Et grandir...

Chapitre 3 : Shun-le-Perfide

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Dernière mise à jour 08/11/2016 15:51

Et grandir…

 

Chapitre 3 : Shun-le-Perfide

 

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Tout le monde sait, même le plus ignorant des civils, même le plus solitaire des ermites, que les ninjas sont rancuniers…

Rancuniers, vengeurs et tenaces.

À l’aube de l’histoire des shinobis, déjà, ceux qui échouaient à remplir leur mission étaient sévèrement punis. Les déserteurs étaient traqués puis abattus. Perdaient leur honneur ceux qui se liaient un peu trop intimement à leur seigneur. Et mourraient les enfants des bannis. Ces enfants impurs, stupides et parfois ignorants jusqu’à l’existence même du monde civilisé. Il n’était pas venu à l’esprit des personnages de l’époque que ces enfants avaient été tenus dans cette ignorance pour les épargner en vain du courroux de leurs ennemis.

Les traîtres sont pourchassés toute leur vie, ne serait-ce que pour payer l’affront qu’ils ont fait à leur village natale, et leur descendance n’est certainement pas épargnée. Durant les cents dernières années, quelques ninjas d’exception ont tentés de rétablir un semblant de justice pour ces victimes innocentes, et ont en parti réussis.

Mais la nouvelle tolérance des Villages Cachés est encore à un stade que l’on pourrait sans hésiter qualifier de « théorique ».

 

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Hagane glissait habilement le long de la paroi. Ses pieds dérapaient en faisant rouler les pierres et en soulevant la poussière. Elle s’appuyait parfois sur ses mains, mais l’habitude lui avait appris à s’en passer la plupart du temps. Ses longs cheveux la gênait un peu dans ses mouvements, mais le bandeau qu’elle avait serré sur son front retenait suffisamment ses mèches pour ne pas lui obscurcir la vue. Son jinbei, de la douce couleur brune du cuir souple dans lequel elle l’avait taillé, lui tenait chaud mais ce n’était pas vraiment désagréable. Et puis il était plutôt pratique, ce jinbei… Pas comme les kimonos encombrants que sa mère tenait absolument à lui faire porter. Qu’il s’agisse d’« un vêtement masculin, Hagane ! », ne la dérangeait pas outre mesure, d’autant que cela faisait beaucoup rire son père ! De plus, sa couleur peu attrayante faisait un excellent camouflage dans la forêt, et la rendait pratiquement invisible parmi les arbres à l’écorce sombre. Ses pieds nus la cuisaient un peu sur la roche brute, mais elle ne se serait privée pour rien au monde de la sensation de la terre grouillante, vivante, sous les branchages des pins.

 

Elle sauta par-dessus un dernier rocher et arriva finalement devant la lisière de la forêt. Les arbres qui lui faisaient face faisaient des mètres de haut. Immenses. Elle savait dans d’autres forêts, ils étaient plus petits, ces arbres, moins majestueux… Elle avait du mal à l’imaginer, mais elle était curieuse de le vérifier.

 

Un bruit anormal parmi le chant d’oiseaux et les grignotages d’écureuils lui fit relever la tête en direction des branches. Caché parmi les aiguilles de pin, un jeune homme l’observait depuis, semblait-il, un petit moment. Un sourire narquois étirait ses lèvres pâles.

Shun. Son insupportable jumeau. Aussi différent de leurs parents qu’elle leur ressemblait.

- Cette chère Hagane, ricana-t-il. Serait-elle devenue incapable de repérer une présence potentiellement menaçante ? Mais où est donc passé la vivacité de son byakugan ? Prends garde, petite sœur, la prochaine fois ce ne sera peut-être pas moi qui te surprendrai !

Pff… Evidemment, avec un jinbei noir on est moins visible dans l’ombre des branches que planqué derrière un tronc, selon sa propre méthode. Pas juste, ça.

- Très drôle, petit frère, siffla-t-elle. Quand tu auras fini de jouer les ouistitis, tu pourras peut-être descendre et m’expliquer ce que tu veux ?

- Allons bon, répliqua-t-il, manifestement ravi d’avoir réussi à la mettre en colère. Est-ce que je n’aurais plus le droit de venir te voir sans raison, juste pour le plaisir de te tenir compagnie ?

… N’importe quoi.

- Juste pour le plaisir de m’enquiquiner, oui. Bon, tu descends ou est-ce qu’il faut que je vienne moi-même te chercher ?

Il ricana une dernière fois et, sans plus tergiverser, se dégagea des branches où il s’était caché et dégringola de son perchoir. Une fois les deux pieds sur le sol, après une dernière pirouette – frimeur ! – il secoua sa queue-de-cheval noir charbon et la fixa droit dans les yeux, sans ciller, comme à chaque fois qu’il adressait la parole à quelqu’un. Il avait beau avoir le même âge qu’elle, il la dépassait bien d’une demi-tête. Son expression redevint brusquement sérieuse, et son regard sombre se fit plus pénétrant que jamais.

- Arrête de me regarder comme ça, Shun. J’ai l’impression que tu vas m’annoncer que la fin du monde est arrivée.

- Presque, dit-il d’un ton pince-sans-rire. Mais avant ça j’ai quelque chose à te montrer. Suis-moi.

Sans même vérifier qu’elle l’accompagnait bien, il bondit d’un coup dans la forêt et se mit à courir de son allure fluide et légère, comme lui seul savait le faire. C’est tout juste s’il dérangeait les fougères ! Elle le suivit à contrecoeur parce qu’elle n’avait pas à lui obéir, mais qu’elle était bien curieuse de voir ce qu’il avait déniché cette fois-ci.

 

Ce qu’il fallait savoir, c’était que Shun avait une passion, dans la vie. Une passion dont elle ne se rappelait plus l’origine mais qu’elle admirait, parce qu’avoir une passion dans le genre de vie qu’ils menaient, isolés et coupés du monde, c’était quelque chose que l’on se devait de respecter malgré tout. Cette passion lui prenait tellement de temps dans la journée, qu’Hagane en arrivait à se demander s’il n’y pensait pas même pendant la nuit.

En fait, Shun passait ses journées à fouiner. Du matin au soir, il fouillait la Vallée à la recherche de tout et n’importe quoi. Il cherchait sans cesse, en prenant à peine le temps d’avaler quelque chose à l’heure des repas. Et quand il trouvait quelque chose d’intéressant, il venait en faire part au membre de sa famille le plus proche de sa position actuelle (parce qu’il était inutile de découvrir quelque chose si personne n’était au courant)… Ce qui arrivait assez régulièrement.

Il exhibait alors fièrement toutes les trouvailles qu’il amassait au fur et à mesure qu’il les découvrait. Il furetait un peu partout et s’appropriait chaque chose qui lui plaisait.

Assez souvent, Hagane ne voyait absolument aucun intérêt dans ces expéditions. Et ses parents avaient beau lui répéter que ce qu’elle faisait elle-même se rapprochait sensiblement du passe-temps de son frère, elle ne s’amusait pas à rapporter à la maison chaque bibelot qu’elle croisait comme un chat domestique rapportant le butin de sa chasse quotidienne !

Mais elle devait avouer que parfois – voir assez rarement – il faisait une trouvaille qui en valait la peine, ne serait-ce que pour son côté distrayant : une pierre polie avec de belles couleurs, un nouveau point d’eau, un endroit particulièrement joli (mais ça c’était rare puisque Hagane les connaissait déjà presque tous), ou même une piste de chasse intéressante ou les traces d’un animal qu’ils ne connaissaient pas (et dans ces cas-là, ils passaient des jours entiers à le traquer, jusqu'à ce qu’ils le voient enfin ou qu’ils atteignent la limite autorisée par la Vallée).

Hagane était donc curieuse de voir ce que Shun avait dégoté aujourd’hui. Comme il filait entre les fougères plus vite qu’à l’accoutumée, elle supposa que cette fois il en était particulièrement fier.

Pourvu qu’il ne passe pas encore des semaines à crâner comme un coq, comme cela lui arrivait de temps en temps.

 

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Il l’emmena très profondément dans la forêt, dans un coin où elle ne se rendait que rarement tellement il était sombre. Les arbres y étaient moins espacés, la lumière ne filtrant entre les branches que difficilement. Les fougères y étaient pratiquement absentes et laissaient voir le tapis d’aiguilles de pin qui recouvrait le sol. Et l’atmosphère de l’endroit était si étrange qu’elle en était inquiétante. C’était comme si les animaux avaient déserté cette partie de la Vallée, tant elle était silencieuse. Devant elle, son frère ne ralentissait toujours pas.

- Eh, Shun… où on va comme ça ?

Ce n’était pas qu’elle avait peur, bien sûr. Mais elle aurait largement préféré que son frangin déniche sa nouvelle lubie dans un endroit un peu plus… accueillant.

« Et puis d’abord, pourquoi est-ce qu’il a été traîner par ici, hein ? » grogna-t-elle intérieurement. « Comme si on pouvait pas aller fouiner autre part ! Et puis qu’est-ce qu’il pourrait bien y avoir d’intéressant dans un endroit pareil ? »

- Tu verras bien, répondit-il sans la regarder. Et accélère un peu, Tête-de-plomb, on dirait une grand-mère de quatre-vingt ans.

- DE QUOI !? Attends une minute, le Perfide ! C’est pas parce que monsieur est le plus rapide de la famille qu’il peut se permettre de le faire remarquer à tout bout de champs ! Et puis tu m’énerves, à la fin ! Je suis pas obligée de te suivre en courant à perdre haleine pour que tu me montres un fichu caillou ou je-ne-sais quelle autre connerie ! Si je suis là, c’est juste pour te faire plaisir, alors un peu de respect ne serait pas de refus ! Et en plus, je te signal que… !

- On se calme ! la coupa-t-il en la regardant d’un air agacé. Pourquoi tu t’excites, tout à coup ? … T’as peur ou quoi ?

- Non mais c’est quoi ton problème ? T’es vraiment un bel enfoiré, quand même ! De toute façon, pour qui tu te prends à… !

- Stop ! Oublis ce que j’ai dit, d’accord ? Laisses tomber !

- Non, je ne laisse pas tomber ! Comment peux-tu… ?

- Je suis profondément désolé, pardonnes-moi, je te fais mes plus plates excuses et je culpabilise à mort. Là. Contente ?

- …

 

 

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Shun s’arrêta finalement devant un minuscule ruisseau, dont l’eau était trouble et boueuse. Il prenait sa source entre quelques rochers grisâtres recouverts de mousse humide, coincé entre deux rives tellement boueuses qu’aucune végétation n’y poussait. En outre, il était si étroit qu’un adulte aurait peine à s’y baigner sans se couvrir de vase.

Son frère s’accroupit derrière un vieux tronc d’arbre qui était tombé là, et lui fit signe de le rejoindre. Elle s’exécuta de mauvaise grâce parce qu’elle était encore fâchée, mais sa curiosité avait prit le dessus depuis longtemps. Quand elle se fut agenouillée à ses côtés, elle chuchota le plus bas possible (c’est qu’elle avait l’intuition qu’il ne fallait pas faire de bruit, et il fallait toujours faire confiance à son intuition dans ces moments-là) :

- Pourquoi est-ce qu’on se cache, dis-moi ? Ta nouvelle découverte risque de s’enfuir ?

- Attends, sois patiente, lui répondit-il sur le même ton (confirmant son pressentiment… Pas mal, non ? Elle avait toujours été la meilleure des deux dans tout ce qui concernait le feeling).  Il n’y en a pas pour très longtemps. Mais surtout, ne dis rien quand tu le verras. Et retiens-toi de crier, hein ?

 

Attendre… Hagane avait toujours détesté attendre. C’était une perte de temps sur celui qu’elle avait à dépenser. Si elle ne remplissait pas son quota d’action dans la journée, elle se mettait invariablement à déprimer. Une fois, elle était tombée gravement malade après avoir mangé de la viande avariée, et la fièvre l’avait cloué au lit pendant plusieurs semaines. Elle se souvenait avoir hurler dans son délire qu’elle voulait absolument sortir, et que son père avait été obligé de la surveiller jour et nuit afin qu’elle s’enfuit pas en douce. Et quand elle fut enfin guérie, elle était tellement frustrée qu’elle n’était pas rentrer chez elle pendant cinq jours ! Sa mère s’en était fait des cheveux blancs…

Bref. Si Shun continuait à se borner d’observer ce fichu ruisseau sans pour autant bouger d’un fichu poil, sa patience allait rapidement atteindre ses limites !

Alors qu’elle commençait sérieusement à se demander si sa découverte valait vraiment la peine de perdre toute ces précieuse minute, l’eau brunâtre commença à clapoter toute seule… « Une minute… Comment ça, toute seule ? »

C’était comme si quelque chose remuait sous la surface de l’eau. Quelque chose de gros. Pas quelque chose comme un poisson… Quelque chose qui allait émerger.

Hagane se frotta calmement les yeux une fois, deux fois, trois fois, ouvrit la bouche pour pousser un grand cri… Et se retint à la dernière seconde quand elle se souvint de l’avertissement de son frère. Ravalant sa surprise, elle se contenta de regarder l’eau qui se débattait de plus en plus furieusement. La zone de remous était juste en dessous de la source qui surgissait d’entre les rochers. Elle prenait toute sa largeur et commençait à former un tourbillon. Le tourbillonnement se resserra, se concentra sur lui-même de plus en plus.

Puis soudain, la surface de l’eau explosa. Elle projeta des éclaboussures de boue tout autour du ruisseau, jusque sur le tronc d’arbre où se cachaient Shun et Hagane, qui était pourtant situé à quelques mètres de la rive. Puis les remous reprirent de plus belle, comme si « quelque chose » était coincé sous la couche de boue qui tapissait le fond de l’eau.

Terrifiée, Hagane se cramponna à la manche de son frère. Elle n’avait même pas le courage d’activer son byakugan, tant elle avait peur de ce qu’elle découvrirait. Quand elle osa détacher les yeux du ruisseau une fraction de secondes, elle remarqua qu’il n’en menait pas large non plus.

« Mais c’était son idée, pourtant ! Pourquoi est-ce qu’il m’a emmener ici s’il savait ce qui allait se passer ? Non mais quel crétin ! »

Elle ne put l’injurier plus longtemps car dans l’eau, la chose qui se débattait avec tant de force depuis quelques minutes émergea soudain. Les yeux exorbités, Hagane vit une main gantée de noir surgir et s’agripper à la rive, glisser sur la boue, puis s’agripper de nouveau. Puis, lentement, comme s’il s’extirpait de sables mouvants, apparut un bras, puis un autre… Finalement, le corps entier d’un homme aux traits crispés sortit du lit du ruisseau en grognant sous l’effort qu’il effectuait. Accroupi, il s’ébroua comme un chien, projetant encore un peu de boue autour de lui, et se leva avec une grâce féline qu’elle n’avait encore jamais vu que chez ses parents, lorsqu’ils s’entraînaient ensemble au taijutsu et qu’ils paraissaient oublier le reste du monde.

 

L’homme se leva et regarda autour de lui, secoua encore une fois la tête pour chasser les dernières gouttes d’eau qui dégoulinaient de ses cheveux châtains. Il tripota un instant quelque chose à son cou – qui se révéla bientôt être un émetteur-radio, comme celle que son père lui avait montrer – et chercha manifestement à joindre quelqu’un.

- Vous m’entendez ? Equipe deux, est-ce que vous m’entendez ?

Sa voix rude résonnait aux oreilles d’Hagane, tétanisée. La surprise passée, elle commençait doucement à reprendre le contrôle d’elle-même. C’était bien la première fois qu’elle avait l’occasion de voir un être humain hors des limites de Shirakaba. Et celui-ci n’avait carrément pas l’air du coin !

Elle se demanda s’il s’agissait d’un ninja. Sa posture, sa manière de se déplacer… Tout en lui rappelait l’allure furtive et mortellement dangereuse que pouvaient parfois avoir ses parents. Ils avaient été ninjas, eux aussi. Et des bons ! C’était eux, après tout, qui leur avait apprit à se battre, à se dissimuler dans l’ombre, à espionner tout et n’importe quoi, à manipuler leur chakra pour grimper aux parois et exécuter des techniques de combat. Ils étaient forts ! Si forts, que même Hagane s’en rendait compte, alors qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de voir d’autre shinobis à l’œuvre.

Et cette personne, à seulement quelques mètres d’eux, ferait parti de ces gens extraordinaires ? De ces gens qu’elle voulait – parmi bien d’autres – absolument rencontrer ?

À côté d’elle, Shun respirait difficilement tout en tâchant de ne pas faire de bruit.

… En parlant de Shun…

La jeune fille lui adressa un regard féroce qui signifiait clairement qu’il allait passer un sale quart d’heure. Il lui rendit furieusement avant de lui faire signe de le suivre en agitant frénétiquement la main.

« Même pas en rêve, Shun-le-Perfide » pensa-t-elle hargneusement. « Maintenant que tu m’as fourré dans ce pétrin, j’ai bien l’intention d’en profiter. »

Comprenant qu’elle ne bougerait pas d’un pouce, il tenta de la tirer avec lui par le bras, mais elle se débattit tellement qu’il dût bien vite renoncer sous peine de risquer d’attirer l’attention de l’homme.

- Ah, tout de même ! fit celui-ci soudainement, les faisant sursauter. J’ai finalement réussi à sortir de ce foutu passage, capitaine. Cette boue bloquait tout, impossible de remonter à la surface ! Si vous voulez mon avis, il n’a pas du être utilisé depuis des années.

Alors ce fameux passage secret se trouvait au fond de ce ruisseau miteux… Hagane n’aurait jamais pu le trouver toute seule, dans ce coin de la forêt : elle ne s’y rendait pratiquement jamais. Elle décida que c’était de la triche et donc que cette défaite n’était pas loyale.

Ce qu’ils entendirent ensuite leur fit dresser les oreilles.

- Oui, ce serait ici que se cacheraient Uzumaki et l’un des Hyuuga. Je vais effectuer une reconnaissance du terrain, ensuite je vous dégagerai le chemin… Dans une heure…. Bien. Si je les repère, je ne fais rien d’inconsidéré et j’attends les renforts… C’est bien compris, capitaine.

Uzumaki et Hyuuga ? C’était de ses parents dont il parlait, non ? Pourquoi cet homme bizarre voudrait-il les trouver ? Et pourquoi aurait-il besoin de renforts ?

La situation commençait sérieusement à sentir le roussi, lui souffla la voix suave de son intuition. Si ce bonhomme étrange voulait voir ses parents – et manifestement pas pour discuter entre bons vieux camarades – il pourrait tout aussi bien s’en prendre à leurs enfants, ne serait-ce que pour s’en servir d’otage. Elle le savait, qu’il pourrait vouloir des otages ; elle connaissait ses leçons, merci bien. Et si des renforts étaient nécessaires pour s’en prendre à ses indestructibles parents, elle doutait fortement qu’ils soient véritablement utiles pour capturer deux gamins de quatorze ans. À moins, bien sûr, que l’homme ne soit même pas au courant de leur existence, ce qui était fort probable vu la détermination avec laquelle ils étaient mis à l’écart de tout contact avec la civilisation humaine.

 

Elle croisa furtivement le regard de son frère et ils décidèrent d’un accord commun d’appliquer la Règle numéro une qu’ils devaient suivre dans ce genre de cas (« ce genre de cas » étant prévu de longue date par leurs parents) : « s’éclipser sans se faire repérer ».

Ils essayèrent de bouger le plus discrètement possible, mais à peine eurent-ils esquissé un mouvement que l’homme tourna brusquement la tête vers eux. Elle sentit son regard la transpercer et elle sut qu’ils étaient repérés.

En une fraction de seconde, parce qu’elle ne disposait pas de beaucoup plus de temps, elle se souvint de la Règle numéro deux : « s’il est impossible de rester caché, prendre les jambes à son cou ». Et c’est ce qu’ils firent en leur âme et conscience, oubliant toute tentative de dignité. Ils détalèrent comme des lapins, sans prendre la peine de regarder s’ils étaient poursuivis, se faufilant entre les fougères, ventre à terre.

 

Dans un dernier sursaut de lucidité, elle activa son byakugan et voulu observer la silhouette étrangement immobile qu’ils laissaient derrière eux. Ayant mal ajusté son champ de vision dans sa fuite, elle ne vit en tout et pour tout qu’un bandeau métallique dont l’effigie se refléta dans un des rares rayon de lumière…

Un symbole identique à ceux qui étaient soi-disant cachés dans la chambre de ses parents, et dont les souvenirs étaient si douloureux que leur origine faisait partie de ce qu’Hagane ignorait d’eux. Des nombreuses choses qu’Hagane ignorait d’eux, en fait.

 

Une feuille…

La Feuille de Konoha.

 

 

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Alors qu’ils couraient à perdre haleine à travers la Vallée, l’homme était resté figé près du ruisseau, pétrifié. Totalement stupéfait, il reprit sa radio et la ralluma. Toujours figé dans la même position, les yeux écarquillés, il chercha la bonne fréquence et ne reprit ses esprits que lorsqu’il la trouva.

- Capitaine Hanabi ? Vous n’allez jamais me croire…

 

 

… à suivre…

 

 

Chapitre trois posté ! Toujours pas de commentaires mais je m'y suis faite. Tant que ça vous plaît, après tout, vous faites ce que vous voulez. S'il y a des mots que vous ne comprenez pas, tant pis. Soit vous me'en demandez la signification, je vais pas vous bouffer, soit vous cherchez sur internet.

Je posterai le chapitre quatre la semaine prochaine, comme prévu. Je n'ai pas beaucoup d'espoir mais j'attends toujours des commentaires, juste au cas où. :)

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