L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 6 : Vengeance
Nous sommes tirés de notre moment hors du temps lorsque la porte de la salle de bain s’ouvre. C’est comme si nous revenions à nous, nous rendant compte de ce que nous étions en train de faire et nous nous reculons vivement l’un de l’autre, rougissant aussi fort l’un que l’autre tandis que les pas s’approchent de nous.
Je suis à bout de souffle, ma peau est brûlante, mon cœur cogne toujours, et mon corps n’arrive pas à se calmer. Je ne crois pas avoir déjà perdu le contrôle à ce point, je suis d’une humeur massacrante, aussi frustré que gêné par ce qu’il aurait pu se passer et je lance un regard meurtrier au nouveau venu, tellement furieux que je pourrais me jeter sur lui sans autre forme de procès.
Mais je me calme tout net en réalisant que c’est Minato :
- Ça alors les jeunes, j’ai surpris quelque chose ?! s’exclame-t-il en éclatant de rire.
Hanako se relève vivement, si rouge qu’elle en est adorable et fonce dans la salle de bain en lançant :
- Non, nous discutions des ninjas des ronces senseï !
- Je plaisantais, connaissant Kakashi je me doute bien que je n’ai rien surpris du tout, plaisante-t-il.
Je fronce les sourcils. Cette phrase n’était-elle pas un peu vexante ? Peu importe. Je me lève et m’habille rapidement pour laisser la place à Minato.
Je n’arrive pas à me remettre de mes émotions, de ce que j’ai ressenti, mon corps porte encore les signes physique de notre rapprochement et ma tête repasse les images en boucle.
Lorsque j’arrive dans la salle commune, la plupart des ninjas sont dans leurs duvets et les autres chuchotent pour ne pas déranger ceux qui dorment. Trois ninjas sont installés dans un coin, ce sont eux qui montent la garde cette nuit alors je pourrai dormir sur mes deux oreilles.
Je repère Hanako, isolée au fond de la pièce en train de préparer son duvet pour la nuit.
Sans réfléchir, je prends le mien et me dirige vers elle. Alors que je pensais que je ne pourrais plus jamais m’approcher d’elle à cause de ma honte, c’est tout l’inverse. Je ne peux même pas envisager de m’installer dans un coin tout seul, j’ai besoin d’être près d’elle.
Nous échangeons un regard timide tandis que je m’installe à côté d’elle, et elle n’a pas l’air dérangée du tout par ma présence car elle arbore un petit sourire malgré ses joues écarlates. Une fois enveloppés dans nos sacs de couchages, nous nous tournons naturellement face à face, sur nos flancs.
- Pourquoi n’es-tu pas dans les forces spéciales ? demande-je avec curiosité. Avec un don comme le tien tu aurais un avantage certain.
- Je ne pense pas être une grande combattante malgré mon entrainement. Je me débrouille pas mal mais je n’atteins pas le niveau des meilleurs comme certain ici présent, répond-elle malicieusement.
Je ne réponds pas, je lui souris simplement, admirant son magnifique visage et elle poursuit :
- Au fond de moi j’ai toujours su que je voulais être médecin, soigner les autres. Je suis passée à temps plein à l’hôpital après avoir perdu mon équipe sur le champ de bataille, ajoute-t-elle les yeux chargés de tristesse.
Je suis bouleversé d’apprendre qu’elle a le même vécu que moi. Je ne sais quoi lui dire pour la réconforter, étant moi-même inconsolable de la mort de mes équipiers.
- J’ai perdu mon équipe au combat également, dis-je sobrement.
Je lis toute la compassion qu’elle m’envoie dans ses yeux et j’espère qu’elle voit la mienne au fond de mon regard. Il n’y a définitivement pas de malaise entre nous, nous sommes même plus proches qu’avant et ça me rend heureux.
Lorsque Minato passe la porte et nous lance un regard ravi en nous découvrant côte à côte, j’ai juste le temps d’apercevoir son sourire en coin avant de lever les yeux au ciel. J’ai l’impression d’avoir un chaperon.
*
Le deuxième soleil en territoire ennemi se lève à peine lorsque je me réveille. J’ai envie de prendre l’air, j’en ai marre d’être enfermé dans ce bâtiment ou plutôt cette grotte. Hanako m’a dit hier soir que je ne risquais rien pour le moment, que nos ennemis n’étaient pas encore hostiles. Je décide donc de passer par la fenêtre pour accéder à l’extérieur du bâtiment et je grimpe la paroi rocheuse pour aller me percher sur le toit qui s’avère être exposé aux premiers rayons de soleil. Je me réjouis d’avance d’un peu de lecture au calme après une nuit aussi douce que celle que je viens de passer. Nous n’avons pas plus parlé que ça, parce que nous étions exténués après notre nuit de la veille, mais je suis heureux du peu que nous nous sommes dit, qui change drôlement de ces semaines à la suivre à distance sans interaction.
Une fois parvenu en haut du bâtiment, je m’allonge sur le toit pour lire en attendant que mes camarades se réveillent.
Au bout d’une petite heure, je perçois des voix indistinctes que je ne reconnais pas qui s’échappent d’une fenêtre en contre-bas. Mon caractère d’espion prend le dessus et je décide de me rapprocher à pas de velours. Je me perche sur le rebord du toit, juste au-dessus de la fenêtre ouverte et je comprends rapidement que j’intercepte une conversation entre les dirigeants du pays des ronces.
- Nous attendrons Akuma. Nous allons écouter ce que ces ninjas ont à nous proposer, je ne veux pas faire de bain de sang si je peux l’éviter.
- Je comprends Makoto, c’est très noble, on dirait que tu finis par te prendre au jeu d’être le kage… Nous avons pourtant créé ce pays ensemble, répond Akuma d’une voix presque menaçante.
- Je n’ai jamais aimé tes manières de faire, tranche Makoto d’une voix ferme.
- Et c’est pourtant grâce à celles-ci que nous en sommes là ! N’oublie pas notre accord, c’est toi le Kage pour tout ce qui ne concerne pas la guerre, ça c’est mon domaine en tant que chef de nos forces armées. Et on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Ces ninjas du pays du feu nous ouvrent à présent beaucoup de possibilités…, continue Akuma.
- Je ne veux pas faire partie de tes affreux complots. Ce n’est qu’une jeune fille enfin ! s’offusque Makoto.
- Non tu te trompes, ce n’est pas seulement une gamine, c’est la clé du pouvoir j’en suis convaincu. Il nous la faut.
- Ça suffit, je ne veux plus entendre un mot Akuma ! Notre accord te donne peut-être du pouvoir mais il ne me force en aucune façon à t’écouter m’exposer tes funestes plans !
Les deux hommes quittent la pièce et alors que leurs pas s’éloignent dans les profondeurs du bâtiment, tout redevient silencieux. Leur conversation ne présage rien de bon, quel est donc ce drôle de pays... Ils avaient l’air de bien se connaître. Visiblement ils sont passés par des étapes compliquées pour en arriver où ils en sont. Et cette histoire de jeune fille ?
Ils parlaient forcément d’Hanako, elle est la seule femme que j’ai pu voir ici jusqu’à présent et elle fait partie des six personnes présentes dans la pièce où se tiennent leurs négociations. Si elle peut capter les grandes idées de leurs esprits, comment a-t-elle pu rater cette information la concernant ? Et comment ces deux hommes se sont-ils aperçus de ses capacités ? J’envisage soudain très sérieusement de rentrer dans ce bâtiment et de les tuer un à un.
Je me concentre. Ils ne sont pas si nombreux, peut-être une petite trentaine, ils n’ont pas l’air aussi bien entraînés qu’on pourrait le croire. Je sais que je pourrais les exterminer alors qu’ils ne s’y attendent pas, l’infiltration en territoire ennemi est presque la routine pour moi. Ils seraient tous mort avant même de comprendre que quelqu’un essaie de les tuer… Mais ce sont les répercussions qui m’inquiètent, une telle boucherie serait un acte de guerre et je ne peux pas plonger mon pays dans une guerre ouverte, sans même parler de la profonde déception que je provoquerais en Minato senseï, je ne suis pas inconscient du fait qu’il essaie de m’éloigner de ma face sombre.
Mais je dois la protéger, je lui ai dit qu’il ne lui arriverait rien, deux fois. Je repense à son adorable visage rougissant à quelques centimètres du mien hier soir et sans m’en rendre compte, j’ai déjà glissé dans la pièce, silencieux comme la mort, mon sharingan découvert et le goût du sang dans la bouche.
J’avance à pas feutrés dans le grand bureau froid où je me trouve. Cet endroit est aussi lugubre que l’âme de ses occupants. Tout est en pierre noire et le peu de mobilier en bois sombre, pas un rayon de lumière n’a la possibilité de se réfracter ici. J’entends deux gardes au loin, au fond du couloir où je me glisse discrètement. Je les aperçois alors, dos à moi en train de rire bêtement d’une blague obscène. J’approche comme un courant d’air, seul le souffle provoqué par mon corps trahit ma présence, je me tiens juste derrière eux, tapis dans l’ombre, prêt à frapper lorsque je reviens à moi.
Je n’ai pas reçu d’ordre. Telle n’est pas ma mission, c’est simplement un acte impulsif, dangereux et profondément égoïste. Je me relève brusquement. Le temps que les gardes se retournent après m’avoir entendu me redresser, je suis déjà loin.