothilde qui tomba faiblement au sol. Le monstre tenta de m’attraper mais j’esquivai chacun de ses coups. Je m’avançai vers sa tête en m’accrochant sur son cou. Arrivé à la bonne hauteur, je lui assénai un magnifique coup de poing dans son œil gauche. Le monstre hurla de douleur. Je compris que j’étais bien parti. Je lui redonnai un coup de poing mais cette fois je m’accrochai à son œil. Je tirai de toutes mes forces en plantant mes ongles dedans. L’œil finit par lâcher et me resta dans les mains, se séparant de son propriétaire dans un bruit de succion répugnant. Le monstre hurla. Son cri était si puissant que malgré m’être bouché les oreilles je l’entendis presque aussi fort. Je fus éjecté au sol. Au même moment, le monstre se prépara à me sauter dessus mais une nuée d’explosions le bloquèrent au sol. Une deuxième salve lui atterrit dessus, tout aussi violente que la 1ère. Le monstre recula, et fuit en s’envolant. 

Je vis alors un homme sortir des fougères. Il avait une sorte d’armure bleue avec quelques pointes dessus. Il avait un énorme flingue avec lui qui semblait peser super lourd. Le garçon semblait avoir mon âge. Il rangea son fusil dans son dos et siffla un coup. Aussitôt, deux sortes de petits lutins apparurent. Ils étaient verts et portaient des masques. L’un avait un masque de gland et l’autre de crabe. Le garçon courut vers Clothilde. Il demanda à ses lutins :

" - Faites une danse vite ! On peut encore la sauver, j’en suis sûr !

- Non Mr le chasseur. La cha-fille est morte. Cha-cha ne peut pas ressusciter les morts, répondit le lutin au masque de gland.

- Je suis désolé … me dit le chasseur. Je suis arrivé trop tard. Mais toi tu t’es battu vaillamment et tu es encore en vie. Dépêchons-nous de rentrer avant que cette saloperie de Nargacuga nous retombe dessus."

Nous avons enterré Clothilde dans le sol boueux. Nous l’avons laissé seule. J’ai beaucoup pleuré. Mais je me dis que si ce « chasseur » était là, alors il ne devait pas être seul.Sur le chemin qu’il m’indiquait, il se présenta. Il avait le même prénom que moi : Thomas. Il avait 17 ans et ses lutins s’appelaient Cha-Cha et Kayamba. Il est chasseur de rang 7. Je ne comprenais rien. Il m’expliqua que le monstre que nous avions affronté était un Nargacuga. Il est très dangereux et réputé comme un des plus grands prédateurs de cette terre. Il me dit que j’ai eu beaucoup de chance de m’en sortir indemne. Thomas m’expliqua que lorsqu’il a vu notre engin se crasher, il se dépêcha d’aller nous aider car il savait que notre accident attirera les prédateurs. Il dit que c’était la 1ère fois qu’il voyait une machine des surhommes arrivait sur son île. Moi, un surhomme ? Elle était bien bonne ! Je suis tout sauf un héros. Nous arrivons finalement à son village, à moitié fait de planches qui flottaient sur l’eau. Thomas partit devant et se mit à parler avec un vieillard. Les autres villageois me regardaient tous de grands yeux. Ils étaient très différents de moi, tous grands et musclés. Je crus même voir de la corne sur leur peau former une sorte de couche d’écailles pour certains. Je n’avais jamais entendu parler d’un peuple comme ça sur terre. Le vieillard s’avança vers moi et me fixa. Il me dit :

« Bien le bonjour à toi Thomas. Viens avec moi, je vais t’expliquer ce qui se passe, et tu dois être épuisé par ton combat contre le Nargacuga. »« Euh, oui d’accord, répondis-je. »Nous nous assîmes au bord de l’eau et il se mit à me parler :

" -Thomas, mon pauvre, toi aussi tu as subi un crash d’avion ?

- Mais comment savez-vous cela ?

- Je suis aussi un homme comme toi. En fait cette île appartient à un monde parallèle au notre. Oui je sais cela semble assez peu crédible mais tu dois me croire. On ne sait pas quand ou comment rentrer ici ou en ressortir. Malgré toutes les recherches que j’ai faites durant toute ma vie, je n’ai jamais pu savoir ce qui se passe ici. La seule chose que j’ai apprise est que cette planète possède une gravité plus légère que la Terre et par conséquent nous avons des capacités physiques hors du commun ici. C’est pour ça que les habitants de cet endroit te prennent pour un surhomme. Très souvent, les « surhommes » deviennent des chasseurs comme celui qui t’as sauvé la vie. Et je sens en toi un grand potentiel, tu devrais pouvoir en faire ton métier.

- Attendez, je ne suis pas sûr de tout comprendre. Vous venir de me dire que je viens d’atterrir dans un monde parallèle, que je ne reverrai plus ma famille, et que devrais risquer ma vie face à des monstres immenses ?

-C’est exactement ça. Tu comprends vite ah ah !!!

-Ce n’est pas possible, c’est un rêve, je vais me réveiller dans l’avion maintenant, dis-je en me pinçant. Aïe !!! Mais, je suis toujours ici ? Mais c’est impossible ! Ce ne peut pas être réel !!!

- Calme-toi deux secondes et réfléchis aux avantages. Tu peux te refaire ta vie, arrêter l’école, devenir adulte et crois-moi la chasse aux monstres et plutôt fun.

-Pfiouuuuu … Ouais je dois me calmer … Mais après, vous avez bien vus, je n’ai qu’un corps de lâche, et rien d’un héros.

-Crois-moi, pour ces habitants, tu représentes un espoir de sureté sur cette île. Tu n’as jamais eu envie de devenir un héros ?

-Pff … Bon c’est d’accord, je vais devenir chasseur. De toute façon, je n’ai pas d’autre choix si je veux rester en vie ici. "

Il se releva alors et cria aux autres villageois :

" Les gars ! On a un nouveau chasseur !!! " 

A ce moment, les villageois me soulevèrent et me portèrent en héros. On me donna une petite maison sur le bord de la mer. J’appris aussi que Thomas allait être mon mentor pour m’apprendre les bases de la chasse dès demain. Il m’offrit aussi en cadeau de bienvenue une armure en cuir vert et il me proposa de choisir l’arme que je souhaitais manier. Je regardais le large choix et il y avait de tout. Des grosses épées, des plus fines, des petites avec ou sans bouclier, des marteaux énormes, des sortes d’instruments de musiques, des lances, des haches, des arcs et des fusils gros et petits. Le marteau me semblait plutôt sympa. Il me paraissait très lourd mais je me dit que c’était parfait pour un « surhomme ». Je pris donc le marteau et il était étonnement léger ! Il devait peser grand maximum 10 kilos alors qu’il faisait bien 1m40 ! Je le pris en main et mit à frapper dans le vide avec. Je sentis que je pourrais facilement prendre ma revanche sur le Nargacuga avec une telle arme. Thomas me dit :

" - Voici le marteau de fer. Il est faible et un peu rouillé mais tu devrais pouvoir étourdir un monstre avec ça. Bon, va dormir, on commence l’entrainement demain à 5h du mat’ ! "

Déçu de ne pas pouvoir dormir plus longtemps, je rentrai chez moi et me mit sur mon lit. Il était moelleux et je m’enfonçai dedans. Je regardais le ciel et repensait à cette journée inoubliable. Le retard de l’avion, l’orage, le Nargacuga, ma nouvelle vie…

Beaucoup trop de choses s’étaient passé aujourd’hui et je ne savais pas si tout cela était bien réel. Je me demandais néanmoins ce que j’allais affronter demain. Je m’endormis en pensant à cela. 

 

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