L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]

Chapitre 7 : Confusion

3137 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/10/2024 17:35

Chapitre 7 : Confusion


Je rentre par la fenêtre par laquelle je suis sorti et pénètre dans notre aile, je suis revenu à moi mais je bouillonne d’inquiétude et de colère. Je fonce sur notre Hokage dès que je l’aperçois et il me suit docilement dans la deuxième pièce vide, avec Nanba son autre bras droit.

Je leur rapporte avec tension ce que j’ai entendu, passant sous silence ma petite virée pour les tuer et insistant sur la sécurité d’Hanako.

-         Nous sommes au courant Kakashi, soupire Minato.

-         Au courant ? grince-je entres mes dents.

-         Oui au courant, répond sa petite voix derrière moi en entrant dans la salle.

Elle vient se planter devant moi en croisant les bras, entre Minato et Nanba, avec un petit air de défi que je ne lui connaissais pas. Je me rends compte que tout mon corps s’apaise depuis qu’elle est entrée dans la pièce et son petit nez en l’air me ferait presque sourire, mais l’heure est bien trop grave.

 Nanba prend la parole :

-         Ils ont exigé immédiatement que nous retirions nos masques lorsque nous sommes entrés. Ce sont de vrais amateurs, ils ne connaissaient même pas le visage de notre Hokage ! Pour l’instant ils sont toujours persuadés que c’est moi et c’est très bien comme ça, malheureusement… Hanako a dû retirer son masque elle aussi, conclut-il en la regardant avec un air embêté.

Elle hoche la tête :

-         J’ai hésité à refermer mon troisième œil avant de retirer mon masque, mais votre survie à tous en dépendait… j’avais besoin de savoir ce qu’ils pensaient, explique-t-elle.

-         Ils ont ouvert des yeux lorsqu’ils l’ont vu…, commente gravement Nanba.

Minato lui lance un regard dissuasif lorsque ses paroles tendent mes épaules un peu plus fort et il s’interrompt immédiatement, mais Hanako reprend :

-         Dès que l’un d’eux a vu mon front, il ne pouvait plus penser à rien d’autre… son esprit était si excité et bruyant que je n’arrivais plus à me concentrer sur leur Kage. Il n’a pas saisi exactement la nature de mes capacités mais il a deviné les grandes lignes, ses hypothèses sont extrêmement proches de la réalité. Par la pensée, maitre Minato m’a demandé de refermer mon œil après m’être assurée que nous ne risquions rien. Dès que je l’ai fermé, il s’est calmé. J’ai fini par remettre mon masque un peu plus tard pour pouvoir l’utiliser dès que bon me semblait sans attirer l’attention et ils n’ont pas émis d’objections.

Je fronce les sourcils :

-         Akuma… Il doit s’agir d’Akuma et je crois que c’est lui qui tire les ficelles, je pense qu’il va manipuler le kage, ils se connaissent. Essaie de capter ce que tu pourras à ce sujet, lui dis-je.

Elle hoche la tête et Minato affiche un air contrarié :

-         C’est aujourd’hui que les enjeux vont apparaître, et plus tu utiliseras ton Kigan plus tu seras épuisée Hanako, j’espère que tu es bien reposée, dit-il.

-         Ton kigan ? demande-je en haussant un sourcil légèrement moqueur.

-         Il fallait bien lui donner un nom …, répond-elle malicieusement en souriant.

Je redeviens sérieux tout à coup, réalisant ce que Minato vient de dire :

-         Epuisée comment ? m’inquiète-je.

-         Son œil n’est pas fait pour être utilisé dans la longueur, il demande une quantité astronomique de chakra…, répond-il.

La simple idée d’Hanako complétement épuisée, sans réflexes, au milieu de ces salops qui lui veulent du mal me retourne le ventre :

-         Je dois venir dans la salle avec vous, gronde-je.

-         Tu ne peux pas, me reprend sévèrement Minato. Non seulement ta présence serait refusée, mais en plus ils penseraient forcément à un coup monté de notre part.

-         Mais senseï, son kigan est sans doute l’une des armes les plus puissantes de Konoha, vous m’avez emmené sur cette mission pour veiller à la sécurité des ninjas présents et je ne peux pas remplir ma mission ! m’agace-je.

-         Je sais Kakashi, et c’était toi qui devais venir veiller sur notre sécurité dans la salle, mais ça n’a pas pu être le cas et ça ne le peut pas plus maintenant. Je ne peux pas te laisser ma place, tranche Minato.

Je reconnais cette voix, c’est la voix de l’Hokage, celle qu’on ne discute pas.

Alors je sors de la pièce en quatrième vitesse, frustré et impuissant, pour aller me planter devant la fenêtre de ma petite pièce isolée. Je déteste ne pas avoir le contrôle sur les situations mais je pense que mon passé l’explique largement. Je repense à Obito et à son sacrifice, j’aurais aimé être celui qui le sauvait et non celui qu’il sauvait, Rin serait peut-être encore en vie si c’était moi qui étais mort sous ces roches…

Je l’entends entrer derrière moi et elle caresse si subtilement mon dos que je me demande si j’invente son geste. Mais quand je tourne la tête vers elle, j’aperçois son bras retomber le long de son corps, je n’ai donc pas rêvé.

-         Nous partons dans cinq minutes je voulais te prévenir, annonce-t-elle doucement.

Je lui lance un regard mais ne réponds pas, trop frustré par mon impuissance, trop inquiet pour elle, alors elle fait volte-face pour sortir sans un mot de plus mais je ne supporte pas qu’elle parte. Je saisis donc sa main rapidement pour la retenir, avant de la lâcher vivement comme si elle m’avait brûlé.

Elle est drôlement plus douée que moi pour le contact physique visiblement, mais mon geste aura tout de même réussi à la retenir, et elle me couve à présent de ses beaux yeux bienveillants, arrêtant mon cœur.

-         Oui ? demande-t-elle gentiment.

Bon sang mais comment peut-elle supporter ma bizarrerie ?! C’est au moins la deuxième fois que je retire brusquement ma main de la sienne ! Je donne sans cesse l’impression que son contact m’insupporte alors que c’est tout le contraire. J’ai même déjà insisté devant Sakura à dire qu’Hanako n’était qu’une « mission », je viens littéralement de ne pas lui répondre alors qu’elle venait gentiment me prévenir qu’elle partait. Je ne comprends même pas pourquoi elle m’adresse encore la parole… Alors je prends sur moi pour m’ouvrir un peu :

-         Je crains qu’il ne t’arrive quelque chose, je ne veux pas te laisser y aller, réussis-je à avouer d’une petite voix.

-         Mais non, tu veilles sur moi si j’ai bien compris, répond-elle d’un air mutin.

-         Je ne peux pas veiller sur toi dans cette salle, tu le sais, m’obstine-je avec tension.

-         Tu crains qu’on me retienne dans cette salle ? s’amuse-t-elle.

-         Ou pire.

-         Donc tu proposes de toi-même me retenir ici ? demande-t-elle malicieusement.

-         Oui…, dis-je sans comprendre.

-         Alors je vais te montrer que tu n’as rien à craindre, que personne ne peut me retenir où que ce soit et qu’en cas de problème, tu seras là pour nous bien avant qu’il ne m’arrive quelque chose. N’aie pas peur je ne te ferai pas de mal, ajoute-t-elle avec un sourire en coin.  

J’ai presque un petit rire à sa dernière phrase mais elle se met soudain à bouger ses mains à toute vitesse en réalisant ses mudra et avant que je n’aie compris quoi que ce soit, elle ferme les yeux et son front laisse apparaitre un œil rose à l’iris vif et brillant littéralement.

En une fraction de seconde, elle a ouvert son kigan et chuchoté « confusion ».

C’est la dernière chose dont je me souviens avant que la pire sensation que je n’aie jamais connue m’envahisse. Je ne suis plus capable de voir, d’entendre, ni de sentir quoi que ce soit. Je suis comme dans un brouillard blanc opaque et je n’arrive même plus à penser correctement, j’ai l’impression que je vais m’écrouler au sol à tout instant tant je suis pris de vertiges, je tangue dangereusement sur mes jambes en luttant pour garder l’esprit le plus clair possible.  

Je sens simplement un chaste et doux contact sur ma joue, ses lèvres ? Je dois rêver.

Je finis par tomber à genoux, complétement impuissant. Je cligne des yeux et je sens enfin le brouillard me quitter peu à peu tandis que le soulagement m’inonde. Le tout n’a duré qu’une quinzaine de secondes et j’ai pourtant l’impression que cela a duré une heure. Je n’avais jamais perdu le contrôle de mon corps à ce point sur le champ de bataille. Moi, le fameux ninja copieur, je me retrouve à quatre pattes dans la confusion la plus totale et j’arbore pourtant le plus grand des sourires. Effectivement, elle m’a rassuré.

 Cette fille ne cessera donc jamais de me surprendre.

*

Je passe ma journée à attendre devant les portes de la salle de négociation en tournant comme un lion en cage. Ça fait des heures qu’ils sont là-dedans, Hanako doit être épuisée et ça me rend fou.

 Lorsque les portes s’ouvrent enfin, je sens une tension entre eux qui n’était pas là la veille, les ninjas des ronces ont l’air contrariés tandis qu’ils referment les portes. Hanako tient à peine sur ses jambes et Nanba passe son bras sur ses épaules pour la soutenir tandis qu’elle s’appuie de tout son poids sur lui.

Une violente sensation m’étrangle dans la seconde, elle est très désagréable et me pousse à foncer prendre l’autre bras d’Hanako pour éviter de décapiter Nanba. Pour être honnête, j’arrache Hanako de ses bras à lui pour la porter tout seul et lorsqu’il croise mon regard assassin, il se retire sans insister. Je ne sais pas exactement ce qu’il m’a pris, mais je suis bien content du résultat et je m’apaise en la serrant contre moi délicatement pour la porter en bas.

Dès notre arrivée dans la grande salle, toute notre équipe se place au sol automatiquement, pour écouter le rapport de Minato sur cette deuxième journée de négociation qui parait moins positive. Hanako a du mal à rester éveillée, elle est à bout de force et n’ouvre même plus les yeux en se laissant aller contre moi alors je me dirige vers le fond de la salle.  

Je m’appuie contre le mur, une jambe étendue et l’autre relevée, la plaçant entre mes jambes pour l’allonger le long de mon torse afin qu’elle puisse se reposer. Sa tête s’appuie juste au creux de ma gorge et je me sens profondément heureux, comme rarement. En revanche, je ne sais pas quoi faire de mes bras que je n’ose pas passer autour d’elle malgré mon envie.

 Je remarque déjà des coups d’œil curieux de la part de mes camarades, qui nous dévisagent avec des airs choqués et je leur distribue des regards noirs qui les font vite détourner la tête.

-         Kakashi… ? couine-t-elle soudain avec un air inquiet, les yeux toujours fermés.

-         Oui c’est moi, confirme-je doucement au creux de son oreille.

Elle se relâche totalement, comme si elle était soulagée d’apprendre qu’elle est bien contre moi et saisit dans la foulée mes bras qu’elle presse contre elle.

Je suis si troublé que je n’arrive pas à écouter correctement ce que raconte Minato, je suis complétement ahuri par ce qu’il se passe, je ne comprends pas comment elle peut se sentir soulagée d’apprendre qu’elle est dans mes bras, bras qu’elle serre d’ailleurs contre elle comme si ma présence la réconfortait... Mon cœur s’envole tandis que je l’observe au creux de mon corps et je savoure ce contact jusqu’au plus profond de mon être.

C’est comme si son contact me guérissait, je sens une douce chaleur en moi, presque lumineuse, une sensation qui me fait un bien fou tandis que je n’arrive plus à détourner le regard de mes grands bras serrés dans les siens.

J’en tombe des nues, mais j’ai une envie soudaine et lancinante de la câliner moi aussi. Je ne sais pas faire, je n’ai jamais câliné qui que ce soit, je n’en ai jamais eu l’envie… J’écoute son souffle régulier et profond, qui m’indique qu’elle dort sans doute, et je m’autorise à poser ma joue au sommet de sa tête pour la câliner timidement, suivant mon instinct.

Cette étreinte est plus douce que n’importe quoi au monde, je ne me suis jamais senti aussi bien, aussi apaisé, et j’en profite pleinement pendant une minute ou deux, avant de me reconcentrer sur ce que Minato raconte, n’oubliant quand même pas la situation critique dans laquelle nous sommes.  

Il nous apprend que la journée a été radicalement différente de la veille, l’ambiance s’est extrêmement tendue à plusieurs moments et l’affrontement commence à devenir inévitable. Ils ont apparemment passé la journée à changer d’avis à notre sujet, entre l’espoir de nous voir ployer le genoux et la lucidité de réaliser que ça n’arrivera pas. Leur plan initial était effectivement par cette rencontre de sortir tous les ninjas les plus compétents de Konoha ainsi que l’Hokage, et de nous éliminer tous d’un coup si ça se passait mal, avant d’attaquer le village dans la foulée.

Quelle idiotie. Je pense à tous les ninjas extraordinaires à Konoha, dont Naruto, Sasuke et Sakura, et je ne doute pas qu’ils gagneraient haut la main face au pays des ronces. Minato reprend :

-         L’enjeu est de partir d’ici sans perte. Je ne pense pas qu’ils oseront s’attaquer au village, nous leur avons sous-entendus le nombre de ninjas y restant quand ils ont pensé à nous attaquer. Il semblerait que ça les ait bien refroidis. Ils pensent que je prends la nuit pour discuter avec vous tous de leur céder une grande partie de notre territoire. Nous allons tenter la diplomatie demain matin mais il faudra être prêt à l’affrontement, conclut-il.

Les ninjas se dispersent en pestant et je reste immobile, laissant Hanako se reposer contre moi en méditant à tout ça. Minato s’approche :

-         Kakashi, j’ai un mauvais présentiment la concernant. Apparemment, plus la journée passait et plus le fameux Akuma changeait ses plans. Si leur Kage gardait la ligne directrice du gain de territoire, Hanako m’a confié discrètement lors de l’une de nos concertations qu’Akuma envisageait bien le coup d’état contre son ami. Il pense qu’Hanako est la clé pour pouvoir conquérir les territoires grâce à ses capacités. Je veux que tu veilles à sa sécurité à partir de maintenant. Uniquement la sienne. Dans l’intérêt de Konoha Kakashi, ton unique mission est désormais de la ramener en vie coûte que coûte au village. Même s’il faut nous abandonner au combat, dit-il avec gravité.

Mon ventre se tord :

-         Senseï…Vous savez que ça m’est impossible, je ne peux pas abandonner un équipier, je ne peux pas vous abandonner, m’étrangle-je.

-         Je ne te demande pas de m’abandonner moi Kakashi, je te demande de ne pas l’abandonner elle. Et ça, je crois que tu le feras, répond-il.

-         Je…, commence-je.

Mais il me coupe :

-         Et puis franchement Kakashi, tu penses que je ne suis pas meilleur au combat qu’Hanako ? Je suis quand même Hokage ! ajoute-t-il avec un petit rire en s’éloignant.

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