L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]

Chapitre 16 : Après la bataille

4894 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/10/2024 11:54

Chapitre 16 : Après la bataille


Je me réveille en bien meilleure forme cette fois, dans un lit d’hôpital de Konoha. J’aperçois rapidement Hanako roulée en boule dans un fauteuil sur ma droite et je réalise qu’elle est bien vivante et que nous avons gagné. Elle est si menue qu’elle n’a pas l’air mal installée dans ce grand fauteuil pour dormir. Il doit être très tôt vu la luminosité extérieure, aurais-je dormi depuis hier matin ? Je tente d’attraper le verre d’eau sur ma table de chevet le plus discrètement possible, mais elle ouvre les yeux et bondit sur ses pieds lorsqu’elle me voit réveillé :

-         Comment tu te sens ? demande-t-elle en me tendant le verre d’eau et en s’asseyant au bout de mon lit.

-         Ça va curieusement bien, j’ai dormi combien de temps ?

-         Plusieurs jours.

J’accuse le coup. C’est donc pour ça que je suis en forme.

-         Pourquoi n’étais-tu pas avec Minato ? Comment va-t-il ? Et les autres ? demande-je en me redressant de plus en plus dans mon lit.

-         Déjà calme toi et après je t’expliquerai, répond-elle en se levant.

Elle réhausse mon oreiller puis me recouche de force d’un coup sec avant de vérifier mes constantes avec attention, qu’elle note machinalement sur un grand bloc note. Je soupire :

-         C’est vrai que tu travailles ici…

J’avais espoir qu’elle soit venue exclusivement attendre mon réveil.

-         Une médecin rien que pour toi, beaucoup en seraient ravis, réplique-t-elle.

-         Je suis ravi. Je soupire parce que tu ne t’occupes pas que de moi.

Elle me tire la langue et remet de l’eau dans mes fleurs.

-         Qui donc a bien pu m’emmener des fleurs ? râle-je pour changer de sujet.

-         C’est moi, dit-elle d’une voix cassante.

Elle sort de la pièce, vexée, et je regarde le bouquet de roses rouges. Maintenant que je sais qu’elles viennent d’Hanako, je les trouve jolies. Elle revient avec son petit air hautain quelques minutes plus tard sans un mot et s’affaire avec des herbes médicinales qu’elle mélange dans un petit bol. Je la regarde, amusé, j’aime bien son petit caractère…

 Ma carafe d’eau étant maintenant vide, j’ai bien envie de l’embêter un peu :

-         Puis-je avoir de l’eau s’il te plait ? demande-je.

Elle me lance un petit regard noir et sort de la pièce. Quelques minutes après, je me retiens de rire lorsqu’une médecin que je ne connais pas me dépose une carafe.

L’attente me paraît longue avant son retour, il n’y a pas grand-chose à faire dans un hôpital et je n’ai pas de livre avec moi. Elle finit par revenir, objectivement peu de temps après malgré mon impression, et continue sa petite mixture. Lorsqu’elle vient déposer le petit bol sur ma table de chevet, je m’enhardis et lui pince gentiment la hanche. Elle a un petit rire en se trémoussant pour m’échapper, puis elle s’assoit au bout de mon lit en pointant du doigt le bol :

-         Ça ne va pas te plaire, me prévient-elle.

-         Qu’est-ce que c’est ?

-         Un remède, il va falloir que tu l’ingères, certaines de leurs lames étaient trempées dans du poison, mais je te préviens le goût est ignoble.

Je grimace et m’empare du bol, l’allure de la mixture n’est déjà pas très rassurante mais je l’avale rapidement sans broncher. 

-         Mais quel grand garçon…, se moque-t-elle gentiment.

J’adore quand elle est d’humeur taquine, mais pour l’heure j’ai besoin de savoir ce qu’il s’est passé :

-         Pourquoi n’es-tu pas allée à Suna ? demande-je.

Elle baisse la tête sur ses doigts qu’elle emmêle nerveusement les uns avec les autres :

-         Quand nous nous sommes…Enfin quand tu m’as dit au revoir, rougit-elle. J’ai tout de suite eu des doutes, ça ne te ressemble tellement pas de me sauter dessus comme ça… Et tu avais l’air tellement…

Je baisse le regard en rougissant moi aussi, je n’ai pas vraiment eu le temps de réfléchir à notre baiser avec les évènements récents. J’étais à ce moment persuadé d’être bientôt mort et j’ai donc agi impulsivement sans me préoccuper des conséquences mes actes. Maintenant qu’elle le souligne, je n’en reviens pas de lui avoir sauté dessus sans crier gare pour l’embrasser, quel irrespect, ce n’est pas comme ça qu’on traite les femmes.

-         Je… je suis désolé, j’étais perturbé, je pensais que j’allais mourir, je n’ai pas réfléchi... je n’aurais pas dû…, bafouille-je.

-         Oh… Je comprends.

Son regard se voile de tristesse et je n’arrive pas à comprendre pourquoi, je viens pourtant de m’excuser pour mon comportement… mais je suis sans doute trop habitué à ce qu’elle me pardonne toujours tout si facilement. Il faut que j’assume.

Elle se râcle la gorge en se levant de mon lit et retourne s’assoir dans le fauteuil, l’air distante :

-         En tout cas, j’ai senti que quelque chose clochait et que Minato senseï avait l’air beaucoup trop inquiet et préoccupé, mais il s’obstinait à me dire que tout allait bien. J’ai donc décidé de vérifier par moi-même et lorsque j’ai capté son esprit, je n’y ai vu que ton visage et une angoisse profonde et lancinante, une inquiétude au-delà de tout… J’ai compris tout de suite que ta vie était en danger. J’ai voulu faire demi-tour immédiatement mais il ne voulait pas alors… J’ai un peu honte, mais je me suis servie de ma confusion sur Minato senseï et je suis partie à ta recherche. J’ai fini par retrouver ta trace et je l’ai remontée. La suite tu la connais.

Je suis touché d’apprendre la force des sentiments de Minato à mon égard, il est comme un deuxième père pour moi. On toque alors à ma porte et Minato lui-même passe la tête dans l’ouverture.

-         Quand on parle du loup…, dit-elle.

-         Je suis ravi que tu sois réveillé Kakashi, dit-il en entrant.

-         Moi aussi, réponds-je.

-         Hanako est-il possible que je discute en tête à tête avec Kakashi ? demande-t-il.

-         Oh ! Bien sûr maitre Hokage ! s’exclame-t-elle en se levant rapidement. Je vais aller voir si on a besoin de moi quelque part.

Je la regarde filer dans les couloirs sans un regard dans ma direction, puis j’interroge mon instructeur du regard.

-          Tu sais Kakashi… je ne sais pas comment te dire à quel point je suis soulagé que tu ailles bien. Tu es mon bras droit, vraiment, je ne sais pas comment je m’en serais sorti sans toi. Quand je suis parti et que j’imaginais que je ne te verrais peut-être plus jamais je … J’aurais dû prendre ta place puisque je n’ai même pas été capable de mettre Hanako en sécurité, un peu plus et je te perdais sans même pouvoir la sauver, je suis profondément désolé …

-         Ne vous en faites pas senseï, j’étais totalement en accord avec votre décision, c’était la meilleure chose à faire.

-         Je ne sais pas comment j’aurais surmonté le fait de te perdre toi aussi, murmure-t-il.

L’image de Rin et d’Obito s’impose et ma gorge se noue :

-         J’étais en paix senseï, j’allais les rejoindre…, articule-je.

-         Si tu pouvais juste rester encore un petit peu avec moi, ça m’arrangerait, ajoute-t-il avec un petit rire forcé pour alléger l’ambiance. 

Je crois que nous n’avons jamais eu une discussion aussi niaise depuis que nous nous connaissons. C’est très étrange et ça ne nous met à l’aise ni l’un, ni l’autre. Je décide de changer de sujet car un détail me travaille :

-         Comment Sakura a-t-elle pu arriver si vite sur le champ de bataille ?

-         Hé bien, quand je suis revenu à moi après le petit tour d’Hanako, deux options s’offraient à moi : la rattraper ou aller chercher de l’aide. Je savais pertinemment que si je l’avais rattrapé elle n’aurait jamais voulu venir avec moi, c’était complétement stérile, en revanche nous n’étions pas loin d’un avant-poste.

Or j’avais pris soin de doubler les patrouilles dans les avant-postes avant de partir, j’ai donc foncé chercher de l’aide là-bas, où je suis tombé sur l’équipe de Naruto qui patrouillait après l’assaut sur Konoha. Nous étions bien plus près de vous que les renforts du village en route, et nous vous avons donc rejoint rapidement. Quand nous sommes arrivés… On a tous cru que tu étais mort, plus rien n’émanait de ton corps et Hanako qui pleurait sur toi…  Ce n’était pas croyable, ils arrivaient sans cesse par dizaines, je n’avais pas compris à quel point ils étaient nombreux.

-         Comment avez-vous su ? Qu’ils arrivaient tous sur nous ce soir-là et pas sur Konoha ? demande-je.

-         L’intuition Kakashi… Simplement mon intuition. Je ne pouvais pas m’empêcher de trouver tout ça trop facile. Le fait que nous ayons eu le temps d’évacuer tranquillement Konoha et nous préparer sans qu’ils n’attaquent. Comme s’ils attendaient patiemment que nous ayons fini. Déjà à ce moment-là, je me doutais fortement de la suite c’est pour cela que je suis venu avec vous, pour pouvoir être là où j’estimais que serait la vraie bataille. Et lorsque l’attaque contre Konoha a débuté, à peine quelques heures après notre arrivée en lieu sûr, j’étais convaincu que ce n’était qu’une diversion. J’étais sûr qu’ils avaient compris que nous la sortirions du village. Ils devaient avoir placé des espions tout autour de notre village il y a un moment déjà. Tout cela était bien plus prémédité que nous ne le pensions et je suis à présent convaincu que c’est Orochimaru qui a organisé tout ça, il est tellement intelligent... Il n’a plus beaucoup d’effectifs à présent, nous les avons exterminés, je pense qu’il risque de se tourner vers des moyens plus détournés pour mettre la main sur elle. Il va falloir se méfier de tout le monde et la laisser sous protection tant que nous n’arriverons pas à tuer Orochimaru.

-         Comment pensez-vous qu’il va s’y prendre ? demande-je.  

-         Pas par la force, j’imagine qu’il tentera de l’approcher par des moyens subtils, au sein du village en se faisant passer pour un ami, ou lors de l’une de ses cueillettes dans les bois, peut-être même en se faisant passer pour un homme blessé… Je n’en sais rien. Je pense envoyer le plus discrètement possible Hanako quelques temps au pays de la foudre, sous protection, pour éviter toute tentative d’Orochimaru. Le temps qu’il comprenne qu’elle n’est pas dans le village, nous aurons peut-être trouvé des pistes pour le débusquer.

Je digère la quantité d’informations qu’il vient de me donner avant de demander :

-         Quand doit-elle partir pour le pays de la foudre ?

-         Bientôt, sous quelques jours je suppose, il faut que je m’entretienne avec le Raikage à ce sujet, répond-il.

-         Qui l’accompagne ?

Le visage de Minato change alors radicalement, et il se met à marcher nerveusement dans la petite pièce :

-         Justement à ce propos… il se pourrait que j’aie commis une erreur. J’étais si heureux que tu t’ouvres enfin un peu, que j’ai plus ou moins laissé entendre la nature de votre relation au conseil… ça ne leur a pas plu. Ils doutent que tu sois le mieux placé pour assumer cette mission car tu y es trop impliqué…

Je sens une colère froide monter en moi. Pourquoi faut-il toujours que les uns se mêlent des affaires des autres ?

-         La nature de notre relation ? répète-je froidement.

-         Oui je …, commence-t-il avec hésitation.

-         Et comment avez-vous pu leur laisser entendre une nature de relation dont je n’ai moi-même, premier impliqué, pas connaissance ? dis-je entre mes dents en tâchant de toutes mes forces de rester respectueux.

Il ne me regarde pas dans les yeux avant de reprendre :

-         Puisque tu étais inconscient, j’ai pris Rinko avec moi pendant le conseil. Il a tout de suite émis son désaccord avec moi, il leur a dit qu’il n’avait rien vu de plus entre vous qu’une très bonne cohésion, et que ça pourrait s’avérer précieux pour une telle mission ; ce qui a semé le doute. J’ai pour directive d’éclaircir la situation avec toi en ce moment même, m’explique-t-il.

Une lueur d’espoir m’envahit ainsi qu’une bouffée de gratitude pour Rinko. Décidemment ce type…

-         Maitre Hokage, je ne sais pas ce que vous vous imaginez mais ce n’est sans doute pas ce que vous pensez… nous ne sommes pas…, commence-je.

-         Ensemble ? finit-il à ma place.

-         Non.

Il réfléchit en regardant dehors, comme il le fait souvent :

-         Vous êtes-vous déjà rapprochés romantiquement ?

-         C’est-à-dire ? bafouille-je.

Je garde la tête baissé, jouant à l’imbécile, mais je n’envisage ni de la laisser partir sans moi, ni de mentir à mon senseï.

-          Vous êtes-vous déjà embrassés Kakashi ? précise-t-il.

Je ne peux pas lui mentir. Je ne peux pas non plus lui répondre et me faire évincer de cette mission. Je reste silencieux, avouant ainsi ma culpabilité mais il reprend :

-         Parce que je tiens à toi, je vais reformuler ma question Kakashi, quelqu’un vous a-t-il déjà vu vous embrasser ?

-         Non, réponds-je rapidement.

Il prend le temps de méditer ma réponse puis se tourne à nouveau vers moi :

-         Il ne faudra pas que ça recommence Kakashi, tu me comprends bien ? Si je mets mon honneur en jeu en leur assurant que je me suis trompé, il n’est pas une seconde envisageable que j’apprenne que vous vous amusez à jouer les jolis cœur. Alors prends le temps de réfléchir à ce que tu veux, ou bien tu la laisses partir et tu la retrouves où vous en êtes restés lorsqu’elle revient, ou bien tu enterres ce rapprochement et tu te concentres sur ta mission.  

-         C’est tout réfléchi. Ça n’arrivera plus, réponds-je avec aplomb.

-         Je te fais confiance.

Il part en direction de la porte et j’ajoute avant qu’il ne sorte :

-         Merci senseï.

Il me sourit et me lance un regard entendu.

*

Je n’ai pas revu Hanako dans ma chambre avant ma sortie de l’hôpital le lendemain matin. J’ai ordre de me reposer pendant encore quelques jours avant de reprendre toute activité physique, ce que je trouve ridicule car je me sens parfaitement bien, mais on ne discute pas les ordres. Le premier jour est d’un ennui mortel tandis que je reprends mes vieilles habitudes de solitaire.

Le lendemain, je passe mon après-midi avec Gaï et son équipe de genin que je regarde s’entraîner, et le soir venu, je traîne dans le centre du village pour m’occuper quand je l’aperçois assise chez Ichiraku. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine et je l’observe depuis l’autre côté de la rue, dans le noir. Elle est avec sa collègue Jun et quelques autres ninjas dont cet insupportable Shin. Elle est si belle que mon cœur se serre quand je la vois rire aux éclats. Je vais devenir dingue si je ne lui parle pas rapidement. Pour l’instant je suis toujours caché dans le noir au pied du bâtiment d’en face, mais si quelqu’un m’apercevait l’observer ainsi ? Je ne veux pas attirer de problème à Minato.

Juste histoire de pouvoir au moins l’apercevoir quand elle s’en ira, je m’installe un peu plus loin dans la rue, sur le bord d’un toit où claire un lampion, me permettant de lire.

Il est tard lorsqu’ils sortent d’Ichiraku. Shin propose de la raccompagner, ce qu’elle accepte, et ils remontent la rue dans ma direction.

Ils discutent de futilités et je me rappelle qu’ils sont amis depuis longtemps pour m’empêcher de lui sauter dessus. Alors qu’ils s’apprêtent à passer devant moi, elle lève les yeux sur mon toit comme si elle sentait ma présence et m’aperçoit.

Elle me regarde avec une neutralité qui m’effraie, elle ne dit rien, ne m’adresse aucun geste, elle continue simplement sa route en me regardant. Shin suit son regard et m’observe sans me saluer à son tour, me laissant complétement stupéfait.

 Je les suis jusqu’à chez elle puis les observe discuter en bas de ses escaliers extérieurs un petit moment avant qu’il ne parte enfin et qu’Hanako monte en direction de sa porte d’entrée.

J’attends que Shin soit hors de portée et je saute souplement sur la terrasse, caché par la pénombre d’encre du cerisier. Je produis volontairement un petit bruit en atterrissant, et elle s’immobilise à quelques pas de sa porte. Elle ne prend même pas la peine de se retourner lorsqu’elle demande froidement :

-         Qu’est-ce que tu fais là ?

Je ne réponds pas, et elle se retourne face à moi, les bras croisés sur sa poitrine :

-         Ça devient pénible cette impression d’être suivie par une ombre, siffle-t-elle sur le même ton.

Elle s’approche de moi, les bras toujours serrés autour d’elle et le ton acide :

-         La dernière fois que je t’ai croisé c’était un œil qu’il te manquait, pas une langue.

D’accord, elle doit vraiment être en colère après moi pour me sortir un truc pareil et il est sans doute temps que je m’en aille :

-         Je voulais juste te voir un petit coup… Je vais partir, réponds-je doucement en fronçant les sourcils.

-         C’est ça, bon vent ! A la prochaine ! Sans doute dans un arbre à m’épier ou pourquoi pas encore une fois sur ma terrasse en pleine nuit, ça devient une habitude ! réplique-t-elle méchamment.

Malgré sa colère, sa voix s’enroue lorsque les larmes lui montent aux yeux et je m’inquiète un peu plus :

-         Mais qu’est-ce que tu as ? Laisse-moi t’aider… ? demande-je en ramassant du bout du doigt une larme qui roule sur sa joue.

-         Toi tu veux m’aider ? réplique-t-elle d’un ton ironique.

-         Bien sûr, pourquoi ne le voudrais-je pas … ? réponds-je, toujours perdu.

Elle se tourne à demi et observe les rues éclairées en contrebas de sa terrasse suspendue, l’air de réfléchir.

Je saisis doucement sa main et elle me regarde caresser ses doigts avec une incompréhension totale avant de retirer sa main sèchement. C’est comme une flèche tirée en plein dans mon cœur.

-         Pourquoi tu fais ça ?! dit-elle d’un ton plein de reproches.

-         Quoi donc ?

-         Me donner des choses pour me les reprendre plus tard !  

-         Hanako, je n’ai pas la moindre idée de ce que tu racontes.

Elle pince les lèvres et reste froide, elle ne veut pas de mon contact ni de ma présence. Je comprends que la situation est bien plus grave que je ne le pensais, elle en a vraiment après moi et je ne sais pas pourquoi.

-         Je vais rentrer chez moi maintenant et je te déconseille de m’en empêcher, déclare-t-elle.

Elle tourne les talons mais je l’attrape automatiquement par le bras pour la retenir et elle se retourne vivement, s’avançant brutalement vers moi, me faisant faire un pas en arrière :

-         Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans je te déconseille de m’en empêcher Kakashi ?! crie-t-elle.

Elle me pousse alors de ses petites mains et continue, accusatrice :

-         J’en ai marre de toi et de tes sautes d’humeurs ! Ça me fait du mal ! Tu te jettes sur moi pour m’embrasser puis tu me dis que tu regrettes de l’avoir fait, tu ne me donnes plus de nouvelles pendant des jours mais soudain, je te trouve au milieu de la nuit sur ma terrasse pour me prendre la main, je n’y comprends plus rien Kakashi !

-         Mais enfin, je ne regrette rien ! Je me suis simplement excusé de t’avoir sauté dessus sans te prévenir ! me défends-je.

Un énorme blanc s’installe entre nous. Elle plisse les yeux comme pour décider si je dis la vérité :

-         Tu te moques de moi là Kakashi ?

-         Mais non, affirme-je.

Elle place ses mains de chaque côté de son front et ferme les yeux quelques instants l’air exaspérée :

-         Soyons bien clairs, tu es en train de me dire qu’à l’hôpital, tu as tenté de m’expliquer que tu n’aurais pas dû m’embrasser sans ma « permission » ? C’est tout ?

-         Bien sûr, confirme-je.

Elle se met à rire doucement, les yeux toujours fermés et fait un petit tour sur sa terrasse avant de revenir se planter devant moi, l’air beaucoup plus détendue :

-         Pourquoi n’es-tu pas venu me voir avant ? demande-t-elle.

-         L’Hokage m’a demandé de ne plus t’approcher, je venais te prévenir.

Elle rit encore et je sens sa colère fondre comme neige au soleil, je ne comprends pas son revirement de comportement mais je suis tellement heureux que je lui tends une main hésitante. Elle la regarde en souriant mais préfère venir directement se planter devant moi pour s’accrocher à ma nuque et je passe automatiquement mes bras dans son dos pour la câliner.

-         Tu ne pouvais pas juste être un poil meilleur en communication ? murmure-t-elle avec un sourire aux lèvres.

Comme d’habitude quand elle est si près, je suis subjugué par sa beauté. Je m’attarde sur ses lèvres, que j’ai encore envie d’embrasser. Mes souvenirs envahissent mon esprit et remuent le creux de mon ventre.

-         Qu’est-ce que tu as cru ? souffle-je pour me distraire.

Elle rougit :

-         J’ai cru que tu regrettais de m’avoir embrassé, que tu ne l’avais fait que parce que tu pensais que tu allais mourir… et après ça tu as disparu alors je me suis dit que tu ne voulais plus me voir, avoue-t-elle.

-         Mais pourquoi as-tu pensé une chose pareille ? m’étonne-je.

-         Kakashi, n’importe qui aurait pensé la même chose que moi, crois-moi sur parole. C’est quoi cette histoire avec l’Hokage ?

Je la relâche doucement et lui explique la situation. Depuis qu’elle est au courant, elle est beaucoup plus alerte et lance sans cesse des petits regards autour de nous. Avant de partir, j’embrasse rapidement sa main à travers mon masque et je rentre chez moi.

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