L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 28 : Départ
Aujourd’hui, le cinquième jour, son comportement est radicalement différent et dans le bon sens. J’ai le droit à mon premier vrai sourire depuis longtemps lorsqu’elle arrive après moi, et elle me taquine tout de suite :
- Tu ne me dis pas que je suis en retard aujourd’hui ?
- Tu ne m’en as pas laissé l’occasion, réponds-je.
- Dommage, j’ai fait exprès pour que tu me le dises ! dit-elle avec un sourire en coin.
Je retrouve son petit caractère espiègle et j’adore ça.
- Tu es en retard, dis-je donc.
Elle rit, un vrai rire, ceux où elle ferme les yeux et qu’elle rejette un peu la tête en arrière. J’ai des étoiles pleins les yeux, j’espère que Shin sait la chance qu’il a et qu’il la fait rire souvent. Elle sort rapidement un kunaï avec un air joueur et me fonce dessus, s’arrêtant à quelques centimètres de mon visage :
- Alors on s’y met ? chuchote-t-elle.
Ça fait longtemps que je n’ai pas vu ses yeux d’aussi près, qu’elle ne s’est pas approchée volontairement de moi à ce point et ça me rend tout bête, je ne sais même plus ce qu’on devait faire et je rougis.
- On a perdu sa langue ? se moque-t-elle gentiment.
Elle recule et je peux enfin réfléchir plus clairement. Elle est tellement plus ouverte et enjouée, on dirait presque qu’il ne s’est rien passé entre nous, qu’elle va me prendre la main à tout instant comme avant.
Plus l’après-midi avance et plus nous redevenons complices, je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui a pu changer à ce point depuis hier, c’est perturbant.
Il faut dire que le fait de me retrouver sonné toutes les dix minutes n’aide pas franchement à réfléchir étant donné que nous travaillons le combat avec sa technique dès le début. C’est tellement fatiguant que l’entrainement du jour devient plus demandant pour moi que pour elle.
Je dois sans cesse redoubler d’efforts et de force au fur et à mesure que la fatigue me ravage et que mes sens s’endorment de plus en plus longtemps. Pas parce qu’elle augmente la dose, mais parce que je les affronte de moins en moins bien. Dès la moitié de notre rendez-vous quotidien je suis complétement à bout, fatigué et dans la confusion totale :
- Ça suffit, je n’en peux plus ! m’écrie-je.
Je me laisse tomber dans l’herbe pour récupérer un peu mes esprits. Les arbres alentours tanguent dangereusement, j’arrache mon bandeau et mon masque pour respirer à plein poumon l’air frais. Je suis nauséeux et fébrile alors je m’allonge franchement et je ferme les yeux.
Elle me rejoint en riant et s’assoit à côté de moi :
- En tout cas moi, je m’amuse comme une petite folle ! commente-t-elle joyeusement.
- J’imagine bien, marmonne-je en lui lançant un regard en coin qui la fait glousser.
J’ajoute :
- Je crois qu’on va arrêter ici pour aujourd’hui, je ne suis plus capable de supporter une seule de tes confusions sans vomir.
Elle me regarde, l’air soudain malheureuse :
- On ne peut pas continuer avec autre chose ? demande-t-elle.
- Tu as vu mon état ? demande-je en me désignant allongé dans l’herbe.
- On pourrait discuter…, persiste-t-elle.
- Je ne suis pas sûr d’avoir les idées assez claires pour te prodiguer des conseils utiles actuellement.
- S’il te plait, je n’ai pas envie de rentrer tout de suite, on peut arrêter l’entrainement et juste rester ensemble ? demande-t-elle d’une petite voix.
Je redresse la nuque pour la regarder, elle a l’air sérieuse.
- Oui on peut, de toute façon je ne vais pas bien loin, réponds-je.
Je me laisse retomber dans l’herbe et reprends mes respirations qui me font un bien fou tandis qu’elle pouffe. Je sens que ça va de mieux en mieux et ça me rassure, je craignais de passer toute ma soirée dans cet état. La nausée finit même par disparaître et je reste allongé dans l’herbe les yeux fermés à profiter de sa proximité.
Je la sens remuer à côté de moi et je crains un instant qu’elle ne s’en aille mais je sens ses lèvres poser un doux baiser contre les miennes tandis que j’ai les yeux toujours fermés.
Un courant électrique me secoue intérieurement des pieds à la tête et je n’ose y croire tandis que je retrouve enfin le goût de ses lèvres. Je ne bouge pas une oreille, je n’ouvre même pas les yeux, j’ai bien trop peur de la faire fuir.
Elle m’embrasse de plus en plus tendrement alors je prends doucement son visage entre mes mains et appuie notre baiser jusqu’à ce que sa langue me chatouille les lèvres, hésitantes. Je les entrouvre avec joie, et nous nous embrassons langoureusement, de façon plus passionnée. Je suis tellement heureux de ce contact que j’ai l’impression que je pourrais mourir de joie, foudroyé sur place.
Elle s’allonge délicatement sur moi et je glisse une main sur sa nuque, mon autre bras encerclant entièrement sa taille. Bon sang, je ne veux plus jamais qu’elle s’en aille, je pourrais l’embrasser pendant des heures, toute la nuit si elle le désirait, ce qui est sûr c’est que ce n’est pas moi qui mettrai fin à ce baiser.
C’est comme si elle retrouvait sa place sur mon corps, comme si elle était juste faite pour être ici, nous nous assemblons comme les deux pièces correspondantes d’un magnifique ensemble. Je suis complétement rempli lorsqu’elle est dans mes bras et c’est désormais la seule façon de me rendre heureux.
Nous nous embrassons pendant un temps qui paraît infini. Visiblement, ni elle ni moi ne voulons que ça s’arrête. Sans lâcher le tour de sa taille, je caresse du bout des doigts sa hanche voluptueuse en resserrant mon autre main autour de sa nuque. Quelle divinité, comment ai-je pu être assez altruiste pour la laisser filer … ? C’est une bonne question.
Le soleil est presque couché lorsque je sens que sa langue ralentit contre la mienne, elle va bientôt mettre fin à notre étreinte alors je la serre une dernière fois contre moi et elle s’éloigne après un dernier baiser chaste. Je la regarde sans dire un mot tandis qu’elle se rassoit à côté de moi la tête sur un genou, pensive, admirant les rayons orange et rouges flamboyants.
Quant à moi, c’est elle que j’admire. Je ne détache pas mes yeux de ce magnifique spectacle. Je ne sais pas pourquoi elle m’a embrassé mais j’aimerais juste qu’elle recommence... J’ai une pensée pour Shin. Juste une pensée un peu désolée puis je me plonge dans l’admiration de la courbe de ses lèvres et je n’y pense plus.
Elle m’observe la regarder avec béatitude un moment avant de froncer les sourcils tristement :
- Ce regard me manquera tellement, murmure-t-elle.
Des larmes emplissent ses yeux et je prends sa main pour la porter à mes lèvres afin de l’embrasser doucement. Je la laisse tout contre mon visage et elle ne la reprend pas en continuant de m’observer. Pourquoi faut-il qu’elle reste avec lui si elle veut mon regard sur elle ? Je suis meurtri.
Au bout d’un moment, elle se met debout pour partir. Je me redresse en position assise, je n’ai pas le courage d’aller avec elle, sinon nous allons tomber sur Shin comme les deux derniers soirs et ça me blessera trop. Je lui pose un dernier baiser sur la main et je la regarde s’éloigner dans le soleil couchant. Une drôle de sensation m’envahit des pieds à la tête, comme si je n’allais plus jamais la revoir, mes poils se hérissent et mon cœur se vide. J’analyse ça avec tout son comportement étrange de l’après-midi, notre baiser inattendu et je comprends soudain :
- Tu pars de Konoha n’est-ce pas ? demande-je dans un souffle.
Elle s’arrête et tourne simplement son visage pour me regarder du coin de l’œil :
- Je t’ai déjà dit qu’il était hors de question que quelqu’un meurt à cause de moi, pas quand je peux l’éviter.
*
Ça fait maintenant au moins deux heures et demie qu’elle est partie. Je suis resté assis là sans parvenir à trancher une décision. J’ai envie de l’empêcher de partir, mais je n’ai pas vraiment de moyen de le faire à part la kidnapper et l’enfermer quelque part. J’ai envie d’en parler à Minato, mais il me dira exactement la même chose... J’en arrive donc à me demander si je ne devrais pas prévenir Shin, si tant est qu’il n’est pas déjà au courant et part avec elle, ce que je ferais sans doute si j’étais à sa place.
Le ferais-je ? Abandonnerais-je Konoha pour elle ? La volonté du feu brûle en moi et je n’arrive pas à envisager de quitter mon équipe sept, Minato, Gaï…et même Rinko depuis peu. Mais la laisser partir… mon cœur se déchire en deux rien qu’à cette idée.
Bon sang, je n’aurais jamais cru penser ça un jour mais j’espère du plus profond de mon cœur que Shin part avec elle, parce que je ne peux pas envisager qu’elle soit toute seule à errer quelque part pour éviter la guerre.
Et si elle ne lui avait rien dit ? Elle est tellement têtue parfois, elle est complétement capable de ne rien avoir dit à personne, elle ne me l’aurait d’ailleurs jamais dit si je ne l’avais pas senti au fond de moi et ça m’inquiète trop.
Je saute sur mes pieds et pars à la recherche de la personne que j’apprécie sans doute le moins à Konoha.
Après avoir constaté qu’ils n’étaient pas chez elle et les avoir cherchés un peu partout dans le village, je finis par le trouver seul avec des amis à lui, assis à une table en terrasse. Ils ne passent donc pas leur soirée ensemble… il ne doit pas être au courant de son départ.
Je me sauve avant qu’il ne me remarque pour réfléchir. Il commence déjà à être tard, quelles possibilités s’offrent à moi ? Partir avec elle ; la laisser partir seule ; prévenir Minato qui ne pourra pas y faire grand-chose.
Je ne peux pas la laisser partir toute seule, je crois que c’est impossible pour moi. Et puis elle ne part pas pour une faute grave, elle ne sera pas considérée parmi les déserteurs, nous aurons toujours la possibilité de revenir quand les choses se seront calmées. Et puis, j’ai vu toutes les personnes auxquelles je tiens récemment…
Ma décision est prise.
Lorsque j’arrive chez elle, il y a de la lumière. Je vois un sac à dos de voyage sur son canapé et je toque, sentant d’ici qu’elle se fige à l’intérieur.
- C’est moi, m’annonce-je.
Elle vient ouvrir, mais ne m’invite pas à entrer :
- Qu’est-ce que tu fais la ? chuchote-t-elle en ouvrant de grands yeux.
- Tu ne lui as pas dit que tu partais, la réprimande-je.
- A qui ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.
- Shin.
- Ça ne le regarde pas… et puis comment tu le sais ? demande-t-elle.
- S’il était au courant il serait ici, tout comme je le suis.
Ses traits s’adoucissent un peu, elle baisse sa garde alors j’en profite :
- Laisse-moi entrer, s’il te plait, murmure-je en passant une main sur sa joue.
Elle rougit un peu mais me laisse entrer en se décalant, et je vais m’installer sur son canapé près de son sac. Je remarque alors qu’elle porte mon haut, celui que j’avais laissé chez elle la dernière fois que j’avais dormi là et mon cœur s’emballe à cette information mais elle je reviens à la réalité lorsqu’elle vient se planter devant moi en croisant les bras :
- Tu ne me feras pas changer d’avis, dit-elle avec un air buté.
- J’en ai bien conscience, réponds-je tranquillement.
Elle me regarde en plissant les yeux, suspicieuse.
- Je t’assure Hanako, je sais que je n’arriverai pas à te convaincre de rester, ajoute-je.
- Tant mieux…, marmonne-t-elle, toujours méfiante.
- C’est pour ça que je pars avec toi, annonce-je.
Son visage passe de la méfiance à l’hilarité lorsqu’elle éclate d’un petit rire avant de poser des yeux attendris sur moi :
- Non tu ne pars pas avec moi, dit-elle d’une voix douce.
- Si, insiste-je.
- Non, murmure-t-elle gentiment en prenant ma mâchoire dans sa main.
Je penche la tête sur le côté pour qu’elle s’explique, mais elle ne le fait pas. A la place, elle s’approche de moi doucement, sans me lâcher, et m’embrasse pour la deuxième fois de la journée.
- Dis donc… j’en ai de la chance aujourd’hui, ne peux-je m’empêcher de commenter à voix basse.
- Chut, souffle-t-elle en m’embrassant encore.