L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]

Chapitre 52 : Retour du camp de la coalition

3863 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 04/12/2024 10:44

Chapitre 52 : Retour du camp de la coalition


Bon sang comme j’ai envie de la voir…

Il parait que c’est toujours quand nous sommes blessés gravement que nous pensons aux gens que nous aimons et à quel point nous n’avons pas eu suffisamment de temps avec eux… et bien je dois dire que je suis complétement d’accord maintenant qu’elle fait partie de ma vie. 

Mon esprit se brouille un peu plus, je rêve d’être dans ses bras, ça fait déjà près de deux semaines que je ne l’ai pas vu. Je pense à tous ces moments où nous discutons l’un contre l’autre sous les draps et à sa spontanéité dans ces moments-là, où l’euphorie lui fait dire n’importe quoi et glousser comme une écolière insouciante. J’ai mal de penser à ça, j’en grimace de douleur, à moins que ce ne soit à cause de ma plaie, voir un mélange des deux…

Il est affolant de constater à quel point un ninja en pleine forme et à pleine vitesse peut parcourir une longue distance en quinze minutes. Je mets un temps infini à rentrer vers notre faille, j’ai l’impression que ça fait des heures que je marche, je ne sais pas si ma perception du temps est modifiée ou si mon allure est vraiment aussi lente, rien n’est clair dans mon esprit mais je m’accroche à la vie avec force, je ne peux même pas envisager de m’effondrer et de ne plus jamais la revoir.

J’aperçois enfin des éléments familiers, je ne suis donc plus très loin des soins d’Hinari et je soupire de soulagement en réalisant que je vais être sauvé. Merci.

Lorsqu’il me voit arriver de loin, Rinko rentre immédiatement réveiller Hinari qui vient à ma rencontre dans la minute qui suit en courant à pleine vitesse. Elle m’appuie contre un arbre pour stopper mon hémorragie de toute urgence et je m’affale contre le tronc, à bout de force tandis qu’elle s’affaire. Rinko a l’air inquiet, mais aussi vraiment en colère :

-         Il va s’en sortir ? demande-t-il en voyant mon état.

-         Oui, mais c’était vraiment ric rac, une demi-heure de plus et je suppose que la transfusion aurait été obligatoire … Que s’est-il passé ? demande Hinari d’une voix aiguë.

-         Je n’ai pas pu les laisser passer, ils allaient à Konoha …, chuchote-je.

-         Et demander du soutien c’était inenvisageable ? demande durement Rinko.

-         Si, mais tu gardais les deux autres, je n’ai pas réfléchi…

-         J’espère que tu as mal, lâche-t-il en repartant à la faille.

Je sais qu’il fait la tête et je le comprends. Je mets un point d’honneur à apprendre le travail en équipe à mes élèves mais je suis incapable de l’appliquer car en vérité, j’ai trop peur de perdre des camarades, il faut toujours que je mette ma vie en danger à leur place et je ne suis jamais aussi efficace que lorsque je suis seul et que je n’ai personne à défendre.

Hinari me soigne longuement au milieu des bois, au moins une bonne heure et je sens avec soulagement la vitalité qui renait en moi. Mes vertiges disparaissent, mon énergie remonte et surtout, mon hémorragie cesse enfin. Elle enroule des bandes propres autour de mon ventre avant de me remettre sur mes pieds, puis elle passe mon bras sur ses épaules pour me ramener à la faille.

Ma démarche est plus sûre mais la douleur est encore vive, c’est moche à dire, mais elle n’a vraiment pas le niveau d’Hanako ou de Sakura, j’ai sans doute été mal habitué avec ces deux-là. Hinari a refermé ma plaie et m’a reboosté, mais je suis loin d’être frais alors dès que j’entre dans la petite grotte, je m’écroule au sol en grimaçant de douleur sous les yeux légèrement sévères d’Hinari :

-         A jouer les héros comme ça, tu es cloué au lit pour au moins deux jours, me prévient-elle.

-         Deux jours ?! m’exclame-je.

-         Oui… et… je te ferai des soins régulièrement, alors tu devrais probablement te mettre torse nu pour faciliter la chose…, ajoute-t-elle en rougissant des pieds à la tête.

J’obéis docilement en enlevant tant bien que mal mon haut puis je déploie mon propre duvet pour être sûr de ne pas tâcher celui d’Asa au cas où je rouvre ma plaie qui me semble tout de même bien fragile.

 Hinari va chercher celui de Rinko encore dans son sac de voyage et le met derrière mes épaules pour que je puisse être un minimum redressé quand je ne dors pas. Je la remercie et elle s’assoit près de moi :

-         Rinko t’en veut, dit-elle.

-         J’ai cru comprendre, je ne voulais pas le mettre à l’écart, me justifie-je.

-         Il t’aime beaucoup tu sais, je pense qu’il a l’impression que tu le rejettes ou quelque chose du genre… On ne dirait franchement pas comme ça mais il est le plus sensible de notre équipe, me confie-t-elle.

Ses propos me peinent, parce que malgré les apparences trompeuses, je ne doute pas une seconde de ce qu’elle me dit, je suis certain que Rinko est effectivement très sensible… Je m’en veux de lui avoir fait du mal, lui qui est là pour moi depuis que je le connais, qui n’a jamais hésité à se mettre en danger pour me couvrir, qui ne me lâche jamais quoi qu’il arrive…

Je remarque alors les yeux d’Hinari qui parcourent mon torse et je remonte mon duvet dessus, profondément mal à l’aise. Elle rougit furieusement en comprenant que je l’ai vu et détourne la tête avec un air horrifié. Le moment est horriblement gênant alors je trouve de quoi l’éloigner et une opportunité de m’excuser auprès de Rinko :

-         Tu veux bien aller chercher Rinko pour moi ? J’aimerais lui parler, dis-je.

Elle saute sur ses pieds sans répondre, sans doute ravie de pouvoir fuir ce moment de gêne. Quand il arrive une minute plus tard, il me lance un regard dur et se glisse dans le duvet d’Hinari à côté de moi :

-         De toute façon c’est notre tour de dormir, alors me voilà, lâche-t-il avec mauvaise humeur. 

Je l’observe timidement, honteux de déceler la peine dans ses yeux toujours si rieurs.

 Je me mets en position couché, comme lui, et nous fixons le plafond en silence, épaule contre épaule. Il faut que je me lance, j’essaie d’ouvrir mon cœur comme je commence à savoir le faire :

-          Je suis sincèrement désolé Rinko, je t’écarte souvent de l’action, il faut que tu saches que c’est un moyen pour moi de te protéger…, commence-je.

-         Je n’ai pas besoin d’être protégé ! s’exclame-t-il.

-         Je pense que la plupart des gens qui me connaissent à Konoha connaissent mon histoire avec mes deux anciens équipiers et le mal que ça m’a fait, lâche-je sans préambule.

Un silence de mort accueille mes paroles. Il est donc au courant, tant mieux, ça m’évitera d’avoir à lui expliquer et je continue mes excuses :

-         Je ne te protège pas pour toi, je te protège pour moi, parce que malgré le fait que je prône le travail en équipe, je suis incapable de supporter que les équipiers auxquels je tiens soient sur le champ de bataille avec moi pour des raisons évidentes. Mais j’y travaille. Et je te promets que j’essaierai de moins te mettre à l’écart à l’avenir, mais si je le fais, sache que c’est parce que je tiens énormément à toi, même si on ne se connait pas depuis longtemps.

Il reste silencieux quelques temps mais je sens qu’il n’est plus en colère, je me demande même s’il ne prend pas son temps parce qu’il est touché par mes paroles.

 Il finit par répondre :

-         Tu sais Kakashi… je ne crois pas avoir déjà eu un coup de cœur amical aussi puissant qu’avec toi, et je dois dire que je suis vraiment heureux de t’avoir rencontré en même temps que tu l’as rencontré elle… parce que je peux voir en direct l’évolution du bien qu’elle te fait et je te jure que c’est beau de te voir t’ouvrir peu à peu. Moi aussi je tiens à toi mon pote, vraiment très fort, et c’est pour ça que j’étais en rogne à ce point, parce que j’ai eu tellement peur quand je t’ai vu rentrer dans cet état… Alors la prochaine fois que tu voudras me protéger, pars du principe que c’est exactement pareil pour moi et emmène-moi avec toi. Qu’on veille l’un sur l’autre, qu’on se protège, parce que je crois que je ne pourrais plus vivre sans toi pauvre idiot.

Nous échangeons un regard timide et je ne peux pas m’en empêcher :

-         C’est le moment où on s’embrasse non ? lâche-je d’une voix sérieuse.

Il éclate de rire comme rarement face à ma blague et ma tête pince sans rire, le corps complétement secoué par son hilarité jusqu’à ce que son rire contagieux finisse par m’avoir et que nous riions ensemble, nous réconciliant totalement.

-         On dort déjà pratiquement ensemble, ça suffira je crois ! répond-il finalement.

Je souris et nous observons le plafond de la grotte quelques secondes en silence avant qu’il ne le rompe :

-         Elle te manque ? demande-t-il d’une voix douce.

-         Terriblement, soupire-je.

-         J’aimerais bien avoir quelqu’un qui me manque comme ça…, commente-t-il pensivement.

-         Et Hinari elle ne te plait pas ? demande-je par pure curiosité.

-         Tu rigoles ! Elle est comme ma sœur, tu me donnes envie de vomir ! En plus elle a un sale caractère, même si on ne dirait pas, souligne-t-il.

Je ris de sa véhémence et après un petit silence, il reprend :

-         Comment on trouve une fille qui nous plaît vraiment ? demande-t-il.

Notre discussion commence à devenir vraiment intime et je me rends compte avec stupeur que ça ne me dérange pas du tout :

-         Je n’en sais rien…, réponds-je pensivement.

-         Comment tu as fait toi ? insiste-t-il.

Je prends le temps de réfléchir :

-         Sans la chercher, elle te tombe dessus je dirais, il faut attendre ton moment je suppose…

-         Tu ne m’as jamais dit comment tu l’avais rencontré pour la première fois ? demande-t-il avec curiosité.

-         L’Hokage m’a envoyé la surveiller dans les bois, je ne l’avais jamais vu avant. Ça a été immédiat, je ne pouvais pas la quitter des yeux... Je me souviens que je l’observais en douce en faisant semblant de lire et la suite tu la connais, réponds-je en souriant.

Il rit doucement :

-         J’aimerais bien que ça me tombe dessus un de ces jours, commente-t-il.

-         Hanako a des amies …, commence-je.

-         T’arrêtes tes conneries ! s’écrie-t-il en me fichant un coup.

Nous rions encore comme des bossus avant de nous endormir.

*

Je me réveille plus de 24h plus tard, je suis complétement hors service, je me sens terriblement mal, presque aussi mal qu’avant mes soins et Hinari m’apprend que j’ai beaucoup de fièvre car ma plaie s’est infectée à l’intérieur.

 J’ai le choix entre attendre de voir si ça passe, avec le risque que ça s’aggrave ou la laisser rouvrir la plaie pour qu’elle nettoie de l’intérieur et assainisse les tissus elle-même, mais ce serait apparemment extrêmement douloureux. J’ai envie de vomir rien qu’à l’idée qu’elle farfouille dans mon abdomen mais je lui dis de choisir le mieux à ma place et elle prend la journée pour y réfléchir.

*

Je passe ma journée entière à délirer à cause de la fièvre.

Je fais des cauchemars où je vois Orochimaru, immense, qui tient le kage du pays des ronces au bout de ficelles comme une marionnette et qui ricane en l’agitant tandis qu’Hanako applaudit avec entrain dans le public. Parfois, c’est Hanako qui tient les ficelles d’Orochimaru et qui le fait danser sous ses yeux rieurs. Je finis même par voir Hanako et Orochimaru qui s’agitent sur scène ensemble, comme s’ils étaient les deux pantins, dansant et chantant comme des proches. Je finis par réellement vomir de cette image sous les yeux affolés de mes camarades.

Plus la journée passe et pire je suis. Je me mets à fixer le masque d’Hanako et je le vois bouger, venir m’observer et repartir, me laissant voir distinctement ses yeux roses derrière. En fin d’après-midi, je la vois même en entier avec sa cape noire, comme si elle faisait une dizaine de centimètres et qu’elle courait sous mon nez. Je suis heureux de la voir.

Le soir venu, je tremble en continu, je n’ouvre plus les yeux et mon abdomen est brûlant. Hinari décide de m’ouvrir d’urgence vu l’aggravation de mon état, et elle me charcute sans ménagement tandis que je peine à retenir mes hurlements de douleur, un bâton serré entre les dents.

 Je dois rester le plus silencieux possible mais je ne peux me retenir de crier par moment, des larmes roulent continuellement sur mes joues, nous n’avons pas de quoi m’endormir ni me soulager ici, aucune plante, aucune technique, et c’est une vraie torture. Je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie, jamais senti pire sensation que ce qu’elle est en train de me faire. Pour tenter de supporter la douleur, je me cambre parfois dans des positions si inhumaines qu’on dirait que je suis possédé mais elle me rallonge au sol avec fermeté à chaque fois pour que je bouge le moins possible.

Rinko et Asa sont sortis tous les deux de la faille il y a un moment, blancs comme des linges, ne pouvant plus supporter de me voir souffrir le martyr comme ça mais Hinari reste concentrée et imperturbable.

La douleur atteint un point si culminant que je m’évanouis enfin.

*

Lorsque je me réveille, je vais vraiment, vraiment mieux. Je me sens si calme et apaisé après l’enfer que j’ai vécu lors de mon opération sauvage…

 Ils m’ont changé de sac de couchage, je crois que je suis dans celui d’Hinari désormais. Je touche ma plaie par réflexe, elle n’est plus chaude ni gonflée. J’ai seulement une petite douleur résiduelle mais je suppose que c’est plutôt normal après ce que je viens de vivre. Je me sens étrangement propre et frais comme s’ils m’avaient lavé, et quand Hinari vient me voir, je lui demande combien de temps j’ai dormi depuis son opération.

-         Longtemps, ça fait plusieurs jours que je t’ai ouvert, tu t’es levé deux ou trois fois mais tu n’étais pas en grande forme, tu ne dois pas t’en souvenir…

-         Effectivement, je ne me souviens de rien. Vous m’avez lavé ou j’hallucine ? demande-je.

-         Oui, je t’ai lavé, après tout ce que tu as sué, saigné et suppuré…, se justifie-t-elle en rougissant.

-         Merci, réponds-je d’une voix atone par pure politesse, mais ça me met très mal à l’aise.

-         Asa a pris le contrôle d’un ennemi, on a eu une belle occasion, il n’a pas appris beaucoup de choses, simplement qu’ils portent les bandeaux de cinq pays ninjas pour nous faire croire qu’ils ne sont que cinq dans la coalition, et que la troisième tente était bien une infirmerie, il en a profité pour dérober des antibiotiques. C’est pour ça que tu vas vraiment mieux, on te traite depuis deux jours. Ce ne sont pas forcément les plus adaptés mais visiblement ils te soulagent, je ne sais pas pourquoi tu t’es infecté à ce point mais c’était vraiment grave pour que mes soins n’aient pas marché et avant les antibio c’était bien parti pour redégénérer… Tu devrais faire des examens quand nous rentrerons à Konoha, les antibiotiques ne sont peut-être qu’un cache-misère. J’ai rarement vu une infection pareille, quand je t’ai ouvert, je me suis même demandé comment tu pouvais être encore vivant.

Sympathiques les nouvelles, je ne sais même pas quoi répondre.

Asa entre là-dessus :

-         On a reçu un oiseau de Saï en provenance de Minato, il nous demande de rentrer car il a besoin d’avoir rapidement les informations qu’on a pu trouver. Ça fait déjà trois semaines que nous sommes partis, on pensait rentrer dès que tu te réveillerais sans avoir l’air d’un zombie, ce qui a l’air d’être le cas. Le maitre Hokage aura peut-être une chance d’aller discuter avec le pays des fougères pour leur expliquer la situation, imagine qu’on s’allie avec eux et qu’ils deviennent nos taupes.

-         C’est très intelligent ça, il faut qu’on rentre au plus vite ! m’écrie-je en me redressant comme un diable.

-         On attendait que toi ma belle, dit Rinko en entrant à son tour.  

Nous plions bagages et nous partons en direction de Konoha.

*

Nous arrivons en début de soirée et nous fonçons directement dans le bureau de Minato. Je lui fais un rapport détaillé de notre mission et il réfléchit aux nouvelles informations. Je suis tellement impatient, je ne tiens pas en place, j’ai hâte d’aller la retrouver.

Minato n’a aucune idée d’à qui peut appartenir l’écriture que j’ai copié ni de qui aurait pu mettre la main sur une carte de nos avant-postes :

-         Effectivement, il va falloir qu’on entre rapidement en contact avec ces ninjas des fougères, la stratégie pourrait être incroyable si nous arrivons à les infiltrer comme taupe, nous pourrions même y glisser certains ninjas de Konoha… en tout cas je vous félicite, vos informations sont précieuses. Je vous laisse rentrer chez vous, je vais tâcher d’organiser tout ça, conclut-il une vingtaine de minutes après.

Nous repartons du bureau et je survole Konoha avec la légèreté d’une plume pour atterrir sur sa terrasse comme un habitué. Alors que je vais entrer, je l’aperçois par la petite vitre du haut de sa porte et mon cœur se serre, elle est lovée dans le canapé, elle mordille le bout d’un crayon comme chaque fois qu’elle réfléchit sur ses mots croisés. Je suis incapable d’actionner mes jambes en avant car je n’arrive pas à détacher mon regard d’elle.

Je finis par entrer et elle sursaute quand la porte s’ouvre. Lorsqu’elle me voit, sa bouche s’ouvre et elle en lâche son crayon qui roule par terre, avant de mettre ses deux mains sur sa bouche de surprise.

-         Coucou toi, dis-je doucement.

Elle court et se jette sur moi, enfouissant son visage dans mon cou, accrochant ses bras serrés autour de ma nuque. Je la serre de toutes mes forces en respirant son odeur familière et réconfortante, elle m’a encore plus manqué que je ne le pensais mais je suis à la maison.

 

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