L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 64 : La vie quotidienne à Konoha
16939 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 17/12/2024 11:01
Chapitre 64 : La vie quotidienne à Konoha
Suite à la réécriture de cette histoire, ce chapitre est extrêmement long comparé aux autres puisqu’il réunit quatre chapitres en un. Lors de la publication originelle, j’avais condensé ces chapitres en un seul afin d’enlever les parties « filler » et simplement mettre les éléments nécessaires à la compréhension de l’histoire mais le tout était assez bancal et sorti de nulle part à mes yeux.
J’ai donc décidé de finalement publier les chapitres initiaux que j’avais écrit, qui sont des petites tranches de vie quotidienne à Konoha.
Pour ceux qui souhaitent avancer dans la trame principale le plus vite possible, vous pouvez les sauter mais vous perdrez quand même quelques informations importantes, j’en suis navrée.
Bonne lecture ! 😊
Chapitre 1 & 2: Rinko et Saori
Nous partons avant même que le soleil n’ait fini de se lever, laissant derrière nous le beau village de Mina.
Rinko et Naruto traînent à l’arrière, ils étaient ensemble hier soir avec leurs nouveaux amis et ne sont pas frais de leur soirée alcoolisée. Asa non plus n’est pas au top de sa forme après sa nuit de garde pour une si longue route.
Hanako discute avec Sakura, et je suis sur un côté pour surveiller le tout tandis que Sasuke couvre l’autre flanc et Minato est en tête. Au bout d’un moment, je vois Hinari qui saute en se rapprochant de moi petit à petit. Juste avant son dernier saut, Hanako se glisse entre nous avec le visage fermé, rebutant Hinari, qui s’éloigne à nouveau.
*
Nous sommes déjà sur les terres de Konoha depuis un moment lorsqu’un mauvais pressentiment me saisit au moment même où Minato ralentit l’allure. Je sors deux kunaï de mes poches, créant l’alerte dans le groupe.
- Soyez sur vos gardes, dit Minato en s’arrêtant.
Hanako saute à côté de lui, les yeux brillants et lui murmure ce qu’il se passe.
- Ils sont nombreux ! Préparez-vous à combattre ! s’écrie Minato.
Je ne suis pas inquiet pour notre sécurité quand je vois les ninjas autour de moi, ils s’attaquent clairement au mauvais groupe.
Soudain les ennemis sortent de partout, ils sont effectivement très nombreux, bien plus que je ne l’imaginais. On dirait qu’ils nous attendaient...
Minato saute vers l’équipe sept, je n’ai aucun souci à me faire pour eux, les forces spéciales sont déjà en train d’en exterminer facilement et c’est avec soulagement que je vois Hanako atterrir à côté de moi, ça m’évitera d’avoir les yeux rivés sur elle à l’autre bout du champ de bataille bien que je ne m’inquiète plus autant qu’avant. Je prends sa main et je l’entraine d’un bond vers Rinko, inquiet qu’il ne soit pas au top de sa forme.
- Je vais enfin pouvoir lâcher les rênes ! me glisse-t-elle avec excitation.
Un groupe nombreux nous fonce dessus et Hanako part en courant dans le tas, allumant en un instant ses kunaï de chakra rose. J’aperçois le sourire des ennemis qui la voient foncer sur eux, toute petite et seule.
Elle se précipite vers la bagarre, les yeux luisants et en tue plusieurs d’un coup avec son choc mental avant même de les atteindre, semant déjà le trouble parmi eux. Elle se lance ensuite dans la mêlée et les domine largement, sous mes yeux admiratifs. Ses kunaï volent dans tous les sens, ses mouvements sont tellement rapides qu’ils sont presque imperceptibles, en quelques secondes elle a déjà réduit de moitié l’effectif autour d’elle. Elle est renversante.
Je me rends alors compte qu’elle se bat les yeux fermés, et même si elle fait ça stratégiquement pour se concentrer sur ce qu’elle perçoit de leurs attaques contre elle, il est complétement contre-intuitif pour moi de la voir fermer les yeux ainsi entourée d’ennemis et ça me donne l’impulsion de sauter dans le tas avec elle.
Tandis que nous nous battons, je ne peux pas détacher mes yeux d’elle, elle tournoie dans tous les sens, un tourbillon de chakra destructeur, elle se bat tellement bien, elle a tellement progressé et je la vois qui applique scrupuleusement tout ce que j’ai pu lui apprendre et tout ce qu’Orochimaru lui a enseigné. Elle est appliquée et ça se voit, le niveau est là bon sang.
Le combat est très rapide, il n’y a pas vraiment d’enjeu tandis que nous les terrassons jusqu’au dernier. Je n’ai vraiment pas servi à grand-chose, j’ai passé mon temps à la regarder.
- Tu m’impressionnes, lui glisse-je.
- Moi aussi ! commente Rinko, choqué mais admiratif.
Elle me sourit avec fierté et nous nous remettons en route en discutant tous ensemble de l’improbabilité de cette attaque. Nous arrivons tard au village et nous nous écrasons dans le lit à peine rentrés.
*
Je me fais réveiller par des caresses le long de ma joue et je souris sans ouvrir les yeux.
- Bonjour mon beau, susurre-t-elle.
Je tâtonne à la recherche de son corps, et je pose ma main sur sa hanche.
- Pourquoi es-tu si loin ? râle-je.
- Parce que si je m’approche je sais que tu vas me retenir en otage, dit-elle.
- C’est vrai, concède-je en souriant.
- Alors que je pars au travail…, ajoute-t-elle.
J’ouvre les yeux, parfaitement réveillé à présent et effectivement elle est toute habillée.
- Mais nous avons toujours du repos au retour d’une mission ! m’offusque-je.
- Et alors ? Tu veux essayer de me faire croire que tu prenais tous tes repos ? dit-elle en plissant les yeux.
- Mais c’était avant d’être avec toi, ronchonne-je en me tournant dos à elle.
- Je rêve ou tu es train de bouder ?! s’exclame-t-elle en riant.
Je ne réponds pas alors elle se colle à mon dos et pose sa joue sur la mienne en m’enlaçant :
- Ne m’en veux pas Kakashi, mais je suis partie depuis bientôt une semaine, il faut que j’aille voir si on a besoin de moi à l’hôpital…, dit-elle doucement.
Je ne réponds toujours pas en fixant obstinément devant moi. Je suis tellement égoïste de vouloir qu’elle reste avec moi alors que des gens souffrent, ce n’est pas comme si nous avions été séparés cette semaine, j’exagère.
- Mon cœur…, murmure-t-elle.
Je la regarde du coin de l’œil et elle rougit, elle ne m’a jamais appelé comme ça et ça m’attendrit suffisamment pour que je me mette sur le dos et qu’elle se penche au-dessus de moi avec des yeux tristes :
- Je t’en prie ne m’en veux pas, je ne supporte pas quand ça ne va pas entre nous, geint-elle.
Je passe ma main sur sa joue en soupirant :
- Je ne t’en veux pas, je suis égoïste et je suis déçu, ça va passer. Tu es encore plus dévouée à ton travail que moi…, ajoute-je avec un petit rire.
- Il faut croire, dit-elle en embrassant ma paume.
- Tâche de ne pas oublier que je suis là maintenant…, lui dis-je du bout des lèvres.
- Comment l’oublier ? Passe me voir si je te manque, répond-elle en m’embrassant.
Je l’attrape immédiatement pour l’assoir sur mon bassin en souriant comme un diable.
- Kakashi, c’est hors de question ! s’exclame-t-elle en riant et en essayant de se dégager.
Je la tiens fermement d’une main et je me redresse en passant un bras derrière son dos, l’emprisonnant pour de bon en cherchant à glisser mes lèvres dans son cou et elle rit aux éclats en tentant de m’en empêcher. Elle finit par abandonner la lutte et passe ses bras derrière ma nuque, m’attirant elle-même jusqu’à sa gorge que j’aspire entre mes lèvres affamées :
- Tu n’as pas envie de te détendre un peu avant de partir…, souffle-je contre sa peau.
Elle frissonne et je sens qu’elle commence à vriller malgré ce qu’elle en dit :
- Non, je ne veux pas arriver trop tard là-bas…, chuchote-t-elle en fermant les yeux tandis que je passe mes mains sur sa peau réactive.
- Tant pis, dis-je en la relâchant d’un coup et en me recouchant les bras derrière la tête avec un sourire goguenard.
Je vois à son regard qu’elle est frustrée, elle s’attendait à ce que j’insiste visiblement. Elle prend son oreiller et m’assène un grand coup tandis que je ris puis elle se lève et me le jette dessus en partant d’une démarche agacée.
Je la suis jusqu’à la porte et elle se retourne quand même pour me dire au revoir :
- Tu sais très bien que tu aurais fini par partir au boulot…, dis-je en embrassant sa joue tendrement.
- Et toi tu devrais savoir que tu aurais pu plier l’affaire avant même de me mettre en retard sur mon programme ! réplique-t-elle en sortant, me faisant rire.
Je déjeune tranquillement puis je défais nos affaires que je range scrupuleusement avant de m’ennuyer. Je ne suis pas quelqu’un qui est fait pour le repos quand elle n’est pas là, je m’habille donc et je vais voir Minato.
*
Nous sommes dans son bureau et il soupire :
- Je n’ai pas grand-chose à te faire faire honnêtement, surtout que je compte te renvoyer bientôt avec l’unité qui partira pour la coalition… Les ninjas de Mina vont venir ici dans les jours qui arrivent puisque c’est sur leur route, ils dormiront au village et vous partirez le lendemain tous ensemble, m’apprend-il.
- Comment gère-t-on cette histoire de taupe ? Ils savaient clairement où nous trouver hier, ils savaient peut-être même qu’on revenait du pays des fougères, souligne-je.
- Pas la moindre idée, je sens au fond de moi que je peux avoir confiance en n’importe qui ici, alors je ne sais pas quoi faire à part continuer le plan comme si c’était une coïncidence… Si on annule tout, on perd notre avance, répond-il.
- Leur camp est immense, si notre couverture est grillée, nous ne reviendrons pas tous senseï, dis-je sombrement.
- J’en ai conscience, mais je ne peux pas toujours choisir la facilité Kakashi. Je n’envoie que des forces spéciales, ou des anciennes, dit-il en me désignant.
- Une raison ? demande-je.
- Que vous rentriez en vie si ça tournait mal. Je vous ordonnerai de ne pas combattre et de fuir en cas de soucis. Avec vos capacités de dissimulation et en vous dispersant dans les bois vous devriez sans trop de peine réussir à rentrer tous en un seul morceau j’imagine… Je sais qu’ils ne vous débusqueront pas si vous ne les laissez pas faire.
- Et les ninjas de Mina ? demande-je.
- Idéalement, vous en prenez chacun un avec vous pour vous sauver. Mais je ne donnerai pas l’ordre, j’envoie déjà mes hommes dans une mission foireuse, je les laisserai décider eux-mêmes si ils préfèrent sauver leur peau ou tenter de sauver nos récents amis, ce que j’espère sincèrement, dit-il tristement.
- Hé bien… il va y avoir de l’action, quoi qu’il arrive, commente-je.
- Reviens juste en vie Kakashi. Mais j’ai confiance en toi, surtout maintenant que tu ne mets plus la valeur de ta vie plus bas que terre, dit-il en se penchant sur ses papiers.
- Je vous laisse travailler…, soupire-je en me demandant ce que je vais faire.
- Tu ne voulais pas annoncer ta relation à Gaï ? dit-il sans lever le nez de ses papiers.
*
Je passe un moment avec Gaï, qui manque de s’écrouler lorsque je mentionne Hanako mais qui ne se moque pas de moi comme j’aurais pu l’imaginer. Il revient bien sûr sur notre rencontre, soutenant que le coup de foudre a eu lieu parce qu’il était présent et je l’écoute donc un moment vanter son rôle crucial dans notre histoire en riant dans ma barbe de ses âneries.
Lorsque je repars deux heures plus tard, je tombe sur Rinko dans les rues du village après un entrainement matinal et il s’étonne de me voir :
- Qu’est-ce que tu fais ? Tu n’es pas avec Hanako ?
- Je vais aller la voir à l’hôpital je pense… Viens avec moi ? On pourrait tomber sur Saori sans que ce ne soit gênant, propose-je.
- Ça, c’est une idée brillante Kakashi ! réplique-t-il avec un sourire jusqu’aux oreilles.
Nous rentrons chez lui pour qu’il se douche et je découvre son appartement. Il est bien mieux rangé que ce que je n’aurais imaginé… C’est un studio comme le mien, pas franchement organisé mais propre. Je m’assois sur son lit et je l’attends en détaillant ce qui m’entoure. Il n’a évidemment pas défait ses affaires de mission, et quelques habits traînent ici et là. Il y a plein de cadres avec des photos de lui et ses amis et je remarque avec étonnement que je suis dans l’un d’eux. Je ne savais même pas que cette photo avait été prise, je suis penché sur un document et il me fait discrètement des oreilles au-dessus de la tête avec ses doigts en riant. Je souris, c’est tellement son genre de faire un truc pareil…
Lorsqu’il sort de la douche, il a mis une tenue détendue à lui au lieu de son uniforme, ça me fait bizarre de le voir comme ça, mais je suppose qu’il n’y a que moi pour m’habiller en tenue de travail même mes jours de repos. Qu’est-ce qui cloche chez moi ?
*
Lorsque nous arrivons à l’hôpital, Rinko est un poil stressé et il lance des coups d’œil partout. Il me suit docilement jusqu’au deuxième étage et j’entends son cœur qui tape un peu plus vite que d’habitude. Elle n’est pas à l’accueil ni dans les couloirs alors j’entre comme un habitué dans la salle de repos où quelques médecins me saluent, s’habituant à ma présence répétée.
- Je vais aller prévenir Hanako, dit une ninja en me souriant.
- C’est gentil, réponds-je.
Visiblement l’information de notre baiser passionné a fait le tour du service, c’est bien pratique. Je nous sers du café en attendant et la porte s’ouvre sur les yeux roses de mon ange :
- Coucou les garçons ! dit-elle en embrassant mon front avant de s’assoir avec nous.
Elle prend mon gobelet pour boire dedans et nous discutons tous les trois un petit quart d’heure avant que Saori n’entre à son tour, haussant les sourcils sous la surprise :
- Rinko ? Mais qu’est-ce que tu fais là ?! s’exclame-t-elle en souriant de toutes ses dents.
Il se retourne avec un grand sourire, toute sa confiance en lui retrouvée par le ton ravi de Saori :
- J’ai croisé Kakashi en route pour venir ici, alors je me suis dit que j’allais passer te dire bonjour, dit-il d’un ton séducteur.
Le malin, j’échange un coup d’œil rieur avec Hanako.
- Oh c’est adorable ! roucoule Saori.
- Mais je suis quelqu’un d’adorable, rétorque-t-il.
- Ça c’est vrai, commente-je.
Il me lance un petit regard content et elle s’assoit avec nous. Nous discutons de notre mission à Mina et elle ne le lâche pas des yeux, l’air complétement sous le charme. Hanako se lève en me tirant avec elle pour aller faire un café à Saori, les laissant discuter en tête à tête à table. Ils n’osent ni l’un ni l’autre franchir le pas de se réinviter à sortir malgré leurs regards plus que séducteurs et Hanako mordille sa joue, alors j’attends patiemment qu’elle me donne sa brillante idée.
- Où habite Rinko ? demande-t-elle en me prenant par surprise.
- Juste à côté de chez moi, réponds-je.
Elle sourit comme un démon :
- Ça te dérange d’avoir du monde ce soir… ? demande-t-elle.
- Non, surtout pas Rinko.
Elle repart vers eux l’air de rien :
- Il va falloir que j’y retourne si je veux finir tôt, Kakashi allait inviter Rinko à manger avec nous ce soir, ça pourrait être sympa que tu viennes aussi, propose-t-elle avec son air d’ange.
- Avec plaisir ! répond Saori, aux anges.
- Je crois que Saori est sur ta route Rinko, tu pourrais passer la prendre pour l’emmener chez moi, elle n’est jamais venue et ne sait pas où c’est, enchaine Hanako.
- Bien sûr, il n’y a pas de problème, répond-il.
Je ricane derrière mon masque, Rinko n’a aucune idée d’où habite Hanako non plus, alors leur petit stratagème improvisé est à mourir de rire. Décidemment, je ne m’ennuie pas avec ces deux-là.
Lorsque les filles repartent travailler, je l’y emmène donc, pour être sûr qu’il ne se trompe pas ce soir.
*
- Bordel vous êtes bien là ! s’exclame Rinko en admirant la vue magnifique de Konoha en contre-bas de la terrasse d’Hanako.
- Oui c’est vraiment sympa chez elle.
Je lui ouvre la porte et il rit en découvrant l’intérieur :
- La vache, on dirait que personne n’habite ici, vous êtes graves, pouffe-t-il.
Je lui balance mon poing qu’il esquive, une vraie habitude entre nous, puis j’ouvre la porte de la chambre pour sa visite guidée et il pouffe :
- C’est donc ici que se déroulent vos nuits endiablées de… ménage ?
Il éclate de rire et j’arrive à le cogner cette fois.
- Pardon, pardon ! Je n’avais pas compris que vous préfériez vos nuits endiablées de rangement par ordre alphabétique, souligne-t-il en indiquant la bibliothèque d’Hanako comme si elle était folle.
- Et encore, chez moi je les classe aussi par couleur…, commente-je.
- Ah donc c’est elle la moins folle… en fait c’est presque le bordel ici pour toi ! rit-il. Mais d’ailleurs comment tu fais pour classer par couleur et par ordre alphabétique ?!
- Chaque rayon a une couleur et ordre alphabétique sur le rayon, explique-je.
- T’es un grand malade Kakashi.
- Je sais bien.
Après avoir fait le tour, il rentre chez lui et je me retrouve seul à m’ennuyer – encore.
Prenant exemple sur Rinko, je fouille dans les affaires que j’ai laissé chez elle pour en sortir une tenue confortable et j’enfile un jogging noir et un sweat à capuche noir.
Même moi je ne me reconnais pas dans cette tenue, et en plus j’ai pris l’habitude de porter mon bandeau normalement, sans cacher mon œil, parce que je sais qu’elle me préfère comme ça et qu’elle me donne régulièrement du chakra pour que je le fasse. On dirait un autre et un petit vertige me secoue quand je pense à tous les changements qui s‘opèrent dans ma vie depuis bientôt un an.
Je fouille ensuite son appartement à la recherche de sa date de naissance et j’ose enfin regarder ses cartes accrochées dans son cadre en bois. Elles sont toutes de ses amies, sans doute à travers les années pour son anniversaire, mais évidemment aucune n’écrit la date dessus…
Je regarde dans son calendrier sur le mur, mais personne n’écrit sa propre date d’anniversaire dedans. Je n’ai pas le droit de regarder de papiers officiels alors j’évite la tentation et je reste loin d’eux. Je sais déjà où trouver sa date de naissance à coup sûr donc je n’ai aucune crainte de ne pas y arriver, mais je préférerais vraiment la trouver autrement. Pourtant au bout d’un bon moment, je dois me rendre à l’évidence, je ne la trouverai pas chez elle. Je m’allonge donc dans le lit pour réfléchir et je n’arrive pas à grand-chose à part interroger les gens qui la connaissent.
Je l’entends qui entre et qui pose des sacs dans la cuisine, puis elle passe la tête par la porte de la chambre et écarquille les yeux :
- J’ai failli ne pas te reconnaître habillé comme ça ! couine-t-elle, choquée.
- Ça ne te plaît pas ? m’inquiète-je.
Dommage je m’étais habitué à ce confort… Mais elle me saute dessus, littéralement, et je me contracte à temps pour la réceptionner à bout de bras pour amortir sa chute sur moi :
- Tu rigoles ! J’adore ! On dirait une peluche, ça me donne envie de te faire des câlins ! dit-elle en se frottant contre moi.
- Une peluche ? dis-je en haussant un sourcil.
- Oui une peluche, regarde-toi ! ronronne-t-elle en s’enfonçant dans mes habits amples.
Elle m’embrasse amoureusement et je la serre fort contre moi tandis qu’elle passe les bras autour de mon dos en piaillant que je suis son ours en peluche.
Je ferme les yeux pour me recharger contre elle, j’en ai tellement besoin, je ne sais plus comment fonctionner sans cette fille.
*
Elle cuisine tandis que je l’embête. Je me suis déjà pris plusieurs coups de cuillère en bois mais je continue, j’ai trop besoin d’être en interaction avec elle. Je pique l’une de ses tranches de tomate et elle me remet un coup que j’évite en riant.
- Tu es un vrai poison ce soir, dit-elle en se retournant face à moi, appuyée sur le plan de travail.
- Ah bon ? ronronne-je en me collant immédiatement à elle et en plongeant dans son cou.
Je m’écarte subitement et je trottine dans la chambre sous son regard décontenancé. Lorsqu’elle me voit revenir avec son élastique à la main, elle me menace de sa cuillère :
- Attention à ton comportement jeune homme, nous recevons bientôt ! me prévient-elle.
J’attache grossièrement ses cheveux sur le sommet de sa tête et elle se retourne pour s’occuper de son plat.
- Tu crois que te retourner va te sauver ? plaisante-je en passant mes bras autour d’elle.
Je pose mes lèvres sur le côté de sa nuque dégagée et je la caresse doucement et sensuellement. Je sens qu’elle est de plus en plus fébrile malgré sa volonté de rester concentrée et je me presse sur elle pour l’appuyer contre le plan de travail. Son cœur accélère, sa respiration devient erratique tandis que je promène mes lèvres jusqu’à sa mâchoire.
- Arrête, je ne vais jamais pouvoir tenir toute la soirée après…, ronchonne-t-elle faiblement.
- Nous ne sommes pas obligés d’attendre toute la soirée…, réplique-je.
- Je dois encore me laver et m’habiller et ils arrivent bientôt…, murmure-t-elle en rejetant la tête contre mon torse.
Je passe mes mains sous son chemisier en mordillant sa joue.
- Embrasse mon cou…, ordonne-t-elle dans un souffle, les yeux fermés.
Je m’exécute et elle rit nerveusement :
- Mais qu’est-ce que je te laisse me faire…
- De bien belles choses, pouffe-je contre sa gorge.
- Quelle heure est-il ? demande-t-elle.
Deux cas de figure soit je mens soit je lui dis la vérité et elle sautera hors de mes bras. Je mets trop de temps à répondre et elle ouvre les yeux pour regarder l’horloge elle-même.
- Bon sang ! s’écrie-t-elle en enlevant son chemisier.
- Alors ça, je ne m’y attendais pas, dis-je en la voyant dégrafer son soutien-gorge.
- Je vais à la douche andouille ! Surveille le plat !
Elle fonce en quatrième vitesse et je ris d’avoir cru une seconde qu’elle allait me sauter dessus.
*
Rinko et Saori arrivent pour diner un peu en retard, ce qui nous semble plutôt bon signe puisqu’ils ont dû trainer sur le chemin pour discuter tous les deux. Hanako a passé une petite robe bleue marine à col blanc, elle est adorable dans cette tenue de petite écolière modèle. Je suis resté dans ma tenue décontractée car je ne me voyais pas mettre volontairement une tenue de travail pour la soirée et personne ne commente mon accoutrement, Saori observe juste une ou deux secondes mon œil gauche, mais c’est normal, ça intrigue.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que nous rions ce soir. Même moi je suis très régulièrement mort de rire, ce qui n’est pas chose courante. Mais Rinko et Saori étant déjà très drôles de base, ils n’arrêtent pas de se lancer dans des surenchères de blagues et nous sommes pliés en deux.
Hanako finit par briser la glace en parlant de leur premier rendez-vous et ils nous racontent la demande particulière de Rinko lors de son don de sang :
- Et alors là, je retire l’aiguille et il se met à saigner, mais je ne le vois pas puisque je suis concentrée sur son prélèvement ! explique Saori.
- Tu ne m’as pas « retiré » l’aiguille, tu l’as arrachée ! souligne Rinko.
- J’étais stressée ! C’était la première fois et Hanako qui me laisse toute seule, ce n’est pas la procédure ! beugle-t-elle.
- C’était pour vous laisser en tête à tête, se défend Hanako en rougissant.
- Bref, reprend Saori. Le voilà qui saigne et il ne commente même pas, il laisse le sang dégouliner sur son bras sans rien dire, non mais vous avez déjà vu ça ?!
- Je t’avais bien dit que je te laisserais l’occasion d’apprendre les transfusions en même temps ! s’exclame-t-il.
- Il voulait faire l’homme viril je suppose…, le taquine-je.
- Toi tu ferais bien de la mettre en sourdine parce que je pourrais en raconter des belles à Hanako ! me menace-t-il avec un sourire de diable.
Saori reprend :
- En tout cas, je remplis tranquillement le papier sur la poche, il se vide toujours de son sang et c’est le moment qu’il choisit pour me dire « Avant de mourir, j’aurais aimé t’inviter au restaurant ce soir ». Alors là je me retourne, et je le découvre couvert de sang avec le visage blanc comme un linge ! Vous imaginez bien que je n’ai pas pu refuser une dernière volonté, conclut-elle en le regardant d’un air complice.
Hanako rit aux éclats, je ne sais pas ce qui est passé par la tête de Rinko de ne rien dire à Saori et il se défend :
- Je pensais qu’elle le verrait ! Et au bout d’un moment, ça faisait trop longtemps que je saignais pour lui dire sans passer pour un idiot. Alors je me suis dit autant tourner ça à la rigolade et lui demander de sortir avec moi en même temps, ça noiera le poisson…
- Tu m’épates, dis-je en croisant les bras, vraiment impressionné.
- Ah bon ? s’étonne-t-il.
- Déjà, je n’aurais jamais été capable d’inviter Hanako « à sortir », et surtout, j’aurais sans doute préféré me sauver par la fenêtre et me vider de mon sang que de la laisser voir que je ne lui ai pas dit tout de suite qu’il y avait un problème…, explique-je.
- Et c’est pour ça que tu es resté amoureux de ta nana six mois avant de te mettre en couple avec ! me taquine-t-il sous les rires redoublants d’Hanako.
- Je te l’accorde, concède-je en hochant la tête.
Saori lève un sourcil interrogateur.
- Kakashi est un peu particulier, lui explique Hanako en me lançant un sourire tendre.
- Vraiment ? Ça fait six mois qu’il te tourne autour ?! insiste Saori.
- Ça fait même plus que ça, pouffe Rinko.
- Quoi ? Sans te proposer de rendez-vous ? demande Saori en ouvrant des grands yeux étonnés.
Hanako rit en me regardant avec pitié :
- Oh que non, il débarquait sur ma terrasse en pleine nuit la plupart du temps, mais j’ai vite compris qu’il ne fonctionnait pas tout à fait normalement, précise-t-elle en me regardant amoureusement.
Je suis choqué, je ne pensais pas que mon comportement était anormal :
- Je ne pensais pas que c’était étrange à ce point de faire ça…, bougonne-je.
Rinko éclate de rire :
- En général on invite une fille qui nous plaît à sortir oui, on ne la suit pas chez elle discrètement pour débarquer sur sa terrasse quand il fait nuit, raille-t-il.
Je me tourne vers Hanako, inquiet :
- Je suis sincèrement désolé si je t’ai mis mal à l’aise à faire ça, je ne réfléchissais pas vraiment, j’avais juste envie de te voir sur le moment et …
- Mais Kakashi je sais bien ! J’ai compris immédiatement que tu ne réagissais pas exactement comme la plupart des gens, dit-elle avec un air attendri en passant sa main sur ma joue.
- Vous étiez déjà fous amoureux quand je vous ai rencontré lors de notre première mission à Kumo, et c’était au mois de novembre, souligne Rinko.
Il se tourne ensuite vers Saori pour continuer :
- Tu les aurais vu, un vrai petit couple, toujours fourrés ensemble, quand il y avait l’un tu pouvais être sûr qu’il y avait l’autre dans le coin. Et alors ne parlons pas de cette soirée au bar où Kakashi était presque en transe rien que de la regarder, ricane-t-il.
Je le fusille du regard, ce qui les fait rire tous les trois.
- Et toi alors ? demande Saori à Hanako.
- Je l’aime bien depuis longtemps en fait, ça me faisait toujours quelque chose quand il passait dans les couloirs de l’hôpital. Mais je suis tombée véritablement amoureuse quand j’ai passé du temps avec lui fin septembre lorsqu’on a été présenté officiellement, explique-t-elle en rougissant.
Saori glousse et je prends la main d’Hanako que j’embrasse tendrement à travers mon masque.
- Et toi Kakashi ? Enfin si tu as envie de me répondre, on ne se connaît pas très bien, dit gentiment Saori.
- Ça a été compliqué pour moi, je n’avais jamais été amoureux ou même attiré par quelqu’un... J’ai mis du temps à le comprendre, des mois je pense, mais une fois que je l’ai compris je me suis rendu compte que je l’aimais depuis le début, dès la première fois où j’ai croisé son regard je crois. Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais c’est ce que je ressens.
Hanako rougit de bonheur et Rinko semble impressionné par mon honnêteté.
- Personne ne t’a jamais attiré ?! s’exclame Saori.
- Non, dis-je simplement.
- La vache ! Je me demande comment c’est possible et en même temps plus j’en apprends sur toi et plus ça me paraît normal, presque mignon en fait ! rit-elle.
Rinko sourit :
- Moi j’ai toujours trouvé toute cette histoire très mignonne, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure qu’ils étaient amoureux mais timides et maladroits l’un avec l’autre. J’ai tout de suite eu à cœur de les aider à se rendre compte d’à quel point ils étaient fous l’un de l’autre. Je suis un peu l’entremetteur de leur relation, se vante-t-il en riant.
- Bien sûr…, répond Saori en lui lançant un regard amusé.
- Non il a raison, interviens-je. C’est en grande partie grâce à lui tout ça, déjà il nous a couvert un nombre incalculable de fois lorsqu’on était ensemble et qu’on ne savait pas ce qui se passait entre nous, et en plus c’est à lui que je me suis véritablement ouvert en premier, c’est comme ça qu’il est devenu l’un de mes meilleurs amis, mon meilleur ami en fait.
Un blanc accueille ma tirade. Rinko ouvre des yeux ronds tandis qu’un sourire naît sur ses lèvres et Hanako me regarde les yeux plus doux que jamais.
- Oui bon ça va, assez de déclarations ! Je vais chercher le dessert, râle-je en me levant.
- Je suis fière que tu t’ouvres, me glisse Hanako.
Rinko soupire bruyamment :
- Hé bien écoutez, aussi bizarre cela soit-il, je crois que ce retardé émotionnel est aussi devenu mon meilleur ami…, dit-il aux filles en haussant les épaules.
La reste de la soirée est plus léger. Nous buvons quelques verres qui me détendent carrément et je finis par tirer Hanako contre moi, un bras autour de sa taille, l’autre lui tenant une main, et je ne ressens absolument aucune gêne. Je vois que Saori et Rinko commencent à se tourner autour sérieusement, ils approchent leurs visages l’un de l’autre plus que je n’aurais jamais osé le faire.
- Vous êtes carrément plus dégourdis que nous quand même ! pouffe-je.
Hanako me lance un petit regard outré.
- Ce n’est pas vrai mon ange ? demande-je.
- Si, répond-elle en rougissant à cause de mon petit surnom.
Rinko éclate de rire :
- Il était incapable de poser trop longtemps les yeux sur elle tellement ça le gênait, et maintenant ça se glisse des « mon ange » à table !
- Tu es dur avec lui ! Il a bien fallu qu’il fasse des premiers pas quand même pour en arriver là ! me défend Saori.
- Bien sûr que non ! C’est toujours moi qui ai fait les premiers pas ! s’exclame Hanako d’une voix outrée.
Quoi ?!
- Je t’ai embrassé !! m’insurge-je.
- Parce que tu pensais que tu allais mourir ! Avant ça, je t’ai pris la main un nombre incalculable de fois et je t’ai retiré ton masque au moins deux fois pour que tu m’embrasses ! s’exclame-t-elle.
Saori rit tellement face aux révélations de nos premiers moments qu’elle pleure de rire :
- Mais ce n’est pas possible d’être aussi long à la détente ! articule-t-elle entre deux éclats de rire.
- C’est moi qui t’ai dit que je t’aimais en premier, chuchote-je en la regardant.
- Oui, mais uniquement parce que j’avais peur de te faire fuir, sinon je te l’aurais dit dès le début, murmure-t-elle en rougissant.
Je plonge mon regard dans le sien et nous déconnectons de la réalité instantanément. Nos émotions jaillissent toutes seules dans ces moments-là et je savoure l’amour que je lis au fond de ses pupilles. Je glisse mes yeux sur ses traits magnifiques, notre discussion sur nos débuts m’a émue, à moins que ce ne soit l’alcool qui exacerbe mes émotions mais en cet instant je me sens presque à fleur de peau, tellement chanceux que je n’arrive plus à détourner mon regard d’elle, comme s’il n’y avait plus rien en ce monde si ce n’est son visage d’ange.
- BON SANG ! Il est de retour ! s’exclame Rinko.
Les filles le regardent d’un air interrogateur mais je ne peux toujours pas détacher mes yeux de sa splendeur. Elle est irréelle, je l’invente de toutes pièces, c’est la seule explication possible…
- Ma très chère Saori, je te présente le Kakashi pompette. C’est un Kakashi rare, qui apparaît uniquement quand il a un peu trop bu et qui n’est pas capable de regarder autre chose qu’une Hanako sauvage passant par-là…, dit-il avec humour.
Je tourne la tête vers lui :
- Et moi, mon Rinko préféré c’est celui qui rentre dans notre chambre de Mina à quatre heures du matin, tellement saoul qu’il ne voit plus clair ! le taquine-je en retour.
- Je voyais très bien ! se défend-il.
- Oh oui je te crois… j’ai dû te mettre au lit mais tu voyais très clair, me moque-je.
- Estime-toi donc heureux que je ne sois pas venu dans le tien ! s’exclame-t-il.
- Déjà que tu m’as fait des déclarations ce soir-là, j’aurais commencé à me poser des questions, rétorque-je.
Il éclate encore de rire suivi des filles et je regarde Hanako rire aux éclats avec tout l’amour de ce monde.
Saori reprend son sérieux :
- Vous vous amusez bien tous les deux à ce que je vois. En attendant, moi, j’aimerais bien qu’on me regarde comme ça un jour…, soupire-t-elle en nous observant.
- Donne-moi encore un verre et je le ferai, lui chuchote Rinko d’un ton séducteur.
Saori rougit légèrement en battant des cils, lui servant un regard conquis. Je suis tellement impressionné par le courage de Rinko, comment ose-t-il lui dire une chose pareille alors qu’ils se sont vus une seule fois… ?
Je n’ai même pas réussi à embrasser Hanako alors qu’elle me signalait clairement qu’elle n’attendait que ça quand d’autres arrivent à dire des choses pareilles aussi facilement, je me sens tellement ridicule, tellement anormal que mon moral chute. Mais comme d’habitude, Hanako comprend que je suis troublé et m’embrasse la joue en glissant ses lèvres à mon oreille :
- Tu es parfait comme tu es pour moi. Et je ne changerais rien.
Nous échangeons un regard tendre, elle est toujours là pour moi, pour me rattraper chaque fois que je tombe dans l’incertitude, je ne pourrai jamais lui rendre ne serait-ce que la moitié de ce qu’elle m’apporte. J’embrasse son front pour la remercier, tellement reconnaissant de partager sa vie.
*
Nous sommes un peu pompettes lorsque nos invités s’en vont et nous plaisantons en rangeant la maison, débriefant de cette chouette soirée.
- Je te parie qu’ils s’embrassent ce soir ! glousse-t-elle en finissant de nettoyer la table.
- Et moi je te parie qu’ils vont plus loin ! réplique-je en terminant le plan de travail.
Elle hausse un sourcil, l’air étonnée.
- Je ne pense pas que Rinko soit aussi long à la détente que moi, si tu vois ce que je veux dire…, blague-je.
- J’aime que tu sois long à la détente, roucoule-t-elle en venant m’enlacer la taille.
Je souris simplement avant de fondre sur ses lèvres en la serrant contre moi, glissant une main dans sa nuque pour la maintenir. Je l’embrasse longuement, intensément, lui communiquant mes envies pour ce soir après une soirée entière à l’admirer de tout mon être. Elle en fera ce qu’elle voudra.
Lorsque je détache mes lèvres des siennes, ses yeux sont brûlants et elle arbore un petit sourire :
- Je n’aurais pas apprécié que tu me sautes dessus trop vite dès le début…, murmure-t-elle.
- J’ai dû mettre assez de temps à ton goût alors…, réplique-je en me glissant dans son cou.
- Tu as mis une éternité, tu aurais pu trouver un juste milieu…, glousse-t-elle.
- Je t’assure que j’ai fait au plus vite que je le pouvais, murmure-je avant de croquer sa gorge gentiment.
- Je sais, souffle-t-elle en frissonnant déjà des pieds à la tête.
- J’ai envie de te bouffer, gronde-je au creux de son oreille d’une voix grave.
- Tu as trop bu, pouffe-t-elle faiblement en fermant les yeux lorsque j’embrasse le creux de son oreille.
- Sans doute, mais je n’ai pas encore assez mangé, réplique-je.
Chapitre 3 : Un problème féminin
Comme d’habitude après nos câlins, je nous ai glissé sous le drap, elle est allongée sur le dos et je suis penché au-dessus d’elle pour la regarder, toujours en pâmoison totale. Elle lève soudain les bras au ciel droit devant elle, manquant de me mettre un coup, mais j’ai des réflexes de chat et je l’évite.
- J’ai trop de chance ! s’écrie-t-elle avec toute sa spontanéité.
Elle me fait rire avant de continuer, complétement euphorique :
- Je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter d’être avec un homme aussi parfait à tous les niveaux ! s’exclame-t-elle les bras toujours dressés.
- Arrête ! dis-je en riant.
- C’est impressionnant, vraiment. Comment peux-tu être bon dans tout ce que tu entreprends ?
- Vous vous êtes assez moqués de moi ce soir…, souligne-je.
- Ça n’a rien à voir, ce n’est pas une activité de tomber amoureux, encore moins d’ouvrir son cœur meurtri. Mais peu importe l’activité que tu fais, tu es un vrai génie dans le domaine. C’est comme ça depuis ton entrée à l’académie et ça te suit jusque dans l’intimité ! Pourtant, ce n’est pas une question d’entraînement pour cette dernière activité si j’ai bien compris ! pouffe-t-elle.
- Effectivement, réponds-je en frottant mon nez contre sa joue.
Elle laisse un petit blanc planer et change radicalement d’humeur :
- Je vais finir par vraiment m’inquiéter, tu es trop parfait, tu es l’homme parfait. Elles te veulent déjà toutes, et maintenant que notre relation est officielle elles sauront que tu t’intéresses aux filles… Elles vont toutes tenter leur chance. Ça me rend verte de jalousie…, boude-t-elle.
- Tu sais très bien qu’elles n’ont aucune chance, réponds-je gentiment.
- Non je ne sais pas, gémit-elle d’une toute petite voix, presque à deux doigts de pleurer.
Je me rapproche d’elle pour mettre mon visage en face du sien, inquiet :
- Ça va mon ange ?
- Oui…, chouine-t-elle.
Je vois une larme rouler sur sa joue et je panique. D’un mouvement rapide, je la redresse dans le lit pour la coller contre mon torse et passer mes bras autour d’elle pour la bercer.
- Mais comment peux-tu penser une chose pareille mon amour ? Je n’aime que toi, je n’ai jamais aimé que toi, tu es toute ma vie, pourquoi te mets-tu dans cet état ?
Mon cœur tambourine déjà dans ma poitrine, je ne supporte pas de la voir triste, particulièrement après un début de nuit aussi agréable.
- Désolée, je suis un peu sensible, renifle-t-elle contre mon torse.
- Dis-moi le fond du problème…, murmure-je.
- Je ne veux pas que les filles essaient de te séduire ! gémit-elle en fondant en larmes.
Je la berce toujours mais je ne comprends pas, il y a un monde entre la phrase qu’elle prononce et l’émotion qu’elle ressent, comment peut-elle pleurer ainsi pour une bêtise pareille ? C’est un vrai mystère. Je ne sais même pas quoi lui répondre :
- Je… J’essaierai de ne pas les laisser essayer…, réponds-je d’une voix mal assurée.
- Tu ne sais même pas quand une fille te drague ! s’exclame-t-elle en pleurant plus fort.
J’atteins le stade numéro deux de la panique. Il y a quelque chose que je ne comprends pas dans ce qui se joue ici et j’ai beau me creuser la tête, je ne vois pas.
- Hanako, tu me fais paniquer…, chuchote-je d’une petite voix.
- Hinari te drague, et tu ne le remarques même pas ! Je vous ai observé au pays des fougères et elle n’a fait que de te toucher et de te coller ! Ça me rend malade de me dire qu’elle s’imagine sans doute dans tes bras le soir en s’endormant ! sanglote-t-elle.
Je ne comprends rien à ce qu’il se passe, elle est toujours inconsolable contre mon torse.
- Je suis vraiment désolé si je…, commence-je.
- Mais non tu ne comprends rien !! Je n’ai rien à te rapprocher, tu ne comprenais même pas ce qu’il se passait et tu répondais avec toute ton innocence ! s’agace-t-elle.
Je ne sais toujours pas quoi dire alors je la câline simplement jusqu’à ce que ses larmes de crocodiles sèchent enfin. Mais maintenant, je vois la colère qui monte à la place.
- Pour qui se prend-elle à te toucher comme ça…, commence-t-elle d’une voix mauvaise.
- Hanako…
- Vraiment, elle a posé le bras sur toi. Comme si vous étiez ensemble, comme si vous étiez proches, comme si je ne voyais pas ! râle-t-elle.
- Je pense que tu exagères, c’est juste une amie, on part tout le temps en mission ensemble, tempère-je.
Elle se décolle violemment de mon torse et s’assoit en tailleur face à moi, droite comme un i, ce qui n’est pas bon signe puisqu’elle fait ça quand elle est très en colère :
- Oui c’est ça ! Une amie ! Je vais te montrer par A+B que j’ai raison puisqu’il le faut ! s’offusque-t-elle.
Elle enroule dignement le drap autour d’elle puis prend un air déterminé :
- Kakashi ! Je veux que tu organises une sortie avec l’équipe d’Hinari demain ! Un restaurant ou peu importe ! ordonne-t-elle.
Elle me dit ça d’un ton plus autoritaire que jamais, on dirait une petite tyran qui exige, elle à croquer mais je suis trop inquiet de son comportement pour en rire.
- D’accord…, cède-je d’une voix douce en essayant toujours de comprendre ce qu’il se passe ce soir.
Elle me regarde dans les yeux un moment avant qu’ils ne s’emplissent à nouveau de larmes :
- Tu fais toujours tout pour me rendre heureuse et moi je te crie dessus…, dit-elle d’une petite voix tandis que ses larmes roulent déjà sur ses joues.
- Crois-moi, je préfère quand tu cries plutôt que quand tu pleures sans raison comme maintenant, m’angoisse-je.
Elle se dégage de son drap et me saute dessus, me basculant en arrière, dos contre le matelas. Je ne comprends rien bordel ! C’est en train de me rendre fou.
- Tu es parfait je te dis, dit-elle avant de m’embrasser férocement.
Je lui rends son baiser sans plus, me demandant plutôt quelle saute d’humeur sera la prochaine.
Toujours les larmes visiblement :
- Et voilà, tu ne me rends même plus mes baisers, j’ai déjà tout gâché alors que nous ne sommes ensemble officiellement que depuis un mois, j’ai gâché notre couple et tu vas me quitter pour une fille de Konoha, peut-être même pour Hinari ! chouine-t-elle en se redressant.
J’ai presque envie de la secouer pour faire sortir le démon qui la possède soudain :
- Mais bon sang Hanako qu’est-ce que tu racontes ?! Nous n’allons pas nous séparer !
- C’est vrai ?! dit-elle en souriant soudain de toutes ses dents à travers ses larmes.
Bon cette fois c’en est trop, je saute sur mes pieds et je commence à m’habiller.
- Qu’est-ce que tu fais ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.
- Je ne sais pas, je t’emmène à l’hôpital, tu me fais peur, réponds-je avec tension.
Elle me regarde, véritablement médusée. Puis elle éclate de rire, elle rit comme je ne l’ai jamais vu rire auparavant, elle se roule dans le lit tant elle rigole et je ne sais plus quoi faire, j’ai mis mon jogging mais je suis toujours torse nu tandis que je la regarde rire aux éclats. Elle pleure de rire cette fois, elle se tient le ventre en se tortillant dans tous les sens.
Je l’observe, figé dans mes mouvements, et elle rit encore plus en se moquant de moi. On dirait qu’elle ne va jamais s’arrêter et je pose définitivement mon sweat sur la commode pour attendre qu’elle se calme. Je m’assois sur le lit à côté d’elle, et je la laisse rire encore et encore jusqu’à ce qu’elle s’apaise enfin, me regardant avec amour.
Je vois qu’elle s’est calmée, ça se voit au fond de ses yeux, et elle vient de dépenser tellement d’énergie à rire comme une démente que ça ne m’étonne pas. Je caresse son visage détendu du bout des doigts :
- Ça y est c’est fini ? demande-je doucement.
- Oui… ça y est, répond-elle en souriant.
Je soupire, soulagé et elle va dans la salle de bain se mettre en pyjama. Lorsqu’elle revient quelques minutes plus tard, elle s’assoit sur mes genoux en attrapant ma nuque :
- Je suis désolée Kakashi…, dit-elle en mordant sa lèvre honteusement.
- Peux-tu, je t’en supplie, m’expliquer ce qu’il vient de se passer ? demande-je.
- Non, répond-elle vivement en se mordant toujours la lèvre.
Je penche la tête sur le côté en faisant une petite moue et elle rit doucement.
- Mon cœur… tu es trop mignon comme ça, ronronne-t-elle en embrassant mon nez.
Quel bonheur de retrouver sa douceur habituelle. Je passe une main contre sa nuque et je l’attire à moi pour l’embrasser, pour de vrai cette fois, et je sens que ça la rend très heureuse.
- Je pense que tu ne pourras jamais, jamais faire quelque chose qui me fera te quitter Hanako. J’en serais incapable, je te pardonnerais tout, je le sais au fond de moi, je ne peux pas vivre sans toi. Alors je t’en prie, dis-moi, je veux savoir, tente-je.
- Si je te le dis, je ne sais pas si tu vas te moquer ou si tu vas te rendre compte que les filles, finalement, c’est vraiment nul et que tu aurais mieux fait de rester loin d’elles…, avoue-t-elle en se mordant encore la lèvre.
Je l’embrasse et je mords sa lèvre à mon tour, passant mes doigts le long de son dos sensuellement avant de semer des baisers de ses lèvres au creux de sa gorge :
- Crois-moi Hanako, je ne pourrai plus jamais me dire que les filles sont inintéressantes désormais. Et par filles je veux dire toi, bien entendu.
Elle rougit et passe ses mains sur mon torse pensivement :
- Je ne suis pas sûre que j’arriverai à te le dire moi-même… Je ne comprends pas que tu n’aies pas déjà compris, je suis partagée entre ton côté inexpérimenté de la gente féminine et ton côté extrêmement logique et intelligent…
- Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Plus tu m’en dis plus je suis intrigué, réponds-je.
- C’est toi le génie, tu n’as qu’à brancher deux de tes neurones et tu trouveras tout de suite ! soupire-t-elle.
- D’accord…
Je fronce les sourcils et je me plonge dans mes réflexions en caressant son dos distraitement. Toujours assise sur moi, elle pose sa joue sur mon épaule, pour me faire un câlin pendant que je cherche. Je sens qu’elle est honteuse mais maintenant que je ne panique plus j’arrive rapidement à une conclusion. Je ne vois qu’une seule raison pour passer du rire aux larmes en une seconde, effectivement maintenant que j’ai les idées claires ça m’a pris moins d’une minute pour trouver. Je pouffe en la serrant contre moi amoureusement et je sens son sourire qui naît sur mon épaule.
- Les hormones ? demande-je.
Elle enfouit sa tête dans mon cou, honteuse et j’éclate de rire à mon tour.
- Tu viens de me faire une scène pareille à cause de tes hormones ?! ris-je.
Elle se redresse en me regardant mi-amusée, mi-boudeuse :
- J’ai des circonstances atténuantes, nous avons bu et ensuite nous avons… j’ai perdu la tête ! dit-elle en haussant les épaules.
- Tu me les feras toutes… tu ne te rends pas compte à quel point tu m’as inquiété à un moment, dis-je en.
- Ça dépend des cycles, la plupart du temps je suis normale mais il m’arrive d’être… perturbée, dit-elle en rougissant.
- Comme s’il t’arrivait d’être normale, la taquine-je.
- Si tu veux dormir chez toi les jours qui arrivent, je comprendrai…, ajoute-t-elle du bout des lèvres.
- Ça ne va pas la tête ? Maintenant que je sais que ce n’est rien de grave je ne raterais pour rien au monde tes humeurs, c’est presque drôle en fait.
- Imagine si j’étais toujours comme ça ! pouffe-t-elle.
- Ça rejoint notre conversation sur nos caractères similaires, serions-nous tombés aussi amoureux si nous avions été différents ?
- Si j’avais mille vies différentes avec mille caractères différents, je suis absolument certaine que je tomberais amoureuse de toi mille fois, répond-elle.
Je l’embrasse, trop heureux de ce qu’elle vient de me dire avant de lui répondre :
- Je t’aurais aimé peu importe ton caractère. De toute façon je suis tombé amoureux de toi à l’instant où j’ai croisé ton regard, ça aurait été moins facile entre nous, c’est tout.
Elle me regarde intensément et passe son doigt le long de ma cicatrice et de ma paupière. Je ferme les yeux, la laissant me caresser sans éprouver la moindre gêne. Ça fait longtemps que je n’ai plus honte de mon regard avec elle, je l’oublie même. Elle a toujours voulu me voir à visage découvert dès nos premiers rapprochements et elle m’a toujours rassuré là-dessus. Avec les autres c’est différent, il y a toujours quelqu’un pour me dévisager curieusement et me rappeler que je ne suis pas normal.
- C’est sûr que nous n’avons pas tous la chance d’avoir ton magnifique regard, dis-je simplement.
- Depuis qu’on se connait, on dirait que tu as honte de cette cicatrice, tu dis même parfois que tu es défiguré. Moi je te trouve tout simplement sublime tel que tu es, et je ne voudrais pas que tu changes, pas un détail. Et puis ça te donne un côté guerrier absolument irrésistible, dit-elle en souriant et en passant un doigt sur mes lèvres.
- Et l’iris rouge flippant ? plaisante-je.
- Je l’adore et je trouve son histoire magnifique bien que triste. C’est tout ton amour pour Rin et Obito que je vois dans cet œil, et ton amour pour moi quand tu me regardes comme tu le fais maintenant, murmure-t-elle tandis que je fonds sur ses lèvres pour l’embrasser.
Je l’embrasse avec toute mon âme, j’en veux toujours plus, je veux tout ce qu’elle veut bien me donner.
- Tu travailles demain ? demande-je en voyant l’heure du coin de l’œil.
- Oui, répond-elle.
- Tu travailles tout le temps, grogne-je.
- Tu ne travailles jamais ! réplique-t-elle pour m’embêter.
- Je repars dans quelques jours je te signale, souligne-je.
Elle stoppe net notre baiser :
- Quoi ? demande-t-elle d’une voix blanche en ouvrant des yeux immenses.
Merde. Je ne l’ai pas prévenu. J’en ai parlé uniquement avec Minato et Sakura.
- Tu le sais depuis quand ? demande-t-elle en descendant de mes genoux.
- Quelques jours…, dis-je vaguement.
- Kakashi.
- Officiellement, depuis ce matin, me défends-je.
- Et officieusement ?
- Disons que c’était une évidence pour moi de me proposer pour faire partie des troupes qui iront rejoindre la coalition, avoue-je d’une petite voix.
Elle a les bras croisés sur sa poitrine et elle ne répond pas, elle a juste une expression froide d’étonnement. Elle fait quelques pas et regarde par la fenêtre de sa chambre, dos à moi. Je n’ose plus me faire remarquer, je ne bouge plus une oreille en restant muet comme une carpe, je n’en reviens pas de ne pas lui avoir dit…
Elle m’avait demandé une seule chose vis-à-vis de mes missions, la prévenir le plus tôt possible, dès que je suis au courant. Je me sens terriblement coupable, Hanako n’est franchement « pas chiante » avec mon travail pourtant risqué, je suis même angoissé depuis le début de notre relation à l’idée qu’elle ne supporte pas mes absences et je ne respecte même pas la seule demande qu’elle me fait.
- Hanako…, tente-je.
Elle part sans un mot s’enfermer à la salle de bain et j’entends l’eau de la douche. Je l’attends devant la porte comme un malheureux et lorsqu’elle ressort, elle est toujours froide comme la glace tandis qu’elle traverse le petit couloir en m’ignorant. Elle se glisse sous les draps sans un mot et je me mets à côté d’elle :
- Je suis désolé…, dis-je d’une petite voix.
Elle ne réagit pas. Les minutes passent mais elle ne me dit rien. J’ose glisser une main sur elle pour prendre la température et elle tressaille en se dégageant immédiatement de mon toucher. Ça me blesse profondément, je suis terriblement sensible dans le fond et je ne peux pas supporter qu’elle rejette mon amour, j’ai eu tant de mal à lui offrir, je veux qu’elle le garde, je suis pratiquement en train de paniquer.
Il faut que je me calme, je suis malheureux mais c’est de ma faute, elle ne me quitte pas, elle est juste en colère et elle en a le droit… Je me colle au plus près que je puisse d’elle sans la toucher et je me roule en boule dans son dos, incapable de rester loin d’elle. Elle me prend visiblement en pitié puisqu’elle finit par soupirer bruyamment.
Je la connais par cœur et je sais qu’elle m’autorise à la toucher même si elle m’en veut encore. Je n’hésite même pas une seconde et je referme mes bras autour d’elle pour l’attirer contre moi en embrassant son épaule :
- Je t’aime, murmure-je sans attendre de réponse.
Chapitre 4 : Confessions avec Rinko
Le lendemain matin, elle n’est déjà plus dans le lit et je n’ose pas sortir, je ne veux pas l’affronter si elle me fait toujours la tête.
J’ai coincé la couette sur mon nez et je guette la porte de la chambre avec inquiétude. Elle finit par entrer et me lance un coup d’œil très peu avenant alors je la suis du regard sans dire un mot. Elle enfile un petit pull noir moulant à col montant, elle est tellement jolie, je ne l’ai jamais vu porter ça et ça me fait du mal de ne pas pouvoir lui dire.
Le temps est catastrophique pour une journée d’été, il pleut à torrent et il fait frais alors elle enfile un jeans et ressort sans un regard de plus.
Lorsque je me glisse timidement dans le petit couloir et que je l’observe, elle met son imperméable devant la porte, prête à partir. J’ai envie de lui parler avant son départ mais je ne sais pas quoi lui dire, j’ai horreur de nos tensions.
- Je te rappelle que tu dois inviter Hinari au restaurant aujourd’hui, dit-elle froidement en sortant et en claquant légèrement la porte, fissurant mon cœur.
Moins d’une seconde passe avant que je me jette dehors à une vitesse surhumaine, torse nu sous la pluie diluvienne, j’ai à peine le temps d’attraper son poignet alors qu’elle a déjà commencé à bondir pour partir et je la retiens, la faisant retomber violement sur moi, mais je la réceptionne en douceur.
- Foutu force spéciale ! s’écrie-t-elle, furieuse.
Je la serre dans mes bras, l’empêchant de s’en échapper et elle lutte sans grande conviction. Je suis trempé et effectivement il ne fait vraiment pas chaud aujourd’hui alors je me glisse devant la porte pour nous abriter sous le toit. Elle se retourne contre moi pour coller sa tête à mon torse mais elle ne parle pas.
- Hanako, je ne supporte pas que tu m’en veuilles, je te jure que je ne peux pas, ça me rend malheureux et je ne sais pas comment me comporter. J’ai déjà eu du mal à gérer notre proximité naissante et maintenant que c’est fait, je dois apprendre à gérer que tu me rejettes. J’aime quand tout va bien, ça me rassure car je sais où est ma place mais là…, dis-je d’une voix brisée.
Elle soupire et passe ses bras autour de moi, m’apaisant, et je trouve la force de continuer :
- Je suis terriblement désolé de ne pas en avoir parlé avec toi, ça me paraissait tellement évident que j’y aille, ça fait si longtemps que je gère mes missions seul et maintenant que tu es devenue mon quotidien j’avais l’impression que ça te semblerait évident à toi aussi. C’était idiot de considérer que tu lisais dans mes pensées, encore qu’avec toi ce n’est pas si idiot que ça. Je t’aime.
Elle redresse la tête pour me regarder :
- C’est aussi simple que ça Kakashi, j’attends que tu me dises ça depuis hier soir…, répond-elle d’une voix plus douce.
- Je panique quand tu m’en veux, je viens de te le dire. Dès que tu m’as pris dans tes bras j’ai pu réfléchir à nouveau, explique-je.
Elle lève les yeux au ciel :
- Je suis de mauvaise humeur aujourd’hui de toute façon, si tu ne m’avais pas attrapé, je ne sais pas si je serais revenue vers toi de moi-même…, dit-elle.
- Mais je t’ai attrapé, dis-je d’une petite voix en resserrant mon étreinte.
- C’est juste que… c’est une mission tellement dangereuse, ils pourraient être au courant de notre alliance et vous attendre là-bas par centaines pour vous tuer, tu te rends compte ?! gémit-elle tandis qu’une larme roule sur sa joue.
- Je sais mon amour, dis-je en embrassant sa joue mouillée.
- Comment réagirais-tu si nos rôles étaient inversés ? sanglote-t-elle.
Je réfléchis sincèrement à sa question, et je me sens encore plus mal :
- Je ne t’aurais jamais laissé y aller…, chuchote-je avec la gorge nouée.
- Oui, sauf que toi c’est exactement ton travail ce genre de mission, je ne peux pas y faire grand-chose à part de te demander de redevenir instructeur et je suis sûre que Minato t’enverrait quand même, il a trop besoin de toi sur le terrain.
Elle essuie ses petites larmes avec la manche son pull et ça me tue d’imaginer passer la journée sans elle :
- Ne va pas travailler je t’en prie, ils peuvent se débrouiller sans toi, tu n’as pas pris tes jours, supplie-je.
- Je dois y aller au moins quelques heures, j’ai des traitements de suivi pour mes patients du deuxième. Susumu bouge tout le corps désormais, je ne peux pas ne pas aller lui faire son soin, il est tellement impatient…
- Quoi ?! m’écrie-je, la faisant sourire faiblement.
- Oui, il est complétement démusclé alors il fait de la rééducation, mais il remarchera Kakashi, c’est une certitude maintenant, dit-elle en reniflant.
- Félicitation mon ange que je dois bien malheureusement partager.
Je l’embrasse en la penchant en arrière, ça la fait toujours rire quand je fais ça et ça ne rate pas. Lorsqu’elle part finalement, je file sous la douche pour me réchauffer puis je vais chez Rinko.
*
Il m’ouvre la porte en pyjama, l’air endormi, et quand il voit que c’est moi il retourne immédiatement se coucher en me faisant signe d’entrer. Je m’allonge à côté de lui, sur sa couette, les bras derrière la tête.
- On s’est avoué notre amitié hier soir mec, pas notre amour, plaisante-t-il avec un regard rieur.
- Ah, j’ai dû mal comprendre alors, réplique-je.
Il rit et ne me demande même pas ce que je fais là alors qu’il referme les yeux :
- C’était cool hier soir, dit-il.
- Oui, alors ? demande-je.
Il affiche un grand sourire malgré ses yeux fermés et je continue :
- On a parié avec Hanako, dis-je.
- Raconte un peu, se marre-t-il.
- Elle parie que vous vous êtes embrassés et je parie que c’est allé plus loin.
Il redresse un peu la tête en ouvrant les yeux cette fois :
- Toi tu as parié que nous sommes allés plus loin ?! Monsieur le puritain ?! se moque-t-il.
- Déjà, je ne suis plus si pur que ça je te rappelle, et surtout, je n’ai jamais considéré que tu l’étais alors crache le morceau maintenant.
- J’espère que tu avais misé gros, répond-il en riant comme un âne.
Je ris avec lui en lui bourrant l’épaule.
J’en étais sûr, tu es tellement à l’aise avec tout ça…, soupire-je finalement.
- Le sexe ?
- Les relations globales, précise-je.
- Sans doute, en tout cas je n’ai pas attendu plusieurs mois pour tenter ma chance moi, quelle perte de temps, me taquine-t-il en se protégeant déjà la tête.
Mais je ne le frappe pas, ce qui l’étonne carrément. Je ne sais pas à quel degré j’ai envie de me confier à lui, ni même si j’ai envie qu’il sache ça…
- Hé je ne voulais pas te blesser Kakashi, dit-il doucement, un peu hésitant.
Je détourne mon regard du plafond pour le regarder, enroulé dans sa couette, l’air contrit. Je crois qu’on a dépassé le stade de la gêne, je crois que je peux parler à cœur ouvert à mon récent meilleur ami alors je reporte mon regard sur le plafond pour m’expliquer :
- En fait... j’ai traîné aussi par appréhension, elle est ma première partenaire… à tous les niveaux je veux dire, pas seulement amoureusement, avoue-je.
- Ça ne m’étonne pas, mais je ne voulais pas partir de ce principe alors que tu aurais très bien pu le faire avec des filles comme ça, sans sentiment, répond-il.
Je lui lance un regard en fronçant les sourcils et il rit :
- Oui bon j’avoue que ce n’est pas ton genre, mais tu aurais pu ! se justifie-t-il.
- Si tu savais comme je n’en avais rien à faire… ça me parait incroyable maintenant, chuchote-je.
Il rigole :
- On n’a plus envie de s’arrêter quand on commence hein ? me dit-il d’un ton taquin.
- C’est clair, réponds-je en riant.
- Laisse-moi quand même faire une supposition Kakashi, je rejoins votre pari ! dit-il.
- Si tu parie que j’ai couché cette nuit avec ma petite-amie, après la discussion qu’on vient d’avoir toi et moi, je suis désolé mais c’est refusé, réplique-je en levant les yeux au ciel.
- Oh non je ne parie pas ça, ça c’est plutôt évident effectivement, dit-il en souriant déjà comme un diable.
Je le regarde en haussant un sourcil et il continue :
- Je parie que vous avez pris le temps de ranger la table et de tout remettre en ordre avant de vous sauter dessus !
- Bien sûr que oui, réponds-je comme si c’était l’évidence même.
Il éclate de rire bruyamment :
- Vous auriez pu être nus l’un contre l’autre et ne pas réussir à vous concentrer sur autre chose que sur la table en désordre dans la pièce à côté ! se marre-t-il.
- Arrête…, dis-je en souriant.
- Et si la veste du vendredi était accrochée sur la patère du mardi ?! Vous arriveriez à dormir ? continue-t-il.
Cette fois je lui met un coup et il rigole un peu plus.
- Et avec Saori du coup, c’est officiel ? demande-je.
- Non, je ne pense pas.
J’hausse les sourcils, franchement surpris et il soupire :
- Tu sais Kakashi, de nos jours, on peut coucher avec quelqu’un sans forcément se marier avec ! m’embête-t-il.
Je ne réponds pas, réfléchissant à cent à l’heure. Devrais-je parler de mes projets de mariage à Rinko ? Sans doute que oui, j’en ai envie, mais je n’ose pas…
Rinko reprend :
- C’est Saori qui choisira de toute façon, moi je suis déjà dingue d’elle alors si elle veut qu’on se mette ensemble, je dis un grand oui et on verra bien si ça colle, commente-t-il.
- Je suis sûr que oui, le rassure-je.
Le silence tombe et il s’étire pour se sortir du sommeil alors j’aborde un peu le sujet qui me brûle les lèvres :
- Si ça se passait bien entre vous dans les prochains mois, tu la demanderais en mariage ? demande-je.
- Euh non, certainement pas ! rit-il.
- Pourquoi ? m’étonne-je.
- Je ne sais pas, ce serait tellement rapide ! Je n’y ai même pas réfléchi en fait, j’imagine que je la demanderais en mariage au bout de quelques années... En tout cas, il faudrait que j’apprenne à la connaitre en profondeur et que je sois sûr et certain de vouloir me lier à elle et de renoncer aux autres... Tu ne crois pas que c’est un peu tôt pour me demander ça après notre première nuit ? se marre-t-il.
- Si… sans doute…, réponds-je pensivement.
Je parcours les fines fissures de son plafond en réfléchissant, peut-être qu’il est vraiment trop tôt pour Hanako, ça va faire à peine un an que je la connais…
Rinko se redresse tellement subitement qu’il me surprend :
- Ce n’est pas vrai ! s’écrie-t-il la bouche grande ouverte.
Je souris sous mon masque.
- Tu vas la demander en mariage ?! crie-t-il encore complètement excité, à genoux à côté de moi l’air à deux doigts de me secouer.
- Je ne sais pas, j’en ai envie, réponds-je calmement.
- Mais il faut que tu le fasses ! s’exclame-t-il en me secouant le bras.
- Tu viens de me dire que c’était trop tôt, souligne-je en lui lançant un regard blasé.
- Mais ça ne s’applique pas à vous ! Vous ne faites rien comme tout le monde vous ! Elle va être tellement heureuse d’avoir un engagement, elle a toujours peur de te perdre depuis que tu l’as quitté…, dit-il alors.
Je tourne vivement la tête vers lui :
- Elle t’en parle ? demande-je d’une voix blanche en sentant mon ventre se retourner sous la culpabilité.
- Elle m’en a parlé quelque fois oui, alors je pense que tu la rendrais plus qu’heureuse en lui faisant un engagement pareil. Peu importe si vous trainez un peu pour le mariage en lui-même avec la guerre qui se profile, au moins vous aurez un statut officiel de fiancés et ça je crois que ça vous ferait vraiment beaucoup de bien à tous les deux, dit-il gentiment.
- C’est exactement ce que je pense, si je mourais il ne lui resterait rien de moi, ni mon nom, ni même une promesse de mon amour éternel…, chuchote-je.
- Ça doit être glauque d’être dans ta tête parfois, mais je comprends le principe, soupire-t-il.
- On peut se faire un restaurant ce soir avec l’équipe ? demande-je en sautant du coq à l’âne.
- Euh… oui, on a rendez-vous ce soir aux grillades si tu veux te joindre à nous, propose-t-il.
- Je peux emmener Hanako ?
- Evidemment. Oh bon sang, j’ai trop hâte de la voir maintenant que je sais et qu’elle n’a aucune idée de ce qui se profile ! pouffe-t-il.
- Si tu me grilles auprès d’elle je te tue, menace-je.
- Je m’en doute.
Nous restons ensemble toute la matinée chez lui à ne rien faire de particulier, nous jouons à un jeu de stratégie et nous discutons de la mission à venir. Il est dégouté que Minato ne veuille envoyer que des forces spéciales, il aurait aimé venir avec moi mais je me réjouis secrètement de le savoir ici en sécurité.
Vers midi, nous partons pour l’hôpital voir les filles.
*
Lorsque nous atteignons le deuxième étage, Saori est à l’accueil et un immense sourire naît sur ses lèvres lorsqu’elle voit Rinko. Elle ne le quitte pas des yeux tandis qu’il s’approche et elle se lève pour l’embrasser par-dessus son bureau. C’est mignon.
- Elle est dans la 208, nouveau patient, il va falloir attendre un peu, me dit Saori en souriant.
- D’accord merci. Est-ce que Jun est dans le coin ? demande-je avec curiosité.
- Tout à fait, répond une voix derrière moi.
Je lui fais la conversation quelques minutes avant d’en venir au fait, et lorsque je lui demande la date d’anniversaire, elle me rit au nez :
- Ce n’est pas la peine Kakashi, tout le service est au courant de votre petit jeu. Tu ne tireras aucune information de nous ! réplique-t-elle en souriant.
- Tu ne connais pas encore sa date d’anniversaire ?! s’offusque Rinko. Mais ça fait partie des premières choses qu’on demande à une fille quand on la fréquente, ce sont les questions de base !
- Parce que tu connais sa date peut-être ? demande-je d’une voix agacée en indiquant Saori.
- Evidemment, répond-il en fronçant les sourcils.
Il me scotche sur ce coup. Je ne m’y attendais pas, je commence à me demander s’il se fiche de moi, il a dû voir Saori trois fois dans sa vie et il connaitrait sa date de naissance ?
- Tu te moque de moi… ? demande-je lentement.
- Dix août, répond-il en la regardant gentiment.
Saori acquiesce en battant des cils, visiblement heureuse qu’il s’en souvienne et j’hallucine sincèrement, mais pour une fois, je ne suis pas tout seul à côté de la plaque :
- C’est dingue, ça ne nous a jamais semblé important, elle connait la mienne depuis quelques jours seulement, me justifie-je pour éviter de passer pour un idiot.
- Ça m’intéresse tiens ! Je n’ai aucune idée de la tienne, intervient Rinko en plissant les yeux.
Je lui affiche mon sourire le plus victorieux :
- Alors ça mon ami, c’est un secret bien gardé. Presque personne n’est au courant et je tiens à ce que ça la reste, je ne veux surtout pas…, commence-je.
- C’est le 15 septembre ! s’écrie joyeusement Hanako en arrivant.
Je me retourne et je la vois glousser, toute fière de sa bêtise alors je lui fonce dessus pour la prendre dans mes bras et la chatouiller discrètement pendant que nos amis me prévoient évidemment une fête d’anniversaire surprise pour m’embêter.
- Petit monstre, souffle-je dans son oreille.
Elle se tortille dans mes bras en riant et lorsque je la relâche, Rinko vient à elle avec un grand sourire :
- Salut Hanako ! claironne-t-il.
Il la prend dans ses bras, la soulevant du sol et lui faisant faire un petit tour en l’air tandis qu’elle me regarde avec des yeux mi-choqués mi-rieurs.
- Ça va Rinko ? demande-t-elle tandis qu’il la repose au sol.
- Oh oui, je suis heureux, tellement heureux ! répond-il en la serrant contre elle.
Il est tellement louche, il la regarde avec des petits yeux presque émus – très loin du comportement habituel de Rinko – et je crois qu’Hanako commence à vraiment se poser des questions alors je lui lance mon regard le plus menaçant pour qu’il se reprenne.
Lorsqu’il croise mon regard, il s’exclame rapidement :
- J’ai passé la nuit avec Saori, alors je suis le plus heureux des hommes aujourd’hui !
Je manque d’avaler de travers tandis qu’il sort une chose pareille devant nous tous sans la moindre gêne. Saori n’a pas l’air perturbée non plus, elle lui lance simplement un regard plus séducteur que jamais tandis que j’échange un coup d’œil avec Hanako, aussi scotchée que moi mais qui au moins ne se pose plus de questions sur Rinko.
Hanako remplace ensuite Saori au bureau d’accueil afin qu’elle puisse aller manger avec Rinko, alors je m’assieds sur la chaise à côté d’elle :
- On mange avec l’équipe de Rinko ce soir c’est bon, annonce-je.
- Oh mince, j’avais oublié que je t’avais demandé ça, je me suis calmée depuis…, pouffe-t-elle.
- On peut toujours annuler, propose-je.
- Non ça va, nous irons, répond-elle avec un petit air déterminé.
- Ce pull te va vraiment bien, glisse-je en l’admirant.
Après tout, je retiens ce compliment depuis ce matin, il fallait bien qu’il sorte à un moment. Elle m’offre un sourire timide et j’admire le contraste de ses joues rouge avec le noir tranchant du pull. Ses yeux sont tellement vibrants lorsqu’elle porte du noir, particulièrement lorsqu’elle a les cheveux attachés comme aujourd’hui, on ne voit que ses deux iris vifs au milieu de son visage d’ange :
- C’est nouveau de t’attacher les cheveux ici, ça fait déjà deux fois…, commente-je.
- C’est nouveau aussi de passer des petites nuits parce qu’on me tient éveillée, me glisse-t-elle en remplissant un formulaire.
Un immense sourire satisfait fend mon visage en deux et je l’observe comme le chat qui a mangé la souris tandis qu’elle continue ses papiers. Lorsque le hall se vide, je fais glisser ma chaise jusqu’à la sienne, la faisant déjà sourire tandis qu’elle continue ce qu’elle fait.
Je pose une main sur ses reins et ma tête contre son épaule pour regarder ce qu’elle écrit. Elle remplit des rapports exacts de ses soins et de l’évolution des symptômes dans le temps, écrivant dans les marges ses hypothèses ou ses questionnements.
C’est totalement ce que ferait Orochimaru, même façon de faire, et je me retiens de lever les yeux au ciel.