Red Memories / Tome 2 : Tigre, tigre...

Chapitre 35 : Chapitre 34

1020 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/02/2014 18:15

Une nouvelle nuit sans sommeil s'achevait pour Patrick. Il était assis par terre, le dos contre un coin de mur, en face d'une fenêtre, et tenait dans sa main droite un stylo, dans l'autre un bout de papier griffonné à plusieurs reprises. Ses yeux bleus étaient presque exorbités, rougis par la fatigue, bordés par de longs cernes noirs. Le regard perdu dans le vague, il marmonnait des paroles incompréhensibles, comme si son esprit confus s'exprimer tout seul. Il comptait les heures depuis son départ du Ncis. Autant d'heures gagnées pour John Le Rouge, pensait-il. Ça doit tellement l'amuser de nous voir devenir dingues... Dingue, voilà, c'était exactement ça... Il sombrait peu à peu dans la folie, et cette folie allait se retourner contre lui... Patrick se releva, poussant un cri de rage, il attrapa le premier meuble à sa portée et l'envoya violemment contre le mur d'en face. La vieille table de chevet se brisa en petits copeaux de bois sur le sol, et Patrick se sentit soudain libéré d'un poids. Il se dégourdit les jambes en marchant frénétiquement d'un bout à l'autre de la petite pièce où il s'était retiré, elle allait le rendre fou, c'était comme tourner dans une cellule. Il respira bruyamment puis repris son papier et se mit à lire à haute voix :- Bien, bien, alors...! Je relis : Quelle poigne cruelle, Osa étreindre ses terreurs mortelles ? Quand les étoiles eurent abandonné leurs armes, Et trempé le ciel de leurs larmes, A-t-il souri son forfait accompli ? Celui qui créa l'agneau t'as-t-il fait aussi ? Tigre, Tigre... Raaaah j'en ai marre !La lumière du soleil l'aveugla un instant, il couvrit ses yeux avec ses mains et réalisa qu'elles tremblaient. Il perdait ses nerfs... Et si John Le Rouge le voyait, c'était ce qu'il voulait. Patrick n'allait pas lui laisser ce plaisir. Il relut l'extrait du poème, plusieurs fois, tout en marchant, s'étirant... Puis il eût une idée. Jusqu'à présent, il avait vu ces vers comme des indices sur des faits à venir... Mais si en réalité...- Oui, murmura-t-il... Après tout, au point où j'en suis...Il remit un peu d'ordre dans ses cheveux blonds, tenant son papier d'une main, il posa un index sur sa bouche, et réfléchit à haute voix :- Donc, je résume les faits... Nina Rockbell... Cowls... La poigne cruelle, sans aucun doute celle de John Le Rouge... qui osa étreindre des terreurs mortelles. Terreurs... Qu'est-ce qui peut bien être terrifiant...Plusieurs informations lui arrivèrent en même temps : son pire ennemi était revenu, avait recommencé à tuer et s'en était pris à l'équipe. S'il y avait bien une chose qui terrifiait Daniel, c'était de perdre un membre de son équipe ou de sa famille... Elle avait fait évacué les enfants par sécurité mais Cowls avait payé de sa vie...- C'est donc ça les terreurs... Et après les étoiles abandonnent leurs armes...?Il se souvint que Daniel avait demandé sa démission immédiatement après le drame, mais elle avait été heureusement refusée par le Directeur Vance. Si John Le Rouge voulait voir souffrir Daniel, il ne lui aurait certainement pas permis de rester, et en aurait profité pour torpiller l'équipe en son absence... Vance était donc exclu des suspects.- Trempé le ciel de leurs larmes... Les larmes d'Evannah pour Cowls...Cette remarque venait de mettre la jeune femme hors de la liste des potentiels complices de John Le Rouge. Il ne lui restait que trois noms : John Royces, Leopold Stettler, Lawrence Dimmick.- A-t-il souri son forfait accompli... Forfait renvoyant à la mort de Cowls, je présume... Et donc au fait qu'il nous a totalement éclaté... Ça oui, ça a dû le faire sourire... Celui qui créa l'Agneau t'as-t-il fait aussi...?... Celui qui créa... L'Agneau...L'Agneau renvoyait à un autre poème de Blake. Curieusement, dans l'affaire John Le Rouge, il n'en avait jamais été question alors pourquoi maintenant... Voulait-il dénoncer ses complices ou faire tourner encore plus Patrick en bourrique ? Soudain Patrick eut une étrange impression, comme si un cataclysme était imminent, car il y avait quelque chose de différent à cet instant. Si John Le Rouge vendait son ou ses complice(s), c'était bien parce qu'il préparait quelque chose de plus terrible que tout ce qu'ils avaient enduré jusqu'à présent... 

 

 

Petit agneau qui t'a faitSais-tu qui t'a fait,Donné vie et conduitPrès du fleuve ou sur les prés ;Donné ta toison soyeuse,Douce toison de laine brillante ;Donné ta si tendre voixQui comble tant les vallées de joie !Petit agneau qui t'a faitSais-tu qui t'a fait ? Petit agneau je vais te le dire,Petit agneau je vais te le dire,On l'appelle par ton nom,Car il s'appelle lui-même Agneau :Il est doux et il est bon,Il s'est fait petit enfant.Moi, l'enfant, et toi, l'agneau,Sommes appelés par son nom.Petit Agneau, que Dieu te bénisse.Petit Agneau, que Dieu te bénisse.

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