Je t'aime moi non plus
« Elle va bientôt tomber » m’avait dit Sasuke. La semaine de cours se termine dans quelques minutes sans qu’il ne se soit manifesté, pourtant je doute qu’il ait oublier, alors qu’attend-il ? Je fais tourner distraitement mon crayon sur la table en réfléchissant à des hypothèses. Evidemment cela m’arrangerai qu’il n’en fasse rien, je n’ai toujours pas accusé le coup qu’il me refuse l’accès au moindre club.
Je soupire en me laissant retomber contre ma chaise. Les élèves de ma classe ont déjà quasiment tous rangés leur affaire et attende la sonnerie libératrice avec impatience. Quand elle vient enfin, ils atteignent déjà la porte avant qu’elle se soit terminée. Tenten s’étire à mes côtés.
- On va enfin pouvoir faire les magasins.
Tenten et moi avions convenu d’aller acheter notre robe pour le gala après les cours. Enfin il s’agit surtout de moi, sa mâchoire en est presque tombée par terre quand je lui ai dit que je n’avais pas de tenue adéquate.
Choji et Naruto s’avance vers nos pupitres.
- Laissez-en pour les autres, rigole le brun.
- Evidemment, il faut trouver LA robe qui sublimera notre Sakura !
Tenten me fait un clin d’œil en passant son sac sur son épaule. Mes joues rosissent.
- N’importe quelle robe fera l’affaire, tant qu’elle envoie le message « je ne veux pas de problème ».
La brune pose une main déterminée sur mon épaule.
- Avec nous il ne se passera rien ne t’en fais pas.
J’avoue appréhender un peu, jamais je n’ai mis les pieds dans un tel événement. Naruto hoche la tête en accord avec la brune.
- Avec Tenten on ne verra même pas que tu fais partie de « la classe sociale basse ».
Il argumente en faisant des guillemets avec ses doigts.
- Vous allez voir les gars, reprend la brune, je vais rendre notre Sakura sublime.
- Ça je n’en doute pas.
Naruto me sourit longuement avant de se diriger vers la sortie tout en m’observant du coin de l’œil. Choji lui attrape le bras avant qu’il ne rentre dans une élève.
- Fais attention ou tu vas ! Rouspète Choji, de la crainte dans la voix.
Naruto tourne les yeux vers la fille aux cheveux noirs avant de s’incliner bien bas.
- Toutes mes excuses je ne t’avais pas vue.
La fille hoche la tête les joues légèrement roses, ses yeux blancs tourné vers le sol. Je suis surprise de la remarquer pour la première fois, nous sommes pourtant dans la même classe.
Naruto se détourne avant de quitter la pièce. Tenten secoue la tête avant de s’avancer vers la sortie.
- Mais quel idiot, il ne peut pas faire attention, murmure-t-elle.
Le chauffeur de Tenten exécute l’itinéraire qu’elle lui a commandé. La voiture s’arrête quelques minutes plus tard dans la rue marchande où j’étais venue tantôt avec Tsunade.
Tenten avance rapidement l’air de savoir où elle va, je m’arrête brusquement devant la librairie avec envie. J’interpelle mon amie qui est déjà à quelques mètres devant.
- On peut passer par là rapidement ? Ça ne te dérange pas ?
Elle se retourne et regarde curieusement la librairie avant de me regarder à nouveau en haussant les épaules.
- Bien sûr, autant en profiter pour te faire plaisir tant qu’on est là.
Aux anges je rentre dans la boutique en analysant plus sereinement les étagères. Je me rappelle amèrement la rencontre avec ce malotru de Sasuke m’empêchant ainsi de faire quelques achats.
Faisant des va et vient dans le magasin, je me décide pour le rayon des nouveautés, Tenten me suit silencieusement sans regarder aucun livre. Je trouve vite la suite de mon roman en cours et le saisi. J’attrape également 2 autres livres qui attirent mon regard et ne regarde pas plus, ne voulant pas trop faire patienter mon amie. La carte dorée en main, je me dirige vers la caisse.
Nous sortons de la librairie avec mes nouveaux achats, Tenten se tape dans les mains avant de reprendre sa marche.
- Maintenant direction les belles robes !
En marchant quelques minutes nous atteignons la boutique de robe. Je regarde les mannequins avec émerveillement depuis la vitrine, jamais je n’avais vue d’aussi belles robes. Après être rentrée, je glisse 3 robes sur mon bras et rejoint une cabine. Tenten revient vite les bras chargés de robe.
- Tu vas m’essayer tout ça !
J’ouvre grand les yeux devant le tas quelle me pose sur le tabouret de la cabine.
- Tu veux que j’essaye toutes les robes du magasin ? Demain on y est encore !
Elle secoue un doigt devant moi.
- Pour te trouver la robe parfaite il faut au moins ça.
Après plusieurs essayages je ne sais toujours pas laquelle choisir, elles sont toutes tellement sublime. Tenten m’observe et dit « oui » ou « non » en fonction de mes tenues, 2 tas se forment déjà.
- Tu n’essayes rien ? Lui demandai-je.
Elle hausse les épaules avec un petit rire.
- J’en ai plein la penderie, la plupart je ne les ai encore jamais mises et je sais déjà laquelle je mettrai. Toi en revanche tu n’en as pas encore une seule. De toute manière cette collection ne me convient pas, mes goûts sont plus… fleuries.
- J’ai hâte de voir ça.
Tenten la sportive dans une robe de soirée, vraiment ça doit valoir le détour.
En passant la dernière robe par-dessus mes épaules, je passe à la suivante. Je caresse l’étoffe noire à la fois simple et sophistiqué. J’ajuste ma poitrine en la passant et sors de la cabine. J’ai le coup de cœur instantanément en me regardant dans le miroir. Elle fait à la fois simple et provoquant. Le décolleté vertigineux met en valeur ma petite poitrine, je ne pensais pas que c’était possible. Les bretelles recouvrent mes épaules et ma taille est bien cintré. La jupe tombe plus évasive jusqu’aux pieds, elle montre de la transparence à partir des genoux. Ma taille et ma poitrine est souligné par des bandes d’un noir plus clair aux contours dorées. Je tourne sur moi-même pour voir le mouvement de ma robe, elle épouse parfaitement mes formes et tournoie autour de mes jambes. Je regarde Tenten, satisfaite.
- Ce sera celle-ci, affirmai-je.
- Je suis d’accord, Sakura tu es sublime !
Elle lève un pouce en l’air et je retourne me changer. Avant d’aller en caisse je jette un coup d’œil sur le prix et manque de m’étouffer. Autant d’argent juste pour une robe ? Une chose est claire, je n’aurai jamais pu me l’offrir dans mon ancienne vie. Je ferme les yeux quelques instant, m’imaginant ce que me dirait ma mère en me voyant avec cette robe. Tenten me ramène à la réalité ou ouvrant le rideau de la cabine.
- Je t’ai trouvé les chaussures et accessoire assortie.
On prend toute les deux le gros tas de robe que l’on tend à une vendeuse en passant. La culpabilité me gagne lorsque je passe la carte bancaire avec l’impression de voler Mr Hatake.
Les sacs pleins les bras, on retourne en direction de la voiture de Tenten. Vers l’entrée de la galerie je passe à côté de la blonde et la rousse qui m’ont poussé dans les escaliers. La rousse me regarde interloquée pendant que la blonde rebrousse le nez de dégout. Elles ne disent pas un mot en me croisant mais leur regard est rempli de haine et de dégoût. Je lève le menton et leur envoie mon regard le plus glacial.
Soulagée de rentrer dans la voiture, ma poitrine se détend. Tenten me raccompagne devant le manoir des Hatake avant de rentrer à son tour.
Iruka m’aperçoit lorsque je passe la grande porte en chaine. Il accourt me tenir la porte pour que je puisse passer avec tous mes sacs.
- Mademoiselle a fait des emplettes on dirait.
Je le remercie, son sourire chaleureux est communicatif.
- Ce n’est pas grand-chose, une seule tenue et des livres, mais qu’est-ce que ça prend comme place.
Il rit en refermant la porte derrière moi.
- Je dois m’attendre à te tenir la porte régulièrement alors.
J’apprécie Iruka, sa personnalité solaire met tout de suite de bonne humeur.
- C’est pour une occasion particulière, j’avais besoin d’une tenue pour un gala de charité.
- Mademoiselle rentre dans le grand monde à ce que je vois.
Je rigole avec Iruka et aperçoit ma tante sortir du petit salon.
- Tu vas à un gala de charité ?
Mince, j’avais oublié de lui en parler.
- Oh... Mon amie Tenten ne voulait pas être seule… Je peux l’accompagner ?
Tsunade me sourit chaleureusement.
- Evidemment, je pourrais t’aider à te préparer si tu en as envie.
Sa proposition me touche, on passe tellement peu de temps ensemble que je m’étais habitué à cette distance entre nous.
- C’est d’accord, répondis-je gênée, je n’ai jamais fait ce genre de chose alors j’ai tout à apprendre.
- Je te montrerai tout ce qu’il faut savoir pour avoir une apparence distinguée. Mon expérience t’aidera.
Iruka commence à s’éclipser.
- Ce n’est pas que je n’apprécie pas la conversation, mais je ne tiens pas à parler maquillage et coiffure, je retourne en cuisine.
Il a un rire embarrassé avant d’avoir la probation de Tsunade. Elle tourne la tête vers mes sacs.
- Tu as déjà ta tenue à ce que je vois. C’est bien, je suis heureuse que tu te sois fais une amie.
Je lui souris à mon tour, heureuse d’un petit moment de complicité si rare.
- Je vais monter tout ça et je redescends vite pour manger.
Les mèches blondes ondulent lorsque Tsunade hoche la tête.
- On mange dans peu de temps, et j’ai une bonne nouvelle à te dire.
Je la regarde, attentive d’entendre sa nouvelle.
- J’ai pu libérer mon emploi du temps du week-end prochain, on ira chercher le restant de tes affaires. J’ai vue avec ton proviseur pour que tu loupes le vendredi, il faudra rattraper les cours en revanche.
Enfin ! Je pensais qu’on n’irait jamais les chercher.
- D’accord, je demanderai à mes amis de me prendre des notes.
Mes avant-bras commencent à se contracter de douleurs avec le poids des sacs. Je me dépêche de monter dans ma chambre avec mes emplettes. Après avoir posé le tout sur mon lit, je secoue les bras afin d’en détendre les muscles. J’allais descendre lorsque j’entends la sonnerie de mon téléphone. Un numéro de téléphone inconnu s’affiche, je réponds tout de même d’une voix pas très assurée.
- Allô ?
- Bonsoir Sakura.
La voix suave au bout du fil me fait frissonner. Cette voix de miel que je n’attendais pas.
- Qui est-ce ? Demandai-je tout de même.
- Tu n’aurais pas oublié que je te dois une sanction pour ton ingratitude de la dernière fois ?
- Sasuke ? Comment tu as eu mon numéro ?
- A ton avis ? J’ai regardé dans ton dossier, il n’y a rien que je ne sache pas à ton sujet.
- C’est de la violation de données personnelles, m’emportai-je, tu n’as pas le droit de regarder mon dossier comme ça !
- J’ai tous les droits, rétorque t’il.
Je souffle de rage n’appréciant guère qu’il sache des choses à mon sujet sensé être confidentielles.
- Et donc, qu’est-ce que tu me veux ?
- Je crois que tu as vraiment besoin d’un cours de convenance. Ce n’est pas comme ça que l’on s’adresse à un duc.
J’ai bien envie de lui dire que je me fous des convenances mais je me retiens en mordant dans ma lèvre inférieure.
- Tu as fait preuve d’un grand manque de respect la dernière fois, je ne peux pas laisser ça vue mon rang tu dois bien le comprendre.
Ses paroles semblent dire qu’il est désolé de me sanctionner alors que le ton de sa voix prouve tout le contraire.
- Ne fais pas semblant d’être désolé pour moi, ça t’amuse tout ça.
- Il est vrai que tes provocations me sortent de l’ennui, tu m’amuses, c’est pourquoi je ne serai pas trop sévère.
- Alors, qu’elle est ma sanction cette fois-ci ? M’impatientai-je.
Il laisse passer quelque secondes avant de me répondre un sourire dans la voix.
- Je te punis à 2 semaines de servitude ou tu seras à mes ordres. Si je te dis de venir me tenir mon sac, tu viens. Si j’ai soif, tu vas me chercher à boire, c’est assez simple.
J’inspire et lui réponds catégorique.
- Jamais je ne ferai quelque chose d’aussi humiliant.
- C’est moi qui me suis sentie humilié lorsque tu es venu m’agresser sur le terrain, en plus de m’avoir insulté, je n’ai choisi une sanction qu’à la hauteur de tes fautes.
- Je croyais que j’étais déjà sanctionné et que je ne pouvais participer à aucun club.
- Si je suis satisfait de toi à la fin de ces 2 semaines je pourrais lever cette sanction.
Je sens la colère monter mais j’essaie de me maitriser.
- J’imagine que je n’ai pas le droit de te dire à quel point je te déteste.
- Effectivement, sauf si tu veux agrandir ton tableau.