L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 18 : L’intru
Tard dans la soirée, tout le monde est couché à notre étage et tout est silencieux lorsque la porte à ma gauche s’ouvre sur Hanako.
- Tu es encore réveillée ? m’étonne-je.
- Tu ne croyais quand même pas que j’allais te laisser devant ma porte toute une nuit sans venir te voir, répond-elle.
Bien sûr que si, mais je ne réponds rien tandis qu’elle s’assoit près de moi.
- Hanako…
- Je ne vois pas le problème, j’ai discuté une bonne partie de la soirée avec Hinari hier soir et personne ne s’est posé de question. Et puis là, j’ai au moins attendu que tout le monde soit couché ! Personne ne va sortir faire un tour au milieu de la nuit Kakashi, tu prends tes missions un peu trop au sérieux, râle-t-elle.
- Je sais. Qu’est-ce que tu as vu dans la tête du Raikage à ton sujet ? attaque-je d’entrée de jeu.
Elle baisse les yeux et rougit, ce qui ne me dit rien qui vaille.
- Rien de particulier…, ment-elle.
Je lui lance un regard appuyé et elle reprend, toujours aussi gênée :
- Il n’est pas hostile, ne t’inquiète pas, il est même plutôt … très attaché à ma sécurité, je peux t’assurer qu’il ne me fera aucun mal et qu’il ne laissera personne m’en faire…
- Je m’en serais douté…, ronchonne-je d’un ton mauvais.
Elle est toujours rouge comme une pivoine, ce qui me tape sur les nerfs. Je n’imagine que trop bien les pensées qu’elle me cache, j’en étais sûr. Je ferme les yeux et m’appuie contre le mur pour garder mon calme. Je n’ai aucune raison d’être fâché, il ne sait rien de notre … intimité et je devrais être heureux de savoir qu’il la protègera coûte que coûte.
Elle pose la main sur mon genoux pour m’apaiser, mais je garde les yeux fermés en soupirant longuement. Ma vie était bien plus simple avant de l’emmener cueillir ses foutues plantes dans la forêt…
- Kakashi je…je ne sais pas ce que tu imagines mais je…, bafouille-t-elle.
- Ne t’inquiète pas, je suis tendu ce soir. Tu devrais aller te coucher, la coupe-je.
Elle se lève mais reste sur le seuil, hésitante :
- Viens…, propose-t-elle.
- C’est impossible, je dois monter la garde, réponds-je.
- Viens me dire au moins bonne nuit, je t’en prie... Quelques instants, je ne peux pas supporter de te voir dans cet état et je ne peux pas être plus en sécurité que si tu es dans la même pièce que moi, argumente-t-elle.
J’observe le couloir désert. Quelqu’un se rendra-t-il compte que je ne suis pas à ma place ? C’est tout de même peu probable… La tentation grandit. Et si je n’y allais que quelques minutes… elle n’a pas tort, ce qui importe vraiment est sa sécurité et elle sera tout aussi bien – voir même mieux – gardée si je m’autorise quelques minutes dans sa chambre pour lui dire bonne nuit.
Elle affiche une mine réjouie à croquer tandis que je me lève pour la suivre et à peine la porte s’est-elle refermée qu’elle affiche son sourire taquin de petit démon.
- Au lit on a dit, dis-je en restant ferme et en pointant son lit du doigt.
Je suis bien décidé à ne pas me laisser ensorceler et je me réjouis secrètement de l’air abasourdi qu’elle affiche, choquée par ma sévérité. J’en rajoute une couche :
- Allez, change-toi et mets-toi au lit. Je te dis bonne nuit et j’y retourne c’est notre deal.
Vexée comme jamais, elle part s’enfermer dans la salle de bain, la tête haute et je ne peux m’empêcher de rire dans ma barbe.
Elle en ressort quelques minutes plus tard dans un ensemble short débardeur à m’en faire tomber à la renverse et je détourne la tête pour ne pas me laisser distraire.
Elle se glisse sous les draps en éteignant la lumière puis m’attend sagement et je la rejoins en m’allongeant sur la couette à côté d’elle, appuyé sur un bras, et je place mon autre main sur son ventre.
- Allez dors, il est déjà tard, dis-je en embrassant son front.
Elle en profite pour enlever mon masque et se justifie innocemment :
- Ça ne compte pas vraiment sinon.
Je l’embrasse à nouveau tendrement sur le front et elle m’observe ensuite pensivement en posant une main sur la mienne pour la caresser :
- Rassure-moi… tu as conscience que je ne partage pas les sentiments du Raikage ? demande-t-elle d’une voix douce.
- Je…Je ne sais pas … ça ne me regarde pas vraiment je crois. Tu n’es pas obligée de te justifier, réplique-je d’un ton confus.
En vérité, je crève d’envie de savoir quels sont ses sentiments envers lui, ou peut-être envers moi…
Elle affiche un air consterné et secoue la tête doucement de droite à gauche comme si elle ne pouvait pas en croire ses oreilles puis elle passe doucement ses bras derrière ma nuque pour m’attirer plus près d’elle :
- Tu n’es vraiment pas croyable…, pouffe-t-elle, les yeux séducteurs.
Elle retire mon bandeau et le jette négligemment dans un coin avant de reprendre :
- Pourquoi le voudrais-je lui quand je peux avoir ça avec toi ? Peu importe ce que tu es prêt à m’offrir Kakashi, je le prends sans hésitation…
Elle attire ma tête à elle et m’embrasse doucement, ne me laissant pas répondre mais la joie se déverse en moi instantanément. D’une certaine façon, elle vient de m’avouer tout ce que je voulais entendre, peu importe ce qu’il se passe entre nous, ça lui convient et bon sang ça me convient à moi aussi. Je n’arrive pas à intégrer ce qu’elle vient de me dire, ou plutôt je n’ose pas m’autoriser à y croire tant ça me rend heureux.
Mon cœur amoureux vibre plus fort que jamais, électrisant tout mon corps, déchainant ma passion sans limite pour cette femme parfaite. Elle n’est soudain plus assez proche de moi, j’ai envie de l’embrasser vraiment, de me fondre en elle pour lui montrer à quel point je l’aime, de parcourir sa peau douce et d’en embrasser chaque recoin.
Je dégage sa couette rapidement, la jetant plus loin avant de me coller contre elle pour l’embrasser plus passionnément, la faisant ronronner de bonheur.
Je lui monte à moitié dessus, soutenant le poids de mon corps sur un avant-bras et la caressant de l’autre. Je ne veux penser à rien d’autre qu’à ce qu’elle vient de me dire ou la proximité de son corps contre le mien, je veux me plonger dans mon rêve préféré, celui dont je ne peux plus me passer.
Impatiente, elle mordille mes lèvres, me faisant grogner mais me rendant complétement fou puisque je sais qu’elle fait ça pour me faire passer la seconde. Le désir éclate dans mon corps bien plus vite que la dernière fois, l’embrasser au milieu d’un champ est une chose, le faire dans un lit en est une autre. L’aspect connoté de la chose est en train de me faire vriller et j’ai du mal à croire que je sois réellement en train d’embrasser Hanako dans un lit.
Je quitte ses lèvres pour descendre mes baisers de sa mâchoire à son cou, me régalant du spectacle de son visage séduit et de son souffle erratique, et je retrouve avec bonheur les centaines de frissons qui la secouent lorsque j’embrasse le creux de son cou. Ses mains agrippent alors automatiquement ma tête pour la garder contre elle et je me prélasse avec joie contre sa gorge, la mordillant, la croquant et la suçant au gré de mes envies, marquant sa belle peau de rougeurs passionnées. Elle respire si fort que ce sont presque des gémissements et j’attrape instinctivement sa cuisse en l’entendant, avide d’elle, de ses formes, de son corps qui me rend dingue.
Elle tire avec autorité mes lèvres contre les siennes et nous nous embrassons plus intensément que jamais, grossièrement et brutalement, primitivement même jusqu’à ce qu’elle arrache pratiquement ma veste de mes épaules. Je m’en débarrasse rapidement tandis qu’elle saisit avec urgence le bas de mon haut qu’elle me fait passer par-dessus la tête. Une fois que je suis torse nu, elle se glisse à son tour au creux de mon cou pour m’embrasser et je ferme les yeux, transporté par ce qu’il se passe. Elle caresse doucement ma nuque en embrassant ma gorge et son autre main glisse le long de ma colonne vertébrale en griffant doucement ma peau, répercutant la chair de poule sur tout mon corps, me propulsant un monde de sensations bien trop dévorantes.
Elle se réempare de mes lèvres avant de saisir ma main avec assurance pour la placer sous son débardeur elle-même, me donnant accès à son ventre qui me rend fou.
Mes synapses s’affolent et je me glisse jusqu’à son ventre pour l’embrasser, passant mes mains dessus, inhalant sa peau douce, promenant mon nez contre l’os de son bassin tandis que mes doigts découvrent ses côtes. Je mordille sa hanche avec délice, l’esprit un peu plus embrumé à chaque seconde qui passe.
Je suis dans un foutu rêve et le rêve ne fait que s’améliorer :
- Kakashi… il n’y a que toi pour moi, murmure-t-elle dans un souffle, comme pour me tuer.
- Et il n’y a que toi pour moi, il n’y aura toujours que toi pour moi, réponds-je.
Elle est ma déesse, ma kryptonite, jamais je n’aurais pensé ressentir ça un jour pour une femme.
On tape alors vigoureusement à la porte et j’entends Rinko siffler entre ses dents :
- Kakashi sors de là, tout de suite !
Je prends quelques secondes pour comprendre ce qu’il se passe, et tirés hors de notre bulle, nous les entendons alors. Il y a du mouvement à l’étage supérieur, des gens qui courent et parlent frénétiquement. Mon sang ne fait qu’un tour et je saute hors du lit pour me rhabiller à toute vitesse, je ne comprends pas la situation mais je ne cède pas à la panique.
Hanako se redresse vivement, complétement affolée :
- Je suis désolée ! Je ne voulais pas vous attirer des ennuis ! Il ne se passe jamais rien normalement ! s’exclame-t-elle en couinant.
Je prends le temps de foncer sur elle pour l’embrasser rapidement :
- Ne t’inquiète pas tout va bien aller, chuchote-je rapidement.
- Je ne veux pas que tu te fasses renvoyer à Konoha ! geint-elle.
- Aucun risque, il faudrait me tuer, assure-je.
Et je file dans le couloir.
Rinko m’attend sur le qui-vive, dès que je sors, il frappe deux coups à la porte d’Asa qui en sort immédiatement pour se placer devant la porte d’Hanako en protection. Rinko part alors en courant, je le suis sans hésiter tandis qu’il m’explique :
- Il y a un problème, je ne sais pas lequel, quand j’ai entendu que ça s’agitait au-dessus je suis sorti et j’ai vu que tu n’étais pas là. Les mecs des forces spéciales sont sortis une seconde après moi, je leur ai dit d’aller voir à l’étage, que tu étais déjà parti en reconnaissance et que tu m’avais demandé de garder la porte à ta place.
- Bon sang, merci Rinko, encore une fois ! dis-je avec gratitude.
- A charge de revanche, répond-il simplement.
Il prend l’escalier tandis que je passe par la fenêtre pour passer par l’extérieur, si je suis censé être en reconnaissance, autant ne pas arriver avec Rinko.
Quand j’atterris sur la terrasse de la salle du conseil de Kumo, on m’ouvre immédiatement, le Raikage est fou de colère et hurle après ses hommes :
- Comment avez-vous pu laisser cela arriver ?! Bande d’incapables !!
- Que se passe-t-il ? demande-je. J’ai entendu que ça bougeait mais je n’ai rien vu d’anormal à l’extérieur.
- Un intru ! Voilà ce qu’il se passe !! s’écrie le Raikage et sortant furieusement de son bureau.
Je le suis rapidement, me tendant :
- Où est-il ? demande-je.
- Il est parti bon sang ! Ces incapables n’ont pas été fichus de l’identifier à temps et de l’arrêter ! vocifère-t-il.
Il dévale l’escalier et se précipite dans notre couloir où une dizaine de ninjas de Kumo se trouvent déjà avec Hanako. Je remarque qu’ils portent ses affaires hors de sa chambre et qu’elle a l’air contrariée au milieu de ce remue-ménage. Elle se dispute avec le ninja qui porte son sac :
- Mais puisque je vous dis que je suis très bien dans ma chambre bon sang ! s’offusque-t-elle.
- Ordre du Raikage, vous déménagez à l’étage.
- Posez mon sac ou je vous jure que ça va très mal se passer pour vous ! s’énerve-t-elle en avançant vers lui, menaçante.
Je vois déjà ses yeux commencer à briller d’un éclat plus rose, ce qui n’est pas bon signe du tout au vu des évènements récents.
- Hanako ! s’écrie le Raikage en partant dans les aigus. Est-ce que tout va bien ?!
- Bien sûr ! Je ne comprends pas tout cet affolement pour un intru ! rétorque-t-elle avec mauvaise humeur.
Nous sommes enfin près d’elle et je peux à présent distinguer toutes les marques que je lui ai faites dans le cou et le décolleté. Il y a même quelques rougeurs sur sa mâchoire et mon sang se glace dans mes veines. Je rougis furieusement et baisse la tête pour cacher mon trouble, tâchant de me répéter que personne – mis à part Rinko – ne peut se douter que c’est moi le coupable.
Le Raikage la dévisage étrangement :
- Tu es sûre que tu n’es pas blessée ? insiste-t-il.
- Mais oui ! répond-elle vivement, sans comprendre.
- Mais qu’est-ce que c’est que toutes ces marques… ? demande-t-il d’une voix presque éteinte.
Elle rougit violemment jusqu’à la racine des cheveux lorsqu’elle percute et saisit rapidement un pull dans son sac qu’elle passe rapidement :
- Mais je ne sais pas moi… j’ai dû me gratter en dormant ! Est-ce que je pourrais simplement retourner dans ma chambre dormir ?! couine-t-elle.
- Qui était de garde vers elle cette nuit ?! s’écrie soudain le Raikage en lançant des regards vifs autour de lui.
- Moi, réponds-je très calmement, contrastant avec sa voix forte.
- Ah ! Kakashi ! s’exclame-t-il en baissant les yeux sur moi. Tu n’as rien vu d’étrange ?
- Non, personne n’a tenté de rentrer dans sa chambre.
Je ne sais pas quoi répondre d’autre, c’est la seule réponse dont je sois sûr et j’ai honte. Je prie pour qu’il ne fasse pas de lien compromettant entre ma garde et la gorge d’Hanako mais il a heureusement l’air bien trop inquiet pour réfléchir à ce détail maintenant :
- Il est hors de question qu’elle reste ici ! Elle monte à l’étage où elle bénéficiera d’une garde complète 24h sur 24 ! C’est ma condition pour vous garder tous ici ! tranche-t-il d’une voix forte en entrainant Hanako de force avec lui.
Même moi je trouve l’affolement un peu extrême. Il y a quand même peu de chance pour que cet intru dans la tour du Raikage soit lié à Hanako et je me demande même si ce n’est pas une excuse inventée de toute pièce pour se l’accaparer un peu plus. Mais je ne vais pas me plaindre qu’elle bénéficie d’une meilleure sécurité, et puis si cela peut m’empêcher de retourner la voir et de risquer ma place, c’est tant mieux.
Je les rejoins pour l’installation dans ses nouveaux quartiers, où les ninjas de Kumo sont assez respectueux pour ne pas entrer. Lorsque je m’approche, je sens qu’ils me regardent avec un drôle d’air, ne sachant pas comment réagir, ce qui m’agace profondément. Je continue donc ma route tranquillement en direction de sa porte sans ralentir lorsque l’un d’eux se déplace légèrement en travers de ma route. Je m’approche de lui jusqu’à être presque collé à son visage et je prends un air légèrement menaçant :
- Auriez-vous l’obligeance de vous déplacer pour que je puisse aller voir ma camarade ? demande-je calmement mais d’une voix froide comme la mort.
Le garde revient sans doute à lui, réalisant l’absurdité de la situation :
- Oui pardonnez-moi commandant Hatake. C’est que nous avons reçu des ordres.
- Et moi aussi. J’ai été chargé de sa sécurité bien avant vous, tranche-je.
J’entre dans sa chambre en claquant inutilement la porte sous leurs nez.
Je la trouve devant son miroir en train de faire disparaître les marques de son cou avec un ninjutsu de soin et je me glisse jusqu’à elle par derrière pour attraper ses mains et les éloigner de sa peau avant de la serrer dans mes bras :
- J’aime bien tes petites marques moi, murmure-je tendrement dans son cou.
Elle rougit en riant doucement et je la berce contre moi tandis que nous nous regardons dans le miroir.
- Moi aussi, chuchote-t-elle. Mais je trouve qu’elles entraînent trop de questions auxquelles je n’ai pas de réponse à fournir. Je ne voudrais pas vous mettre dans l’embarras commandant Hatake…
Je souris, puis je suce la peau de son cou longuement pour lui refaire une marque tandis qu’elle se laisse déjà aller contre moi, les yeux fermés. Lorsque je relâche sa peau, elle m’observe avec des yeux déjà étourdis dans le miroir et je me glisse à son oreille :
- Vous me mettez constamment dans l’embarras Mademoiselle.
Elle se retourne face à moi avec un sourire rayonnant, attrapant de ma nuque comme elle le fait si souvent pour m’embrasser tendrement une minute ou deux.
- Ne t’attarde pas trop Kakashi, j’ai déjà eu si peur que tu aies des ennuis tout à l’heure…, me dit-elle ensuite d’une voix inquiète.
- Ne t’inquiète pas, ils doivent penser que je viens parler avec toi de la situation, je n’aurai pas de problème... Et Rinko nous a couvert pour … tout à l’heure, ajoute-je.
Elle rougit et baisse les yeux en souriant. J’observe avec adoration le reste des petites marques rouges sur son décolleté, j’adore voir les vestiges de notre sulfureuse étreinte, je suis déjà complétement envouté par son charme, à moitié plongé dans mes souvenirs et alors même que nos câlins ont eu lieu il y a moins d’une heure, je n’aspire qu’à recommencer immédiatement. C’est bien simple, je ne voudrais faire que ça de ma vie, c’est alarmant.
Je me glisse au creux de son cou pour l’embrasser tendrement, fermant les yeux pour respirer sa peau comme si j’en étais dépendant :
- Mais qu’est-ce que tu me fais Hanako…, murmure-je plaintivement.
Elle me serre doucement contre elle pour me câliner et après m’avoir remis mon masque sur le nez, elle me raccompagne à sa porte.
*
Après une nouvelle journée calme pour nous et bien occupée avec le Raikage pour Hanako, les autres insistent pour que nous sortions au bar afin de relâcher la pression de la soirée passée. Le Raikage n’est pas emballé par l’idée, mais il sait qu’il ne peut pas juste l’enfermer et accepte de mauvaise grâce. Son implication me tape toujours autant sur les nerfs, mais je fais avec.
Cette promesse faite à Minato commence à vraiment me peser, et je ne sais plus comment me comporter tandis que nous nous installons tous à une grande table dans un angle. Je ne sais pas si je peux me mettre à côté d’elle ou non, alors je finis par m’installer dans l’angle du mur en bout de table, pour garder un visuel sur la salle.
Nous sommes assez éloignés l’un de l’autre, elle est entourée par quelques ninjas du pays de la foudre avec lesquels Rinko a sympathisé depuis notre arrivée. J’admire ce garçon, il a une facilité surprenante à se faire des amis.
Au fur et à mesure de la soirée, j’observe d’un œil noir certains ninjas de Kumo devenir un peu trop proches à mon goût d’Hanako qui répond à leurs questions indiscrètes sur son kigan. Je ronge mon frein en les voyant ainsi suspendus à ses lèvres.
- Tu veux un autre verre Kakashi ? demande gentiment Hinari sur ma droite.
Je n’avais même pas remarqué que j’étais à côté d’elle, elle est si discrète. Je découvre alors qu’elle a relevé ses longs cheveux noirs en chignon. Ça lui va plutôt bien, ça colle presque mieux avec son caractère et l’alcool me rend bavard :
- Oui je veux bien. Tu devrais te coiffer comme ça plus souvent, commente-je.
Elle rougit violemment avant de partir chercher nos boissons pratiquement en courant. L’aurais-je vexée ? J’aurais peut-être mieux fait de ne rien dire…
Pourtant, lorsqu’elle revient, elle engage pour la première fois une véritable conversation entre nous, au lieu de simplement me regarder avec de grands yeux comme d’habitude, alors j’en déduis que tout roule.
Alors qu’elle me raconte sa journée dans le village, j’entends une question qui ne me plaît pas, mais alors pas du tout :
- Dis-moi Hanako, y a-t-il un homme chanceux dans ta vie ? demande un ninja de Kumo avec un ton plein d’espoir.
Elle rougit violemment et fixe ses mains, elle est adorable et ça me rend dingue, j’ai envie de leur crever les yeux d’assister à un si beau spectacle.
- Euh je…non… je …, bafouille-t-elle.
- Ça alors ! Mais comment est-ce possible, tu es éblouissante ! reprend-il pompeusement.
Elle rougit encore en le remerciant rapidement tandis que je sens la colère me consumer. Je maudis intérieurement Minato de toutes mes forces de me retrouver dans pareille situation. J’ai envie de renverser la table pour aller arracher la tête de ce ninja, je suis tellement enragé que je ne me fais pas confiance.
Les deux autres ninjas de Kumo l’inondent à leurs tours de compliments, et je dois compter sur tout mon self contrôle pour rester calme. Je n’écoute plus un traitre mot de ce que me raconte Hinari, mon sang bouillonne dans mes veines et je sens mes mains accumuler du chakra, prêtes à combattre.
Il faut que je me calme de toute urgence.
Je tente tant bien que mal de me reconcentrer sur notre conversation mais je les entends encore faire les yeux doux à ma déesse et je serre la mâchoire à m’en casser les dents. Elle est à moi, uniquement à moi et je ne peux pas le crier sur tous les toits, c’est à vous rendre complètement cinglé ! La simple idée qu’ils s’imaginent avoir une chance me rend fou, ils seraient mort de mes mains dans la seconde.
- Tout va bien Kakashi ? demande Hinari.
- Oui, je…j’ai un coup de chaud avec le saké, articule-je difficilement entre mes dents serrées.
Elle me sourit joyeusement et reprend la conversation, elle n’a jamais été aussi loquace et dieu merci, elle se contente de mes petites réponses évasives. Je me reconcentre sur le milieu de table et j’entends le plus fidèle prétendant d’Hanako l’inviter au restaurant.
Je ne suis pas quelqu’un de très impulsif en règle générale, je suis plutôt calme et réfléchi, mais je bondis sur mes pieds à cette demande, complétement fou, et tout le monde tourne la tête vers moi.
Rinko, fidèle au poste, vient à mon secours :
- Tu as raison Kakashi, et si on rentrait tout le monde, il est déjà tard !
C’est dans une rage folle que je sors en trombe du restaurant. Je dois encore une fière chandelle à Rinko pour avoir fait plus ou moins passer mon comportement auprès des autres et une fois dehors je saute rapidement de toit en toit pour m’éloigner et surtout passer mes nerfs.
*
Lorsque je regagne ma chambre après un petit tour, je me sens mieux. J’ai fait la part des choses et j’en suis arrivé à la conclusion que bien que ces ninjas la trouvent à leurs goûts, c’est tout de même moi qui me glisse dans sa chambre le soir pour l’embrasser, et ça, ça n’a pas de prix.
Je prends mon livre pour m’installer un petit coup dehors sur mon balcon, m’asseyant directement sur le muret, un pied dans le vide.
Nous sommes si haut, la vue est splendide et vertigineuse. Je sens une étrange atmosphère ce soir, une tension palpable dans l’air, c’est peut-être un orage en approche, après tout c’est le pays de la foudre. Le vent qui souffle est curieusement doux presque chaud alors je laisse les grandes fenêtres ouvertes pour aérer ma chambre.
Je deviens soudain sentimental. Bon sang que j’aime cette fille. J’aime tout chez elle, chaque détail de son être me fascine et m’envoute, je ne changerais rien chez elle, pas un centimètre carré. Je ne me remets toujours pas de mes émotions depuis hier, je la revois arracher mes vêtements, passer ma main sous son haut, m’embrasser avec luxure…
J’en reste stupéfait. J’aurais aimé avoir plus de temps avec elle, plus de temps pour la découvrir, pour la faire se tortiller sous mes mains et mes lèvres. Je suis sûr que nos corps sont faits l’uns pour l’autre, vraiment j’en suis convaincu. J’aimerais avoir le courage de lui dire plus de choses, ce que je ressens pour elle et à quel point elle me fait vibrer…
Je finis par rentrer lorsque quelques grosses gouttes s’écrasent sur mon livre.
Je me rends à la salle de bain pour me doucher, mais lorsque mes yeux tombent sur la grande baignoire carré, je ne résiste pas à la tentation de prendre un bain. Je mets l’eau à couler et lorsque je trouve un bouteille de bain moussant luxueux, je décide que le Raikage me doit bien ça et j’en vide une bonne partie dans l’eau avec un petit sourire de diable, très satisfait.
J’entends alors un bruit dans ma chambre, presque imperceptible mais tous mes sens se mettent en alerte et mes muscles se tendent lorsque je réalise que j’ai laissé ma fenêtre ouverte.
Je me fige, les oreilles tendues et j’entends distinctement des faibles bruits de pas. Je saisis silencieusement un kunaï et me glisse vers la porte, relevant mon bandeau, prêt à me battre. Je passe doucement l’ouverture et repère une silhouette au centre de la pièce plongée dans le noir, une petite silhouette que je commence à bien connaître :
- Bordel Hanako mais qu’est-ce que tu fais là ?! J’ai failli te blesser ! tonne-je.
Elle glousse comme une hystérique dans sa main quand elle me voit surgir tout kunaï dehors et je me détends.
- Tu as failli me tuer ?! pouffe-t-elle. Alors que tu t’inquiètes toujours pour ma sécurité ?!
- Ce n’est pas drôle, comment es-tu rentrée ? bougonne-je.
Elle s’installe sur mon lit, l’air à l’aise, les jambes par terre mais le dos le long de mon matelas, simplement surélevée sur ses coudes :
- Par la fenêtre, me dit-elle toute fière. Ils ont eu la bonne idée de me donner la chambre au-dessus. Je n’ai eu qu’à sauter d’un petit étage !
J’ouvre des yeux ronds :
- Mais tu es folle ou quoi ?!
- Un peu folle de toi oui, je le crains, ronronne-t-elle en se mordant la lèvre.
Mon cœur palpite de bonheur et j’en reste scotché sur place tandis qu’elle me sort sa moue la plus malicieuse :
- Et si tu venais vers moi au lieu de rester planté là ? Ils pensent que je dors bien tranquillement dans ma chambre et personne n’attend rien de toi ce soir, on est enfin seuls Kakashi.
Je réalise alors qu’effectivement, pour la première fois depuis que je la connais, nous sommes seuls, loin de tout regard indiscret, et pour toute la nuit. Cette perspective me donne le tournis autant qu’elle chauffe mon sang dans mes veines et je n’arrive plus à quitter des yeux la magnifique déesse qui me dévore des yeux, à moitié allongé dans mon lit.
Suis-je définitivement dans un rêve ?