Je t'aime moi non plus

Après avoir expédié le repas le plus rapidement possible, j’enfile mes baskets avec rage. L’appel de ce monstre de Sasuke encore en mémoire, je cours à toute vitesse dans la rue et ralentis lorsque mes jambes commencent à me faire mal. A bout de souffle, je m’arrête en posant mes mains sur les genoux, ma respiration haletante se fait forte, heureusement personne n’est de sortie ce soir.

Après que ma respiration se fasse plus régulière je regarde les demeurent qui m’entourent. Elles sont toutes fait de pierre ancienne blanche avec des portails majestueux. Mon regard se pose sur un chemin de terre entre 2 manoirs. Il mène tout droit dans la forêt. J’emprunte le sentier en utilisant mon téléphone comme lampe torche et me remet à courir, heureuse d’avoir trouvé cette faille. Je ne m’aventure pas bien loin, il fait beaucoup trop sombre, néanmoins je rentre satisfaite d’avoir trouvé ce sentier. Mon parcours quotidien passera par ici, il n’y a rien de plus agréable que de courir dans les bois.

Les dernières minutes de course me permettent de me vider la tête. Je pars vite me doucher et me couche les jambes tremblantes, le sommeil m’enveloppe instantanément.

La douleur dans mes jambes me réveille le lendemain matin. J’ai trop forcé hier soir, les courbatures sont puissantes. Je les étire doucement en grimaçant. Pas moyen que je cours aujourd’hui, je vais plutôt trainer et lire un des romans que j’ai acheté la veille.

L’air et doux, alors j’en profite pour commencer une nouvelle lecture dans le jardin. Je marche pendant un moment pour m’éloigner le plus possible de la demeure et du jardinier. Un bruit d’eau commence à se faire entendre, je le suis et découvre une petite rivière qui lézarde entre les arbres. Pas loin du bord, un beau Saul pleureur danse au rythme de la brise.

-       Tu as trouvé ma cachette Sakura.

Je sursaute de surprise.

-       Mr Hatake, je ne vous avais pas remarquer.

J’avais été tellement absorbé par l’atmosphère de ce lieu qu’il était passé inaperçu. Mr Hatake rigole avant d’embrasser du regard le paysage dans sa totalité.

-       C’est magnifique n’est-ce pas ? Je viens souvent ici m’éclairer l’esprit. Ça fait du bien de se retrouver seul et de remettre ses idées en ordre.

-       Oh, je vais vous laisser dans ce cas.

Il me retient de la main alors que j’esquisse un mouvement pour me retourner.

-       Non reste, j’ai l’esprit limpide à présent. Je vais te laisser apprécier cet endroit.

Sur ces mots, il se lève du banc et me tapote l’épaule en repartant en direction du manoir. Prenant place à l’endroit où Mr Hatake se tenait tantôt, j’ouvre mon roman à la première page. Je lis, absorbée par l’histoire de cette romance impossible entre un soldat et une impératrice. Tant d’amour, tant de cruauté. Mon ventre se met à gargouiller lorsque j’arrive au milieu de mon livre. En levant les yeux je constate que la luminosité a baisser. 17h passé était affiché sur mon téléphone. Je comprends pourquoi j’ai faim, j’ai passé la journée à lire ici en sautant le repas de ce midi. Je me hâte de rentrer avant qu’il ne fasse totalement sombre.

Arrivant prés de l’entrée côté jardin, j’aperçois Tsunade jeter un regard circulaire aux alentours jusqu’à ce qu’elle me voie. Son regard s’illumine en me voyant approcher.

-       Je commençais à m’inquiéter ! Tu n’étais pas au repas ce midi, Sakumo m’avait dit de ne pas m’inquiéter mais tu n’es pas réapparu de l’après-midi.

Coupable d’avoir inquiétée ma tante je me mords la lèvre inférieure.

-       Je suis désolée, j’étais absorbée par ma lecture sans me rendre compte que le temps passait.

Je lève mon livre à son regard, elle l’observe et soupire en souriant.

-       L’important c’est que tu ailles bien.

Elle s’approche et pose maladroitement ses mains sur mes épaules.

-       Tu vas me trouver peut-être trop protectrice mais tu sais j’ai peur depuis… Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose.

Elle doit surement parler de l’accident. Mon cœur se serre à ce souvenir. Je tapote une de ses mains dans le but de la soulager.

-       Je ferai attention de ne plus t’inquiéter, c’est promis.

Elle me surprend en m’attirant contre sa poitrine.

-       Tant mieux, n’inquiète pas ta vieille tante ainsi. J’ai déjà perdue ma sœur, je ne veux surtout pas te perdre aussi.

Les larmes me montent aux yeux, je l’entoure de mes bras et elle ressert sont étreinte en réponse. Je ne pensais pas qu’elle tenait autant à moi, je me voyais plus comme une contrainte pour elle qu’autre chose. Sans le savoir j’attendais ces mots, ils me réconfortent et me réchauffe le cœur. Dans l’émotion, je laisse échapper ce qui me pèse depuis mon arrivée.

-       J’aimerai passer plus de temps avec toi. J’ai l’impression d’être tout le temps seule.

-       Oh non ma chérie…

Elle saisit mes deux joues dans ses mains, ses yeux sont remplis de tristesse.

-       Je ne me rendais pas compte que je t’avais mise de côté. Je t’assure que je pensais bien faire en te laissant de l’espace pour t’habituer à cette nouvelle vie. Je suis désolée, on passera plus de temps ensemble dorénavant.

Je lui souris, en joie, et retourne cacher ma tête dans sa poitrine. On reste ainsi quelques instants avant de se détacher, les yeux humides.

Ma tante replace une mèche de cheveux derrière mon oreille le sourire tendre.

-       Je regrette tellement de ne pas être venus vous voir plus souvent ta mère et toi. Après mon mariage j’avais beaucoup d’obligations me retenant ici. Aujourd’hui je le regrette, le temps est quelque chose de précieux, on ne pourra jamais le rattraper. Ta mère me manque terriblement. Tu lui ressembles tellement quand elle avait ton âge, son portrait craché.

-       Vraiment ? Je ne me rends pas compte, je trouve qu’elle te ressemble davantage.  

-       C’est l’âge qui parle ma belle, rigole-t-elle.

Je lui souris et remarque à ces moments-là que nous n’étions pas seules. Mr Hatake et Iruka nous regardent avec des yeux attendris. Je rougie, gênée et baisse les yeux sur mes chaussures. Tsunade le remarque et rabroue les deux hommes.

-       Bande de vautours vous n’avez pas mieux à faire que de nous épier.

Mr Hatake lève les mains en l’air, fautif, tandis qu’Iruka rigole dans sa main.

-       On voulait simplement proposer un repas à Sakura, ma chère.

Mr Hatake se rapproche de Tsunade et lui souris taquin. Je suis sûr qu’en réalité il adore voir la facette tendre de ma tante.

-       Une assiette t’attend en cuisine si tu as faim, poursuit Iruka à mon attention.

-       Je meurs de faim !

Après un signe de main aux mariés je suis Iruka en cuisine. Il se met au travail silencieusement pendant que je déguste mon repas.

De retour dans ma chambre, j’observe attentivement ma mère sur la photo de ma table de chevet. Est-ce que je lui ressemble vraiment ? Nous avons la même chevelure, la même couleur de yeux et à bien y regarder nos visages sont similaires. Je regarde mon père, de qui j’ai pris la forme des yeux. Tous deux sourient, radieux sur la photo. Je prends le cadre pour le serrer contre ma poitrine.

-       Maman, Papa, je vais bien. Je ne suis pas seule. Vous me manquez terriblement, il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à vous. Je vous promets d’aller mieux, c’est en bonne voie grâce à Tsunade et son mari, j’ai aussi de supers amis maintenant. Maman, je suis sûr que tu aurais adorée Tenten.

Ma voix se brise pendant que les larmes roulent sur mes joues. Après quelques instants je repose le cadre en essuyant mes joues. J’irai mieux, je ne resterai plus seule. Un sourire s’étire sans forcer sur mes lèvres pendant que je descends rejoindre ma famille d’adoption.