Recueil d'OS BNHA

Chapitre 1 : Corps de Métal

2105 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 13/10/2019 11:26

Tic tac

Tic tac


Ce son le tira de son sommeil.

Un bâillement lui échappa, il semblait si fort qu'il aurait pu s'en briser la mâchoire.


Tic tac

Tic tac


Ses yeux s'ouvrir enfin, dévoilant de magnifiques iris rouges. Il papillonna un peu du regard, sa vue lui faisant défaut.


Tic tac

Tic tac


Son nez lui rapporta une odeur de poussière, de terre et de métal. De sang et de mort aussi.

Lentement ses yeux lui permirent de distinguer où il était.

Sur un sol sombre, froid. De là où il était, il voyait que le plafond s'était effondré. Il y avait du matériel électronique partout, des pièces métallique et des outils de bricolages partout. Mais aussi des gens. Étalé par terre comme lui. Sauf qu'eux étaient écrasé par des débris. Eux étaient morts. Pas lui.


Tic tac

Tic tac


Quel était ce bruit ?

Il ne parvenait pas à définir sa provenance. Cela semblait tout proche, mais il ne réussissait pas à savoir d'où ça venait.

S'appuyant sur ses bras, ne quittant pas la scène qu'il avait sous ses yeux, il se redressa. Des gravas et de la poussière tomba de son dos, et il tremblait. Que c'était-il passé ici ? Et où était il ?


Tic tac

Tic tac


Il secoua la tête, passant ses mains dans sa chevelure noire dont il débarrassa des bout de plâtre et d'autres débris coincé dedans. Il tanguait un peu sur ses jambes, se sentait même faible. Il avait faim aussi, très soif, et était fatigué.

Il se mit à avancer au travers des décombres, regardant partout autour de lui, sans même avoir pensé à se regarder pour voir s'il n'était pas blessé. On dirait un laboratoire... il y avait du matériel chirurgical partout en plus de tout ce bazar électronique...


Tic tac

Tic tac


C'était vraiment flippant comme endroit. Il fallait qu'il sorte.

C'était calme. Seul le bruit de ses pas perturbait ce silence, ainsi que ce son incessant qu'il entendait depuis son réveil.

Tiens ? Il y avait aussi des bruits métalliques en plus de ses pas, ça faisait penser aux robots que l'on voyait un peu partout maintenant, dans sa génération.


Tic tac

Tic tac


Que pouvait-il bien faire dans ce lieu ? De ce qu'il se souvenait, il était en train de s'amuser avec ses amis dans un bowling. Il entendait encore son meilleur ami lui hurler dessus car il était plutôt mauvais à ce jeu. Il voyait toujours le grand sourire des autres qui s'amusaient bien de ces petites scènes habituelles entre eux. Denki, Mina, Sero, Katsuki... rien que d'y penser, ils lui manquaient...


Tic tac

Tic tac


Bon sens ! Mais c'est lui où ces bruits métalliques le suivait partout ?

Il venait d'explorer le bâtiment. Enfin, ce qu'il pouvait explorer, une grosse partie s'étant effondrée sur elle même. Il ne comprenait pas comment il avait pu arriver ici. C'était un hôpital d'après ce qu'il avait lu sur un écriteau encore en assez bon état pour lire. Et aussi un centre de test pour des prothèses entièrement robotique. Mais ça ne l'aidait pas à savoir ce qu'il fichait là !


Tic tac

Tic tac


Ce bruit d'horloge allait finir par le rendre fou... il avait l'impression de n'entendre que ça.

Puis soudainement un bruit métallique le fit sursauter, provoquant un énorme bruit comme s'il pesait lourd -bien qu'il ne s'en préoccupa pas-, le faisant se retourner vivement. Et là, ses yeux s'écarquillèrent. Il venait de sentir.

Il n'avait pas fait attention mais... rien de ce qu'il touchait ne lui renvoyait de sensation. Et là pour il ne sait quelle raison, voilà qu'il sentait le sol sous ses pieds, le vêtement en plastique qu'il portait...

Pardon ?! Du plastique !?

Il baissa les yeux, qui s'agrandirent davantage en voyant qu'il portait cette drôle de blouse qu'il ne pensait voir qu'à la télévision, dans leurs émissions où il montrait les interventions des infirmiers, médecins, chirurgiens et autres. Qu'est ce qu'il fichait avec ça !?


Puis là, il se figea en regardant la machine à ses pieds. Il la reconnaissait, c'était un robot ultra performant qui remplaçait les médecins dans certaines interventions. Il avait vu un reportage sur lui, il aurait réussit à remplacer tout seul la totalité du bras d'un patient par un bras robotique. Une prouesse d'après les journeaux. Mais comment pouvait-il avoir ce robot derrière lui ?! Et comment avait-il pu ne pas se rendre compte de sa présence !?

Sa réflexion se stoppa net en remarquant une chose.

Il n'y avait plus de "Tic tac".

C'était cette machine qui faisait ce bruit ? Ces bruits ?

Alors elle la suivait ?


Il se pencha, afin de ramasser l'objet qui lui paraissait aussi petit qu'une poupée. Mais il s'arrêta immédiatement quand il vit quelque chose apparaître dans son champ de vision. Une chose qui le fit se redresser immédiatement et reculer alors qu'il tendait les bras devant lui.


- C'est pas possible...


Du métal. Il ne voyait que du métal à la place de ce qui devait être ses bras. Il faisait trop sombre pour clairement distinguer ça en détail, mais il voyait bien que ça se mouvait comme de vrai bras. Ses bras. Et ça en avait la forme, jusqu'au bout des doigts. Cela suivait sa volontée, c'était rattaché à son corps. Mais alors... ces bruits mécaniques... venait de lui ? Et ce bruit monstrueux quand il avait sursauté plus tôt... Était-ce possible que...


- N-non... c'est sûrement qu'un songe...


Mais il ne put s'empêcher de regarder ses jambes, elles aussi remplacé par du métal. C'était suffisant pour qu'une panique ne commence à le submerger, le faisant marcher aléatoirement dans cet endroit, cherchant un moyen de fuir. Mais vu le peu de lumière ici, il ne verrait certainement rien...


Après ce qui lui sembla être des heures de marches, il s'arrêta, se giflant. Ce n'était pas le moment de paniquer bordel !

Sauf que ce qu'il pensait être une aide afin de se reprendre ne le fit que réaliser une chose.

Ça ne pouvait pas être un songe. Il ne s'était pas réveillé alors qu'il venait de se frapper. Habituellement ça le réveillait instantanément, mais là...


- B-bon... je dois... je dois sortir de là, il y a... certainement une... une explication...


Il se remit à errer ici, avec ses idées noires.


Qu'est ce qui s'était passé ? Que lui était-il arrivé pour qu'il se retrouve comme ça ?!

Du bruit le fit sursauter.

Ça ne venait pas de lui.

Il y avait des voix aussi, lointaine, qui venait de derrière un mur de débris.

Des secours ?

Il ne prit pas le temps d'y réfléchir, se mettant immédiatement à hurler malgré sa gorge sèche afin de se faire entendre. Les hommes derrière semblèrent l'avoir entendu, vu qu'ils lui crièrent de reculer autant que possible. Chose qu'il fit sans poser de questions, allant dans une autre pièce pour être sûr.


Boum

Boum


Ils étaient en train de casser les débris !

Cela prit plusieurs minutes, avant que ce boucan ne cesse, et que des voix et bruits de pas ne fassent comprendre au garçon aux dents pointues qu'ils étaient passé. Et ce fut avec soulagement qu'un homme vint vers lui, le faisant évacuer.

Le soleil vint doucement caresser son visage, lui arrachant un sourire alors qu'il suivait sans protester les secours qui étaient présents. Il avait bien cru qu'il resterait là dedans pour toujours...

Un ambulancier le prit en charge, l'examinant pour voir s'il n'avait pas de blessures grave.


- Dit moi mon grand... que t'est-t-il arrivé ?

- Je... je ne sais pas... j-je me suis réveillé là dedans, je comprends même pas ce que je faisais là...

- Oh je vois. L'hôpital où nous t'emmenons devrait savoir. As tu des proches que nous pourrions appeler ? Pour les prévenir.


En réponse, il lui donna l'identité de ses parents et leurs numéros. L'homme en blanc le remercia, et le fit entrer dans l'ambulance qui partie aussitôt direction un hôpital.


- Monsieur... que s'est il passé ici ?

- Un tremblement de terre à fait s'écrouler le bâtiment qui n'était pas aux normes de sécurité. Tu as de la chance d'être encore entier mon garçon.


La conversation s'arrêta là, et ne reprit pas.


Quand ils arrivèrent, l'adolescent fut immédiatement mis dans une chambre, et des médecins vinrent l'examiner. Et ce fut la première fois qu'il se vit en entier avec tout ce métal.

Son dos, ses épaules étaient aussi fait de métal et autres matériaux utilisés pour des prothèses. Seul son torse, son ventre, son cou et sa tête étaient intacts. Bordel ! Mais qu'est ce qu'il avait ?!


Il ne put poser aucune question. Les médecins lui avait filé une espèce de pyjama blanc avant de quitter la pièce. Bien évidemment il les mit, pas question de rester à poil non mais !


Puis il attendit un moment qui lui sembla être une éternité. Avant de voir entrer dans sa chambre un des médecins venu le voir plus tôt, accompagné de ses parents.


- Eh bien, nous pouvons dire que vous avez de la chance Eijiro. Aucune blessures hormis quelques égratignures, et la partie mécanique de votre corps n'a subit aucun dommage. L'ambulancier nous a rapporté que vous ne saviez pas pour la provenance de cette dernière. Ce qui est normale, vous étiez plongé dans un coma artificiel à cause de blessure grave. Vos parents ont fait appel à l'hôpital Kibo dans l'espoir que leurs essais avec le robot qu'ils possédaient vous permetterait de reprendre votre vie normalement. Ils sembleraient qu'ils aient réussit. Vous passerez quelques tests afin que nous verifions que tout fonctionne, ce n'est pas courant les cyborgs, et nous nous devons d'assurer que vous n'aurez aucun désagrément.

Puis si tout va bien, vous pourrez repartir chez vous.


Et il quitta la pièce, laissant le jeune homme figé face à toute ces informations, tandis que ses parents s'approchaient. Sa mère vint affectueusement lui caresser la tête, un air heureux au visage. Son père lui semblait plus sérieux.


- Te rappelle tu de ton accident ? Déclara-t-il avec un ton doux

- Non... je me souviens juste de ma sortie au bowling avec les autres... bien que se soit assez flou... Fit celui aux yeux rouges en venant enlacer sa mère.

- Tu es rentré à pied d'après tes amis. Et un camion t'as fauché sur le trottoir par derrière. Le conducteur était soul. Il t'as broyé la colonne vertébrale, les bras et les jambes, et même aujourd'hui on ne sait pas comment tes organes ont survécu, ni comment ta tête est encore entière. Tu étais dans un sale état... et d'après les médecins, ce qui a été broyé était foutu. Ils t'ont mis en coma artificiel le temps qu'on décide quoi faire. Un hôpital nous a contacté en apprenant ce qui t'es arrivé, et nous ont proposé d'essayer de remplacer tout ça par des prothèses... c'est arrivé il y a quatre mois...


Le garçon ne sut pas quoi dire.

Qu'y avait-il a dire de toute façon ?

Il devait s'estimer heureux, il était entier. Certes, rafistolé par endroit, mais entier...

Cependant... cette vision d'horreur qu'était tout ces morts, ces personnes écrasées par les débris... il avait presque envie de vomir en y repensant.

Ça n'allait pas le quitter, il en était sûr. Il ferait des cauchemars de tout ça, il n'en doutait pas.

Mais il fallait qu'il se montre fort. Qu'il surpasse tout ça. Il avait la chance d'avoir bénéficié d'une technologie toute récente, il était conscient que ses parents avaient dû donner énormément d'argent pour tout ça. Puis toutes ces personnes qui ont dû travailler dur pour réussir à lui faire ça, à le reconstruire littéralement... il ne pouvait les remercier, ils étaient sûrement morts à présents. Mais intérieurement il le faisait. Il lui permettait de continuer sa vie sans problème. Il le fallait de toute façon. Il n'allait certainement pas déprimer alors qu'on lui donnait cette chance !  

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