I'm a Monster Hunter

Chapitre 12 : Chapitre 12 : La montagne moussue

3524 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/06/2016 09:10

Lucien se leva de bonne heure et réveilla Malo par la même occasion pendant que j’étais sur le balcon avec Zini qui ronronnait doucement dans son sommeil sur mes genoux. Nous prîmes chacun notre petit déjeuner, enfilâmes nos armures, aiguisâmes nos armes avant de partir à Tanzia. Lucien avait désormais une lame énorme en lagiacrus depuis que la précédente avait cassé sur le ventre du nibelsnarf. Malo avait changé son armure brisée et en avait une provenant d’une rathian, ce que j’avais compris être la femelle du rathalos. Il avait fière allure à l’intérieur et semblait encore plus déterminé à en découdre. Il s’était aussi fait un fusarbalète en rathian qui était beaucoup plus puissant que l’ancien et capable de tirer plus de balles diverses. On aurait dit un petit fusil de sniper fort sympathique et parfait pour le camouflage forestier.

Nous descendîmes à Tanzia et pour la première fois, Zini, fut autorisé à partir en quête avec nous. En contrepartie, comme nous devions enquêter dans une forêt lointaine, nous devions payer un supplément par personne pour louer un bateau et y arriver rapidement.  Lucien, qui avait amassé un petit paquet d’argent en quatre mois, décida de payer encore une fois la quête et le supplément pour chacun d’entre nous. Nous achetâmes quelques provisions pour le voyage, tentant de retenir Zini de se servir dans les stocks de nourriture. A dix heures, le bateau partit. Nous étions environ une vingtaine de chasseurs partant tous au même endroit mais pour des quêtes différentes. Tous les chasseurs étaient en petits groupes ou parlez en nous lançant des regards discrets lâchant des petits « C’est Kanos et Ender » de temps en temps. Je compris à ce moment que j’étais en train de devenir une légende dans ce monde en tout juste 6 mois.

Nous arrivâmes vers vingt heures au petit village de Kokoto qui se situait en bordure de la forêt. Chaque chasseur partit alors vadrouiller dans le village, histoire de se reposer mais quelques autres partirent directement en chasse. Nous en faisions partis mais nous décidâmes de rester au camp de base jusqu’au petit matin afin de finir les préparatifs pour affronter le monstre mystère. Un petit duo de chasseur avec des armures resplendissantes préféra partir directement en chasse, alors qu’il faisait nuit noire. Pour notre quatuor, la nuit fut relativement tranquille avec néanmoins quelques cris de monstres de temps en temps. A chacun de ces cris, Zini qui jouait dans l’eau de la forêt inondée sursautai et se réfugiait derrière l’un d’entre nous. Mais pendant que nous fabriquions quelques objets tel que des pièges ou des potions, le petit zinogre attrapait des poissons dans l’eau que nous faisions cuir à la broche avant de les dévorer à pleine dents.

Au petit matin, les deux autres chasseurs revinrent tout fiers en nous disant qu’ils avaient vidés la zone et que nous pouvions aller chercher nos petites ressources tranquillement. Etonné, Lucien demanda :

" - Pardonnez-moi de mon indiscrétion, mais quel monstre étiez-vous partis chasser ?

- Oh, une simple rathian et un gobul. Ces derniers terrorisaient le village Kokoto et nous avons décidés de les tuer. La forêt est désormais tranquille, profitez-en.

- Bravo les gars, dis-je alors. Deux monstres en une chasse, ce n’est vraiment pas facile.

- Pour nous c’est la routine, on ne chasse que des monstres pouvant être un potentiel défi.

- Je respecte ça, félicitations. Bon retour les mecs. "

Je regardai alors Lucien et lui dit :

" - Penses-tu que l’un de ces deux grands monstres à put faire fuir le wroggi ?

- Le gobul vit dans l’eau, il ne compte donc pas mais la rathian est carnivore et très territoriale donc c’est probable que c’était elle. On va quand même faire un tour de la zone, histoire de s’assurer qu’il ne reste aucun grand monstre. Mais je m’inquiète beaucoup moins désormais. Ce sera plus une promenade qu’une chasse.

- Ca marche. "

Nous partîmes alors vers la zone 1, pataugeant dans l’eau qui recouvrait le sol. Zini nous suivit en jappant comme s’il était tout excité à l’idée de sortir de la ville de Tanzia.La balade fut relativement tranquille et aucune des zones n’abritait de grands monstres. La forêt était immense, humide mais possédait un écosystème magnifique. Il y avait des dizaines d’arbres différents, des petits animaux qui fuyaient en nous voyant mais rien de vraiment effrayant. En rentrant, nous prîmes un petit raccourci en prenant à travers les arbres pour finalement arriver dans une petite plaine tranquille. Rien n’était vraiment exceptionnel dans cette zone mis à part une petite colline qui formait deux minuscules montagnes. Il y avait de nombreux champignons dessus et Malo se rua vers ceux-ci afin d’en récupérer pour créer de nouvelles munitions plus puissantes avec ou bien de nouvelles potions. Il en récupéra quelques-uns et se retourna vers nous en criant :

" - Regardez ça les gars, il y a des champignons de nitroglycérine ici ! Ça va être parfait pour des potions d’énergie ! "

Pendant qu’il continuait son ascension sur la colline, je tournai autour de cette dernière. Tout le terrain de chasse était plutôt plat et d’un coup venait une colline. En tournant autour je vis un prolongement qui aboutissait en une petite motte recouverte de mousse. Quand Malo arriva en haut il dit alors :

" Regardez, je suis arrivé ! Par contre ses deux bosses sont bizarres … On dirait de la peau … "

A ces mots, la montagne trembla et se releva. Il s’agissait d’un monstre immense d’au moins 30 mètres de long et entièrement recouvert de mousse ! Le prolongement était sa queue qui ressemblait désormais à une énorme massue. Sa tête ressemblait à celle d’un bouc, avec deux grandes cornes jaunes qui partait vers l’avant. Il avait deux petits bras pas très utile mais ses deux pattes arrières étaient très robustes, se finissant sur trois doigts semblables à des sabots. Les deux bosses sur son dos se mirent à fumer et Malo se cramponna à ce qu’il put pour ne pas chuter d’une dizaine de mètres. La bête ne nous vit pas tout de suite et avança un peu vers la forêt profonde. Il arracha un arbre avec sa mâchoire avant de le laisser tomber et de le dévorer. Lucien s’écria :

" -Merde ! C’est un duramboros ! C’est un grand herbivore qui préserve son territoire des grands prédateurs ! C'est peut être lui qui a chassé le grand wroggi. La massue au bout de sa queue est meurtrière et sa puissance est telle que les grands monstres n’osent même le déranger ! La rathian voulant éviter le duramboros, elle ne l’a jamais survolé et le duo de chasseurs ne l’a pas rencontré ! Ça va être une chasse difficile !

- Aidez-moi, je ne veux pas tomber !!! cria Malo. "

Le duramboros compris qu’il y avait des intrus gênants dans son territoire et se mit à se secouer pour éjecter Malo. L’artilleur s’agrippa à un morceau de mousse et ne tomba pas. Le duramboros cria alors et Malo dut alors lâcher prise pour se boucher les oreilles. Il tomba au sol mais se releva vite et courut vers nous. Lucien et moi dégainâmes nos armes, prêt à riposter à la moindre attaque. Le monstre recula doucement en se rapprochant de nous. Une fois que nous étions à sa portée il nous asséna un puissant coup de queue, dispersant notre groupe tout autour. Le choc fit trembler le sol et de nombreux oiseaux s’envolèrent. Le monstre se retourna alors et souffla bruyamment. Son haleine nous fit reculer, lui laissant le champ libre pour nous charger en labourant le sol avec ses cornes. Lucien réussi à parer, bloquant le monstre pendant que Malo qui avait eu le temps de dégainer commençai à paralyser le monstre. 

Le monstre se figea au bout d’un instant, nous laissant la possibilité de lui fracasser tous les os avec nos armes surpuissantes. Le duramboros finit pas se libérer de la paralysie et il hurla. Il poussa ensuite un mugissement avant de commencer à tourner sur lui-même. Sa queue s’étendit pendant que le monstre prenait de la vitesse. Je reculai avec Lucien au moment où le monstre perdit en puissance. Nous battions en retraite quand le monstre se propulsa en l’air avant de retomber lourdement au sol, provoquant un séisme puissant. Kanos, Malo et moi tombâmes pendant que le monstre se relevai. Il fut soudainement stoppé par sa queue qui s’était encastré dans le sol au moment de l’impact. Nous en profitâmes pour la frapper, créant quelques fissures dans cette peau très solide. Le monstre finit par la détacher, frappant le sol avec le recul. Il se mit alors à enchainer charges, sauts et coups de queue sans nous laisse la moindre ouverture pour l’attaquer. Montant en haut d’un arbre pour mieux l’atteindre, Malo fut au bout d’un moment, la cible du monstre. Ce dernier courut vers l’arbre tête baissée avant de se coincer les cornes dans le tronc. Malo sauta sur le dos de la bête avant de nous faire un signe qui fit trembler Lucien et moi. Celui du tir des munitions fragmentations. Il allait se faire sauter avec le dos du monstre. Alors que j’allais courir pour le rattraper, Kanos me retint en me faisant un signe de la tête.

Malo chargea ses munitions, et tira une rafale en plein dans la plus grosse bosse du duramboros. Les balles explosèrent, expulsant Malo du dos du monstre qui mugit de douleur. Les deux bosses volèrent en éclats, le monstre arracha l’arbre, mais le laissant coincé sur ses cornes. Ne pouvant plus voir à cause du tronc devant ses yeux il tenta de l’enlever par tous les moyens. Pendant que je récupérai le corps inanimé de Malo, Lucien voulu approcher le duramboros mais en vain, tant la bête était agitée à cause du tronc. Nous préférâmes profiter de cette situation pour se reposer et se soigner tout en gardant un œil sur le monstre. Ce dernier se calma peu à peu, probablement pour réfléchir à un moyen d’enlever ce tronc gênant. Pendant ce temps, je ranimai Malo à grandes claques en constatant les dégâts. Son armure était un peu carbonisée mais comme elle absorbait plutôt bien le feu, l’explosion avait été bien encaissé. Malo se réveilla doucement, constatant la scène silencieusement pour ne pas attirer le monstre dans notre direction. Lucien aiguisa son épée et tenta d’expliquer à Zini que pour cette fois, il avait l’autorisation de se déchainer.

Soudain, un grand bruit se fit entendre. Tout le monde se retourna et nous vîmes le duramboros en train de charger un rocher avec ses cornes pour tenter de briser le tronc. Nous devions nous dépêcher, nous n’avions plus beaucoup de temps de répit. Malo se positionna sur un rocher un peu en hauteur que le monstre ne pouvait pas voir à cause du feuillage épais qui le recouvrait. Lucien dégaina son épée, se préparant à donner un coup dévastateur à la bête pendant que je plaçai un piège et quelques bombes derrière elle. L’arbre se mit à craquer et le duramboros redoubla dans l’intensité de ses coups. J’entendis alors le petit bruit de rechargement de l’arme de Malo qui sortit un peu du feuillage pour nous faire un signe. Celui des munitions de poison. Le monstre n’allait pas avoir le temps de comprendre ce qui lui arrivait avec cette organisation d’enfer !

Finalement, le moment fatidique arriva. Le tronc se brisa en deux, laissant une partie sur chacune des cornes. Le duramboros secoua sa tête et les deux morceaux volèrent, partant dans tous les sens. Le premier morceau arriva aux pieds de Lucien tandis que l’autre s’enfonça dans la forêt. A ce moment, Kanos relâcha son épée sur une des cornes qui se cassa, ne laissant qu’un petit moignon à cet endroit. La tête devenait enfin vulnérable à mon marteau qui était bloqué auparavant par les deux cornes. Le monstre recula, tomba dans la fosse piégée et Malo fit exploser les bombes, brisant la deuxième corne à l’aide de ses munitions empoisonnées. Le monstre faiblit après quelques balles, Kanos enfonça sa lame dans les restes sanguinolents des bosses qui étaient sur le dos du monstre pendant que j’éclatai le crâne du monstre à grand coup de marteau. Après quelques coups, le monstre arrêta de se débattre, s’écroulant dans la fosse. Je venais de l’étourdir. Lucien prit alors appui sur son épée pour sauter sur le dos du monstre et se mit à planter son couteau de chasse dans l’autre bosse encore fumante. Le monstre se releva alors avec peine hurlant à cause de la douleur provoqué. Les balles de Malo et mes coups fulgurants de marteau firent vite retomber le duramboros au sol, permettant à Lucien de continuer son massacre dorsal. Il finit par planter et enfoncer son couteau dans la bosse, retournant ce dernier pour approfondir la blessure. Lorsqu’il le ressortit, une fontaine de sang sortit du cratère créé par les explosions, faisant vaciller le monstre.

A ce moment, Zini hurla à la mort, attirant tout autour de lui de petits fulgurinsectes qui se plaçait sur sa fourrure blanche parcouru d’éclairs bleutés. Au bout d’une dizaine de secondes, ses poils se hérissèrent, laissant un flot électrique se déverser autour de lui. Il se mit alors à courir et mordre le monstre au cou. Le duramboros se mit à se débattre, Zini lâcha prise et se mit à lancer des boules électriques remplies de fulgurinsectes sur le dos du monstre, le faisant chuter pour de bon.

Je courus me placer sur le côté pour aider Lucien à blesser les bosses malgré le sang qui nous giclait dessus. Le monstre se releva alors, refusant de mourir mais se contenta de lâcher un dernier mugissement avant de s’écrouler définitivement, finissant de se vider de son sang.

Nous venions d’éliminer une bête énorme, sauvant ainsi tout un village et ses alentours. Lors de notre retour à Kokoto et pareillement à Tanzia, nous fûmes accueillis en héros dès que la nouvelle de notre victoire fut annoncé. Pour mon plus grand bonheur, je pus remplacer mon ancienne arme et armure en rathalos qui commençait à s’effriter sur quelques endroits avec des composants en duramboros. Cette armure épaisse n’entravait pas mes mouvements et était très confortable. Elle avait de nombreuses cornes, les monstres allaient s’empaler dessus. Mon marteau par contre, avait été fait à partir de la queue de la bête, avec quelques cornes réduites, probablement taillés dans une seule à la base était incrusté à l’intérieur, le tout retenu par un blindage en acier. Je ressemblai désormais vraiment à un guerrier prêt à en découdre. Lucien et Malo préférèrent garder leurs composants pour plus tard, en cas de besoin urgent. Zini eu droit à un fémur du monstre en récompense pour sa bravoure et son utilité durant la chasse. Nous rentrâmes tranquillement à la maison, histoire de nous reposer un peu avant la prochaine chasse que nous allions avoir et qui ne serait probablement pas de tout repos.

Cette nuit, je rêvai encore de la chasse contre le serpent géant mais cette fois, j’arrivai à esquiver ses coups et finit par lui crever un œil. Alors que je progressai dans ma chasse imaginaire, la queue énorme de la bête s’abattit sur moi et je me réveillai en sueur dans mon lit. Il faisait encore nuit et Zini dormait tranquillement sur le plancher à côté de mon lit. Je me mis alors à réfléchir à cette chasse au duramboros. Il était très étonnant tout de même que la guilde n’ait pas trouvé la bête lors de leur expédition qui n’aboutit qu’à la découverte de la rathian et du gobul. Cette bête avait beau être discrète avec toute cette mousse, elle restait facilement repérable et identifiable puisque aucun autre monstre ne lui ressemble. La guilde des chasseurs aurait alors caché l’existence de ce duramboros ? Ça me semblait bizarre … Pourquoi la guilde ferait-elle une chose pareille ? Peut-être que le monstre changeait de zone lorsque les explorateurs arrivaient dans la sienne, expliquant alors son invisibilité.

Je me demandai aussi pourquoi tant de haine de la part d’un monstre herbivore à notre égard. Mais en réfléchissant un peu plus, je me dis que la cueillette aux champignons de Malo sur son dos et le fait que nous étions sur son territoire pouvait expliquer cet affront qu’il nous avait fait.

Je descendis au rez-de-chaussée et me penchait vers le balcon, observant la lune ronde et blanche se refléter dans l’eau limpide que quelques petites vagues provoquées par les epioths qui remontaient à la surface pour respirer un coup avant de replonger. Je m’endormit devant ce beau paysage, bercé par la douce brise qui me caressait les cheveux.

 

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