Jardin de cendres

Chapitre 24 : Bonus Izuku

Chapitre final

1555 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/06/2022 22:02

— J’ai amené ma mère avec moi, déclare immédiatement Izuku, j’espère que ce n’est pas un problème. Elle attend a côté.

— Eh bien, je suis un peu surprise, mais je suis curieuse de savoir pourquoi vous l’avez invitée à notre rencontre.

— Eh bien… les professeurs ont dit qu’on pouvait venir ici parler de ce qui nous inquiète vraiment, non ?

— Oui… et ?

— Et j’ai eu très peur quand j’étais… avec Média… enfermé… ça a duré des jours et…

— Ce sont des sentiments normaux pour quelqu’un qui traverse ce genre d’épreuves.

— Justement. J’ai décidé que je pouvais mourir.

— C’est à dire ?

Izuku secoue la tête, agite les mains.

— Non, enfin je ne veux pas mourir. D’ailleurs je crois que ça s’est vu enfin je… j’espère que je vais vivre le plus longtemps possible mais bon… j’ai choisi d’être un héros. C’est un métier dangereux et au bout d’un moment, je me suis dit quelque chose comme « Oui bon. Si je meurs aujourd’hui ça sera logique… pas acceptable mais… enfin… »

— Je comprends. Vous ne voulez pas mourir, mais vous avez fait la paix avec l’idée que cela peut arriver quand on est un héros.

— Oui voilà… c’est ça… ce qui m’amène à ma mère.

— Oui ?

— Passé le deuxième jour, je n’ai pensé qu’à ça. L’idée que je meurs et que ma mère doive m’enterrer et qu’elle me pleure et que personne ne soit là pour elle, pour la consoler.

— Donc vous voulez que je vous aide à discuter de cela avec votre mère, l’éventualité de votre mort ?

— Ah euh…dis comme ça… je ne sais pas…

— Faisons-là entrer et nous verront bien.

Izuku hoche la tête un peu mal à l’aise.


Lorsqu’elle ouvre la porte, la thérapeute constate que la mère d’Izuku attendait bien sagement, les mains croisés sur ses genoux. Izuku lui sourit dès qu’elle entre.

— Bon… je ne suis pas très sûre de savoir ce que je fais ici mais quand son fils a besoin d’elle, une mère accours, n’est-ce pas ?

— Oui, en effet.

Elle reprend laissant peu de place pour prendre la parole.

— Je m’inquiète un peu, j’espère qu’il n’arrive rien de grave à Izuku. En attendant, je n’avais qu’une peur, qu’il me dise qu’il est complètement déprimé, ou traumatisé par ce qui lui est arrivé, ou alors qu’il pense que je n’ai pas assez bien élevé ? Ou peut-être que je ne lui ais pas assez parlé de son père ? Ou peut-être trop ? 

— Maman, essaye Izuku…

Elle se tait et semble attendre que la sentence tombe.

— Ce n’est rien de tout ça, continue Izuku.

— Ah alors quoi ? Dis moi, je meurs d’inquiétude !

— En fait c’est exactement ça.

— Hein ?

— Tu t’inquiètes pour moi, tu t’inquiètes tout le temps, complète le jeune héros.

— Et ? Je suis ta mère Izuku c’est normal c’est mon rôle. Sans ton père, je suis la seule à pouvoir le faire et… (elle s’interrompt ) Peut-être que tu veux dire que je suis trop envahissante ? Je me suis promise de te soutenir du mieux que je pourrais mais…

— Maman, coupe Izuku à nouveau, non ce n’est pas ça. Tu sais que j’adore passer du temps avec toi et t’appeler de temps en temps pour te raconter comment ça se passe à l’école.

Les yeux de la mère d’Izuku se remplissent de larmes.

— Oh ça me fait tellement plaisir que tu dises ça.

Izuku semble en difficulté pour maîtriser sa propre émotion.

— Cela se voit qu’il y a beaucoup d’amour entre vous, reprend la thérapeute. Madame, je vois bien que tout cela vous rend assez anxieuse, mais maintenant que vous savez que vous n’avez rien fait de mal, peut-être qu’on pourrait essayer de laisser Izuku aller au bout de son idée ?

Elle se reprend et renifle.

— Oh oui pardon, pardon je suis incorrigible, hein ?

Izuku semble avoir oublié que c’est son tour de parler.

— Izuku ? Vous disiez que votre mère s’inquiète pour vous.

— Oui… et je sais.. je sais que c’est normal mais… j’aimerais bien que tu ne passes pas ta vie à ne faire que ça, maman.

— Mais je…

La thérapeute lève la main.

— C’est de toi que je veux parler, reprend Izuku. Depuis que je suis né, tu n’as fait que t’occuper de moi. Quand je n’avais pas d’alter tu t’es occupée de moi de mieux que tu as pu, quand j’ai reçu mon alter et que je suis entré à UA tu t’es occupée de moi encore. Parfois je me demande ce que tu fais quand je ne suis pas là… comme quand j’étais à l’internat par exemple ?

La mère d’Izuku se redresse, surprise par cette question.

— Ah et bien…euh…rien de spécial.

— Je crois que ce que votre fils essaye de savoir, c’est qui vous êtes quand vous n’êtes pas sa mère.

— Eh bien je suis sa mère, cela me suffit, elle répond avec un sourire.

— Est-ce que je peux vous demander pourquoi le père d’Izuku n’est plus dans vos vies ? demande la thérapeute.

La mère détourne le regard, les yeux légèrement humides. Izuku répond pour elle.

— Mon père travaillait pour une compagnie d’assurance, explique-t-il. Je ne l’ai pas connu. Il est mort d’un cancer pendant que ma mère était enceinte de moi. Avant de s’en aller, il a tout organisé pour que moi et ma mère ne manquions de rien.

— Et la dernière chose qu’il a dite… essaye Mme Midoryia.

— Il t’a dit de bien t’occuper de moi, je sais. Mais je suis presque un adulte maintenant, maman. Qu’est-ce que tu vas faire si je pars travailler à l’autre bout du pays ?

Elle lève vers son fils des yeux remplis de larmes.

— Je viendrais te voir et…

— Je sais maman, je sais que tu viendras, mais je veux dire, qu’est-ce que tu vas faire, toi ?

— Que voudrais-tu que je fasse, mon chéri ?

Izuku hésite et dit soudain.

— Je ne sais pas, que tu te fasses des copines, que tu rencontres quelqu’un ?

Mme Midoriya rougit.

— Oh Izuku ! Mais je ne pourrais pas, je…

— Et pourquoi pas ? interrompt la thérapeute, il semblerait que votre mission soit accomplie non ?

— Je réalise mon rêve, maman. Je serais un héros professionnel l’année prochaine. J’ai Ochako. Les gens me reconnaissent déjà comme le successeur d’All Might. Maintenant j’aimerais juste que tu sois heureuse aussi. Quoiqu’il se passe, je sais que tu m’aimeras toujours autant.

Cette fois elle pleure. La thérapeute lui tend un mouchoir.

— Oh.. Izuku… tu as toujours été si gentil avec moi.

— Les chiens ne font pas des chats, complète la thérapeute, votre fils tiens bien cette qualité de quelque part, non ?

Elle renifle et ne peut rien dire. Son fils approche sa chaise de la sienne pour lui caresser le dos. Il attend qu’elle finisse de pleurer avec beaucoup de bienveillance et la thérapeute fait de même.

— Je ne sais pas du tout ce que je pourrais faire… elle finit par dire en regardant en face d’elle, je n’en ai aucune idée.

Puis elle reprend à l’adresse de son fils.

— J’espère que tu sais que tu n’as pas été un poids pour moi, jamais. J’ai adoré, j’adore toujours être ta mère et je suis si fière.

À nouveau, Izuku menace de se mettre à pleurer, mais il se reprend juste à temps.

— Je ne pourrais jamais assez te remercier, pour tout ce que tu as fait pour moi…

— Ah non, Izuku, tu ne me dois rien du tout et…

— Vous avez passé ces seize dernières années à prendre soin de votre fils, il est normal qu’il éprouve de la gratitude non ?

Elle rougit.

— Oui, je suppose…

— Je veux que tu fasses ça pour moi, comme une dernière chose, reprend Izuku, je veux que tu vives une vie de ton côté, d’accord ? Comme ça, quand on se retrouveras, je ne serais plus le seul à avoir des choses à raconter ?

La thérapeute songea qu’elle n’aurait pas pu mieux s’y prendre.

La mère regarda le fils l’air résolu.

— D’accord. Je te promets que je vais faire de mon mieux !


Peut-être à bientôt pour une autre fanfiction !

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