Et grandir...

Chapitre 4 : L'image d'une mère

Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:40

Et grandir...

 

Chapitre 4 : L’image d’une mère

 

-

 

La trahison… Qu’il s’agisse de celle d’un ami ou d’un amant, la blessure est toujours douloureuse, toujours profonde, toujours lancinante. Et toujours incompréhensible pour celui qui la subit.

L’abandon… Celle d’un parent, d’un frère ou d’une sœur, ce n’est ni plus ni moins que la même douleur que celle de la trahison, si semblable. Parce qu’abandonner quelqu’un est forcément le trahir, quelque part, quelque que soit le nombre ou le poids des arguments.

L’indifférence… À la fois trahison et abandon. Deux fois plus grave, deux fois plus mal.

Et les trois mêlés engendrent la colère, la tristesse et la honte. Colère d’avoir été trahi, tristesse d’avoir été abandonner, honte d’avoir cru stupidement que l’amour que l’on portait était réciproque.

Aucune de ces émotions ne peut être maîtrisée avant d’en avoir reçu les justes explications. Sans cette moindre justice, la colère, la tristesse et la honte se mêlent, se fondent, en une seule issue, en une seule impasse : la haine.

 

---

 

Après une course qui leur parut interminable, Shun et Hagane finirent par s’arrêter, épuisés, la respiration bruyante et difficile. Il s’affalèrent ensemble au pied d’un arbre et durent s’appuyer au tronc pour reprendre leur souffle.

Encore sous le choc, Shun essuya la sueur qui dégoulinait de son front sur la manche de son jinbei. Il ferma les yeux, déglutit, les rouvrit et tourna la tête vers sa sœur assise à se côtés. Elle aussi soufflait comme une forge, et elle avait oublié de désactiver son byakugan. Ses yeux écarquillés fixaient le vide sans ciller. Elle baissa la tête et ses cheveux cachèrent son visage comme un rideau de soleil, malgré le bandeau de cuir qui lui ceignait le front.

- Eh… fit-il en lui secouant l’épaule. Remets-toi, c’est fini.

Elle se crispa d’un coup, comme si elle avait reçu un choc électrique. Elle tourna brusquement la tête vers lui, le faisant sursauter, et plissa dangereusement les yeux.

- Toi, cracha-t-elle. Tu savais parfaitement ce qui allait se passer, hein ? Tu le savais ! Pourquoi tu ne m’as pas prévenue ? Ça t’amusait tant que ça de me faire la peur de la vie ?

- Calme-toi, Hagane, dit-il légèrement alarmé (seulement en apparence, bien sûr ; même les cas extrêmes comme celui-ci ne pourraient pas le faire changer). Et reprend le contrôle de tes yeux, ils sont flippants.

Furieuse, elle se força à désactiver son byakugan mais continua à le fixer méchamment, la mâchoire crispée et le nez plissé comme si elle montrait les crocs.

- Tu es complètement stupide d’avoir fait ça, continua-t-elle rageusement. Qu’est-ce qui se serait passer si on n’avait pas pu s’échapper ?

- Pour commencer, espèce de Tête-de-plomb, je ne savais absolument pas ce qu’il y avait là-dessous. Pourquoi tu crois que je me sois cassé la tête à venir te chercher jusqu’en haut de tes amie les montagnes ?

- J’étais déjà en bas quand on s’est vu.

- Peu importe, j’avais besoin de tes yeux pour voir ce qu’il y avait sous l’eau. Ça s’agitait souvent mais rien n’en émergeait… J’étais loin de pouvoir imaginer un truc pareil, figures-toi !

Elle cligna des yeux et son expression perdit un peu de sa colère. Elle détourna la tête et enroula ses bras autour de ses genoux. Elle boudait, visiblement…

- Qu’est-ce que tu as encore ?

- Ce ninja... dit-t-elle en regardant ses pieds nus. Il venait de Konoha, j’ai vu son bandeau protecteur.

Shun se figea. Il savait parfaitement ce que cela signifiait pour leurs parents. Ou du moins, il en savait autant que sa soeur : des souvenirs douloureux qui les mettaient de mauvaise humeur à chaque fois que l’on y faisait allusion. Des souvenirs que l’on évitait de rappeler.

- Alors cet homme est un ennemi, maintenant c’est certain, dit-il.

- Oui... approuva-t-elle sans daigner le regarder.

- Il faut prévenir maman le plus vite possible, elle saura quoi faire.

- Pourquoi ? fit-elle distraitement.

- Pourquoi quoi ?

- Pourquoi est-ce qu’elle saurait quoi faire mieux que nous ? Si ça se trouve elle va paniquer comme on l’a fait tout à l’heure.

- Tu as déjà vu maman paniquer, toi ? Même quand tu te pends la tête en bas du haut d’une falaise elle garde son calme en montant te chercher.

Elle le regarda pensivement pendant une seconde. Puis elle haussa finalement les épaules d’un air indifférent.

- C’est parce que si elle faisait un mouvement brusque je pourrais sursauter et tomber.

La façon de voir le monde de sa jumelle était une des plus singulières qu’il ait jamais eu l’occasion de voir – même s’il n’y en avait pas beaucoup – et il arrivait assez régulièrement qu’elle échappe ou à son bon sens ou à son imaginaire. Et aussi, même si c’était plus rare, les deux à la fois.

- Mais... mais bien sûr que c’est pour ça ! Et c’est précisément pour cette raison que je te dis qu’elle ne perd jamais son sang-froid ! Et de toute façon elle est plus forte plus maître d’elle-même que nous deux réunis...

- Je n’ai pas dis qu’elle était faible, juste qu’elle est humaine et qu’elle pourrait paniquer.

- ... Et il n’y a qu’elle, pour l’instant, qui pourrait réagir de façon sensée face à cette situation.

Hagane réfléchit encore pendant un instant, le regardant la tête nonchalamment appuyée sur les genoux, puis approuva de la tête.

- D’accord, on va la prévenir. Mais maintenant que j’y pense, elle pourrait très bien se débrouiller toute seule : elle est quasiment indestructible.

- Et tu disais il y a un instant qu’elle était humaine...

- Tout le monde peut changer d’avis, non ?

- Jamais aussi vite. On perd du temps, là...

- C’est pas grave, elle est indestructible.

- T’es lourde.

- Et fatiguée. Je te dis qu’elle peut très bien se débrouiller sans nous !

- Et les renforts, petit génie ? Et l’effet de surprise ? Et Takibi ?

- Heu… Ça pourrait être un désavantage...

- Et oui ! Allez viens, on se dépêche.

- On ne récupère pas les armes, d’abord ? Si on tombe sur ce type en chemin, ça risque d’être utile.

- D’accord. Et on prend Takibi au passage, bien sûr...

- Évidemment.

Ils se levèrent, se secouèrent pour se dégourdir, et reprirent leur course vers comme si elle n’avait jamais été interrompue.

 

---

---

 

Takibi grogna dans son lit et se retourna, s’emmitouflant dans sa couverture. Elle n’ouvrit les yeux lorsqu’elle fut persuadée qu’elle ne parviendrait pas à se rendormir. Elle soupira en réalisant qu’elle avait encore passé presque tout son après-midi à faire la sieste.

Elle s’assit sur son lit en cherchant son yukata des yeux. Elle le localisa dans un coin à l’autre bout de la chambre, roulé en boule. Elle se souvint vaguement l’avoir jeté là avant de se coucher et étira ses membres engourdis en baillant bruyamment. Puis elle se leva et se dirigea vers ses vêtements d’un pas encore quelques peu vacillant de sommeil.

Quand elle passa devant le miroir, elle évita soigneusement de se regarder. Elle n’aimait pas son apparence. Elle n’aimait pas ses yeux, elle n’aimait pas ses mains ni ses pieds, elle n’aimait pas ses cheveux, et elle n’aimait pas son corps.

Elle détestait son corps.

Trop maigre. Trop souple, trop musclé, trop dangereux. Pas assez comme elle voudrait. Pas assez comme son père, trop comme son père. Pas assez comme sa mère.

Elle déplia son yukata qui était presque du même rouge que ses cheveux et le secoua pour le défroisser. Il ne ressemblait plus à grand-chose, ce yukata. À vrai dire, elle aurait bien voulu le remplacer par un jinbei ou un keikogi, mais elle ne supportait pas les vêtements trop près du corps. C’était plus fort qu’elle, à chaque fois qu’elle s’y essayait elle ne tenait pas une heure avec et les enlevait tous, se secouant jusqu’à ce qu’elle oubli la sensation du pantalon qui l’empêchait de faire des mouvements trop amples, de la ceinture qui l’étouffait, et de la veste qui la collait et lui tenait beaucoup trop chaud. C’était plus fort qu’elle, aussi, de retailler ses vêtements à grands coups de griffe jusqu’à ce qu’elle puisse s’y sentir à l’aise.

C’était pour cela qu’elle avait arraché les manches de son yukata, de façon à laisser ses bras et ses épaules nus – libres –, qu’elle avait raccourcit le tissus au-dessus des genoux pour qu’elle ne l’accroche pas avec ses pieds griffus, et qu’elle avait remplacé la large ceinture par un cordon de cuir afin de ne pas avoir l’impression d’être prise dans un étau.

C’était cette manie, aussi, d’être dérangée par tout ce qui la touchait, même un peu, qui lui avait fait couper ses cheveux aussi courts que ceux de son père. Les cheveux longs la gênaient, la chatouillaient, à chacun de ses mouvements. Elle avait d’abord tenté de les retenir avec un bandeau, comme sa sœur, ou de les attacher, comme son frère. Mais rien n’y faisait, son corps assimilait les mèches rousses à des parasites et elle finissait invariablement par s’emparer d’un kunai et couper toutes celles qui avaient le malheur d’apparaître dans son champ de vision.

Son père avait d’abord essayé de la faire changer d’avis en lui proposant toutes sortes de solutions (plus farfelues les unes que les autres, elle avait faillit en rire) mais avait rapidement abandonné, un peu comme s’il la comprenait. Sa mère était plus tenace et lui achetait un nouveau yukata à chaque fois qu’elle se rendait à Shirakaba. Takibi remarquait que les seuls motifs qu’ils possédaient étaient toujours cousus sur les manches ou sous les genoux. Comme pour l’inciter à ne pas les arracher. Mais ça ne marchait pas. Ça ne marchait jamais, même si les motifs lui plaisaient énormément et qu’elle les rangeait soigneusement dans sa sacoche après les avoirs enlevés.

Après avoir enfilé son yukata, elle réfléchit à ce qu’elle allait bien pouvoir faire du reste de son après-midi. Elle pouvait toujours aller chasser, c’était ce qu’elle préférait. Mais elle n’avait pas faim. Après une seconde de réflexion, elle décida de s’entraîner à grimper aux arbres sans les mains (avec le chakra, quoi), parce que son frère avait sut le faire alors qu’il était bien plus jeune qu’elle. Ce qui n’était pas le cas d’Hagane, mais leurs parents affirmaient que cela n’avait rien d’inquiétant. Que c’était normal.

Ils disaient aussi que c’était normal que Shun y soit arrivé si jeune. Qu’il fallait s’y attendre.

Takibi y arrivait presque alors qu’elle n’avait que dix ans. Et même si Shun y était arrivé à huit ans, Hagane n’y était parvenu qu’à douze ans.

Ni sa mère ni son père ne s’attendaient à ce qu’elle y arrive si tôt. Aucun d’eux n’ont jamais prétendu que c’était normal.

Ils ne le lui avaient pas dit mais Takibi le savait.

Elle n’était pas… normale.

 

---

 

Elle attrapa sa sacoche, cousue dans la même fourrure que sa couverture, blanche tachetée de gris. Elle la mit en bandoulière, comme d’habitude, et se dirigea vers la sortie. Après une seconde de réflexion, elle revint sur ses pas et fourra quelques kunais dans son sac. Elle pourrait toujours s’entraîner au lancer, si elle finissait par avoir marre de réussir à grimper.

 

---

---

 

Hinata s’entraînait. Elle répétait, inlassablement, tout les katas du Poing Souple. Lentement, un par un, jusqu'à ce qu’elle les ait tous finis. Et puis elle recommença.

Autour d’elle, les rayons de lumière s’infiltraient entre les branches des pins. Elle aimait plus que tout l’atmosphère de la Vallée du Démon. Une Vallée qui portait un nom bien déplaisant depuis qu’ils s’y étaient installés, Naruto et elle. Ils savaient tout les deux qui était le Démon qui lui avait donné son nom, un jour d’hivers. Un jour où Kiba, toujours au courant de tout, leur avait apprit la mort de Konohamaru, piégé par les chasseurs de déserteurs.

Elle chassa ce mauvais souvenir de ses pensées. La pratiques des katas était sensée lui apporter la paix et la sérénité, pas la vengeance des défunts. Cependant, elle ne put s’empêcher très longtemps de réfléchir, au sens de la vie, à l’avenir, à tout et n’importe quoi … Mais pas au passé. Jamais au passé.

Trop douloureux. Trop récent. Trop flou, aussi, parfois.

Alors elle pensa à ses enfants, ses ignares d’enfants. Une partie de son âme. Ils étaient doués, ces enfants. Incroyablement doué, même, et bien plus qu’eux. Ils maîtrisaient beaucoup de choses dont Hinata ignorait même l’existence, à leur âge.

Par exemple, à quatorze ans, Hagane se servait du Poing Souple avec une remarquable efficacité et le combinait brillamment avec le Clonage de l’ombre. Le résultat était stupéfiant. Elle connaissait même quelques techniques du Vent pour le combat à distance et maîtrisait déjà le Tourbillon Divin. Elle avait pour elle une incroyable quantité de chakra, héritée de Naruto, et une endurance à toute épreuve doublée d’une volonté de fer. C’était un mélange presque parfait des capacités de Naruto et d’Hinata. Presque, parce qu’elle n’était encore qu’une enfant qui avait beaucoup à apprendre. Tout à apprendre. Car Hagane, si elle restait sa fille adorée, était suffisamment imprudente sans avoir besoin de techniques surpuissantes. Le Rasengan, par exemple, était encore hors de sa portée. Dieu merci.

Shun, lui, avait créé son propre style de combat, car il ne pouvait bien évidemment pas utiliser celui des Hyuuga et était parfaitement incapable de faire plus de deux ou trois clones. En revanche, Naruto lui avait apprit comment utiliser l’affinité du Feu, dans laquelle il excellait. Il avait ensuite essayé plusieurs styles, du Poing Fort au tir à l’arc, avant de jeter son dévolu sur le maniement de deux sabres courts et plusieurs dizaines de shurikens qu’il dissimulait dans ses manches. Il manquait un peu d’endurance mais avait acquis une incroyable vitesse que ni elle ni Naruto ne pouvait égaler. Pour le moment, il ne montrait aucune trace de don héréditaire, mais elle savait que cela ne tarderait plus. Il lui manquait juste... le petit truc pour le déclencher. Le... truc. Enfin un bon petit coup d’adrénaline, en gros...

Takibi, quand à elle, était plus précoce qu’Hagane mais pas autant que Shun. Étrangement, elle était née dépourvue de byakugan et ne comprenait strictement rien au Clonage de l’ombre. En désespoir de cause, ils lui avaient fait suivre l’exemple de son frère et lui avait fait tester, à elle aussi, toute sortes de styles de combat. Celui qu’elle était en train de mettre au point était encore très chancelant mais il commençait à se stabiliser petit à petit. Elle avait déjà tiré profit de ses griffes et avait visiblement un faible pour les techniques de Terre. Et Hinata soupçonnait très sérieusement un odorat particulièrement développé. Ayant quand même passé quelques années aux côtés d’un Inuzuka, elle était au moins capable de remarquer ce genre de détail et, accessoirement, se serait couverte de honte si cela n’avait pas été le cas.

 

Mais ses enfants, aussi impressionnants soient-ils, n’avaient aucune expérience du véritable combat. Aussi élaborés que soient leurs styles, aussi performantes que soient leurs techniques, ils ne savaient rien d’une bataille réelle. Rien, à part l’expérience de leurs parents, insuffisante et souvent inutile. Ils ne savaient rien du monde qui entouraient la Vallée du Démon, et croyaient à tort qu’il lui était plus ou moins semblable. Ils étaient heureux. Heureux et insouciants. Ils se disputaient, se réconciliaient, s’entraînaient…

Ils étaient tout ce qu’Hinata avait redouté.

Ils avaient tout ce qu’elle aurait voulu avoir et elle ne pouvait s’empêcher de trembler en réalisant à quel point cela les rendait vulnérables. Elle se rappelait de sa propre enfance, toujours à croiser des regards méprisants, toujours à affronter la déception de son père. Toujours à échouer. Toujours à tomber, se relever, et tomber encore. Et se relever. Encore, et encore.

Et ses enfants à elle étaient choyés, aimés, admirés par leurs parents. Ni plus ni moins que des oiseaux en cage qui ne voyaient que le ciel à travers les barreaux sans en remarquer les dangers. Des oiseaux qui voleraient au hasard, déconcertés, si l’on venait à leur ouvrir la porte.

Et Hinata avait peur. Peur qu’on les extirpe de cette cage et qu’ils ne sachent plus où aller ni où se poser. Peur de les voir si terriblement ignorants, si impatients de découvrir le monde. Ce monde qu’elle avait fuit seize ans auparavant, ce monde qui les attirait inexorablement et dont ils ne connaissaient rien. Rien.

Ce monde qui finirait, un jour ou l’autre, par leur brûler les ailes.

 

---

---

 

Près du ruisseau, que deux adolescents venaient d’abandonner en fuyant à toutes jambes, un groupe de quatre personnes se concertait. Parmi eux, une jeune femme aux longs cheveux bruns et d’aspect fragile fixa son subordonné de ses yeux étrangement translucides. Celui-ci la dépassait bien d’une bonne tête et était beaucoup plus large qu’elle, mais cela ne paraissait pas l’impressionner le moins du monde. Elle écarta d’un geste inutile la mèche qui lui barrait le visage.

- Higuma Shirokuma, dit-elle de sa voix grave et basse. Veuillez me répéter ce rapport, je vous prie. Je tiens à le vérifier encore une fois.

- Oui capitaine, répondit-il en se raidissant, ce n’était jamais bon signe quand leur capitaine se mettait à les vouvoyer. Deux enfants d’environ quatorze ans m’espionnaient alors que je venais de sortir du passage. L’un d’entre eux était une fille blonde, aux cheveux longs, de taille et de corpulence moyenne, et qui possédait le byakugan. Je ne saurais l’affirmer avec certitude mais elle ressemblait très fortement au déserteur Hyuuga Hinata, excepté la couleur de cheveux. L’autre enfant était un garçon aux cheveux noirs et aux yeux noirs, assez grand, très mince. Son visage possédait les caractéristiques de ceux des…

- C’est bon, le coup-t-elle avec un geste de la main. C’est tout ce que je voulais savoir.

Higuma remua sa grande carrure, visiblement mal à l’aise.

- Nous changeons de plan, continua-t-elle sans lui accorder la moindre attention. Danzô-sama a bien précisé que les enfants sont prioritaires, dans ce genre de cas. De nouvelles recrues sont plus utiles qu’une vieille histoire de désertion.

Les shinobis hochèrent de la tête mais l’un d’eux, un jeune homme blond aux yeux écarquillés, intervint timidement.

- Heu... capitaine Hanabi...

- Oui, Haruka-san ?

- Je... Je pensais que vous donneriez la priorité à votre soeur... Je veux dire, nous savons ce que vous ressentez à propos de sa trahison...

Hanabi se tourna vers lui et le transperça de ses yeux sans âme. C’était un ninja d’une vingtaine d’années qui venait tout juste de monter en grade, la nouvelle recrue de l’équipe. Assez prometteur en perspective, il possédait un talent appréciable dans un combat, ainsi qu’une franchise et une insolence encore mal cachées par sa timidité. Quelqu’un qui « ferait de vieux os » selon l’expression des vétérans de Konoha. « Un inconscient », pensèrent ses équipiers en évitant soigneusement de croiser le regard de leur nouveau membre.

Hanabi s’approcha de lui sans le lâcher du regard.

- Haruka-san, répéta-t-elle d’une voix froide. Ma priorité, comme vous dites, est mon devoir envers le village et sa protection. Pas une quelconque vengeance familiale. Ma soeur a déserté il y a des années et cela fait bien longtemps que je ne ressens pour elle que de l’indifférence. Nous n’avons plus rien en commun à part le sang de nos aïeules, ni plus ni moins qu’une question de génétique que je le déplore amèrement. Et je n’hésiterai pas une seconde à l’éliminer si elle se mettait en travers de notre chemin. Me suis-je bien fais comprendre ?

- Ou... Oui, bafouilla-t-il en reculant d’un pas. Veuillez pardonner mon insolence, capitaine.

- Bien.

Elle se tourna vers ses autres shinobis, comme pour les défier du moindre commentaire. Ce qu’ils ne firent bien évidemment pas. Pas fous.

 

Tous les ninjas sous les ordres de Hyuuga Hanabi – à part, peut-être, le jeune Haruka – savaient qu’elle ne pensait pas le moindre mot de ce qu’elle venait de dire, et que le départ de Hyuuga Hinata l’avait affecté plus qu’elle ne le laissait voir. Ils savaient aussi que seules les circonstances l’amenaient à être aussi distante avec ses shinobis, et que cette façade de froideur était le seul moyen pour elle de surmonter l’épreuve que consistait la capture de sa propre soeur.

Mais ils savaient aussi que lorsque leur capitaine s’exprimait avec une telle gravité, ils n’avaient qu’à adopter profil bas et obéir sans songer à protester, sous peine de subir la colère de leur redoutable capitaine. Façade ou pas. Et Haruka venait juste de le découvrir.

- En route, dit-elle en se détournant. Avant le coucher du soleil, nous aurons attrapé ces enfants.

 

---

---

 

Shun et Hagane se jetèrent dans la tanière qui constituait une entré de plus de la maison souterraine. Shun exécuta rapidement la technique de lumière, sans cesser de courir, et ils continuèrent en direction de leur chambre. Ils pourraient y récupérer à la fois leurs armes et leur petite soeur, si elle y faisait sa sieste habituelle. Ils bifurquèrent plusieurs fois en tâchant de ne pas se tromper comme cela leur arrivait parfois (un labyrinthe, qu’on y ai grandi ou pas, reste un labyrinthe).

Quand ils arrivèrent enfin dans la chambre – en arrachant à moitié la tenture qui servait porte – la première chose qu’ils constatèrent c’est que Takibi s’était manifestement réveillée plus tôt que d’habitude (« Et bien sûr il a fallut que ça tombe ce jour là, hein ? Elle n’aurait pas pu se contenter de roupiller jusqu’à pas d’heure, comme toujours ? Nooon, certainement pas... »).

Pendant que Shun attachait ses sabres courts dans son dos, croisés et manches vers le haut, Hagane récupéra à la hâte quelques kunais et shurikens, « qui risquaient d’être particulièrement utiles dans les prochaines minutes », lui confia son intuition – et elle était tout à fait d’accord avec elle. Elle fixa les shurikens dans ses manches et cacha les kunais sous sa ceinture. Puis elle jeta un coup d’oeil à son frère qui venait juste de terminer, lui aussi.

- Tu as pris une trousse de soin, au cas où ? lui demanda-t-elle (on est jamais trop prudent, lui disais encore son intuition).

- Non, mais j’ai pris quelques bandages, ça devrait faire l’affaire.

La bonne blague... Bon, tant pis. Pas le temps, de toute façon.

- Elles sont où, à ton avis ? interrogea-t-elle encore.

- Maman peut très bien être n’importe où dans la Vallée, mais je sais que Takibi aime s’entraîner sur les rives de la rivière.

- D’accord, alors c’est parti.

Ils reprirent d’un bond leur course folle en direction de la rivière. Mieux valait rester à l’abri du souterrain pendant le trajet, ils pouvaient sortir n’importe quand après tout.

 

Ils coururent ainsi pendant quelques minutes et ils avaient presque atteint leur but quand la terre se mit à trembler. Surpris, ils s’arrêtèrent et regardèrent autour d’eux. Bien inutilement, d’ailleurs, car aucune source potentielle ne se trouvait dans leur champ de vision.

- À tous les coups ça vient de « lui » ! s’exclama Shun.

Hagane ne se demanda même pas qui était « lui », c’était évident. Elle activa son byakugan pour tenter de le trouver, mais elle ne le vit nul part, ni lui ni les renforts dont il avait parlé. Le plafond du tunnel se mit à vibrer et commença à s’effriter. La poussière se déversa en longues traînées sablonneuses et ils eurent à peine le temps de réaliser ce qui leur arrivait que des pans entiers de la galerie s’effondraient sur eux en un vacarme assourdissant.

Hagane fit un bond en arrière et évita de justesse un bloc de pierre qui faillit bien l’écraser. Elle chercha son frère du regard et le découvrit à quelques mètres d’elle, lui aussi essayant de rester à distance des projectiles.

- Shun ! cria-t-elle par-dessus le bruit du tremblement de terre. Il faut sortir d’ici avant que le tunnel ne s’effondre complètement !

Il acquiesça et lui désigna une direction du doigt : une issue se trouvait à quelques mètres d’eux seulement ! En sautillant de droite à gauche pour ne pas finir en bouillie, ils se précipitèrent vers elle. Malheureusement, ils n’eurent pas fait quelques pas qu’un craquement sonore retentit, comme une branche sèche qui se brise. Au-dessus d’eux, le plafond se fendit d’un coup, laissant filtrer la lumière du jour... et s’effondra.

Juste avant d’être recouverte par l’énorme quantité de terre, Hagane aperçut quatre silhouettes qui les regardaient depuis le bord du fossé qu’ils venaient de créer.

« Pourquoi est-ce que je n’ai pas pu les voir avant ? » eut-elle le temps de se demander avant de s’évanouir, suffoquée par le poids qui l’écrasait.

 

---

---

 

Hinata sursauta. Elle avait sentit une vague de chakra inconnu.

Une technique. Puissante.

En un éclair, elle activa son byakugan et scruta l’ensemble de la Vallée, d’un regard globale et imparable. À sa grande surprise, elle ne vit aucun ninja, aucun ennemi potentiel à repérer. Elle était pourtant sûre d’avoir sentit quelque chose... Elle inspecta chaque mètre carré de la Vallée, cherchant ses ennemis, ses enfants, et la raison de leur invisibilité.

Et soudain, elle comprit. Et elle réalisa.

Raide, la respiration saccadée par l’angoisse, elle se mit à chercher autre chose. Une anomalie dans le terrain, un passage creusé dans les montagnes, un arbre tout juste abattu... Elle sonda chaque recoin de la Vallée, dans ses moindres détails, retournant du regard chaque endroit suspect qui aurait pu abriter un quelconque danger.

Et quand elle trouva, il ne se passa pas une fraction de seconde avant qu’elle n’eut disparut, ne laissant derrière elle qu’un vague frémissement des fougères. Elle courait plus vite qu’elle ne l’avait jamais fait, se fondant dans la vitesse même, ne ressemblant plus qu’à une vague traînée blanche entre les arbres.

Plus tard – beaucoup plus tard – elle se dit qu’elle aurait dut courir plus vite. Beaucoup plus vite. Tellement plus vite...

Pour ses enfants, elle n’allait jamais assez vite.

 

---

---

 

Hagane reprenait lentement ses esprits. La première chose qui lui vint à l’esprit était qu’elle avait dans la bouche un écœurant goût de sang et de terre mélangés. Ce n’est qu’ensuite qu’elle remarqua que ses bras lui faisaient terriblement mal, comme s’ils avaient été écrasés par quelque chose de très lourd. Elle sentit qu’elle était allongée sur le dos, la tête tournée sur le côté, et une odeur de terre et d’herbe lui parvenait aux narines. Et puis elle entendit les voix. Une voix de femme, sèche et autoritaire. Et une voix d’homme, rocailleuse. La femme était en colère, elle criait. Mais Hagane l’entendait de loin, comme si elle s’était trouvée à des kilomètres d’elle. Elle avait tellement mal qu’elle avait envie de vomir.

- Tu aurais pu les tuer ! entendit-elle. Et tu prétends être un expert en techniques de Terre ? Tu aurais du prévoir la possibilité qu’ils se soient trouvés juste en dessous, imbécile !

- Avec tout le respect que je vous dois, capitaine, répondait la voix d’homme, étrangement calme. Vous étiez sensée le vérifier. C’est vous qui possédez le byakugan.

- Ça suffit ! Je ne veux plus en entendre parler. C’est de ton incompétence dont nous parlons !

« Quelle mauvaise foi... » ne s’empêcher de penser Hagane. Elle décida d’ouvrir les yeux, au risque de se faire repérer. Elle ne discerna d’abord qu’une lumière aveuglante. Elle n’était donc plus dans le tunnel, où ce qu’il en restait désormais. Puis elle distingua la forme allongée de son frère, tout près d’elle. Inconscient.

Surtout, ne pas paniquer. Ne jamais paniquer, sinon tout est foutu.

Facile à dire...  Et moins facile à faire, s’aperçut-elle en sentent les battements de son coeur accélérer. Elle ne savait pas quoi faire. Dans son affolement, toutes les solutions, toutes les techniques, tout ce que lui avaient apprit ses parents paraissait avoir disparu de sa mémoire. Elle ne savait pas du tout quoi faire !

Soudain, elle vit la main de Shun bouger. Juste un doigt, d’un demi millimètre. Il était parfaitement réveillé et faisait semblant afin de ne pas attirer l’attention des ninjas. Elle n’était pas seule ! Cette constatation lui fit l’effet d’une douche froide et elle retrouva comme par magie toute son assurance. Elle savait que dans leur situation, être deux ou même trois ne changeait pas beaucoup la donne... Mais mince, elle n’était plus seule !

Shun ouvrit les yeux, lui aussi. Leurs regards se croisèrent et les années de complicité passées ensemble, à jouer durant toute leur enfance, puis à s’entraîner en cherchant toujours à dépasser l’autre, firent le reste. Parfaitement synchronisés, ils se levèrent d’un bond et reculèrent de plusieurs mètres. Ils n’avaient pas été attachés et avaient même conserver leurs armes. Quelque chose clochait. Quand on capturait quelqu’un, le neutraliser était le premier réflexe que l’on devait avoir. Toujours.

Les shinobis, eux, n’avaient pas bougés. C’est à peine s’ils tournèrent la tête vers eux et parurent s’inquiéter de les voir s’échapper.

Quelque chose clochait et Hagane le savait, rien que par le sourire presque amical qu’abordait la jeune femme. Un sourire qui n’était ni condescendant ni méprisant, comme elle l’avait imaginé en entendant sa voix. Elle avait au contraire une expression très douce sur son visage, et ses yeux – elle sursauta en les voyant aussi blancs que les siens et ceux de sa mère – n’avaient pas le regard cruel qu’elle s’attendait à voir. La femme repoussa une mèche de cheveux bruns de son visage (un geste parfaitement inutile puisqu’elle lui retomba dans les yeux immédiatement après).

Et ce qui clochait encore plus, c’était la ressemblance plutôt frappante qu’elle avait avec sa mère. Ce n’était pas exactement la même, bien sûr. Son visage était plus fin, plus gracile que celui d’Hinata. Plus perçant. Son corps était beaucoup plus mince – « planche à pain » – mais il conservait cette allure flexible, mortelle, comme s’il échappait à l’attraction terrestre et frôlait le sol comme un fantôme. Même après des années de pratique du Poing Souple, Hagane ne parvenait pas à imiter cette démarche si particulière et se contentait d’aplatir le sol comme un lamentable pachyderme.

- Vous avez fini par vous réveiller, à ce que je vois, dit la femme en la tirant de ses pensées.

Le ton de sa voix avait complètement changé par rapport à ce qu’avait entendu Hagane. Et les ninjas à ses côtés ne paraissaient même pas en être étonnés. Hagane fronça les sourcils et échangea un nouveau regard avec Shun. Là encore, ils étaient bien d’accord : cette femme, en plus d’être ridiculement semblable à leur mère, était bizarre !

- Vous n’avez aucune raison d’avoir peur, continua-t-elle sans se départir de son sourire. Nous voudrions simplement que vous nous accompagniez quelque part. On ne vous fera aucun mal.

Provoquer ces shinobis alors que leur apparente bienveillance constituait une éventuelle sortie de secours était la chose la moins raisonnable à faire, étant donné la situation, mais Hagane n’avait jamais été capable de faire semblant à quoi que ce soit. Elle se retint, cependant. Juste un peu. Presque.

- Non mais vous nous prenez pour qui ? s’exclama-t-elle en brandissant le poing – « Aïe ! ». On sait parfaitement qui vous êtes et on ne vous suivra nul part, bande de cons !

- Hagane ! vociféra son frère en la regardant furieusement.

- Quoi ? On va quand même pas se laisser faire, quand même ?

- C’est du quatre contre deux, Tête-de-plomb, grinça-t-il. C’est pas comme si on avait l’avantage.

- On s’en fout, dit-elle en prenant la posture de combat du Poing Souple – « Aïe ! Et merde ! ». Qui ne tente rien n’a rien, tu devrais le savoir depuis le temps. Et puis j’ai pas du tout envi de fuir, de toute façon. Une fois mais pas deux !

Shun ne répondit pas. Lui aussi avait horreur de fuir, éducation oblige. Et peut-être aussi son orgueil...

Les ninjas les regardèrent d’un air franchement stupéfait. Puis la femme perdit soudainement toute trace d’amabilité. Son visage devint dur, si dur qu’il ne paraissait pas avoir un jour été capable de dessiner un sourire.

- Tant pis pour vous, dit-elle d’une voix glaciale. Vous l’aurez chercher.

Exactement comme Hagane s’y attendait, elle prit exactement la même position qu’elle, la garde du Poing Souple. Cette femme ressemblait trop à sa mère pour qu’il puisse en être autrement. Shun soupira encore et finit par dégainer ses sabres. Il prit lui aussi sa posture de combat, jambes fléchies, les lames parallèles à mi-hauteur du sol, légèrement inclinées vers le ciel. Position de défense.

Elle activa son byakugan et, sans grande surprise, ne distingua pas le moindre méridien dans le corps de ses adversaires. Elle ne les avait pas vu avant l’effondrement du tunnel, même s’ils étaient bien là (comment pourrait-il en être autrement ?), il n’y avait aucune raison pour qu’elle le puisse maintenant. Peu importe, elle ne dépendait pas du taijutsu pour se débarrasser d’un ennemi. Son affinité du Vent ferait l’affaire.

Sauf que cela ne se passa pas du tout comme prévu. Sauf que cette femme qui pratiquait plus ou moins le même style de combat qu’elle n’était pas du tout sensée être aussi rapide. Avant d’avoir eu le temps de le réaliser, son ennemie était déjà derrière elle, la paume meurtrière prête à frapper. Pour l’éviter, Hagane fit un bond sur le côté, un peu comme l’aurait fait un animal, mais elle ne dut son salut qu’à l’intervention de son frère. Celui-ci abattit ses lames lancées à pleine vitesse, une de chaque côté de sa cible, mais elles frappèrent dans le vide. La femme était déjà retournée près de ses équipiers, les bras croisés, la tête penchée sur le côté d’un air songeur.

Pendant qu’Hagane reprenait sa garde, Shun changea la sienne. Presque de profil, sabre de la main droite en position haute, parallèle au sol, celui de la main gauche incliné de biais, pointe en haut et vers la droite. Position d’attaque, il passait aux choses sérieuses. Personne ne s’en prenait à sa soeur ou à sa fierté sans en subir les conséquences. Et la fierté de sa propre rapidité venait de prendre un sacré coup.

- Hum... fit la femme au bout d’un moment. Vous êtes plus forts que vous ne le laissez paraître. Je suppose que ce doit être de famille. Vous ferez sans aucun doute de bonnes recrues.

Des recrues. Alors elle les testait. Cette rapidité hallucinante n’avait été qu’un test. Hagane frissonna. Elle ne finirait pas enchaînée à une quelconque allégeance. Ça non. Jamais. « Plutôt mourir » réalisa-t-elle. Plutôt mourir que de renoncer à sa liberté ! Elle jeta un coup d’oeil à Shun et le vit les traits crispés, frémissants de colère. Le visage de son frère avait rarement une telle expression. Elle se demanda s’il partageait son avis ou si c’était cette vitesse, bien supérieur à la sienne, qui meurtrissait son orgueil. Sans doute un peu des deux.

Derrière leur adversaire, les autres shinobis n’avaient pas bougé d’un pouce. Peut-être avaient-ils reçus l’ordre de laisser faire leur capitaine. Celle-ci décroisa les bras et recommença à sourire. Elle avait indéniablement confiance en elle et ne doutait pas un instant de l’issue de l’affrontement. Et Hagane devait bien admettre que ce n’était pas sans raison valable. Cette femme était immensément plus forte qu’elle, que Shun, qu’eux deux réunis. Ils étaient foutus.

Elle déglutit, et tâcha d’oublier la douleur lancinante de ses bras blessés. Elle se battrait jusqu’au bout, fut-elle amputée des quatre membres ! La femme, en face d’elle, n’avait même pas prit la peine d’activer son byakugan. Comme dans un rêve, comme si ce combat ne la concernait pas, Hagane vit l’attaque se diriger droit vers elle, presque au ralentit. Ses yeux suivaient la vitesse du mouvement, cette fois-ci, mais pas son corps. Ni celui de Shun. Elle vit la main se rapprocher de plus en plus, devina le chakra s’affinant, sans pouvoir réagir...

Elle ne comprit pas tout de suite ce qui c’était passé quand son ennemie s’écrasa de plein fouet sur le bouclier bleu, dressé entre eux et leurs adversaires. Un véritable champ de force en forme de bol renversé, créé à la dernière seconde. Infranchissable.

Indestructible.

 

---

 

Cette femme était sans aucun doute bien plus forte qu’elle et Shun réunis. Beaucoup, beaucoup plus forte... Terriblement plus forte.

Hagane se demanda si cette femme qui lui ressemblait tant, de l’autre côté du bouclier, était aussi puissante que sa mère. Sa mère invincible. Sa mère qui la sauvait toujours de tous les dangers dans lesquels elle se fourrait. Sa mère qui gardait toujours son sourire et son sang-froid, quelle que soit la gravité de la situation.

Sa mère qu’elle n’avait encore jamais vu aussi furieuse, sa mère dont les cheveux flottaient comme un voile pris dans la tempête tant elle déployait de chakra, sa mère dont le byakugan était élevé à un niveau tel qu’il luisait d’un éclat meurtrier sous l’ombre des pins.

Sa mère...

Qui la sauvait, une fois encore. Qui les sauvait, elle et son frère.

 

Indestructible.

 

 

... à suivre...

 

Et voilà le chapitre quatre ! Si vous voyez des fautes d'orthographes, soyez indulgents, je l'ai écrit il y a longtemps et j'ai tellement la flemme de le corriger.

J'espère que vous avez apprécié ce chapitre, je vous donne rendez-vous à la semaine prochaine pour le suivant.

 

Mizore

Laisser un commentaire ?