L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]

Chapitre 72 : Dispute au sujet d'Orochimaru

3813 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 24/12/2024 09:43

Chapitre 72 : Dispute au sujet d'Orochimaru

 

Après notre câlin sous la douche, je sors avant elle et je ne sais pas ce qui me prend mais au lieu de l’attendre dans la chambre, je prends naturellement le chemin du laboratoire où j’occupe ma place habituelle. Orochimaru travaille à sa paillasse de chimie dans le silence et je reprends mon livre.

-         Tu comptes la laisser se joindre à toi en mission ? demande-t-il alors.

-         Rassure-toi ce n’est pas mon intention, réponds-je.

Je sens une sensation bizarre, un drôle d’aura qui émane de lui et je comprends :

-         Quoi ? Tu penses que je devrais ?! m’étonne-je.

-         Je ne sais pas, je connais plutôt bien la petite et j’ai peur que si tu refuses en bloc qu’elle t’accompagne, elle en fasse quand même la demande et se retrouve avec des ninjas lambdas… Et ça, ça me convient encore moins, dit-il.

Je réfléchis à ce qu’il dit, il est hautement probable que si je refuse, elle le fasse quand même, il a raison. Elle se retrouverait en route pour la guerre, sans moi pour veiller sur elle…

-         Connaissant son caractère, il serait judicieux de trouver un compromis si tu veux mon avis, ajoute-t-il.

Il est tout à fait respectueux et ne se moque pas de moi, c’est étrange de le voir ainsi.

-         Tu n’as pas tort, admets-je. Je lui proposerai mes missions de moindre risque pour commencer. Elle sera déjà tellement contente si j’accepte…

-         Qu’elle ne t’embêtera pas pour les missions risquées, conclut-il.

Je le regarde, il ne s’est pas retourné de tout notre échange, continuant ses manipulations l’air de rien mais s’assurant tout de même qu’Hanako reste en sécurité. Foutu père serpent, j’en ris dans ma barbe.

*

Quand elle nous rejoint, elle est ravie de me trouver avec lui alors elle vient jusqu’à moi pour m’embrasser amoureusement, comme si elle voulait me remercier. Elle porte une petite robe légère d’été malgré la fraicheur du repaire et sent bon le savon, une vraie petite gourmandise. Elle a attaché ses cheveux et les mèches folles qui s’en échappent sont mouillées, perlant sur sa peau parfaite.

 J’embrasse sa nuque tendrement, ne résistant pas à son appel et je sens la chair de poule qui se réveille déjà sous mes lèvres. Elle rougit légèrement et je pose un dernier baiser sur sa mâchoire avant qu’elle ne le rejoigne pour voir ce qu’il fait sous mes yeux amoureux.

C’est tellement drôle de les voir ensemble, avec sa dégaine inquiétante, ses longs cheveux noirs et ses yeux de serpent, à côté d’Hanako, dans sa petite robe fleurie, les cheveux relevés, toute petite et lumineuse. En fait, c’est Hanako qui détonne tout court dans cette ambiance sinistre.

C’est dingue, je ne détonne pas moi-même au milieu de ce repaire avec mon allure, je parais bien plus adapté qu’elle, alors qu’elle se sent à l’aise et heureuse ici, entourée par ces deux être sombres qui lui servent de maitre et de petit-ami… On dirait vraiment un ange au milieu de ce souterrain, qui sautille d’un coin à un autre dans sa robe jaune pâle recouverte de petites fleurs blanches. Le contraste est fou, je n’ose imaginer la tête de nos connaissances en la voyant ici, dans ce repaire glauque qu’elle connait sur le bout des doigts, à apprivoiser le légendaire Orochimaru…

Il lui donne un cours compliqué sur des plantes compliquées tout en continuant ce qu’il fait distraitement tandis qu’elle boit ses paroles et j’avoue qu’il m’impressionne. Ce qu’il fait n’a visiblement rien à voir avec ce qu’il lui enseigne en même temps et pourtant il n’a pas l’air perturbé. On dirait qu’il arrive à réfléchir et se concentrer en même temps qu’il dispense sa leçon. Son cerveau ferait bien d’être étudié mais le problème c’est que l’idéal serait qu’il l’étudie lui-même.

Au bout de quelques heures, Hanako écrit soigneusement dans un livre ce qu’elle vient d’apprendre, lorsqu’il dit :

-         C’est sans doute la dernière fois que vous venez ici.

-         Pourquoi ? s’inquiète-t-elle.

-         J’envisage de déménager…, répond-il simplement.

-         Où partirez-vous ?

-         J’envisage de me rapprocher de Konoha, explique-t-il.

Je fronce les sourcils, pas franchement emballé alors qu’elle a l’air heureuse comme tout :

-         Où ça ? demande-t-elle.

-         J’ai un repaire à environ deux heures de Konoha…

-         Deux heures ?! s’exclame-t-elle avec joie.

-         Oui.

-         On peut savoir pourquoi tu veux déménager ? demande-je, grognon.

-         Ça ne te regarde pas, répond-il froidement.

De toute façon, la raison est évidente. Je saute sur mes pieds et je m’approche de lui, menaçant :

-         Je te jure que si j’apprends que tu as encore kidnappé quelqu’un pour tes sordides expériences, qu’il soit de Konoha ou non, je viendrai …

-         Kakashi ! me coupe Hanako en venant s’interposer entre nous.

Orochimaru est resté très calme mais elle me fixe de ses yeux les plus furieux.

-         C’est bien normal mon enfant, tempère-t-il.

-         Non, je commence à en avoir assez ! tranche-t-elle.

Je soutiens son regard tandis que ses yeux brûlent d’intensité et l’ambiance devient électrique.

-         Je vais faire un tour, annonce calmement Orochimaru en partant pour nous laisser tranquille.

Le silence tombe et nous nous fixons toujours. Je campe sur ma position, la regardant calmement, attendant qu’elle trouve un seul argument pour le défendre, mais elle finit par tourner les talons et partir en direction de notre chambre d’un pas agacé.

Je vais chercher mon livre avec mauvaise humeur, et lorsque je m’apprête à la suivre, je m’arrête net, observant autour de moi. Je crois que c’est la première fois que je suis dans ce laboratoire seul.

 Mon instinct me guide et je me mets à fouiller frénétiquement la pièce à la recherche de preuves l’inculpant. Je passe en revue tout son bureau lorsque sa paillasse me saute aux yeux, il y traine constamment depuis notre arrivée alors je me jette dessus et je lis les papiers qui s’y trouvent lorsqu’une image attire mon attention. Je reconnais la forme de la bactérie que j’avais dans l’abdomen, qu’Hanako m’avait montré dans son livre… Mon cœur accélère tandis que je fouille le reste de la paillasse. Parmi tous les produits et toutes les fioles, il y a quelques petits bacs transparents de culture de bactéries, qui n’attirent pas l’attention de prime abord puisqu’elles sont noyées dans le matériel scientifique. La main presque tremblante, je saisis les petits bacs pour regarder les étiquettes et le nom de la bactérie est inscrite dessus. Mon sang se fige littéralement dans mes veines. C’est lui.

Bizarrement je me rends compte que ça me fait un choc, que même si je passe mon temps à l’accuser, finalement je n’aurais jamais pensé que ça puisse être lui. La peur m’envahit lorsque je me rends compte que je ne les ai pas en visuel, ni l’un ni l’autre, et je fais volteface pour courir la chercher mais je la trouve derrière moi, les bras croisés et le regard noir.

-         On peut savoir ce que tu fais ?! gronde-t-elle.

-         C’est lui ! C’est lui qui est derrière tout ça ! tonne-je.

Elle me regarde en agitant la tête doucement, ouvrant de grands yeux déçus :

-         Tu t’obstines Kakashi… n’as-tu pas confiance en moi ? souffle-t-elle.

Elle a l’air sincèrement déçue de moi, peinée même et je sens que la colère gronde sous la surface mais la situation est trop grave, je pète les plombs :

-         Bordel c’est lui ! Regarde ! Il élève ces foutues bactéries ! Qu’est-ce qu’il te faut de plus Hanako ?! crie-je en lui montrant les preuves.

J’ai haussé la voix et ça ne lui plait vraiment pas visiblement. Ses yeux se plissent furieusement tandis qu’elle dégage d’un coup de main les papiers que je lui tends sans même les regarder et ça me rend encore plus dingue.

 Elle me crie dessus à son tour :

-         Maintenant j’en ai plus qu’assez Kakashi ! Tu t’obstines à vouloir l’accuser depuis des semaines alors que je te dis qu’il n’a rien à voir là-dedans ! crie-t-elle.

-         Mais il t’a envouté ou quoi ?! Regarde au moins ce que je te tends ! m’égosille-je avec colère.

-         M’envouter ?! Mais ce n’est pas croyable, c’est mon maitre Kakashi !! Je sais que tu ne le supportes pas et que tu ne peux pas le voir comme la personne qu’il est maintenant, mais ce n’est pas le cas de tout le monde ! Tu passes ton temps à dire que tu ne me mérites pas pour toutes les choses atroces que tu as faites dans le passé et je comprends mieux pourquoi, tu es visiblement incapable d’accepter que quelqu’un puisse réellement changer et se repentir visiblement ! Que devrais-je en déduire ?! Que tes sentiments pour moi ne sont pas sincères simplement parce que tu ne pouvais pas les ressentir il y a quelques années ?! hurle-t-elle.  

-         Mais qu’est-ce que tu racontes ?! Tu mélanges tout ! Comment peux-tu le défendre, il a failli me tuer avec ses saloperies !! m’époumonne-je.

-         Pour la dernière fois, ce n’est pas lui ! Et c’est la dernière chance que je te donne de me faire confiance Kakashi !

-         Mais regarde ce que je te tends bon sang !! crie-je en lui remettant sous le nez, complétement fou.  

Elle tourne les talons et fait un pas pour partir.

-         Hanako ! tempête-je avec colère.

Elle se retourne alors et me hurle dessus plus fort qu’elle ne l’a jamais fait :

-         Il cherche un antibiotique Kakashi !! Depuis que nous l’avons averti pour cette foutue bactérie il cherche sans relâche une solution, il a passé toute sa nuit dessus ! Et pendant qu’il essaie de trouver un moyen de sauver la vie de ceux qui seront peut-être contaminés par dizaines pendant les prochaines semaines, tu refuses encore de me faire confiance comme un idiot et tu t’obstines ! Félicitations Kakashi !! Tu as mis le bordel dans son bureau, il n’a plus qu’à perdre du temps à le ranger au lieu de chercher la solution à nos problèmes ! Ce qu’il a fait tout seul, sans que personne ne lui demande, parce qu’il a changé !

Elle part sans se retourner en me criant une dernière phrase :

-         Et au cas où tu te poserais la question : je ne veux pas que tu me suives ! Tu peux bien aller dormir dehors, je m’en moque !

J’entends ses pas qui s’éloignent et je me sens incroyablement con. Ça m’arrive rarement.

Je regarde le cirque que j’ai mis sur la paillasse et je tente de rattraper mes bêtises, essayant de me souvenir où allait quoi et la culpabilité me poignarde lorsque je constate que j’ai renversé une fiole peut-être capitale dans la recherche du traitement…

Ce que je suis con bon sang.

Orochimaru arrive là-dessus et je pense que c’est la première fois que je ressens de la gêne face à lui, je n’arrive même pas à le regarder.

-         Laisse ninja copieur, je vais remettre tout ça en ordre, tu pourrais aggraver les choses, dit-il simplement.

Je m’en vais, honteux comme rarement. Si à cause de moi quelqu’un décède de ces bactéries, je ne m’en remettrais jamais. J’espère que je n’ai rien fait d’irréparable et qu’il va pouvoir reprendre rapidement où il en était…

Notre porte de chambre est fermée, évidemment, et je me glisse contre le mur juste à côté. Je l’ai vraiment mise en colère, en même temps elle a passé presque six mois comme son élève à le voir sous son nouveau jour tandis que je le considérais comme la vermine qu’il était avant sans accepter ses changements…

Elle a eu le temps de s’attacher au « nouveau lui », et je sais qu’elle le porte sincèrement dans son cœur. J’ai accepté que Sasuke ait changé, je lui ai donné une deuxième chance immédiatement, les yeux fermés. Et même si Orochimaru a fait pire, il a déjà passé de longs mois à prouver qu’il avait changé même si je ne voulais pas le voir. Et puis, Sasuke a fait de sacrées horreurs lui aussi, notamment tenter de tuer Naruto et Sakura… Naruto qui donne d’ailleurs des secondes chances à tout le monde et ça leur réussi, bon sang je m’en veux.

Et en plus, j’ai la confirmation qu’il se repentit vraiment grâce aux capacités d’Hanako, je ne sais pas pourquoi je m’obstine à ce point à imaginer qu’il est le seul en qui elle ne puisse pas lire correctement. Je suis vraiment un crétin et maintenant, je suis assis dans ce couloir froid tandis qu’elle ne me parle plus et que j’ai peut-être foutu en l’air l’antibiotique.... Et on voudrait faire de moi l’Hokage ? Laissez-moi rire, je viens de potentiellement détruire des recherches capitales pour Konoha parce que je suis con.

Je me flagelle ainsi une heure ou deux avant d’essayer de m’installer plus confortablement le long de ce mur pour dormir un peu lorsque j’entends ses pas de plumes.

Elle ouvre la porte et me lance un regard peu avenant, mais elle repart se coucher en laissant la porte ouverte. Je la suis sans un bruit. Elle est tournée face au mur, dos à moi. Le message est plutôt clair mais au moins elle me laisse dormir dans le lit alors j’enlève mes habits en un instant pour me glisser sur le bord, laissant une distance de sécurité avec elle. Je déteste qu’elle m’en veuille, mais je me sens tellement con que je trouve ça mérité. Je la connais par cœur, je sais qu’elle ne dort pas du tout, elle est toute tendue. Je me demande même si elle ne va pas me crier dessus encore.

Elle finit par se retourner face à moi, laissant la distance entre nous. Elle me toise froidement et j’affiche la mine la plus contrite possible :

-         Je suis désolé.

Elle plisse les yeux un moment, puis elle se retourne dos à moi pour venir se coller contre mon torse. Je glisse un bras prudent autour d’elle et elle me laisse faire, alors je la serre contre moi comme tous les soirs. L’orage est passé.

*

Le lendemain matin, elle me regarde plutôt gentiment, nos visages face à face dans le lit.

-         Je suis désolé de m’être entêté comme ça au sujet d’Orochimaru, j’ai retenu la leçon et je vais essayer de lui donner une seconde chance. Et merci de ne pas m’avoir laissé dormir dans le couloir, déblatère-je.

Ma dernière phrase la fait rire :

-         Il y a sans doute plein d’autres lits ici…, souligne-t-elle.

-         Je préfère dormir devant ta porte dans le couloir que dans n’importe quel lit loin de toi. Je pensais que tu le savais, tu m’as assez reproché mon côté légèrement collant, tente-je de plaisanter.

Elle rit encore, j’aime plus que tout autre chose la voir rire, mais j’ai pris cette nuit une décision qui ne va pas lui plaire :

-         Je vais m’absenter aujourd’hui, dis-je.

-         Quoi… ? demande-t-elle, perdue.

-         J’ai décidé de laisser une chance à Orochimaru comme tu me l’as demandé, alors je vais te laisser avec lui aujourd’hui, affirme-je.

Ses sourcils sont déjà froncés d’inquiétude :

-         Kakashi, ne me dit pas que tu y retournes…, dit-elle avec méfiance.

Je prends ses mains pour les embrasser et son visage se décompose.

-         Si, nous sommes à peine à quelques heures du camp en partant d’ici, je ne me bats pas, je vais juste jeter un coup d’œil, pure mission d’espionnage, pas de danger, la rassure-je.

-         Mais personne ne t’a envoyé en mission Kakashi, me contre-t-elle.

-         Hanako, tu passes tes journées avec lui de toute façon, je serai revenu ce soir sans faute, assure-je.

Elle me regarde avec une petite mine :

-         Et s’il m’attaquait… ? dit-elle d’une petite voix.

-         Alors ça, c’est vicieux Mademoiselle, réponds-je en plissant les yeux. 

Elle rougit de honte et baisse le regard :

-         Tu ne fais que regarder ? demande-t-elle.

-         Oui je te le promets, je ne suis pas fou, je ne vais pas aller me battre contre une armée entière, je me glisse juste parmi eux pour voir ce qu’il se passe.

-         Tu te glisses parmi eux ?! Je pensais que tu regarderais depuis les bois ! gémit-elle.

-         Moins tu en sais, mieux ce sera, réponds-je en caressant ses cheveux.

Elle pose ses mains sur moi et je sens son chakra qui m’envahit alors je saute sur mes pieds :

-         Hors de question, tu le gardes au cas où. Ce n’est pas négociable, déjà que je te laisse seule avec lui ! gronde-je.

Nous nous habillons et je l’accompagne au laboratoire avant de partir. Orochimaru a encore passé sa nuit à sa paillasse visiblement. Je me demande combien de temps il passe à dormir par jour.

-         Travaille bien, lui dis-je en l’embrassant sur le front.

Orochimaru se tourne en levant un sourcil interrogateur.

-         Soit prudent surtout, dit-elle en m’attirant à elle pour que je la câline.

-         Tu pars ? demande Orochimaru.

-         Oui, quelques heures, réponds-je en le menaçant du regard.

Il hausse les sourcils et reprend son activité.

-         Tu n’oublies pas, un geste bizarre et tu le tues, dis-je encore.

-         Kakashi ! me dispute Hanako en riant.

Je vois les épaules d’Orochimaru être secouées d’un petit rire et je pars.

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