Et grandir...

Chapitre 2 : Seize ans après...

Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:40

Base : Naruto

Genre : Des nouveaux personnages (que je les aime !!!) dans l'univers de Naruto.

Disclaimer : Le monde de Naruto et ses personnages originaux appartiennent à Masahi Kishimoto. Quant à mes inventions, mes personnages, ils sont à moi mais on peut me les piquer si on demande avant de toucher.

 

 

Et grandir…

 

Chapitre 2 : Seize ans après…

 

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Avant même que les ninjas ne se regroupent et ne forment différents clans, les possesseurs de dons héréditaires gardaient jalousement leurs facultés cachées aux yeux de leurs ennemis – et de leurs amis. Afin de conserver la « pureté » de leur pouvoir, ils décrétèrent que des mariages entre des familles dont les hérédités étaient trop différentes ne pouvaient résulter que des enfants difformes et au talent inexistant.

Au fil des décennies, cette partie de la culture des ninjas a fini par s’ancrer profondément en eux. Aujourd’hui, les alliances consanguines sont monnaie courante et si aucun prétendant appartenant au clan ne se présente, l’héritier ou l’héritière se devra contraint de choisir un ninja, et parfois même un civil, absolument dépourvu de don héréditaire afin de ne pas en gêner la succession.

Les Hyuuga sont un parfait exemple de ces principes : ils ont été jusqu’à mettre au point un sceau qui, en plus de maîtriser l’individu et de sceller le byakugan à la mort de celui-ci, neutralise son hérédité si le partenaire ne partage pas le sang du même clan.

Malgré que ces traditions soient de moins en moins respect au fur et à mesure que les générations défilaient, les métis aux dons multiples sont toujours considérés comme beaucoup moins puissants que la moyenne des ninjas à cause des mélanges de sang qui rendraient les dons moins purs, et donc moins efficaces que s’ils étaient conservés dans leur intégrité. Ainsi, ils subissent malgré eux la discrimination des autres shinobis et sont souvent rejetés sans avoir eux la moindre chance de faire leurs preuves.

 

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La Vallée du Démon.

Elle y était née et y avait grandi, aux côtés de son frère et de sa sœur, de sa mère et de son père. Cette petite vallée, presque invisible, coincée comme elle l’était entre ces montagnes démesurées, et recouverte de pins gigantesques qui dissimulaient tout ce qui y vivait à des yeux étrangers.

Cette Vallée. Sa Vallée.

Cette Vallée était son domaine. Le sien.

C’était chez elle.

Elle aurait pu rester des heures à la contempler du haut de son perchoir, le seul qui était suffisamment accessible et qui lui permettait d’avoir une vue d’ensemble de son territoire. La forêt d’arbres résineux était encerclée par des montagnes dont les sommets n’étaient fais que de roche nue. Des sommets inaccessibles dont les parois étaient plus lisses qu’un cours d’eau calme. La Vallée était un véritable piège pour ceux qui s’y risquaient sans connaître les rares passages dissimulés entres les pierres. Même elle, ignorait comment en sortir. Et pourtant ce n’était pas faute d’avoir essayé.

À l’exact opposé de sa position, au pied d’une autre montagne qui encerclait la Vallée, se démarquait, minuscule et paisible, le village de Shirakaba. Certainement la seule trace de civilisation à des centaines de kilomètres à la ronde. Le village était bâti de façon précaire là où les arbres avaient renoncé à pousser, et là où le terrain n’était pas encore trop abrupt. Juste sur un tout petit bout de terre qui pouvait à peine contenir les habitations. Ce village, aucun shinobi n’y avait jamais mit les pieds. Ni aucun représentant d’une quelconque autorité. Le village était livré à lui-même et, par conséquent, ses habitants n’y étaient guères accueillants.

D’ailleurs, c’était précisément la raison qui avait poussé ses parents à s’installer dans la Vallée du Démon, cet endroit perdu où personne ne venait jamais. Sauf le jour où un étranger égaré leur avait apprit que leur village n’existait sur aucune carte officielle. Comment cet étranger avait réussi à pénétrer dans la Vallée, personne ne le sut jamais. Mais une chose était sûre : il ne retrouva jamais le chemin du retour, et dut s’installer à Shirakaba pour le restant de sa vie, coincé comme une mouche dans un pot de miel.

 

En dépit de cette singulière tranquillité, sa famille n’habitait pas au village mais à l’opposé de la Vallée, quelque part aux pieds de la montagne où elle se trouvait, cachée sous la couche épineuse des arbres géants.

Leur maison elle-même était invisible, creusée entre les racines des pins. On y entrait en se faufilant entre deux rochers, en écartant quelques fougères, ou encore en soulevant les lourdes branches d’un arbre abattu par la foudre. Cette demeure souterraine était un véritable labyrinthe, dont seuls ceux qui y habitaient étaient capables de ne pas s’y égarer.

L’un ou l’autre de ses parents se rendait deux fois par an à Shirakaba afin de se réapprovisionner en nourriture, en outils et en vêtements pour un hivers ou un été de plus. Ni elle, ni son frère, et encore moins sa petite sœur, n’avaient le droit de s’y rendre sans leur permission. Et jamais ils ne les avaient emmenés avec eux lorsqu’ils quittaient la Vallée – toujours un à la fois – pour une raison qu’elle ignorait totalement.

 

Elle n’avait jamais comprit pourquoi ses parents refusaient à ce point le contact de la civilisation. Ni pourquoi ils tenaient leurs enfants à l’écart de leurs cachotteries. À chaque fois qu’elle mentionnait son désir de voir autre chose que la Vallée où elle avait grandi, elle voyait apparaître dans leurs yeux une lueur d’inquiétude, de crainte. Une émotion dont la cause était bien plus importante que celle d’une simple protection maternelle. Elle était peut-être complètement ignorante dans ce domaine – la protection maternelle –, mais elle n’était pas pour autant stupide. Les règles qu’ils se devaient d’appliquer dans le cas où ils – elle et ses frère et sœur – rencontreraient des personnes inconnues, étaient beaucoup trop extrêmes pour n’être que cela, trop exagérés, étaient simplement trop.

Hagane avait quatorze ans et elle savait parfaitement qu’elle était bien trop jeune pour se permettre de contester une décision de ses parents, surtout quand ils l’exprimaient avec une telle gravité, avec une telle ampleur. Pourtant, depuis qu’elle était toute petite, elle ne rêvait que d’une chose : voyager. Découvrir ce monde que son père et sa mère lui défendaient d’approcher, voir tout ces paysages, toutes ces villes, tout ces gens, tout ce qu’elle ne pouvait qu’imaginer d’après ce qu’elle lisait dans les livres ! Les rares fois où elle s’était rendue à Shirakaba avec eux, elle avait savourer chaque instant, chaque découverte, chaque rencontre. Et lorsque, déjà, ils rentraient chez eux, dans leur sombre et triste demeure, elle n’attendait que la prochaine occasion d’approcher les « gens » de nouveau, de les voir, de leur parler…

 

Oh bien sûr, elle adorait sa famille. Elle aimait la présence calme et rassurante de sa mère, son odeur apaisante, sa douceur infinie, et ses jolis yeux blancs, ses longs cheveux bleu nuit. Et qu’elle aimait son père et son sourire qui pouvait illuminer toute une journée, sa chaleur, sa puissance démesurée, sa force quand il la serrait dans ses bras, et sa peau dorée par le soleil, ses yeux d’un bleu aussi pur que celui d’un torrent en pleine été. Et comme elle aimait son frère malgré sa langue de vipère, son arrogance et sa fierté mal placée, et même son apparence qui ne ressemblait en rien à celle de leurs parents. Et aussi sa petite sœur, aussi sauvage et intimidante soit-elle, sa silhouette de garçon manqué et ses cheveux courts, rouges comme le sang, ses yeux d’animal et ses griffes qui lui rayaient la peau quand elle lui tenait la main. Elle les aimait tellement, tellement, fort. Si fort.

Si fort qu’elle sentait une boule d’amertume quand elle scrutait l’horizon, au-delà des montagnes.

Coincée.

Piégée, tiraillée, écartelée, entre son amour pour sa famille et son désir de partir, courir, loin, loin, loin… Parce qu’elle aimait tant, aussi, escalader le long des crêtes rocheuses, se faufiler à toute allure entre les arbres, ramper sous les fougères, glisser sur les pentes de la Vallée, plonger dans la rivière glacée qui serpentait au creux du vallon. Tous les jours, bouger, courir, grimper, nager… Tout le temps, autant qu’elle pouvait, jusqu’à ce que son corps la trahisse et qu’elle se traîne, épuisée, jusqu’à l’entrée la plus proche de sa maison, dans le foyer réconfortant de sa famille.

 

Et elle aurait tant voulu faire tout cela au-delà des montagnes, qui la gardaient prisonnière dans la Vallée du Démon aussi sûrement que l’auraient fais les barreaux d’une prison.

Quand elle serait adulte, elle s’en irait. Parce que quand elle serait adulte, elle n’aimerait plus sa famille aussi fort. Parce que l’amour qu’elle leur portait ne serait plus aussi vif, avec les années passantes. C’était bien pour cela que les gens quittaient leur foyer un jour où l’autre, n’est-ce pas ? Sinon comment une telle décision pourrait-elle être prise ? Comment pourrait-on décider de dire adieu à sa famille, quand on l’aime aussi fort qu’elle aimait la sienne ?

 

Alors Hagane était plus impatiente que jamais de devenir adulte, pour enfin avoir le courage de leur dire adieu, à eux, qu’elle aimait tant. Quand ? « Dans quelques années », lui avait dit son père. Mais les années étaient bien longues. Si longues. Alors en attendant, elle s’entraînait au combat afin d’être prête à affronter ce monde qui terrifiait tant ses parents, et qui l’attirait comme une flamme attire un papillon. En attendant, elle s’entraînait et aimait sa famille de toutes ses forces, de tout son soûl… le nez tourné vers l’aventure.

 

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S’arrachant à ses pensées, Hagane s’approcha du bord du précipice. Le vent sifflait à ses oreilles comme une douce musique qui résonnait en faisant vibrer son cœur de liberté…

La descente était toujours tellement plus amusante que l’ascension.

 

 

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Sous les pins, au creux de la Vallée, quelque part entre Shirakaba et la montagne où se tenait Hagane, une femme aux longs cheveux sombres trempa ses pieds douloureux dans la rivière en remontant les pans de son kimono. C’était l’un des seuls endroits où le courant n’était pas assez fort pour emporter tout ce qui y plongeait, car en amont et en aval, le torrent se déchaînait au gré du terrain escarpé et chaque baignade se transformait facilement en bataille de force contre les eaux.

La femme avait une trentaine d’année et était très belle. La couleur blanche de son vêtement contrastait singulièrement avec la lumière tamisée qui filtrait à travers les aiguilles de pin, et lui donnait l’air presque irréel, avec sa silhouette qui émanait littéralement de douceur et de grâce. Elle regarda un instant l’eau claire, puis releva la tête pour fixer la montagne au-dessus d’elle, à travers les branches, là où elle savait que se trouvait sa fille. Elle observa d’un air anxieux les roches abruptes qui dominaient la forêt.

Gravir cette muraille était extrêmement dangereux, alors pour se rassurer elle se disait qu’Hagane était suffisamment débrouillarde pour se tirer d’affaire… Ce qui était vrai, sinon elle serait aller elle-même la chercher par la peau du cou. Même si cela représentait en soi une toute autre paire de manches que l’escalade.

Hinata adorait sa fille. Vraiment. Mais si seulement elle pouvait cesser de passer la majorité de son temps à lui donner des sueurs froides… C’était comme si le danger l’attirait. Un jour, Naruto l’avait empêché de justesse d’y aller les yeux bandés ! Elle n’en avait pas dormi de la nuit.

 

Elle sortit de l’eau et laissa retomber son kimono. Tout en arrangeant distraitement sa frange, elle songea aux longues journées qu’Hagane passait à vagabonder dans la Vallée. Elle la connaissait à présent si bien que cela en devenait effrayant. Elle était capable de se repérer à partir de n’importe où sans recourir à son byakugan. Et chaque jour, sa zone d’exploration augmentait et se rapprochait de Shirakaba.

Les habitants de ce village n’étaient pas fiables le moins du monde, se rappela-t-elle en rechaussant ses getas. « Si un seul d’entre eux venait à connaître le montant de notre rançon, je ne donne pas cher de notre peau. Ni Hagane, ni aucun de mes enfants ne doit les approcher de trop près. »

Hinata savait qu’un jour viendrait où sa fille ne serait plus capable de lui obéir. Un jour où elle n’y tiendrait plus et partirait définitivement de leur maison, pour explorer à sa guise autant de nouveaux horizons qu’elle ne pourrait s’en rappeler. Et ce jour approchait peu à peu, doucement et sûrement. Hagane escaladait de plus en plus souvent les montagnes, et Hinata la soupçonnait de vouloir dénicher l’unique passage par lequel on pouvait sortir de la Vallée.

Elle avait bien essayé de l’en décourager… Mais autant chercher une épine dans un ballot de paille, Hagane était aussi têtue que pouvait l’être son père !

 

À vrai dire, plus le temps passait, plus leur fille aînée ressemblait à Naruto. Sur le plan caractériel, bien sûr. Elle était curieuse, déterminée, courageuse – inconsciente – et elle était presque tout le temps joyeuse. Elle avait hérité d’un sourire magnifique et la couleur de ses cheveux était d’un or pâle étincelant.

Et ses cheveux, justement, étaient bien la seule chose qu’elle tenait de Naruto, physiquement. Et encore, ils étaient aussi lisses que ceux d’Hinata. Tout le reste, ses yeux, son visage, sa couleur de peau… Tout lui venait de sa mère. Même ses formes de jeune fille étaient celles qu’elle avait à son âge. Tellement que ça lui faisait presque peur, parfois…

 

Désabusée, Hinata soupira et entreprit de gravir le sentier abrupt qui s’infiltrait entre les arbres. Pendant qu’elle marchait en direction de sa maison souterraine, elle pensa à Naruto qui était absent depuis déjà presque deux semaines. Kiba Inuzuka leur avait envoyé un message par invocation, les informant que Konoha était attaqué par le Pays de la Foudre, une fois encore. Ce Pays s’en prenait régulièrement à Konoha depuis les seize dernières années, et ils suspectaient une rancœur profonde de la mort du Hachibi, attribuée au Pays du Feu puisqu’il n’avait pas su arrêter son assassin à temps. Sasuke Uchiha l’avait tué pendant qu’ils se démenaient pour sauver Naruto, en pleine phase d’extraction. Et personne n’avait sut deviner s’il l’avait fait pour défendre sa propre vie ou celle de ses anciens compagnons.

À chaque assaut de la Foudre, Kiba localisait tous ceux qui avaient déserté il y a seize ans, où qu’ils se trouvent – et Hinata n’avait aucune idée de la façon dont il s’y prenait – et les informait de la situation. Ainsi, ils se retrouvaient régulièrement afin de prêter main forte au village de leur enfance. Car aucun d’eux ne parvenait à oublier Konoha, quel soit le nombre de chasseurs de déserteur dont ils devaient se défaire, quels que soient les sentiments que le village nourrissaient à leur égard. Aucun d’eux ne parvenait à garder une quelconque rancune au village qui avait guidé leurs pas pendant leur jeunesse. Et le fait qu’ils en aient été pratiquement chassés n’effaçait certainement pas leur amour pour Konoha.

Rien ni personne ne pourrait leur faire oublier leur enfance, aussi terrible fut-elle.

Hinata et Naruto allait protéger leur village à tour de rôle, afin de ne jamais, jamais, laisser leurs enfants sans protection. Ils avaient passés les seize premières années de leur vie à Konoha, et les seize suivantes étaient consacrées à leur famille. L’un comme l’autre comptaient autant pour eux, ils ne pouvaient pas choisir entre deux parties de leur cœur, et de toute manière, ils ne le souhaitaient pas. Et elle savait que ses anciens amis ressentaient la même chose. Jamais elle n’avait vu Lee et Tenten en même temps, ni Ino et Sai. Tous les couples qu’elle connaissait, et qu’elle savait avoir des enfants, appliquaient la même méthode : l’un à Konoha, l’autre avec leur nouvelle famille.

Et elle n’avait encore jamais vu Sasuke Uchiha à leur rendez-vous. Ni elle, ni Naruto n’en parlait. Elle-même ne savait pas ce qu’il était devenu, ni s’il avait repris le contact avec ses anciens amis.

Et elle n’avait jamais osé poser la question à Sakura Haruno.

Si les choses continuaient dans ce sens, elle ne le saurait sans doute jamais, mais le temps lui avait appris que les plus sots s’en sortaient toujours le mieux. Alors elle préférait ne pas insister, quel que soit l’ampleur de sa lâcheté. Même si cela signifiait qu’une partie de son être était vide… vide d’une amitié à peine existante.

 

Alors qu’elle était plongée dans ses souvenirs, les yeux dans le vague, les fougères la frôlaient et lui chatouillaient les flancs. Elles couvraient presque tout le territoire de la Vallée du Démon. Comme elles étaient assez hautes et très denses, il lui aurait suffit de se baisser pour devenir invisible à n’importe quel ennemi. Mais comme cela faisait des années qu’elle habitait ici et qu’elle n’avait encore jamais croiser personne – tant mieux –, elle se contenta de marcher normalement, bien droite, le blanc pur de son kimono de démarquant avec fierté dans le paysage.

Au bout d’un moment, elle arriva devant un amas de rochers gris partiellement couverts de mousse végétale. Elle s’approcha d’une pierre plate, grande comme un homme et positionnée à la verticale, qu’elle poussa un peu difficilement sur le côté. La pierre dévoila ainsi un trou dans la roche qui lui faisait vaguement ressembler à l’entrée d’un terrier géant, et qui était en fait l’une des nombreuses entrées de sa demeure.

Elle s’y glissa avec aisance et prit bien soin de tirer la plaque derrière elle pour refermer le trou. Elle descendit quelques marches rudimentaires dans le noir total, le bruit de ses pas résonnant sur les parois de terre. Puis elle forma un sceau avec ses mains et murmura :

- Hikari no jutsu (technique de lumière).

Le couloir tubuleux s’éclaira de lui-même, d’une douce lueur tamisée. Les murs de terre laissaient apparaître quelques racines et des morceaux de roche grise. Ils étaient maintenus en place par un jutsu qu’Hinata avait installé en même temps qu’elle avait creusé la maison, grâce à son affinité dôton.

Elle avait creusé de multiples dédalles qui s’étendait sur des kilomètres sous la Vallée, comme un labyrinthe mortel pour celui qui y pénètrerait. Les différents accès étaient dispersés un peu partout et bien cachés. Même elle, qui avait bâti ces tunnels, n’avait pas été capable de s’y repérer sans son byakugan, au début. Son rire cristallin retenti sous la terre quand elle se souvint de Naruto, incapable de se déplacer dans sa propre maison sans son aide pendant une année entière. Elle n’était pas sûre qu’il lui ait complètement pardonné cet affront !

L’endroit où ils habitaient se trouvait au centre du labyrinthe, dans quelques pièces dissimulées au détour d’une racine. Une salle principale et deux chambres. Pas de salle de bain : quand on ne dispose pas de l’eau courante, on se lave à l’air libre dans la rivière. De même, inutile de disposer d’une chambre par enfant lorsque l’on est plus à son aise avec ses frère et sœurs. Et puis ce n’était pas comme si les Uzumaki raffolaient de la vie souterraine : ils n’étaient pas des taupes, non plus ! Et elle avait bien du mal à s’imaginer sa petite famille cloîtrée toute la journée, eux qui raffolaient plus que tout de la liberté !

 

Elle arriva finalement devant une tenture brune qui voilait une ouverture dans le mur, dont la taille était à hauteur d’homme, et qui faisait office de porte. Elle la souleva à demi et regarda dans la chambre de ses trois enfants. Les murs étaient comme tout le reste de la maison, d’une couleur de terre humide. Une seule armoire, mais de taille respectable, dans un coin de la pièce, qui contenait leurs vêtements. Un miroir était accroché à côté du lit d’Hagane. Les deux autres étaient placés assez proches l’un de l’autre, et dans l’un d’eux sa fille cadette y dormait tranquillement, sous sa couverture préférée, en fourrure blanche tachetée de gris. Ses cheveux courts rouge vif étaient tout ce qu’elle apercevait d’elle, de là où elle se tenait, mais c’était amplement suffisent pour la rassurer de son intégrité.

Takibi était celle, parmi ses enfants, qui avait le plus souffert des gènes du Démon-Renard.

Plus elle grandissait et plus elle s’éloignait de l’apparence de ses parents, pour se rapprocher d’une forme plus animale, plus sauvage, qu’Hinata n’avait eu l’occasion de voir que dans les moments de grande colère de son compagnon. La perspective que l’une de ses filles se transforme en une espèce de semi-démon l’avait terrifié, à sa naissance. Elle avait même refusé cela avec tant de force et d’acharnement qu’elle en était venue à négliger Takibi, son propre enfant, pour ne concentrer son attention que sur Hagane et son frère. Elle ne l’avait pas maltraité et n’avait jamais été cruelle avec elle – cela, elle en serait bien incapable, même si elle le désirait plus que tout au monde – mais elle ne lui avait pas donné cet amour indéfectible dont avait besoin n’importe quel enfant pour s’épanouir normalement.

Elle l’avait simplement mise de côté, ignorée, juste pour ne pas voir pousser ses griffes et ne pas croiser le regard de ses yeux rouges. Elle voulait à tout prix éviter de voir à quel point Takibi était différente.

Et par sa faute, sa fille était devenu encore plus sauvage qu’elle n’aurait du l’être. Elle évitait le contact des autres humains comme la peste, au point de les attaquer lorsqu’elle passait accidentellement trop près de Shirakaba, et elle détestait par-dessus tout qu’on la touche. Elle parlait peu et ne souriait jamais, sinon pour exprimer sa joie de se battre pendant l’entraînement. Si Naruto n’avait pas été là pour s’occuper d’elle pendant de ses premières années, elle ne pouvait pas imaginer ce qu’elle serait devenue. Une créature plus démoniaque qu’humaine, peut-être. Ou une enfant aussi folle que pouvait l’être certains jinchuurikis. Elle ne voulait pas y penser, tant cela l’horrifiait. Tant la honte la prenait à la gorge, à chaque fois, comme si elle était enserrée dans un étau impitoyable. Tant elle aurait voulu se tuer si cela pouvait effacer ses erreurs…

Etrangement, Naruto ne paraissait pas lui en vouloir le moins du monde, ou alors il s’appliquait particulièrement à ne pas lui montrer. Quand, enfin, elle avait prit conscience de l’ampleur de ce qu’elle avait commis avec sa fille et qu’elle lui avait demandé ce qu’il en pensait, s’il pourrait un jour lui pardonner, il s’était contenté de répondre qu’il « était heureux qu’elle ait changé d’avis ».

Heureux ! Heureux qu’elle ai agit avec Takibi comme son propre père avait agit avec elle.

Aujourd’hui, elle tentait de rattraper tant bien que mal ce qu’elle avait perdu à jamais, mais désormais Takibi se méfiait d’elle et elle avait bien raison. Hinata savait qu’elle l’aimait malgré tout, parce qu’elle était sa mère ! Mais elle savait aussi qu’elle n’aurait plus jamais la confiance de sa fille. Plus jamais, jamais.

Sauf si un évènement particulier devait se produire…

Sauf si Takibi frôlait la mort et qu’elle se réfugierait en dernier recours dans les bras de sa mère…

Sauf si Takibi décidait, deux secondes avant de mourir, que, peut-être, Hinata s’était suffisamment repentie pour être enfin digne de son amour…

 

Et Hinata préférait encore dix fois, mille fois, des millions de fois plus que Takibi la déteste, la hait, de toute son âme et de toutes ses forces, plutôt que d’être obligée d’employer ces solutions-là.

 

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Elle referma la tenture, sans bruit. Sa fille dormait sans avoir la moindre idée de ses tourments…

Tant mieux.

« Puisse cela continuer pour toujours… » pensa-t-elle.

Sans trop y croire.

 

 

…à suivre…

 

 

Mmmh... Comme promis, voici le chapitre suivant. J'ai vu qu'il y avait eu un total de douze lectures, pour ce prologue. Mais pas un seul commentaire. J'ai remarqué que ce n'était pas le point fort de ce site mais , tout de même, j'apprécierai que l'on me précise si ma fic est agréable à lire ou si elle est complètement nulle. Enfin, c'est vrai qu'il n'y a eu qu'un seul chapitre, pour l'instant (la patience n'est pas une de mes qualités premières).

Un petit commentaire pour celui-là ? ^^

Surtout si vous voulez la suite plus tôt, sinon je la posterai la semaine prochaine, comme prévu.

 

 

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