L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]

Chapitre 51 : Infiltration chez l'ennemi [partie 2]

4512 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/12/2024 09:54

 Chapitre 51 : Infiltration chez l’ennemi [partie 2]


Je n’ai qu’un instant pour agir, avec toute ma vitesse je saisis un shuriken dans ma poche et je le lance à l’extérieur sur une bouteille en verre posée à une vingtaine de mètres, elle éclate dans un bruit assourdissant, faisant bondir les gardes et je profite de la confusion pour sortir en une roulade de la tente avant de me jeter sur le côté pour réaliser une deuxième roulade qui me propulse sous un petit abri en bois qui a l’air de servir à débiter les tronc en buches.  Je me tapis tout au fond du petit abri, le cœur battant.

 J’entends la tente des commandants se réveiller au complet, entre le réveil et la bouteille qui a éclaté, c’est la panique et certains d’entre eux sortent pour constater ce qu’il se passe.

J’attends que l’émoi passe et que chacun reprenne sa place en bougonnant avant de respirer vraiment sereinement. Avec tous les temps d’attente que nécessite l’infiltration, à attendre les bons moments, ça fait déjà des heures que je suis ici. J’hésite entre rentrer et revenir une autre nuit ou continuer de fouiner. Il ne faut surtout pas que le temps me prenne de court et que je ne puisse plus traverser la zone à découvert en pleine nuit or l’aube approche à grands pas…

La curiosité l’emporte tout de même, je suis au milieu des grandes tentes stratégiques, qui dit que nous aurons encore pareille occasion ?

Je m’en veux car je sais que ce n’est pas prudent et j’ai une pensée pour Hanako, mais je ne peux pas aller contre ma nature.

Je me glisse donc en direction de la « première tente », celle dans laquelle se rendent les patrouilles et donc à priori la plus importante. Elle est gardée précieusement elle aussi, alors je change de façon de faire, n’envisageant même pas une seconde d’y entrer pour ne pas me retrouver bloqué et aussi parce qu’il me semble bien entendre des voix à l’intérieur.

Je la contourne pour me rendre sur le côté et je pose mon oreille longuement contre la toile pour écouter ce que je perçois de l’intérieur. Si je ne me trompe pas, il y a plusieurs hommes au centre de la tente qui parlent, et le fond a l’air plus tranquille, alors je m’y rends discrètement. J’ai effectivement l’impression de moins entendre leurs murmures depuis le bout de la tente, il y a surement des objets ou des meubles qui bloquent le son, voir même une autre pièce comme dans l’autre... Je sors un kunaï et je me mords la joue en réfléchissant, souriant bêtement lorsque je pense à la personne à qui j’ai emprunté ce tic.

J’envisage d’enfoncer un kunaï dans la toile pour créer une petite ouverture, c’est extrêmement risqué, si quelqu’un aperçoit la pointe de mon arme de l’intérieur, ce sera l’alerte générale. Je tergiverse quelques secondes mais j’écoute mon intuition et je finis par serrer les dents et appuyer tout doucement mon kunaï contre la toile. Je la déchire le plus doucement et délicatement possible et je n’entends aucun cri de panique.

Je n’ai pas la position idéale pour passer du temps à espionner à l’intérieur, je suis complétement à découvert depuis le camp et Minato me tirerait les oreilles de me voir dans pareille position. Je soupire silencieusement et je colle quand même mon sharingan à la toile. La pièce est spacieuse, une grande table en bois trône au centre avec des hommes installés qui discutent. Le fond est effectivement surchargé de caisses en bois, de vieilles cartes, de tonnes de parchemins, de bureaux en bois et j’en passe. Pour le coup, on ne me verra jamais de l’intérieur. Il faut juste que je reste vigilant sur ce qu’il se passe à l’extérieur où l’on peut me voir. Je tends l’oreille et je m’aide de la lecture labiale pour comprendre ce qu’ils disent.

Ils parlent de l’envoi d’une troupe de ninjas sur Konoha, encore. Ma main se serre autour de mon kunaï. Départ prévu demain mais je rate l’information de l’heure ce qui me frustre énormément.

-         Six, comme d’habitude, six ninjas que nous perdrons encore…, grince l’un d’eux.

-         A quoi bon envoyer tous ces ninjas à la mort ainsi ? Je ne comprends pas la stratégie derrière tout ça.

-         Akuma dit que ce sont les ordres du prophète… Il dit qu’ainsi, Konoha pense qu’ils sont plus forts que nous, que nous sommes faibles et indisciplinés. Lorsque le pays des fougères cédera et nous rejoindra, nous serons assez nombreux. Ils ne savent même pas combien de pays nous avons réussi à rallier, c’était du génie de brouiller les pistes.

-         Akuma a-t-il déjà vu ce prophète ?

-         Je n’en ai pas la moindre idée.

-         Et bien… C’est très rassurant… ça donne parfois envie de se tirer tous ces secrets…

-         La seule chose à laquelle on peut se raccrocher c’est de construire un avenir plus sûr pour nos enfants.

-         Arrête avec sa phrase, déjà qu’il se fait appeler le prophète… Je ne peux pas supporter la situation dans laquelle nous sommes, j’ai l’impression que c’est une mauvaise blague. Tu y crois vraiment à cette menace toi ?

-         Oui j’y crois.

Les deux hommes arrêtent de discuter lorsque des ninjas les rejoignent et attendent patiemment, quelques minutes plus tard, une patrouille entre et fait son rapport. C’est donc bien ça, la patrouille suivante assiste au compte rendu de la précédente. L’un des ninjas mentionne le lever du soleil et l’adrénaline me secoue des pieds à la tête.

 Je suis en train de rater la dernière fenêtre de sortie à écouter les patrouilles discuter ! Je saute sur mes pieds, je n’ai aucune idée de la situation, je ne vois pas les gardes du camp je ne sais pas du tout où ils sont. La panique m’effleure pour une fois. Je vais me retrouver coincé en plein jour sur leur campement, les centaines de ninjas présents vont se réveiller les uns après les autres et ça va devenir une véritable fourmilière, je ne pourrai jamais me cacher d’eux tous en plein jour, c’est impossible. Mon sang se glace petit à petit dans mes veines mais mon esprit reste clair et je réfléchis.

Je ne peux pas partir en courant c’est trop dangereux, mais rester ici revient à me condamner. J’entends la patrouille qui s’apprête à sortir, réduisant le temps qu’il me reste pour partir en courant. Je suis coincé bordel.

Je ferme les yeux une seconde, et je respire profondément, il me faut une idée et maintenant ! J’entends la porte de la tente s’ouvrir tandis que mon cœur tambourine, j’ai une seule idée, et elle est complétement folle. Hanako me tuerait.

Je saute vers l’avant de la tente, un shuriken à la main, le cœur tapant violemment dans ma poitrine. Je suis cinglé, je suis cinglé.

Grâce à mon sharingan, tout est ralentit et les ninjas de la patrouille foncent les uns à la suite des autres hors de la tente, je compte : Un… Deux… je vois le visage d’Hanako qui me sourit tendrement, concentration Kakashi, ça peut passer, c’est toujours passé pour moi. 

Trois…. Je prépare mon shuriken et je vise une nouvelle bouteille, encore plus difficile à atteindre que la première. Je respire et je fais le vide dans ma tête. Quatre… le dernier ninja sort et je lance mon arme de toutes mes forces, j’atteins ma cible qui explose, et les gardes de devant la tente tournent la tête sur la droite au ralenti, surpris par le bruit pour la deuxième fois de la nuit. J’expire une dernière fois et je retire mon masque des forces spéciales avant de bondir en avant. 

Les secondes s’écoulent et je ne me fais pas repérer, mes nerfs sont tendus comme rarement et l’adrénaline se déverse en moi en continu. Bon sang, je cours avec eux. Je cours à visage découvert avec la patrouille. Je ferme la marche et je ne fais aucun bruit. Ils ne se rendent pas compte de ma présence, et si ma foutue idée marche, de l’extérieur on ne se rendra pas compte que je ne fais pas partie de la patrouille, je cours avec eux, en pleine « lumière », le visage découvert.

Mes jambes tremblent presque sous la pression.

Je me raccroche de toutes mes forces à mes observations de ce soir. Ce sont tous des incapables qui suivent les ordres d’un seul homme qui sait ce qu’il fait, je suis convaincu que personne dans ce camp ne remarquera que la patrouille est composée de cinq hommes au lieu de quatre. Le détail m’aurait sauté aux yeux en un instant mais ils n’ont aucun code, aucun bon sens militaire, aucun esprit d’analyse, ce sont simplement de la chair fraîche fière de pouvoir s’appeler ninja.

Tandis que je cours avec eux en priant pour qu’ils ne se retournent pas, je serre le masque d’Hanako de toutes mes forces dans ma main.

Nous y sommes presque, la lisière des bois se rapproche à toute vitesse et personne n’a donné l’alerte derrière nous. Je me force à respirer calmement, foulée après foulée, ce qui ne marche pas vraiment mais le ninja de tête s’enfonce dans les bois et je sais que je suis à deux doigts d’être sauvé.

Une seconde passe et je freine des quatre fers dès que je suis à l’abri, les laissant continuer à toute allure. Je pivote sur ma gauche et je cours comme si ma vie en dépendait, lorsque je me suis suffisamment éloigné, je tombe à quatre pattes sous le relâchement de la pression de mon corps. Ma respiration est saccadée et j’entends des bruits de pas familiers me foncer dessus :

-         T’es un grand malade ! s’exclame Rinko, visiblement très en colère.

-         Pas le choix, articule-je comme je le peux en reprenant ma respiration.

Hinari me saute dessus pour me relever et regarder si je suis blessé, mais je l’entraine avec moi en avant, et les deux autres nous suivent. J’ai besoin de m’assoir dans notre petit camp protégé pour reprendre mes esprits sereinement.

Arrivé dans la faille, je me laisse tomber par terre et je ferme les yeux, la tête contre le mur en riant. Je laisse le soulagement m’envahir, c’était quand même bien risqué ! Asa sort dehors monter la garde et Rinko vocifère, il m’engueule comme si j’étais un genin. Hinari est assise à côté de moi, elle a saisi mon bras et son cœur bat la chamade sans doute sous le choc mais je n’ai pas la force de réagir, je suis trop soulagé d’être sain et sauf. Rinko me réprimande encore, me rappelant que j’avais dit que tout se passerait bien.

Je reprends mes esprits :

-         Personne ne m’a vu je te signale, la routine ! plaisante-je.

Il me toise et je sens déjà sa colère fondre, de toute façon il râle parce qu’il a eu peur pour moi je le sais bien. Il ne se permettrait jamais de parler comme ça à son commandant si ce n’était pas parce qu’il a eu peur pour son ami et je le laisse faire, je ne sais même plus si la hiérarchie s’applique à nous deux, nous sommes proches désormais. Je reprends mon bras à Hinari, et je sors de ma poche les papiers que j’ai récupéré pour les poser sur elle. Elle les lit et Rinko se joint à elle :

-         Qu’est-ce que c’est que ce délire ?! s’exclame-t-il en voyant les avant-postes indiqués sur la carte.

-         Akuma ? s’étonne Hinari en lisant le deuxième papier.

-         Tu me rassures Hinari, nous sommes d’accord que ce n’était pas lui le kage des ronces à l’époque, dis-je.

-         Non, c’était le chef des armées ou quelque chose comme ça m’avait dit Minato, confirme-t-elle.

L’écriture que j’ai copié ne dit rien à personne alors je leur raconte tout ce que j’ai vu ce soir et nous en discutons longuement. Nous en arrivons à un résumé des informations que nous avons recueillies :

-         Donc, on a un « prophète » qui donne les directives à Akuma, qui lui-même les donne aux autres Kage. On soupçonne Makoto, l’ancien Kage du pays des ronces, c’était le plus intelligent de la bande de toute façon…

Ils reçoivent les bonnes directives mais les appliquent très mal.

On ne sait pas combien de pays ont intégré la coalition, mais plus que cinq.

Une attaque est prévue sur Konoha.

Il y a peut-être une taupe chez nous qui leur a donné les avant-postes.

Ils réunissent tous leurs ninjas ici dans l’objectif de nous attaquer en surnombre à un moment donné et ils attendent la réponse du pays des fougères.

Nous discutons encore de tout ça, puis Asa et Hinari vont se coucher tandis que nous veillons avec Rinko.

-         Maintenant que tu es là en bonne santé, c’était plutôt cool comme sortie ! dit-il en riant.

Je ris avec lui et je me perche dans mon arbre à ma place habituelle pour méditer les informations. Je ne peux pas enlever de ma tête l’idée que le prophète soit Orochimaru. Hanako mettrait son honneur en jeu en me disant que ce n’est pas lui, mais c’est exactement la même histoire que la première fois, une tête pensante, et des exécutions douteuses par des incapables. Le prophète connait la façon de faire des grands pays ninjas, tout ce qui était écrit sont les exactes directives que nous suivons dans le cas d’un campement de grande envergure.

 Toutes les directives sont parfaites, elles sont simplement mal exécutées, il est dit qu’il faut plusieurs gardes en continu qui patrouillent à travers le camp et ils mettent quatre imbéciles qui se marrent toute la nuit en restant groupés.

Il est dit qu’il faut des patrouilles en cycle constant, et ils créent une fenêtre de tir pour que les ennemis puissent s’introduire, simplement pour discuter entre patrouilleurs de futilités.

Personne n’a remarqué que nous étions cinq au lieu de quatre, ce ne serait jamais arrivé à Konoha, même les genin auraient remarqué ça, ce sont des choses qu’on apprend aux petits à l’académie, repérer le détail superflu. Enfin, une chance pour ma peau, je ne vais pas m’en plaindre.  

J’aperçois alors six ninjas quitter la tente principale dans des capes de voyages et mon sang ne fait qu’un tour. Ce sont eux qui attaquent Konoha.

Avant que je ne l’aie décidé, mes pieds touchent le sol :

-         Je reviens dans quelques temps, garde les deux autres ! lance-je rapidement à Rinko.

Je ne lui laisse pas le temps de réagir et je fonce dans les bois. Je me laisse encore le temps de la réflexion en courant, mais je ne me vois pas les laisser passer en sachant qu’ils risquent de tuer quelqu’un à Konoha. En même temps, je viens de partir seul contre six, ce qui n’est pas malin. J’aurais peut-être dû dire à Rinko de venir, mais ça aurait laissé les deux autres sans protection…

 Je caresse une seconde le masque de chat au creux de ma poche, puis je saisis deux kunaï prêt à attaquer.

*

Je me faufile derrière eux, ils courent bruyamment, sans la moindre pression. Je les suis un moment avant d’attaquer, je ne veux prendre aucun risque qu’on les entende depuis le camp. Ils ne me voient pas venir, ça me laisse l’opportunité d’en éliminer trois d’un coup, je vais forcément m’en sortir.

Après un quart d’heure de course, je charge mes mains de raiton, et je saute agilement sur eux en lançant une poignée de shuriken pendant mon saut qui va se planter directement dans le dos de l’un d’eux qui s’effondre tandis que j’atterris sur les deux plus proches pour les transpercer. Les coups sont chirurgicaux et les trois hommes s’écroulent, raides morts, en deux secondes d’attaque.

Les trois autres se dispersent de tous les côtés et j’en prends un en chasse. Il se retourne et m’envoie une technique fûton que je pare d’un mur de boue avant de sauter par-dessus ce dernier pour surprendre mon adversaire. Il arrive tout de même à parer mes armes au dernier moment et je tente de le trancher mais il se baisse et m’envoie un coup que j’évite. J’entends des shuriken voler sur nous et je continue notre combat corps à corps pour me baisser au dernier instant afin qu’il se prenne l’un des shuriken dans le bras, mais il tient bon et continue ses coups de kunaï, me surprenant un peu tandis que les deux autres me sautent dessus. Je me bats comme un lion pour contrer leurs six mains avec les deux miennes et je les tiens en respect un moment, cherchant sans cesse des ouvertures pour les blesser mais à un contre trois, il y a peu d’opportunités.

Je commence à m’agacer alors je charge mes kunaï de chakra, mes coups deviennent plus violents et je réussi enfin à en déstabiliser un, je saisis l’occasion et je le plante avant de bondir en l’air, me prenant volontairement les kunaï des deux autres. La douleur m’aveugle et je serre les dents, mais tant pis, il fallait bien débloquer la situation.

Je retombe sur mes pieds quelques mètres plus loin et leur envoie une boule de feu qu’ils évitent en sautant chacun d’un côté, mais je suis déjà en train de foncer sur l’un d’eux avec les milles oiseaux. Affolé, il se projette de toutes ses forces et réussit à m’esquiver tandis que le deuxième me saute dessus agilement. J’effectue une roulade et je lance un kunaï chargé d’éclairs sur lui mais il esquive encore, me faisant vociférer.

C’est insupportable, ils attaquent moins mais évitent plus, restants très prudents, ce qui ne m’arrange pas puisque j’aurais aimé les terminer rapidement. Je change donc de technique et je saute à la cime des arbres pour me déplacer en mode furtif rapidement et ils me perdent de vue. Ils me cherchent, les yeux grands ouverts et les jambes tremblantes. Bon courage pour esquiver mes shuriken en ne connaissant pas ma position, je les lance précisément sur l’un d’eux et il s’écroule, ne laissant plus qu’un homme debout.

Ce dernier me surprend un peu en partant à toutes jambes en direction du camp au lieu de se battre. Quel courage. Mais c’est sans doute le mieux qu’il avait à faire face à moi, j’en conviens, il doit être un peu plus malin que les autres.

 Je me lance immédiatement à sa poursuite en courant de toutes mes forces, je suis très rapide et je le rattrape vite. Lorsqu’il me voit apparaitre derrière lui, il panique et m’envoie une technique suiton en continuant de détaler comme un lapin, je l’évite mais je perds du temps et il gagne du terrain. Je tente de l’avoir avec des shuriken, mais il s’y attend et fait des mouvements aléatoires de gauche à droite, sautant dans les arbres puis au sol sans arrêt. Et avec tout ça, nous nous rapprochons du camp à chaque seconde qui passe. Je me fais donc violence pour accélérer le mouvement encore un peu, je lui colle désormais à l’arrière-train et je ne vais pas tarder à l’avoir…

Mais soudain, tout change. Il me surprend complétement en faisant volte-face avec un air aussi déterminé qu’apeuré. J’ai à peine le temps de déployer les milles oiseaux au bout de mes doigts avant l’impact et nous nous embrochons mutuellement. La vie quitte ses yeux mais son kunaï s’enfonce si profondément dans mon abdomen que j’en hurle de douleur. Lorsqu’il retombe au sol, mes jambes flageolent, luttant pour me maintenir debout et je baisse les yeux sur ma blessure. Elle saigne abondamment, le sang s’en échappe à une telle vitesse que j’ai déjà la tête qui tourne légèrement.

J’enroule d’une main tremblante des bandages autour de mon ventre avant de comprimer la plaie, le souffle court, et mes vertiges s’intensifient tandis que la douleur me découpe en deux. Je sais que ma seule chance de survie est de réussir à rejoindre Hinari à temps, alors je me mets en route péniblement, marchant tout doucement pour essayer de ne pas aggraver ma blessure, serrant les dents de toutes mes forces pour absorber la douleur.

Ma longue torture commence alors. J’ai l’impression que chaque pas me coûte plus que le combat que je viens de mener, je lutte pour respirer, pour mettre une jambe devant l’autre mais aussi pour rester éveillé. Je suis tellement fatigué, je suis épuisé même et mes yeux se ferment tout seul par moment. Non seulement je suis gravement blessé, mais je n’ai pas dormi de la nuit, j’utilise mon sharingan à plein régime depuis des heures et je viens de brûler beaucoup de chakra avec mes techniques. Je suis tellement faible, j’ai l’impression de trainer ma pauvre carcasse et j’essaie de rester concentré sur les bruits de la forêt qui m’entoure malgré les absences régulières de mon cerveau qui prend la fuite de cette situation catastrophique pour se réconforter.

Et bien sûr, alors que je délire à moitié, mes pensées m’emmènent vers Hanako. Je l’imagine à l’hôpital, bien en sécurité à son deuxième étage, en train de sauver des vies avec son sourire éblouissant et ses yeux enchanteurs. Bon sang, quelle chance ont ses patients, je tuerais pour qu’elle soit là, pour qu’elle me soigne de son chakra vibrant en quelques minutes, en me susurrant des mots doux et en battant de ses longs cils de biches… Elle me réprimanderait avec sa moue boudeuse, je m’excuserais jusqu’à ce que ses lèvres se posent sur les miennes, je sentirais le petit sourire qu’elle me cache contre ma peau alors qu’elle me sait en sécurité entre ses mains… Nous rentrerions chez elle après ça, main dans la main, j’entendrais son rire résonner dans sa maison tandis qu’un plat cuirait au four…

Elle m’observe de ses grands yeux séducteurs, un sourire en coin aux lèvres en passant ses doigts sur mes joues avec toute la douceur du monde. Mon corps s’apaise profondément, je sens sa caresse sur ma peau comme une délivrance et mes yeux deviennent lourds de sommeil. Mais son visage devient soudain sévère, très sévère :

-         Kakashi, réveille-toi ! ordonne-t-elle d’une voix forte.

J’ouvre les yeux sur les bois sombres.

 Quel contraste, j’ai déliré un moment je crois, je ne sais plus… Je ne reconnais rien, pas un arbre, je ne sais même pas si je marche toujours dans la bonne direction alors je mets le peu d’énergie qu’il me reste pour rester éveillé, pour ne pas retomber dans mes doux rêves, car je sais qu’ils pourraient me coûter la vie. Je sais qu’en un clignement d’yeux de plus, je pourrais m’effondrer au sol pour me vider de mon sang, hypnotisé par le regard d’Hanako dans mon esprit.

Je savais que ce ninja était le plus malin, quelle bonne idée il a eu… Il savait que ce demi-tour le condamnait mais il avait une chance de m’avoir avec lui dans son geste.

Je baisse les yeux sur mon ventre, mon bandage est écarlate et du sang s’en échappe abondamment. Il a peut-être toujours une chance de m’avoir avec lui finalement…

 Je suis vraiment mal en point, pardon mon ange.

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