Reviens-moi

Chapitre 3 : Première discussion

5935 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 02/11/2019 20:04

Chapitre 2 :


Le silence régnait. Dans le ciel les lueurs de l’aube civile chassaient les dernières obscurités de la nuit avec ses couleurs rose-orangées et bleus. On pouvait distinguer les différentes silhouettes des arbres, des montagnes et des maisons composant le village. Des traces blanches et jaunes vifs annonçant l’arrivée imminente du soleil venaient d’apparaître. 5h38 l’astre jaune se montra illuminant une grande partie de Konoha.


De son office, une tasse de thé fumante à la main, Sarutobi Hiruzen admira la vision époustouflante que lui offrait mère nature. A 6h00 le ciel était bleu parsemé de nuage. Son regard, devenu souriant, dériva de nouveau sur le village en voyant ses citoyens s’afférer ici et là. Debout de bonheur, des commerçants se préparaient à remplacer ceux qui finissaient leur nuit, d’autres dormaient encore paisiblement.


Paisible … Ce mot symbolique lui fit froncer les sourcils d’inquiétude, accentuant les rides déjà présentent sur son front et l’extrémité des ses yeux. Son visage se durci un peu plus en repensant à une certaine mission. Cela faisait quatorze jours qu’elle avait été donnée et il n’avait toujours aucunes nouvelles.


 Il aurait du être de retour il y a cinq jours. Est-ce que ça c’est mal passé ? C’est-il fait prendre ?... Non, il est trop malin pour ça. Les raisons dues à son retard sont peu nombreuses. Soit il s’est caché dans l’attente que ça se calme, soit il s’est blessé et s’est arrêter pour se soigner ou il est mort en détruisant les informations volées, emportant un maximum d’ennemis avec lui.


Plonger dans ses pensées rageantes, il se dirigea vers son fauteuil. Il s’assit en fermant les yeux, laissant son dos reposé sur le dossier. Il soupira se sachant trop vieux pour ce genre de conneries comme il les appelait. Il s’avança assez pour prendre sa pipe de la main droite et la remplir de tabac, craqua une allumette et alluma sa drogue. Inspirant à grand poumon il compta jusqu’à dix et relâcha la fumée noire. Son corps se détendit, il laissa sa main droite caresser sa barbe blanche tandis que la gauche reposait sur son ventre. Sa cheville gauche reposait sur le genou droit.


Il regarda autour de la salle ronde dans laquelle il se trouvait. Des rouleaux et des livres remplissaient les armoires de chaque coté des murs, en hauteur, grâce à des fils, des parchemins calligraphiés pendaient aux quatre coins de la pièce. Sur la gauche de son bureau des livres et un tas de feuilles maudites qui n’avait pas été finis la vieille. A droite un encrier, une plume, un pinceau et un tampon. Au milieu trônait son chapeau rouge triangulaire.


Oui … Il avait hâte que quelqu’un prenne sa place, il voulait profiter de sa femme et ses petits enfants.


Il soupira de nouveau. En attendant, s’il n’avait pas de nouvelles d’ici deux jours il allait devoir envoyer une équipe pour le retrouver et s’il revenait vivant, il se promit que le capitaine de l’ANBU deviendrait capitaine de jeunes genins fraîchement diplômé.


Sur-ce il reprit le travail qu’il avait laissé précédemment et passa la journée en grommelant entre ses dents sur la malédiction sans fin qui s’amoncelaient sur son bureau, en donnant des missions, en râlant sur les incompétents incapables de mettre les bon papiers dans les bons dossiers et envoyer paitre le conseil et ses demandes insensées.


Vers 16h45 il reçu la visite d’Umino Iruka, un orphelin chunin de 18 ans et sensei à l’académie. Il était plutôt grand 1,78 m, ses cheveux étaient noirs retenus en queue de chevale, le teint basané, ses yeux étaient noirs et une cicatrice lui barrait le milieu du nez à l’horizontale. Un jeune plein de promesses et de bonne volonté. Comme son père avant lui, il avait décidé d’enseigner son savoir aux futures générations. Il y mettait son cœur et pouvait se comporter comme une vraie mère poule quand les personnes lui étant chères avaient besoin de lui. Si par malheur ce côté de lui-même se montrait, il était conseillé aux malchanceux qui avaient provoqué son ire de déguerpir le plus vite possible. Sous son air joyeux, sensible et bienfaiteur, Iruka était un ninja accompli, intelligeant, vicieux et sans pitié pour son ennemi. Il mourrait le sourire aux lèvres pour protéger les enfants. Il était humble, fidèle à lui-même et n’abandonnait jamais, c’est ce qui lui valait le respect de ses collègues et le sien.


Il sortit de ses penser quand le jeune instructeur l’interpella :


« Hokage-sama, navré de vous déranger, j’ai préparé la liste des futurs genins de cette année. Vous m’aviez demandé de vous tenir informé de leurs progrès alors voici. »


 Il lui tendit un parchemin qu’il déplia et lu rapidement. En sentant le regard inquiet du jeune homme, le Hokage releva la tête :


« Qu’y-a-t-il Iruka ? On dirait que quelque chose te perturbe. Ce n’est pas Naruto j’espère. »


Sa voix était posée mais inquisitrice. Iruka se sentit rougir. Etait-il si transparent ?


« N-non Hokage-sama, enfin si mais rien de grave.


_ Allons-bon, je vois bien que cela te tracasse, dis-moi. »


Il hésita puis se rappela qui était en face de lui. C’est Hokage-sama, il prend soin de Naruto, il n’est pas comme les villageois.


« Cela va bientôt faire une semaine que Naruto n’est pas venu en cours, je n’ai ni vu, ni entendu parler de lui. J’ai été voir à son appartement mais il ne répond pas. Je m’inquiète peut-être pour rien mais d’habitude il ne disparait que lorsque son anniversaire approche ou quand il attrape froid. »


Seul deux personnes connaissaient le vrai genre de Naruto et elles étaient dans la salle. Malheureusement le sceau de confidentialité n’était pas activé pour empêcher les oreilles indiscrètes. C’est par hasard qu’Iruka l’avait découvert et justement Naruto avait attrapé froid. L’évènement remontait il y a pratiquement deux ans en hiver.


 Il était inquiété en voyant l’état de son élève à l’académie et n’ayant pas pu le retenir à la fin des cours il décida de lui rendre visite chez lui. Il avait attendu cinq minute sans réponse et allait repartir lorsqu’il entendit un éternuement de l’autre côté du mur. Il ouvrit la porte d’entrée en sachant qu’elle ne serait pas fermée avant 18h30 et il était 17h45 et referma derrière lui. Il ne ressentait aucune chaleur, le chauffage ne marchait pas et il n’y avait pas d’appoint. Il fit courir son regard vite fait dans la petite pièce, ne remarquant rien d’anormal si ce n’est l’état d’insalubrité habituel. Il avait pourtant supplié Naruto de vivre chez lui mais il avait refusé poliment.


Il s’avança vers la porte qui lui faisait face en sachant que c’était la chambre du petit, l’autre étant la salle d’eau. Il pénétra dans la pièce qui ne pouvait contenir qu’un lit et une armoire. Il pouvait deviner sa forme sous la couette orange et s’approcha, le secouant légèrement.


« Naruto. » N’entendant pas de réponse il recommença mais cette fois il entreprit de soulever la couverture.


« Naruto, allez réveil toi, tu ne peux pas rester ici il fait trop froid, tu vas dormir chez moi. »


Ces geste s’arrêtèrent quand il ne vit pas Naruto mais une petite fille aux long cheveux de la même couleur que son gamin et il pu voir qu’il en était de même pour les yeux qui s’étaient entre-ouvert à l’entente de son nom. Il remarqua l’absence des trois cicatrices sur ses joues.


Par contre, il paniqua en voyant son état fiévreux : le nez rouge et encombré, le corps qui tremblait, des cernes sous les yeux, la respiration saccadée interrompue par de brefs toussotements. Un tas de théories s’accumula dans sa tête mais il était sur d’une chose, la petite personne devant lui était Naruto, son instinct le lui disait et il ne l’avait jamais trahit. Il l’enroula de nouveau dans la couette et la prit délicatement avant de courir en direction de la tour du Hokage. Il n’attendit pas l’annonce de son arrivée et chargea dans le bureau complètement essoufflé, surprenant le Professeur qui, heureusement, se trouvait seul à ce moment là.


« …Naruto… »


Sarutobi reconnu immédiatement la couverture et se précipita dessus pour voir l’étendue des dégâts sur sa protégée. Elle avait une forte fièvre. Ses traits s’étaient durcis laissant place au formidable ninja qu’il était. Iruka ne l’avait pas vu se déplacer ni ne l’avait entendu, ses pas rapides étaient feutrés et légers malgré son âge. Il ne se préoccupa de l’air apeuré et confus du jeune apprenti, il lui ordonna juste de le suivre d’une voix grave, ce qu’il exécuta sans sommation.


Ils furent redirigés dans une aile privée de l’hôpital à la demande de son supérieur. Lorsque Hokage-sama entra dans la chambre suivit d’un médecin et d’une infirmière, il attendit seul dans le couloir conformément à la requête de celui-ci.


La porte s’ouvrit 20 minutes plus tard. Il échangea de place avec les deux professionnels qui sortirent plus blêmes qu’à leurs arrivés. La peur le tenaillait mais il exigea tout de même des réposes. Pourquoi Naruto son « petit frère » adoptif c’était transformé en fille ? Etait-ce permanant ? Pourquoi n’en avait-t-il pas été informé ?...


Le Hokage le regarda solennellement pendant un moment, le scrutant, disséquant ses intentions. Iruka et Naruto avaient une histoire assez similaire, tous deux orphelins, sans personnes pour reconnaître leurs existences, agissant en idiots pour capter l’attention des autres, livrés à eux-mêmes une fois chez eux, seulement pour être confronté à une grande solitude. Iruka avait adopté la même attitude que Naruto étant enfant à ceci près que désormais elle haïssait les ninjas.


Sarutobi suivit son intuition, activa un sceau de confidentialité, lui fit prêter serment et le mit dans la confidence. Qui était réellement la petite fille allongée dans le lit, le nom de ses parents, pourquoi elle et pas un autre, comment il avait réussit à cacher son identité et pourquoi, son manque d’éducation, s’en suivis des horreurs qu’elle avait subit en passant de l’humiliation à la torture, aux sévices …


Cela dura environ deux heures mais cela lui parut plus long. Iruka était devenu blanc comme un linge au fil de l’histoire, chaque mot ayant eu son impact, son visage ruiné de larmes. Il savait que Naruto n’avait pas la vie belle mais de la à … Son ventre se noua, il reteint de justesse la bile qui voulait sortir de sa gorge. Il ne pouvait pas dire ces mots, il ne voulait pas l’admettre. Comment avaient-ils pu commettre autant d’erreurs ? Non, ce n’était pas des erreurs, c’était de la folie, c’était inhumain.


Hiruzen su qu’il avait fait le bon choix lorsque quatre jours plus tard, le jeune chunin, fatigué par les tourments de son imagination, n’avait pas quitté le chevet de la malade. Après sa guérison, Iruka l’emmena chez lui et maintenant qu’il savait le pourquoi des mauvaises notes, décida d’instruire personnellement une Naruto toujours honteuse de ne pas lui avoir dit la vérité.


Entre-temps, le Hokage fit une visite personnelle au propriétaire de l’appartement de Naruto, Iruka lui ayant dit pour le chauffage. La menace avait été proférée mais combien de temps marcherait-elle avant que cela ne recommence ? C’est à ce moment là que la construction d’un refuge germa dans son esprit, il en parla aux deux compagnons qui s’attelèrent à réparer la vieille bicoque en ruine trouvée dans la forêt au nord du village peu de temps après.


Jusqu’à maintenant il n’avait pas failli et s’était montrer digne de la confiance accordée. La voix de son supérieur le ramena à la réalité. Il avait allumé sa pipe alors qu’il était perdu dans ses pensées :


« Ne t’en fais pas, il doit surement comploter une de ces frasques quelque part, tu sais comment il est. »


La tête et les épaules d’Iruka s’affaissèrent se rappelant de son passé farceur.


« Je le sais trop malheureusement ! »


Le Hokage se mit à ricaner « Cela te rappellerait-il des souvenirs ? »


Il émit un hoquet de surprise, rougissant de plus belle quand le vieil homme se à rire à gorge déployée.


« Hokage-sama !! 


_ Sois tranquille, je te préviendrais s’il se montre. »


Iruka hocha de la tête, le salua et prit congé sous le regard moqueur du vieux singe.


Son subordonné partit, il se calma. Naruto … Un air triste l’enveloppa. Bientôt 11 ans maintenant qu’elle était née. Une naissance tragique.


Il s’en souvenait comme si c’était hier, un renard géant à neuf queues était apparu de nulle part, détruisant une partie de Konoha et tuant de nombreux ninjas et civils au passage. Ils avaient réussi à le repousser en dehors du village mais le Bijû était trop puissant. Ils furent sauvé par le Yondaïme, qui grâce à son immense savoir sur les sceaux, scella une partie du chakra du monstre dans un nouveau né en échange de sa propre vie. Ainsi naquit le Jinchuriki Uzumaki Naruto. 


Il regarda son calendrier. Le 10 Octobre, dans 12 jours. La défaite du Kyûbi était célébrée chaque année à cette date et avec elle venait son lot de souffrance. Le frêle bébé qui aurait du être considéré en héro devenait l’objet d’une haine et d’une rage sans borne, ce qui était ironique en sachant qu’il était le seul rempart entre eux et le Kyûbi.


Oh il les avaient vu agir et la colère lui tenait aux tripes mais que pouvait-il faire ? Les condamner à la prison ne marchait qu’un certains temps, il n’allait pas les tuer non plus, quoique certains le mériterait bien. Le sang n’avait que trop coulé et il n’y aurait plus de civiles dans le village à se train là. Ils étaient humains et la perte soudaine de leurs familles, amants, amis avait déclenché un maelstrom d’émotions que leurs pauvres esprits tourmentés ne pouvaient gérer. Ne trouvant pas d’échappatoire, ils s’étaient tournés vers une solution plus simple, un leurre, celle de l’enfant monstre. Il espérait qu’un jour ils suivraient son exemple, qu’ils verraient eux aussi le petit soleil qu’était Naruto.


Il allait devoir faire attention, les violences augmentaient à l’approche de son anniversaire.


Disparu depuis cinq jours … Coïncidence ? Non, il spéculait trop, quelle chance pour que ça arrive. J’ai besoin d’une pause.


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Non loin de là, toujours dans son refuge dans la forêt, Naruto tentait de calmer la douleur qui lui vrillait actuellement le crâne sous l’œil impassible de l’homme à moitié nu devant elle.


Son apparition l’avait tellement surprise qu’elle avait réussit à s’emmêler les pieds en reculant et donc à tomber en arrière se heurtant l’arrière du crâne au sol. Le choc fut si intense qu’elle se recroquevilla instantanément, plia ses orteils, contracta ses abdominaux et amena ses mains sur la tête espérant qu’en la serrant fort la douleur disparaitrait.


« Aie, aie, aie, aie, aie. »


La situation aurait pu être comique si Kakashi en témoignait un intérêt mais ce ne fut pas le cas. Il s’en fichait royalement. Ce qu’il voulait par contre, c’était savoir où il était, avec qui, où était ses vêtements et si possible aller au toilette et pourquoi pas prendre une douche après s’être assis si possible. Il n’était pas fou, il savait qu’il n’avait pas assez de force pour partir, encore moins pour une invocation et la petite à elle seule ne représentait aucunes menaces pour lui. Donc pourquoi ne pas profiter de l’hospitalité ? Ca lui permettrait d’inspecter les alentours.


« Hey ! » Le son rauque de sa voix interrompit les couinements de l’enfant qui l’observait à présent avec un regard accusateur et des yeux larmoyants.


« Hum … les toilettes ? » Sa vessie ne tiendrait pas s’il attendait qu’elle se calme.


Elle pointa un doigt rageur vers sa droite où se trouvait une seconde porte. Il hocha la tête avant de s’y rendre quand elle se mit à parler d’un ton hargneux :


« Ne t’avises pas à ré-ouvrir tes blessures ou je finirais le travail en t’achevant moi-même ! »


Entré dans la salle, il s’adossa à la porte pour reprendre sa respiration et scruta ses bandages. C’est vraiment elle qui les a faits ?... Il détailla brièvement la pièce.


En face de lui, une grosse bassine en bois contenait une planche et du savon blanc. Surement pour faire la lessive. Au dessus une petite fenêtre d’où il pouvait apercevoir des arbres, confirmant ses suspicions. Il était encore dans la forêt qui entourait le village. Mais où exactement.


Au niveau du plafond attaché aux extrémités des murs se trouvaient trois cordes à linges. A sa gauche une armoire verticale à case remplis de serviettes, de gants de toilette, de mouchoirs et de papier toilettes sur le bas et de rasoirs, de brosses à dent, de dentifrices et de gels douches sur le haut. Une boîte à pharmacie trônait sur le dessus. Sur sa droite un lavabo, les toilettes et la douche séparés et cachés par des panneaux de bois. Il enleva son boxer, le laissant glisser le long de ses jambes, fit ses ablutions et lava ses mains. L’eau était claire. Il devait y avoir un point d’eau tout près s’il pouvait y avoir accès aussi facilement.


Il s’assit sur le banc installé devant le lavabo et défit machinalement ses bandages.


Il était revenu par le Nord, cela réduisait considérablement ses recherches sur sa position. Cela lui laissait donc deux options, une plus probable que l’autre : il avait dû soit dérivé au Nord-est près de la forêt de la mort qui était trop bien gardée pour passer inaperçu, soit il était au Nord-ouest ce qui était plus réaliste. Ca demande confirmation.


Tout à ses songes, il ne remarqua pas le blanchiment de sa peau et lorsqu’il voulu se relever, il tomba, emportant avec lui un gobelet contenant une brosse à dents et du dentifrice. Sa vue se brouilla et la tête lui tournait. La brusque ouverture de la porte le força à lever les yeux. La petite fille était à l’embrasure tenant des draps dans ses bras.


« Imbécile ! »


Naruto était vraiment fâchée.


Ne voyant pas l’homme revenir, elle s’inquiéta, il prenait trop de temps. Un bruit de chute attira son attention, la précipitant sans plus attendre dans la salle-de-bain. Pour voir quoi ? Un idiot incapable d’écouter ce qu’on lui dit. L’ignorant, elle marcha calmement vers la bassine y déposant son linge, se dirigea ensuite vers le banc qu’elle déplaça devant la douche et seulement après revint vers lui. Ne faisant pas attention à sa nudité elle s’accroupit, passa son bras gauche sur ses épaules et essaya de le soulever.


« Fais un effort ! » Il pouvait entendre la colère derrière « l’ordre » mais s’y soumit ne pouvant y arriver seul. Il la vit plier sous son poids mais elle ne dit rien et le déposa doucement sur le banc.


Sa respiration était hachée. Il ferma les yeux pour se recentrer et quand il les rouvrit se fut pour se heurter aux orbes bleues en face de lui. Ses bras croisés au niveau de sa poitrine lui disaient qu’elle attendait une explication. Il pouvait la voir fulminer à l’intérieur.


« On peut savoir ce qui t’as prit ? » dit-elle énervée.


Il ne répondit rien n’ayant pas de compte à lui rendre. Elle vit rouge :


« Très bien, joues à ça si ça te chantes mais sache que j’étais pas obligé de te traîner jusque ici, pas obliger de te soigner et te remettre sur pied alors fais moi plaisir si t’as envie de crever fais le dehors et loin de chez moi. »


Elle l’avait dit calmement pourtant tout dans sa posture exprimait la rage : ses membres tendus, ses pieds écartés bien ancrés sur le sol, ses poings et sa mâchoire serrés.


Elle en avait assez, finit de jouer les bons samaritains, elle devait se soucier d’elle-même et c’était déjà pas mal. Elle allait lui dire de s’en aller mais il l’interrompit d’une voix agacée.


« Me laver… J’avais envie de me laver, heureuse. » Il ne savait pas pourquoi mais cette fille ne lui revenait pas. Il ne voulait pas qu’elle s’approche.


Naruto était abasourdie, c’était là meilleur ça ! C’est d’un ton acerbe qu’elle lui répondit :


« Ben tient, monsieur a envie de se laver ! L’idée n’est pas venu à monsieur qu’il était trop faible pour ça, non monsieur n’a jamais pensé qu’en perdant la moitié de son sang il devait se reposer ! »


Il ouvrit la bouche mais elle ne lui laissa pas le temps de répliquer continuant sa diatribe :


« Est-ce que monsieur c’est demandé au moins combien de temps et d‘énergie il a fallu que je mette pour coudre, panser et bander chaque plaie ? Non bien sur que non monsieur ne pense pas ! Pas de considération, pas de remerciement et encore moins d’états d’âmes pour m’avoir impliqué dans cette situation, moi, une fille, seule et sans défense ! »


 Il ne l’a connaissait ni d’Êve ni d’Adam mais elle lui tapait déjà sur les nerfs et il en avait marre de sa familiarité, c’est donc avec ironie qu’il dit :


« Je te remercie de m’avoir sauvé, désolé de t’avoir effrayé… » 


Outrée elle posa ses mains sur ses hanches, avança son buste et claqua direct : « Je n’étais pas effrayée, encore moins concernée, tu pourrais mourir où t’es que je m’en ficherais ! »


« Alors pourquoi tu l’as fait ? Certainement pas par sympathie ! »


« Exactement mais l’odeur était tellement atroce que c’en était insupportable et les bêtes seraient venues rôder autour ! » confirma-t-elle en grimaçant.


« Woaa ! Une fin horrible, je devrais être heureux d’être envie alors, peut-être te remercier ? »


Elle avait fermé les yeux en hochant la tête. Elle rouvrit un œil et sourit en voyant son regard revêche ce qui énerva encore plus le ninja. Elle s’en délecta, il n’était pas aussi impassible que ça finalement. Elle savait que c’était dangereux, combien de fois avait-elle été prise à ce jeu ? Mais c’était comme une récompense, le voir réagir pour son travail ou ses remarques. Finalement elle soupira.


« T’as peut-être raison, on va te laver, tu ne sens pas particulièrement bon. » elle remua son nez et agita la main devant, exagérant sa remarque.


Petite peste. Elle se fichait vraiment de lui et il détestait qu’on se fiche de lui.


Elle enleva sa veste et ses chaussettes, retroussa ses manches et son pantacourt.


«  Allez sous la douche. » Elle est sérieuse !


Il grogna en passant la main sur son visage et c’est en sentant sa peau nue qu’il prit conscience comme un idiot que son masque avait disparu.


« Je ne vais pas me rincer l’œil si c’est ça qui t’inquiète et puis j’ai déjà tout vu. Enfin pour ce que j’en dis.»


Il la regarda comme si elle était dérangée.


Elle s’éclipsa derrière lui, prit le pommeau et activa la douche réglant la température à son goût. Elle lui mouilla doucement les cheveux, faisant semblant de ne pas remarquer les épaules légèrement tendues de son inviter, puis fit couler l'eau sur le corps le laissant apprécier la chaleur et éteignit prenant à la place son gel douche. Elle lui massa lentement le crâne et lui savonna le reste du corps, comme si c’était le sien.


Elle commença par le cou, les épaules, le dos et revint devant lui, laissant une de ses mains en dessous de l’oreille pour se guider. Elle ferma les yeux pour ne pas le gêner, puis continua, son visage en premier, ses bras, son torse, ses jambes et ses pieds, passant délicatement quand elle touchait une de ses blessures.


Il l’observa tout du long croyant qu’elle ne tiendrait pas sa promesse mais elle n’en fit rien, ce qui le rassura quelque part. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas prit soin de lui de cette manière, il y avait les infirmières à l’hôpital mais c’était différent, il ne savait pas pourquoi.


Il se détendit complètement. Il pouvait sentir son souffle chaud sur sa peau lui donnant des frissons, ses gestes délicats appuyaient juste assez pour que ça lui fasse du bien. C’était intime. Il aurait pu considérer ses gestes comme érotique si ce n’était pas une enfant qui les lui donnaient. A la place il préféra se rappeler de la dernière fois où on l’avait touché ainsi. Sa mère, ses mains avaient la même sensation, c’était ce sentiment là et cela l’énerva quelque peu d’avoir osé comparer les deux. Il revint à la réalité en sentant les petites mains remonter lentement le long de ses jambes, se dirigeant vers son sex. Il écarta les fins poignets justes à temps pour prendre la suite.


« Je vais le faire. » Sa voix était plus rauque qu’il ne l’aurait voulu. C’était décidé, en rentrant il passerait dans le quartier des prostituées, il devait être en manque, il adorait sa solitude mais pas au point d’avoir envie qu’une femme mure remplace une enfant.


« Tu es sur ? Ce n’est pas un problème j’ai l’habitude. »


Il en resta quoi. « Pervers. »


Elle eu la décence de rougir avant de répondre « Je ne suis pas pervers ! J’ai juste l’habitude de voir au travail ! »


Il arqua un sourcil vers le haut. Ca explique pourquoi elle n’a eu aucune réaction quand elle m’a vu nu. « Travail ? »


Elle se renfrogna « Pas tes oignons ! Dis-moi quand t’as finis je vais allumer la douche ! »


Il sourit. Intéressant. « Finis. »


« Assieds toi sur le banc, tu es trop grand. »

Ce qu’il fit et elle lui mit le jet au dessus de la tête. Il émit un petit gémissement. Ca fait du bien. Comme la première fois elle laissa l’eau couler un moment puis elle le rinça vite fait avant de tout fermer. Elle attrapa deux serviettes, une grande pour qu’il commence à se ressuyer et une petite pour ses cheveux qu’elle frotta vigoureusement mais sans lui faire mal.


« Woa ! Incroyable, il faut que tu me donne ton truc, même le vieux ne c’est pas faire ça. »


De quoi parlait-elle ? Il la sentit prendre une de ses mèches.


« Tu as l’air jeune mais en faite t’es vieux, tu as les cheveux tout blanc ! »


Il tiqua, c’était officiel il la détestait !


« Je ne suis pas vieux et c’est argent pas blanc ! »


« Blanc. »


« J’ai dit argent, ouvres tes oreilles ! » Il avait reprit son air revêche, ça la rassurait, elle n’aimait pas son silence, ça la rendait nerveuse.


Elle produit un son sceptique. « Mouai … T’es sur que t’es pas sénile ? » Cela eu l’effet escompté, il se braqua d’un coup.


« Toi petite … » Il voulu l’attraper mais elle partie en courant à l’extérieur.


« Je vais préparer à manger ! »


Il grogna et continua ce qu’il avait commencé. Ces chamailleries qui venaient d’on ne sait où, l’éreintaient plus que de raison. Une fois terminé il enroula la serviette autour de ses hanches et s’apprêta à sortir. Il sortit prudemment, ce qui était inutile puisque le dos de la fillette lui faisait face.


« J’avais des sacoches avec moi, il y avait un masque dans l’une d’elle, je peux savoir où elles sont ? »


Elle ne se retourna pas « Je les ai mises sur la table.»


« Et mes vêtements ? » il était déjà en train d’enfiler son masque.


« Brûlé, j’ai du découper dedans pour accéder aux blessures. Il y a des vêtements dans l’armoire, ils devraient être assez grands mais avant assieds toi je vais refaire tes pansements. » Ce fut rapide.


Il fouilla rapidement à l’intérieur de l’armoire et trouva un T-shirt blanc à longue manches et un pantalon jogging noir qu’il enfila avec précaution. Il lui allait parfaitement, ce qui l’amena à s’interroger. Pourquoi ils étaient là avec ceux de la fille ? Elle vit seule j’en suis sur. L’énigme s’agrandissait. Il s’assit sur le lit, les draps étaient propres. Elle les a changé tout à l’heure. Il s’allongea. Il voulait dormir.


« A table ! » il ne l’avait pas entendu arriver. Je dois vraiment être fatigué, pas bon.


« Hée ! Capricieux, têtue et paresseux en plus de ça. Pour une élite, c’est pas très élogieux. »


Il se tendit immédiatement « Comment sais-tu ça ? » Il était devenu menaçant ce qui alerta Naruto.


« Je vous vois passer de temps en temps, la nuit et quand je travail le soir les clients en parle aussi des fois. J’en sais pas plus, je jure, j’en ai pas envie, ça n’apporte que des ennuis et j’en veux pas. »


Elle était sérieuse, elle ne voulait rien avoir à faire avec les ninjas, elle les haïssait. La seule raison pour laquelle elle avait aidé celui la c’était pour soulager sa conscience, rien de plus.


Lasse de se justifier elle soupira et tourna la tête « Viens manger, ce n’est pas empoisonné, promis. Il faut que tu te nourrisses si tu veux guérir et moi avoir la paix. » Elle repartie en cuisine.


Elle disait la vérité, il le savait, mais il ne s’excuserait pas non plus pour avoir été rude et impoli. C’était son boulot d’être méfiant. Il fit un effort et alla s’installer à table. De la soupe de poulet, ca sentait bon. Il gouta « C’est bon. »


Un semblant d’excuse ? « Merci. » Elle avala un morceau de viande « Ce sera plus solide demain. »


« C’est quoi ton nom ? » La question était sortie comme ça, il s’étonna lui-même.


Elle mordit sa lèvre, elle hésitait. Il va me faire mal s’il sait.


« A moins que tu préfère que je t’appelle fillette ? »


Il vit la peur dans ses yeux, aussi décida t’il de ne rien dire quand elle lui mentit.


« Nanami et toi ? »


Il lui dit son vrai nom « Hatake Kakashi » 


Elle ne réagit pas du tout pourtant il était assez connu. Apparemment pas d’elle.


« Tu as quel âge ? » Il replaça son masque après avoir fini son bol.


« 10 ans » Elle le regarda curieuse espérant sa réponse.


« Pas tes affaires. »


Elle s’offusqua, il sourit derrière son masque mais ne laissa rien transparaître. Le coude sur la table, il soutenait sa tête dans sa main gauche et la regardait curieux.


« D’où viens-tu ? » Il savait ce qu’elle allait répondre.


« Pas tes affaires ! » Bingo. Elle boudait.


Elle se leva et mit les deux bols vides ainsi que les cuillères sales dans l’évier et commença la vaisselle.


Elle regarda l’horloge au mur, trouvaille d’hier dans une poubelle sur le chemin. Elle indiquait 19h00. Encore une heure avant le travail.


« Tu devrais aller te reposer maintenant ou tu vas t’écrouler sur la table. Je n’ai pas envie de te traîner jusqu’à mon lit quand je reviendrais du travail. » Elle serait suffisamment fatiguée comme ça.


« Oui m’man ! »Son marmonnement lui attira un regard noir de la part de son hôte mais il obtempéra, il ne tenait plus de toute façon.


A peine allongé et le sommeil commença à l’emporter, cependant pas avant d’avoir vu Nanami exécuter un Henge qui la transforma en une jeune femme brune au visage et aux formes banales. Comme pour ne pas attirer l’attention sur elle. Etrange. Il la vit prendre son sac et partir.


Il s’endormit au son du verrou qui se ferme.

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