La Marque du Héros

Chapitre 3 : Chapitre 3 : Triomphe des tyrans

2873 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/12/2019 10:56

Les chasseurs étaient tous épéistes. Le premier maniait la grande épée, le second l’épée & bouclier, et le dernier s’était ramené avec un cor de chasse. Rien que ça. Nous rugîmes à l’unisson d’entrée de jeu, histoire de leur dire « Osef nous on a pas besoin de s’armer pour vous défoncer la gueule ». Je commençai par prévenir mes trois alliés du jour que j’allais m’occuper du crétin qui semblait se foirer dans ses notes au cor de chasse pour booster ses potes. Je le propulsai d’une charge reptilienne contre un des murs de l’arène. Le noob répliqua en balançant adroitement –ironie- son arme sur ma gueule. Me rappelant furtivement que le cor de chasse pouvait étourdir aussi bien qu’un marteau traditionnel, je me jur     ai de faire gaffe, puis le mordis au torse, enchaînant avec le coup classique du léviathan.

J’entendis alors un chant d’oiseau derrière moi, puis vit Supaku qui chantait et dansait d’un rythme effrénée, sa gorge rouge déployée afin de nous booster. Je sentis alors ma puissance de frappe augmenter, ainsi que ma résistance aux coups. Merci Supaku. Boulet-man tenta alors un combo sur ma tête, mais je l’envoyai proprement bouler –jeu de mot foireux- à l’autre bout du terrain. Le temps qu’il se remette de l’enchaînement, je filai aider Jack, étant le plus fragile du groupe. Je lui fis signe de reculer, puis dégageai une décharge électrique pour faire reculer les deux abrutis -quoiqu’un peu moins cons que l’autre merde, là-. Le gars à la GS ( Great Sword, ndlr ) para sans aucun problème, mais le bouclier de l’autre ne put encaisser la totalité de la charge et il bascula à terre. Je voulus bouffer celui qui avait morflé, mais un coup de grande épée sur ma que- … MON APPENDICE CAUDAL me stoppa dans mon action, et me fis m’énerver considérablement. Je chargeai en mode glissé le salopiot qui avait attenté à la vie de ma … -Oh et faites pas chier quoi- queue, puis continuai avec une décharge surpuissante. Joe se ramena alors et lui décocha un coup d’épaule qui le fit s’évanouir sur le coup.

-        Et de un ! clama le cornichon géant, fier de son œuvre.

-        Plus que deux ! rugit Jack, la bave aux lèvres.

-        On peut le faire les gars ! m’exclamai-je tout aussi excité par le combat.

-        Comptez sur moi pour assurer vos arrières ! lança Supaku en faisant claquer ses silex, resté en retrait pour placer son soutien tranquillement.

Jack se jeta sur le gars au cor de chasse masochiste qui avait ramené sa fraise pour prendre sa revanche et le griffa. Nous sentîmes alors un flot d’énergie revenir en nous. Encore merci Supak’. Je m’incrustai ensuite pour mordre l’abruti et lui briser trois côtes par la même occasion, étant donné le craquement que produisit son corps lorsque je resserrai l’étau de mes crocs sur celui-ci. Une fois relâché, couvert de sang et de bave, Joe l’acheva en produisant un micro-séisme avec l’une de ses puissantes pattes arrière.

-        Yeah ! Plus qu’un et on s’ra posey ! gueula Joe.

-        On y est presque ! fis-je.

Le pauvre type avec son épée & bouclier galérait comme un con à nous tenir en respect. Ce qui ne l’empêcha pas de taillader l’une des minuscules pattes avant de Joe, qui hurla de douleur, celles-ci étant dégoulinantes de sang.

-        Prends ça, connard ! gueula-t-il.

Le gars qui n’avait rien demandé se prit l’appendice caudal surdimensionné de la wyverne brute dans la face. Et il s’évanouit comme une bouse.

-        Alors MOTHERFUCKER ! Tu fais moins le con maintenant, hein ?!

Effectivement, il avait prit relativement cher.

Nous rugîmes de concert pour célébrer notre écrasante victoire, Supaku nous régénérant une dernière fois. Quatre viandes droguées tombèrent du ciel, et, affamés, nous nous jetâmes comme des fous dessus, nous en battant sévèrement les couilles que cela voulait signifier notre retour en cage, avant de tous sombrer dans un profond sommeil.



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Je me réveillai dans ma cage, toujours aussi froide, toujours aussi métallique. Je remarquai alors qu’un abreuvoir avait fait son apparition. Je vins y boire de tout mon soûl. Je cherchai Supaku. Mais, à ma grande surprise, il n’était pas là. Où avait-il bien pu passer ? L’aurait-on gardé dans l’arène pour un deuxième combat ? Ce serait relativement sale pour lui. Je priai qu’il ne lui soit rien arrivé, et, remarquant qu’il faisait à nouveau nuit, je me couchai au fond de mon antre et m’endormis.



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Aibori… Je dois … Te confier… Une mission …

Mmh ? J’avais l’habitude d’avoir des rêves chelous de temps en temps, mais là, c’était fort en chocolat.

-        Keuuuwââhh ? fis-je d’une drôle de voix, qui ne me paraissait pas être la mienne.

Tu dois … Sauver le monde, reprit la voix.

Awé, rien que ça. Rêve de merde. C’était qui ce gugusse ? Le scénario est à revoir en passant, hein.

-        OH OH, le scénario, c’est le Destin qui l’a écrit, moi j’l’applique, c’est tout, fit la voix en changeant radicalement de ton. Et appelle-moi la Voix de la Raison avec un V majuscule, c’est tellement plus classe.

-        Depuis quand tu lis dans mes pensées ? fis-je d’un ton menaçant.

-        Depuis que Gogmazios peut voler.

-        Hein ?

-        Ouais nan, laisse tomber, inculte.

-        Mais nan, j’laisse pas tomber ! J’veux savoir pourquoi j’fais un rêve chelou où un gars qui veut que l’appelle « la Voix de la Raison» me demande de sauver le monde !

-        C’est pas un rêve, me dit stoïquement « la Voix de la Raison ».




[…]




Ah. Là ça devenait vraiment n’importe quoi par contre.

-        C’pas n’importe quoi. C’est vrai.

-         Et mon cul, c’est du Gargwa ?

-        Ca j’en sais rien. J’t’ai jamais vu.

-        Alors comment tu sais qui je suis et me harcèle ?! rugis-je.

-        Magie.

-        Sérieusement ?

-        Télépathie.

Rien que ça. A fond dans son délire, le mec.

-        Bref, tu vas devoir sauver le monde parce que c’est le bordel, répéta-t-il. Les Dieux ont pétés un câble et veulent anéantir les humais depuis qu’ils ont tué Rukodiora et son fils Rebidiora  (mais qui c’est ces cons putains ? O-O) qui régissaient le magnétisme sur Terre. Depuis, ils veulent tous les buter. Aussi bien que les humains veulent buter les Dieux que les Dieux veulent buter les humains. Il faut absolument empêcher cette guerre, d’autant plus que l’Apocalypse est en marche.

-        Comment ça ? demandai-je.

-        Les Dieux ont demandés au Gr… D..g.. .oir …

-        Euh ? La Voix ? fis-je.

-        T… .ois… l’….p…ch… .. …uir… l. …..

-        Allô ? Putain Free et sa connexion de merde …

-        … C’est tout, pour le moment.

-        Hey ! Tu ne m’as pas dit pourquoi on allait tous crever ! Ce serait intéressant à savoir !

Pas de réponse.




Il fit froid tout à coup. Très froid. Et noir. Très … Ouais bon on a compris. Je sentis alors une poigne de fer s’enrouler tel un python d’acier autour de mon cou.

Jamais … Je ne te laisserai faire … Enfin…  Nous … grinça la poigne au visage invisible.

MAIS C’ETAIT PAS BIENTÔT FINI CES CONNERIES ?!

-        Lâchez-moi ! lâchai-je en me débattant comme un diable, cédant brusquement à la panique.

-        Non … Nous ne te laisserons aucun répit … Alors choisis d’abandonner cette quête stupide maintenant … siffla la voix glaciale et métallique.

Pour le coup le gars n’avait pas tord, sauver le monde, c’était relativement con. Sauf qu’au lieu de répondre que « Ah parce que c’est vrai en fait ce foutage de gueule ? Dans ce cas ok, j’voulais juste dormir moi à la base. », quelqu’un d’autre répondit à ma place.

-        Non ! Jamais ! articula ma bouche contre mon gré.

HEY HEY ! Qui se permettait de répondre le contraire de ce que je pensais ?

La poigne resserra encore plus son étau autour de ma nuque. J’hurlai de douleur, me tortillant dans tous les sens, sentant le froid pénétrer partout dans mon corps, me gelant petit à petit.

-        Abandonne.

J’VOUDRAIS BIEN, BORDEL !

-         Non … N…

Je m’évanouis.


Je me réveillai en sursaut, couvert de sueur et terrifié. Qu’est-ce qu’il s’était putain de passé ? Y’avait un type qui m’avait demandé de sauver le monde, puis un autre qui prétendait ne pas être seul et qui voulait que j’y renonce … Et encore un autre gars qui s’était permis de répondre à ma place pour que je me fasse étrangler par un cinglé. Dans quel merdier je m’étais encore fourré … Surtout que pour sauver le monde, si cette merde en boîte de rêve disait la vérité, autant fallait-il sortir d’ici … Et surtout, pourquoi moi ?

Je chassais furtivement ces pensées noires de mon esprit. Je me levai, et constatai qu’une agitation palpable régnait dans les autres cages. Les monstres étaient tous éveillés, et ils grognaient ou gémissaient, prévoyant quelque chose de plutôt mauvais.

-        Hey, Blanc-bec ! s’exclama une voix familière.

Je me retournai pour voir Joe qui se trouvait dans l’ancienne cage de Supaku, toujours introuvable.

-        Salut Joe ! fis-je, T’as pas vu Supaku ?

-        Le Quru Vermillon ? Nan, quand j’suis arrivé, la cage était vide.

-        Oh … Où a-t-il bien pu passer ?

-        Ils l’ont peut être déménagés, reprit Joe.

-        Possible. Sinon, tu sais pourquoi ils sont tous comme ça ? lançai-je en désignant les cages alentours et leur contenu.

-        C’est une journée assez spéciale. Aujourd’hui, les combats comprendront jusqu’à 5 monstres qui combattront simultanément.

Awé. Ils n’y allaient pas avec le dos de la cuillère.

-        On est tous inquiets, car lorsqu’on est quatre on se fout déjà souvent des coups, alors à cinq … On est chacun un peu pour sa pomme ici, donc voilà, on stresse un peu beaucoup.

-        Je vois. Personnellement, j’aiderai mes coéquipiers. Sauf si ceux-ci ne me rendent pas la pareille.

-        Ouais t’as raison. J’fais ça aussi. ‘Fin j’me méfie un peu car une fois j’ai failli y passer en voulant aider un Uragaan qui ne m’a jamais aidé en retour d’ailleurs – t’façon il a crevé deux minutes après, m’enfin bon-… Tu vois le truc, quoi, préserves ta vie en priorité, et si tu peux aider à sauver celle des autres, sauve-la.

Quelques minutes plus tard, les cinq premiers monstres partirent pour le premier combat du matin. Deux heures et demie passées, il n’en revint que deux. Je déglutis péniblement. Des employés vinrent poser des viandes droguées dans d’autres cages, dont la mienne. J’étais parmi les prochains. Et Joe aussi, sauf que lui était déjà au doux pays des rêves, ronflant bruyamment. Je mangeai ma viande lentement puis m’endormis peu à peu.




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Je repris conscience au milieu de l’habituel cercle de pierre. Je me levai, et découvris avec qui j’allai faire équipe. Mes coéquipiers seraient donc Joe, un Zinogre Stygien, Jack à qui je fis signe, et Supaku, que je saluai également.

-        Bon ok les gars, dis-je, je vais être très clair avec vous, si l’un de vous est en danger, je l’aiderai, mais ce que je vous demande tous ici présents, c’est de vous battre en équipe. –Je traçai un schéma bien dégueulasse sur le sable avec mes griffes-  Supaku, tu couvres nos arrières comme d’habitude pour pouvoir placer tes boosts, Joe et toi là, fis-je en désignant le Zinogre infernal, vous faites le ménage pour permettre à Jack et moi de finir le boulot, fis-je en dessinant des traits dégueulasses pour montrer nos positions de combat.

-        No problem, répondit Joe.

-        Cette idée me plaît, acquiesça Jack.

-        Comme vous voudrez, mais moi, j’suis une femelle, et j’m’appelle Yamiyo, fit la Zinogre noire d’un ton vexé et hargneux.

-        Ahem, sorry, m’excusai-je, baissant la tête.

Récapitulons, j’avais Joe, Jack et Supaku dont je connaissais la manière de combattre, ce qui m’avait permis d’établir un plan d’attaque. Par contre, je ne connaissais pas les mouvements des Zinogres et de leur sous-espèce par cœur, ce qui était légèrement chiants. Je me souvenais juste qu’ils utilisaient des fulgurinsectes pour se charger en énergie électrique pour les normaux et dracophages pour les Stygiens.

Nos quatre adversaires apparurent, et nous rugîmes de concert pour annoncer le pire moment de leur courte existence.



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