Je t'aime moi non plus
Le week-end est passé à toute vitesse. Tsunade et moi avons passé la journée du dimanche dans le petit salon, une tasse de thé dans les mains souvent rempli par Iruka. Nous discutions de tout ce qui nous passait par la tête. J’appris toutes les bêtises que Tsunade et ma mère ont faite durant l’adolescence. Parler d’elle ainsi me fait du bien et je suis sûr que cela apaise également ma tante. Mr Hatake était assis dans son fauteuil plus loin et travaillait sur son ordinateur, un sourire apparaissait de temps à autre en nous écoutant.
J’arrive sereine devant le lycée le lundi matin, jusqu’à ce que j’aperçoive Sasuke tout sourire devant le portail. Je m’arrête net, avec l’envie de retourner chez moi.
- Ma chère servante arrive bien tard ce matin.
Je devrais penser à me limer les ongles en forme de griffe. Le jour où je toucherai ce beau visage, je veux être prête à lui laisser une marque à vie.
- Je n’ai jamais dit que j’avais accepter de te servir il me semble.
- Tu n’as pas le choix, il me semble.
Il soulève un sourcil de défi. Je le regarde bien droite.
- Et tu comptes faire quoi si je refuse ?
- Hum… réfléchit-il, il y a bien des choses que je suis en mesure de faire. Je pourrais te renvoyer de l’établissement, ou alors je pourrais impacter l’entreprise de Sakumo Hatake. Ou encore obliger les dames d’arrêter de côtoyer ta tante.
Mes yeux s’agrandissent d’effroi, il sourit ravi de son effet.
- Mais si c’est ce que tu préfères plutôt que d’être à mes ordres pendant 2 petites semaines alors je m’arrangerai.
- Non ! M’emportai-je. C’est bon tu as gagné… Pour cette fois.
« Démon » rajoutai-je en penser. Tant pis pour mon image, je refuse de mettre ma tante et Mr Hatake dans l’embarras.
- Je gagne toujours.
Ses épaules se soulèvent l’air de dire « je n’y peux rien je suis un foutu monstre bien né ». Ma mâchoire craque pendant que je me retiens de lui cracher tout ce que je pense de lui.
- Attrape.
Il me jette son sac dans les bras et avance vers l’entrée les mains dans les poches. Je le suis à regret.
- Tu parles d’un duc, un foutu dictateur oui… marmonnai-je.
Il me regarde en coin.
- Je t’ai entendu, tu as de la chance personne d’autre que moi n’a entendu, j’aurai dû te punir encore.
Le coin de sa bouche se soulève, plutôt que de se sentir offusqué cela l’a amusé, je pensais avoir été discrète, il a de bonnes oreilles le bougre. Je le suis un peu en retrait. Les élèves que l’on croise nous regardent interloqués et finissent par se moquer de moi. Comme il l’avait promis l’humiliation monte. Je me cache du mieux que je peux derrière son grand dos, le nez dans son sac. On passe devant mes amis qui nous fixent avec étonnement. Le regard de Naruto se fait dur à l’encontre de Sasuke. Je leur glisse un regard en coin de détresse. Le brun s’arrête un peu plus loin vers ses 2 camarades. Les 2 bruns me regardent curieusement avant de se reporter sur mon tortionnaire. Celui-ci me pointe du doigt sans me regarder.
- Sakura, ma nouvelle domestique.
Le brun a la queue de cheval me regarde les sourcils froncés avant d’hausser les épaules. Il se repose contre le mur l’air de s’en foutre. En voilà un autre presque aussi agaçant que Sasuke. A ses côtés, son autre ami me regarde avec curiosité, aucune animosité dans ses yeux blancs. Son visage pâle contraste avec la noirceur de sa chevelure noir tombant dans son dos. Il prend la parole après quelques secondes.
- Sakura Haruno, tu es dans la même classe que ma sœur il me semble.
Je cherche mentalement de qui le brun peut-être le frère. Personne ne me vient à l’esprit.
- Désolée, je ne fais pas vraiment attention avec qui je suis en cours. Elle s’appelle comment ?
- Hinata. C’est curieux que tu ne l’aies pas remarqué.
Il hausse un sourcil visiblement vexé. Mon cher maître intervient en ma faveur.
- Elle n’a aucune éducation Neji, les coutumes d’ici lui sont étrangères.
- Qu’est-ce que j’ai fait encore ? M’énervai-je.
Sasuke me regarde, l’air moqueur.
- Hinata et Neji font partie de la famille Hyuga. Tu as une marquise dans ta classe.
- Oh, je ferai plus attention alors.
Neji me regarde à nouveau l’air dur.
- Je te préviens que si j’entends quoi que ce soit à ton encontre de négatif tu auras à faire à moi.
Reculant d’un pas, je prends peur et serre plus fort le sac de Sasuke contre ma poitrine.
- Je ne compte rien lui faire, promis.
Le brun à la queue de cheval pose une main sur l’épaule de Neji dans le but de calmer son ami tout en me regardant. Il parle d’une voix trainante.
- Hinata est intouchable, même si tu entends quoi que ce soit préviens nous avant que ça ne te retombe dessus, et crois-moi tu ne seras pas prête pour ces conséquences, ce ne sera pas seulement porter le sac de Sasuke. La réputation d’Hinata est importante, à la fois pour les Hyuga mais aussi pour les Uchiha.
Je le regarde complètement perdue. Sasuke intervient de nouveau.
- Ce que veut dire Shikamaru c’est que nos familles sont liées par alliance. Hinata est la fiancée de mon frère.
Le brun à la queue de cheval, Shikamaru, hoche la tête en accord avec Sasuke.
- Alors Sakura, reprends Neji, si tu entends ou vois quelqu’un l’injurier, l’approcher ou ne serait-ce que la regarder, tu me préviens immédiatement que je m’occupe de son cas.
Les traits de Neji sont sévères, j’avale difficilement ma salive de peur, je le trouvais sympathique au premier abord, il est totalement effrayant. J’abaisse les yeux, ne pouvant supporter son regard dur.
- J’ai compris…
Je n’ai qu’une envie, m’éloigner de cet individu effrayant. En relevant les yeux vers Sasuke je suis surprise de le trouver si proche. J’ai dû me rapprocher de lui inconsciemment en cherchant une protection. Je doute qu’il me protégerai pour autant. Sasuke me regarde, l’air de comprendre ma détresse.
- Ne te met pas plus dans l’embarras et tiens toi tranquille, tout ira bien.
Je hoche docilement la tête ce qui le fait sourire. La sonnerie retentit et je regarde le brun en lui tendant son sac. Il secoue la tête en souriant.
- Tu vas me l’amener jusqu’à ma table.
- Mais… Je vais être en retard !
Il part dans un rire sadique avant de s’avancer vers la cage d’escalier.
- Je m’en fous !
Ce monstre… Je vais devoir courir jusqu’à ma salle, tant pis. Heureusement que j’ai mémorisé le lycée. Ses longues jambes montent tranquillement les marches devant moi, je peine plus avec mon sac en plus du sien. Heureusement il s’arrête au premier étage et part dans une salle de classe. Je le suis pendant qu’il s’installe au fond de la classe. Il pointe son bureau du doigt.
- Sors mes affaires et après tu peux y aller.
Je m’exécute, rouge de honte. Avant de partir il m’interpelle à nouveau.
- A la pause rejoins-moi dans la cour avec un café noir, sans sucre. Ne sois pas en retard.
Je pars les points serrés. Un goût de fer se répand dans ma bouche, je me rends compte que je me suis mordu l’intérieur de la bouche pour éviter de lui rentrer dedans. Et ce n’est que le premier jour.