Et si...

Chapitre 5 : Suicide

5364 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 00:43

Les jounins venaient d'ouvrir les portes, comme l'avait ordonné le général. Ainsi en ouvrant le grand portail, les femmes et les enfants furent les premiers libérés. Du moins officiellement, car les jeunes hommes qui avaient dû resté présent auprès de civils Uchiha étaient, pour la plupart, déjà préparés aux évènements et savaient qui les attendait. En outre, en ouvrant les portes la foule rejoignit une petite part de ces mêmes hommes qui étaient partis au front et qui maintenant étaient accompagnés des soldats de Kiri. En effet, une dizaine d'hommes avaient directement rejoint Kiri pour prendre de l'extérieur du village les évadés. Ainsi, la présence de leur semblable assurait le bon déroulement du plan, et préconisait leur protection en cas de problème.

 

Allongé sous le lit Naruto regardait Sasuke qui fixait le dos de sa mère, seule partie du corps qu'il pouvait distinguer. Il regardait aussi les pieds des hommes qui occupaient la chambre alors qu'il écoutait d'une attention indéfectible leur conversation. Mais le petit brun n'était pas aussi candide qu'il en avait l'air. Il avait bien compris que la vie de ce garçon étrange valait à leurs yeux bien plus que celle de sa mère ou la sienne. Doucement, il avait replié son bras et tenait dans sa main un kunai. Il s'était entraîné depuis des mois, et si un de ces hommes venaient à les attaquer ou de tenter de blesser sa mère, il s'était décidé à prendre Naruto en otage. De plus, depuis quelques semaines, alors que son père et son frère s'étaient disputés, son paternel l'avait pris en charge, le temps d'une leçon. Pour ne pas le décevoir, il s'était entraîné sans relâche, jusqu'à atteindre une boule de feu aussi impressionnante que celle de son aîné. Il était prêt à faire brûler tout l'immeuble s'il le fallait.

 

Si Sasuke avait senti le danger au plus près, il n'était pas le seul, Mikoto avait activé ses sharingans, alors qu'elle s'était placée en bouclier humain contre le lit, qui dissimulait les deux garçons.

   « Mikoto, veuillez reculer du lit, » tenta Kakashi, de faire coopérer l'Uchiha avec diplomatie. Malheureusement pour lui, il n'était pas question pour elle de négocier.

   « Les choses ne vont pas s'arranger si vous êtes récalcitrante.

– Désolée Kakashi, je vois bien que tu es le plus responsable ici, mais je ne peux pas céder à ta requête. Je ne bougerais pas de là. »

 

En attendant Fugaku négociait encore le sauve conduit de son épouse, son fils et surtout le cas de Naruto. Cela faisait plus d'une heure qu'ils parlementaient et Fugaku craignait que son avantage sur le terrain ne dure qu'une court laps de temps. Il lui fallait presser les choses.

   « C'est simple maître, tout le monde est pris au piège. Vous allez perdre des hommes et un jinkuriki, certes, mais vous avez la meilleure des options qui s'offre à vous. Je vous propose qu'il n'y ait aucun blessé, aucun massacre. Vous voulez vous en prendre à ma femme, et mon fils ? Je vous le dis, aucun de mes hommes n'acceptera et nous repartirons sur un massacre.

Les femmes, les enfants viennent de sortir, sous vos ordres !

Personne ne reviendra sauf si vous les y obligeaient. Sincèrement, je ne souhaite à personne de ce village que cela se produise. Notre alliance est rompue depuis déjà bien longtemps Hiruzen. Ouvrez les yeux ! Vous n'y êtes pour rien, mais si vous nous laissez partir, vous aurez au moins évité une guerre civile.

Ne faites pas de nous vos ennemis, en partant les rancunes pourront être effacées. C'est un peu comme un vieux couple. Vous savez ce qu'il vous reste à faire. Je n'ai jamais été très enclin aux discours de vos subordonnés mais cette fois vous êtes seul. Vous pouvez faire le bon choix. »

 

Takahashi, plus qu'excédé par les interventions de Danzo ne lui laissa plus prendre parole, le kunai étroitement coller à la gorge. Le message était clair.

 

 

Hiruzen avait beau retourner le problème dans tous les sens, le chef de police avait raison, les jeux étaient faits. Qu'importe ce qu'il déciderait Konoha s'en retrouverait désarmé. La seule chose qu'il lui restait été de privilégier la survie de ses habitants.

Bien qu'il sût que se séparer de Kyubi revenait à se poignarder soit même. Aussi fallait-il miser sur la chance et l'espoir. Mais s'il venait à décider de ne pas rendre les armes ce soir, c'était bien simple, il signait la fin de tout. Le déshonneur allait s'abattre sur lui car il avait été mis à terre. La lourde tâche lui incombait d'accepter la libération de l'épouse et du fils ainsi que de l'hôte.

 

Alors que la brigade 6.0 écoutait longuement les échanges, personne n'eut trouvé une solution. La colère les envahissait d'avoir autant de faiblesse. Kakashi lui ne pouvait qu'acquiescer l'Hokage, car à sa place il aurait privilégier les vivants aux biens, même s'il s'agissait d'arme.

 

Mikoto fit dés lors signe à son fils de sortir, sans jamais perdre de vue les geôliers qui les regardaient leur échapper. En sortant de sa cachette Sasuke prit l'initiative de faire sortir son camarade, sans trop chercher à comprendre, le petit renard évacua son terrier. À peine dehors Mikoto passa sa main sur l'épaule de l'enfant, ce qui le fit sursauter. Il recula d'un pas aussi sec. En la regardant effarouché, elle comprit très vite qu'il avait peur et qu'elle ne pourrait pas l'approcher si facilement.

 

   « Sasuke, donne lui la main, veux-tu ? On s'en va ! »

Elle fit passer les enfants en premier, seulement avant de sortir de l'appartement, il lui fallait dire ses mots      « On prendra soins de lui. » Comme ci en les prononçant son acte avait paru moins sale à leurs yeux, surtout de Kakashi, à qui elle s'adressait particulièrement.

 

De fait, ils coururent, Sasuke devant sa mère l'attrapant parfois au t-shirt pour le diriger, jusqu'aux portes du village. Ils leur fallut continuer au-delà, car comme prévu, les autres les avaient devancés de plus d'un kilomètre, s'enfonçant dans la forêt...

 

   « Et papa ? Et Itachi ?! S'écria le brun, alors qu'ils courraient, pendant qu'il se rendait compte qu'ils s'éloignaient du village.

   – On avance comme il est convenu. »

Sa mère venait de prendre un ton bien différent, cette fois-ci, elle ne jouait plus la comédie, mais plus encore, c'était peut être la première fois qu'elle s'adressait à lui sans prendre de gants. Très rapidement, ils rejoignirent le troupeau entouré des hommes de kiri. « Alors ce qu'il avait entendu dans l'appareil était donc vrai », ce dit-il.

 

Le soulagement se voyait malgré tout sur le visage de sa mère. Elle lui demanda sitôt de prendre Naruto en charge, car il avait l'air de bien l'aimer, pendant qu'elle se mit à courir vers l'un des hommes gradés de l'ancienne police.

   « Tu as des nouvelles de Fugaku ? »

   – Tout va bien, ils sont en chemin maintenant. »

Rien que de l'entendre, elle souffla un bon coup, la main crispée sur la poitrine. Cependant, son inquiétude n'avait pas cessé. En se redirigent vers son cadet, elle demanda aux femmes et aux hommes qui marchaient à côté de garder un œil sur son fils. Il lui fallait s'absenter, à présent qu'elle savait son petit et son mari presque hors de danger. En revanche, bien que cela fût imperceptible aux yeux des autres, une peur immense ne l'avait pas quittée depuis son départ. Tous les trois cents mètres elle s'arrêtait pour reprendre son souffle et regarder si elle ne le voyait pas. Elle semblait chercher quelque chose, et pour rassurer la foule, elle inventait à nouveau une formule de bienséance.

Elle recommença la procédure autant qu'il le fallut, jusqu'à ce qu'elle rattrape l'extrémité de la marche. Elle ne l'avait pas trouvé, alors elle s'adressa aux jeunes qui avaient pris la tête du pèlerinage.

   « Excusez-moi, encore tout essoufflée. Vous n'auriez pas vu Itachi par hasard ?

   – Ah non madame, répondit le premier.

   – Personnellement la dernière fois que je l'ai vu c'était un peu avant l'assaut. Il se dirigeait vers les grandes aires de l'étant, Informa le plus petit.

   – Ok, merci.

   – Il est peut être au village, je crois savoir que l'élite y est encore. Reprit un autre.

   – Oui, s'en doute... Merci encore pour votre aide. Continuez à marcher comme ça, on compte sur vous pour motiver la marche.

   – Oui Mikoto-sama ! Répondirent-ils en coeur. »

 

« C'est une défaite, et la pire de toutes, » déclina Danzo avant que Takahashi ne l'assomme. Ce fut la dernière chose que les hommes de Konoha maintenus prisonniers entendirent, avant d'eux même sombrer dans un soudain sommeil. Tous assommés, les Uchiha et Kiri purent enfin partir du village, mais cette fois par la porte Nord- Est clôturant le secteur 2. Celui qui s'enfonçait directement dans la forêt. Ils allaient rejoindre les troupes en veillant à protéger leurs arrières. Instinctivement, l'homme de quarante ans se retourna, laissant ainsi derrière lui le village où il était né. Celui où il s'était vu devenir un homme, puis le responsable de la sécurité des villageois, son union avec sa femme et la naissance de ses enfants. Oui, Fugaku quittait tous ses souvenirs mais de cette nostalgie, il ne lui restait plus que des choix radicaux, pour désormais survivre.

 

********************

 

 

La fatalité venait de lui sauter dessus, comme une épée de Damoclès.

   « Tu te figures peut être que tes tours de passe-passe vont fonctionner ? »

Cela faisait maintenant près d'une heure et demi qu'Itachi tentait de comprendre ce qu'avait pu changer son acolyte pour ainsi le trahir. Il tentait aussi de survivre car malheureusement pour lui l'homme masqué avait dans ses poches bien plus d'atouts que le jeune uchiha qu'il était. Du moins cette fois ci ses talents étaient mis à rudes épreuves.

 

Depuis le temps qu'ils étaient entrain de s'affronter, Itachi avait eut le temps d'analyser son adversaire et il était évidant que ses sharingans lui permettaient de se mouvoir à sa guise à travers une autre dimension peut être même plusieurs. Ce à quoi Itachi tentait d'échapper. S'il devait être embarqué dans une dimension inconnue, il en serait probablement fini de lui. De Katon, en explosion et Suiton renvoyés, Itachi avait de plus en plus l'impression que l'objectif était s'en doute de l'épuiser. Mais depuis quelque temps Itachi savait qu'utiliser abusivement du Sharingan lui serait fatale dans une telle situation. Le mangekyou qu'il avait développé suite à la mort de Shisui, lui avait permis de percer les secrets de la pierre mythique des Uchiha. Dés lors il avait su qu'au delà d'une pupille, qui s'était vue interdite par le système actuel, se cachait des mystères bien au delà de l'imaginable.

Son adversaire était connu pour avoir franchi les limites du raisonnable en la matière, et rien ne semblait l'épuiser.

 

La seule solution qui semblait s'offrir à lui provenait d'une botte secrète du dis clan ancestral. Ce fut en prenant exemple sur ses ancêtres que le jeune Uchiha s'appliqua à se sortir de cette impasse. Le prendre à son propre jeu. Lui offrir ce qu'il souhaitait, peut être était-ce la solution ? De toute façon Itachi était connu pour être polyvalent, mais sa spécialité étant le genjutsu ou plus généralement toutes les techniques conçues pour troubler les sens de la réalité. Face à ses dissidents, la procédure serait de taille, car cette fois, le prestidigitateur affrontait son mentor en la matière.

 

Il avait calculé son coût, il lui fallait prendre l'adversaire de vitesse. Pour toucher sa cible, il se matérialisait observait-il, alors qu'il se dématérialisait pour disparaître et devenir intouchable. Sa plus grande source de défense. Malgré tout Itachi ne pouvait pas se permettre de se lancer à corps perdu dans un combat où sa mort serait certaine à 99% de chance. Affronter Madara seul revenait à du suicide et la mission toujours pas exécutée. Le village, Sasuke...

 

À l'heure qu'il était, c'était trop tard, le coup d'état avait s'en doute dû avoir lieu. Et l'angoisse ne faisait qu'augmenter. Du sang-froid, il lui en faillait absolument.

   « Comptes-tu te cacher indéfiniment, ou vas-tu enfin agir à la hauteur de ton rang ? Je dois avouer que tu me déçois quelque peu. Jt'imaginais plus téméraire. Certes, tu te défends plutôt bien, mais je te trouve trop frileux. Pourtant j'ai eu le temps de t'observer depuis plusieurs années maintenant, et tu ne faisais pas dans la dentelle, si je puis me permettre.

   – Je sais ce que tu veux.

   – Ah, tu as deviné ?

   – Tu veux que je détériore mes mangekyou et alors il me faudra céder à la même quête que toi. »

Le masqué ricana et souffla comme satisfait de constater l'intelligence de son aïeul.

   « Mais je ne céderais pas, j'ai d'autres projets pour mes sharingans. »

 

A peine déclaré ses mots, l'adolescent se jeta à corps perdu contre son adversaire. Il projeta d'abord un kunai à sa gauche muni d'un explosif, de l'autre, il s'était vu faire un clone à une main, lui servant de diversion projetant un Katon, mais alors qu'il savait que l'homme masqué disparaîtrait entre-temps, son corps avait passé au travers de celui qui lui faisait barrage. Ce fut ainsi qu'il se jeta littéralement dans le gouffre qui se tenait juste derrière eux. Terrassé par l'explosion, l'homme au masque n'eut pour seul recourt que de se cacher dans sa dimension, l'empêchant de voir la mise à mort du génie qu'il avait choisi. Le fantôme n'en revenait pas, ce gamin venait de tous gâcher, mais il fallait en avoir le cœur net.

 

En se téléportant jusqu'en bas, on y voyait bien le corps qui avait dévalé la pente sur plusieurs mètres, déchiré et écrasé par les branches, sans parler de la roche qu'il avait percuté. Il ne restait plus qu'une dépouille fracassée. Face à son échec Madara n'aurait pas perdu de vue l'essentiel se disait-il, il lui fallait faire vite et récupérer le bien encore tangible du cadavre. Telle une ombre rôdeuse, il s'abaissa et fit retourner le corps. En effet car celui-ci ne s'était pas arrêté à plat sur le sol, non, le corps s'était coincé sur la pente boueuse et glissante maintenue par des branchages plus robustes. Sans le vouloir, tentant de prendre le trésor, le corps glissa de nouveau dans une coulée de boue pour finir sa chute, plusieurs mètres plus bas. Ce à quoi ne s'attendait pas le voleur. Aussitôt le bruit du corps atterrissant au sol et résonnant dans le gouffre, des cris envahirent ce coin d'habituellement si calme.

Le corps avait atterri aux pieds des jeunes marchants.

 

   « Et merde » pensa-t-il tout haut.

D'où il se tenait, il voyait s'agglutiner autour du cadavre, estomaqué par ce qu'il venait de tomber du ciel, la foule. Instinctivement, ils regarderaient en haut pour comprendre ce qu'il avait bien pu se passer et tenter de deviner la chute. D'en bas personne ne pouvait voir le voleur et avec toute sa colère. Maintenant que le corps était entouré de ce troupeau qui ne faisait que s'accroître, il était impossible de récupérer les Sharingans.

 

   « Oh mon dieu ! Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? » chuchotaient-ils tous, en regardant la dépouille.

L'un d'entre eux venait de s'accroupir pour voir de plus près, puis recula d'un sursaut, les fesses à terre, tétanisé par ce qu'il venait de voir.

 

À quelques mètres Mikoto avait reprit le chemin dans le sens inverse de la marche afin de rejoindre de nouveau son cadet, même si elle continuer à scruter du regard le moindre signe d'Itachi. De son côté Fugaku remontait la marche et veillait de la même façon que sa femme à ses marcheurs. « Pas de dispersion, s'il vous plaît ! » Pendant qu'il cherchait sa famille, bien vite, il entrevit Sasuke aux côtés de Naruto.

   « Sasuke ! » S'écria-t-il, une fois assez proche. Le gamin se retourna aussitôt et ses yeux s'écarquillèrent de bonheur.

   « Je vois que tu t'es fait un nouvel ami. Bien, prends soin de lui, » lui dit-il en lui passant la main sur le dessus de la tête.

Jamais son père ne lui paru si affectif envers lui. Des perles de larmes se logeaient aux coins de ses yeux, et bien que cela fût court, l'enfant avait cru voir un léger sourire sur le visage de son paternel.

   « Dis-moi, où est ta mère, enchaîna-t-il.

   – Eu... Elle est partie devant.

   – Ok, continuer à marcher comme ça. »

 

Mais alors que le chef accélérait le pas, la silhouette si familière apparue devant ses yeux, à quelques dizaines de mètres. Sasuke aussi, venait de la distinguer, elle avançait vers eux alors qu'elle ne semblait pas les voir, trop occupée par les passants. Tandis qu'une voix venait à recouvrir la sienne, « Mikoto ! Mikoto ! » Crièrent simultanément Fugaku et un jeune homme qui lui venait dans le dos en courant. Bien qu'elle avait distingué un écho, elle se retourna n'ayant pas vu son mari. Le jeune homme essoufflé et paniqué venait de lui prendre toute son attention. Il avait fait toute la route en courant.

   « Que ce passe-t-il ?

   – Vite ! Venez, il faut que vous veniez ! »

À peine avait-il eu le temps d'articuler ses mots et de reprendre du souffle, qu'il se mit à courir à nouveau, mais dans l'autre sens. Elle comprit qu'il fallait se dépêcher. Au loin Fugaku observait la scène et en voyant sa femme courir, il les suivit sans réfléchir, devinant qu'il se passait quelque chose.

 

Après plusieurs mètres de course, « Dis moi, ce qu'il se passe Kuro ! Ne me fais pas courir comme ça, sans rien m'expliquer !

   – On l'a trouvé comme ça madame, il est comme... Tombé du ciel... »

Elle était encore à cinq bons mètres de la scène, mais sans même correctement voir ce qu'il en était un électrochoc venait de littéralement la foudroyer. Tout le monde la regardait alors qu'ils formaient comme un cercle autour de la victime. Son corps se mit à frissonner et tandis que le regard s'était figeait, elle s'avança pas à pas, comme ci au bout du chemin l'attendait sa sentence. Le temps venait de se suspendre, elle n'avait jamais eut aussi peur de sa vie.

Elle s'était dite plusieurs fois que la peur l'avait gagnée, mais cette fois, c'était différent. Ce qu'elle éprouvait était bien au-delà de tout ce qu'elle avait pu connaître. Pourtant, il lui fallait avancer, il fallait qu'elle regarde, qu'elle sache. Debout, l'angle qu'elle avait changeait sur lui à chaque centimètre, ce qui petit à petit lui dévoila l'horrible vérité. Quand elle comprit, elle s'écroula en sanglots et s'empressa d'enlacer, de serrer ce corps sans vie, devenue froid. Il était à peine reconnaissable tant la chute l'avait abîmé !

   « NON ! MON DIEU ! NON ! PITIE NON ! Hurla-t-elle, le cri sortant de ses tripes et raisonnant dans toute la forêt. Machinalement elle passait ses mains inlassablement sur le visage de son fils, tremblantes et désemparées, témoignant d'un espoir bien vain. Comme si elle avait pu par ce geste le ramener à lui. Sa gorge s'était enrayée, on entendait plus un son sortir de sa bouche mais tout son corps hurlait de douleur. La terre entière venait de s'écrouler sur elle, sans savoir qu'elle n'était pas la seule. Il ne fallait que quelques secondes pour que son mari la rejoigne. Il l'avait suivi et accouru pour constater de ses yeux, impensable, alors qu'au loin le visage de sa femme s'était éteint. L'homme s'écroula à son tour entourant Mikoto qui enlacer la dépouille.

 

   « Pourquoi !! hurla-t-elle. Itachi... Mon fils, mon bébé... »

Le cœur arraché d'une mère et d'un père, tout le monde pleurant autour d'eux... Tout le monde, sauf un spectateur.

 

En voyant son père suivre le trajet de sa mère, le garçon avait conclut qu'il se passait quelque chose d'important et désormais, il ne voulait plus être celui a qui l'on cacherait tout. La curiosité l'envahissant, il laissa derrière lui Naruto à qui on avait pourtant laissé la garde. Tant pis, le jeu en valait la chandelle, mais il ne s'attendait pas à tomber en pleine hécatombe, ses parents à terre suppliant les cieux de ne pas leur arracher la plus importante des choses au monde, la chaire de leur chaire. Etrangement, il ne pleurait pas. Non, il était choqué, traumatisé, mais le blocage l'empêchait de faire transparaître la moindre des émotions. 

 

Il regardait sa mère gémir de douleur et son père s'écrouler sur elle, serrant ce corps livide qu'ils appelaient Itachi.

 

Les membres avaient l'air comme désarticulés, le corps était sale et le teint avait perdu toute sa couleur sous la couche de terre liquéfiée. De là où il était, le garçon devinait les bleus et autres hématomes sur le visage et les bras de cette chose. Du sang, il n'y en avait pas tant que ça, mais suffisamment pour comprendre que ses blessures l'avaient tuée. En fait, c'était facile à imaginer, il s'était s'en doute rompu le coup en tombant. Il y avait comme quelque chose de ridicule là-dedans, pourtant s'était la seule explication qu'il lui venait à l'esprit. Pourquoi ? Il en avait aucune foutue idée. Alors sur son visage se dessina un sourire affreux que seul le diable aurait pu décrire et que personne ne voyait...

 

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