Red Memories / Tome 1 : Tainted Love

Chapitre 8

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 03:07

- Brown s'est fait assassiné et les deux autres ont disparus.
- Brown ? Qui est Brown ? De quoi vous me parlez ?
- Ah oui, c'est vrai, vous n'êtes pas au courant.
Gibbs lui résuma l'affaire sur laquelle ils enquêtaient avant que Daniel ne soit empoisonnée. Patrick nota tout sur un bout de papier qui traînait par là. Anthony Williams, assassiné, principale suspect : sa femme Teresa Williams accusée de le tromper avec David Brown, son meilleur ami; suspect potentiel : Andrew McClick, son supérieur. Jane essayait de faire des liens entre ses personnes mais son esprit resté obsédé par une seule chose : Daniel. La fatigue et le stress étaient en train de le rendre fou.
- Je vais voir ce que je peux faire, Jehtro. Je n'ai pas vraiment la tête à ça là maintenant.
- Je comprends tout à fait, je voulais juste vous dire de faire attention. On a mis Daniel sous protection à l'hôpital, on ne sait toujours qui à fait le coup et s'il veut seulement à Daniel ou s'il va venir vous voir aussi. Soyez prudent.
- Mais oui, ne vous inquiétez pas. Je crois que je vais aller me coucher, je suis crevé.
- Reposez-vous bien, à tout à l'heure.
Les deux hommes raccrochèrent au même instant. Jane prit la photo de Jones dans sa main et alla dans la chambre sur la pointe des pieds. Shanna dormait paisiblement, son doudou serré contre elle. Patrick tira délicatement un pyjama de sa valise, déposa la photo sur la table de nuit et alla se prendre une douche chaude.
Il en ressortit un peu plus décontracté et se coucha doucement dans le lit à la couette bleue de Daniel, aux côtés de sa fille.

Patrick et Daniel regagnèrent le NCIS vers 9h. Gibbs les attendait de pied ferme.
- C'est pas trop tôt vous deux ! grogna-t-il.
- Patron, j'vais t'expliquer...
- Des embouteillages ?
- J'aime ta clairvoyance !
- Et moi j'aime quand tu arrives à l'heure.
- Ah ben tu dois pas m'aimer souvent...
- Bref ! Y a du nouveau.
- Ah oui, vraiment ? s'enquérit Jane.
- Oui. Le couple massacré, Andrea et Lindsay Mondina, fréquentait des espèces de réunions de couples, leur mariage battait de l'aile apparamment.
- Vous êtes déjà allés enquêtés là-bas ? demanda Daniel.
- Nous, non...
Les regards se concentrèrent tous sur elle.
- Bah quoi ? ... Ah non... Non ! Non, là, non ! Je refuse de planquer avec DiNozzo ! Surtout si je dois être sa femme !
- T'inquiètes, je veux plus planquer avec toi non plus depuis que t'as faillit me tuer.
- Quelle idée aussi de se lever la nuit... J'ai entendu du bruit, j'ai eu un réflexe, c'est tout.
- Réflexe ? Il a fallut que je hurle pour ne pas être égorgé !
- T'avais qu'à pas te lever !
- ASSEZ !! brailla Gibbs. Daniel tu ne planqueras pas avec Tony, sois rassurée ! Abby a préparé de fausses identités pour toi et monsieur Jane.
Silence. Daniel et Patrick s'échangèrent un regard. Lui, semblait ravi, alors qu'elle se demandait plus comment les choses allaient tourner. Gibbs alla prendre deux cartes d'identités de l'état de Virginie sur son bureau et il afficha les deux dossiers sur l'écran plasma.
- Daniel, tu es Emilia Jonasz et vous, vous êtes Martin Jonasz. Vous êtes mariés depuis quatre ans, toi Daniel, tu veux avoir un enfant alors que monsieur Jane n'en veut pas. Débrouillez-vous pour argumenter là-dessus. Voici ton alliance, Mme Jonasz.
Jones prit l'anneau en or et le passa à son annulaire. A peine baissa-t-elle la main qu'il tomba. Elle le rammassa :
- Mais il trop grand ce truc...
- Dé-brouille...
-...-toi, je sais. Tu sais si ça se fait de le mettre à l'index ?
- Au pire, mets-le à la main droite.
- Mais ça va être ridicule !
- T'as pas encore fini de m'emm...
- Okay, ça va, il tient, c'est bon ! Mais euh, au fait, moi j'veux pas d'enfant.
- C'est ton rôle alors tu te tais.
- Oui chef. On part quand ?
- Maintenant, ils vous attendent. Prenez ces valises. Tony et Caitlin vous couvriront, après, je prendrai le relais avec McGee. Tiens, voilà l'adresse.
Patrick et Daniel partirent pour ce qui était censé être une "semaine de cure psychologique" où plusieurs couples se rencontraient, échangeaient leurs idées, parlaient de leurs problèmes... Jones était plutôt qulequ'un d'introvertie, ces idées ne l'enchantaient guère ! Et comme ne plus elle démarrait au quart de tour, Patrick comprit qu'il allait devoir éviter les dégâts. Dans la voiture, il essaya de lancer la conversation :
- Tu trouves pas ça marrant ?
- Quoi ?
- On passe la nuit ensemble et après on doit jouer au couple marié...
- Très amusant.
- Qu'est-ce que tu as ? ça ne t'as pas plût ?
- Mais si, là n'est pas la question. Disons que je prépare mon esprit à passer une semaine avec des moitié dingues. Grand moment de concentration. J'aime pas parler avec des gens que je connais pas, surtout avec des névrosés. Je la sens mal cette affaire...
- Allez, on sera que toi et moi.
- Oui, mais il faut ouvrir l'oeil, n'importe qui pourrait être un suspect, y comprit la plante dans l'entrée !
- Y a une plante dans l'entrée ?
- Y a toujours des plantes dans les entrées !
- Chez toi y en a pas.
- Chez les psychiatres oui.
Daniel arrêta sa voiture devant un immense portail noir.
- J'crois qu'on y est... Comment on rentre là-dedans ?
- Si on sonnait ?
Patrick avança son doigt vers la sonette et un petit bruit désagréable se fit entendre. une voix de femme leur répondit :
- Oui ?
- Bonjour, nous sommes Mr et Mme Jonasz.
- Entrez.
Le portail s'ouvrit en un grincement sinistre. Il donnait une vaste propriété avec au fond une grande bâtisse. Daniel était de moins en moins rassurée... Elle alla se garer sur un parking en plein air et sortit les valises. Ils se dirigèrent vers l'accueil où une ravissante jeune femme les reçut.
- Bonjour ! Bienvenue chez nous !
- Bonjour mademoiselle ! lança Patrick tandis que Daniel agonisait derrière lui sous le poids des valises. Je suis Martin Jonasz et voici ma femme, Emilia.
- Bonjour, bredouilla Jones qui reprenait sa respiration.
- Je suis très heureuse de vous accueillir ici ! Je sais le problème que vous avez, je vais d'abord vous montrez votre chambre et après je vous présenterai aux autres occupants. Suivez-moi.
- Avec plaisir !
La jeune femme commença à monter un escalier, Daniel attrappa Jane par la manche et murmura :
- Tu pourrais au moins porter une valise ou tu as peur de te casser un ongle ?
- Je voulais voir si c'était vrai.
- Quoi ?
- Que tu es asthmatique. Je vais prendre la plus grosse valise, chérie.
Daniel s'était faite encore une fois piégée par Patrick et elle commençait à en avoir marre. Ils montèrent jusqu'à leur chambre d'où une vue superbe sur la Maison Blanche s'offrait à eux. Ils posèrent leurs valises et Jane demanda à la jeune femme :
- Vous devez connaître nos amis, les Mondina ?
- Oui, ça fait quelques mois que je ne les ai plus vus.
- Ah bon ? C'est curieux.
- Oui... Bon, installez-vous bien.
Elle referma la porte. Daniel déposa les deux valises sur le lit et les ouvrit : du matériel de surveillance. Elle cacha un micro dans un coin ainsi qu'une caméra. Elle fit de même dans le couloir avec toute la discrétion qui la caractérisée. Puis, elle retourna dans sa chambre et trouva Patrick confortablement installé sur le lit.
- ça va, la vie est belle ?
- Oui, ça va. J'ai rangé nos vêtements, mon p'tit coeur.
- M'appelle pas comme ça !
- Pourquoi ?
- J'entends déjà le rire de DiNozzo s'il nous écoute... Tu ferais mieux de lire les dossiers qu'Abby a préparé sur nous au lieu de dire n'importe quoi. Et puis, je suis pas asthmatique !
Elle se dirigea vers la fenêtre. Elle pouvait voir de là le parc de la propriété, la rue devant le portail et un peu plus loin, la Maison Blanche. Jones reconnut le camion de planque du NCIS. Elle mit en place son oreillette :
- Tony, t'es là ?
- J'suis là, mon p'tit coeur.
Daniel se prit la tête entre les mains. Cette histoire allait la suivre jusqu'à la fin de ses jours à moins qu'elle ne tue son collègue avant. Elle tendit l'autre oreillette à Patrick qui la glissa dans son oreille. Il se leva et prit Daniel dans ses bras.
- Mais qu'est-ce que tu fais ?!
- Bah quoi, on est mariés ou pas ?
- ça devient chaud entre vous, lâcha Tony.
- Mais c'est une conspiration ! râla Daniel.
- J'ai le droit de passer du bon temps avec ma femme.
- Allez-y, vous gênez pas, ricana DiNozzo.
- On est censé être déprimés, pas en lune de miel...
- Et je dois me retenir de t'embrasser pour ça ?
Leurs lèvres entrèrent en contact, mais leur étreinte fut interrompue par la jeune femme qui tenait absolument à les présenter aux autres couples en thérapie. Ils se regroupèrent tous dans ce qui était un salon. Il y avait trois autres couples plus le gérant de l'établissement, un fin psychologue. Ils se présentèrent successivement. Daniel devait se retenir de rire, à l'autre bout de son oreillette, Tony faisait exprès de faire des commentaires sur chacun des patients. Elle dû serrer la main de Patrick pour ne pas craquer en public. Le reste de la journée se passa calmement. Deux réunions étaient prévues chaque jours, cela enchantait déjà Jones qui aurait bien voulut échanger sa place contre une cellule à l'asile psychiatrique. Le soir venu, ils retournèrent tous dans leurs chambres. Tandis que Patrick prenait une douche, Daniel démontait et nettoyait son arme. Jane sortit de la salle de bains en pyjama. Il alla s'asseoir à côté d'elle sur le lit.
- Tu fais toujours ça ?
- Au moins je sais qu'elle ne s'enrayera pas. Un de mes amis est mort parce qu'il ne nettoyait pas assez son flingue, ça fait réfléchir.
- C'est sûr.
Patrick fut étonné de la rapidité avec laquelle elle rassembla les morceaux. Une fois chargée, elle plaça son pistolet sous sa table de nuit et se coucha. Jane éteignit la lumière et la serra contre lui.
- Patrick...
- Je trouve que ça fait vraiment féminin ce que tu viens de faire.
- Tu devrais dormir.
- Pourquoi dormir alors qu'on peut faire autre chose ?
- Dors, s'il te plaît.
Ils finirent par s'endormir l'un contre l'autre. McGee et Gibbs était en planque dans le camion, il n'y avait pas un bruit dans la propriété. QUand soudain, vers une heure du matin, un cri se fit entendre "AAAAAAAAH !! AU SECOURS ! MON MARI !! VENEZ VITE !!!". Daniel attrappa son arme et manqua tuer Patrick dans la précipitation. Il ne fallait pas que sa couverture soit découverte. Elle entrebailla la porte et vit que tout l'étage descendait au rez-de-chaussée. Avec ce vacarme, si meurtre il y avait eu, le tueur s'était enfuit. Jones prévint Gibbs. Elle rangea son arme sous son lit et enfila un peignoir. Patrick et elle dévalèrent les escaliers. Dans le hall, un homme gisait dans son sang. Vu que Patrick et Daniel se faisait passer pour un couple de médecins, Jones bouscula tout le monde et alla prendre le pouls de l'homme.
- Il est mort, il faut appeller la police. Allez, vite !
Tandis que le reste du peuple s'agitait autour d'elle, elle put mettre à exécution son instinct d'enquêtrice. Jane s'agenouilla à ses côtés. Daniel souleva le corps d'un revers de main pour éviter d'y mettre ses empreintes. Mais quelque chose attira l'attention de Patrick : du bout d'un doigt ensanglanté, la victime avait tracé le smiley de John le Rouge...


Washington DC, 10h30.
Patrick avait retrouvé tous les papiers de Daniel concernant le virement qu'il devait faire sur son compte. Il attrappa Shanna et ils partirent tous les deux vers la banque de la capitale avec la voiture de Daniel. Patrick conduisait une DS, il avait l'habitude des vieilles automobiles mais il semblait que celle-ci soit à l'image de sa propriétaire. Arrivés là-bas, Patrick demanda à retirer les 25 000 dollars, soit la moitié du salaire de Daniel, pour l'envoyer ensuite en recommandé à son père.
- Vous avez l'adresse, monsieur ?
- Non, pas encore, mais, je compte l'avoir d'ici une heure, pouvez-vous me mettre ça de côté, je reviens après ?
- Pas de problèmes.
- Merci, au revoir.
Patrick et sa fille marchèrent jusqu'à la voiture, garée dans un parking.
- Allez ma chérie, je t'amène voir GIbbs, je reviens ici et après, on va voir ta m...
Il ressentit une brusque douleur au milieu du dos qui lui fit perdre l'équilibre et tomber par terre. Il essaya de se relever mais des coups donnés dans son ventre l'en empêchèrent. Un dernier coup de pied porté à la tête le plongea dans le brouillard. La dernière image qu'il vit fut celle de sa fille emportée dans une voiture grise...

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