L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 45 : Retrouvailles avec les proches
5740 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 28/11/2024 13:00
Chapitre 45 : Retrouvailles avec les proches
Je m’envole en direction des terrains d’entrainements. Lorsque j’arrive, ils sont déjà au milieu en train de parler et je les observe discrètement. Je vois que Sasuke scrute les alentours, il m’attend, et les deux autres se chamaillent comme d’habitude. Ils finissent par opter pour du lancer de shuriken sur cibles mouvantes.
Alors qu’ils commencent leur exercice en se chamaillant toujours pour savoir qui lancera en premier, je m’approche doucement et je me plante derrière eux pour les regarder faire. Naruto se précipite, comme d’habitude, et rate son premier tir.
Sakura l’engueule :
- Tu sais très bien ce que Kakashi senseï te dirait triple andouille, pense au vent ! Tu as encore foncé tête baissée sans réfléchir !
- En effet, confirme-je.
Ils bondissent tous les deux de surprise et lorsqu’ils me voient, ils me sautent dessus d’un même mouvement, me renversant au sol avec violence.
- Kakashi senseï ! crient-ils.
Ils sont tellement heureux et rient si fort de m’avoir mis par terre que je finis par rire avec eux et même Sasuke ricane dans son coin en essayant de garder la face :
- Vous êtes ridicules, c’est tout de même votre senseï, dit-il d’une voix hautaine.
Quant à moi, je profite du moment, je les prends chacun dans un bras et je les serre contre moi tandis qu’ils m’écrasent de tout leur poids en riant toujours avec bonheur. Ils m’ont plus manqué encore que je ne le pensais, ils sont comme ma famille.
- Ça alors ! Kakashi senseï nous rend notre câlin ! s’écrie Naruto d’un air choqué.
- C’est que ces derniers mois ont dû être carrément difficiles ! s’inquiète immédiatement Sakura.
- Mais non, intervient Sasuke. Une promenade de santé pour notre senseï, je vous l’ai dit, arrêtez de paniquer.
- Racontez-nous ! me presse Sakura avec des yeux implorants.
Nous nous redressons pour nous assoir dans l’herbe et Sasuke nous rejoint tandis que je réponds :
- Je ne peux pas vous dire quoi que ce soit, je ne peux pas vous impliquer dans toutes ces histoires les jeunes. Tout va bien, tout s’est bien passé, et je ne repars pas. Racontez-moi plutôt ce que moi j’ai manqué.
Ils se lancent dans le récit de leurs aventures, se coupant la parole sans cesse et surenchérissant toujours sur les histoires de l’autre. Je les écoute avec toute mon attention et toute mon affection, profondément heureux de les retrouver et de les voir se chamailler amicalement jusqu’à ce que Sasuke intervienne :
- Ça fait des mois que je ne les ai pas vu aussi joyeux, ça commençait à devenir pénible, dit-il.
- Vous êtes rentré cette nuit chez vous senseï ? demande Sakura. Nous avons fait le ménage et changé vos draps toutes les semaines pour votre retour !
Je n’ai pas le cœur de lui dire que non :
- Oui merci, ça m’a énormément touché. Ça aurait vraiment été pénible de rentrer épuisé et de devoir le faire, argumente-je.
Elle me sourit de toutes ses dents tandis que Sasuke affiche une moue moqueuse dans son dos puisqu’il sait très bien où j’ai dormi a priori.
- Et Hanako comment va-t-elle ?! demande Naruto.
- Très bien ne t’inquiète pas pour elle, réponds-je.
- Oh mais oui ! s’écrie Sakura. J’étais tellement contente de vous revoir que je n’y ai pas pensé, ça veut dire que je vais vite la revoir à l’hôpital !
- En effet, confirme-je.
- Vous êtes toujours …, commence Naruto avec hésitation.
- Toujours quoi ? demande-je.
- Vous savez avec Hanako…
J’hausse un sourcil et Sakura assène un coup de poing à Naruto :
- Ce n’est pas à toi de demander une chose pareille à ton senseï ! s’écrie-t-elle.
- Pardon, pardon ! Je ne demanderai plus, dit-il en plissant les yeux en direction de Sakura et se frottant la tête. Mais quand est-ce qu’on la revoit ? On l’aime bien nous Hanako !
- Ce soir ?! propose Sakura en couinant presque.
- Je ne sais pas, réponds-je. Je ne connais pas son programme, il faudrait que tu lui demandes…
Je sème le doute dans leurs esprits sur notre relation et ça m’amuse beaucoup, j’ai toujours aimé les faire tourner en bourriques après tout.
- En tout cas senseï, votre soirée nous est réservée ! déclare Sakura d’un ton sans appel.
- Ah bon ? Et en quel honneur ? la taquine-je.
- Bah parce que c’est nous qui avons la priorité ! Vous êtes notre senseï ! s’écrie Naruto.
- J’ai eu d’autres élèves tu sais…, rétorque-je en sachant très bien que ça va le vexer.
- Ça ne compte pas et vous le savez très bien ! crie-t-il en sautant sur ses pieds.
- L’équipe 7 ce n’est pas une équipe, c’est une famille, dit Sakura en levant le doigt avec un air impérieux.
- Et puis vous avez renvoyé les autres à l’académie, pas sûr qu’on puisse les considérer comme vos élèves, souligne Sasuke.
- Alors si je n’ai pas le choix…, cède-je en réprimant un rire.
- On va au restaurant ou à la maison ? demande Sakura en lançant un regard à Sasuke.
Il hausse les épaules :
- On verra bien, il n’est même pas encore midi…, soupire-t-il.
Je décide de faire l’entrainement avec eux et ça me fait un bien fou. Nous passons quelques heures à courir, sauter, lutter, ramper. J’ai l’impression que mon corps est enfin soulagé d’une charge à la fin de notre séance lorsque nous finissons sur les rotules et que nous nous étalons dans l’herbe. Je ne suis pas fait pour me la couler douce pendant des mois, bien qu’en vérité j’ai maintenu ma forme physique là-bas.
*
Je passe la porte de chez moi, et effectivement, c’est propre comme un sou neuf. Je range mes affaires avant d’aller prendre une douche rapide. Lorsque je sors en serviette pour m’habiller, je me sens comme un étranger. Ça me parait si vide sans la présence d’Hanako, je l’imagine allongée sur le ventre les pieds croisés en l’air en train de me taquiner sur mes livres rangés à ma façon psychorigide. Je vois comme si elle était là son regard espiègle et j’entends ses gloussements.
Comment peut-elle me manquer alors que je viens de passer plusieurs mois collés-serrés avec elle ?
Je m’habille et je sors vite de mon appartement. Gaï est en mission à l’extérieur aujourd’hui, donc il ne me reste qu’à trouver où peut bien se cacher Rinko et j’aurai fait le tour. Je me rends au bâtiment de l’Hokage pour voir si je le trouve sur les plannings et j’apprends qu’ils rentrent de patrouille dans une dizaine de minutes, c’est parfait.
Je les attends dehors sur un muret et lorsqu’ils sortent de leur rapport de patrouille auprès de Minato, je me lève tranquillement et j’attends qu’ils me remarquent.
- Kakashi ! s’écrie Hinari.
Elle me fonce dessus en courant et je ne sais pas comment réagir lorsqu’elle me saute dans les bras pour me serrer. Je garde les mains suspendues dans le vide, tendu comme un arc. Déjà qu’avant je n’aurais pas su comment réagir, mais alors maintenant qu’il y a Hanako dans ma vie c’est encore pire et je suis très mal à l’aise.
Heureusement, en arrivant, Rinko dégage Hinari de mes bras sans ménagement pour me serrer à son tour contre lui. Ça ne me fait pas du tout le même effet, alors que j’étais pétrifié avec Hinari, j’éclate franchement de rire dans les bras de Rinko qui jubile :
- Oh bordel ! J’étais sûr que c’était ton masque hier soir ! J’en étais sûr ! crie-t-il.
Rinko est mon ami le plus récent, et curieusement, il occupe déjà une place importante dans mon cœur, j’étais presque inquiet de le revoir et que tout ait changé. Je suis parti si vite après le début de notre amitié, j’aurais été sincèrement peiné d’avoir foutu en l’air notre relation mais il n’en est rien visiblement.
Il attrape mon visage dans ses mains pour m’observer sous toutes les coutures :
- Ouai… il ne lui manque toujours qu’un œil et son petit air supérieur est toujours là ! Il va bien ! se marre-t-il.
- La ferme Rinko, ris-je.
- Alors qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?! demande-t-il.
- C’est un peu compliqué, je ne peux pas vous en dire quoi que ce soit…, m’excuse-je.
- Et allez, le revoilà qui fait son intéressant avec ses missions top secrètes, comme d’habitude ! répond-il.
Je ris un peu plus et il me relâche en me tapant sur l’épaule :
- Bon sang, tu m’as manqué Kakashi ! On se faisait chier sans toi !
- Sympa ! râle Asa.
Hinari reste plantée à côté de moi, les joues rouges et ses yeux pleins d’étoiles me dévisageant.
- Et si on mangeait ensemble ce soir ?! propose Rinko.
- Je suis pris malheureusement, réponds-je.
- Tu m’étonnes, il vient de rentrer, laisse-le respirer ! souligne Asa en lançant un regard moralisateur à Rinko.
- Passe du temps avec nous tout de suite alors, insiste Hinari.
- On pourrait aller boire un thé ? ajoute Rinko.
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nous nous retrouvons au salon de thé. Je suis en face de Rinko et à côté d’Hinari que je trouve trop proche de moi. Je la sens même effleurer ma cuisse de sa main quand elle me parle et mes poils se hérissent sur ma peau. Elle n’était définitivement pas comme ça avant, je ne sais pas si c’est la peur de me perdre qui l’a rendu aussi tactile, mais je suis dans tous mes états.
Frustrés que je ne puisse rien leur dire de ma disparition, ils me racontent en détail leurs recherches pour me retrouver au pays du gel.
- Je me suis battu avec l’Hokage pour tenter de te contacter, m’apprend Asa. Mais il refusait, j’ai failli aller contre ses ordres plusieurs fois mais il me répétait toujours que si je tombais mal et que je te surprenais à un moment décisif de ta mission ça pourrait te coûter la vie…
- Il avait entièrement raison, affirme-je. Parfois, une seconde d’inattention et un kunaï vous tranche la gorge, ça aurait pu être très dangereux.
Tant que je le pourrai, je laverai l’honneur de Minato senseï.
Nous passons un long moment à discuter tous ensemble et le soleil décline. Lorsque nous sortons, ils m’accompagnent sur un bout du chemin de l’hôpital où je me rends pour savoir si Sakura est allée voir Hanako.
*
Une fois arrivé, je me promène dans les couloirs pour essayer de tomber sur elle par hasard. Pour la première fois de ma vie, je fais un peu plus attention aux regards insistants sur ma personne à l’hôpital. J’étais toujours parti du principe qu’on me dévisageait comme une bête curieuse, alors je n’en faisais pas cas, mais depuis qu’Hanako m’a expliqué que la moitié de ses collègues s’intéressaient à moi, je suis très mal à l’aise. Une quantité indécente de femmes me sourient de toutes leurs dents et me saluent lorsque je passe, et je vois désormais l’intérêt à peine masqué au fond de leur yeux. Je n’arrive plus à me comporter normalement, je salue certaines poliment au départ, mais leurs yeux de rapaces s’illuminent un peu trop à mon goût alors j’arrête pour fixer le sol à la place, mais je me trouve ridicule. Bon sang, j’aurais préféré qu’elle ne me dise rien, c’était drôlement plus simple à gérer.
Je me sauve à l’étage supérieur et j’aperçois enfin deux visages que je connais au bout du couloir :
- Salut les filles, vous pouvez me dire si Hanako est dans le coin ? demande-je à ses deux meilleures amies.
- Bien sûr commandant Hatake, glousse la première.
- Appelez-moi Kakashi je vous en prie, glisse-je.
- Elle est en protocole de soin, dit gentiment la deuxième.
- Comment ça ? Elle travaille ?! m’exclame-je.
- Non, elle a passé la journée avec nous mais elle voulait juste essayer quelque chose, elle a dit que ça ne pouvait pas attendre qu’elle revienne travailler...
Je n’ai même pas besoin de leur demander où elle est, je connais mon ange et je me rends jusqu’à la chambre 214 sans la moindre hésitation. Je l’y découvre le visage concentré à l’extrême, en train de traiter son patient paralysé, mais au lieu d’être vert, son chakra est rose vif. J’en reste stupéfait, je ne l’avais jamais vu utiliser son chakra puissant dans un autre domaine que le combat et j’en déduis que son patient est en train de recevoir un traitement choc.
L’homme, dans la cinquantaine, est profondément endormi et Hanako ne me voit même pas entrer, sans doute trop concentrée. Je ne dis rien pour ne pas la déranger dans son travail et je ressors de la chambre pour l’attendre.
- Tu penses que ça va marcher ? demande-je quand elle passe la porte.
Elle tourne la tête vers moi vivement, surprise de me trouver là mais ses yeux s’illuminent de bonheur en me découvrant :
- J’en suis convaincue ! J’ai vu des techniques incroyables avec… mon maitre et associées à mon chakra puissant, j’y crois de toutes mes forces ! répond-elle avec entrain.
- Tu n’utilises plus ton chakra classique… ? demande-je avec curiosité.
- Non… Il est tellement ridicule comparé à la quantité que je possède désormais, ce serait un crime de ne pas m’en servir pour soigner mes patients. Mais il est tellement puissant que je dois vraiment me concentrer pour l’utiliser en soin… mais plus je m’entrainerai, plus naturel ça deviendra ! La plupart des techniques de mon maitre demandent une quantité de chakra astronomique mais sont d’une efficacité dépassant l’entendement, tu n’imagines pas les miracles que je vais pouvoir faire ici ! rayonne-t-elle.
- Tu vas devenir la star des médecins…, plaisante-je en souriant.
- Arrête… Je vais essayer de le cacher un maximum, mais quand je reprendrai le travail, mes collègues vont forcément se demander d’où vient ce chakra et je ne sais pas quoi leur dire…, s’inquiète-t-elle.
- Ça ne les regarde pas, tu n’as qu’à leur dire de se mêler de leurs affaires, ronchonne-je.
- Kakashi, tout le monde n’est pas comme toi ! glousse-t-elle. Je ne peux pas simplement envoyer se faire voir mes collègues, ce n’est pas mon caractère et c’est facile pour toi de dire ça, personne n’oserait te poser la question !
- C’est vrai, concède-je.
Elle affiche toujours sa petite mine inquiète alors je la rassure :
- Nous sommes censés revenir d’une mission secrète qui a mal tournée, alors tes collègues comprendront que tu ne puisses rien dire mis à part que ces quelques mois t’ont permis d’apprendre à mieux modeler l’immense chakra que tu possédais déjà en toi. Il y a des ninjas plus puissants que les autres naturellement, tu aurais tout à fait pu découvrir ta puissance pendant ces quelques mois, ça ne les regarde pas et ce n’est pas si loin de la vérité.
- Et comment j’explique qu’il soit rose ? s’angoisse-t-elle.
- Tu n’as qu’à leur dire que tu as mangé trop de framboises ! m’agace-je.
Elle éclate de rire avant de me couver de ses yeux les plus amoureux et je m’apaise :
- Dis-leur que c’est classé secret et que tu ne peux rien leur dire de plus, tout le monde comprend ça, conclus-je.
- Oui tu as raison, merci Kakashi, répond-elle gentiment.
- Bon et ton patient alors ? Il était content de te revoir j’imagine ? demande-je pour changer de sujet.
- Très ! Je ne lui ai rien dit, simplement que j’essayais quelques trucs sans plus pour ne pas lui donner de l’espoir mais je sais que je vais y arriver, je le sens, affirme-t-elle.
Elle prend sur la porte le bloc-notes de son patient pour noter rapidement les soins qu’elle vient de lui prodiguer et lorsqu’elle termine, elle relève des yeux doux sur moi :
- Qu’est-ce que tu fais là d’ailleurs ? me demande-t-elle.
- Sakura est venue te voir ?
- Oui elle m’a invité chez elle ce soir, je… ne devais pas accepter ? s’inquiète-t-elle, toute confuse.
- Si, si, je voulais juste savoir…, réponds-je.
Elle hoche la tête lentement et un petit blanc tombe entre nous. C’est tellement étrange, j’ai l’impression que rien n’est pareil entre nous quand nous sommes à Konoha. Je sens qu’elle aimerait un geste d’affection de ma part, au moins un petit, elle en a eu tellement ces dernières semaines au repaire mais je suis comme bloqué. J’ai du mal à concilier notre bulle et la vraie vie, soit je suis dans l’une soit dans l’autre, je n’arrive pas à mélanger les deux.
Je la raccompagne donc silencieusement vers ses amies, les mains dans les poches. Elle n’a pas l’air de m’en vouloir, elle me connait bien après tout, mais je pense qu’elle est déçue au fond d’elle.
Quand je m’en vais, je regrette mon comportement, j’aurais dû au moins lui embrasser la joue en partant ou en arrivant... Quel crétin, il faut que je me rattrape ce soir. J’entends la voix d’Ino qui me salue au loin et je réponds machinalement lorsque me vient une idée, une idée brillante. J’achète un bouquet de fleurs chez les Yamanaka et si je ne me trompe pas, c’est typiquement le genre de truc qui va la ravir.
Je rentre chez moi plutôt fier.
*
Lorsque je toque chez elle le soir pour passer la chercher, nous sommes aussi subjugués l’un que l’autre par ce que nous découvrons. Hanako m’ouvre avec le sourire mais lorsque ses yeux se posent sur le bouquet de fleurs que je lui tends, sa bouche s’entrouvre sous la surprise et elle rougit de plaisir.
Quant à moi, ma mâchoire se décroche face à sa beauté surréaliste, elle porte ses cheveux relevés en chignon et une petite robe courte bleu marine qui la met drôlement en valeur. Bien qu’elle soit toujours magnifique, après des mois dans les mêmes tenues classiques au repaire d’Orochimaru, la voir sur son trente-et-un me renverse.
Elle me saute dans les bras et nous nous embrassons immédiatement avec la même fougue. J’en lâche son bouquet sur le meuble à côté de la porte d’entrée simplement pour pouvoir verrouiller mes bras autour d’elle, glissant l’une de mes mains contre sa nuque dégagée qui me fait déjà bien trop d’effet.
Ma passion me consume alors que notre baiser s’intensifie, j’ai l’impression de reconnecter avec notre bulle, de quitter complétement la terre ferme. La journée qui vient de s’écouler loin d’elle me parait si longue que j’ai l’impression que je ne l’ai pas embrassé depuis six mois. Je mordille ses lèvres avant de glisser contre sa mâchoire, impatient d’aller me caler au creux de son cou et elle soupire doucement :
- Kakashi…
J’enfonce mes doigts dans son dos en aspirant la peau de sa gorge entre mes lèvres, déjà complétement drogué par sa fragrance, impatient d’en embrasser chaque recoin avec amour et son cœur s’envole tandis que la chair de poule la recouvre.
- Kakashi, insiste-t-elle.
Je gronde doucement au creux de son cou, ne comprenant pas exactement ce qu’elle veut, mais lorsqu’elle m’empêche de glisser ma main sous le bas de sa robe, j’arrête immédiatement ce que je fais et je me redresse pour la regarder, complétement désorienté. Son visage est pourtant ouvert et ses joues roses alors je penche la tête sur le côté avec un air interrogateur.
- Nous sommes attendus, précise-t-elle en gloussant.
Je ne pensais plus une seconde à ce foutu repas.
- Tant pis, n’y allons pas, grogne-je en me glissant encore contre sa gorge.
Elle éclate de rire :
- Alors là tu rêves ! Sakura a eu la gentillesse de m’inviter en dehors du boulot, je ne risque pas de rater ça ! Moi j’y vais, affirme-t-elle avec bonne humeur en se détachant de mes bras.
Elle place rapidement le bouquet que je lui aie offert dans un vase et c’est comme si nous avions remonté le temps, adoptant la réaction que nous aurions dû avoir si nous ne nous étions pas sautés dessus :
- Merci beaucoup pour le bouquet Kakashi, tu n’imagines pas comme ça me fait plaisir, roucoule-t-elle.
- Tu es éblouissante dans cette robe, tu l’es toujours, mais ce soir c’est…, réponds-je en la désignant sans même trouver de mots assez forts pour la décrire.
Elle devient toute rouge et baisse les yeux timidement, alors je l’attrape doucement contre moi pour me glisser à son oreille :
- J’espère que tu le sais que tu es la plus jolie fille sur cette terre…, murmure-je.
- Arrête, sinon je vais vraiment finir par accepter de sauter le repas, répond-elle en rougissant de plus belle.
Je souris, embrasse sa tempe et nous partons.
*
Hanako vient de toquer à la porte et Sakura nous ouvre, ravie de nous trouver ensemble. J’entre les mains dans les poches comme un habitué tandis qu’elle me suit timidement.
- Wouah ! Hanako tu es resplendissante ! Comment vas-tu ? s’écrie gentiment Naruto.
Ils discutent tranquillement tandis que nous nous mettons à table et je les vois tous les trois me dévisager discrètement, sans doute pour tenter d’intercepter un indice sur la nature actuelle de ma relation. Hanako est sur ma droite, en face de Sakura, ce qui leur permet de discuter facilement et je m’applique à ne pas la regarder pour semer le doute chez eux. On s’occupe comme on peut.
Nous discutons de la coalition avec les garçons et Sasuke me fait un point :
- En ce moment, ils attaquent presque chacune de nos patrouilles alors nous les avons augmentées et nous avons changé nos horaires. C’est un vrai fléau, ils cherchent juste à tuer un maximum de nos ninjas…
- Ça donne quoi leur niveau ? demande-je en fronçant les sourcils.
- Le niveau n’est pas excellent mais ils sont nombreux, cinq pays, même des petits, ça commence à faire un bon paquet de ninjas... On suppose qu’ils sont plus nombreux que nous au total mais ils n’attaquent pas directement le village parce que nous sommes meilleurs combattants. S’ils commençaient à rallier d’autres pays ça sentirait vraiment mauvais pour nous.
Naruto soupire :
- Suna pourrait nous aider, je suis sûr que Gaara accepterait…
Minato n’accepterait jamais et Sasuke confirme mes pensées :
- Tu sais bien que ton père ne veut pas demander de l’aide à l’Alliance pour se battre contre un ennemi qui en a après nous. Ce n’est pas leur guerre, répond-il.
- Je vais essayer de me joindre à une patrouille demain, interviens-je. J’aimerais bien voir le niveau de ces ninjas moi-même…
Hanako tourne vivement la tête vers moi, l’air inquiète :
- Mais tu risques de te faire attaquer ! couine-t-elle.
J’ouvre des yeux ronds.
C’était un peu le but oui… Je n’ai pas l’habitude qu’on s’inquiète pour ma sécurité et je ne sais même pas quoi répondre à ça mais Naruto la rassure immédiatement :
- Ne t’inquiète pas Hanako, notre Kakashi senseï c’est le meilleur !
Il se donne un vrai rôle envers elle et ça me fait sourire intérieurement, il a toujours été tellement gentil avec tout le monde, il veut la mettre à l’aise.
- Tu as raison Naruto, comment va Hinata ? demande Hanako malgré sa voix toujours inquiète.
- Très bien, elle n’est jamais avec nous parce qu’elle en profite pour voir son équipe aussi lorsque nous nous réunissons. Mais je pourrai te la présenter un de ces jours si tu veux !
- J’aimerais beaucoup ! répond-elle avec son sourire lumineux.
Je la regarde jouer son rôle de parfaite invitée avec un sourire aux lèvres, elle est tellement différente quand nous sommes seuls, tellement espiègle et rieuse. Mes pensées dévient doucement vers nos soirées à deux lorsque Sakura me tire de ma rêverie :
- Tu sais ton patient chouchou de la 214 ? dit-elle.
- Oui… ? demande Hanako.
- En fin de journée nous avons trouvé des lignes de chakra qui circulaient dans ses jambes... C’est la première fois depuis des mois, on ne lui a rien dit on ne veut pas lui donner de l’espoir mais c’est très encourageant.
Ma mâchoire se décroche et je tourne vivement la tête vers Hanako pour croiser ses yeux aussi stupéfaits que les miens. Nous nous observons quelques secondes, complétements choqués, mais son visage se fend peu à peu d’un immense sourire alors que tous ces longs mois à la voir étudier avec acharnement au repaire passent devant mes yeux. Sacré Orochimaru et ses techniques avancées, je n’en reviens pas, ce foutu serpent va peut-être participer à rendre sa vie à l’un de nos habitants.
Sakura nous interroge toujours du regard, et Hanako entreprend alors de lui expliquer son nouveau protocole de guérison dans les grandes lignes, la faisant halluciner.
La soirée se termine tranquillement, les filles apprennent à se connaitre plus en profondeur qu’au travail et se trouvent des points communs sous mes yeux attendris. Naruto n’est pas en reste lui non plus, s’appliquant à devenir son ami avec bonne humeur tandis que Sasuke se contente de lui sourire régulièrement, ce qui est déjà très bien pour lui.
Après la soirée avec l'équipe sept, je raccompagne Hanako chez elle et nous passons notre trajet collés l'un à l'autre, à nous lancer des petits regards tantôt timides tantôt brûlants, à nous tenir par la main puis par la taille, à nous glisser des baisers par-ci et par-là, sur la joue ou au creux du cou. Nous nous tournons autour tout le trajet, comme un jeune couple fou amoureux, transis par notre bonheur d'être de retour à Konoha pour véritablement vivre notre vie à deux.
Une fois chez elle, nous n'avons même pas la patience d'atteindre sa chambre.