L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]

Chapitre 31 : Les au revoir partie 1

Elle rougit tellement que je sens la chaleur qui s’échappe de son visage :

-         Je…enfin…, balbutie-t-elle.

Je l’embrasse passionnément sans autre forme de procès. Je n’ai pas besoin d’entendre des mots qu’elle n’a pas envie de me dire spontanément et encore moins envie qu’elle m’en dise qu’elle ne pense pas par pression.

 Mais ceux-là, je les ai interceptés et ils sont à moi pour toujours. Elle rit aux éclats en m’embrassant difficilement tandis que je la balance en arrière presque jusqu’au sol de sa chambre sans quitter ses lèvres, pour exprimer ma joie. Je la redresse et elle rit encore, rejetant la tête en arrière, heureuse. Comme ça m’a manqué de la voir comme ça… J’ai l’impression que mon cauchemar est en train de redevenir un rêve.

 Je me laisse tomber sur son lit avec elle, toujours accrochée, et elle a juste le temps de décroiser ses jambes de mon dos avant l’impact du matelas.

Elle me sourit en frottant son nez contre le mien.

-         Je suis revenu tu sais…, dis-je.

-         Revenu ? demande-t-elle en penchant la tête sur le côté.

-         Après avoir… abandonné, j’ai discuté avec Sakura un soir et elle m’a convaincue de tenter ma chance, elle m’a dit que c’était à toi de décider si j’étais bon ou non pour toi malgré mon caractère compliqué. Je suis venu chez toi, pour te supplier à genoux de me pardonner. J’aurais dormi devant ta porte s’il l’avait fallu…, chuchote-je.  

-         Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demande-t-elle.

-         C’est le soir où je suis tombé sur vous deux dans ton canapé…

Elle affiche un air profondément triste et caresse ma joue :

-         Je t’aurais pardonné Kakashi, murmure-t-elle.

Je souris et nous nous embrassons encore et encore.

*

Nous finissons par nous remettre convenablement dans son lit en câlin :

-         Le jour va bientôt se lever, pouffe-t-elle.

-         Tu voulais partir demain ? Enfin aujourd’hui ? demande-je.

-         Oui.

-         Laisse-nous encore cette journée, on vient à peine de se retrouver, supplie-je.

-         Bien sûr, je ne suis pas à un jour près, dit-elle doucement en tapant mon nez.

Elle reste silencieuse un instant avant d’ajouter :

-         Je ne suis pas sûre que j’aurais réussi à partir aujourd’hui de toute façon. Avec toi ici…

-         Je ne pars pas, je ne pars plus, confirme-je en embrassant son épaule.

Elle serre sa prise autour de moi, toute heureuse.

-         Je n’arrive pas à croire que je te tiens dans mes bras, ajoute-je.

-         Je n’arrive pas à y croire non plus, je m’endormais tous les soirs en rêvant de ce moment, soupire-t-elle.

-         Et moi donc.

Nous finissons par nous endormir, serrés l’un contre l’autre.

*

Après une courte nuit, nous nous éveillons en milieu de matinée, assez inhabituel pour les lève-tôt que nous sommes. Elle s’étire de tout son long, paresseusement, comme un gros chat, et je l’admire m’exposer sa peau douce sous le nez de si bon matin.

Elle se lève ensuite et je la regarde avec désir dans sa petite robe de soie. J’adore cette robe. J’adore surtout la fille qui est dans la robe…

Quelques temps après, je la rejoins dans la cuisine où elle me tend une tasse de café. Je suis si heureux d’être de retour chez elle, c’est comme une bulle hors du temps où j’ai l’impression que nous sommes un couple dans leur quotidien, j’ai du mal à croire que nous allons vraiment partir. Pour aller voir Orochimaru en plus, nous mettant en danger à Kumo… Ma tête tourne rien que d’y penser.

-         Je vais devoir rentrer chez moi, annonce-je.

Elle se tourne vers moi, l’air beaucoup plus inquiète qu’elle ne le devrait et j’ajoute vite :

-         Me changer, prendre des affaires propres… J’ai aussi quelques devoirs de Minato à remplir…

-         Ah oui … Je suis bête, répond-elle avec un petit rire nerveux et les yeux gênés.

Je m’en veux, à cause de mes agissements, elle a peur quand je lui dis que je m’en vais. C’est bien normal, la dernière fois que je lui ai dit que je sortais me rendre utile, elle ne m’a pas revue pendant plus d’un mois.

-         Il faudra que nous fassions un entrainement en fin de journée ? demande-t-elle.

-         Je ne sais pas, je n’ai aucune idée de si Minato surveille ou non les entrainements. Ce n’était pas vraiment une question à se poser jusqu’à aujourd’hui mais puisqu’on s’en va…

-         Puisque je m’en vais, me corrige-t-elle.

Je lève les yeux au ciel et pars m’habiller dans la chambre.

-         Tu pars maintenant ? demande-t-elle en me rejoignant.

-         Oui il est déjà tard, sauf si tu ne veux pas, je ne veux pas te faire douter de moi ou de mon retour, dis-je en arrêtant mes mouvements.

-         Non ça ira, je vais aller trainer à l’hôpital aujourd’hui.

-         Tu vas travailler ? m’étonne-je.

-         Non… J’aimerais voir mes collègues avant de partir c’est tout.

Je ne réponds pas. C’est tellement plus simple de faire comme si nous restions ici.

-         De toute façon si tu rentres avant moi, tu sais où est la clé, dit-elle en haussant les épaules.

Elle va pour sortir de la chambre, puis se fige dans son mouvement avant de se retourner lentement en me regardant avec de grands yeux :

-         Tu es venu chez moi ?

-         Comment ça ? demande-je, un peu honteux.

-         Pendant que je n’y étais pas, tu es déjà venu chez moi ? insiste-t-elle.

Je ne réponds pas en repensant au fameux cinquième jour, où je suis venu me coucher un moment dans son lit juste pour sentir sa présence et son odeur, avouant de fait ma culpabilité.

Elle se fend d’un large sourire et vient me sauter dans les bras :

-         J’en étais sûre ! Je ne suis pas folle, je savais que je t’avais senti ! s’écrie-t-elle.

Elle m’embrasse avant d’ajouter :

-         Il va falloir qu’on rediscute de tes petits problèmes de limites quant à mon intimité, tu me suis, tu observes par mes fenêtres, tu rentres chez moi quand je n’y suis pas... Je devrais peut-être me méfier de toi, me taquine-t-elle.

-         Vu comme ça, c’est terriblement glauque je l’admets, avoue-je piteusement.

Elle éclate de rire avant de me lâcher pour me laisser enfiler mon pantalon, lorsque les marches de son escalier extérieur grincent. Je me tends instantanément et elle aussi, tandis que nos visages se tournent vers la porte bien que nous soyons toujours dans la chambre.

-         Si c’est lui …, menace-je d’une voix grave de colère.

-         C’est forcément lui, je n’ai que ses visites ou les tiennes, répond-elle.

Elle a un air hostile en disant cela, elle ne l’a pas pardonné du tout pour la misère qu’il a semé entre nous. Elle part à la cuisine tandis que je ne prends même pas le temps de remettre mon haut. Je marche lentement en direction de la porte d’entrée, tâchant de me contrôler pour que la situation ne dégénère pas. Elle a raison, il est hors de question que j’aie des problèmes à cause de lui mais hors de question aussi que je le laisse venir la bouche en cœur comme si tout allait bien.

Il toque et elle ne m’arrête pas, elle est appuyée contre le plan de travail le nez dans sa tasse de café, affichant son air le plus méchant. Elle me fait confiance pour gérer la situation, je ne céderai pas à des pulsions immatures.

J’ouvre la porte et il fait un bond en arrière :

-         Mais qu’est-ce que tu fais là ?! s’exclame-t-il.

Je marche sans m’arrêter vers lui, d’un pas calme, le fixant méchamment de mes deux yeux, et je sais que mon regard peut mettre mal à l’aise. Il recule doucement devant moi, comprenant petit à petit la situation.

-         Dégage Shin, dégage ou je te jure que je te fais du mal, gronde-je entre mes dents. 

Il recule toujours en lançant des petits regards vers Hanako qui ne bouge pas d’un poil.

-         Je passe te voir plus tard ! a-t-il quand même l’audace de lancer avant de se sauver dans les airs.

Lorsque je rentre, les épaules toujours tendues à craquer, elle se mord l’index en me regardant :

-         Quel mâle alpha…, glousse-t-elle.

Je m’approche d’elle de la même façon dont je me suis approché de lui, et je vois ses pupilles se dilater un peu plus à chaque pas que je fais dans sa direction. Elle ne rit plus du tout et ses joues rosissent.

 Je la monte sur le plan de travail de façon brute, approchant lentement mon visage menaçant du sien tandis qu’elle halète déjà et je me glisse dans son cou pour la mordre doucement, la faisant frissonner des pieds à la tête.

-         Tu ne perds rien pour attendre petite effrontée, gronde-je en me détachant d’elle.

Elle me dévore des yeux en reprenant son souffle, toute pantelante et je la laisse pour aller finir de m’habiller, plutôt satisfait de mon effet sur elle.

Alors que je m’apprête à sortir de la maison, elle me prend la main subitement pour m’empêcher de sortir avant de la relâcher en me sortant des yeux désolés :

-         Je dois être un peu traumatisée…, rit-elle nerveusement.

Je prends son visage entre mes mains et la regarde dans les yeux, peiné par sa réaction :

-         Je suis tellement désolé, je te promets que je vais revenir Hanako, chuchote-je.

Elle sourit faiblement et j’embrasse sa tempe avant de sortir.

*

 En vérité je n’ai rien à faire de particulier sur ordre de Minato, mais j’avais envie de passer mes derniers moments à Konoha avec les gens que je connais. Avec tout le planning d’entraînements mis sur pied, je sais exactement où ils sont et ce qu’ils font aujourd’hui, plutôt pratique. Je commence par Gaï, qui a une plage de repos juste après sa matinée à l’académie et je l’attends donc à la sortie, l’air de rien en bouquinant. Quand il sort et qu’il m’aperçoit, ça ne manque pas :

-         Mon éternel rival ! s’exclame-t-il.

-         Gaï.

-         Qu’est-ce que tu deviens ?!

-         Comme tu vois, je suis en train de finir le livre que tu m’as conseillé. Il était vraiment intéressant.

-         Je suis ravi qu’il t’ait plus. Tu peux compter sur moi si tu veux d’autres recommandations, répond-il avec sérieux.

-         Merci.

Je compte silencieusement dans ma tête, attendant qu’il me propose un défi, il n’a jamais excédé une dizaine de secondes alors ça ne devrait pas être long.  Son visage s’anime :

-         J’ai une pause avant mon entraînement de l’après-midi, et si on en profitait pour faire un petit défi ?!

Je souris, caché derrière mon masque :

-         Tu sais quoi Gaï, aujourd’hui je n’ai vraiment rien de mieux à faire, réponds-je avec nonchalance.

-         A la bonne heure ! Voyons qui sera le plus rapide pour rejoindre le bureau de l’Hokage !

-         A ton signal.

Il me sourit encore, heureux comme un paon.

Pour une fois je ne me suis pas donné à fond et je l’ai laissé me battre, souhaitant qu’il garde un bon souvenir de notre dernier moment ensemble. Il commente ses exploits encore et encore tandis que nous marchons en direction des terrains d’entraînements :

-         Je pense que tu te laisses aller Kakashi ! Il va falloir que je te garde à l’œil pour que tu maintiennes un niveau suffisant pour être mon rival. Je ne peux quand même pas te laisser faiblir, après ce serait vraiment trop simple de te battre.

Je l’écoute encore déblatérer ses âneries jusqu’à ce que j’atteigne ma deuxième destination de la journée.

-         Gaï, ce fût un plaisir, mais je m’arrête ici.

-         Tu t’entraînes au terrain numéro deux cet après-midi ? demande-t-il.

-         Pas exactement.

-         Toujours aussi cachotier Kakashi ! Ahahah ! Tu ne changeras jamais !

Je ne sais pas trop quoi lui dire pour lui dire au revoir, ce sont mes derniers mots à son égard en tant qu’ami… S’il venait à me recroiser un jour, il devrait me tuer.

-         J’ai vraiment apprécié chacun de nos défis depuis qu’on est gosses, dis-je simplement.

Il me regarde avec des yeux ronds, j’ai réussi à lui couper le sifflet. Alors qu’un sourire naît sur ses lèvres, je disparais de sa vue, le laissant planté comme ça.

*

J’approche silencieusement dans le dos de Rinko, en train de viser une cible difficilement atteignable avec un kunaï. Il lance et rate, râle un petit coup, puis retente sa chance avec un autre. J’en sors un de ma poche et je le lance au même instant que lui. Le mien se plante dans le mille, le sien à l’extrême bord.

-         Hein … ? se demande-t-il à voix haute en voyant les deux kunaï plantés.

-         Surprise.

Il sursaute puis éclate de rire :

-         Ça ne pouvait être que toi pour venir frimer comme ça ! dit-il.

-         Je ne frime pas, je ne comprends même pas comment tu peux rater une cible aussi évidente.

En vérité, elle est très dure à atteindre, c’est une très bonne idée de sa part.

-         Qu’est-ce que tu viens faire dans le coin ? demande-t-il en souriant.  

-         Je passais te voir en fait…

-         Ah bon ?

Il fronce les sourcils et va modifier la position de l’une de ses cibles à un endroit encore plus tordu. J’apprécie son sens de l’entraînement.

-         Quelles sont les nouvelles ? demande-je pour faire la conversation.

Il me dit qu’Hinari et Asa ne vont pas tarder, mais je le savais, je l’ai vu sur le planning de Shikamaru. Il ramasse la quantité astronomique de kunaï qu’il avait déjà lancé avant mon arrivée et je le suis tranquillement, les mains dans les poches.  

-         Et toi alors ? Je te trouve mieux que ces dernières semaines, dit-il en m’observant.

Je suis étonné de constater qu’il me connaisse déjà si bien en si peu de temps, il est drôlement observateur. Notre récente amitié m’épate sincèrement, je ne comprends toujours pas comment il peut m’apprécier mais je crois que je suis encore plus épaté par ma facilité à m’ouvrir à lui :

-         Je l’ai revu, dis-je simplement.

Il se fend d’un sourire éclatant :  

-         J’en étais sûr ! Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure que vous étiez bien ensemble, répond-il.

-         Je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu as fait pour moi depuis que je te connais Rinko et j’aimerais que tu saches que tu pourras toujours compter sur moi, peu importe les circonstances qui pourraient se mettre en travers de nos routes… Si un jour tu avais besoin de moi, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t’aider.

Il me dévisage avec des yeux inquiets :

-         Tu te sens bien Kakashi ?

-         Assez pour te défier au lancer de kunaï et gagner, rétorque-je.  

Il me jauge encore quelques secondes :

-         C’est pareil pour moi tu sais. Si tu as besoin, de n’importe quoi, je suis là Kakashi. Maintenant prépare toi à perdre car je n’avais fait que l’échauffement !

Je lui mets évidemment la piquette, et il râle de frustration, me faisant rire. Ses équipiers nous rejoignent à ce moment-là et se moquent gentiment de lui et de sa défaite.

Je reste un bon moment avec eux à m’entraîner. Quand la fin de la journée approche, je les laisse même se moquer de moi lors de notre passage au bar de Kumo et ils rient aux éclats, ils m’imitent ne marchant pas droit dans la rue – ce qui est très exagéré – et Rinko fait une imitation grossière de ma fascination de ce soir-là pour « les jolies lumières dans les jolis cheveux de la jolie fille ». Je feins l’agacement pour leurs moqueries et ils rient comme des gamins. Je suis content, je voulais qu’ils aient un beau souvenir de notre dernier moment ensemble et je crois qu’une fin d’après-midi à rire comme des bossus en est un.  

Je leur souhaite une bonne soirée et je pars en direction du terrain numéro cinq pour ma troisième destination du jour et sans doute la plus importante.