Red Memories / Tome 1 : Tainted Love

Chapitre 4

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 00:44

QG du CBI, Sacramento, Californie - 11h04
L'équipe de Teresa Lisbon été réunie au grand complet dans leur bureau. Ils étaient sur une affaire de suicide suspect et comme d'habitude, Patrick Jane les conseillait. Patrick était un mentaliste. C'est-à-dire, un maître dans l'art de la manipulation et un fin observateur. Il était consultant pour l'équipe depuis plus de neuf ans et même si ses méthodes sortaient parfois de la légalité, il arrivait toujours à trouver le bon coupable. Physiquement, Jane était un homme de grande taille, des cheveux blonds courts, légèrement frisés et des yeux bleus clairs. Il allait encore se lancer dans un plan lorsque son portable sonna. Il se dirigea vers son bureau et sortit l'appareil de la poche de sa veste. Le numéro était masqué. Il décrocha quand même :
- Allô ?
- Monsieur Patrick Jane ? demanda une voix masculine.
- Oui, c'est moi. Qui êtes-vous ?
- Agent spécial Gibbs, vous vous souvenez de moi ?
Patrick eut un bref flash-back. Il se remit tout en tête très vite :
- Je dois dire que ça fait longtemps !
- Presque cinq ans pour être exact.
- Oui, c'est vrai... Comment allez-vous ? Pourquoi me contactez-vous, au fait ?
- Daniel Jones, ça vous rappelle quelqu'un ?
Jane revit en quelques secondes une foule de souvenirs accompagnée d'une étrange sensation à la fois de bonheur et de tristesse. Le visage souriant de Daniel lui apparut, son teint pâle qui contrastait avec ses cheveux noirs qu'elle avait courts et ses yeux noirs brillant de joie. Il se souvint également de sa voix, de la douceur de sa peau, de l'odeur glacée de son parfum...
- Euh oui, oui je me souviens d'elle. Pourquoi ?
- On l'a empoisonné ce matin.
Patrick sentit ses jambes l'abandonner. Il n'arrivait plus à bouger ou à parler, les mots lui manquaient. Il chercha à tâtons son bureau et s'assit sur le rebord. Il se sentait d'abord désemparé, puis une forte rage monta en lui.
- Mais... Comment... Qui a fait ça ?
- Justement, c'est là le problème.
- Excusez-moi mais j'avoue que je ne comprends pas le but de votre appel... A part si je peux venir voir Daniel ?
- Vous le devez, même ! Vous avez un vol spécial Sacramento - Washington dans trente minutes. Vous serez à Washington d'ici cinq heures minimum. Préparez-vous, l'agent Dinozzo et l'officier David viendront vous chercher à l'aéroport. On vous ramènera ici pour vous occupez de Shanna.
- D'accord, j'arrive ! Euh, m'occupez de qui ?
- Quoi ? Vous n'êtes pas au courant ?
- Je devrais être au courant de quoi ?
- Ben... Votre fille.
- Ma fille est morte.
- Je parle de celle que vous avez eu avec Daniel.
Patrick poussa une exclamation indéfinissable. Il avait appris pratiquement au même instant que la seule femme qu'il avait aimé après son drame était à l'agonie et qu'elle lui avait caché l'existence de sa fille ! Jane frôla la syncope. Il trouva quand même le moyen de prononcer quelques mots.
- Moi et Daniel... Elle s'appelle comment ?
- Shanna.
- Je pourrai la voir ?
- Rappliquez tout de suite !
Gibbs raccrocha. Patrick, encore sous le choc, resta quelques minutes avec son téléphone à la main, l'équipe autour de lui. Finalement Lisbon s'approcha de lui :
- Qu'est-ce qui se passe, Jane ?
- Je dois aller à Washington...
- Quoi ?
- J'ai une fille et... sa mère est en train de mourir.
Tout le monde sembla médusé, ils ne savaient plus quoi dire. Rigsby posa quand même la question qui lui titiller l'esprit :
- Mais, euh, sans vouloir être indiscret, qui est la mère de ta fille ?
- L'agent spécial Jones du NCIS.
- Celle avec qui t'as bossé ya cinq ans ?
- Oui. On l'a empoisonné ce matin.
Jane venait de jeter un froid dans la pièce. Il attrappa sa veste et personne n'osa le retenir lorsqu'il sortit de la salle. Patrick fila chez lui pour se préparer une valise et arriva à l'aéroport avec dix minutes d'avance. A la fois nerveux et joyeux, il monta dans l'avion qui décolla direction Washington. Avec toutes ces émotions, la tension de Patrick avait battu tous les records ! Lorsqu'elle chuta, il commença à se sentir fatigué, le bruit de l'avion le berçait, il ferma les yeux et laissa aller sa tête en arrière, emportée par une multitude de souvenirs...

Washington DC, QG du NCIS, janvier 2004.
Patrick avait été contacté par le directeur du NCIS. Il avait fait le voyage jusqu'en Virginie et attendait maintenant dans le bureau du directeur. Celui-ci appella sa secrétaire :
- Cynthia, faites monter l'équipe de l'agent Gibbs dans mon bureau.
- Tout de suite, Directeur.
Patrick était assis dans une chaise, devant le bureau, les mains croisés et sur son genou. On frappa à la porte. Le directeur ordonna qu'on entre. Un homme grand aux cheveux gris entra le premier, suivit d'un autre avec des cheveux châtains, plus jeune, une jeune femme de petite taille en tailleur, un jeune homme à l'air débutant et maladroit, et la dernière, une femme grande et vêtue simplement.
- Monsieur Jane, je vous présente les agents spéciaux Gibbs, Dinozzo, Todd, McGee et Jones. Si j'ai fait venir monsieur Jane, c'est parce qu'il connaît notre meurtrier.
L'équipe parue surprise. Patrick se leva et commença son speech :
- Oui, je connais bien John Le Rouge, mais, pour être sûr que c'est bien lui, j'ai demandé à avoir les photos de la scène de crime. ça confirme ce que je pensais, le smiley juste au dessus des corps massacrés des vcitimes, c'est sa signature. Il faudrait que j'aille sur les lieux et que je vois votre légiste. Je peux ?
- Bien sûr, Gibbs s'avança vers lui. Daniel va vous conduire, vous y serez vite comme ça.
Tony pouffa discrètement de rire dans le dos du patron. Il était vrai que... Daniel au volant = la mort au tournant !
- D'accord, je veux bien ! Alors Daniel... Laissez moi deviner... Ce doit être vous ? demanda-t-il en pointant le doigt sur Jones qui n'avait encore rien di.
- Oui, c'est moi. Comment vous savez ?
- Vous avez la lettre "D" accrochée en pendentif à votre collier. On y va ?
- Oui, pas de problèmes.
Ils sortirent du bureau, descendirent les escaliers et allèrent à l'ascenseur. Ils montèrent à bord, les portes se fermèrent, ils étaient au troisième étage. Jane se tenait à côté de Daniel et il ne la lâchait pas des yeux.
-Vous avez peur ? demanda-t-il.
- Moi ? Mais de quoi ?
- L'ascenseur. Votre respiration est plus profonde que tout à l'heure, vous essayez de vous calmez.
- Tout à l'heure je marchais.
- Moi aussi pourtant je ne halète pas comme vous.
- Je halète ?!
- C'était une image. De plus, vous fixez le cadran des étages depuis qu'on est monté. J'en conclut que vous avez peur.
Daniel poussa un soupir.
- Bon, okay, je suis clostrophobe.
- J'avais raison !
Patrick semblait ravi et affichait un sourire charmeur qui arracha un autre à la jeune femme.Le mentaliste se rapprocha d'elle, Jones fit un pas de crabe pour s'éloigner de lui.
- Je pourrais avoir votre main droite ?
- Et pourquoi ?
- Comme ça.
- Et si j'ai pas envie ?
- S'il vous plaît... Allez... S'il vous plaît...
Daniel roula des yeux et donna finalement sa main à Jane. Il la prit entre les siennes, la caressa, lui toucha les poignets, les doigts... Puis, il la lui rendit.
- Merci.
- C'est tout ? Vous vouliez juste toucher ma main, comme ça ?
- Oui, pour vous connaître mieux.
Daniel sembla perplexe. Elle interrogea Jane d'un sourcil levé. Celui-ci ne quittait pas ses yeux :
- Vous avez des cales sous les doigts dans votre paume, ce qui signifie que vous avez l'habitude de manier des objets en bois ou en métal, je pencherais pour la pratique d'un sport du genre base-ball ou golf. De plus, entre votre pouce et votre index, la surface est rappeuse, vous êtes tireur d'élite, le surplus de poudre a donné à votre peau un toucher rappeux. Et enfin, vous êtes droitière, car votre main est beaucoup plus développée que la gauche.
Jones en avait la mâchoire pendante. il venait de résumer s avie à partir de sa seule main droite.
- Mais alors, base-ball ou golf ?
- Base-ball.
Les portes s'ouvrirent, ils se dirigèrent vers le parking. Ils prirent à bord d'une voiture noire, Daniel mit le contact :
- Vous avez attaché votre ceinture ?
- Oui pourquoi ?
- C'est mieux pour vous.
Un crissement de pneus brisa le silence et colla Patrick au fond de son siège. Elle avait dû apprendre à conduire dans la même auto-école que Gibbs ! Le mentaliste se cramponnait à la poignée de sa portière. Après avoir fait ses prières, il remarqua que le feu était passé au rouge. Jones pila sec pour s'arrêter.
- Où avez-vous appris à conduire ?
- A San Francisco.
- Je m'en doutais...
Daniel commença à rire. Les rues de San Francisco sont connues pour être les plus horribles de Californie. La ville ayant été construite sur une colline, les rues sont comme un grand huit !
- Vous êtes de là bas ?
- Pas vraiment. J'y suis arrivée à mes dix ans.
- Vous venez d'où ?
- De beaucoup plus haut !
- Non ? De l'Alaska ?
- Ouaip.
- C'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui vient de si loin ! Si ce n'est pas indiscret, pourquoi êtes-vous venue à Frisco ?
- Mes parents ne se supportaient plus. Ma mère avait de la famille à San Francisco alors elle m'a emmenée avec mon petit frère.
Le feu passa au vert. Patrick préféra se taire et se raccrocher à la poignée. Un virage contrôlé, ils étaient pile devant les lieux du crime.
- On est arrivé ! s'exclama Daniel fière d'elle.
Jane ne sentait plus ses jambes, il fut content de sortir de là. Mais il devait rattrapper Jones qui avait déjà passer les bandes jaunes et qui ouvrait la porte. Il fit une petite course pour la rejoindre et ils rentrèrent tous les deux dans la maison. Daniel se retourna pour fermer la porte :
- S'il vous plaît, ne vous...
Elle se retourna et vit Jane nonchalant qui regardait dans les pièces.
- ... éloignez pas de moi.
Elle le rattrappa et lui prit le bras :
- Venez, c'est par là.
Elle le conduit jusqu'à la chambre. Juste en face d'eux : le smiley géant dessiné avec le sang des victimes. En dessous du dessin, un lit, maculé de sang séché. La pièce était en désordre. Contrairement à Daniel, qui commençait à expliquer ce qu'ils avaient trouver, Patrick resta sur le pas de la porte.
- ça va pas ? Vous êtes tout pâle, vous voulez vous asseoir ?
- Non, c'est bon. Je vous écoute, continuez.
Daniel finit son explication, Jane réfléchissait.
- Vous le connaissez d'où ce "John le Rouge" ?
- Il a tué ma femme et ma fille il y a quatre ans.
Jones se sentit glacée sur place. Elle ne savait plus quoi lui dire, si elle devait lui dire quelque chose d'ailleurs.
- Je suis navrée...
- Vous ne saviez pas, c'est pas grave. Tiens c'est quoi ce... truc à côté de votre pied ?
Patrick entra dans la pièce et alla jusqu'à Daniel. Il s'agenouilla, l'agent du NCIS lui tendit des gants. Il en prit un et ramassa un bout de papier qu'il donna à la jeune femme. C'était un papier blanc plié en quatre.
- Tiens... ça n'y était pas la dernière fois...
Elle déplia le papier, en plein milieux avec une encre rouge était marqué : " Coucou Jane ^^". Daniel étouffa un juron alors que Patrick était déjà à la fenêtre.
- Je vous ai dis de rester avec moi !
- Il nous observe. Il est là, quelque part. Il sait que je suis là, il a fait ça pour m'attirer ici...
Patrcik sentit une main sur son épaule
et il sursauta. Il ouvrit les yeux dans l'avion devant une hôtesse de l'air.
- Monsieur Jane, nous allons arriver à Washington. Mettez votre ceinture pour l'atterissage.
- Ah, merci.
Il boucla sa ceinture et se gratta les yeux.

Aéroport de Washington DC - 19h45.
Patrick avait sa valise en main et ils cherchaient des yeux les deux agents du NCIS. Il connaissait déjà Tony, il n'eut pas de mal à le reconnaître. Il se dirigea vers lui :
- Agent DiNozzo ?
- Lui-même, et voici l'officier David.
Ziva et Patrick s'échangèrent un "bonsoir". Ils montèrent à bord d'une voiture, Tony prit le volant. Il leur fallait une demi-heure pour arriver au NCIS.
- Comment va-t-elle ? demanda Patrick, anxieux.
- Aussi bien que ce matin, lui répondit Tony.
- C'est à dire ?
- Dans le coma.
- Merde... Je pourrais la voir ?
- Oui. Mais au fait, comment se fait-il que vous n'êtes pas au courant de l'existence de Shanna ?
- Mais je n'en sais rien ! Daniel ne m'a rien di, elle ne m'a pas contacté depuis cinq ans ! Je pensais qu'elle m'avait oublié.
- Daniel n'oubli personne. Et surtout pas vous. Si vous saviez le nombre de fois où elle a pleuré à cause de ça...
- Quoi ?
- Elle a essayé de vous joindre, pendant et après sa grossesse mais vous ne répondiez pas.
- Je viens de vous dire que je n'ai rien eu.
- Et moi je vous dis le contraire ! Vous l'avez faite souffrir ! Vous n'étiez pas là quand elle a accouché, vous ne vous êtes pas occupé de votre fille, c'est maintenant que vous réagissez ?!
- Tony fermes-la ! coupa Ziva. Si tu crois que c'est comme ça que tu vas sauver ton amie, tu te trompes.
Les deux hommes n'ajoutèrent rien pendant le reste du trajet. DiNozzo travaillait avec Daniel depuis sept ans. Ils étaient arrivés pratiquement en même temps au NCIS. Il la considéré comme une soeur et ils avaient toujours été là l'un pour l'autre.

QG du NCIS - 20h15.
La nuit était tombée sur Washington DC. Ziva, Patrick et Tony arrivèrent au bureau de l'équipe. McGee, Gibbs et Abby les attendaient. Gibbs prit le mentaliste à part :
- Tout va bien, monsieur Jane ?
- J'aurais préféré vous revoir dans d'autres circonstances.
- Moi aussi.
- On m'a di qu'elle est toujours dans le coma ?
- Justement, nous allons nous rendre à Bethesda vous et moi pour la voir.
Patrick poussa un soupir de soulagement.
- Vous ne voulez pas voir quelqu'un avant ?
- Quelqu'... Quoi, elle est là ?
- Oui, avec Ducky à mon bureau.
Patrick se tourna et la chercha des yeux. Assise sur les genoux de Ducky, perdue dans une conversation, Shanna ne semblait pas l'avoir remarqué. Patrick fut submergé par l'émotion.
- Mon Dieu qu'elle est belle, souffla-t-il.
- Allez la voir, conseilla Gibbs.
- Et je lui dis quoi ? "Salut j'suis ton père, je t'ai abandonné pendant cinq ans mais maintenant que ta mère va mourir, je reviens !" ? Non, ça le fait pas...
- Alors dites autre chose. Elle vous attend.
- Vous lui avez...
- Parler de vous, oui. Allez-y !
Patrick prit une grande inspiration et se dirigea vers la petite fille. Celle-ci en le voyant arriver, leva ses grands yeux noirs vers lui en demandant "Papa ?"

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