L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]

Chapitre 30 : L'heure des vérités

5614 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 11/11/2024 11:10

Chapitre 30 : L’heure des vérités


Nous sommes passés sous ses draps, elle est lovée contre moi et je la tiens fermement. Je ne veux plus jamais la lâcher. Pourtant plus les minutes passent et plus je me rends compte que ce moment ne durera pas, même si je la suis dans sa fuite, j’ai grillé toutes mes chances d’être avec elle un jour et ça me poignarde.

 J’ouvre la bouche mais elle me coupe :

-         Non, chut, laisse ce moment durer je t’en supplie.

Je la serre un peu plus contre moi et j’embrasse son front longuement. Elle a les yeux fermés et la mine si apaisée, elle a l’air d’être la plus heureuse du monde en cet instant alors je laisse effectivement le moment durer, et j’en profite simplement.

 Au bout d’un long moment elle parle fermement :

-         Kakashi, tu ne viens pas avec moi.

J’ouvre les yeux de surprise et elle continue :

-         Quand je partirai de Konoha, ce sera en tant que déserteuse. Je vais commettre un acte qu’on ne me pardonnera pas ici.

Après un bien être total, un vent de panique m’envahit. J’ai l’impression que mon sang se glace :

-         Hanako, dis-moi tout de suite ce que tu comptes faire, ordonne-je.

-         Si je te le dis, jure-moi de ne pas m’en empêcher.

-         Je ne peux pas te jurer une chose pareille sans savoir, rétorque-je.  

-         Si tu me le jures, tu auras le choix de venir avec moi.

Je pèse le pour et le contre rapidement, si je lui jure, non seulement je saurai mais en plus je serai avec elle, même si je ne pourrai rien faire. Et si je ne lui jure pas, je ne saurai rien du tout, je ne la verrai plus et je ne pourrai rien faire de toute façon.  

Le choix est vite fait en fin de compte :

-         Je te jure de ne pas t’en empêcher, dis-je.  

-         Je vais aller libérer Orochimaru.

Je me redresse d’un coup dans le lit, l’entrainant avec moi :

-         Mais pourquoi ?! m’écrie-je, complétement paniqué.  

Elle reste silencieuse et remonte le drap sur ses seins, l’air d’organiser ses pensées :

-         Je quitte Konoha, où veux-tu que j’ailles ?

-         A Suna ! A Iwa ! Même à Kumo s’il le faut ! crie-je.

-         Kakashi, j’ai besoin d’en savoir plus, depuis qu’Orochimaru m’a fait ses expérimentations tout est différent, reprend-elle.

-         Comme quoi ?! m’exclame-je.

-         Tout ! J’ai tellement plus de chakra, c’est incroyable, je le sens en moi ! Mes confusions sont encore plus précises et puissantes, je vois incroyablement mieux les lignes des esprits qui m’entourent ! C’est comme s’il avait tourné le bouton de sensibilité un cran au-dessus !

-         Tu vas rejoindre Orochimaru pour de la puissance ? chuchote-je d’une voix brisée.

J’ai l’impression de revivre le cauchemar que j’ai vécu avec Sasuke et je repense à la triste prédiction d’Orochimaru. Je n’avais jamais imaginé que ça se réaliserait vraiment et encore moins si vite :

-         Tu m’avais dit que tu n’irais pas, qu’est-ce qui a changé ? continue-je sur le même ton.

-         Tout a changé Kakashi ! s’écrie-t-elle.

Elle se lève furieusement en s’enroulant dans le drap.

-         Rien n’a changé Hanako ! Tu ne peux pas aller le libérer, il risque de te faire du mal ! supplie-je d’une voix forte.  

-         Rien n’a changé ? Tu te moques de moi ? C’est donc véritablement ça que je représentais pour toi ?! vocifère-t-elle.

Je me tais, j’ai bien trop peur de ce qu’elle va me dire, et j’avais raison, elle se met à hurler dans un cri déchirant provenant du fond de son cœur :

-         Tu m’as quitté Kakashi ! Voilà ce qui a changé ! Tu m’as quitté sans un mot et j’ai cru mourir ! Je me suis retrouvée seule ! Sans famille, sans équipier, sans toi ! Il n’y a plus RIEN qui me retienne à Konoha et si je m’en vais, je sauverai la vie de centaines de personnes ! Je t’interdis de me dire que rien n’a changé, parce que peut-être que ce que nous avons vécu n’était rien pour toi, mais ce n’est pas mon cas !

Les larmes dévalent sur ses joues par dizaine et elle sort en claquant la porte de la chambre avec fracas, me renvoyait à la tête ma culpabilité immense qui me déchire en deux et m’arrache le cœur. Je me prends la tête dans les mains et me mets à pleurer à chaudes larmes. Tout ça est entièrement ma faute.

 Je me lève pour la suivre mais elle s’est déjà enfermée dans la salle de bain et refuse de m’ouvrir, ne m’adressant plus un mot tandis que j’entends ses sanglots étranglés. Je ne peux plus entendre ça, je ne peux plus entendre concrètement le mal que je lui ai fais alors j’enfile mon pantalon avant de sortir en trombe dehors.

Je m’agrippe à la barrière de sa terrasse avec désespoir, les larmes dévalant mes joues sans interruption, le cœur battant à m’en rendre sourd, me laissant déverser ma peine quelques minutes.

Lorsque je me calme un peu, je fixe le village. Sa terrasse suspendue offre une vue imprenable sur le centre-ville de Konoha à quelques pâtés de maison d’ici. Je laisse mes pupilles courir sur les lumières des échoppes et des restaurants…

 Mon cerveau est vide, ma vie est vide. Je l’ai plus blessé que je n’aurais jamais pu le faire en l’abandonnant comme ça et je ne peux même plus la récupérer maintenant que je suis revenu à moi. J’ai foiré sur toute la ligne, et maintenant elle veut rejoindre Orochimaru… Suis-je en enfer ?

Une vieille femme passe dans la rue en contre-bas et me dévisage, torse nu et pleurant sur la barrière comme un misérable. Je la regarde tristement et elle m’adresse un petit sourire de réconfort. Elle est gentille… j’ai peut-être déjà aidé cette femme…

J’admire Konoha, puis-je vraiment quitter ce village et en devenir un ennemi recherché ? Je n’en sais rien… Le visage d’Hanako m’apparait. Je l’aime, je l’aime de tout mon cœur, mais à quel prix ?

Libérer un prisonnier de guerre… Kumo attaquerait Konoha dans l’instant si on ne la fichait pas directement dans le bingo book. Je ne peux pas parler de tout ça à Minato, il serait obligé de l’arrêter immédiatement, c’est son devoir. Et il devrait m’arrêter moi aussi pour simplement envisager de la suivre dans cette folie.

Si je ne l’avais pas laissé… nous n’en serions pas là… nous serions en train de rire sous la couette tandis que je la chatouille ou bien de lire sur son canapé pendant je la caresse. J’aurais pu avoir une vie de rêve avec une femme de rêve. J’aurais dû m’en douter. Tel a toujours été mon destin, perdre les gens que j’aime… De nouvelles larmes roulent sur mes joues et mes sourcils se crispent sous la peine.

Elle ouvre alors sa porte d’entrée doucement :

-         J’ai cru que tu étais parti…, chuchote-t-elle.

Je tourne la tête vers elle, elle est dans l’encadrement de la porte avec un air timide, elle porte sa petite robe de nuit courte en soie blanche et un chignon aux pointes humides. Elle a dû se doucher, elle est sublime et ça redouble mes pleurs.

Quand elle voit les larmes qui maculent mes joues, elle vient silencieusement dans mon dos appuyer sa tête au milieu et passe ses bras autour de mes abdos, me câlinant un long moment. Elle finit par me tirer doucement pour que je la suive à l’intérieur et me pousse à prendre une douche pour me calmer. J’obéis et lorsque j’en sors, je suis effectivement beaucoup mieux.

On sent que l’ambiance s’est apaisée, nous ne sommes plus dans la colère, dans l’accusation, ni dans la confrontation… Nous avons évacué une bonne partie de nos émotions et nous en avions bien besoin après quelques jours passés ensemble à faire comme s’il ne s’était rien passé, c’était même nécessaire

Cette fois, nous sommes calmes, un poil timides même et je sens que nous allons pouvoir discuter calmement de tout ça à un moment ou à un autre sans que ça ne reparte en cacahuète comme ça vient d’arriver. Elle me prête l’un de ses plus grands shorts confortables, qui me va comme un caleçon. Ça nous fait rire, comme avant, et j’ai mal au cœur d’être si bien avec elle.

Elle rajoute des oreillers dans son lit pour faire un grand nid douillet, puis elle s’y installe et m’invite à la rejoindre en tapotant ses draps.

-         Shin ne va pas rentrer ? demande-je avec hésitation en m’installant à ses côtés.

-         Shin ? Mais pourquoi viendrait-il ? Tu as vu l’heure ? s’étonne-t-elle en fronçant les sourcils.

-         Je ne sais pas, à sa place je serais venu…

-         Il n’est même pas au courant que je pars. Et puis tu es là il me semble.

Elle caresse doucement mon bras et je me lance :

-         Dis-moi pourquoi tu veux rejoindre Orochimaru s’il te plait, je ne m’énerverai pas.

-         Je n’ai plus rien qui me retient ici comme je te l’ai dit et …, commence-t-elle.

-         Et Shin ?

-         Mais c’est quoi cette obsession pour Shin ? Tu comptes me couper la parole toutes les deux secondes ? s’agace-t-elle.  

-         Pardon, je ne dis plus rien, je t’écoute.

-         J’ai envie d’avoir des réponses Kakashi. Je ne te l’ai jamais dit mais mes parents sont morts dans de drôles de circonstances, ils sont morts le jour de ma naissance et personne ne sait pourquoi. On les a retrouvés à côté de moi et je…

Elle se met à pleurer et je prends son visage dans une main pour essuyer ses larmes, mais je me tais, je la laisse continuer.

-         Une part de moi, s’est toujours demandé si…si je ne les avais pas tués à cause de..., sanglote-t-elle.

Elle ne finit pas sa phrase mais pointe son front du doigt, pleurant à chaude larmes alors je l’attire contre moi pour la réconforter :

-         Bien sûr que non, je suis absolument sûr que ce n’est pas de ta faute, j’y mettrais ma vie en jeu, affirme-je.

Elle me regarde avec un petit sourire et sèche ses larmes au creux de mes bras :

-         J’ai besoin de comprendre ce que c’est, comprendre qui je suis et peut-être découvrir des choses sur ma famille. Il est le seul qui pourra peut-être me donner des pistes, ou même des informations, on ne sait jamais tout ce qu’il peut savoir. J’ai besoin de le faire Kakashi, pour moi. Et par la même occasion, j’empêche une guerre d’éclater… Ça vaut le coup à mes yeux.

Je la regarde, elle a l’air déterminée. J’embrasse son nez tendrement, ça fait si longtemps que j’ai envie de faire ça. Elle attend sans doute une réponse cette fois, à me fixer de ses grands yeux roses alors je réfléchis à ce qu’elle vient de me dire :

-         Je comprends, je ne valide pas mais je comprends, dis-je doucement.

-         C’est vrai ? couine-t-elle, ses beaux yeux s’embuant à nouveau.

-         Oui, je ne t’en empêcherai pas. Mais je viens avec toi, réponds-je fermement.

-         C’est hors de question Kakashi, tu ne vas pas quitter Konoha. Tu ne vas pas devenir un déserteur ! Tu as plein de gens ici qui tiennent bien plus à toi que tu ne le crois. Que ferait Gaï sans son éternel rival ? souligne-t-elle en riant doucement.

-         Tu sais qu’il m’appelle comme ça ?

-         Tout Konoha sait qu’il t’appelle comme ça !

Je ris avec elle et elle m’embrasse tendrement les lèvres :

-         C’était mon tour de te dire au revoir aujourd’hui, continue-t-elle.

Au moment où elle le dit je me rends compte qu’il est juste impossible pour moi de la laisser partir. C’est un vrai choc électrique, parce que je me rends compte qu’il est absolument horrible d’être à la place de la personne qui se fait quitter et j’en vomirais de lui avoir fait un chose pareille. C’est vrai, si elle décidait vraiment de m’abandonner ici, je ne pourrais rien y faire, peu importe à quel point je l’aime, peu importe à quel point j’en mourrais de douleur, je ne pourrais juste rien y faire…

-         Hanako, je suis dans les services secrets de l’Hokage, je suis bien plus formé que toi pour les missions d’infiltrations en territoire ennemi. Comment comptes-tu aller délivrer Orochimaru toute seule ? tente-je donc de la convaincre.

-         Je ne sais pas, j’y réfléchirai en chemin, répond-elle.

-         Je viens avec toi, m’entête-je.

-         C’est hors de question.

Elle m’embrasse encore et j’abandonne le débat. De toute façon, je ne la laisserai pas partir sans moi, je ne la laisserai pas m’abandonner, c’est impossible. Alors je la câline silencieusement à la place, méditant ses accusations de tout à l’heure. Il faut qu’elle sache que je ne l’ai pas quitté sur un coup de tête, sans considérer ce que nous avons vécu :

-         Moi aussi j’ai cru mourir quand j’ai arrêté de te voir, confesse-je dans un murmure.

Elle se tend contre moi. Je sens d’ici qu’elle bouillonne de rage, ce qui n’était franchement pas du tout l’effet escompté. Elle se redresse subitement et je vois des éclairs au fond de ses yeux :

-         Et comment va Hinari ?! feule-t-elle.

Hinari ? Mais qu’est-ce qu’Hinari vient faire là au milieu ?!

-         Elle va bien je pense…, réponds-je sans comprendre.

-         Tu ne lui as pas demandé au restaurant l’autre jour ? continue-t-elle d’un sale ton.

-         Je ne sais pas, sans doute, je ne me souviens plus vraiment de quoi on a parlé, je pensais à toi. Tu m’as vu ? demande-je, les yeux pleins d’espoirs à l’idée qu’elle ait eu envie de « m’espionner » comme je le fais sans cesse avec elle.

-          Oui je t’ai vu figure toi, gronde-t-elle.

 

Je suis décontenancé, par son changement de sujet et de ton. Il me semblait que ça allait, que nous allions encore discuter calmement, alors pourquoi repart-elle en conflit après ce que je viens de lui dire. Ça n’a pas de sens… et la voilà qui croise les bras, ce n’est pas bon signe.

-         Tout va bien ? demande-je prudemment.

-         Oui parfaitement bien, répond-elle sèchement.

 

Je tente de la reprendre contre moi, mais elle reste dressée comme un i, assise au milieu du lit, luttant contre la force de mes bras alors j’essaie de la rassurer :  

-         Hanako, je suis sûr qu’Hinari va très bien si ça t’inquiète. La dernière fois que je l’ai vue elle allait très bien en tout cas, assure-je calmement.

-         Oui je pense bien. Je sais tout le bien que tu peux faire à une femme. J’en connais quelque chose.

 

J’en reste complétement abasourdi. Je ne suis peut-être pas le plus dégourdi en langage féminin, mais cette phrase est en train d’allumer l’alerte rouge dans ma tête. Peut-être même bien l’alerte noire et le risque de mort imminent, surtout lorsque je vois la fureur incandescente dans ses yeux roses. Mais qu’est-ce qu’elle sous-entend ? Qu’est-ce qu’elle imagine ? Il n’y a pas beaucoup de doutes permis et je comprends qu’il faut que je désamorce immédiatement la petite bombe prête à exploser à côté de moi :

 

-         Je n’ai touché personne d’autre que toi, affirme-je.

 

Elle me regarde en plissant les yeux comme pour jauger si je dis la vérité.

-         Tu peux me croire, ajoute-je.  

 

Je vois enfin le doute s’allumer au fond de ses yeux. Comment peut-elle croire que j’ai fait quoi que ce soit avec Hinari ? Ça me dépasse :

-         Pourquoi penses-tu une chose pareille ? demande-je.

-         Je ne sais pas, peut-être parce que ce n’était pas plus que ça ton amie et que je vous retrouve tous les deux en tête à tête en train de manger au restaurant !

 

Elle râle, mais elle est moins sûre d’elle.

-         Nous étions avec Asa et Rinko. Ce sont eux qui sont allés attendre la nourriture, tu n’avais qu’à tourner les yeux pour les voir ! me défends-je.

 

Elle baisse le regard et rougit violemment. Elle mordille l’intérieur de sa joue en réfléchissant, toujours assise en tailleur au milieu du lit.

-         Hanako, est-ce que j’ai déjà fait quelque chose qui puisse te faire croire que je m’intéresse à quelqu’un d’autre ? demande-je.

-         Non…, répond-elle du bout des lèvres.

 

Elle pose les mains sur ses yeux, gênée par son pugilat. Lorsqu’elle les enlève, elle est encore rouge comme une tomate :

-         Ça veut dire que tu t’intéresses à moi ? roucoule-t-elle pour détourner mon attention.

-         Pourquoi as-tu pensé une chose pareille quand tu m’as vu au restaurant ? insiste-je.  

 

Un long blanc suit ma question puis elle avoue enfin :

-         Shin… Shin m’a dit que… Il a dit que tu avais eu une relation avec Hinari…

 

Ses joues sont de plus en plus vives et elle regarde ses mains qu’elle tortille. Shin. Je sens mon cerveau s’éteindre très nettement à cet instant :

-         Il a dit quoi ? gronde-je lentement, plus menaçant que je ne l’ai jamais été.

-         Il m’a dit qu’Asa lui avait dit que tu avais eu un rapprochement avec Hinari … à Kumo… et que tu ne cherchais qu’à me mettre dans ton lit, je ne sais pas… je ne l’ai pas cru mais après tu n’es plus revenu me voir et ensuite je t’ai vu au restaurant avec Hinari et je… je…

 

Ses yeux s’emplissent de larmes mais je saute sur mes pieds et j’essaie d’enfiler tant bien que mal mon pantalon, peinant à le faire tant la rage me dévore. C’est lui, évidemment que c’est lui, c’est toujours cet abruti de Shin qui m’emmerde et après lui avoir menti à mon sujet, il me la vole.

-         Mais qu’est-ce que tu fais ?! s’exclame-t-elle en se levant d’un bond dans le lit.

-         Je vais le tuer, le tuer ! aboie-je d’une voix froide en cherchant frénétiquement mon haut.

Je vois rouge comme rarement, et ça tombe très bien car je sais soit à quelle terrasse il se trouve encore, soit l’adresse de son appartement où il dort. Je vais aller le tuer.

Elle saute du lit directement sur moi en sachant très bien que je la réceptionnerai, ce que je fais tandis qu’elle m’observe avec de grands yeux affolés :

-         Arrête je t’en prie ! Tu ne comptes quand même pas réellement lui faire du mal ?! couine-t-elle.

-         Bien sûr que si. Ou au moins quelques coups bien placés, tu n’auras qu’à le soigner tout de suite, grogne-je.

Je tente de la poser mais elle s’accroche comme un koala à ma nuque :

-         Mais Kakashi tu es dingue ! Tu vas avoir des problèmes pour rien si tu lui fais du mal !

-         Pour rien ? S’il ne t’avait pas dit ça peut être que…, commence-je à gronder.

 

Elle se lâche de mon cou subitement :

-         Que quoi Kakashi ? demande-t-elle d’une voix beaucoup plus froide et tranchante. C’est toi qui as coupé les ponts entre nous, pas lui.

 

Elle arbore à nouveau sa petite mine triste et en colère. Je ne supporte pas de la voir comme ça, et en plus elle a raison ! Ça me calme instantanément et je prends son petit visage boudeur entre mes mains pour l’embrasser.  Au début elle reste stoïque mais plus je l’embrasse plus elle se détend et elle finit par repasser ses bras autour de ma nuque pour me rendre mon baiser.

Je suis vraiment trop idiot, je ne risque pas de perdre une seconde de ça avec elle pour aller mettre les points sur les i avec ce crétin. Elle retire doucement mon pantalon en m’embrassant, pour s’assurer que je reste ici avec elle et je la suis, docile, en direction du lit où elle se rassoit.

Je suis quand même encore mauvais vis-à-vis de lui :

-         J’aurais quand même bien aimé voir sa tête s’il m’avait vu débarquer avec toi en chemise de nuit qui me court derrière ! ricane-je.

-         Pourquoi ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.

-         Ça ne lui aurait sans doute pas trop plu de savoir que nous étions ensemble à cette heure-ci, et dans cette tenue…, dis-je en désignant sa robe sexy.

-         Ça ne le regarde pas vraiment, se renfrogne-t-elle, la mine toujours interrogative.  

-         Quand même un peu…, réponds-je.

-         Mais qu’est-ce que tu as avec Shin aujourd’hui ?! Ça a commencé bien avant que je ne te dise pour son mensonge…, s’agace-t-elle en se relevant du lit.

 

Je la toise, elle a l’air vraiment perdue, elle ne comprend donc vraiment pas pourquoi je le ramène sur le tapis … ? Ou alors elle a une drôle de conception du couple dont la fidélité me semble être l’un des piliers de base…

Autant mettre les pieds dans le plat :

-         Tu sors avec lui non ?

-         Mais pourquoi est-ce que tu penses que je sors avec Shin ? demande-t-elle en ouvrant des yeux ronds.

 

Mon cœur s’arrête.

 

-         Quand je t’ai demandé à l’entrainement si tu étais heureuse tu m’as répondu que tu l’étais actuellement, comme si tu parlais de lui ! m’écrie-je, complétement choqué.

-         Je t’ai dit que j’étais heureuse parce que tu me tenais dans tes bras quand tu m’as posé la question ! se récrie-t-elle. Et je ne vois pas bien en quoi ça aurait pu vouloir dire que je suis heureuse avec Shin ?!

 

J’enregistre l’information mais leur câlin sur le canapé me saute au visage :

-         Mais je vous ai vu l’autre soir au milieu de la nuit sur ton canapé ! Il te tenait dans ses bras et t’a porté dans ta chambre ! argumente-je.

-         Quoi ?! J’avais perdu mon matou depuis plusieurs jours et j’étais inconsolable ! J’ai cru qu’il était mort, il est venu me soutenir et je me suis endormie. Il m’a déposé dans mon lit avant de partir ! C’est un vieil ami Kakashi !

 

Je reste sans voix. Est-elle vraiment en train de me dire qu’elle ne sort pas avec lui ? Qu’elle ne sort avec personne ? Je commence à sourire bêtement et elle se radoucit je le vois. Je saisis rapidement sa main et la porte contre mon visage, je suis heureux comme un paon, tout mon corps s’électrise nerf après nerf.

-         C’est un vrai trouble de regarder les gens par leurs fenêtres tu sais, dit-elle en réfrénant un sourire, fronçant les sourcils sévèrement.

-         Mais je ne regarde que toi, réplique-je en embrassant le dos de sa main.

 

Elle finit par sourire et me grimpe dessus pour que je l’embrasse. Des images grivoises me reviennent en tête dans la seconde, mais elles sont parasitées par ma dispute avec Shin, que je repasse dans ma tête.

-         Je lui ai laissé sa chance, dis-je soudain.

-         Comment ça ? répond-elle, plus concentrée sur notre baiser que sur ce que je dis.

-         Je lui ai laissé sa chance, il m’a dit de te laisser une chance d’être heureuse avec quelqu’un de normal, comme lui. Et c’est ce que j’ai fait, pourtant il n’a pas plus réussi à t’avoir…

-         Comment aurait-il pu avoir la moindre chance alors que je suis folle d’un autre ? chuchote-t-elle en m’embrassant encore.

 

Mon esprit éclate de joie et d’allégresse, et je me plonge entièrement dans notre étreinte. Mais cette fois, c’est elle qui tique :

-         Quand est-ce que vous vous êtes dit une chose pareille ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.

-         Le soir où je suis venu te voir et que je suis tombé sur lui. Quelques jours après ma première nuit ici, réponds-je en glissant dans son cou.

-         Vous vous êtes disputés ce soir-là c’est ça ? demande-t-elle en réfléchissant.

 

Je relève le nez :

-         Oui, il m’a accusé de… de sales choses…, murmure-je.

 

Je lui répète dans les grandes lignes notre altercation et elle bondit encore sur ses pieds, folle de rage :

-         Mais comment a-t-il osé ?! Il sait mieux que quiconque quels sont mes sentiments envers toi ! s’exclame-t-elle.

 

Elle se dirige furieusement vers sa commode pour en sortir un petit kimono qu’elle passe sur sa robe, visiblement bien décidée à aller le pourrir elle-même cette fois-ci.

Moi en revanche, je ne suis pas dans la même ambiance, il est le dernier de mes problèmes, je suis même plus heureux que je ne l’ai jamais été.

 Je lui saute dessus, l’attrapant au vol pour la coller contre le mur. Elle accroche ses jambes derrière mon dos et ses mains derrière ma nuque et m’interroge du regard tandis que j’approche mon visage du sien :

-         Tes sentiments pour moi ? répète-je d’une voix suave en passant mon nez contre le sien.

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