L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 65 : Le problème Hinari
Je suis allé m’entraîner un peu avec Naruto cet après-midi, il n’y avait que lui d’assez motivé pour s’exercer sous la pluie diluvienne et nous nous sommes bien amusés finalement. Une pluie aussi intense brouille tous nos sens, nous avons pu faire un entraînement d’une efficacité remarquable en vision réduite, sans mon sharingan évidemment. J’ai pu lui remettre des couches et des couches sur l’importance de se dissimuler et d’attendre le bon moment pour frapper.
Lorsque je rentre à la maison, je suis trempé jusqu’à l’os, couvert de boue et d’herbe. J’ose à peine frapper à la porte de peur de la salir. Hanako vient m’ouvrir et m’empêche de rentrer comme ça dans la maison. Nous rions sans pouvoir nous arrêter tandis qu’elle me fait me déshabiller sur le pas de la porte à la vue de tous. Enfin, ce n’est pas la première fois que je me retrouve en sous-vêtement sur sa terrasse.
- Tu mouilles tout ! s’exclame-t-elle en gloussant tandis que je vais à la salle de bain sur la pointe des pieds, laissant une trainée d’eau et de terre.
- Je nettoierai en sortant, il faut bien que je me douche ! réponds-je en riant.
- J’aurais dû te porter ! dit-elle en me suivant.
- Même pas en rêve, il n’y a que moi qui te porte ici. Tu viens avec moi ? demande-je, plein d’espoir.
- Non je ne peux pas…, répond-elle en rougissant.
- Tu ne veux pas, c’est différent, mais je comprends, dis-je.
Elle se mordille la lèvre.
- En tout cas ça se saurait si j’avais peur d’un peu de sang, commente-je.
Elle rougit violemment et s’en va, visiblement c’est non.
Lorsque je sors, la maison est déjà toute nettoyée et ça me fait penser aux paroles de Rinko sur notre maniaquerie. C’est étrange d’imaginer que tout le monde n’est pas comme nous, j’ai vraiment de la chance.
- Merci, dis-je en embrassant sa tête en passant pour aller dans la chambre.
- On se dit merci quand on nettoie maintenant ? Nous n’avons pas fini alors, souligne-t-elle avec humour.
- Non, merci d’être toi, réponds-je.
Je m’habille rapidement et nous partons rejoindre les autres au restaurant.
*
Lorsque nous arrivons, ils sont déjà installés, il reste une place à côté d’Hinari et l’autre en bout de table et je laisse Hanako passer devant, mais Hinari s’exclame :
- Viens à côté de moi Kakashi !
Je vois les petites épaules d’Hanako se crisper en une seconde.
- Non je vais laisser Ha…, commence-je.
Mais Hanako me coupe :
- Non, non tu sais quoi vas-y ! Je vais me mettre à côté de mon copain Rinko, hein Rinko ? dit-elle en s’asseyant au bout de la table et en tapotant le bras de Rinko sur sa gauche.
Ce dernier me lance un regard d’incompréhension que je lui retourne le même.
- C’est très bien comme ça, ça nous permettra de mieux pouvoir échanger après, m’assure Hanako.
Les autres ne comprennent pas son allusion mais moi si. Elle veut me prouver qu’Hinari n’est pas innocente dans ses intentions envers moi alors je m’assieds avec un profond malaise tandis qu’elle parle avec Rinko et Asa comme si je n’existais pas.
- Je t’ai vu t’entrainer sous la pluie avec Naruto cet après-midi, vous n’avez pas eu trop froid ? demande Hinari.
Je me détends un peu, voilà une conversation normale, je ne suis pas complétement cinglé :
- Non, nous nous sommes beaucoup dépensés alors ça nous a tenu chaud, réponds-je joyeusement.
- Quel courage, moi j’ai préféré aller me terrer sous ma couette ! pouffe-t-elle.
- C’était sympa, nous avons pu nous entraîner en conditions réelles, on ne commande pas toujours le temps qu’il fait sur le terrain, ajoute-je.
- D’ailleurs Sakura m’a dit que tu partais pour la mission coalition ? demande-t-elle. Les troupes arrivent ce soir apparemment, ils ont profité de la pluie pour partir plus tôt, ils sont moins repérables par l’ennemi...
- C’est très malin en effet, ça veut dire que nous partons demain ? demande-je.
- C’est ce qu’a dit Minato à Sakura oui, confirme Hinari.
Je dois sans doute avoir un mot sur ma porte, sauf que je ne suis jamais chez moi. Je lance un coup d’œil à Hanako, inquiet à l’idée de mon départ avancé, mais elle n’a pas l’air en colère, elle affiche juste une mine triste. J’avance ma main pour saisir la sienne, mais à peine ai-je esquissé un mouvement qu’elle la met rapidement sous son menton, m’en empêchant. Je fronce les sourcils et elle s’applique à ne pas me regarder, préférant se concentrer sur Asa.
- Tu portes ton bandeau comme ça souvent maintenant…, commente Hinari.
- Oui, j’ai pris l’habitude de ne plus le mettre sur mon œil parce qu’Ha.., commence-je.
- Et si on commandait !! s’exclame Hanako en me coupant la parole.
Je la trouve bizarre alors je regarde avec insistance mais lorsqu’elle croise mes yeux, elle détourne les siens avec une mine honteuse et je comprends. La chipie, elle ne veut pas qu’Hinari comprenne que nous sommes ensemble… Ce constat fait fumer mon cerveau.
Comme chaque fois qu’elle me rejette, que ce soit par colère ou maintenant, je ne sais plus comment agir et je me sens démuni. J’ai tellement besoin de nos petits contacts réconfortants désormais, la situation me replonge dans tous ces moments où je l’aimais de tout mon cœur mais que je devais garder ça pour moi et la regarder comme si je ne la connaissais pas, ce qui ne me convient pas du tout.
- Ça te va très bien en tout cas, intervient Hinari.
- De quoi ? demande-je.
- Ton bandeau relevé. Ça te va très bien, répond-elle en souriant.
- Merci…
Nous commandons nos grillades et le repas se passe bien. Rinko et Hanako s’entendent de toute façon très bien et Asa n’a jamais été particulièrement loquace, il est le seul du trio avec lequel je peine à établir un vrai lien car même si nous nous entendons bien ça reste très superficiel. Il est même plus proche d’Hanako que de moi, ce qui n’a pas trop de sens.
- Qu’as-tu fait comme entraînement ? me demande alors Hinari.
- Je ne vais pas tout te citer, ce n’est pas intéressant, réponds-je.
- Mais si, ça m’intéresse ! dit-elle en passant la main sur mon bras.
Je me crispe et je regarde mon bras bêtement, puis Hinari, qui me sourit gentiment en battant des cils. Je lui raconte en quelques mots et je me concentre sur mon plat, de plus en plus perturbé par ce qu’il se passe.
Une discussion en entraînant une autre, Rinko raconte des petites anecdotes sur notre mission au camp de la coalition à Hanako, notamment mon retour du camp parmi leur patrouille.
- Tu ne me l’avais pas dit ! s’exclame-t-elle en riant.
- Il n’aime pas vanter ses coups d’éclats il faut dire ! se marre Rinko.
- C’était sacrément barré, souligne Asa.
- Il faudra que tu sois plus prudent que ça demain Kakashi, s’inquiète Hinari avec des yeux peureux.
- Evidemment, ça n’a rien à voir, affirme-je.
- Je ne pourrais pas supporter qu’il t’arrive malheur, avoue-t-elle en rougissant.
Je vois toutes ses paroles sous un autre angle maintenant, et j’ai l’impression que c’est Hanako qui devrait me dire des phrases pareilles, pourquoi me laisse-t-elle dans cette situation ? J’ai presque l’impression de la trahir à ne pas réagir aux propos d’Hinari mais mon petit ange se contente de l’assassiner du regard sans piper mot.
- C’est Kakashi, il est costaud…, tente Rinko pour dissiper le malaise grandissant.
- Mais quand même, reprend Hinari. Qu’est-ce qu’on ferait sans lui ? Il fait presque partie de notre groupe maintenant.
- Mais arrête tes bêtises Hinari, il va très bien s’en sortir ! râle Asa.
- Oui, de toute façon c’est le plus fort ! roucoule-t-elle en riant.
Elle pose encore sa main sur mon avant-bras, posant sur moi un regard que je juge séducteur et je saute sur mes pieds :
- Je vais prendre l’air je reviens, lâche-je avant de sortir du restaurant.
Je ne peux plus voir le comportement d’Hinari sous un autre angle que celui de son intérêt pour moi, et plein de détails de son comportement depuis que je la connais me sautent désormais au nez. Et Hanako qui laisse tout ça se dérouler, mais à quoi joue-t-elle ? Je suis à un stade de notre relation où je m’apprête à lui demander sa main, et elle, elle fait comme si elle ne me connaissait pas en laissant Hinari me toucher et battre des cils. Je fais les cents pas dans la rue adjacente et Hanako vient me chercher, l’air peu fière d’elle tandis que je la regarde froidement.
- Ça va ? demande-t-elle.
- Nous avons déjà mis tellement de temps à assumer cette relation, alors maintenant que c’est fait, je n’apprécie pas forcément que tu nous ramènes au stade où nous cachons nos sentiments et sans même me prévenir avant ! réplique-je vivement.
- Je voulais que tu arrêtes de ne pas me croire à son sujet…, dit-elle d’une petite voix.
Je me mets un peu en colère, ce qui arrive rarement :
- Hanako, je me fiche de tes expériences stupides, tu me fais du mal et tu te fais du mal, c’est ridicule. Je ne jouerai pas les célibataires une minute de plus. Quel est ton objectif avec ces bêtises ? Si c’est pour qu’elle arrête de me tourner autour alors autant lui dire que nous sommes ensemble, c’est quand même plus simple et surtout plus sain ! tonne-je.
Elle mordille sa joue en baissant les yeux, l’air toute mal. Il est tellement rare que je sois – un petit peu – en colère après elle, elle ne doit pas savoir gérer la chose. Elle gratouille la route du bout du pied en reprenant de sa petite voix confuse :
- Je suis désolée Kakashi, je ne sais pas ce qu’il se passe ce mois-ci, je suis toute perturbée depuis deux jours, et en colère, et triste. Ça n’excuse pas mon comportement mais ça l’explique…
- D’accord, dis-je.
Je reste impassible face à elle, les bras croisés. Elle se mordille encore la joue et me regarde sans savoir quoi faire de plus, c’est tellement inhabituel que je sois celui qui lui en veut, elle n’ose pas s’approcher et ne sait pas quoi dire. Je vois au fond de ses grands yeux qu’elle est perdue et malheureuse, qu’elle aimerait juste que tout ça passe, tout comme moi à chaque fois que je suis à sa place.
- Ce n’est pas agréable de ne pas savoir comment agir n’est-ce pas ? dis-je.
Elle secoue la tête et j’ouvre mes bras. Elle vient s’y réfugier en un instant, visiblement soulagée, et je la câline contre mon torse :
- Alors arrête de me mettre dans cette situation lunaire avec Hinari, dis-je fermement.
- Oui, je t’aime Kakashi, précise-t-elle de sa petite voix coupable.
- Moi aussi.
Elle me lance un petit regard avant de se hisser sur la pointe des pieds pour m’embrasser, sans doute pour acter notre « réconciliation ». Après ça, nous retournons nous assoir à notre table sous les yeux soucieux de Rinko :
- Ça va ? me demande-t-il.
- Oui très bien, j’ai eu un coup de flippe pour demain, invente-je.
- Un coup de flippe ? C’est ça fous toi de moi…, répond-il sans comprendre mon mensonge.
- Laisse tomber, tranche-je.
- On commande des desserts ? propose Hanako en ramenant la bonne ambiance.
Lorsque nos desserts arrivent, elle a récupéré un comportement normal et elle pique dans ma coupe de glace toutes les trente secondes sous les yeux ronds d’Asa et Hinari.
- Tu n’avais qu’à prendre du chocolat si c’est ce que tu voulais, la taquine-je.
- Je voulais de la noisette, et comme ça j’ai les deux ! pouffe-t-elle en reprenant une cuillérée tandis que je lui mets un petit coup de ma cuillère sur la main.
Je suis toujours parti du principe que Rinko leur avait dit que nous sortions ensemble, mais visiblement ce n’est pas le cas si on se fie au comportement étrange d’Hinari, alors j’ignore leurs airs abasourdis, comprenant bien qu’ils doivent nous trouver drôlement plus proches qu’ils ne le pensaient.
- Vous partez combien de temps pour la coalition ? demande Asa.
- Aucune idée, aucune directive, on va déjà voir s’ils tentent de nous tuer d’entrée de jeu, ça raccourcirait drôlement la mission, dis-je d’une voix sombre.
- Et en vrai, ça ne te terrifie pas un peu ? Il y avait des centaines et des centaines de tentes sur ce camp ? souligne-t-il.
- Non, je n’ai pas peur mais je m’y prépare. S’ils nous attaquaient, nous avons pour ordre de sauver notre peau chacun de notre côté, précise-je en regardant Hanako.
Je vois que cette information la rassure un peu, tant mieux car elle retenait son souffle depuis une petite minute à cause de cette discussion.
- Ça vous donne des bonnes chances de survie plutôt qu’un combat…, reprend Asa.
- Oui, il faut juste réussir à disparaitre de leur vue et après c’est un jeu d’enfant pour se sauver dans les bois. Et puis nous sommes formés pour ça après tout, disparaitre, alors tout ira bien, les rassure-je.
- Mais s’ils vous sautent tous dessus en même temps ?! s’angoisse Hinari.
Rinko et Hanako échangent un regard anxieux à cette possibilité, même Asa m’a l’air agité.
- Et bien il faudra se battre et nous replier comme nous le pourrons, ça va allez, ne tirez pas tous cette tête d’enterrement, soupire-je.
Mais ils me regardent tous avec inquiétude, incapables de se rassurer.
- Vous n’avez pas confiance en moi ? demande-je.
- Si, mais même avec toute la confiance que j’ai en toi, s’ils sont cinquante à te sauter dessus…, couine Hanako d’une voix étranglée.
- Arrêtez votre cirque ! De toute façon j’aviserai et on sera vite fixé si la rencontre a lieu demain soir, tranche-je.
- Si tu n’as pas envie d’être seule demain soir, je suis là…, dit doucement Rinko à Hanako.
Je le remercie du regard, tandis qu’Hanako tourne vers lui ses grands yeux tristes :
- C’est gentil Rinko… je ne sais pas si mes amies sont de garde, sinon j’aurais toujours pu aller à l’hôpital…, répond-elle, soucieuse de ne pas l’embêter.
- Mais non, on a qu’à sortir ! On pourrait aller chez Ichiraku ou je ne sais pas… Je pourrais même essayer de te cuisiner un truc, on se marrera bien ! répond-il pour la rassurer sous mes yeux attendris.
Asa et Hinari sont perdus face à nos comportements, ils n’arrivent sans doute pas à saisir le lien qui nous unit tous les trois … Quand on ne connait pas toute l’histoire c’est effectivement lunaire.
Je décide qu’il est temps qu’ils comprennent ce qu’il se passe une bonne fois pour toutes :
- Merci de t’occuper d’elle Rinko, j’apprécie vraiment, dis-je en le regardant dans les yeux pour lui transmettre à quel point ça me touche.
- C’est normal…, répond-il.
Je prends ensuite le menton d’Hanako au creux de ma main :
- Quant à toi, arrête de t’en faire, tout va très bien se passer et je vais te revenir en bonne santé, affirme-je avant d’embrasser son front.
Asa nous dévisage la bouche grande ouverte et je n’ose même pas regarder l’expression d’Hinari, mais je suppose que c’est plus clair pour eux désormais.
Lorsque nous sortons du restaurant, Rinko insiste pour m’inviter et il se bat avec Hanako pour savoir lequel des deux paiera pour moi. Ils me font rire, je vois Hanako qui écarte Rinko d’un coup de main avec son chakra rose et lui qui hurle en la tirant en arrière. Asa me rejoint dehors tandis qu’Hinari les regarde se chamailler à l’intérieur.
- Tu sors avec elle ? me demande-t-il avec un drôle d’air.
- Oui pourquoi ? demande-je.
- Ça fait longtemps ?
- Quelques mois…, dis-je.
Je crois qu’il ne m’a jamais parlé de quelque chose d’aussi personnel. Il a l’air vraiment étonné, et plutôt très heureux. Hinari est en train de payer car ils n’ont toujours pas réussi à trancher à l’intérieur, se battant toujours comme deux andouilles et je souris en les regardant avant qu’Asa ne reprenne :
- Vous êtes drôlement discrets.
- Oui assez, enfin bon, tu connais mon caractère, dis-je simplement.
- Je suis content pour vous, ajoute-t-il.
- Merci…
Je commence vraiment à me poser des questions et je le regarde dans les yeux pour le sonder mais il s’explique tout seul :
- Je croyais que tu t’intéressais à Hinari, précise-t-il.
- Quoi ? Mais pas du tout, c’est une amie, me hérisse-je.
Quelle est cette obsession autour de cette fille et de moi ? Je commence à me remettre en question sérieusement.
- Elle s’intéresse à toi elle, ça se voit, continue-t-il, toujours de son air étrange.
- Je ne sais pas quoi te dire Asa, je ne partage pas son attraction. Je suis très bien avec Hanako et même sans elle, je ne serais pas avec Hinari, tranche-je.
Quand je dis ça, il me sourit pour de bon et je le dévisage curieusement, mon intuition s’allumant, mais Hinari nous interrompt en nous rejoignant. Elle est beaucoup plus distante avec moi, elle a arrêté de me coller mais je vois bien qu’elle me lance encore des petits regards étranges, comme si elle n’était pas sûre de ce qu’elle a vu, ou de son interprétation.
Je constate alors que c’est Hanako qui gagne, et puisque je la connais par cœur, je sais qu’Hinari ne va pas tarder à être tout à fait fixée sur la nature de notre relation. Je sors déjà les mains de mes poches pour la réceptionner.
Ça ne rate pas, à peine passent-ils la porte qu’elle me fonce dessus pour me sauter dans les bras et coller son front au mien :
- J’ai gagné ! s’écrie-t-elle toute fière.
- Je n’ai pas douté de toi, réponds-je en l’embrassant à travers mon masque.
Elle le retire pour moi et je l’embrasse tendrement une seconde ou deux.
Lorsque je la repose, je vois qu’Hinari est mortifiée, tant pis, ça lui passera. Hanako en revanche, respire la fierté et arbore même un petit air suffisant sur les lèvres tandis qu’elle la regarde.
Rinko râle encore de sa défaite tandis que nous nous mettons tous en route pour rentrer.
- Tu te fais battre par ce petit machin toi ? lui demande-je, moqueur.
- Oh arrête ! C’est uniquement parce que c’est moi qui l’invite demain soir. Elle ne lâche rien ! se plaint-il.
- Oh non, confirme-je en riant.
Alors que nous marchons, je trouve Asa d’une humeur particulièrement joyeuse, nous n’entendons que lui en marchant alors qu’il est d’habitude bien silencieux.
- Bon sang, il faut que je rentre chez moi préparer mes affaires si on part demain, dis-je en m’arrêtant net.
Rinko me lance un regard :
- Je vais t’accompagner. J’habite juste à côté de chez Kakashi, il te rejoindra chez toi lorsqu’il aura terminé ? ajoute-t-il à l’intention d’Hanako.
Hinari fusille Hanako du regard lorsque Rinko mentionne que j’aille la rejoindre chez elle. Je n’ai jamais vu Hinari comme ça, tout comme je n’ai jamais vu Hanako être aussi sèche avec quelqu’un et j’espère que les tensions vont s’apaiser entre elles.
Nous nous quittons donc tous, et je pars avec Rinko en direction de chez nous.
- Je ne suis jamais venu chez toi, commente-t-il.
- Si tu critiques, tu n’y reviendras pas, le préviens-je.
Lorsque nous entrons, il tortille sa bouche dans tous les sens pour ne pas faire de commentaires et je dois bien avouer que ça me fait rire. Il fonce ensuite vers mes étagères vérifier mes dires et constate que je ne lui ai pas menti pour le classement rigoureux de mes livres.
- Je me permets de te rappeler que je ne viens pratiquement jamais ici, précise-je en voyant le dessus des meubles.
- Oui, mais je suis sûr que si j’étais venu il y a six mois, je l’aurais trouvé dans le même état, comme si personne ne vivait ici, souligne-t-il.
- Sans doute, mais sans la poussière, réponds-je.
Il s’assoit dans mon lit en levant les yeux au ciel et je prépare mes affaires en discutant avec lui de notre soirée légèrement malaisante. Nous en arrivons à la conclusion qu’Asa est probablement amoureux d’Hinari et Rinko hoche la tête :
- Je n’ai jamais compris pourquoi il était si différent dès que tu étais là, je ne te l’ai jamais dit parce que, à quoi bon à part faire des histoires ? Mais ça expliquerait tout, parce que quand je lui demandais s’il t’aimait bien il disait que oui, que tu étais quelqu’un de bien. Il était juste jaloux finalement !
- Tu essaieras de creuser et tu me rediras, conclus-je.
Un blanc s’installe et je sens que son humeur change totalement tandis que je finis mes affaires.
- Je ne suis vraiment pas bien de te laisser y aller, dit-il soudain.
- Rinko, je fais ça tout le temps, le rassure-je.
- Non, bon sang tu partirais à la guerre qu’on se ferait moins de soucis. Là c’est juste terrifiant parce qu’on dirait qu’il n’y a que deux possibilités, ils ne sont pas au courant et tout se passe bien, ils sont au courant et vous êtes tous morts. Il n’y a aucune chance pour que l’attaque que nous avons subi en rentrant de Mina soit une coïncidence, ils savaient où nous trouver et ils étaient très nombreux. Bordel si les centaines de ninjas sont au courant, vous n’avez aucune chance. Je ne comprends pas que Minato vous y envoie ! s’énerve-t-il.
Je m’approche de lui et je pose une main sur son épaule :
- Rinko, si j’y vais c’est que je le sens, si j’étais sûr de me faire tuer bêtement, je n’irais jamais simplement à l’abattoir sans réagir. D’accord, c’est particulièrement sensible comme mission, mais il faut que tu comprennes que les forces spéciales sont préparées à ça, nous sommes les meilleurs, les mieux formés, les plus discrets. S’ils nous perdent de vue une seconde, ils ne nous retrouveront jamais. J’ai confiance en moi, ça va très bien se passer.
Je vois que je le rassure, mais il garde son air triste tandis que je mets mon sac dans mon dos et je me tourne vers lui :
- Si jamais ça se passait mal quand même… Tu me promets de t’occuper d’elle ? demande-je.
- Evidemment, dit-il en venant me prendre dans ses bras.
Je crois que je n’ai jamais fait autant de câlins de toute ma vie que ces derniers mois.
- Je ne la laisserai jamais tomber, dit-il tandis qu’il me serre.
Merci, réponds-je, la gorge nouée.