L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 100 : Le piège
Je me fais réveiller par ses lèvres douces dans mon cou et j’ouvre les yeux en souriant, me laissant tranquillement sortir du sommeil en profitant de son toucher et des frissons qui me parcourent. Mon ventre se crispe, quel délice.
Elle remonte doucement jusqu’à mes lèvres et m’embrasse tendrement. Lorsque je sens sa langue qui m’effleure, je roule sur le flanc et je l’emprisonne face à moi dans mes bras pour l’embrasser plus intensément :
- Si vous me réveillez d’une façon aussi douce, je suppose que ça veut dire que nous avons un peu de temps devant nous avant que je ne parte…, murmure-je en frottant mon nez contre le sien.
- Tout à fait Monsieur Hatake, nous avons une petite heure devant nous, répond-elle.
- Une petite heure ! Mais ça nous laisse le temps de faire tout un tas de choses ça, réponds-je en mordant sa joue.
- Ça nous laisse peut-être même le temps de faire tout un tas de choses deux fois ! minaude-t-elle.
- Avec tout le chakra que tu m’as donné, je te garantis que oui, souffle-je.
*
L’heure du départ devient dangereusement proche alors que nous sortons de la douche en gloussant après nos bêtises matinales et je lui lance un regard amusé :
- Tu vas me mettre en retard avec tes bêtises ! dis-je en riant.
- Heureusement que c’est toi le chef, réplique-t-elle.
- Je devrais arriver avant eux justement !
Elle pouffe en préparant mes affaires tandis que je finis de m’habiller et lorsque je la rejoins au salon elle tient mon sac dans ses mains pour me l’enfiler.
- Je t’ai mis une surprise, dit-elle malicieusement.
- Une surprise ? m’étonne-je.
- Ce n’est vraiment pas grand-chose, à mon avis ça ne sert à rien mais je suis toujours trop prévoyante avec toi, pouffe-t-elle.
Je l’embrasse un moment, la penchant en arrière simplement pour l’entendre rire une dernière fois avant de partir.
*
Nous courons tranquillement tous ensemble vers notre destination. Je suis en pleine forme entre le chakra d’Hanako et ma bonne nuit de sommeil et je suis de merveilleuse humeur, prêt à soulever des montagnes comme chaque fois qu’elle me booste.
Mes ninjas de Mina suivent sans problème le rythme de ceux de Konoha alors que ce n’est que de la montée, nous grimpons encore et encore en altitude et je suis ravi de leurs progrès. Avant de partir je les ai répartis en équipes et j’ai fait un topo sévère sur l’importance capitale de rester en groupe en cas de problème. Je suis donc content de constater qu’ils courent ensemble par petits groupes, prenant mes directives très sérieusement. Nous sommes également tous passés à l’hôpital chercher une injection d’antibiotique et j’ai pu constater que la production est très fructueuse, l’hôpital est prêt à gérer les potentielles futures crises.
Nous arrivons au village en début d’après-midi, il est perché si haut dans la montagne qu’une fine couche de neige recouvre le sol. Et effectivement, nous pouvons apercevoir au loin en altitude des petites tentes blanches. J’en compte cinq ou six mais la montagne cache la vue et il pourrait effectivement y en avoir des centaines sans que nous ne le sachions.
Nous prenons rapidement les informations nécessaires auprès des villageois et nous nous mettons en route. Nous courons deux bonnes heures de plus pour les atteindre et plus nous approchons moins je le sens, alors je ralentis l’allure et ils se calent sur moi.
Minato n’est pas inquiet, il estime que Kabuto ne ferait jamais l’erreur d’attaquer Konoha, encore moins après sa défaite à Mina, et que ces tentes ne sont qu’un petit groupe envoyé pour nous surveiller, voir même qu’elles n’ont aucun rapport avec la coalition.
Je suis d’accord sur le principe, j’aurais même plutôt penché sur la coïncidence car je ne vois aucun intérêt stratégique dans cette manœuvre et Kabuto est loin d’être bête. Mais alors que nous nous rapprochons je reconnais bien les tentes de la coalition et je stoppe notre progression car mon intuition me crie de faire demi-tour.
Nous nous cachons dans les sapins environnants pour que je réfléchisse. Je n’ai pas d’excellent ninja avec moi, je ne suis qu’avec des chûnin de Konoha puisque la mission n’est pas censée être périlleuse et ça commence à m’inquiéter.
Je rallie mes ninjas de Mina autour de moi et ils atterrissent sans un bruit.
- Si je vous dis de rentrer, je veux que vous obéissiez immédiatement, c’est un ordre ferme et définitif. Vous formez vos groupes et vous ne vous lâchez pas, vous rentrez directement à Konoha. Personne ne reste pour m’aider, j’espère que je suis clair, ordonne-je.
Ils acquiescent tous avec sérieux et j’en touche deux mots aux chûnin de Konoha, pour leur expliquer que je ne me sens pas particulièrement serein et qu’en cas de problème je souhaite que nous prenions tous la fuite. Nous ne sommes clairement pas en mission de combat, nous sommes simplement ici pour constater ce qu’il se passe alors hors de question de se battre.
Nous nous remettons en route et j’essaie de faire taire les signaux d’alarmes qui résonnent dans ma tête. Nous contournons légèrement le camp pour compter le nombre de tentes et je m’apaise. Il y en a dix en tout. A raison de deux ninjas par petites tentes ils doivent être une vingtaine maximum et elles ont l’air abandonnées. Ce n’était peut-être qu’un campement éphémère…
Nous approchons furtivement pour fouiller les tentes et personne ne nous saute dessus malgré mon impression toujours très mauvaise. Elles sont complétement vides, comme si elles n’avaient jamais été utilisées et ça m’interroge.
- Bon, bah il n’y a plus qu’à rentrer commandant ! s’exclame un jeune chûnin en affichant un grand sourire.
Soudain, tout change.
Je sens l’attaque juste avant qu’elle ne se déclare. Mes sens et mes réflexes de chats me sauvent une fois de plus puisque j’évite le kunaï qui me frôle en arrivant par derrière. Mais au même moment, je vois le visage du chunin qui me parlait qui s’éteint tandis qu’il se fait tuer dans le dos par des shuriken. Il s’écroule sous mes yeux, ce gamin n’était même pas majeur et je me fige d’horreur une fraction de seconde avant de me mettre en action.
Je pivote rapidement en m’accroupissant pour avoir une vue d’ensemble de la situation. Des ninjas déboulent tout autour de nous mais je sens qu’ils sont encore très nombreux dans les bois à arriver en courant dans notre direction.
Nous sommes clairement dans une embuscade. Mais pourquoi déployer une aussi grande quantité de ninjas de la coalition pour exterminer une simple patrouille en reconnaissance ?! Si je n’avais pas emmené mes ninjas de Mina nous aurions été dix à tout casser, tout ça n’a pas de sens…
- Sauvez-vous ! hurle-je tandis que d’autres ennemis atterrissent parmi nous.
Certains s’en vont directement à mon plus grand soulagement mais d’autres luttent puisqu’ils se font sauter dessus par de nouveaux venus tandis que je me bats déjà avec plusieurs adversaires.
Je vois la masse sombre de la coalition qui surgit d’entre les arbres et j’ai la surprise de constater qu’elle se dirige droit sur moi. Les ennemis passent à côté de certains de mes ninjas comme s’ils n’existaient pas, tous leurs yeux sont rivés sur moi et je comprends.
Je suis la cible.
C’est moi qu’ils sont venus tenter d’abattre en si grosse quantité, ce guet-apens était uniquement voué à m’ôter la vie... Ça ne sent pas bon pour moi mais ça laisse au moins une chance à mes camarades de fuir sans se faire tuer :
- Dégagez ! Maintenant ! hurle-je encore.
Je me jette sur le côté pour tenter d’esquiver les multiples attaques qui m’assaillent mais ils sont si nombreux à se jeter sur moi que je ne peux éviter de nombreux coup de kunaï au passage.
Maintenant que j’ai compris que cette armée était pour ma pomme, il faut que je me sauve le plus rapidement possible pour l’éloigner de mes camarades et accessoirement, ne pas mourir. C’est une véritable horreur qui se déroule sous mes yeux puisque certains de mes alliés se font tuer gratuitement, simplement parce qu’ils sont au mauvais endroit au mauvais moment. Je vois deux jeunes chûnin de plus de faire assassiner froidement, ils étaient bons, très prometteurs, mais nous sommes noyés sous le nombre d’ennemis, c’est invraisemblable.
- Commandant ! crie un chunin en sautant dans ma direction pour venir m’aider.
- Non !! m’époumone-je furieusement.
Je l’observe se faire transpercer pendant son saut et tomber lui aussi raide mort sous mes yeux désespérés. Je saute comme un lapin dans tous les sens pour ne pas me faire tuer mais je sens que je suis déjà salement amoché par les nombreuses blessures que je me prends inévitablement. J’essaie d’aider mes camarades, de leur laisser une chance de filer en lançant des shuriken à foison sur leurs assaillants mais je me décide finalement à décamper pour emmener l’armée avec moi en espérant que leurs attaquants les laisseront simplement s’enfuir pour se lancer à ma poursuite avec le reste de la coalition.
En partant je jette un dernier coup d’œil au champ de bataille et c’est un massacre. Au moins la moitié des chûnin de Konoha gisent au sol, morts, et la plupart des autres sont gravement blessés tandis qu’ils filent dans les bois. Ça me crève le cœur de les laisser comme ça, mais je sais que je prends la bonne décision puisque l’armée me suit au complet.
Il faut que je me reprenne et vite.
Tout cela est arrivé en quelques minutes et je suis toujours profondément sous le choc… j’ai beau avoir un mauvais pressentiment depuis que nous approchons, j’ai été surpris par leur attaque, ce qui n’est pas chose courante et qui signifie que leurs rangs s’améliorent, ce qui est très mauvais pour nous.
Je détale à travers les bois en chassant les images de mes jeunes chûnin se faisant ôter la vie, je me reconcentre sur moi, sur mes blessures et j’évalue vite que c’est plutôt très mal barré. Je préfère ne pas trop y réfléchir mais je sens quelques coups un peu trop bien placés qui risque de me vider de mon sang à petit feu sans soin.
La simple perspective de ne pas rentrer en vie auprès de ma fiancée me fiche une claque suffisamment forte pour que mon état de choc passe enfin et que je revienne complétement à moi. Le chakra d’Hanako bon sang !
Je fais volteface et je le laisse exploser autour de moi, mes kunaï et mes bras entiers se chargent d’éclairs roses tandis que je traverse les rangs qui me talonnent à contrecourant, décimant tous ceux que je touche. Cette fois, ce sont eux qui sont surpris par ce qu’il se passe et leurs temps de réaction leurs coûtent la vie. Je me prends évidemment des coups de kunaï de certains qui jouent les martyrs en se jetant sur moi mais j’en élimine une tellement grosse partie que je me laisse blesser sans dévier de ma trajectoire pour éclaircir l’armée.
Pendant un long moment, je me bats comme un lion enragé contre eux.
L’avantage d’avoir tous les ennemis sur moi est que je sais que mes camarades encore vivants ont pu s’enfuir sans problème. L’inconvénient, c’est qu’il est absolument épuisant et difficile de se battre seul contre autant de ninjas, même avec un sharingan et de l’expérience.
Je perds beaucoup de sang, mon corps est absolument recouvert de plaies plus ou moins graves et je fatigue. Ils sont si nombreux que je reste en mouvement perpétuel, mon sharingan à plein régime pour éviter au mieux leurs attaques nombreuses et simultanées. Je saute d’arbre en arbre, de branche en branche, de roulade en esquive…
J’en tue beaucoup mais lorsque je sens d’autres ninjas qui approchent je sais que je suis perdu si je ne trouve pas un moyen de fuir définitivement alors je saute dans les branches et je m’élance à travers la cime des arbres. Je suis d’ordinaire très agile et rapide, j’aurais pu disparaitre en quelques secondes si je l’avais fait immédiatement mais je suis déjà tellement blessé que c’est compliqué, même si je finirai par y arriver, je n’en doute pas.
Je passe tout mon chakra dans mes jambes et j’active mon mode le plus furtif en m’enfilant toujours plus vite et plus haut dans les arbres, je reviens sur mes pas puis je fais des zig-zag, j’en perds une bonne partie et au bout d’une petite demi-heure, j’arrive enfin à disparaitre complétement de leurs vues tandis qu’ils vocifèrent de rage.
Bon, je reprends une longueur d’avance.
Je me perche sur une grosse branche tandis que plusieurs ninjas passent en-dessous de moi sans me détecter, reprenant un peu mon souffle. Si je n’étais pas si mal en point médicalement je ne serais pas en difficulté, j’aurais juste à attendre qu’ils se lassent de me chercher ou à me glisser entre leurs mailles pour m’en aller, mais je jette un coup d’œil à mes blessures et je grimace. Ce n’est pas joli, je suis découpé en morceaux et je saigne abondamment.
Bordel ! Je me jette sur ma sacoche et je m’injecte les antibiotiques. Hanako m’a dit que je devais me l’injecter dans l’heure suivant la première entaille, j’ai raté le créneau de peu de temps alors j’espère que ça ira quand même…
Je m’appuie contre le tronc en bandant consciencieusement mon corps mutilé. J’utilise rapidement la totalité de mes bandages alors que je suis loin d’avoir fini, ce n’est pas très glorieux mais je n’ai pas le luxe de faire autrement alors lorsque je termine, je pose ma tête contre le tronc en fermant les yeux pour me reposer un peu et respirer. Ça fait du bien.
*
Lorsque je me réveille, il fait nuit, je suis gelé et je suis surtout inquiet. Il est absolument anormal que je me sois endormi ainsi, mon état doit être plus grave que je ne le pensais et c’est sans doute le chakra d’Hanako qui me donne autant de forme malgré mes blessures. Je pense à elle et à nos jeux enfantins d’hier soir, bataillant dans le lit, riant aux éclats tandis qu’elle m’insufflait son chakra pour se moquer de moi, ne sachant pas qu’elle m’offrait alors une chance de survie aujourd’hui... Il faut que je la saisisse. Je saute par terre en silence et je me glisse entre les sapins en claudiquant.
Il fait tellement froid à cette altitude… je ne suis pas fan non plus de la neige qui trace mes pas de façon claire et nette mais tant pis, j’économise beaucoup de force en marchant plutôt qu’en sautant d’arbre en arbre.
Lorsque la neige se remet à tomber, je frissonne mais ça me rassure, peut-être qu’elle recouvrira rapidement mes empreintes. Les bois sont beaux mais angoissants, les sapins laissent très peu filtrer la lumière de la lune et la neige donne un aspect fantomatique et surréaliste à mon environnement. J’ai l’impression d’errer sans but, comme dans un drôle de rêve…
Un petit quart d’heure plus tard, j’aperçois au loin des ninjas qui courent et je me jette sur une branche pour me cacher. Je ferme les yeux et je me concentre, je perçois beaucoup de sons au loin, la coalition est visiblement déployée dans les bois à ma recherche. Je les entends se crier des indications, ils ont l’air bien décidés à ne pas me laisser sortir de cette montagne vivant.
J’erre ainsi longtemps, évitant des ninjas de temps à autre qui passent près de moi, les heures me semblent tellement longues et douloureuses, je n’ai plus d’énergie, je suis fatigué au possible mentalement, la seule chose qui me tienne encore debout est la quantité de chakra dans mon corps qui me donne la force de mettre une jambe devant l’autre.
Les heures passent et j’ai la sainte horreur de constater que ma température augmente. Je préfère ignorer ce détail pour le moment et me convaincre que j’hallucine plutôt que d’envisager d’être infecté par ces foutues bactéries. Je continue d’arpenter la montagne jusqu’à tomber sur une rivière bordée par de grands rochers et je me glisse jusqu’à l’eau glacée que je passe sur mes plaies pour me soulager. Je sens que ma fièvre grimpe de plus en plus, je mange donc rapidement ce que j’ai dans mon sac pour me donner de l’énergie et j’enfile ma tenue propre par-dessus celle d’aujourd’hui, histoire de me tenir un peu plus chaud tandis que je me mets à frissonner de façon incontrôlable. Foutue fièvre, je n’ai jamais froid normalement, c’est insupportable. Il vaut mieux que je marche pendant la nuit pour éviter de mourir d’hypothermie et je verrai pour me reposer demain matin quelque part…
La route qui mène au village est évidemment complétement barrée par la coalition alors j’entreprends de descendre la montagne en hors-piste, la pente est très raide mais je suis encore assez agile malgré mon état pour descendre sans trop d’encombre. Vu mon état, le combat est exclu et je dois me cacher plusieurs fois tandis que la coalition rôde.
Encore une bonne nouvelle, en me cachant je tombe sur des plantes aux propriétés anti-inflammatoires et cette fois c’est Orochimaru que je remercie du fond du cœur. La fièvre doit décidément être élevée pour que j’en arrive là... Je prends tout jusqu’à la dernière tige et les mets dans mon sac avant d’en mâchouiller une partie.
*
Je sens que ma fièvre a diminué depuis, me permettant un peu plus d’efficacité mais surtout de calmer mes spasmes. Mes plaies se sont apaisées, je me déplace plus vite même si ce n’est pas incroyable.
Lorsque le jour se lève, j’ai suffisamment réussi à redescendre la montagne pour laisser la neige derrière moi et je suis dans une forêt de feuillus classique. Je suis exténué, il faut que je me repose de toute urgence alors je me trouve un buisson épais dans lequel je me glisse comme un animal blessé pour dormir un peu.
Je sais que ma cachette est foireuse, qu’on pourrait me repérer facilement mais je suis dans un tel état que j’estime que même si on ne me repérait pas, je risque de mourir quand même…
Je mâchouille encore mes plantes infectes et je glisse dans le sommeil avec soulagement.