L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 50 : Infiltration chez l'ennemi [partie 1]
3127 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 02/12/2024 11:07
Chapitre 50 : Infiltration chez l’ennemi [partie 1]
Lorsque j’ouvre les yeux, il fait nuit et je suis reposé comme rarement depuis que nous sommes ici. Hinari est toujours là, je jurerais même qu’elle s’est approchée pendant que je dormais alors que je ne risque pourtant pas grand-chose. Je m’étire avec application pour préparer mes muscles, une longue nuit m’attend mais je suis excité. J’aime l’adrénaline qui me parcourt et en même temps le calme absolu qui s’installe dans mon esprit.
J’enfile ma cape et mon masque noir sous les yeux inquiets des autres :
- Je serai dans l’arbre, dit Rinko. Si tu as un soucis, fais-moi un signe comme tu peux et on vient t’exfiltrer.
- Il n’y aura pas de problème, réponds-je avec assurance.
- Je devrais venir avec toi…, insiste-t-il.
Pas vraiment, c’était Asa qui devait intervenir à l’origine mais puisqu’il ne s’est pas proposé, je n’ai rien dit pour ne pas le mettre à mal. Ils débutent dans les renseignements, un peu d’observation d’un espion rôdé les rassurera sans doute.
Je pose une main sur l’épaule de Rinko :
- Pas question, tu me gêneras et je ne penserai qu’à ta sécurité. Je ne vais pas attaquer ce camp ennemi, je vais simplement y faire un tour discrètement. C’est dans mes cordes, arrêtez de vous en faire comme ça, vous êtes insupportables ! Pour qui me prenez-vous à la fin ? les taquine-je.
- Ce sont nos premières missions dans les renseignements je te signale, on n’est pas des habitués nous ! réplique Asa en souriant.
- Et bien ne vous inquiétez pas, être une ombre je sais faire. Et je n’ai même pas d’objectifs précis ce soir donc absolument aucune raison de me mettre en danger. Je vous garantis qu’ils ne me verront pas, les rassure-je.
- Bon bah alors qu’est-ce que tu attends si c’est une promenade de santé ! me congédie Rinko avec humour.
Je pars en riant doucement après un dernier regard complice avec ce dernier.
Je me glisse entre les arbres et m’approche de la lisière. La patrouille va rentrer dans quelques minutes alors je l’attends patiemment. Les gardes du camp en lui-même ne m’embêtent pas, ils sont sur la gauche au loin, tous fourrés ensemble comme d’habitude. Je me décale simplement pour pouvoir être le plus éloigné d’eux lorsque je m’infiltrerai.
Peu de temps après, j’aperçois la patrouille foncer sans s’arrêter à la grande tente, et dès que le dernier disparait dedans, je m’élance à pas de velours depuis la lisère des bois. Je cours à toute vitesse en direction des petites tentes, aussi penché en avant que me le permettent mon corps et mon chakra puisque c’est la seule zone tendue où l’on peut me repérer.
Je ne m’inquiète pas trop car je suis tout en noir, très rapide et surtout silencieux, mais on ne sait jamais, il suffit d’une seule personne qui sorte de sa tente et qui pose les yeux sur moi pour que tout déraille. J’ai déjà parcouru la moitié du chemin sans que ne se déclenche d’alerte, je scrute avec concentration un maximum de petites tentes mais je ne vois personne me regarder. Il y a encore beaucoup de ninjas autour des petits feux répartis sur le campement, mais avec des flammes aussi vives sous les yeux, ils ne pourraient jamais voir l’ombre qui fonce sur eux. Ils sont censés avoir des gardes pour ça. Censés, car ces derniers se marrent au lieu de surveiller, comme d’habitude.
Plus que quelques secondes…
Ça y est, je m’enfile entre les premières tentes et je m’accroupis. Je prends un kunaï dans chaque main au cas où et je progresse silencieusement entre elles.
Un ninja sort de sa tente, je suis juste sur le côté, je ne bouge plus d’un millimètre et j’observe sa musculature avec attention pour deviner les mouvements qu’il s’apprête à faire. Il contracte la jambe droite, merde, il se dirige donc sur sa gauche où je me trouve. Je bondis comme un chat par-dessus la tente pour atterrir de l’autre côté, ne produisant aucun son et il s’éloigne sereinement.
Je poursuis ma route, il est grisant d’être ainsi immergé en plein territoire adverse sous leur nez… j’ai toujours aimé ça, c’étaient les seuls moments où je me sentais vraiment vivant et j’ai pitié de moi maintenant que je sais enfin ce que vivre veut dire grâce à Hanako.
J’approche d’un feu où discutent quelques ninjas, me tapissant derrière leur petite pile de bois. Ils parlent de choses obscènes en riant grassement alors je m’éloigne en direction d’un autre groupe. Je sais que je me mets un peu trop en danger, je n’ai pas de zone de repli facilement accessible mais je m’approche quand même jusqu’à entendre leurs voix :
- Apparemment il va s’en sortir, il a eu de la chance de réussir à se sauver, ce n’est pas souvent le cas…
- Il retrouvera l’usage de son bras ?
- Je ne pense pas, mais ils ne m’ont rien dit à l’infirmerie...
Donc il y a une infirmerie quelque part, peut-être l’une des grandes tentes, à vérifier.
- J’aimerais rentrer au pays …, soupire l’un d’eux.
- Il y a déjà eu tellement de morts parmi nous…
- Je ne comprends pas pourquoi notre kage les a rejoint…
- C’est pour notre future protection, il ne faut pas se laisser décourager ! s’exclame un autre.
- Oui assez de plaintes, qui veut le reste du riz ?
Ils changent de sujet et abordent le rationnement qu’ils jugent trop sévère alors je m’éloigne. Leur protection… comme si nous allions les attaquer, je ne sais pas qui leur inculque des bêtises pareilles, mais c’est ridicule.
Une fois caché entre des caisses en bois de provisions en plein milieu du camp, je peux facilement comprendre l’organisation autour de moi et c’est très simple, il n’y en a pas.
Il n’y a pas de hiérarchie géographique parmi les petites tentes, les ninjas sont répartis où bon leur semble, se mélangeant entre pays. J’ai repéré quatre bandeaux différents pour l’instant, et je suppose qu’il y a les cinq présents. Par contre, ils sont carrément plus nombreux que prévu. Leurs petites tentes s’étalent à l’infini au nord, ce que je ne voyais pas depuis mon arbre car c’est à l’exact opposé. Ils doivent être plusieurs centaines à vue de nez, ce qui est plutôt inquiétant.
Deux d’entre eux déclenchent une bagarre non loin, rameutant tous les ninjas alentours et je saisis l’opportunité de filer facilement en direction des grandes tentes.
Je me faufile vers les entrées, bien décidé à entrer dans la grande tente dans laquelle je n’entends pas de bruit. Je patiente tranquillement lorsque je vois quelques ninjas qui montent la garde devant, je suis concentré comme jamais, mes muscles sont bandés, prêt à me projeter en avant à la moindre occasion. Plusieurs fois, je suis à deux doigts de pouvoir foncer, mais j’attends d’être sûr et certain.
Une chouette crie dans la forêt, attirant leur attention, c’est mon ticket d’entrée. Je bondis en avant et je me glisse par l’entrée, sous le nez des cinq gardes pourtant postés devant. Amateurs.
Il fait un noir d’encre mais heureusement, je vois. Plusieurs hommes sont profondément endormis, la voilà la tente de la hiérarchie. Il y a une première grande partie dans laquelle dorment ce que je suppose être les commandants et une seconde au fond, où je suppose que sont les appartements des kage. Je me glisse jusqu’à la deuxième partie, et effectivement, je distingue plusieurs alcôves séparées par de la toile, chacune contenant un lit et un bureau. Il y en a plus que cinq, ce qui m’étonne un peu, mais la plupart sont inoccupées alors difficile de savoir si ça veut dire qu’ils sont plus ou qu’ils ne sont pas tous présents en même temps.
Il y a trois alcôves où le bureau croule sous la paperasse, sous-entendant au moins trois kage actuellement sur le camp, dont un qui dort dans son lit. Je me dirige vers l’un des bureaux et je commence à fouiller dans les papiers. Visiblement, leurs tâches administratives sont envoyées ici, ce que je trouve ridicule, je n’ai jamais vu des kage quitter leur village aussi longuement pour un objectif aussi flou... Je passe les documents en revus les uns après les autres mais je ne trouve rien d’intéressant alors je passe à la deuxième alcôve en espérant avoir plus de chance.
Bon sang ! C’est le kage du pays des ronces qui loge ici, alors je risque de trouver des informations utiles. Je trie méthodiquement tout ce que je trouve et je tombe avec stupeur sur une carte du pays du feu avec des pastilles rouges.
Mes yeux me sortent de la tête. C’est l’emplacement exact des avant-postes de Konoha, la plupart des ninjas du village ne les connaissent pas tous ! Je fourre la feuille dans ma veste, déjà pour leur soustraire les informations mais aussi pour la ramener à Minato. Je trouve ensuite un papier adressé au kage des ronces : « Akuma ». J’ai un doute terrible, je suis pourtant sûr qu’il n’était pas kage à l’époque… c’était le second et il était obsédé par les pouvoirs d’Hanako, il envisageait le coup d’état contre son ami Makoto, le kage à ce moment-là alors il faut croire qu’il est passé à l’action. Je fourre également le papier dans ma poche pour Minato.
Je continue mes recherches un moment mais j’ai l’impression désagréable de passer à côté de quelque chose, une intuition forte. Je suis mon instinct et je passe mes mains sous le bureau en lui-même, me fendant d’un sourire satisfait lorsqu’elles trouvent un tiroir caché en dessous.
Je le déverrouille le plus silencieusement possible avec deux tiges de fer et je trouve quelques parchemins contenant tous la même écriture rigide et appliquée, j’ai l’impression de l’avoir déjà vu quelque part, en fait j’en suis absolument certain, mais j’ai dû la voir une seule fois et rapidement sinon je l’aurais immédiatement reconnue.
Tous les parchemins sont datés, il y en a un par mois ces cinq derniers mois et on dirait bien des directives. Je suis tenté de tous les prendre mais je ne peux pas. Quelques papiers qui disparaissent passent encore au milieu de leur camp bordélique mais ceux-ci… cachés dans le tiroir secret… Bon sang, je ne pourrai même pas en emporter un seul avec moi, je serais immédiatement grillé. Je prends un bout de papier qui traine et j’écris quelques mots en imitant au maximum l’écriture que j’ai sous le nez. Ça sera mieux que rien du tout.
J’entends le kage qui dort à côté se retourner dans son lit et je ne bouge plus. Au bout de quelques minutes d’immobilité, je commence à lire le plus rapidement possible les papiers que j’ai sous les yeux en les inscrivant dans mon esprit. Ce sont bien des directives, des directives claires et surtout foutrement intelligentes !
Peut-être viennent-elles de Makoto ? L’ancien kage des ronces ? C’est peut-être bien son écriture que je vois là… bon sang je n’arrive pas à me souvenir. J’ai bien vu ces traits de crayon rigides et penchés quelque part pourtant ! C’est rageant.
Les dernières directives datent d’il y a peu, il est écrit d’attaquer les points stratégiques des patrouilles de Konoha. Je les lis dans l’ordre chronologique et ma mâchoire se détache, sur ces parchemins, il est écrit tout le fonctionnement que j’ai pu observer ces derniers jours sur le campement. Tout y est écrit, le nombre de patrouille, leur composition et les heures de leurs départs. Il y est mentionné également la présence indispensable de plusieurs gardes sur le camp en continu pour scruter la lisière des bois.
D’après ce que je lis, tout le monde est rassemblé dans ce camp militaire pour avoir une meilleure coordination, le gratin de leurs ninjas se trouve donc ici, les villages sont presque laissés à eux-mêmes sur ordre de cet homme mystérieux.
Tous les parchemins se terminent avec la même phrase « Pour un avenir plus sûr ». Le pays des ronces fait-il croire aux autres pays que nous cherchons à les décimer ? Ce serait une bonne cause pour les rallier entre eux…
Quelqu’un rentre dans la tente et je me fige. En quelque secondes, je range les parchemins et je referme tant bien que mal le tiroir secret tandis que les pas se rapprochent. J’espère à chaque seconde qui passe qu’ils s’arrêteront dans un des lits des commandants, mais au fond de moi je sais que non. J’ai juste le temps de rouler sous le lit que je vois des pieds entrer dans l’alcôve où je me trouve. Il s’allonge sur le lit et je vois le matelas s’enfoncer presque jusqu’à mon nez.
*
Bon l’avantage, c’est que je ne panique quasiment jamais, c’est donc très calme que je réfléchis à une solution pour me sortir de là. J’ai même un petit sourire en imaginant l’équipe apprendre ma fâcheuse posture. Je ne sais pas si je vais réussir à ramper sur le dos pour m’extirper de là-dessous sans faire de bruit, j’ai vraiment un espace minuscule.
J’ai quelques seringues empoisonnées sur moi, mais c’est risqué, un kage qui dort douze heures sans se réveiller… Je crains que ça n’éveille les soupçons et qu’ils fassent un examen sanguin. S’ils détectent quoi que ce soit, la sécurité sera renforcée voir même le camp déplacé.
Je me creuse la tête. Bon sang, j’ai besoin d’Hanako. Elle me l’endormirait profondément en moins d’une seconde sans même qu’il s’en rende compte… Je passe ma main gauche dans la poche contre mon cœur et je serre son petit masque au creux de ma main en réfléchissant.
Au bout d’un long moment, le kage s’endort enfin et je décide de tenter de prendre mon temps pour sortir discrètement. Je me décoince centimètre par centimètre, j’ai l’habitude de toujours me déplacer rapidement et silencieusement et c’est très étrange de faire exactement l’inverse. En quelques minutes je suis parvenu à dégager la moitié de mon corps quand quelqu’un entre dans la tente des commandants, réveillant légèrement le kage qui se tourne au-dessus de moi alors je ne bouge plus une oreille et j’attends, étalé par terre. Si le commandant débarquait ici, je serais dans une situation des plus vulnérables, je ne pourrais jamais éviter un kunaï rapidement.
Mais le temps passe et tout redevient calme, je finis de m’extirper et je saute sur mes pieds tandis qu’une goutte de sueur glisse de mon front. Plutôt stressant comme situation.
Je traverse la pièce des commandants endormis avec toutes les précautions nécessaires et je m’accroupis à l’entrée, me faisant le plus petit possible. Maintenant, il faut que j’arrive à sortir avant que quelqu’un ne rentre ou ne se réveille, ce n’est pas gagné. Le temps passe longuement et je n’ai pas d’opportunité, je commence à regretter ma position sous le lit, j’étais bien plus caché qu’actuellement, au bord de l’entrée de la tente, en pleine vue.
Ma vie dépend du sommeil d’une dizaine d’hommes, ce qui extrêmement risqué et stressant, j’ai d’ailleurs rarement été dans une position aussi vulnérable lors de ma carrière… si l’un d’eux se réveille, je me fais attraper dans l’instant, c’est vraiment la merde. Hanako mourrait de me savoir dans pareille position et Minato sauterait au plafond mais je reste calme et concentré.
Les minutes s’étirent, puis les dizaines de minutes et les gardes ne quittent pas le devant de la tente comme dans un cauchemar. Mais je refuse de céder à la panique, je dois avoir l’esprit clair, je dois pouvoir agir en cas de pépin, c’est primordial.
Soudain, un réveil sonne au milieu de la tente et sa sonnerie déchire le silence assourdissant tandis que l’adrénaline me secoue avec une violence inouïe.
Je suis perdu.