Je suis sourde et alors ?

Chapitre 1 : Je suis sourde et alors ?

Catégorie: G

Dernière mise à jour 24/09/2010 16:56

POV SAKURA

 

Je dors profondément, bien au chaud dans mon lit, rêvant de choses et d’autres  dont je ne me souviendrais pas en me réveillant, me faisant  ainsi croire que j’ai eu un sommeil  sans rêve. Soudain quelque chose me saute dessus, me réveillant en sursaut. Mes yeux s’ouvrent  brusquement, je me calme un peu et regarde tout autour de moi. Je suis dans ma chambre, je sens quelque chose de lourd sur moi. Je regarde et découvre Blanca en train de me lécher la main ; je regarde sur ma table de chevet et vois que mon  réveil  saute de  tous  les côtés. Je comprends mieux maintenant.

 

-Merci Blanca, aller va maintenant, il faut que je me prépare. Je ne voudrais pas arriver en retard  à. mon premier jour de cours.

 

Je vais dans la salle de bain et me prépare, autrement dit juste une douche et je m’habille. Je m’attache les cheveux de telle sorte qu’  ils m’arrivent  au creux des omoplates : personne ne verra comme ça à quel point ils sont longs. Je ne me maquille pas car ça ne me servirait à  rien. Puis je vais dans la cuisine, vers le frigo et y vois  un mot accroché. Je le lis. Quoi ? Comment ça il est parti  avec elle à sept heures trente ? Il est  quelle heure ? Je regarde vers la pendule et vois  neuf heurs trente. Et merde ! Je suis en retard ! Comme si le fait d’arriver en  cours d’année n’était pas suffisant! Je  prends mon petit déjeuner en quatrième vitesse  et me brosse les dents dans le même temps ou presque puis je sors avec Blanca en oubliant pas de fermer à clé ; on n’est qu’au mois d’octobre et on se les pèle déjà, brrr. Je ne remercierais jamais assez  Sasori pour l’avoir emmené à temps. Ah ouf, dieu soit loué, il y a un bus mais il repart déjà. Ce n’est pas vrai… Je suis maudite ou quoi ? Et il y a combien de temps à pied d’ici jusqu’au lycée ? Trente minutes je  crois.

 

-Si on court assez  vite, dis-je  à  Blanca on sera là-bas dans quinze  minutes  voire  même moins !

 

Et c’est parti, on se met à courir comme si on avait la mort aux trousses. Quoique, c’est peut être pas  faux quand on y réfléchit, parce que c’est sûr, je vais me faire tuer par Sasori s’il apprend que je suis arrivée en retard. Et puis il n’avait qu’à  me réveiller !  Il sait pourtant que je ne suis pas du matin, quoi ! Heureusement que j’ai fait du repérage il n’y a pas longtemps sinon je me serais perdue. Enfin bon, Sasori je vais te tuer !

Il faut  à tout prix  que je me rachète une voiture.Ca va faire la troisième  voiture que j’achète ce mois-ci mais je n’ai pas le choix. Je sais, ça  fait beaucoup de  voitures cassées  en si  peu  de temps mais j’ai une bonne raison : la première c’était quand j’habitais encore en France, en  fait c’était le jour de mon départ pour être  plus précise. Elle a fini dans le fossé pour une raison toute bête : je roulais à  160 kilomètres heures sur une autoroute où  la vitesse est limitée à 130 kilomètres heures comme tout le monde le sait. Mais c’était un cas d’urgence,  j’avais oublié  d’éteindre le gaz avant de partir !  Le souci  c’est que ce jour-là  il pleuvait donc c’était limité à 110 kilomètres heures. j’ai donc dérapé fini dans le fossé, je ne sais d’ailleurs  pas comment on a fait pour s’en  sortir Blanca et moi. La deuxième c’est  tout simplement mon frère  qui me l’a piquée, il m’a dit qu’il me la rendrait mais je peux toujours rêver donc maintenant me voilà obligée  de prendre les transports en commun quand bien sûr je ne les rate pas comme c’est le cas aujourd’hui.

 

Ah on est enfin arrivées. Heureusement pour moi la grille n’est toujours pas fermée. Qu’est ce que c’est grand ! La première fois que je l’ai vu  ça  m’a  fait le même effet. Je me demande combien élèvent  ils reçoivent chaque année. L’allée est super, il y a plein de  fleurs de cerisier bien que celles-ci n’aient  plus leur belle couleur. Au centre de l’allée, il y a une fontaine avec un dragon aux yeux d’un vert de jade, puis après  encore  quelques mètres  le lycée. Blanca et moi on se remet à courir, il doit bien y avoir dix minutes à pied entre le grillage et l’établissement en lui-même.

Je m’arrête et tente de reprendre mon souffle. C’est bien ma veine  j’ai  un point de côté maintenant. Je rentre avec Blanca dans l’établissement, la dame  à l’accueil  me regarde bizarrement. Est-ce  à  cause de Blanca ou de ma couleur de cheveux ? Pourtant elle ne me dit rien. Elle est plutôt petite et a des cheveux gris, par contre ses yeux sont tous les deux d’un rouge superbe, je ne savais pas que de tels  yeux existaient. Je me dirige dans sa direction pour avoir un renseignement.

 

-Je suis désolée  de vous déranger mais je voudrais voir la principale. Je m’appelle Sakura Haruno et on devait se voir pour  régler quelques petits détails  pour mon inscription.

 

-Oui, je vois. Venez, je vais vous y conduire, me dit-elle.

 

Elle sort de derrière son  comptoir  et me guide. C’est vraiment grand ici, je vais m’y perde obligé. Le sol est fait en marbre, les fenêtres en  bois de chêne, ces dernières sont gigantesques, cela me donne le vertige rien que de voir leur hauteur et  pourtant le vide ne me fait pas peur. Nous passons dans plusieurs couloirs, d’ailleurs  j’ai arrêté  d’essayer de les mémoriser, cela me donnait  mal à  la tête. Heureusement  jusqu’à  présent nous n’avons pas emprunté d’escalier car j’ai remarqué qu’il  n’en manquait  pas. Je me demande combien d’étages a cet  établissement … au moins  trois à  mon avis. Je rentre  dans la dame qui me  guidait: elle s’est arrêté net. Je lui  bredouille quelques excuses en espérant  avoir  été  claire, ce  dont je ne suis pas sure,  point  elle me  fait un sourire qui je pense se  veut  rassurant  bien qu’il me  donne  envie de fuir,  elle me fait entrer dans une pièce  en passant  près de la porte je peux y  lire « directrice » avant que celle-ci ne se  referme. En face de moi, assise sur un fauteuil en cuir, une femme blond dont les longs cheveux sont attachés  en deux couettes basses. Sur sont front, il y a  un bijou qui me fait penser à l’Inde, ses yeux sont  marron vert noisette, je les trouve magnifique. Elle porte une robe violette qui  a  un grand  décolleté  en V, ce qui laisse une vue imprenable sur sa forte poitrine. Pourtant cette femme m’inspire  le respect, allez  savoir pourquoi.

 

-Merci Aiko, dit-elle à la vieille femme, tu peux  partir  à  présent. Je me charge d’elle.

 

La dame du nom d’Aiko s’incline puis part. Avant qu’elle ne disparaisse totalement je lui souffle

 

-C’est un bien joli prénom que vous avez.

 

Puis la porte se ferme totalement. La principale m’invite à m’assoir, ce que je fais. Elle se présente ou du  moins  me dit juste qu’elle se  nomme  Tsunade, m’explique le règlement, me donne la liste des fournitures ainsi que mon uniforme. Il est de couleur de couleur pourpre. Pour l’hiver, j’ai le droit entre une jupe longue ou un pantalon, des chaussettes blanches et hautes  et pour les chaussures soit  des bottes noires ou des chaussures fermées de la même couleur. Pour l’été, il est de couleur vert et blanc et c’est une jupe courte obligatoire, des petites socquettes blanches et des petites sandales noires fermées ou  bien ouvertes. Top occupée  que j’étais à  regarder mon uniforme avec l’insigne de l’école, je ne fis pas attention à la principale qui me parlait  heureusement Blanca me le fait savoir en mettant une patte sur mon genoux.

 

- Excusez-moi, je ne faisais pas attention, répondis-je à la principale.

-Ce n’est pas grave. Je vous demandais si vous n’aviez pas de question.

- Avez-vous  mis les professeurs au courant ?

-Oui naturellement.

-Les élèves sont-ils au courant ?

- Non  ils ne le sont pas, libre à  vous de leur dire ou non, comme vous l’avez  fait signaler dans votre demande.

-Et pour Blanca, les animaux ne sont pas censés être acceptés  dans votre établissement, n’est-ce pas  ?!

-Oui, je n’y avais pas pensé. Et ben dans ce cas on n’a  qu’à … dire que c’est un traitement de faveur, dit-elle après  un temps de réflexion

-Vous êtes sure ? Demandais-je.

-Oui et puis ne vous  inquiétez pas, ça  n’étonnera personne. Tous les élèves de cet  établissement  savent comment je suis alors il n’y a rien à craindre, me rassura-t-elle avec un sourire.

 

J’aimerais  tellement savoir quelle voix elle a. Je suis sure que c’est une voix douce, chaude et rassurante.

 

-Merci pour tout, lui murmuré-je, du moins  je pense, avec un sourire.

 

A partir de là, elle me conduisit à ma nouvelle classe. Pour cette fois je ne suis  pas obligée de mettre mon uniforme mais demain par contre il faudra que je le mette impérativement. Le plus dur  quand on est sourde malentendante est  non seulement de comprendre les phrases mais également  de contrôler le ton de sa voix. Je me souviens très  bien qu’avant quand j essayais  de parler tout le monde se  bouchait  les oreilles. La raison était simple, je ne  parlais  pas mais  criais. Je suis devenue  sourde à l’âge de trois ans, mon frère regardait  un dessin animé avec ses amis mais je n’entendais rien alors j’ai mis le son un peut plus fort puis de plus en plus, eux devaient  se boucher les oreilles tellement le son  était insoutenable mais pour moi c’était le silence. Je n’ai pas tellement le souvenir d’avoir entendu  un jour … ce que je sais, c’est que ça  a anéanti  ma mère, elle n’a pas accepté le fait que je sois différente. Elle m’a alors présenté à  une spécialiste du langage qui m’a appris à parler et à signer. A  mes six ans je suis entrée dans une école normale, mais ça  n’a  pas fonctionné. Ma mère a alors changé de méthode pour que je puisse avoir une vie normale selon elle.

 

Après avoir parcouru un nombre interminable de couloirs, Tsunade s’arrête enfin  à  une porte, toque  puis rentre tandis que je reste dans l’encadrement de la porte. Elle dit quelque chose à  un homme, c’est surement un de mes professeurs. Il a les cheveux gris et les yeux de la même couleur et  porte une écharpe qui lui cache la moitié du visage. Il est peut-être malade, après  tout ce ne serait pas étonnant par un froid pareil Tsunade me fait signe de rentrer. C’est ce que je fais. Je sens tous ces regards braqués  sur moi et Blanca, ça  me donne des frissons, je déteste être  le centre d’attention et pourtant  je devrais être habituée. Je salue mon professeur, il s’appelle Kakashi Hatake et il sera mon professeur principal et  de japonais. Il baisse légèrement son écharpe Je ne le lâche pas des yeux pour comprendre ce qu’il me dit et essayer d’oublier  toutes  ces paires d’yeux braqués sur moi. Quand il me demande de me présenter, je déglutis, je ne sais pas si je le fis bruyamment mais je le fis. Pour me calmer je prends une grande inspiration puis souffle et me tourne vers ma classe :

 

- Enchantée de vous rencontrer, je m’appelle Sakura Haruno, j’ai dix-huit ans et je viens de France. Pour éviter les questions stupides et/ou superflues, la couleur de mes cheveux est naturelle, je les ai depuis que je suis née  et  ne me demandez  pas pourquoi je n’en sais rien. Et puis même si je le savais  je ne vois  pas en quoi ça vous regarderai. Ensuite, le chien qui est avec moi est une femelle, elle se nomme  Blanca et elle a le droit d’être ici avec moi, si ça  ne vous  plait pas allez vous plaindre  à  la directrice mais pas à moi. Le premier qui ose lui faire du mal aura le même traitement multiplié par cent. Je pense que je me suis plutôt bien fait comprendre, je n’ai plus rien à ajouter.

 

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