L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]

Chapitre 17 : Retour à Kumo

5889 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/10/2024 20:53

Chapitre 17 : Retour à Kumo

 

Le lendemain, en début d’après-midi, je décide de me rendre sur le terrain d’entrainement afin de voir Rinko, Hinari et Asa. Lorsque j’arrive, ils m’accueillent tous les trois chaleureusement et me proposent de me joindre à eux, ce que je refuse selon mon protocole de guérison. Tandis qu’ils s’entraînent au lancer de shuriken, Rinko vient s’assoir près de moi :

-         Ravi de te savoir en vie commandant, dit-il.

-         C’est en grande partie grâce à vous, sans votre aide je serais mort dès le début...

-         Allez, arrête commandant, n’en fais pas des caisses comme d’habitude ! Faut toujours que tu t’épandes en sentiments c’est fatiguant ! plaisante-t-il.

Je souris tandis qu’il éclate de rire en me tapant dans le dos. Lorsqu’il se calme, il reprend d’un ton plus sérieux :

-         Nous avons été sélectionnés avec deux forces spéciales pour la mission à Kumo, un bon combattant, une ninja médecin, et un Yamanaka… Le top pour surveiller Hanako dans un autre pays. Aux dernières nouvelles, il ne manquait plus qu’un commandant pour coordonner tout ça, j’espère sincèrement qu’ils te choisiront.

-         Moi aussi, soupire-je.

 Je repense à son intervention devant le conseil :

-         Merci, lui dis-je simplement.

-         Je ne vois pas de quoi tu parles, répond-il en souriant d’un air conspirateur.

-         J’apprécie vraiment, tu n’étais pas obligé, ajoute-je.  

-         Je sais bien, dit-il.

À leur demande, je finis par accepter de les entraîner au lancer de shuriken. Je n’ai pas grand-chose à leur apporter mais je dispense mes conseils au fur et à mesure depuis le bord du terrain. Ce n’est qu’au coucher du soleil que les garçons lèvent le camp en direction du village tandis qu’Hinari me rejoint :

-         Comment vous sentez-vous ? demande-t-elle.

-         En pleine forme, je te remercie.

-         Je suis si heureuse que vous soyez parmi nous, j’espère qu’on vous attribuera à l’une de nos futures missions…

Elle passe ses longs cheveux noirs derrière une épaule en rougissant. Je ne sais pas quoi répondre alors je garde le silence et nous nous asseyons dans l’herbe pour observer les reflets rougeoyants du soleil couchant.

-         Merci pour vos conseils cet après-midi, ajoute-t-elle.  

-         Il n’y a pas de quoi.

Elle me sourit et reste silencieuse un moment avec moi, je ne comprends pas pourquoi elle aime ma compagnie… elle passe son temps à attendre lorsqu’elle vient me voir… C’est aberrant.

Elle finit par partir en me saluant amicalement et je la regarde s’éloigner en me demandant comment vais-je bien pouvoir occuper ma soirée lorsque deux petites mains se posent sur mes yeux par derrière :

-         J’ai bien cru qu’elle n’allait jamais partir ! pouffe-t-elle.  

Je souris en entendant sa voix, et elle passe les bras autour de mon cou en s’appuyant sur mon dos, collant sa joue à la mienne. Tout mon corps s’éveille mais il ne faut pas :

-         Hanako…, la réprimande-je doucement. Quelqu’un pourrait nous voir.

-         Oh allez Kakashi ! Il n’y a jamais personne ici le soir, déjà que ce n’est franchement pas agité la journée… et puis tu as ton sharingan, tu verras bien si quelqu’un arrive, réplique-t-elle.

-         Ça me parait risqué, souligne-je en enlevant mon bandeau d’un coup de main rapide pour scruter les alentours.

-         C’est magnifique, dit-elle en observant le coucher de soleil.

Elle m’ignore et elle ignore surtout les risques. Je l’observe, son visage inondé par les rayons lumineux rouges-orangés, on dirait un ange…

-         C’est toi qui es magnifique, réponds-je, soudain inspiré.

Elle me sourit de toutes ses dents en rougissant légèrement :

-         Charmeur ! Mais que t’arrive-t-il ? me taquine-t-elle en s’asseyant dans l’herbe haute près de moi.

Nous rions ensemble, sa compagnie m’avait terriblement manqué, il n’y a qu’elle pour me rendre aussi heureux.

-         Qu’est-ce qu’elle te voulait Hinari ? s’enquiert-elle soudain.

-         Me demander comment j’allais.

-         C’est tout ? demande-t-elle en se plaçant entre mes jambes, plissant les yeux avec suspicion.

Je ris doucement :

-         Tenteriez-vous de m’accaparer Mademoiselle Toba ? Je ne suis qu’un ninja chargé de votre protection…

-         Ça se pourrait bien Monsieur Hatake, répond-elle d’une voix mutine en glissant ses bras derrière ma nuque.

-         Hanako…

Je lance un coup d’œil inquiet aux alentours et elle approche son visage :

-         Puisque je te dis qu’il n’y a personne ici…, dit-elle en embrassant ma joue les yeux brillants.

-         Quand même…, insiste-je.

-         Il…n’y a… personne, glisse-t-elle en semant des baisers le long de ma mâchoire.

Je sens mon côté responsable s’éteindre tandis que mon instinct plus primaire prend la place. Chaque fois que ses lèvres touchent ma mâchoire, je sens mon désir augmenter, plus elle remonte vers le creux de mon oreille, plus mes yeux se ferment et plus mon esprit s’engourdit tandis que je frissonne doucement.

 Elle s’allonge doucement sur moi, me couchant dans l’herbe et je passe un bras dans son dos tandis que ma main libre glisse ses cheveux derrière une oreille pour dégager son magnifique visage.

Le coucher de soleil dans son dos déverse sur elle ses rivières orangées, lui donnant encore l’allure d’un ange et je me perds dans ses beaux yeux profonds, je me nourris de ces contacts entre nous comme si elle me faisait vivre pour la première fois. Elle approche ses lèvres des miennes, les suspendant à quelques millimètres au-dessus et la tension entre nous s’électrise tandis que mon cœur s’emballe.  Elle ne peut pas être réelle…

-         Je suis peut-être bien mort sur ce champ de bataille finalement…, murmure-je.

-         Je t’assure que non, répond-elle en faisant tomber mon masque dans mon cou avant de glisser ses lèvres contre les miennes.

Si notre premier baiser était fiévreux, dur et précipité. Ce deuxième est d’une douceur infinie et nous prenons le temps de nous découvrir correctement, le temps à nos lèvres de se caresser avec douceur. Elle pose ses mains de chaque côté de ma mâchoire pour m’agripper plus près d’elle au moment où je remonte une main sur sa nuque pour faire la même chose. Nous approfondissons notre baiser, nous chatouillant de nos souffles qui s’affolent et je frémis lorsque sa langue trouve la mienne.

Le temps passe mais j’ai pourtant l’impression qu’il s’est arrêté, que plus rien n’existe autour de nous. Je la renverse doucement dans l’herbe sans rompre notre baiser, pour passer au-dessus d’elle, me mettant à la caresser de ma main qui n’agrippe pas sa nuque.

Chaque seconde qui passe est une divine découverte de son corps, de sa douceur et de sa sensualité. Lorsque je caresse son bras accroché à ma nuque, je sens sous mes doigts la chair de poule qui affole sa peau, éveillant immédiatement mes instincts les plus primitifs.

J’approfondis encore notre baiser en la caressant religieusement, sa joue, son épaule, sa taille, ses hanches… Je me perds complétement dans sa volupté et elle me met le coup de grâce lorsqu’elle tire sur mes lèvres doucement de ses dents. C’est comme si elle me donnait l’autorisation d’être plus entreprenant et je me glisse dans son cou pour l’embrasser avec gourmandise, resserrant mes doigts sur sa nuque et attrapant sa cuisse de mon autre main.

Elle frissonne des pieds à la tête, fermant les yeux et crispant les sourcils, essayant de maitriser son souffle par ses lèvres entrouvertes tandis qu’elle tire un peu plus sur ma nuque pour m’encourage à poursuivre.

-         Kakashi…, murmure-t-elle dans un souffle.

Je n’ai pas besoin qu’elle en dise plus, je suis dans le même état qu’elle, j’en veux plus.

Je glisse ma main libre jusqu’à sa taille, où je dénoue doucement les attaches de sa jupe, fines lanières noires qui s’enroulent autour de sa taille de la plus belle des manière, soulignant sa finesse, et emprisonnant surtout son chemisier léger blanc que j’ai hâte de libérer. Je mordille sa gorge, excité par cette perspective et elle gémit doucement en réponse.

Dès que je libère son chemisier de l’emprise de sa jupe serrée, je glisse une main dessous pour toucher sa peau nue, déclenchant des salves ahurissantes de frissons sur tout son corps sans interruption. Je découvre enfin véritablement sa taille, ses côtes, son ventre doux que je caresse doucement, n’osant pas monter plus haut sur son corps tant qu’elle ne me l’aura pas clairement autorisé mais ce que j’ai actuellement sous mes doigts suffit amplement à me faire tourner la tête et ma tension atteint des sommets chaotiques.

Je passe le meilleur moment de ma vie, mon cœur galope dans ma poitrine sous l’allégresse de partager un moment aussi parfait avec la femme que j’aime. Il n’y a rien de plus beau, je ne veux jamais la perdre, jamais être séparé d’elle, jamais qu’elle s’éloigne de moi…

Cette dernière pensée connecte enfin deux fils dans ma tête et je me détache d’elle subitement, réalisant que nous nous embrassons depuis un sacré bout de temps en plein milieu du champ d’entrainement puisque le soleil s’est couché et que la pénombre s’installe.

-         On ne doit pas…, bafouille-je.

Et si Minato senseï apprenait notre étreinte ?! Je sens déjà la honte et le déshonneur que ça me procurerait et je m’en veux immédiatement de ne pas avoir tenu ma promesse plus de trois jours, alors je me redresse pour m’assoir à côté d’Hanako, lui sortant mes yeux les plus contrits.

Elle est toujours allongée par terre, les yeux plissés pour me regarder d’un sale air, visiblement très frustrée par ma dérobade.

-         Je… J’ai promis à Minato…, me défends-je comme je peux face à son air renfrogné.

-         Oui, oui…, râle-t-elle en se relevant avec mauvaise humeur.

Elle remet son chemisier blanc dans sa jupe et en resserre les lanières autour de sa fine taille, les nouant d’un geste brusque avant de partir dans les bois sans un mot, de sa petite démarche agacée.

Je lui emboite rapidement le pas, penaud, mais absolument charmé. J’adore quand elle est comme ça, j’adore quand elle est de mauvais poil, c’est grave. J’aime toutes les facettes de sa personnalité de toute façon, toute la palette d’émotion qui animent son visage me subjugue et son sale caractère m’amuse franchement.

Alors que nous marchons côte à côte dans le silence, je décide de l’embêter :

-         Arrête avec ton sale caractère.

Elle me lance un regard hautain et ne répond même pas, ce qui me fait automatiquement sourire comme un idiot. Ça attire son attention, puisque je n’ai pas remis mon masque, et ses yeux s’adoucissent immédiatement :

-         C’est rare qu’on voie ton beau sourire, pourquoi portes-tu un masque ? demande-t-elle.

-         J’ai les sens plus développés que la moyenne, mon masque m’aide à réduire l’intensité des signaux olfactifs que je reçois en continu. Sans lui, je suis vite saturé d’informations…

Nous sommes à présent à la limite du village et elle s’arrête :

-         Je vois… c’est donc ça ton petit côté animal…, me taquine-t-elle.

Elle me lance un regard en coin suggestif et je rougis en pensant à mes petites morsures sur sa peau, me demandant si elle apprécie vraiment ou si je devrais me contenir un peu mieux. J’attrape sa main et je la tire doucement dans mes bras, posant mon front contre le sien :

-         Ça n’a pas l’air de te déplaire… ? demande-je timidement pour en avoir le cœur net.

-         J’adore ça même, murmure-t-elle, séductrice, en fondant sur mes lèvres.

J’attrape sa tête pour caresser sa joue de mon pouce, profitant de ces derniers instants de bonheur brut, et après un ultime petit baiser chaste, nous partons chacun de notre côté.

*

Je me réveille plus heureux que jamais, mes précieux souvenirs plein la tête et je décide de me rendre au bureau du quatrième du nom pour obtenir des réponses. Lorsque j’entre, je ne peux m’empêcher de me sentir coupable pour mon écart de comportement de la veille, mais Minato a l’air tout à fait normal ce qui me rassure quelque peu. Il griffonne quelques signatures sur des papiers :

-          Je me demandais quand j’allais te voir débarquer ici. Tu as tenu quatre jours, je te félicite. Assez de suspens, tu peux enfin te détendre Kakashi.

-         Je pars ? m’excite-je.

-         Evidemment, je voulais juste te faire mariner un peu, répond-il en souriant.

-         Je ne vous décevrai pas, me sens-je obligé d’ajouter par culpabilité.

-         Mais j’y compte bien.

*

Notre trajet jusqu’à Kumo se passe sans encombre bien qu’il fût long, nous avons pris une quantité astronomique de mesures pour être sûrs de ne pas être suivis. Je suis donc soulagé lorsque nous passons enfin les grandes portes du village sans avoir été suivis.

Après les habituelles salutations avec le kage et ses plus proches ninjas, nous abordons les conditions pour notre séjour ici. Hanako a accepté de bon cœur de servir de consultante en cas de besoin pour le pays de la foudre qui aimerait profiter de l’occasion de l’avoir avec eux pour vérifier leurs alliances établies avec certains pays.

J’ai absolument horreur de la façon dont on la traite, comme une vulgaire arme qu’un pays prête à un autre et dont on peut se servir plutôt que comme d’un être humain, mais il faut dire que le village de Kumo nous rend incroyablement service. Ils ont immédiatement accepté malgré les risques que ça pouvait entraîner, même si je pense bien que les avantages qu’ils y trouvent sont inestimables.

Nous sommes ensuite conduits au lieu où nous résiderons, au sein même du bâtiment du Raikage. A l’avant dernier étage de sa tour se situent des chambres individuelles confortables. La chambre d’Hanako est au centre du couloir, toujours pour plus de protection et j’occupe celle d’à côté, un membre des forces spéciales occupe celle l’autre côté, et Rinko est en face. Nous convenons d’effectuer des tours de garde devant sa porte, chacun une nuit.

Ma chambre est tout de même très spacieuse, elle possède un large lit, des petits fauteuils et de grandes baies vitrées menant à un petit balcon. Il y a même une belle salle de bain privée avec douche et baignoire. Je ne sais pas combien de temps nous resterons, mais au moins nous serons bien installés.  

*

Le lendemain, le Raikage donne déjà du travail à Hanako, et elle passe la journée à régler des petites affaires avec lui à droite et à gauche de l’immense tour où nous logeons. Je les suis à distance avec les forces spéciales tandis que les trois autres profitent de leur journée dans le village. Cette mission ressemble presque à des vacances au pays de la foudre, et je dois dire qu’un peu de repos ne me dérange pas.

Le soir venu, je rentre dans ma chambre et je tombe sur Rinko, assis devant la porte d’Hanako alors je m’arrête vers lui :

-         Tu as passé une bonne journée ? demande-je.

-         Oui c’était sympa, nous avons mangé au bar dans lequel on était allé la dernière fois, on s’est bien marré en repensant à la couche que tu tenais ! se moque-t-il.

Je lui file un coup de pied et il rigole :

-         Tu sais, je peux fermer les yeux si tu veux aller lui dire bonne nuit quelques minutes…, dit-il d’un air conspirateur.

La tentation est grande mais le risque aussi. Je pèse le pour et le contre quand il ajoute :

-         Si tu ne saisis pas ta chance ce soir, tu devras attendre cinq jours avant que ce ne soit de nouveau moi de garde. En tout cas moi, à ta place, si une jolie fille m’attendait derrière cette porte, je sais ce que je ferais.

Il se marre et je lui assène un nouveau coup de pied, puis j’entre vite sans un bruit dans la chambre d’Hanako. C’est la même que la mienne et pourtant, elle paraît beaucoup plus accueillante avec ses affaires bien rangées un peu partout et la lampe de chevet qui baigne la pièce d’une lumière discrète et chaleureuse. Je l’entends arriver de la salle de bain et je me glisse contre le mur pour la surprendre.

 Je suis tellement heureux d’être seul avec elle que, lorsqu’elle passe devant moi en séchant la pointe de ses cheveux d’un air rêveur, je ne peux pas m’empêcher de blaguer. Sans doute l’influence de Rinko.

-         Alors chérie, cette journée au boulot ? plaisante-je.

Elle sursaute et en lâche sa serviette, avant de se ressaisir puis de me sauter dans les bras en souriant :

-         Chérie ? souligne-t-elle, espiègle. 

-         Je plaisantais, réponds-je en frottant mon nez contre le sien.

-         Je pourrais m’y habituer…, répond-elle d’une voix charmeuse en m’embrassant doucement par-dessus mon masque.

Mais je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter :

-         Tu sais que tu serais déjà morte si j’avais été un ennemi, la réprimande-je d’une voix douce.  

-         J’étais à la douche, et puis il y a un garde devant ma porte… et de toute façon personne ne sait que je suis ici ! s’agace-t-elle. D’ailleurs comment es-tu entré ?

-         C’est Rinko qui m’a laissé venir, je ne resterai pas longtemps. Je ne veux pas lui attirer de problème.

-         Et on perd du temps ?! dit-elle d’un air faussement offusqué.

Elle glisse rapidement mon masque pour m’embrasser. J’ai l’impression qu’une tension que je retenais depuis des heures, des jours même, quitte mon corps dès l’instant ou je me perds sur ses lèvres. Je l’embrasse doucement, langoureusement, glissant une main derrière sa tête dans ses cheveux mouillés tout en la reposant délicatement au sol. Elle m’attire doucement avec elle tandis qu’elle recule vers le lit.

-         Je ne peux pas rester, la préviens-je entre deux baisers.

-         Reste…, murmure-t-elle tout contre mes lèvres en m’embrassant de nouveau.

Mes résolutions faiblissent lorsqu’elle me charme ainsi.

-         Je ne peux pas risquer d’attirer des ennuis à Rinko, il est déjà bien gentil de m’avoir laisser entrer quelques minutes, m’obstine-je.  

Elle ne m’écoute pas et tire gentiment sur ma veste pour me l’enlever, l’air de rien.

-         Tu crois que je ne te vois pas venir petit démon ? m’amuse-je.

-         Je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler commandant...

Je lui pose un dernier petit baiser avant de me redresser de toute ma hauteur pour ne plus lui laisser accès à mes lèvres, et je trouve rapidement de quoi la distraire :

-         Alors, la chambre te plaît ? demande-je avec entrain, sachant pertinemment qu’elle va sauter les deux pieds dedans.

-         Oui ! Je ne sais pas si tu as vu mais on a même un petit balcon ! s’excite-t-elle tout de suite.

Bien sûr que j’ai vu. Mais je la suis quand même jusqu’à son balcon qu’elle me présente en piaillant joyeusement, s’extasiant de la vue et de la hauteur tandis que je l’observe avec un sourire aux lèvres, fou amoureux de cette petite créature pleine de vie.

Alors qu’elle me raccompagne à la porte, elle se hisse sur la pointe de ses pieds pour me faire un câlin et je la serre contre moi en la berçant doucement. Je ne sais pas quand j’aurai l’occasion de la serrer à nouveau, mais notre câlin est si tendre qu’il me permettra de tenir suffisamment je suppose.

Lorsque je ressors dans le couloir, Rinko m’observe avec des yeux amusés et un sourire en coin qui n’annonce rien de bon :

-         Hé bien commandant… on revient carrément sans le masque…, se moque-t-il en me faisant un clin d’œil.

Je le remets en rougissant légèrement, filant dans ma chambre en quatrième vitesse.  

*

Les quelques jours suivants passent et se ressemblent, et je n’ai pas l’occasion de parler avec Hanako plus que ne l’exigent nos rapports professionnels. Le Raikage est ravi, il a pu l’utiliser allègrement pour toutes ses affaires interpays et elle est comblée d’avoir pu l’aider en signe de remerciement.

Nous prenons actuellement part à un conseil du pays de la foudre, ou plutôt Hanako – je ne suis là que pour la surveiller – et je commence à avoir un mauvais pressentiment. J’ai confiance en notre alliance avec Kumo mais j’ai bien peur que le Raikage ne soit en train de trop s’habituer à l’avoir avec lui.

 A Konoha, sa place est claire, elle s’occupe des blessés à l’hôpital et n’intervient qu’en qualité de ninja ressource sur certaines missions. Ici, elle passe ses journées fourrée avec le Raikage, le suivant comme la sorcière du roi, lui indiquant à tout bout de champ tout ce qu’il veut savoir sur les gens qui l’entourent.

 Nous n’avons rien à faire dans l’un de leur conseil stratégique. Je suis dans un coin de la salle, silencieux et discret tandis qu’elle siège carrément à la droite du Raikage à la grande table et je peux sentir d’ici la fierté et la toute-puissance qu’il ressent, ce qui me dérange profondément. La grande beauté d’Hanako ne doit pas aider non plus à son envie de l’avoir près de lui constamment et ça m’irrite un peu plus.

 A la fin du conseil, je constate même que le Raikage passe une main dans le dos d’Hanako pour l’escorter hors de la salle en lui parlant :

-         Ah ma petite Hanako, heureusement que je t’ai. J’espère que ça te plait de participer à tout ça, je peux te dire que ce n’est pas commun mais je veux bien faire une exception pour toi ! Après tout, tu es la petite protégée de Kumo désormais !

Je ne peux m’empêcher de lever les yeux au ciel. Quel numéro est-il en train de lui servir ?!

-         Merci Raikage, votre amicale hospitalité me touche, répond-elle poliment.

Il éclate d’un grand rire tonitruant :

-         Mon amicale hospitalité ! Tu es la bienvenue aussi longtemps que tu le souhaites ! J’échangerai avec Konoha dans les prochains jours, il est ridicule de laisser autant de ninjas de leur rangs ici, je me ferai un honneur de t’assigner moi-même des gardes de Kumo. Tu pourrais t’installer ici au dernier étage, c’est là que se trouvent mes appartements ainsi que ceux de mes meilleurs combattants, c’est l’endroit le plus sécurisé de tout le pays de la foudre !

Je serre les mâchoires compulsivement.

-         Je vous remercie Maitre Raikage, mais ça ne vaut pas la peine du dérangement, je me sens parfaitement en sécurité un étage plus bas ! répond-elle en riant, un peu gênée.

Il rit – ou plutôt il hurle – avant de nous laisser disposer, et nous partons formellement dans les couloirs pour rejoindre les escaliers où elle me lance un regard doux :

-         J’aime quand c’est toi qui me suis la journée, dit-elle.

-         Moi aussi, ça me permet de pouvoir surveiller de plus près toute cette drôle de situation, réponds-je d’une voix tendue. C’est moi qui suis de garde devant ta porte cette nuit d’ailleurs.

-         Je vais pouvoir dormir sur mes deux oreilles alors.

-         Tu ne trouves pas le Raikage un peu trop…amical ? demande-je.

-         Je ne sais pas, c’est un drôle de personnage, je ne le connaissais pas avant, répond-elle simplement.

-         Je n’apprécie pas cette façon qu’il a de vouloir te garder ici… comme s’il allait t’enfermer pour toujours dans sa grande tour doré. Il est déjà en train d’essayer de nous évincer, m’agace-je.

-         Minato ne rappellerait quand même pas notre équipe… ? s’inquiète-t-elle.

-         Non, je ne pense pas, mais je me méfie de A…

Nous gagnons notre étage en silence, perdus dans nos pensées.

*

Je m’installe en début de soirée devant la porte d’Hanako avec mon livre mais une fois de plus, je suis perdu dans mes pensées. J’envisage une nouvelle piste, celle de sentiments naissants chez le Raikage. Il ne m’a vraiment pas l’air de mauvaise intention, et Hanako a passé tellement de temps son kigan ouvert en sa présence qu’elle aurait forcément détecté s’il était une quelconque menace.

Le Raikage ne voit le monde que par la force et la puissance, et je ne doute donc pas qu’un atout aussi précieux qu’Hanako ait particulièrement attiré son attention, ajoutant à cela sa beauté – que dis-je, sa perfection – et le fait qu’elle soit officiellement célibataire, sans famille qui la retienne à Konoha… Je visualise très bien le Raikage s’imaginant diriger le village de Kumo, protégeant le pays de la foudre, Hanako à ses côtés, invincibles et intrompables.

Il ne manquerait plus que ça… Mais enfin… ce ne sont que des intuitions après tout, rien ne me dit que j’ai raison. Une partie de moi craint alors qu’elle ne tombe sous son charme dans le cas où j’ai raison. Après tout, je ne sais même pas ce que nous sommes l’un pour l’autre, et qu’ai-je à lui offrir ? Surement pas autant que lui. Je ne suis même pas capable de lui dire ce que je ressens pour elle… Je me demande quels sentiments elle nourrit à mon égard…

Rinko me tire de ma rêverie en sortant de sa chambre et il s’assoit en face moi :

-         Je m’ennuie, ronchonne-t-il.

-         Trouve de quoi t’occuper, réponds-je.

-         C’est ce que je fais en venant vers toi, je n’ai pas l’habitude que ça soit si calme en mission. On n’a littéralement rien à faire, on commence tous à s’impatienter...

J’acquiesce vaguement, réfléchissant. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai envie de lui parler de la situation, de ce qui me travaille. Ça ne m’arrive pratiquement jamais, mais je sens que je peux lui faire confiance et lui parler en toute honnêteté. Nous sommes devenus plutôt proches je crois, en tout cas le courant passe bien entre nous et j’ai jusqu’à présent toujours pu compter sur lui alors je me lance en lui reportant les paroles du Raikage et ce que j’en pense. Il m’écoute attentivement, dévoilant une facette sérieuse quand il le faut et il prend le temps de réfléchir avant de me donner son avis : 

-         Ça ne me parait pas impossible qu’il veuille la garder pour lui… Je veux dire, n’importe quel kage aimerait avoir Hanako comme conseillère personnelle, ça parait évident quand on y pense. Et nous on lui agite carrément sous le nez avant de lui reprendre ! Je ne suis pas sûr que ça lui plaise beaucoup. Même si Suna sont au courant de ses capacités, ça reste abstrait pour eux, ils ne l’ont pas vu en action alors que A profite de ses services depuis des jours. Et puis sans vouloir t’offenser, elle plaît plutôt bien aux hommes ton Hanako… ce qui peut rapidement se mettre à te compliquer la vie, surtout si vous devez jouer les indifférents encore longtemps, dit-il en marchant sur des œufs.  

Je soupire, il a totalement raison. Il me regarde quelques temps avec empathie m’apitoyer sur mon sort avant de me remonter le moral en changeant de sujet et nous discutons un petit moment tous les deux.

 Lorsqu’il se lève, il me lance un petit regard malicieux :

-         Bon, je vais aller me pieuter. Je te souhaite une bonne garde et bonne chance pour ne pas céder à la tentation de … la surveiller de plus près…

Il éclate de son rire contagieux en évitant le coup que je lui envoie et rentre dans sa chambre.

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