L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]

Chapitre 8 : Un deuxième bain...

3770 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/10/2024 17:41

Chapitre 8 : Un deuxième bain


Mon regard se pose sur elle, je profite de chaque instant où je la tiens. Dans son sommeil, elle a finalement lâché mes bras et je me suis permis d’en passer un autour d’elle tandis que je tiens mon livre dans l’autre. Les ninjas ont fini par se lasser de nous regarder avec des yeux ronds et moi par calmer mes regards noirs. Je les comprends après tout.

Ils comprennent tout à fait qu’elle se soit écroulée de fatigue dans les bras d’un quasi inconnu, elle a tellement puisé dans son chakra... Ce qu’ils ne comprennent pas c’est que ce soit dans les miens et que je l’y laisse. Je ne suis d’ordinaire pas un exemple de tendresse ni d’affection et je ne m’explique pas moi-même pourquoi je l’y laisse. Si l’un de mes autres équipiers s’était écroulé dans mes bras, je l’aurais bien entendu soutenu, mais je m’en serais débarrassé à la première occasion et ils le savent tous.

Je commence même à me demander si elle ne va pas trouver ça bizarre que je la tienne toujours contre moi des heures après au lieu de l’avoir simplement mise dans son couchage. Je pose mon livre à ces pensées, complétement stupéfié.

Je devrais peut-être immédiatement la déposer avant qu’elle ne s’en rende compte... ? Qu’est-ce qui m’a pris de la garder aussi longtemps contre moi ? Je rougis en prenant conscience de la situation et d’à quel point c’est gênant.

Je me lève en la soulevant délicatement et je la dépose à l’intérieur de son duvet sans la réveiller. Elle agrippe ma main en dormant mais je résiste à la tentation de la laisser là, trop inquiet de sa réaction lorsqu’elle se réveillera. Je retire donc ma main en prenant tout de même le temps de caresser du bout des doigts sa peau de pêche, puis je m’installe tout contre elle pour reprendre ma lecture, soucieux de garder un contact quand même. Après tout, je suis officiellement chargé de sa sécurité désormais, alors il n’y a rien de bizarre à ce que je reste collé à elle, du moins c’est ce dont je me persuade.

Depuis qu’elle n’est plus contre moi, je sens un grand vide. Je me sens froid et seul, c’est une sensation vraiment désagréable et mes remises en question reprennent tandis que je me torture à nouveau pour essayer de comprendre quel sort m’a lancé cette fille.

*

Quand Hanako ouvre enfin un œil, il est déjà tard.

-         Bonsoir, bien dormi ? demande-je en souriant.

-          Oui, ça fait combien de temps que je dors ? demande-t-elle en se redressant péniblement.

-         Ça fait 7h, réponds-je.

Elle acquiesce en baillant, cela ne la surprend pas plus que ça visiblement.

-         Et ça fait 7h que tu veilles sur moi ? demande-t-elle avec un sourire mutin.

-         Euh… oui.

Je pique un fard en repensant au temps que je l’ai eu dans mes bras et je replonge le nez dans mon livre pour lui cacher mon trouble.

-         Quelle heure est-il ? demande-t-elle.

-         Vingt-deux heures environ…

-         J’ai envie de prendre l’air. Je ne supporte plus cette… grotte, soupire-t-elle.  

Je me fige :

-         Ça ne me parait pas très prudent de sortir dehors, dans la nuit, en territoire ennemi…, souligne-je.

-         Je m’en fiche ! répond-elle avec un air espiègle, comme une enfant prête à faire des bêtises. Et puis il faut bien que je m’aère un peu avant de redormir toute la nuit tu ne crois pas ?

-         Non en effet, je ne crois pas, rétorque-je prudemment.

-         Kakashi, pourquoi n’as-tu de cesse que de vouloir m’enfermer aujourd’hui ?! s’exclame-t-elle en me servant un sourire éclatant.

Encore une fois, elle m’aveugle, et je suis incapable de détourner le regard de sa beauté tandis qu’elle reprend d’un air plus sérieux :

-         Et puis, ne t’ai-je pas prouvé que je savais me défendre ? Je ne vais pas bien loin, seulement respirer l’air frais.

Je ne sais que répondre tandis qu’elle se lève et s’étire. Je crève d’envie de me lever moi aussi mais ce rôle de gentil toutou la suivant partout commence à me taper sur les nerfs. Je me trouve ridicule, je ne comprends pas pourquoi je la colle constamment.

Alors je feins l’indifférence en continuant à lire. Je sens bien qu’elle attend que je me lève, mais lorsqu’elle comprend que je ne le ferai pas, elle s’éloigne. Dès qu’elle quitte mon périmètre, je le regrette immédiatement.

Je la surveille par-dessous mes cils à l’autre bout de la pièce discuter avec Minato. Je ne sais pas pourquoi j’ai réinstallé cette distance subitement... A l’heure qu’il est je devrais être en train de feindre l’indifférence, certes, mais à côté d’elle !

Et voilà Minato qui accepte qu’elle aille prendre l’air, de mieux en mieux. Ça me contrarie mais elle a raison, tant qu’elle reste dans un périmètre de quinze secondes autour de nous elle ne risque franchement pas grand-chose. Et en quinze secondes, les ninjas peuvent parcourir une bonne distance… J’aurais peut-être dû lui demander sur combien de ninja à la fois elle était capable d’effectuer sa confusion ? Enfin… si Minato la laisse sortir c’est que je n’ai pas à m’inquiéter je suppose.  

Mon esprit divague vers mes souvenirs d’hier soir tandis qu’elle saute par la fenêtre dans la nuit. Mon cœur bat la chamade en repensant à la proximité de son visage, au toucher de ses doigts sur ma joue. Et lorsqu’elle a agrippé mon masque… Mon ventre se tord d’une sensation délicieuse. Pour quelles raisons a-t-elle fait ça ? Quel était son but ? Me l’enlever ? Simplement pour me voir ou bien pour…

Je saute sur mes pieds dans la seconde. J’ai besoin d’air moi aussi, je divague totalement.

Alors que j’approche de la fenêtre, Minato passe à côté de moi en m’ébouriffant légèrement les cheveux comme si j’étais un enfant, puis il se glisse discrètement vers mon oreille :

-         Je me demandais combien de temps ça te prendrait avant de la suivre. J’avais quand même parié sur plus de trois minutes…, me taquine-t-il.

-         C’est vous-même qui m’avez chargé de sa sécurité Senseï, rétorque-je en prenant un petit air supérieur.

-         Ah oui ? Sa sécurité seulement ? C’est sans doute pour ça que tu n’as pas changé la page de ton livre depuis qu’elle est réveillée.

Je reste figé tandis qu’il s’éloigne en ricanant. Senseï et son foutu sens de l’observation ! Il est redoutable, et je n’ai pas l’habitude d’être moi-même l’objet de sa surveillance mais avec un dernier soupir frustré par mon comportement grotesque, je saute tout de même par la fenêtre pour la rejoindre.  

*

Je la surveille à distance parce que je ne veux pas qu’elle sache que je l’ai suivi. Elle ne fait rien de particulier, elle se promène tranquillement en grand ovale le long du bâtiment pour ne pas s’éloigner. Elle est très responsable, comme Sakura. Si Naruto m’avait dit qu’il allait se promener à proximité, j’aurais été sûr de le retrouver à dix kilomètres du camp. Je souris avec nostalgie en pensant à nos missions passées quand Hanako s’arrête :

-         Kakashi, je sais que tu es là.

Je me fige sur ma branche. Comment peut-elle avoir détecté ma présence alors que je me suis mis en mode furtif ? Je ne vois pas son troisième œil sur son front alors par pure curiosité, je saute à côté d’elle, lui provoquant un petit sursaut.

-         Comment m’as-tu repéré ? demande-je avec sérieux.

Mais son visage passe de l’inquiétude à l’hilarité la plus totale :

-         Je ne savais absolument pas si tu étais là ! Tu aurais pu rester caché aussi longtemps que tu le voulais ! s’exclame-t-elle en éclatant de rire.

Je la regarde se tenir les côtes et se tortiller sous son éclat de rire, absolument adorable, comme d’habitude, et elle rit toujours plus :

-         Je me suis sentie ridicule en le disant ! Et pourtant te voilà qui saute à côté de moi en moins d’une seconde ! s’écrie-t-elle, les yeux se remplissant de larmes.

Je finis par rire avec elle de cette situation complétement loufoque et lorsqu’elle se calme enfin, nous nous remettons en route sur son petit tour de bois dans un silence apaisé.

Elle balade sa main jusqu’à la mienne l’air de rien, la prend une seconde puis la relâche, jouant ainsi avec plusieurs fois. Elle est si spontanée, je ne suis plus surpris par ses petits contacts et je crois que je commence à m’adapter à elle. Je place mon autre main dans ma poche et je prends bien soin de laisser celle de son côté totalement libre, au cas où elle voudrait encore s’en emparer. J’aime lui faire plaisir, c’est tout.

*

Après notre petite balade, elle décide qu’il est temps qu’elle aille prendre un bain avant de retourner se coucher et je la suis machinalement à la salle de bain pour l’accompagner, pendant que nous discutons de nos rencontres respectives avec Minato. Alors qu’elle enlève son bandeau ninja qu’elle porte comme un serre-tête, je me recule :

-         Je vais te laisser.

-         Tu sais, on pourrait…, commence-t-elle d’une voix hésitante.

-         Oui… ? demande-je, légèrement confus.

-         On pourrait tout aussi bien prendre notre bain ensemble après hier soir, lâche-t-elle.

Je pense que jamais de ma vie je n’ai été aussi choqué et rouge que depuis la fin de sa phrase. Lorsqu’elle capte ma stupeur, elle s’empourpre à son tour et ajoute rapidement :

-         En serviette je veux dire ! En serviette, comme hier soir tu étais dedans en serviette et moi en dehors en serviette, enfin … je ne sais pas, je me disais que peut-être ça ne changerait pas grand-chose qu’on soit les deux dedans. Parce que nous discutions et … enfin bref. Avec nos serviettes quoi.

Elle se détourne et pose ses mains sur ses joues rouges de honte tandis que je suis toujours incapable de répondre. Même en serviette, cette idée de bain commun me bouleverse totalement et maintenant c’est moi qui vais avoir l’air bizarre d’être perturbé alors qu’elle le proposait de façon innocente pour continuer notre conversation. Je sais qu’il faut que je réagisse mais je n’y arrive pas. Je ne bouge même plus un muscle. Bon sang mais est-ce que cette fille sait à quel point elle me perturbe ?!

Elle lisse compulsivement son bandeau qu’elle a plié et posé sur le gros évier en pierre noir et j’arrive enfin à sortir deux mots de ma bouche :

-         En serviette.

Et au moment où ils sortent, je sais que j’ai choisi les bons, car ils la font éclater de rire et de soulagement.

En allant chercher mes affaires dans la grande salle, je remets en question tous mes actes et pensées des dernières semaines et je ne me reconnais pas. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive, je ne comprends pas comment j’ai pu changer à ce point avec elle, pour rester exactement le même avec les autres. Je ne prendrais absolument jamais mon bain avec l’une de mes coéquipières. Je ne poserais jamais la joue sur sa tête. Je ne la prendrais jamais dans mes bras contre moi pendant des heures non plus…

J’ai l’habitude depuis toujours d’être un solitaire, même au sein d’un groupe j’arrive à m’isoler, je lis juste mon livre dans un coin et tout le monde respecte ça, car tout le monde sait que je suis comme ça. 

Il faut se rendre à l’évidence, j’ai changé. Je ne suis plus le même et j’aimerais bien découvrir pourquoi. Les yeux d’Hanako recèlent peut-être des pouvoirs que je ne connais pas encore ? Cela dit, nos autres camarades ne passent pas leur temps après elle comme je peux le faire. Il va falloir que je tire tout ça au clair en rentrant de mission. Il sera plus facile de m’étudier dans mon environnement naturel qu’en territoire ennemi.

*

Je retrouve Hanako dans le bain – en serviette – et me glisse à côté d’elle, à une bonne distance quand même. Lorsque je la regarde elle me sourit, mais j’aperçois ses joues qui rosissent et je détourne les yeux pour éviter de faire pareil.

Après quelques minutes un peu timides, notre conversation reprend. J’apprends qu’elle est plus jeune que moi de quelques années, qu’elle a perdu son équipe peu de temps après avoir commencé les missions en tant que chunin et que c’est à ce moment qu’elle a décidé de s’enfermer à l’hôpital de Konoha. C’est pour ça que nous n’avons pas eu l’occasion de véritablement nous croiser jusqu’à maintenant.  

J’apprends également qu’elle a développé toute seule son kigan. Au début, elle ne pouvait se servir que de sa confusion, donc personne n’avait soupçonné son potentiel extraordinaire. C’est à l’hôpital que ça s’est développé, elle voulait tellement venir en aide aux personnes et comprendre ce qu’ils attendaient d’elle alors qu’ils étaient incapables de parler, qu’elle avait senti qu’elle devait ouvrir son troisième œil et écouter. D’images et de sons très confus de prime abord, elle est parvenue à une plutôt bonne maîtrise désormais. Ça ne ressemble pas du tout à une technique à proprement parler, on dirait une sorte de capacité innée en elle, et je parie que mon sharingan serait incapable de la copier. Elle est plutôt d’accord avec moi et m’apprend que Minato n’a jamais trouvé quoi que ce soit qui se rapproche de son kigan depuis toutes ces années de recherches dans les livres.

De fil en aiguille, nous abordons la question de mon sharingan et je lui raconte son histoire. Elle ne me coupe pas et écoute patiemment tandis que je lui raconte le drame de ma vie : la perte d’Obito puis de Rin. Ses yeux sont remplis de compassion et elle pleure silencieusement face à ma peine, pressant ma main pour me soutenir.

Elle me raconte ensuite l’histoire de ses équipiers, qu’elle a perdu lors d’un affrontement contre le village de kiri. Elle n’a pas pu les sauver malgré tous les soins qu’elle leur avait prodigués. Ils sont morts dans ses bras et la culpabilité la ronge depuis. C’est pour cela qu’elle aime tant son travail à l’hôpital :

-         Je sauve les équipiers des autres maintenant, c’est la voie qui m’apporte la paix, conclut-elle avec son plus beau sourire.

Je trouve cette vocation magnifique et un silence confortable s’installe entre nous. Il est si rare que je me confie sur tout ça, que je parle tout court d’ailleurs… Tout est si facile et si difficile en même temps avec elle, c’est invraisemblable. Pour alléger l’ambiance, je décide de lui raconter mon expérience de sa confusion, ce qui la fait beaucoup rire et elle précise :  

-         Ça dépend des personnes, parfois je peux assommer quelqu’un pendant près d’une demi-minute ! m’apprend-elle fièrement.

Je me surprends à être fier d’elle moi aussi :

-         C’est très impressionnant. Il est très rare qu’on parvienne à me mettre hors d’état au combat, confie-je.

-         Alors mon terrifiant ninja copieur, vous auriez donc une faiblesse ? Tu sais que j’aurais pu te trancher la gorge en deux petites secondes…, me taquine-t-elle en s’avançant vers moi.

Et je la sens, je sens son énergie changer. Je commence à déceler quand elle laisse sa spontanéité prendre le dessus. C’est en principe dans ces moments-là qu’elle créée des contacts physiques. Arrête de tout analyser Kakashi. Je repense à la phrase de Sakura avant mon départ, sur la vie qui est une expérience à vivre et pas de la théorie à analyser, je comprends beaucoup plus clairement son conseil.

Mon cerveau tourne à cent à l’heure malgré mon apparence calme tandis qu’elle se rapproche encore. Elle tend les bras hors de l’eau et me demande silencieusement l’autorisation d’enlever mon bandeau, ce que j’accepte en lui présentant ma tête.

Elle se recule pour mieux m’observer :

-         C’est dommage qu’il faille que tu le caches… tu n’es vraiment toi-même que lorsqu’il est apparent, et maintenant que je connais son histoire je trouve qu’il te rend encore plus beau.

Je rougis férocement sous son compliment et je me racle la gorge pour éclaircir ma voix : 

-         Merci. Ça me consomme vraiment trop de chakra de le laisser découvert constamment…

-         J’imagine…, répond-elle pensivement en me dévisageant.

Je veux la toucher moi aussi. Pourquoi ne le ferais-je pas tout simplement ? J’ai envie de caresser sa joue... Quel mal y-a-t-il là-dedans ? Elle me touche sans cesse, alors je ne pense pas que ça la gênerait ?

Je tends le bras vers elle mais je le laisse retomber dans l’eau en sentant tout mon courage quitter mon corps tandis qu’elle m’observe toujours.

Me trouve-t-elle vraiment beau ? Ça me parait impensable, et pourtant, c’est tout de même bien ce qu’elle vient de me dire. Pourquoi cette information me remplit-elle de joie ? Pourquoi apprécie-je autant lorsqu’elle me touche alors que je ne supporte pas plus que ça le contact humain ? Ces pensées invasives font remonter à mon bon souvenir un détail fort intéressant :

-         Hanako, lorsque tu m’as mis en confusion tout à l’heure, je … J’ai peut-être rêvé, mais j’aurais juré sentir quelque chose sur ma joue…, bafouille-je.

Je vois un éclat de panique au fond de ses yeux et son visage prend une teinte rouge soutenue. Je laisse ma phrase en suspens, abasourdi par sa réaction, quand soudain, d’un même mouvement nous sautons sur nos pieds, tout à coup très concentrés.

-         Tu le ressens toi aussi ? lui demande-je avec tension.

-         Oui, l’ennemi s’agite. Cours prévenir Minato ! répond-elle.

Je saisis mes habits au vol et les enfile en me ruant dans la pièce principal où tout le monde est déjà au garde à vous.

-         Où est Hanako ? demande calmement Minato, l’air concentré.

Elle passe la porte à ce moment, toute habillée dans sa tenue de ninja. Elle ferme les yeux et ouvre son kigan. Les secondes sont longues et nous sommes tous focalisés sur elle, dans l’attente. Je suis une fois de plus impressionné par son don exceptionnel, la voir faire en direct est vraiment dingue.

 Son œil disparaît et ses yeux affolés s’ouvrent soudain :

-         Maitre Hokage, leur décision est prise. Ils attaquent !

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