L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 47 : Quotidien à Konoha
Le lendemain, j’atterris de bonne heure sur la fenêtre de mon senseï comme à mon habitude. Ça a toujours eu le don de le faire rire que je passe par sa fenêtre et il me sourit lorsque je m’y perche :
- Kakashi ! J’allais te faire demander, dit-il.
- Ah bon ?
- J’ai une mission pour toi, précise-t-il.
- Au pays des ronces ? demande-je.
- Dis donc, tu es toujours aussi bien renseigné à ce que je vois, et on se demande pourquoi c’est toujours toi que j’envoie au renseignement ! s’exclame-t-il en riant.
Je lui explique ma rencontre avec Rinko et il hoche la tête :
- Bon tu as les grandes lignes, c’est bien. Vous partirez quelques jours, c’est toi qui commandes les opérations, s’il y a un pépin tu improvises, tu me les emmènes et me les ramènes en vie. C’est aussi simple que ça, la routine pour toi.
- Pas de problème. Vous avez besoin que je fasse quelque chose aujourd’hui ? Je n’ai pas encore été remis dans les plannings.
- Oui, tu peux aller à l’académie où Gaï anime un atelier sur les missions extérieures, va donc le soutenir, je n’avais personne d’autre... De toute façon c’est lui qui parlera et toi tu leur ficheras juste la trouille avec ta cicatrice et ton œil rouge, plaisante-t-il.
Je ris avec lui et me dirige vers la fenêtre tandis qu’il remet le nez dans sa paperasse.
- Avez-vous prévenu Kumo du retour d’Hanako ? demande-je.
- Absolument pas, dit-il d’un air entendu sans lever le nez.
Je souris et sors dans le village en direction de l’académie où Gaï me fait un accueil enthousiaste. Il est absolument ravi que je participe à son atelier et il est déjà en train de me briefer sur la partie que j’animerai mais je ne l’écoute que d’une oreille car je sais très bien qu’il le fera lui-même. Je n’aurai qu’à dire deux mots de façon monotone et il me coupera la parole avec la fougue qui le caractérise pour finir à ma place.
Avant d’entrer dans la salle, je retire mon bandeau comme me l’a demandé Minato en levant les yeux au ciel et comme d’habitude quand j’entre, je fais de l’effet, les petits me dévisagent avec horreur en tâchant de déterminer à voix basse entre eux pourquoi mon œil est rouge. Depuis le massacre du clan Uchiwa, les jeunes générations ne savent pas ce qu’est un sharingan et ça les secoue toujours. Ma présence a le mérite de tellement les impressionner qu’ils ne mouftent pas et écoutent attentivement Gaï.
Lorsqu’ils approchent de notre table pour observer les différents objets que Gaï a amené, la plupart me dévisagent moi et certains frémissent quand je les fixe avec mon œil rouge. Je m’amuse comme un fou derrière mon apparence sérieuse, je suis presque nostalgique de ne plus avoir de genin à traumatiser depuis mon équipe 7. Presque.
Au fur et à mesure de la journée, les petits se détendent à mon égard et certains sont même volontaires pour être dans mon équipe lors du jeu de rôle (beaucoup trop poussé) de Gaï que nous effectuons en extérieur. Ils sont ravis tandis que nous nous infiltrons dans les rues de Konoha à la recherche des ennemis (l’équipe de Gaï) et ils sont tous surexcités lorsque nous finissons par nous emparer de leur drapeau sans qu’ils ne nous remarquent.
Nous rentrons à l’académie lorsque le soleil se couche et ils sont tous plus que jamais motivés à réussir leur examen pour devenir genin.
*
Je me pose souplement sur la terrasse d’Hanako et je vais m’assoir contre son cerisier pour lire en attendant qu’elle rentre du travail.
Il fait nuit noire lorsqu’elle arrive et me repère en déverrouillant sa porte :
- Bonjour bel inconnu, lance-t-elle.
Je la rejoins rapidement et j’embrasse son front avant de la suivre à l’intérieur :
- Tu n’as rien de prévu ? demande-je.
- Rien du tout, je suis éreintée, quelle journée ! Encore une patrouille blessée, on a failli perdre Sun, mais elle est stabilisée, soupire-t-elle.
- Je peux passer la soirée avec toi ? demande-je.
- Evidemment, dit-elle en ouvrant ses placards avec lassitude.
Elle doit vraiment être épuisée puisqu’elle cherche mollement ce qu’elle va bien pouvoir faire à manger alors que je tiens un sac de ramen dans la main gauche. Je le pose sous son nez sur le plan de travail et dès que ses yeux se posent dessus, elle expire bruyamment de soulagement :
- Tu n’imagines pas comme c’est bienvenu ! gémit-elle.
Elle tire doucement sur mon masque et m’embrasse longuement pour me remercier, perchée sur la pointe des pieds. J’enroule mes bras autour de son dos pour la serrer contre moi tout en profitant des petites caresses qu’elle dépose délicatement du bout des doigts sur mes joues. Décidemment, un jour loin d’elle est déjà un jour de trop et je replonge avec bonheur dans la mer de tendresse qu’est devenue ma vie.
Après notre câlin, nous mangeons et je lui raconte que Minato m’a envoyé terroriser les petits de l’académie, ce qui ne lui plaît pas beaucoup :
- Il dit n’importe quoi ! Tu es magnifique comme tu es, ronchonne-t-elle, boudeuse, en caressant ma joue gauche.
- Et pourtant, je les ai terrifiés.
- Et bien moi, je trouve ton regard terriblement sexy, ronronne-t-elle en mordillant le bout de ses baguettes.
- Toi, tu vois des gens mutilés toute la journée au travail, plaisante-je.
Elle éclate de rire :
- Ça n’a rien à voir ! Puisque je te dis que je te trouve sexy ! Prends le compliment et tais-toi ! ordonne-t-elle en claquant ses baguettes devant mon nez.
Je lui raconte le reste de la journée et elle rit encore et encore quand je lui raconte notre super mission dans les rues de Konoha à sauter par-dessus les poubelles et ramper sous les barrières en évitant les vieilles dames.
- Qui a gagné ? demande-t-elle.
- Tu me poses vraiment la question ?! rétorque-je avec un air hautain.
- Toi ! devine-t-elle en me lançant son regard de biche, séductrice.
Décrétant que je mérite un prix pour ma victoire, elle se penche au-dessus de la table pour m’embrasser un moment et je me régale de ses lèvres pour le dessert. Après ça, elle baille et se rend à la salle de bain où je l’entends faire couler un bain.
Je ne sais pas comment lui dire que je pars en mission, je n’ai pas trouvé le courage pendant le repas puisque je sais que ça risque de pourrir sa soirée. Et elle risque de s’inquiéter, elle l’était déjà à l’idée que je parte en patrouille… sans même parler du fait que nous allons être séparé quelques temps…
- Tu prends un bain ? demande-je bêtement, simplement pour engager la conversation.
Elle passe la tête par la porte :
- Oui, il faut vraiment que je te demande si tu veux le prendre avec moi ou tu es assez grand pour te rendre compte tout seul que tu peux ? me taquine-t-elle.
Je me lève pour la rejoindre avec un sourire satisfait, déjà déconcentré par cette perspective. Lorsque j’entre, elle est en train de se déshabiller et je l’observe appréciateur. Elle rit doucement en me voyant faire du coin de l’œil tandis qu’elle attache rapidement ses cheveux en désordre sur le sommet de sa tête, devenant encore plus belle qu’il y a une minute.
Sa baignoire contient une place folle, je m’installe donc confortablement et elle vient se mettre entre mes jambes, allongée sur moi. Je passe tendrement un bras sur son ventre simplement pour la câliner un peu plus et elle l’agrippe automatiquement de ses mains en appuyant sa tête au creux de mon épaule.
J’embrasse sa tempe et elle ferme les yeux en soupirant de bien-être :
- Quelle journée… mais au moins j’ai réussi à faire remuer les orteils de Susumu…, commente-t-elle pensivement.
- Ton patient 214 ? m’étonne-je.
- Oui…
- Félicitation ! m’exclame-je en embrassant sa joue, puis son cou d’une multitude de petits baisers.
Elle rit et se tortille de plaisir :
- Je suis tellement heureuse, je suis sûre que je peux le refaire marcher Kakashi !
- Moi aussi, j’ai toute confiance en toi, assure-je.
- Il a pleuré toutes les larmes de son corps, il était tellement heureux…, rayonne-t-elle.
- Ça me parait normal, tu es vraiment l’ange gardien de sa vie quand on y réfléchit, déjà que tu passais du temps avec lui tous les jours depuis son hospitalisation et maintenant tu vas le guérir alors qu’il était clairement condamné…
- Oui… enfin, ce n’est pas de tout repos pour lui non plus, la technique de maitre Orochimaru est… disons que c’est une technique qui lui ressemble…
- C’est-à-dire ?
- Je détruis chacune de ses cellules avant de les reconstruire, pour repartir à zéro si tu préfères. Ainsi, peu importe ce qui bloque, je l’éliminerai en détruisant le tout, m’explique-t-elle.
- Quel barbare cet Orochimaru, ronchonne-je.
- Mais Susumu va remarcher ! Il se fiche royalement de la douleur ! réplique-t-elle.
- Oui, mais toi tu utilises une technique qu’il t’a enseigné et qui fonctionne. Lui, il y a un jour dans sa vie où il s’est penché sur un malheureux et qu’il s’est dit que ce serait une bonne idée de détruire toutes ses cellules et de tenter de les reconstruire pour « voir si ça marche ».
Elle ne répond pas, elle sait bien que j’ai raison de toute façon. Tant qu’à gâcher l’ambiance autant y aller à fond.
Je passe mon bras libre autour de son cou et je la serre contre moi en embrassant sa tempe délicatement :
- Mon amour… ? murmure-je d’une voix hésitante.
Elle se crispe des pieds à la tête :
- Tu pars quand ? couine-t-elle tristement.
- Dans quelques jours.
Je la berce tout doucement tandis qu’elle accuse le coup.
- C’est vraiment une sale journée, commente-t-elle finalement.
Nous finissons la soirée dans le canapé, elle est tellement fatiguée qu’elle s’endort rapidement, son livre tombant de ses mains. Je la porte donc jusqu’à son lit et j’embrasse son front avant de partir.
*
Les quelques jours suivants, Hanako est de garde et je n’ai donc pas l’occasion de la voir. J’en profite pour me concentrer et préparer mes affaires pour la mission à venir. Nous faisons beaucoup de points avec l’équipe de Rinko et Minato pour nous préparer.
Actuellement, nous nous penchons sur une carte avec l’emplacement supposé du camp militaire de la coalition et nous déterminons ensemble des points stratégiques, notamment notre futur campement. Il doit être tout proche pour pouvoir les surveiller en continu mais suffisamment bien caché, ce qui n’est pas si facile à trouver à partir d’une carte. Nous optons pour les bois en flanc de montagne, en espérant que nous trouverons une faille assez grande dans la roche pour pouvoir dormir au moins deux par deux tandis que les deux autres monteront la garde.
Il y a deux grandes tentes qui ont été aperçues par nos soldats ainsi qu’une multitude de petites mais nous n’avons pas de données précises, c’est nous qui sommes envoyés pour les données précises. Je suis plus calme que le reste de l’équipe, plus habitué à ce genre de mission qu’eux et j’ai confiance en mes capacités de discrétion et de prise d’informations. Je les vois s’agiter un peu lorsque Minato leur mentionne que l’idéal serait que nous réussissions à nous infiltrer sur le camp la nuit et je me fais un devoir de les rassurer :
- Ne vous inquiétez pas, j’ai confiance en vous, et si vous ne le sentez pas j’irai tout seul ou avec le corps qu’utilisera Asa, dis-je.
Nous décidons de partir le lendemain matin et nous avons donc quartier libre pour le reste de la journée.
Il est déjà près de seize heures donc je décide de passer la voir au travail pour lui annoncer mon départ imminent. Je n’ai aucune idée de l’heure à laquelle elle finit puisque ses horaires changent sans cesse selon les besoins et je pourrai profiter de mon saut à l’hôpital pour prévenir Sakura, une pierre deux coups.
Je passe les portes avec habitude maintenant et je me mets en quête de l’une ou de l’autre. C’est Sakura que je débusque en premier, il faut dire qu’elle passe énormément de temps au petit bureau du premier étage et que c’est presque toujours là que je la trouve. Le bureau est ouvert au centre du bâtiment avec un accès direct aux salles de soin, lui permettant d’intervenir rapidement en cas de besoin.
- Kakashi senseï comment allez-vous ? m’accueille-t-elle avec un grand sourire.
Je pose une fesse sur son bureau pour lui expliquer rapidement les grandes lignes de ma mission. Plusieurs médecins me saluent tandis que nous discutons, et maintenant que je fais un peu attention au manège des femmes de cet hôpital, c’est presque insupportable. J’observe avec un regard agacé un groupe de médecin qui passe en souriant pour la troisième fois en cinq minutes et lorsque je repose mon regard sur Sakura, elle affiche son air de sphynx :
- Si vous vous posez la question senseï, oui c’est bien comme ça chaque fois que vous venez, c’est elle qui vous l’a fait remarquer ? demande-t-elle en réprimant un sourire.
- Oui… tu sais où je peux la trouver ? C’est insupportable de toujours vous courir après…, plaisante-je.
- Vous parlez d’un grand espion… L’hôpital est réparti en plusieurs étages, au rez-de-chaussée ce sont les urgences évidemment, donc là ce n’est pas la peine de chercher puisque même si vous trouviez l’une de nous c’est que nous n’avons clairement pas le temps pour un brin de causette. Le premier étage, ici même, ce sont les chirurgies et les examens, c’est ici que vous me trouverez la plupart du temps. Le deuxième étage, c’est les incurables, depuis sa promotion c’est là que vous la trouverez principalement, même organisation qu’ici, un bureau et une salle de repos à vérifier. Et les étages supérieurs, alors là, bon courage puisque ce sont toutes les chambres des patients classiques. Normalement ça devrait vous faire gagner du temps plutôt que d’errer à chaque étage…, dit-elle.
- Merci Sakura mais… sa promotion ? m’étonne-je.
- Elle ne vous en a pas parlé ?
- Je ne l’ai pas vu ces derniers jours, précise-je.
- Elle vient d’être promue chef de l’étage numéro deux. Elle soigne les uns après les autres nos patients jusque-là déclarés incurables avec des techniques dont personne n’a jamais entendu parler… Je ne sais pas ce que vous avez trouvés au pays du gel, mais bon sang c’est bien utile ici ! s’exclame-t-elle.
Une bouffée de fierté m’envahit, bien plus forte que s’il s’agissait de moi et je la revoie s’appliquer pendant des mois et des mois dans ses apprentissages, avalant des livres de connaissances par dizaines pour en arriver à ses miracles actuels. Je salue Sakura à la hâte et je fonce à l’étage pour la féliciter.
Je la trouve penchée sur des dossiers contre le bureau de l’accueil, derrière lequel travaille son amie Jun. Je m’approche doucement par derrière pour me glisser à son oreille :
- Félicitation pour ta promotion, chuchote-je.
Elle se retourne, toute joyeuse de me voir, et passe ses bras autour de mon cou tandis que je la soulève brièvement en lui disant que je suis fier d’elle et de tout le travail qu’elle a accompli ces derniers mois, la faisant rougir de plaisir. Jun tourne la tête en souriant pour nous laisser de l’intimité et je vois le regard rayonnant d’Hanako dans sa direction, sans doute heureuse de cette marque d’affection en public. Elle pose ensuite un petit baiser rapide sur mes lèvres par-dessus mon masque :
- Tu m’as manqué ces derniers jours, dit-elle.
- Toi aussi, je t’invite au restaurant pour fêter ta promotion ? demande-je.
- Avec plaisir !
- Et mon départ demain matin…, ajoute-je d’une petite voix.
Ses traits s’affaissent immédiatement mais elle essaie de garder son sourire :
- Je finis dans un peu moins de deux heures, tu peux m’attendre en salle de repos si tu veux, propose-t-elle.
La salle est vide, heureusement, et je repère le canapé du coin de la pièce avec satisfaction. J’ai même l’audace de me faire un café et je sors le livre à décrypter, je n’ai plus autant le temps qu’avant de m’y intéresser malheureusement alors que les informations contenues dedans sont un véritable trésor pour elle.
Je m’installe et me plonge dans mes réflexions. Je suis étonnement très à l’aise ici, je n’aurais jamais pensé que cet hôpital m’apparaitrait comme un lieu accueillant, mais d’être dans la salle de repos de l’étage dirigé par Hanako m’apporte le sentiment d’être un peu avec elle, ce qui est plus ou moins le cas puisqu’elle entrouvre la porte régulièrement pour m’envoyer des baisers en passant.
Elle est tellement belle, tellement parfaite, cette fille a fait fondre les barrières autour de mon cœur comme neige au soleil. Je suis un peu plus amoureux d’elle chaque fois que je la vois et je me retrouve à sourire bêtement chaque fois qu’elle m’envoie un baiser.
*
Je craque enfin une nouvelle clé permettant de décoder une page et je me redresse de surprise. Je commence à rapidement noter les mots correspondant aux symboles lorsque la porte s’ouvre sur deux femmes qui s’étonnent visiblement de me trouver là et je ferme rapidement mon livre, frustré.
Face à leurs airs choqués, je me sens obligé de me justifier :
- On m’a dit que je pouvais attendre ici…, explique-je d’une voix incertaine.
- Oui bien sûr commandant Hatake ! Nous sommes juste… surprises, ne vous inquiétez pas ! bafouille l’une d’elle.
Elles se dirigent vers la machine à café, droites comme des i en se lançant des regards excités.
- Puis-je vous proposer un café ? minaude la deuxième.
- Oui pourquoi pas, c’est gentil, accepte-je.
Elles sont serrées près de la machine à l’autre bout de la pièce, à se murmurer des choses à l’oreille alors je ne pense pas qu’elles viendront regarder ce que je fais et je rouvre mon livre.
J’apprends que nous avions raison et que le chakra d’Hanako sert bien à protéger les neufs démons à queues. Si le sceau est brisé et que le chakra s’empare d’elle, alors elle perdra toute individualité et deviendra la Sentinelle, son esprit serait ainsi capable de lire en chacun et de pouvoir repérer si quelqu’un menace l’intégrité des démons. Dans cet état, elle pourrait alors les… rejoindre ? Je ne suis pas sûr de ma traduction. Mais en tout cas je comprends que l’objectif final est qu’ils soient ensemble en cas de problème. Sa force serait également capable de faire je ne sais trop quoi à l’Ennemi, le distraire … ? Bon sang, j’aurais bien besoin d’Orochimaru pour une traduction plus exacte et j’en arrive presque à regretter le temps où je n’avais qu’à traverser quelques couloirs pour avoir accès à son savoir.
Les femmes me surprennent alors, puisqu’en venant me déposer mon café, elles s’installent avec moi, l’une d’elle sur ma droite dans le canapé et la deuxième en face, sur un fauteuil. Je referme vivement mon livre pour le glisser dans ma poche et elles gloussent :
- Vous lisez un livre top secret ? demande celle à côté de moi.
- Oui si on veut…, réponds-je.
- La sécurité de Konoha serait mise en péril si nous lisions ce livre ?! rit la deuxième.
Elles rigolent ensemble et je ne sais pas quoi leur dire pour faire la conversation, mais visiblement elles s’en chargent :
- Vous attendez pour un examen ? On peut s’en charger pendant notre pause si vous voulez ? roucoule-t-elle.
- Non je vais très bien je vous remercie, réponds-je.
- Quelles sont les nouvelles du front ? demande l’autre.
- Il n’y en a pas vraiment, nous dépêchons une équipe recueillir des informations demain matin en territoire ennemi, explique-je.
- Vous en faites partie ? demande-t-elle en battant des cils.
- Tout à fait.
- Ce n’est pas étonnant, vous êtes toujours sur tous les fronts non ? minaude-t-elle.
- J’ai beaucoup de missions en effet, réponds-je sobrement.
Le silence retombe et je me déteste de ne pas avoir pris un vrai livre à lire, c’est en général ma meilleure arme pour qu’on me laisse tranquille.
- Vous attendez quelqu’un de chez nous ? demande celle dans le fauteuil.
- Oui… sinon je n’attendrais sans doute pas ici…, réplique-je en haussant un sourcil.
- C’est pour une mission ? enchaine-t-elle.
- Non…, dis-je en commençant à me sentir très mal à l’aise.
D’autre médecins passent la porte, me tirant de cet interrogatoire, mais elles se figent toutes en m’apercevant, et je retiens un soupir. Il est étonnant de constater à quel point je représente un intru dans leur quotidien et leurs habitudes.
- Tout va bien commandant ? demande l’une d’elle, réellement inquiète pour le coup.
- Oui, répond la femme à côté de moi. Il attend quelqu’un d’ici apparemment…
- Il est secret, pas moyen de savoir qui c’est ! lance la deuxième avec un regard en coin séducteur vers moi.
Et les voilà toutes qui s’agglutinent autour de moi avec des sourires ravis pour certaines, carnassiers pour d’autres. Mais quel cauchemar.
Hanako passe la porte à ce moment-là, avec un petit mouvement de surprise quand elle voit le monde entassé autour de moi. Je saute sur mes pieds, et fonce vers la porte, délivré :
- Je t’attends dehors ! m’exclame-je en sortant.
Je passe les portes des escaliers et je l’attends dans la cage. Elle me rejoint quelques temps plus tard avec ses affaires et le temps qu’elle referme la porte je suis déjà sur elle sans mon masque pour l’embrasser correctement pour la première fois depuis quelques jours. Je la penche en arrière parce que je sais que ça la fait rire et je la redresse dès que j’atteins mon but.
- Je t’aime, me chuchote-t-elle tendrement avant que je ne l’embrasse à nouveau.
Elle m’a tellement manqué, j’ai l’impression de respirer à nouveau à côté d’elle et j’ai envie qu’elle me raconte le moindre ragot de l’hôpital simplement pour pouvoir la regarder parler et faire ses petits mouvements de mains passionnés. Je pourrais l’écouter pendant des heures, et heureusement parce que je ne suis pas particulièrement loquace. Nous nous lâchons pour descendre les escaliers et je remets mon masque lorsqu’elle me lance un regard rieur :
- Tu n’imagines pas l’émeu que tu as provoqué dans la salle de repos ! pouffe-t-elle.
- Figure-toi que je crois que j’en ai une idée, elles sont indiscrètes au possible ! me hérisse-je.
- La moitié ne croit pas que tu m’attendais vraiment, et l’autre moitié m’a demandé si nous étions ensemble…, commente-t-elle.
Je sens qu’elle est hésitante quand elle dit ça alors je l’interroge du regard et elle mordille sa joue avant de répondre :
- J’ai dit que non, je ne savais pas trop si ça te mettrait mal à l’aise et c’est vrai que nous n’avons jamais vraiment parlé de ça ensemble… et puis ça ne les regarde pas vraiment, je n’ai pas besoin qu’elles sachent quoi que ce soit pour être heureuse…, continue-t-elle.
- Tu peux leur dire tout ce que tu as envie de leur dire Hanako, ça ne me dérange pas, affirme-je en embrassant sa tempe.
Elle me sourit et nous sortons du bâtiment :
- Qu’est-ce qu’on fait ? demande-t-elle.
- Et si on allait manger ? Il est un peu tôt mais on aura la soirée de libre, tu ne fais rien ce soir au fait ? demande-je, soudain inquiet.
- Kakashi tu pars demain en mission, même si j’avais eu quelque chose de prévu tu te doutes bien que j’aurais annulé, réplique-t-elle en levant les yeux au ciel.
Nous nous rendons au restaurant de grillades et je la regarde avec les yeux de l’amour mettre cinq bonnes minutes à trancher entre deux plats en s’excusant. Elle va tellement me manquer, ces quelques jours m’ont déjà paru bien longs sans son aura. Je la dévore des yeux et je tombe sur son bandeau, noué dans ses cheveux en serre-tête :
- C’est toujours le mien ? demande-je en le pointant du doigt.
- Bien sûr que oui, répond-elle en rougissant.
Je souris de toutes mes dents. Je l’aime tellement.
Nous passons une bonne soirée, nous sommes dans un petit box rendant l’ambiance assez privée et elle me raconte ses soins sur les « incurables » qui sont des histoires absolument saisissantes. Plusieurs larmes lui échappent tandis qu’elle m’explique la reconnaissance des ninjas qu’elle soigne, qui était déclarés finis et assignés à l’hôpital toute leur vie faute de mieux. Elle devient l’ange gardien de tellement de monde… Susumu arrive désormais à lever les jambes et les bras de quelques centimètres et l’hôpital tout entier est venu assister à ça aujourd’hui.
Hier, elle a pu renvoyer chez elle une ninja qui avait perdu la vue, il s’agissait d’une toxine très rare que l’organisme ne peut éliminer tout seul et dont Hanako avait étudié les signes cliniques et l’antidote avec Orochimaru :
- Elle a des plantes absolument infectes à manger pour quinze jours, mais elle aura récupéré toute sa vue en moins de temps ! s’exclame-t-elle.
- Quand je te dis que tu es un ange…, lui glisse-je tendrement.
Elle sourit avant de me lancer un regard amusé :
- Tu faisais un peu partie de mes cas compliqués toi aussi…, me taquine-t-elle en essayant de me pincer avec ses baguettes.
- Ah bon ? demande-je en l’évitant.
- Ouvrir ton cœur n’a pas été une mince affaire ! pouffe-t-elle.
C’est moi qui lui pince finalement le nez de mes baguettes et elle éclate de rire en se protégeant de ses mains pour que je ne recommence pas.
- Maintenant que tu l’as ouvert, il est tout à toi, réponds-je doucement.
Elle rougit légèrement puis se penche au-dessus de la table pour m’embrasser tendrement.
Oh bon sang… comme j’ai besoin de ses baisers. Je n’en ai pas eu assez ces derniers temps et je pars demain… J’attrape sa nuque automatiquement pour la garder contre mes lèvres plus longtemps et ses joues chauffent un peu plus.
Je lui parle ensuite de ma découverte du jour dans le livre de l’ermite et elle est aussi frustrée que moi par notre manque de vocabulaire :
- Si seulement on pouvait lui écrire…, bougonne-t-elle.
- Il est assez facile de trouver des oiseaux qui rallient Konoha mais alors trouver des oiseaux qui connaissent son repaire…, commente-je.
- On aurait dû lui parler de ça avant de partir, je suis trop stupide, je suis sûre qu’il aurait trouvé une solution… Et impossible de demander à Sai, il voudra forcément savoir à qui nous parlons et maitre Orochimaru ne serait sans doute pas ravi d’apprendre que quelqu’un de chez nous connait l’emplacement de son repaire.
J’ai déjà trouvé une solution, mais je ne suis pas sûr d’avoir envie qu’elle puisse garder un lien avec lui… Et en même temps, il est tellement tentant de lui demander son avis que je ne tergiverse pas longtemps :
- On pourrait envoyer l’un de mes ninken…, cède-je.
Elle est toute excitée et nous passons un petit moment à lui rédiger une lettre. Je lève les yeux au ciel lorsqu’elle lui dit qu’elle espère qu’il va bien et qu’elle demande des nouvelles, mais j’ai un petit sourire quand elle écrit à la fin qu’elle viendra elle-même lui couper les bras si elle apprend qu’il a fait du mal à quelqu’un. Je suis sûr que ça le fera rire lui aussi.
Au moment de payer, elle cherche à m’inviter et je l’empêche d’un bras d’accéder au comptoir tandis que je paye de l’autre main sous les regards rieurs du personnel. Elle a beau se débattre furieusement, je ne la laisse pas approcher.
Lorsque nous sortons, elle fait semblant d’être en colère et je l’embête un peu plus :
- Tu n’as qu’à pas être aussi petite.
Elle en ouvre la bouche sous la surprise, vexée, et approche son doigt de mes côtes pour me mettre un coup. Je ne m’inquiète pas et n’intercepte donc pas son mouvement, si bien je n’ai pas le temps de réagir lorsque je le vois au dernier instant se charger de chakra rose.
La décharge électrique parcourt mon corps violemment, ce n’est pas réellement douloureux mais ça me surprend et me fait faire un bond sur le côté alors qu’elle éclate de rire en se jetant contre moi pour me serrer la taille en s’excusant entre ses rires.
Je passe un bras sur ses épaules en levant les yeux au ciel pendant qu’elle se remet de ses émotions à grande peine, se moquant de moi et m’imitant toutes les cinq secondes. Lorsqu’elle se calme, elle reste collée contre moi, serrant ma taille de ses deux bras en me regardant amoureusement et je la surprends un peu en continuant la rue tout droit, au lieu de tourner à gauche pour aller chez elle.
- Où va-t-on ? demande-t-elle avec curiosité.
- Chez moi, réponds-je simplement.
Elle se dresse sur la pointe des pieds et embrasse ma joue avec un magnifique sourire aux lèvres.
*
Lorsque nous arrivons devant la porte, elle trépigne d’impatience – elle est adorable – et je lui tends une clé, qu’elle prend en me jetant un regard amusé :
- Tu ne peux pas ouvrir toi-même ? glousse-t-elle.
- Je t’ai fait faire une clé, c’est la tienne, annonce-je.
Elle me regarde alors avec une petite tête pleine d’émotions, comme si elle n’en croyait pas ses oreilles et lorsqu’elle réalise, elle me saute au cou en couinant. J’ai à peine le temps d’enlever mon masque d’une main, de la réceptionner de l’autre, que ses lèvres percutent les miennes pour m’embrasser avec fougue.
Comme au restaurant, le contact de ses lèvres m’enivre et j’ai envie d’y passer ma soirée, mais le couloir de mon immeuble n’est pas forcément l’endroit le plus romantique pour le faire alors je romps notre baiser :
- On peut aussi s’embrasser à l’intérieur tu sais…, la taquine-je.
Elle redescend de mon étreinte avec une petite mine plus excitée que jamais à l’idée de découvrir chez moi puis déverrouille fièrement la porte avec sa clé et entre.
Sa réaction me fait rire, alors que je m’étais appliqué à ce qu’elle ne me voie pas scruter chez elle, Hanako fait carrément le tour en se penchant directement sur les choses qui l’intéressent, dévoilant sans gêne sa curiosité.
Je m’appuie contre la porte d’entrée les bras croisés et je la regarde découvrir en riant doucement.
Lorsqu’elle parcourt ma bibliothèque et mon rangement psychorigide des livres par ordre alphabétique et par couleur, elle pouffe :
- Tu es encore plus toqué que moi !
- Ça t’étonne vraiment ? réplique-je.
- Non, concède-t-elle en souriant et reprenant sa visite.
Ça me fait tout drôle de la voir ici, je n’ai autorisé que de rares personnes à entrer chez moi et pourtant je la trouve à sa place, comme si elle avait toujours été avec moi finalement. Elle s’arrête devant la fleur qu’elle m’a offerte dans les bois il y a longtemps maintenant, que je suis bien évidemment allé récupérer chez Sakura dès notre retour.
Elle l’effleure du bout des doigts :
- Je n’en reviens pas que tu l’aies gardée…, murmure-t-elle avec émotion.
- Impossible de m’en séparer, je t’avais déjà dans la peau il faut croire, réponds-je à voix basse.
Elle rougit des pieds à la tête, toute timide, avant de reprendre sa découverte des lieux.
Après avoir fait le tour de ma petite salle de bain, elle s’assoit au bord de mon lit en observant la vue d’ensemble de mon appartement avec un sourire aux lèvres :
- Je me sens bien aussi chez toi, c’est tout à fait … toi ! conclut-elle en caressant mes draps de ses mains.
- Tout à fait moi ? m’amuse-je.
- Organisé, pratique, sans détail superflu…, précise-t-elle.
- Sans détail superflu ? J’en vois au moins un assis sur mon lit ! la taquine-je.
Elle éclate de rire en se laissant tomber en arrière sur mon matelas et je m’assois à côté d’elle :
- Ce n’est pas très spacieux, on peut aller chez toi si tu préfères, je voulais juste t’emmener officiellement…, dis-je.
- Tu rigoles ! On reste ici ! s’exclame-t-elle avec panache.
Je l’observe, étendue dans mes draps, c’est un plaisant spectacle.
- Tu pars tôt demain ? demande-t-elle alors.
- Au lever du soleil.
Elle se mord l’intérieur de la joue en regardant le plafond. Pour avoir été à sa place et mal à l’aise bien souvent, je lui propose :
- Tu veux dormir ici ? Tu pourras prendre un de mes hauts pour dormir.
- J’en serais ravie ! répond-elle en retrouvant immédiatement le sourire.
Elle se lève alors et se dirige vers son sac qu’elle ouvre :
- J’ai quelque chose pour toi, dit-elle joyeusement.
J’hausse un sourcil et elle revient avec un petit cadeau qu’elle me tend. Je me sens tout bête lorsque je le saisis, ça me fait drôle de recevoir un cadeau, je n’en ai jamais et je n’ose pas le déballer. Je lui lance un regard timide et elle me sourit avec tendresse :
- Ouvre-le, m’encourage-t-elle gentiment.
Je le déballe et je découvre un porte clé composé de deux bibelots, l’un est une réplique de son masque des forces spéciales et l’autre un petit cœur. J’en reste coi, la vision de son masque me plonge dans mes souvenirs, lorsqu’elle le portait lors de nos premières missions et que je passais mon temps à la regarder du coin de l’œil sans savoir à quel point je l’aimais déjà… Je ne sais pas comment elle aurait pu choisir quelque chose qui me donne plus l’impression qu’elle est toujours avec moi au creux de ma poche. Et ce petit cœur en bois… qui me prouvera chaque fois que je douterai que j’ai bel et bien réussi à avoir la fille de mes rêves, qui me confirmera qu’elle m’aime lorsque j’aurai l’impression d’avoir rêvé.
Face à mon silence, elle se justifie :
- C’est pour que tu ne m’oublies pas pendant ta mission, je me suis dit que si tu regardais le masque tu pourrais imaginer qu’il y a mon visage derrière… comme si j’étais toujours avec toi…, explique-t-elle.
Tellement touché que je suis incapable de parler, je me lève du lit pour la prendre dans mes bras et l’embrasser avec tous mes sentiments. Je suis tellement heureux de son cadeau, je le trouve parfait avant ce départ. J’essaie de lui communiquer tout ce que je ressens en la serrant contre moi, attrapant sa tête pour caresser sa joue de mon pouce tandis que je l’embrasse avec tout mon amour.
Lorsque je la relâche, nous observons au creux de ma main le petit masque.
Je la revois masquée lors de notre infiltration à Kumo, lorsque je savais que je l’aimais plus que ma vie et que je ne pensais qu’à protéger ce petit masque de chat coûte que coûte. Je suis tellement heureux de me dire que je l’aurai avec moi pour toujours :
- Je l’adore, tu n’aurais pas pu faire mieux, dis-je en l’admirant.
Elle rougit de plaisir :
- Et le cœur je pense que tu sais pourquoi…, ajoute-t-elle.
- Non, je me posais justement la question ? la taquine-je.
- C’est parce que je vous aime follement Monsieur Hatake, répond-elle en battant des cils.
Nous nous embrassons inévitablement quelques minutes de plus, jusqu’à ce qu’elle piaille pour mettre une tenue plus confortable que sa jupe et son chemisier. Alors après une douche rapide, elle enfile avec bonheur un de mes tee-shirt noirs avant de se jeter à plat ventre sur mon lit pour finir un rapport qu’elle doit rendre demain, les jambes croisées en l’air comme je l’ai déjà tant imaginée ici.
Je m’allonge à côté d’elle, sur le dos, pour fixer le plafond tandis que mes craintes s’insinuent sous ma peau.
Je pars demain pour une durée indéterminée et elle reste là, ce n’est pas arrivé depuis que je la connais... J’aurai sans doute l’esprit occupé sur le terrain, mais elle sera ici dans son quotidien, à constater mon absence. Je pense à Shin qui va être ravi de l’avoir pour lui tout seul quelques temps. Et si ma mission durait plusieurs semaines ? Les missions de recueil d’informations sont souvent longues car il faut intercepter beaucoup de conversations pour ramener une bonne quantité d’informations. Encore une fois, je m’imagine rentrer et la trouver heureuse avec un autre, et cette image me tord le ventre.
Elle ne me ferait pas une chose pareille quand même… ?
Rien n’empêche les hommes de la courtiser après tout, nous ne sommes pas ensemble officiellement malgré le temps que nous passons tous les deux… Je pense à ce qu’elle m’a dit dans les escaliers tout à l’heure, il est vrai que nous n’en avons jamais parlé entre nous, c’est un sujet flou.
Elle finit son travail et le range rapidement dans son sac avant de revenir s’allonger près de moi, sur le dos cette fois, et je me redresse sur un bras pour la regarder :
- Tu as dit tout à l’heure que nous n’avions jamais parlé de la dénomination de notre relation…, commence-je.
- Ne t’inquiète pas Kakashi, ce n’est pas important pour moi je t’assure ! me coupe-t-elle.
Je l’observe une seconde et je rassemble mon courage :
- Je… je crois que c’est important pour moi, avoue-je d’une voix timide.
Elle en reste sidérée. Elle met du temps à se reprendre et à me bafouiller quelques mots en rougissant de plaisir :
- Je… ah bon ? Je ne … m’attendais pas à ça…
Je suis tout gêné de lui dire ça, je ne comprends pas pourquoi il m’est encore si difficile de lui parler de ce que je ressens mais je me lance quand même :
- J’aimerais qu’on pose des mots je crois... J’aimerais ne plus être incertain, je me fiche royalement de ce que pensent ou savent les autres mais j’ai besoin de savoir avant de partir que tu sais que je t’aime et que je m’engage d’une façon ou d’une autre à t’aimer même si je ne suis pas là. Je ne peux pas supporter l’idée de mourir en mission sans avoir posé des mots sur notre relation.
- Oh Kakashi… je t’aime tellement…, murmure-t-elle d’une petite voix émue, sans doute fière que j’ouvre mon cœur.
Je tente de poursuivre mais ce n’est pas brillant :
- Alors… tu veux bien te considérer comme… je ne sais pas…, bafouille-je.
C’est de la torture pour moi, je pense que je suis plus rouge que je ne l’ai jamais été et je préfèrerais être sur un champ de bataille dans l’instant que de m’entendre dire des choses pareilles. J’ai beau lui avoir ouvert mon cœur, impossible que je prononce le mot « petite-amie », il ne faut visiblement pas trop m’en demander.
Son sourire s’élargit face à ma détresse, et je crois qu’elle sait très bien que je n’arriverai pas à terminer ma demande puisqu’elle la formule pour moi :
- Kakashi, es-tu en train de me demander officiellement d’être ta petite amie ? demande-t-elle avec son sourire jusqu’aux oreilles.
- Oui, marmonne-je honteusement.
Elle se redresse d’un geste et attrape ma tête pour m’embrasser avec force tandis que sa joie éclate si fort dans son corps que je la sens émaner de chacun de ses pores :
- Evidemment, je n’attendais que ça, chuchote-t-elle en posant son front contre le mien.
- Alors nous sommes ensemble ensemble maintenant ? demande-je confirmation une dernière fois.
Elle rit un peu en rejetant la tête en arrière avant de me regarder dans les yeux, les mains sur mes joues :
- Oui nous sommes ensemble ensemble, nous sommes officiellement un couple Kakashi, confirme-t-elle tendrement en frottant le bout de son nez contre le mien.
Mon cœur se remplit d’amour et une chaleur agréable se répand en moi. Je suis en couple, j’ai trouvé ma moitié, nous sommes désormais deux. Mon cerveau a du mal à intégrer l’information mais il y travaille activement.
Je ressens un soulagement profond, l’idée de mon départ est soudain beaucoup moins inquiétante. Elle est ma partenaire, évidemment qu’elle m’attendra, c’est ce que font tous les couples ninjas de Konoha… Elle m’a choisi moi parmi les autres, aussi curieux cela soit-il à mes yeux, alors oui, elle m’attendra. Nous avions déjà tout d’un couple, et pourtant tout est plus beau dans ma tête désormais, plus légitime, plus palpable.
J’aurai pour la première fois de ma vie le bonheur absolu de savoir que quelqu’un m’attend à Konoha, m’attend vraiment. Moi, Kakashi.
A cette dernière idée, les larmes me montent légèrement aux yeux et elle s’inquiète :
- Ça a l’air de te bouleverser…, souffle-t-elle en caressant mes joues.
- Honnêtement oui, je ne me rendais pas compte à quel point ça me ferait du bien d’officialiser la chose, à quel point ça me rendrait heureux…, avoue-je à voix basse.
- Je ne comprendrai jamais complétement comment tu fonctionnes je crois, dit-elle affectueusement en fondant sur mes lèvres.