I'm a Monster Hunter

Chapitre 14 : Chapitre 14 : Retrouvailles

3156 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 04/06/2016 07:55

Cela faisait un mois que nous avions échoué face au brachydios. Tous les explorateurs étant pris par cette mystérieuse destruction, la recherche sur ce monstre n’avança pas. Mais notre échec nous empêchait d’y retourner et nous devions nous contenter de chasser quelques monstres tout simples.

Aujourd’hui, notre mission était de chasser un qurupeco qui vivait depuis quelques temps dans la plaine désertique proche de Tanzia. Nous devions simplement le capturer, rien de bien excitant.

Lucien me dit que parfois, le métier de chasseur pouvait être barbant, car très répétitif. Malo quant à lui, semblait toujours heureux de partir à la chasse. Zini ne pouvait pas nous accompagner cette fois, à sa grande tristesse. D’ailleurs, ce petit coquin trouvait toujours un moyen pour nous faire rester à la maison, pour que l’on s’occupe de lui. Cette fois, il hurla à la mort, rameutant tous les fulgurinsectes du quartier, et quelques minutes plus tard des corps d’insectes vides d’énergie jonchait le sol. Cela nous prit trois heures à tout nettoyer avant de partir pendant que le zinogre s’était endormi.

Nous partîmes donc dans la plaine, à la recherche de ce qurupeco. Après une demi-heure de recherches dans chaque zone, un cri se fit entendre. Ayant déjà chassé plusieurs qurupeco, je savais que cela venait de cet oiseau. On le trouva dans la zone 4, tentant d’attraper quelques altaroths avec son long bec. Le qurupeco était un grand oiseau vert avec des silex au bout des ailes ainsi qu’une immense poche rouge au milieu du coup qu’il gonflait pour chanter ou imiter des cris de monstres.

C’était donc un qurupeco banal mais quelque chose attira mon regard. Il y avait une chose dessus. C’était un chasseur ! Ou plus précisément une chasseresse. Elle possédait une armure en maille classique et des doubles lames en os dans le dos. A la vue de son équipement, je me dis qu’il s’agissait d’une débutante qui avait simplement acheté son équipement dans la boutique de Tanzia.

Lorsque que le qurupeco se retourna, il me vit avec Kanos et Malo. Il se figea et la chasseresse sur son dos nous regarda avant de dire :

" - Vous, ici ? Vous êtes bien les fameux chasseurs Kanos et Ender ?

- Je suis là aussi … dit Malo doucement.

- Oui c’est nous ! dis-je fort. Et toi, qui est tu ?

- Ender, Ender, Ender … Tu ne te souviens donc pas de moi ?

- Hein ? Euh, non mais désolé je n’ai pas le moindre souvenir de toi.

- Ah oui ? Et te souviens-tu mieux comme ça ? dit l’étrange fille en enlevant son casque. "

Lorsqu’elle enleva son heaume, elle laissa tomber une longue chevelure blonde. Et son visage m’apparut soudain ! Ce visage … Cela ne pouvait être que Manon, une fille de ma classe que je pensais morte lors du crash !

" - Manon ? Toi, ici ? Mais tu as survécu au crash ?

- Eh bien oui figure-toi. Nous n’étions pas dans la même partie de l’avion lors du crash, ce qui explique que nous ne nous soyons pas vus. Mais alors que j’étais prise sous les décombres de l’avion, j’entendis un bruit. Il s’agissait de cet oiseau qui, en soulevant un peu la carcasse de l’avion, me permit de me dégager. Depuis, j’ai appris à le dompter et je vis dans la nature avec lui depuis près de 8 mois. Je t’ai ensuite vu chasser avec le mec au flingue et je suis vraiment déçu que tu ne te sois pas inquiété pour moi. Tu n’es jamais allé voir la situation pour notre partie de l’avion, alors que de nombreuses personnes agonisaient.

- Lorsque Clothilde nous a retrouvé, elle ne nous a jamais dit cela, seulement qu’elle était la seule survivante. Je ne me suis pas attardé sur cette partie de l’avion surtout en sachant qu’un monstre mortel rodait dans les parages.

- Eh bien la prochaine fois que tu survivras à un crash d’avion, pense à vérifier partout autour de l’avion pour sauver les blessés. Car j’avais une jambe cassée, que j’ai soigné seule, dans la douleur, mais j’ai survécu avec ce piaf, traversant l’océan en volant pour te retrouver et me venger de ton inattention envers moi !

- Manon, calme toi !

- NON !!! Je ne me calmerais pas ! J’ai dus voler dans les villages pour avoir un peu de nourriture, une arme et une armure ! Je suis devenu une sauvage PAR TA FAUTE ! Si tu m’avais sauvé, nous aurions pu vivre tranquillement ensemble, sans danger ou quoi que ce soit !

- Manon stop ! Arrête, tout peut rentrer dans l’ordre maintenant, tu as juste à descendre de ce qurupeco et on va rentrer à la maison.

- Mais il n’y a plus de maison ! On ne pourra jamais rentrer à la maison !

- J’ai une maison dans la ville d’à côté, on peut y loger ensemble si ça te fait plaisir !- J’en veux pas de ta maison, c’est trop tard ! Tu dois payer ton méfait par ta vie ! Prépare-toi à te battre. Et seul. Je ne veux pas mêler tes camarades à cette histoire !

- Manon, je suis sûr que l’on peut s’arranger autrement !

- Prouve-moi que tu es un homme ! Un vrai !

- Bien. Je te défie en combat ! Mais à la vue de ton équipement je t’autorise à utiliser ton qurupeco.

- Mon quoi ?

- Ton qurupeco. Ton piaf quoi. De toute façon il me le faut. C’est une demande de la guilde des chasseurs.

- Ah ouais, tu es comme ça. A peine on se retrouve, déjà tu veux tout me reprendre.

- RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! Tu m’énerves ! Manon, laissons parler les armes ! "

A ces mots je dégainai mon marteau, elle ses doubles lames. Elle donna un coup de talon à son oiseau qui poussa un petit cri, semblable à celui du perroquet. Je fis un signe pour demander à Malo et Lucien de se reculer. Ce combat étant entre elle et moi. Le piaf frappa ses silex créant de petites étincelles. Il sauta alors sur moi, provoquant une boule de feu entre ses deux cailloux. J’esquivai aisément car j’avais affronté de nombreux monstres semblables, je connaissais donc chacune de leurs attaques. J’évitai une deuxième et une troisième boule de feu avant de riposter en faisant claquer mon marteau sur une patte de la bête. Elle tomba, faisant chuter Manon avec elle. Je rattrapai la chasseresse dans mes bras avant de la déposer au sol délicatement et de lui faire une révérence provoquante. Elle s’énerva de plus en plus, donnant des coups aléatoires avec ses lames. Heureusement que sa force n’était pas extraordinaire et que parer avec le manche de mon marteau était amplement jouable. Le qurupeco se redressa et se mit à chanter. Cette chanson était une chanson revigorante pour les alliés. Il était rudement bien dressé. Je pris alors appui sur la tête de Manon, l’écrasant un peu au sol pour frapper la tête du qurupeco, brisant sa chanson avant qu’elle ne soit finie. Le bec de l’oiseau se fendit et un deuxième coup le brisa en deux. Le monstre hurla mais le son était un peu différent. Surement les ondes sonores ne ressortaient pas de la même façon. En attendant, le qurupeco sera moins dangereux et cette information sur son bec risquait de plaire à la guilde. Je demandais à Lucien et Malo de poser un piège au sol histoire d’affaiblir et capturer le qurupeco. Cela me permettait de me focaliser sur Manon qui se relevait. D’un coup de marteau je la désarmai, la laissant sans défenses. A ce moment, je lâchai mon marteau et l’enlaçai dans mes bras. Elle se mit à pleurer et je lui dis alors calmement :

" - Manon, tu as vécu de nombreux moments difficiles depuis le crash de l’avion, je comprends que tu m’en veuille mais il faut te ressaisir à présent. Ne pleure plus. Je t’invite à vivre chez moi, tu auras tout ce dont tu as besoin. Qu’en penses-tu ?

- Je ne sais pas, je t’en veux tellement, snif …

- Je veux me rattraper, pour que nous puissions continuer à vivre à peu près normalement. Fais ton choix maintenant.

- Snif, je ne sais pas, je ne sais pas …

- Tu as été très forte, je te félicite et je te propose d’en terminer avec ça. Tu auras tout ce qu’il te faut à la maison. Alors tu viens ?

- Bon d’accord. "

A ce moment, ces sanglots redoublèrent et elle me serra encore plus fort. Je jetai un œil pour voir comment s’en sortait Lucien et Malo et je les vis en train de lancer quelques bombes tranquillisantes sur le qurupeco. Mais au moment de s’endormir, il lâcha un cri très rauque et violent, aussi puissant que celui que lâche les dinosaures dans les films. L’oiseau s’endormit et Lucien me fit signe qu’il allait cherche la charrue avec les aptonoths pour ramener le monstre à Tanzia.

Manon se calma peu à peu et mais me serrai toujours dans ses bras. Malo nous rejoignit mais je lui dis d’aller surveiller le piaf qui dormait en attendant que Kanos arrive pour ramener le qurupeco. Lucien arriva quelques minutes plus tard sur un grand chariot tracté par quatre aptonoths. On l’aida à monter le monstre sur la charrue et mettre un filet dessus pour éviter qu’il s’enfuit sur le chemin du retour. Je fis monter Manon et Malo, Lucien prit les reines et lorsque je montais m’assis à côté de lui.

Il secoua les reines pour faire avancer les aptonoths mais ceux-ci refusèrent de bouger. Ils semblaient anxieux et cela ne présageait rien de bon. Soudain, deux d’entre eux se mirent à cabrer et la charrue manqua de se renverser. Au loin, nous entendions des pas puissants se rapprochant peu à peu.

Soudain, un monstre apparu.

Il ressemblait un peu à un T-Rex mais possédait une toute petite tête avec un menton énorme recouvert de dents. Il avait une queue immense, qui devait bien représenter la moitié de son corps qui était aussi avec quelques lignes de pointes sur les côtés. Le monstre était immense et devait bien faire dans les 50 mètres de long. Il avait de la bave qui coulait de sa bouche et celle-ci tombait au sol dans un bruit de feu que l’on éteint avec de l’eau d’un coup. Lucien se retourna pour voir ce qui se passait et à la vue du monstre bégaya :

" - Le-le-le-le LE VORACE !!! "

A ces mots, il descendit du chariot, donna un grand coup de pied aux aptonoths qui se mirent à courir. Kanos remonta, se dépêchant de fuir. Le monstre ne nous avait pas vu mais hurla, reproduisant le même cri que celui du qurupeco endormi. C’était donc lui qui avait attiré le Vorace. Nous devions à tout prix avertir la guilde de l’arrivée de ce monstre !Une petite demi-heure plus tard, nous arrivâmes à Tanzia et Lucien confia les reines à Malo, partant à toute vitesse vers le chef de la guilde en criant :

" - Le Vorace est là, le Vorace est là !

- Mais qu’est-ce que tu racontes mon garçon ? demanda le vieux monsieur, encore une bouteille d’alcool à la main.

- Je vous dis que le qurupeco que nous avons capturé à attirer le Vorace !

- Qu’est ce qui te prouve qu’il s’agit de lui ? Le Vorace n’est rien de plus qu’une vieille légende après tout.

- J’ai vu de mes yeux vus un deviljho arriver suite à un cri du qurupeco. Mais ce deviljho était immense et devait faire dans les 50 mètres de long !

- Calme-toi ! Le Vorace n’existe pas et les deviljhos de 50 mètres non plus ! Ce genre de monstre fait 30 mètre tout au plus. 

- Mais je vous jure, il faut se préparer à ce qu’il attaque le village d’ici peu et bloquer la zone de chasse en attendant qu’il parte !

- LA FERME !!! C’est moi le chef de guilde ici, c’est moi qui donne les ordres ! Un simple chasseur n’a pas le moindre pouvoir ici !

- Mais ce n’est qu’une question d’heures, de jours avant qu’il n’arrive jusqu’ici. Il peut très bien …

- Tais-toi, c’est un ordre ! Nous allons libérer un explorateur pour aller confirmer tes dires et nous adapterons la situation en fonction de ses dires.

- Pff … Compris … "

Lucien revint abattu devant nous. Il laissa le qurupeco et rentra à la maison. J’aidais Manon à emménager dans la dernière chambre de libre à l’étage. Elle sécha ses dernières larmes et me remercia. Je lui proposais que demain, nous allions faire les boutiques le lendemain pour lui acheter de nouveau vêtements, les siens étant déchirés depuis un bon moment, ce qui est normal après 8 mois de vie en pleine nature. Zini nous fit un petit accueil joyeux mais Lucien était trop préoccupé pour s’occuper de lui. Malo s’en chargea et nous avons ensuite eu une longue discussion avec Lucien :

" - Enfin, vas-tu m’expliquer ce qui se passe ici ?

- Tu te souviens de la légende du Vorace dont je t’avais parlé en arrivant à Tanzia ?

- Oui oui bien sûr.

- Et bien le voilà. Ce deviljho est presque deux fois plus grand que la normale et risque de tout manger sur son passage. Cela ne peut être que le Vorace !

- Mais tu as bien entendu ce qu’a dit le maitre de guilde. Il n’y a pas de souci à se faire et nous adapterons la situation en fonction de ce que dis l’explorateur.

- S’il ne se fait pas dévorer avant …

- Lucien, tu es trop pessimiste ! Tout va bien aller, il n’y a rien à craindre. Et par pitié, j’ai eu ma dose de consolation avec Manon, ne m’oblige pas à le faire avec toi.

- Tu es un surhomme, c’est facile de se dire que tout ira bien quand on peut éliminer un monstre aussi gros qu’un rathalos seul.

- Mais Manon aussi est un surhomme mais elle n’avait aucune force réelle.

- Oui mais c’est une femme, c’est différent.

- Elle n’a rien de différent de moi. C’est juste qu’elle n’avait pas envie de l’utiliser. Il lui en a quand même fallu pour dompter un qurupeco ! Même si ce n’est pas une force physique, c’est une force mentale, tout aussi puissante !

- Peu importe, je sens que le Vorace va venir d’ici quelques jours, nous devons être prêt.

- Il vaut mieux suivre les instructions de la guilde, ça vaut mieux pour nous.

- Fais ce que tu veux, mais moi je reste sur mes gardes.

- Comme tu veux, Lucien mais je ne te suivrai pas sur ce coup "

Sur ce, je partis me coucher. J’eus du mal à m’endormir et ce cauchemar classique du monstre géant me hantait de nouveau. Cette fois, le monstre était un peu différent, il avait la même forme mais la tête du Vorace. Il m’attrapa avec une de ses pattes immenses et se mit à me broyer de plus en plus fort jusqu’à ce que mon armure vole en éclats, rentrant dans ma peau en me lacérant. Je me réveillais en sursaut et vit à mes côtés Manon qui dormait doucement dans mon lit, une main sur mon corps. Cette sensation nouvelle pour moi me plaisait beaucoup et je me rendormis à côté d’elle.

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