L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 27 : Cours particuliers
Une semaine de pure souffrance méritée plus tard, je suis convoqué dans le bureau de Minato. Lorsque j’arrive je suis loin d’être seul, nous sommes au moins une vingtaine. L’heure doit être grave puisque je reconnais beaucoup des meilleurs ninjas de Konoha autour de moi. Je me glisse sur le côté pour m’approcher du bureau mais lorsque j’aperçois Hanako au premier rang, j’ai un mouvement de recul instinctif, et lorsque je vois Shin à côté d’elle, je fais carrément deux pas en arrière.
Minato nous informe de la situation avec Kumo. Il a échangé avec le Raikage et a refusé de lui céder le « ninja ressource » demandé. Je vois d’ici qu’Hanako est complétement perturbée et Shin ne lui accorde aucune attention, il ne lui effleure même pas la main. On dirait qu’il ne voit pas qu’elle panique totalement alors que je le vois d’ici, ça me rend complétement dingue et j’ai envie d’aller le faire moi-même sauf que grâce à moi, c’est lui maintenant son soutien.
Minato parle d’une voix forte :
- Nous devons nous préparer au pire. J’ai négocié une rencontre avec le Raikage en territoire neutre dans une grosse semaine pour discuter de ça. Il est donc a priori certain que nous avons encore ce laps de temps pour nous préparer et chercher des solutions à cette guerre ridicule contre Kumo. D’ici là, je veux que vous doubliez les entrainements de combat, favorisez les exercices de mise en situation, répétez les protocoles d’invasion. J’ai mis en place trois chefs coordinateurs qui se répartiront les combattants en groupes équitables et qui coordonneront les entrainements pour être efficace et surtout gérer la répartition des différents terrains d’entraînements. Shikamaru, Kurenaï, et Toru c’est vous qui veillerez à l’organisation du tout. Hanako, Kakashi, vous restez dans mon bureau. Dispersion !
Tous les ninjas sortent rapidement sauf Shin, qui a un instant d’hésitation mais qui finit par partir. Je vois que les épaules d’Hanako se sont tendues à l’annonce de Minato et honnêtement, les miennes aussi.
Nous ne bougeons pas, elle est juste devant Minato, et moi à l’autre bout de la salle.
Il enchaine rapidement :
- Kakashi je veux que tu entraines Hanako toutes les fins d’après-midi de cette semaine sur le terrain d’entrainement numéro 6, il vous sera réservé. Elle a un très bon niveau, je veux qu’il devienne excellent. J’espère que je suis clair.
- Oui, affirme-je.
- Tu dois être plus que jamais capable de te défendre Hanako. Vous commencez ce soir, dispersion, conclut-il.
*
La fin de ma journée passe à une vitesse affolante tant je redoute notre rencontre et un clignement d’yeux plus tard, il est déjà l’heure de la rejoindre au terrain. Le numéro 6 est le seul terrain isolé, je suppose que Minato ne souhaite pas que tout le monde se pose des questions sur Hanako en la voyant ainsi prendre des cours particuliers puisqu’il n’y a que très peu de ninjas qui savent qu’elle est la ninja ressource dont il est question dans cette sombre affaire.
Je traine tellement les pieds que lorsque j’arrive, elle est déjà là.
- Tu es en retard, lâche-t-elle froidement.
- Désolé.
C’est plus que gênant. Je ne sais même pas comment aborder notre entrainement, j’y ai réfléchi toute la journée et je sais le protocole, mais je ne sais pas comment oser lui donner des directives. Nous nous toisons quelques minutes en silence. Elle est tellement belle malgré son air hostile…
- Tu comptes commencer ou ça fait partie de l’entrainement ? demande-t-elle, sarcastique.
- Je pensais qu’on pourrait commencer au corps à corps puisque c’est ce qui nécessite le plus d’entrainement et incorporer ta technique au fur et à mesure, dis-je d’une petite voix incertaine.
- Commencer au corps à corps ?! Ça ne m’étonne pas de toi, lâche-t-elle.
Je suis profondément heurté par sa réponse, qui a l’air de sous-entendre des choses qui ne me plaisent pas du tout, mais comment lui en vouloir ?
Elle rougit un peu, honteuse, mais soutient mon regard. Elle est très en colère après moi et je le mérite, je ne sais même pas quoi lui répondre. Je pense que je vais devoir aller m’expliquer avec Minato pour changer d’instructeur, ça commence à me paraitre inéluctable mais elle me surprend en me fonçant dessus sans crier gare, toutes armes sorties.
Je pare son attaque, puis sa deuxième, et l’entrainement est parti. Elle est d’une férocité rare, évacuant sans doute sa haine à mon égard en essayant de me poignarder à coup de kunaï. Nous sommes très sains.
Heureusement pour moi, je suis rapide et excellent alors j’évite toutes ses feintes. Je lui donne mes conseils au fur et à mesure, elle ne me répond pas, préférant simplement afficher un visage hostile, mais elle les applique et c’est tout ce qui compte.
Je sens qu’elle se frustre vers la fin de l’entrainement, elle est plus vicieuse dans ses attaques, se laissant envahir par ses émotions négatives, elle devient moins attentive et j’aurais eu au moins trois fois l’opportunité de la tuer si j’avais été un ennemi ce qui m’inquiète au plus haut point. Il faut impérativement qu’elle arrive à séparer ses émotions de ses combats si elle veut être au plus efficace et ne pas se faire blesser alors je lui donne mon conseil sans y réfléchir plus que ça :
- Oublie tes émotions et reste concentrée sur ta technique, commente-je.
- Oublier mes émotions ?! crache-t-elle en me lançant un regard noir de colère.
Bon, là j’ai merdé.
En une seconde, elle m’assomme violemment avec son kigan et réussi fatalement à m’atteindre avec l’un de ses kunaï. Tandis que je m’écroule par terre sous la violence de son flash, je l’entends jeter son arme qui se plante dans le sol à côté de moi.
- Tu t’en remettras, lâche-t-elle froidement.
Lorsque je récupère la vue, elle n’est plus là et le kunaï est planté à deux centimètres de ma cuisse. D’accord, elle n’est pas en colère après moi, elle est furieuse.
*
Lorsque je la retrouve le lendemain à la même heure, elle m’attend les bras croisés :
- Comment va ton bras ? demande-t-elle en plissant les yeux.
Elle a quand même l’air moins froide que la veille.
- Ça va ne t’inquiètes pas, la rassure-je.
- Tu l’as fait soigner ? demande-t-elle.
- Non.
Elle se mord l’intérieur de la joue, elle fait ça quand elle est en pleine réflexion et je suppose qu’elle se demande si elle doit me proposer de me soigner puisque c’est elle qui m’a blessé.
- Je survivrai à une coupure, dis-je.
Elle ne répond pas et nous reprenons nos exercices. Je suis si heureux de passer encore une fin d’après-midi avec elle, à pouvoir la regarder de tout mon soûl, que je ne vois pas le temps passer… même si elle ne me parle pas et tente de me blesser avec motivation.
*
C’est le troisième jour qu’elle se détend réellement et commence à me parler pour me poser des questions sur ce que nous travaillons ensemble, elle cherche à comprendre le meilleur moyen d’arriver à ce que je lui demande de faire, elle est très appliquée et n’est plus furieuse de ma simple présence. Nous travaillons la fuite, et je dois tenter de l’attraper, ce qui est en soit plutôt gênant et je fais mine de ne pas réussir pendant un moment avant de réaliser que je ne lui rends pas service en faisant ça.
Je l’attrape quelques secondes après dans le dos. La sensation est encore plus gênante que tout ce que j’aurais pu imaginer et je ne peux pas m’empêcher de repasser devant mes yeux toutes les fois où je l’ai attrapée par derrière ainsi, la plupart du temps pour la couvrir de baisers ou lui susurrer des choses à l’oreille. D’un même mouvement, je la lâche comme si elle m’avait brûlé tandis qu’elle saute en avant de toutes ses forces pour m’échapper. Nous ne nous regardons pas dans les yeux et continuons mais la gêne est palpable.
J’ai du mal à me concentrer, je suis envahi par tous nos souvenirs, tous ces instants où je l’ai tenu contre moi pour la couvrir de tendresse, tout est ravivé et tourne dans mon esprit, lacérant mon cœur.
Lorsque je l’attrape de la même façon pour la deuxième fois, nous avons une fois de plus la même réaction, mais tout à fait différente. Je ne la lâche pas et elle ne bouge pas d’un millimètre. Je veux profiter de chaque instant avant qu’elle ne m’échappe mais elle ne bouge toujours pas. Quelques secondes passent.
- Je suis désolé.
C’est sorti tout seul, déposé au creux de son oreille comme tant d’autres mots que je lui ai déjà dit, de toute façon je voulais qu’elle le sache. Elle fait un pas en avant et balaie rapidement une larme de sa joue :
- On s’y remet ! lance-t-elle vivement.
Elle s’améliore, apprenant des deux fois où je l’ai attrapée et évitant mes feintes. Le temps passe mais c’est inévitable, je finis par l’avoir à nouveau. Notre entrainement touche à sa fin et c’est probablement la dernière fois que je peux la prendre dans mes bras.
Je la serre donc franchement contre moi cette fois, calant son dos contre mon torse à la place qu’elle a tant occupée et elle se laisse faire. Je sens qu’elle se laisse aller contre moi et tant pis si je dois me reprendre un coup de kunaï, je pose ma joue sur sa tête, je ferme les yeux et je relâche enfin le souffle que je retiens depuis plus d’un mois. Son contact diffuse du bien dans tout mon corps, et je me sens véritablement heureux pour la première fois depuis longtemps.
- Pourquoi ? murmure-t-elle d’une petite voix.
Je ne sais même pas quoi lui répondre, j’aurais tellement de choses à lui dire et en même temps aucune qui ne changerait sa nouvelle relation. Mon silence est long mais elle attend.
- Je ne voulais que ton bonheur, j’espère que tu es heureuse maintenant, dis-je finalement.
- Actuellement oui, souffle-t-elle du bout des lèvres.
Mon cœur se brise et je la revois avec Shin dans son canapé, c’est à la limite du supportable mais c’est ce que je lui souhaitais.
Nous restons enlacés encore quelques temps, peut-être quelques minutes, je savoure ses mains qui serrent mes bras plus fort contre elle, sa petite tête au creux de ma joue, sa fragrance familière… Mon cœur se répare petit à petit, même si c’est pour être brisé dans quelques instants, ça vaut largement le coup.
Lorsque nous nous séparons, nous discutons de l’entrainement de demain comme si ce n’était pas arrivé en gagnant les abords du village. Nous avons fini un peu plus tard que d’habitude suite à notre « câlin », et Shin est déjà sur le chemin en train de nous rejoindre d’un pas vif.
Quelque part, ça me plait de me dire qu’il s’imagine qu’elle peut retomber dans mes bras et qu’il faut qu’il vienne surveiller… Ça me remonte curieusement le moral. Je les salue sobrement puis je rentre chez moi.
*
Le quatrième jour, c’est moi qui l’attends en cette fin d’après-midi.
J’avais tellement hâte de la voir, notre petit câlin sauvage de la veille m’a redonné un peu de force, un peu de courage pour affronter la vie et je ne peux qu’espérer que nous commençons à nous réconcilier un peu et qu’elle deviendra au moins mon amie.
Elle arrive avec une mine plutôt ouverte, ce qui est très encourageant.
- Tu es en retard ! ne peux-je m’empêcher de la taquiner.
- Mon réveil n’a pas sonné commandant ! répond-elle du tac au tac.
Elle me fait rire et je lui annonce le programme du jour. Autant elle est plus ouverte, autant elle m’a l’air moins motivée que les autres jours en ce qui concerne l’entrainement.
- Quelque chose ne va pas ? demande-je.
- Non ça va.
- Je te connais un peu mieux que ça, insiste-je.
Elle me toise de son regard intelligent, semblant réfléchir quelques seconde avant de céder :
- Peu importe à quel point je m’améliore, je ne veux pas qu’une guerre éclate à cause de moi, soupire-t-elle.
- Elle n’éclatera pas à cause de toi mais à cause du Raikage.
Je joue sur les mots, je le sais bien.
- Tu as très bien compris ce que je veux dire Kakashi, tu me « connais mieux que ça » comme tu le dis toi-même, réplique-t-elle.
- En effet.
Elle laisse un blanc puis chuchote :
- Je commence à me dire que si je disparaissais…
- Arrête tes bêtises, la coupe-je tout de suite.
- Ce serait la solution la plus simple pour sauver Konoha d’une guerre ! réplique-t-elle vivement.
- Tu es Konoha toi aussi. Il est hors de question qu’on t’abandonne, tranche-je fermement.
- Oui je sais, allez, on s’y met Kakashi ! dit-elle en secouant la tête pour balayer notre conversation.
Notre entrainement se passe bien, la conversation est redevenue simple entre nous et c’est un bonheur de la coacher dans ces conditions. C’est même une après-midi très légère, puisque nous commençons à intégrer sa technique dans nos combats et qu’elle prend un malin plaisir à m’étourdir toute la fin de l’entrainement en riant comme un diable quand elle pense que je ne la vois pas.