Neon Genesis Evangelion

Chapitre 3 : Le géant s’éveille

Chapitre final

825 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 24/04/2025 20:43

La lumière envahit tout.

Shinji n’eut pas le temps de comprendre. L’instant d’avant, il suffoquait dans le liquide LCL, prisonnier d’un cockpit étroit, glacé, saturé de données. L’instant d’après, il était ailleurs.

Pas dans une salle. Pas dans une Eva. Mais dans une mémoire.

Une chambre blanche, vide. Une odeur douce, chaude. Quelque chose comme un parfum. Et une silhouette floue, accroupie devant lui, lui parlant d’une voix qu’il n’entendait pas. Il reconnut la sensation. Une paix ancienne. Une chaleur oubliée. Puis, tout disparut.

Le retour à la réalité fut brutal.

Le monde vacillait. Un tremblement, sourd et continu, secouait le cockpit. L’Eva bougeait.

— Lancement de l’unité 01 confirmé ! cria une voix dans les haut-parleurs.

— Système d’éjection bloqué. Shinji, tu es verrouillé dans l’Eva ! ajouta Misato.

Il voulut crier, mais rien ne sortit. Son corps lui échappait. Ses bras étaient engourdis, ses jambes aussi. Pourtant, l’Eva bougeait. Lui bougeait.

Des moteurs hurlèrent. L’Eva-01 fut propulsée à travers un immense ascenseur vertical, comme une balle tirée d’un canon souterrain. Il jaillit à la surface, projeté au cœur de Tokyo-3, désormais dévastée par le combat.

L’Ange était là.

Gigantesque. Immatériel. Comme un cube vivant, flottant dans les airs, paré de motifs géométriques mouvants. Il irradiait une lumière surnaturelle. Des tentacules d’énergie s’étendaient autour de lui comme des branches, s’enroulant autour des gratte-ciels effondrés.

— Shinji, concentre-toi ! lança Misato. Utilise les commandes ! Visualise les mouvements !

Mais il ne comprenait pas.

Il ne pouvait pas comprendre.

Ce n’était pas un jeu. Ce n’était pas une simulation. C’était une guerre, et il était seul.

L’Ange attaqua.

Une onde de choc jaillit de son noyau. L’Eva fut projetée en arrière, heurtant un immeuble. Du béton s’effondra en cascade. Shinji cria, mais sa voix resta enfermée dans le cockpit.

Des alarmes retentirent. L’écran principal affichait des chiffres rouges, des lignes de code clignotantes.

— Système nerveux perturbé ! cria Ritsuko depuis la salle de contrôle. Connexion instable !

— Il perd le contrôle ! ajouta Maya, la jeune opératrice. L’Eva-01 agit seule !

Et c’était vrai.

L’Eva se redressa sans ordre.

Elle leva lentement la tête. Une lumière verte pulsa derrière son œil gauche. Son bras se déploya, grinçant, soulevant une dalle de métal comme un bouclier. Elle gronda. Oui. Elle émit un son. Une plainte. Un cri sourd, animal, presque douloureux.

L’Ange riposta. Une lame d’énergie jaillit de ses appendices. Elle frappa de plein fouet.

Shinji hurla.

La douleur. Il la sentit. Pas dans son corps. Mais dans celui de l’Eva. Comme si ses nerfs étaient connectés à ses muscles de titane. Comme si sa peau avait fusionné avec le blindage.

Il pleurait. Il ne savait plus s’il voulait vivre ou mourir. Il voulait juste que ça s’arrête.

Mais l’Eva, elle, ne pliait pas.

Elle bondit. Vitesse fulgurante. Elle planta ses doigts mécaniques dans le champ AT de l’Ange. Un frisson parcourut l’air. L’espace semblait se plier. L’Ange vacilla.

Alors, l’Eva frappa.

Une rafale de coups, brutaux, précis, primitifs. L’Ange hurla — un son strident, comme mille voix superposées. Il tenta de se défendre, mais l’Eva était plus rapide. Plus enragée.

Plus vivante.

Dans la salle de contrôle, les écrans s’affolaient.

— Il dépasse le taux de synchronisation maximum ! cria Maya.

— Ce n’est plus lui qui pilote, dit Ritsuko, bouche bée. C’est l’Eva.

— Impossible, murmura Misato. Elle agit… d’elle-même.

Au sol, au cœur des flammes, l’Eva-01 se dressa. Elle rugit.

Puis elle arracha le noyau de l’Ange à mains nues.

Un cœur rouge, pulsant, suspendu dans l’air.

Et elle le broya.

Dans une explosion de lumière, l’Ange se désintégra. Ses fragments s’éparpillèrent dans le ciel comme une pluie de cendres incandescentes. Le champ AT se désintégra. Le silence retomba.

Shinji, lui, s’évanouit.

Il rêva d’eau chaude. D’un berceau. D’un chant lointain. Une voix de femme qui murmurait son nom. Et une lumière blanche, douce, comme un adieu.

Quand il ouvrit les yeux, il était allongé dans une chambre stérile.

Misato était assise à ses côtés.

Elle sourit.

— Tu as survécu.

Il murmura, les yeux pleins de larmes :

— Je ne veux plus jamais y retourner.

Elle baissa les yeux.

— Tu n’auras peut-être pas le choix.

Et dans l’ombre du QG, Gendo Ikari ajustait ses lunettes, le regard fixé sur les données de synchronisation. Son expression ne trahissait rien. Mais ses lèvres remuaient à peine.

— Le Projet commence enfin


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