Et si...

Chapitre 1 : En quittant la maison j'ai...

5229 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 23:33

C'était le crépuscule sur le village, une chaleur plombante s'était installée depuis des jours au cœur de la forêt, à croire que la colère des hommes avait touchée la nature elle même... 

Dans un silence latant qui venait de prendre place dans cette grande maison on entendait les cliquetis que faisaient les cintres dans la penderie pendant que frémissait l'eau dans la cuisine et le frétillement du poisson qui dorait dans la poil. Une odeur alléchante envahissait bien vite la maison quand les murs d'unes des chambres assistaient aux préparatifs d'un jeune garçon qui avait vécu là depuis déjà 13 ans. Il venait d'enfiler ses vêtements en coton qu'il avait soigneusement laissé plié sur la chaise. S'il était méticuleux à bien des égares on le connaissait du genre sobre. La plupart du temps il ne portait que des vêtements sombres et sans ornement ou autres fanfreluches, qui ne lui seraient guère utile. On ne pouvait pas dire qu'il avait du goût car il n'y songeait pas. Ses préoccupations étaient plutôt d'ordre pratiques. En outre les seuls assortiments qu'il se permettait concernait sa panoplie de ninja bien armée. Ainsi il s'habilla, et s'était peu dire de ses coudières pour le protéger, de sa traditionnelle jambière qui contenait kunaïs, churikens et autres armes blanches ainsi que des explosifs en tous genre. Il ne lui manqua plus que de faire glisser son katana dans le dos pour être paré ! 

Cependant il avait prit l'habitude maintenant d'emporter un masque lors de ses missions, celui qu'on lui avait décerné le jour de sa gradation à l'ambu. Ce rituel sonnait malgré tout comme une distension. En portant le masque, il perdait toute identification, il n'était plus que le soldat à la charge de sa mission. Dans ce silence mortuaire, il stagna plusieurs secondes qui devinrent vite plusieurs minutes. Il avait fini ses préparatifs mais s'était arrêté dans un nouvel exercice où il observait une silhouette étrangère, un inconnu... 

A travers le reflet de la glace il se dévisagea longuement, le teint blême et les cernes creusées de ce manque de sommeil par ses nuits à ruminer quant il ne charbonnait pas à sa tâche. En tous cas il ne faisait pas son âge et si on l'avait croisé dans la rue on l'aurait dit malade, fébrile mais d'un regard endurcie comme celui de ces vieux soldats de guerre. Machinalement il se releva s'appuyant sur ses deux poings serrés et sorti de sa chambre, puis il longea la maison jusque la sortie pendant qu'à ses pas faisaient grincer le parquet.

Comme à son habitude à cette heure ci, sa mère mijotait quelques aliments pour le soir en attendant que son mari ne rentre du travail, mais depuis quelques temps il rentrait de plus en plus tard. Cependant même si ce n'était que pour rester quelques minutes, il ne lui serait jamais arrivé de manquer de se revigorer de ses bons petits plats que lui avait concocté son épouse. Alors qu'elle sortait la vaisselle, afin de mettre la table, elle se retourna aussitôt et empoigna un paquet qu'elle avait laissé là sur le bord de la fenêtre, et ce fut dans un grincement de bois qu'elle interrompit le jeune homme.

      " N'oublierais tu pas quelque chose Itachi ?" demanda-t-elle. 

      Il souffla d'un air joyeusement triste et pensa : " C'est-à-dire, que je n'ai pas faim du tout ! " 

      Mais il répliqua : " Suis-je bête, j'allais partir sans mon bento, " d'un sourire dissimulateur.

      Elle donna rapidement son colis au destinataire mais ne s'empêcha pas de rajouter : " Ne fais pas l'enfant, mon travail de mère c'est de pouvoir prendre soin de toi, autant que je le peux. Respecte un peu ta pauvre mère ! " 

      Suite à ses mots elle fit glisser sa main sur la joue de l'enfant puis chuchota :  "Et ne fait pas la tête à ton père trop longtemps. Vous êtes tout les deux des têtes de mules; les chiens ne font pas des chats, mais il t'aime !  Alors ne soit pas trop dur. »

Pour seul réponse il embrassa tendrement sa mère sur la coin de la joue, ainsi elle le laissa partir. 

Alors qu'il franchissait la porte, le père et le fils se croisèrent, l'un commençant son tour de garde et l'autre le finissant s'il ne s'accordait pas là une simple pose. Car entant que chef de clan et de plus haut gradé du secteur de police du village, Fugaku Uchiha avait eut pour actif bien plus d'heures de services que de raison. Depuis une semaine environs, les deux ne s'adressaient plus un mots et même si les tensions c'étaient d'apparences adoucies, elles étaient bien au-delà d'eux mêmes et de cette maison familiale. D'un hochement de tête, Itachi salua son père comme pour lui faire signe que tout allait bien, mais surtout ce qui lui permit d'éviter qu'on ne freine à nouveau sa course si bien qu'il marchait sans regarder autour de lui, la pupille fixe et brumeuse. Ce fut ainsi que les murs de la maison le virent disparaître comme chaque soir, depuis qu'il était devenu un homme, celui de l'ombre des feuilles qui virevoltaient à des kilomètres de là.

Ce soir là, il ne serait plus jamais le même et de sa bouche une amertume naissante lui écrasait la gorge. Il ne regretterait pas une chose, du moins, il avait évité ce qu'il craignait le plus. Il n'avait pas vu son cadet... 

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Alors qu'il était entré à la jitaku, il s'installa dans le salon près de la table où était déjà disposé les couverts. Il s'était assit dans le fauteuil et alluma sa pipe sans craindre de défier l'autorité de sa femme. Il fallait dire qu'il avait plutôt oublié, la tête bouillonnante depuis des heures sans relâche l'avait submergé et il s'était affalé là à fumer sans rien s'apercevoir. En pénétrant le salon il prit le risque de se faire réprimander. A cet effet, elle le fixa quelques secondes, puis reprit sa tâche en amenant le plat chargé au milieu de la table qu'elle prit soin de déposer sur le sous de plat. Elle avait décidé de faire mine de n'avoir rien vu, ce soir tempi il échapperait à la règle,  ne voulant ni se battre ni le priver de ce moment. Son inquiétude l'avait rendu indulgente, en ces temps difficiles, il n'était pas recommander d'être si exigeante et inflexible. Tout en lisant le journal il commença à trouver le temps long et regarda l'horloge qui siégeait à sa gauche, tapotant du pied dans un mouvement mécanique, puis il regarda sa femme qui faisait déjà la vaisselle pour faire passer le temps. 

       " Mais que fait-il encore? Bon sang ! " ronchonnât-il discrètement, pour ne pas perturber sa femme.

Mais celle ci n'avait pas besoin de l'entendre ou de le voir, elle le savait déjà agacé. Pour ne pas prendre part à ses agitations tandis qu'elle était elle même bien assez anxieuse, elle proposa à son mari de se mettre à table. Tempi s'il manquerait l'attendu invité. Seulement Fugaku rechignait à manger intérieurement car il savait qu'elle ne l'accompagnerait pas. Cela faisait des mois que l'appétit de sa femme était en berne et qu'elle attendait toujours la présence de son fils pour enfiler quelques bouchées, histoire de ne rien laisser paraître. Malgré tout il fit mine de ne rien penser et laissa son épouse le servir. Ce n'est pas qu'il eut l'estomac dans les talons, non loin de là, sa conscience en revanche lui dicta de manger, non seulement pour faire plaisir à sa femme mais parce qu'il savait qu'il ne serait pas de trop de reprendre des forces. Ce fut sans le moindre bruit qu'il enfila quelques cuillerées pendant que sa femme le fixait sans s'en rendre compte. Elle ne le regardait pas vraiment cependant, il le savait, elle pensait à son dernier de 8 ans inlassablement alors que les aiguilles de l'horloge continuaient à tourner. 

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 Près de la lisière de la forêt, le petit garçonnet en retard depuis plusieurs minutes n'avait pas vu défiler les heures à jouer du couteau qu'il lançait sur les arbres et les cibles. Ces exercices lui servaient d'entraînement, et bien plus que de raison !  A chaque fois, on le voyait courir se retrancher seul après l'école dans ce petit coins bien connu de son aîné. Il l'avait vu et revu virevolter sur lui même, à faire des acrobaties pour toucher dans le mille. C'était bien simple il ne l'avait jamais vu manquer son coup et autant qu'il s'en souvienne, il lui dévouait une admiration sans borne. Levant la tête il se disait qu'Itachi représentait la cime des arbres les plus hauts qu'ils touchaient le ciel, alors que lui n'était que le petit oiseau qui ne savait pas encore voler, mais il n'en démordrait pas un jour, il montrait si haut qu'il verrait de ses yeux les sapins par milliers et les tours du village qui surplombaient la forêt, si petits, qu'il n'avait de relâche cette ambition. Il dépasserait son modèle coûte que coûte ! Dans l'écho des battements de son cœur, qui lui sifflaient aux tympans, essoufflé par l'effort,  il y songeait sans cesse, ce qui transparaissait dans les limbes de ses grands yeux noirs jais. Il aurait pu rater 100 fois, qu'il aurait recommencé le double. Il aurait pu réussir 100 fois, qu'il aurait fait le triple ! Tant qu'il le pouvait il se serait relevé la tête haute et les dents serrées. Il ne craignait qu'une chose, le temps !  

Ce fut ironique lorsqu'il comprit qu'il lui avait jouait un tour. Le soleil avait tourné et était sur point de se coucher. Prit de court il venait de se rendre compte de la mélasse dans laquelle il s'était encore fourrée, alors il ramassa ses affaires en trombes dans une gesticulation discontinue et prit ses jambes à son cou en direction de son quartier. 

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 Il était maintenant temps, Mikoto décida de débarrasser la table, trop tard pour penser à manger, même pour son fils. Elle venait de toutes façons de comprendre que ce qu'elle redoutait arriverait. Les choses qui n'étaient pas prévues étaient pourtant une habitude, l'ancienne kunoïshi avait suffisamment eut d'expériences pour savoir s'habiliter aux déconvenues de tous genre. Elle n'avait cependant nul besoin de faire la vaisselle ou de ranger sa maison, ça ne lui serait guère utile après ce soir, mais elle ne pu s'en empêcher. Tout était prêt pour elle, dans sa tête comme dans ses affaires alors il ne lui restait plus que ces petites tâches quotidiennes qu'on aurait par lassitude dédaignaient mais qui par habitude soulageaient. Ce fut dans cette rengaine que Fugaku regarda sa femme d'un regard chaud et sûr de lui en passant ses mains fermes sur ses épaules et murmura : 

       " Ne tant fait pas, il va arriver. Je pars devant toi reste ici et lorsqu'il arrive dépêchez vous de vous éloigner.

      ––  Et toi, répondit elle, fait attention ! 

      ––  Souviens toi, ne prends pas de risque. Tu attends mon signale et aucun autre ! Enchaîna-t-il les sourcils baissés.

Il venait de prendre un ton bien sérieux. Pour le rassurer elle poursuivit aussitôt.

      ––  Oui ! je sais, en souriant. Tu n'as rien à craindre je suivrais le plan à la lettre, mais toi tâche de ne pas trop en faire !  Je te rappel que tu as deux fils qui ont encore besoin de toi. A ses mots son visage venait de s'endurcir. Et accessoirement leur mère aussi, continua-t-elle d'un ton bien plus moqueur. 

      ––  Dis à Sasuke d'être sage et brave. J'aurais voulu lui dire moi même mais... 

      ––  Il ne m'a jamais désobéi, pars tranquille. Je me charge de lui ! "

 Face au visage certain de la dame et au sourire cachant ses inquiétudes, l'homme de 40 ans se pencha délicatement pour étreindre cette dernière comme s'il s'agissait de leur dernier instant de douceur. D'ailleurs il n'avait jamais paru si court... Bien vite, ils se détachèrent l'un de l'autre. La tête baissée pour ne laisser de visu que sa longue chevelure noire, elle bafouilla quelques mots qui eut bien peine à sortir. 

      " Aller vas-tant vite! Avant que je n'ai plus la force de te laisser partir... " 

Sitôt les larmes coulèrent sur son visage, tandis qu'il avait deviné, elle avait raison il lui fallait partir puisque lui aussi commençait à redouter l'avenir.

A l'instant même où son pied franchi le seuil de la maison, un bruit sourd détonna au loin dans la forêt. A cette alerte le quartier s'agita, tous les hommes du clan sortirent de chez eux et quelque têtes curieuses la plupart féminines ou de bambins aux vieillards ne purent s'empêcher de glisser un regard à l'extérieur. Les hommes dehors ne disaient pas un mots, ils fixèrent longuement la forêt en direction de la détonation mais cela ne dura guère que quelque secondes, très vite les plus endurcies les rappela à l'ordre et c'est dans cet état d'esprit qu'ils se mirent à courir tout azimute au point de rassemblement comme il était toujours convenue dans de telles circonstances. Les poings serrés, la tête haute, il avançait sans peine qu'on ne lui laisse le passage jusqu'à ce qu'il monte sur l'estrade au milieux de la grande place en face du bâtiment des services de police. Il attendit quelques secondes pour juger de la présence de sa patrie et quant la place fut bondée il se racla la gorge avant de parler audiblement pour tout le monde. Tous les yeux étaient braqués sur lui, il ne lui restait plus qu'à prendre la parole et c'est en relevant la tête qu'on pu apercevoir sa carrure et le charisme qu'on attendait d'un chef. La première chose qu'il soma, fut que l'on fasse évacuer les femmes et les enfants et que l'on prévienne les plus hautes autorités que l'enceinte du village venait d'être attaquée. Il subdivisa les tâches à des groupes d'hommes, les plus jeunes ou les moins aguerris étaient chargés de l'évacuation de la population du clan tandis que le reste irait au front. D'abord il faudrait identifier la nature du danger. Pour ça, il organisa ses troupes en plusieurs rounds, une première slave devait partir en éclaireur afin de vérifier l'ensemble du secteur touché. Puis une fois les données retransmises il faudrait rapidement penser à une stratégie et ainsi lancer l'assaut. 

Leur rôle était à la fois simple et des plus dangereux : Empêcher l'ennemi de progresser s'ils leur étaient impossible de l'arrêter. Entre temps il fallait espérer que les hautes autorités prennent à cœur leurs déboires, avant qu'ils eut a perdre trop d'hommes... Mais, Fugaku n'étaient pas sans savoir que la besogne ne serait pas tache facile, et qu'on les attendaient au tournant. 

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A plusieurs centaines de mètres de là, l'explosion ne manqua aux oreilles de la garde ambu qui était chargée d'observer le clan aux yeux rouges depuis déjà des mois pour certains si ce n'était des années durant pour d'autres. Parmi eux on distinguait un masque de hibou et de lion. Ils se levèrent légèrement de leur cachette pour faire signe. Suite à l'ordre le chien, le chat et l'oiseau fermèrent les portes qui servaient de passage entre le clan et le village. C'était juste à temps que Sasuke venait de passer l'entrée.

Il courrait si vite qu'il n'avait rien remarqué lorsqu'une énorme agitation apparue sous ses yeux. Il pénétra dans son quartier et observa quelques secondes. Il y avait tellement de mouvements autour de lui qu'il ne savait plus où donner de tête. Mais que c'était-il passé ? Dans le peu de place qu'il avait entre ses corps bousculants, il entrevis les maisons se vider, une à une, et les gens se diriger vers la sortie. Les enfants criaient de partout quand ils ne pleuraient pas, c'est alors qu'il essaya de se faufiler dans cette ruée à contre sens. Il n'y comprenait rien mais il tentait de rejoindre sa maison, espérant y retrouver sa mère et peut être son frère. Il pagayait dans une cohue infernale lorsqu'une déflagration entraîna avec qu'elle les passants au sol. Elle avait été si proche !  Bien plus que la première fois, qu'elle avait eut l'effet d'un tremblement de terre. Dans le sursaut les femmes, les enfants et les vieillards s'étaient accroupies et l'on pouvait entendre le souffle de chacun partir de la trachée et les yeux écarquillés de terreur ! Sasuke retourna sa tête alors qu'il était allongé parterre pour regarder sa maison. Il y était presque, il pouvait le faire se disait-il ! Intérieurement, il se mit à prier si fort qu'il grinça des dents tout en tremblants de ses petits membres, portant le poids de son corps, qu'il senti si lourd sur lui après plusieurs heures d'entraînements. La détermination prit le pas sur la fatigue, il enjamba sitôt les obstacles sur sa route, mais il n'eut pas le temps de s'apercevoir qu'un vieil homme se levait. Il percuta le corps qui faisait bien deux fois son poids, et bien malgré son age qu'il avait robuste, fit sonnait la tête de l'enfant.        A peine remit du choc le veille homme demanda s'il n'avait rien de cassé. En temps normal il eut été s'en doute vexé de son arrogante jeunesse mais à cet instant il n'avait qu'en tête sa maison qu'il devait atteindre à tout prix. La distance n'était pourtant pas grande alors qu'on eut l'impression d'un gouffre les séparant.

      En même temps un homme dans la foule se releva pour se mettre à clamer : "Aller tout le monde débout ! Dépêchez vous debout ! " 

Cela sonnait comme un ordre, ce qui ne présageait rien de bon. Ce fut sous cet appel que les corps tous allongés au sol se levèrent, si vite, pour reprendre leur course que le petit brun n'eut pas le temps de comprendre, qu'un amas d'individus le bouscula et l'emporta telle une vague le faisant reculer à plusieurs mètres de sa destination ! Se faisant embarquer le vieil homme qu'il venait à l'instant de bousculer lui agrippa le bras.

      " Viens gamin !  C'est par ici la sortie ! 

      ––  Non ! Lâchez moi ! S'écria-t-il en se débattant. Il y a ma mère là-bas, je suis sûr qu'elle m'attend!

      ––  C'est trop dangereux petit. Viens !  ta mère comprendra bien vite, elle peut être même déjà partie. 

      ––  NON! S'offusqua-t-il. Elle ne serait jamais partie sans moi ! Laissez moi ! Il faut que je la rejoi..." 

Une explosion venait de nouveau retentir. L'homme âgé, gardant ses vieux réflexes, avait protégé le garçon de son corps. Ce fut avec stupéfaction qu'il releva la tête ! Ça n'avait duré que quelques millièmes de secondes mais il avait eut malgré tout le temps d'évaluer la secousse... Son quartier était touché et bien qu'il n'osait pas, il se força à regarder. Sa maison brûlait sous ses yeux remplit d'effroi ! Il était tellement sonné et sous le choc que le bruit l'avait rendu sourd. Le vieillard se releva de nouveau face aux flammes en prenant soins de ne pas lâcher l'enfant de peur qu'il ne poursuive sa route, de panique ou de rage, mais il resta bouche bée face au spectacle effroyable auquel il assistait. Tétanisé ! il clignait machinalement des yeux quand dans le bourdonnement de ses oreilles il entendit chuchoter " Sasuke, Sasuke, " jusqu'à ce que ce chuchotement ne devienne un crie assourdissant " SASUKE !!! " Il fit pivoter sa tête, partout autour de lui, cherchant du regard désespéramment la voix qui l'appelait dans un charabia de bruits non identifiables.

 « S A S K E E EEEEE! »

 Entendait-il à nouveau. Mais rien y faisait, il ne trouvait pas l'auteur de l'appel. C'est alors qu'il commença à penser qu'elle lui venait de son imagination. Rêvait-il ? Peut être ne voulait-il pas admettre l'impensable ? Sa tête commençait à tomber et des larmes se dessinaient dans le coins de ses yeux. C'était trop difficile d'y songer, pourtant il ne pouvait pas y avoir d'autres explications, alors que la maison s'écroulait devant lui !  Et dire qu'il y avait à peine quelques minutes il avait prier si fort pour qu'ils soient dans leur demeure et maintenant il donnerait n'importe quoi pour s'être trompé. Les poings serrés si abusivement qu'il enfonça ses ongles dans la chaire et se mit à trembler de tout son corps. En l'observant on aurait ignoré si ce fut de la tristesse ou de la rage, les deux s'en doute et en quelques secondes il se mit à blêmir. Il baissait de plus en plus la tête au fur et à mesure que les tremblements s'accentuaient tandis que son visage se crispait. Ce fut quand il ferma les yeux, les rides plissées par les muscles, que les larmes coulèrent à flots. Il ne s'en était pas rendu compte mais le processus en lui c'était mis en marche. 

      " SASUKE ! "

L'empoignant dans un happement, la voix claire cette fois ci, l'avait fait sursauté et les pupilles rougeâtres disparurent comme aspirée de l'intérieur.        Il releva la tête instinctivement dans le même geste et écarquilla les yeux enfouis sous le liquide lacrymal. Il n'y voyait cure, pourtant il aurait reconnu entre mille ! 

      Sans plus attendre, il lui sauta au cou:  " Maman ! Maman ! C'est toi ! hurla-t-il de soulagement. "

      ––  Je t'ai cherché partout ! s'écria-t- elle presque de colère. Mais où étais tu encore?! " 

 Agrippé à sa mère comme une moule à son rochet, elle comprit en sentant ses petites mains crispées sur sa robe qu'il avait eut aussi peur qu'elle de l'avoir perdu, ce qui l'amena à l'étreindre à son tour.

      " Ça vas, tu n'as rien de cassé ? Tu n'es pas blessé ? " Demanda t-elle d'une douce voix en lui passant la main délicatement dans le dos, puis lui attrapant le visage des deux mains. Elle l'ausculta du regard pour vérifier qu'il n'eut ni brûlures ni écorchures ou autres contusions. En guise de réponse il hocha la tête pour dire non. 

       " Bien ! reprit-elle en lui tenant la mains vigoureusement. Maintenant on va faire exactement ce que je vais te dire de faire. On va sortir de là il ne faut pas tant faire.

      ––  Maaais euu... bégaya t-il. Et Itachi ? et Papa !?

      ––  Ne tant préoccupe pas ! Ils sont grands et forts, tout ira bien pour eux. Ils vont protéger le clan, pendant que toi et moi, on va tout faire pour qu'ils n'aient pas à se soucier de nous. Parce que nous aussi nous savons nous débrouiller seuls. N'est ce pas ? expliqua-t-elle fièrement pour le rassurer. " 

Il fallait dire que malgré le rôle de mère, qu'elle avait prit grand soin d'exercer depuis la naissance d'Itachi, Mikoto était du genre bonne élève et s'était plus à gravir les échelons jusqu'à devenir Juunin. Même si jamais elle n'avait eut mission aussi délicate que ce soir et que le challenge était hautement rehaussé par la présence de son cadet, il y avait à défaut de craindre le pire pour sa famille quelque chose d'excitant dans cette discorde. Alors, plutôt que de se laisser prendre à la panique, elle lui transmettrait son goût du risque. Ce fut donc le sourire malicieux qu'elle s'enfonça dans la masse décadente entre les incendies et les projectiles qui fusaient de parts et d'autres, son fils tout agrippé à elle. 

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Merci encore pour vôtre attention, j'espère que vous avez fait bonne lecture. ^^

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