Eight Travelers - EN PAUSE

Chapitre 10 : Une terrible vipère

8526 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/05/2019 15:58

Juste une petite annonce importante, il n’y aura pas de chapitre la semaine prochaine. Pour savoir la raison, je vous invite à regarder le dernier chapitre d’Undersadness, sorti mercredi. Je l’aurai bien réécris ici, mais... Ce chapitre m’a épuisée, je veux juste le publier, là XD

Bonne lecture à tous !

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Quelques jours plus tôt...

Le groupe continuait de parcourir la région du Belvédère. H’aanit était détendue, elle se rapprochait de son maître, petit à petit... Même si elle était toujours un peu agacée.

Ophilia, elle, parlait avec Cyrus. De tout, de rien... Elle était juste heureuse de partager la route avec un érudit aussi passionnant... et passionné.

Thérion, lui marchait en silence derrière tous les autres. Il était surveillé par Linde et Hägen, il n’avait aucune chance de s’enfuir en douce.

Il regardait tout autour de lui, d’un œil méfiant. Il n’aime pas ses gens, il n’aime pas être avec du monde... Mais surtout... Il entend depuis peu des bruits de pas dans cette direction. Il surveillait alors.

-Thérion, est ce que ça va ? Demanda Ophilia

Thérion sorti soudain de ses pensées. Ophilia le regardait avec insistance.

-Ouais. Ça va. Répondis Thérion

-Très bien.

Ophilia se retourna vers Cyrus. Thérion baissa un peu la tête pour regarder autour de lui. Il arrêta ses yeux devant le ravin du Belvédère. Il s’arrêta, et ne bougea plus pendant quelques secondes.

Linde, le voyant ainsi, lui donna quelques coups de queues. Mais il ne sembla pas réagir. Elle jeta un regard vers Hägen, qui s’empressa d’aller chercher Ophilia. Elle vit Thérion, et demanda immédiatement :

-Thérion, qu’est-ce que tu fais ?

Il secoua la tête en entendant la voix de la prêtresse.

-Rien. Répondis Thérion

Thérion soupira, et se remit en route...

-Attention !

Thérion se retourna brusquement. Un monstre lui sautait à la figure !

-Qu...

-YA !!!

Une colonne de lumière apparut devant Thérion, et quelque chose tomba devant lui. Ophilia arriva derrière Thérion, Cyrus accourut aussi.

-Tu n’es pas blessé ? Elle demanda

-... Non. Il souffla

Il baissa le regard pour voir le monstre... Qui n’est autre qu’un petit :

-Un Félandrin ? Souffla H’aanit en arrivant

Elle prit le petit monstre à visage de chaton dans la main.

-Oui, c’est bien un Félandrin...

Elle le tourna.

-Son sac semble accroché à une ceinture...

-Excusez-moi, quelle est cette créature ? Demanda Cyrus

H’aanit se tourna vers lui.

-C’est un Félandrin. Une créature très rare habitant tout le continent. Mon maître m’en parlait parfois. Mais avec Ophilia, lorsque nous avons croisé un pour la première fois aux Basses Plaines, il nous a rapporté tant de feuilles... C’était exceptionnel.

-Oh, je vois !

Cyrus s’approcha de la dépouille de ce monstre, et prit le sac. Il l’ouvrit sans attendre.

-Il n’y a qu’une seule chose à l’intérieur ! Il affirma

-Quoi ? Demande Ophilia

Cyrus sorti quelque chose du petit sac.

-Une dague ! Il affirme

-Une dague ?

Thérion jeta un regard intéressé vers ladite dague.

-Tu sais de quel genre de dague il s’agit, Thérion ?

-... Ouais...

Il s’empara de la dague.

-C’est une dague du faucon. Il souffle

-Une dague du faucon ? Insista Ophilia

Thérion hoche la tête.

-C’est une dague plutôt fine et pratique. Et plus acérée que ma pauvre dague en fer.

Thérion prit sa précédente dague, et la jeta un peu plus loin. Hägen s’empressa de la récupérer pour la tendre à H’aanit.

-Ça vaut tout de même quelques feuilles. Elle souffla

-Tu veux la prendre, du coup ? Demande Ophilia

Thérion rangea rapidement cette dague à sa ceinture.

-Oui. Ça pourrait me servir.

Il ne sourit pas, et recommença à avancer. H’aanit soupira.

-Bien, continuons d’avancer.

En silence, ils reprirent la route vers Ruisselande, leur prochaine destination...

Jusqu’à ce que Hägen devienne fou, et qu’il commence à courir bien plus loin, à l’opposé du chemin.

-Hägen ! S’écria H’aanit

-Qu’est ce qui lui prend, à lui ? Demanda Thérion

-Je n’en sais rien...

-Est-ce qu’il aurait trouvé quelque chose ? Insista Cyrus

-Roar... Grogna Linde

Les cinq compères se regardèrent en silence, et restèrent sans bouger pendant une minute. Hägen a complètement disparu dans les montagnes.

-Il est fou ou quoi, ce loup... Souffla Thérion

H’aanit fit quelques pas en avant.

-Je t’interdis de dire ça, voleur.

-Le voleur il a un prénom.

-Je t’interdis de dire ça, Thérion.

Petit silence. Quand soudain, Hägen réapparut d’entre les falaises.

-Hägen ! S’écrie H’aanit

Hägen arriva, mais pas la mâchoire vide. En effet, il sembla transporter quelque chose entre ses crocs...

H’aanit s’approcha pour mieux voir. Mais Thérion, doté d’une meilleure vue, lança alors :

-C’est un autre Félandrin.

-Quoi ? Souffla H’aanit

Elle se retourna vers Hägen. En effet, c’est un autre Félandrin vaincu. Hägen le tendis à H’aanit. Le sac était à peine plus gros que le Félandrin précédent.

-Je croyais que cet ennemi était rare... Souffla Thérion

-Je le pensait aussi. J’en étais même certaine... Répondit H’aanit

Cyrus s’empare du sac, et s’empresse de l’ouvrir pour voir son contenu.

-Une nouvelle dague ? Demanda Ophilia

-Non, bien mieux.

Cyrus sort quelque chose du sac, trimphant.

-Il y a au moins mille feuilles ! Il affirma

-Vraiment ? S’écria Ophilia

Ophilia s’empara du paquet de feuille que vient de sortir Cyrus, et pousse un cri de joie.

-Oui, il doit y en avoir mille ! C’est génial !

-Voilà qui nous sera bien utile !

H’aanit se baisse vers Hägen, Linde se rapproche de lui.

-Merci, Hägen. Remercia H’aanit

-Roa !

Linde poussa un petit miaulement de panthère satisfait. Hägen lâcha un sourire canin.

-Nous avons eu beaucoup de chance ! Rappela Ophilia

-Je confirme ! Acquiesça Cyrus. Nous allons pouvoir nous nourrir pendant des semaines sans problème !

-Peut-être même que nous pourrons acheter une nouvelle hache pour H’aanit...

-C’est gentil de penser à moi, mais j’aurai plutôt besoin d’un nouvel arc.

H’aanit sorti son arc. Sa corde était presque totalement tendue, et le bois commençait à s’abimer.

-Je l’aime beaucoup, mais je l’ai depuis au moins huit ans... Il commence à s’abimer sérieusement.

-Je vois... Souffle Cyrus

Tout le monde se remit alors en route vers Ruisselande. Ils n’avaient pas de temps à perdre, il leur restait de nombreuses régions à explorer.

Ils avancèrent pendant un bon moment, jusqu’à arriver à Ruisselande. Là-bas, tous parlaient, sauf Thérion, et Hägen qui le surveillait. Même Linde se mêlait à la conversation avec de nombreux grognements et miaulements.

La nuit n’allant pas vraiment tardé, ils décidèrent de s’arrêter au village le plus proche. Village étant évidemment Ruisseclair.

Ils y arrivèrent alors. C’était calme, il n’y avait pas grand monde dans ce village, après tout.

-C’est silencieux... Souffle Ophilia

-Sans blague. Lança Thérion

Ils continuèrent à marcher.

-Qu’allons-nous faire, en attendant la nuit ? Demanda Ophilia

H’aanit se tourne vers elle.

-Je pensais voir les... Ophilia ? S’arrêta H’aanit

Ophilia eut un mouvement de recul. H’aanit s’approche d’un pas vers elle. Elle lui empoigna une manche.

-H’aanit ? Qu’est-ce qu’il te prend ! S’écria Ophilia

-Là. C’est déchiré.

H’aanit remarqua en effet que la manche gauche d’Ophilia est déchirée. Elle inspecta alors le tissu...

-Oh, j’aurais dû t’en parler... Un des gardes au manoir a réussi à... Tenta Ophilia

-Ophilia, tu n’aurais pas pu me prévenir plus tôt ? Coupa sèchement H’aanit

-Hein ?

H’aanit la fusille presque du regard.

-Cette tunique est si fine qu’on pourrait voir à travers ! Ce n’est qu’un pauvre tissu ! Rien pour te protéger !

Ophilia se dégagea.

-Je te signale que ta pauvre tunique ne protège pas grand-chose non plus ! Rétorqua Ophilia

H’aanit pousse alors sa fourrure, et retrousse le haut de sa tunique pour montrer sa doublure. Elle semble faite... De mousse ?

-Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Demanda Thérion

-Ca, c’est de la mousse de gorinet moussu. Expliqua H’aanit. C’est de la mousse régénératrice, qui sert aussi de carapace à cette espèce. En d’autre terme, ma tunique est doublée, et est mon armure.

Un petit silence pesant s’installa.

-H’aanit, tu sais, je n’ai... Tenta Ophilia

-Mon maître m’a appris qu’une bête pouvait se retourner contre nous à tout moment. Qu’un troupeau n’est jamais trop loin. Et surtout, qu’il y a toujours un monstre quelque part qui attends un moment d’inattention. La défense est primordiale. Et tu n’en as aucune.

Ophilia soupira.

-Et qu’est-ce que tu prévois de faire ? Elle demanda

-Excusez-moi, madame...

H’aanit se retourna. Une jeune fille vient de l’aborder en tirant sa fourrure.

-Oui ? Souffla H’aanit

-Vous êtes une chasseuse ? Demanda la jeune fille

H’aanit sourit.

-Une bête à chasser ?

-Euh... Non... Enfin... Je ne sais pas... Répondit la fille.

H’aanit se mit à genoux, pour être au niveau de la petite.

-Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Insista H’aanit

-Vous... Connaissez les vipères maculées ?

H’aanit se fige. Linde part se cacher derrière Cyrus.

-Linde ? Souffla Cyrus

-Oui, je les connais. Répondit H’aanit. C’est l’espèce de vipère la plus dangereuse du continent.

-Ah...

La petite s’inclina.

-Merci, Madame...

Elle était cependant tremblante... Comme si elle redoutait grandement quelque chose...

-Petite, est ce qu’il y en a par ici ? Demanda H’aanit

-Euh... Oui... Dans la grotte de Rhiyo...

La petite montre une direction du bout du doigt.

-Par là.

-Merci, petite.

La petite s’en va alors, laissant le groupe.

-Je crois que nous avons la solution à notre problème. Affirma H’aanit

-H’aanit ?

Thérion recule d’un pas.

-Ecoute, je sais pas ce que tu as derrière la tête, mais...

-Allons chasser une de ces vipères. Coupa H’aanit

Thérion peste.

(J’en étais sûr...) Il pensa.

Cyrus s’avança, intrigué.

-Mais pourquoi ? Quel rapport avec le manque d’armure d’Ophilia ?

-Les vipères maculées ont des écailles extrêmement dures. Il ne suffirait que d’un peu de couture, et Ophilia aurait une armure sous sa robe. Justifia H’aanit

-Oh, je vois... Voilà qui est... Fascinant...

Cyrus sourit.

-Très bien, allons-y rapidement ! J’aimerais beaucoup voir cette vipère de mes propres yeux !

Le groupe sourit, et s’avança alors vers la grotte de Rhiyo.

 

-AH !!!

-HEY !!!

-Je... Je suis...

-Mais regarde ou tu marches espèce d’imbécile ! Répond l’homme

-Thérion, calme-toi ! Lance une voix féminine derrière lui

-Je suis désolé, je dois y aller, au revoir ! Souffle Alfyn

-Pas si vite, toi !

-Thérion ! Arrête ça ! Souffle la prêtresse

-Je vous en prie ! Je dois absolument partir dans la grotte de Rhiyo ! Supplie Alfyn

-La grotte de Rhiyo ?

-C’est notre destination aussi !

 

Alfyn cligne des yeux quelques secondes.

-Vous... Allez à la grotte de Rhiyo ? Mais... Pourquoi ?

-Nous allons voir la vipère maculée ! J’aimerais vraiment la voir ! Affirme Cyrus

Alfyn est toujours dubitatif.

-Et nous devons aller prendre de ses écailles pour faire une armure, aussi. Reprend H’aanit

-Ah, je vois. Moi, j’ai besoin de son venin de toute urgence.

Le groupe regarde Alfyn, Alfyn regarde le groupe.

-Partons ensemble, alors ! Je vais être plus rassuré, avec une chasseuse ! Affirme Alfyn en souriant

H’aanit sourit en retour.

-Bien, nous devrions partir immédiatement.

-Oui, je suis d’accord !

Alfyn commence à avancer vers la grotte, suivit de tous les autres.

Ils sortent tous du village. Il n’y a qu’une toute petite route avant la grotte.

-Excusez-moi, je me demande... Quel est cet accoutrement ? Demande Cyrus

-Professeur, enfin ! Souffle Ophilia

-Ce n’est rien, ce n’est rien ! Affirme Alfyn

Il lâche un immense sourire.

-Je suis apothicaire, cette tenue est très pratique pour y cacher toute sortes de fioles et d’herbes.

-Voilà la grotte.

-Bien !

Alfyn entre immédiatement, suivit de tous les autres.

Ils arrivent dans la grotte. Elle est remplie de magnifiques fleurs bleues sur le sol.

-Ces fleurs sont... Sublime... Souffle Ophilia

-Ce sont des lys d’eau.

Ophilia se baisse, Alfyn fait de même, mais lui murmure.  

-Ces plantes sont magnifiques et on en fait même d’excellents fortifiants. Pas étonnant que ce soit la fleur préférée de Zeph.

(Faire tout ce chemin afin de cueillir des fleurs pour son grand frère... Cette petite Nina est un ange.) Pense Alfyn

-Bien, ou est la vipère. Sort H’aanit

Elle lève les yeux, et regarde partout autour d’elle.

-Je pense qu’elle n’est pas loin...

-Et si elle ne vient pas, cette vipère ?

-...

-Super...

Hssssssssssss !

Alfyn a un mouvement de recul. Tout le monde se retourne d’un coup.

Une immense vipère maculée apparait. Elle est au moins aussi grande qu’une maison, bien plus grande qu’Alfyn.

Elle a les écailles beiges au niveau du ventre, et dorées sur le dos. Elle est mouchetée par des taches écailleuses rouges et bleues. Ses crocs font la taille d’un pas, et ses petits yeux orange acérés ne sont pas là pour rassuré.

https://www.supersoluce.com/sites/default/files/node/539607/soluce-octopath-traveler-alfyn-1-7-la-vipere-maculee-002.jpg

H’aanit prend son arc, tandis que Linde part devant Ophilia pour la protégé. Cyrus sort son tome, et Thérion prend sa dague. Alfyn s’avance.

-Et voilà notre amie la vipère... Souffle Alfyn. Désolé de passer à l’improviste.

Alfyn pose sa main sur sa ceinture, portant sa ficèle hache. Une hache presque aussi grande que sa jambe.

-Ça te dérangerait de me donner un tout petit peu de venin ? Il demande

Hsssssssssssshhhaaa !!!

-Oh non, pas la peine de te lever. Je peux me servir tout seul.

Hssssssssssss !

-Bon, si tu y tiens vraiment.

Alfyn prend sa hache, qu’il porte sans problème malgré son poids.

-Mais laisse-moi te donner un coup de main.

La vipère n’attend plus, et se jette vers le groupe. Ils parviennent tous à esquiver par miracle.

La vipère se jette alors en direction de Cyrus.

-OH ICE PERCE THEM TROUGHT !!! Hurle Cyrus en ouvrant brusquement son tome

De la glace jaillit du sol. En bien moins grande quantité que la première fois, évidemment, mais tout de même en quantité raisonnable. Le serpent, surpris, se prend un stalagmite glacé dans le ventre.

Cependant, le serpent s’étend, et parviens à atteindre Cyrus.

-Q...

-PROFESSEUR !!!

Le serpent parvient à mordre le bras de Cyrus. Ce dernier recule brusquement.

-AH !

-Professeur !

-Prend ça sale bête !

Alfyn attaque le serpent avec sa hache. H’aanit fait de même. Thérion, lui, tente une attaque à la dague vers le crane du serpent.

-Professeur !

Ophilia arrive au chevet de Cyrus, qui se tient toujours le bras.

-Il... M’a mordu... Mais je ne sens pas de poison, juste une blessure, rien de grave, retourne te battre Ophilia...

Ophilia a cependant un regard insistant vers Cyrus.

-Non, je vais te...

-Laisse passer !

Ophilia se fait soudainement pousser par un Alfyn pressé.

-Hey !

Alfyn sort alors quelque chose de sa poche en vitesse. Une fiole contenant une espèce de crème. Alfyn se dépêche alors de l’étaler sur la blessure de Cyrus.

Ce dernier a un mouvement de recul, surpris par la fraicheur de la pommade. Mais il se ravise rapidement.

-Mais... La blessure a...

-J’adore cette crème, elle est tellement efficace !

Alfyn sourit brièvement, et retourne au combat.

Pendant ce temps, H’aanit et Thérion attaquent de concert le serpent. Des coups de dagues, des coups de haches... Sans oublier Linde et Hägen qui tentent d’arracher sans cesse des écailles de la vipère.

Cependant, elle ne se laisse pas faire. Elle attaque rapidement. Précisément. Elle blesse plusieurs fois H’aanit et Thérion. Les bêtes esquivent par miracle.

-Saleté...

-Vise les yeux, Thérion !

Thérion a un mouvement de réalisation. Mais oui ! Ses yeux sont les endroits de son corps les moins bien protégés !

Linde et Hägen ont aussi entendus. Ils se dirigent tous les deux vers ls yeux d la bête. Cependant, celle-ci ne se laisse pas faire. Elle arrive à mordre la panthère de ses immenses crocs. Cependant, Linde arrive à se dégager avant même que le poison n’arrive.

Blessée, elle doit cependant partir plus loin.

-Linde !

H’aanit court vers elle, mais s’arrête en pleine course. Linde lui lance un regard confiant. H’aanit comprend qu’elle n’a pas de soucis à se faire, et retourne, hache à la main, vers la vipère géante.

Thérion se prend plusieurs coups de queue fine dans les côtes, mais jamais le visage de la vipère ne s’est approché de trop prêt. Ses réflexes de voleurs sont terriblement efficaces.

-EST-CE QUE QUELQU’UN POURRAIT VENIR M’AIDER !!!

-J’ARRIVE THERION !!!

Ophilia, ne servant à rien prêt de Cyrus, arrive en courant vers la vipère. Celle-ci la remarque, et fonce vers elle. Ophilia s’arme soudainement de son bâton.

-ESQUIVE IDIOTE !!!

-LAISSE-MOI FAIRE !!!

La vipère est tellement proche !

Mais finalement, c’est Ophilia qui assène le premier coup : un coup de bâton sur le crane. La vipère, surprise, part un peu sur le côté, étourdie.

-THERION !!! Crie Ophilia

-OUI !!!

Le voleur comprend immédiatement. Il court vers la vipère, et lui assène un puissant coup de dague dans l’œil.

La vipère lâche un immense cri de douleur. Perçant. Un de ses yeux vient de se crever.

Elle recule d’un coup. Elle continue alors de hurler, frissonnant dans tous les sens.

-Ha-ah ! On l’a eu !

-Déjà ?

Ophilia semble plutôt confuse. Et elle a de quoi. Une vipère si grande, vaincue aussi facilement ? Non, quelque chose cloche...

-OPHILIA BAISSE TOI !!!

-AH !

Ophilia, trop habituée aux messages d’alertes de H’aanit, s’exécute immédiatement sans poser de questions.

H’aanit tire une flèche dans le dos d’Ophilia. Elle atteint une cible, un petit serpent vert.

-Qu’est-ce que... Souffle Ophilia

-Des petits serpents ? Lance Alfyn

Tout le monde se tourne vers les côtés de la grotte. Et, semblant sortir des cavités des parois, des dizaines et des dizaines de serpents apparaissent.

-Mais comment c’est...

-Oh non...

H’aanit se tourne vers la vipère borgne.

-C’est elle qui a dû les appeler... Elle affirme

-On... Fait quoi maintenant,

Alfyn empoigne sa hache, craintif. C’est son premier combat avec autant de monstres. H’aanit se met devant lui.

-Je m’en charge.

Elle tire une flèche, qui part s’abattre dans le crane d’un serpent.

-Occupez-vous de...

-Il y en a de l’autre côté ! S’écrie Ophilia

Mais, alors qu’une nouvelle dizaine de serpents apparaissaient, un glacier les transpercent tous, un à un.

-Professeur ! S’écrie Ophilia

-Je... Vais beaucoup mieux ! Affirme Cyrus

Cyrus, remit sur pied, sourit à Alfyn.

-Votre remède est réellement un remède miracle !

-He he... Merci !

Linde, toujours un peu blessée, vient se réfugier derrière H’aanit. Prête à couvrir ses arrières.

-Attends !

Ophilia court vers Linde, s’agenouille, et pose son bâton sur elle. Une lumière en sort. Les blessures de Linde se referment, elle pousse un petit miaulement satisfait.

-Ca va sans doute t’aider un peu...

Ophilia se relève, et regarde H’aanit une petite seconde.

-Bonne chance.

H’aanit sourit.

-Bonne chance.

Ophilia repart alors en direction de la vipère.

Thérion, Cyrus et Hägen, eux, regardent la vipère maculée devant eux. Elle semble encore plus furieuse. Son œil crachant toujours du rouge ne parvenait même pas à cacher la rage de la créature.

-C’est à nous de nous en occuper...

-Groar.

-Allons-y alors ! Qu’est-ce qu’on attend.

La vipère fonce d’un coup vers eux, furieuse. Le groupe esquive d’un coup. Thérion est le premier à rebondir. Il court vers la vipère, seul, et arrive à l’atteindre. Une tache rouge apparait entre deux de ses écailles.

Ophilia arrive enfin, s’arrête, et attaque avec une colonne de lumière dont elle seule à le secret. Cependant, les écailles dures de la vipère ne semblent rien lui faire.

Hägen arrive juste derrière. En même temps que Thérion. Les deux attaquent de concert la vipère. Elle vise Thérion. Hägen lui arrache alors une écaille.

Alfyn reste étrangement en retrait. Derrière. Tenant fermement sa hache. Tête baissée.

-Tu fous quoi là ?

Thérion ne lance rien de plus. La vipère vise son ventre de sa queue.

-Une... Seconde...

Alfyn se concentre. Il ferme les yeux.

La vipère, elle, s’énerve encore plus. Une aura violette apparait autour d’elle, comme si elle était tant en rage que celle-ci s’échappait.

-Oh non !

-Vite, pas le temps !

Thérion fonce vers elle. Hägen est derrière. Ophilia suit. Mais les trois se font repousser d’un coup de queue.

-Faut se grouiller !

-Je sais, merci !

-Reculez...

Les trois compères se retournent. Alfyn derrière eux... Brille d’une aura jaune autour de lui.

-Lui aussi ? S’écrient Thérion et Ophilia à l’unisson

Alfyn avance de quelques pas. La vipère fonce vers lui.

-Désolé, mais je dois absolument sauver Nina...

Alfyn court à son tour vers la vipère. Ses yeux brillent d’un jaune déterminé. Même sa hache semble briller.

-AMPUTATION !!!

Il saute, brandis sa hache, et l’abat brusquement sur la bête.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   

Une tête dorée roule un peu plus loin.

Le reste serpent tombe au sol. Vaincu.

-Désolé, j’ai glissé. Affirme Alfyn

Ophilia et Thérion restent sans voix.

-Est-ce que cet apothicaire vient juste de...

-Oui...

-Ils s’en vont enfin !

Ophilia se tourne vers H’aanit et Cyrus. Tous les petits serpents s’enfuient.

-C’est pas trop tôt... Halète H’aanit

-C’est grâce à vous, n’est-ce pas ?

Ophilia lâche un sourire, et montre Alfyn d’un regard.

-Non, c’est Alfyn !

Ils regardent tous Alfyn. Il avance vers la tête du serpent. H’aanit sourit, et se dirige vers le corps.

-Qu’es ce que tu dis ? Je peux prendre tout le venin que je veux ? Demande Alfyn

Il se baisse, et prend un contenant en verre. Il remonte la tête de la vipère, approche de ses immenses dents, et s’’empare d’un peu de venin.

-Quelle générosité ! S’écrie Alfyn

Il se relève, et regarde H’aanit. Elle est juste devant le corps sans vie de la vipère. Elle lève la main.

-Thérion, tu pourrais me prêter ta dague ?

Thérion soupire.

-Je suis bien obligé.

Thérion passe sa dague à H’aanit. Elle s’empresse alors d’arracher le plus d’écailles possible. Ophilia est impressionnée devant ce savoir-faire si précis. Les yeux de Cyrus étudient de loin.

H’aanit récupère un bon nombre d’écailles, et se relève. Linde ronronne près d’elle. H’aanit se tourne vers les autres.

-Bien, j’ai assez d’écailles pour ta doublure. Maintenant, nous pouvons rentrer.

Le groupe hoche la tête en totale synchronisation. Alfyn les regarde en souriant.

-Merci pour votre aide, à tous !

-Ce n’est rien !

Ophilia répond d’un sourire, accompagnée par Cyrus. Thérion se contente de détourner la tête.

Alfyn se tourne vers la sortie de la grotte. L’air soudain déterminé.

-Tiens bon, Nina. J’arrive.

 

Pendant ce temps, à Ruisseclair...

 

Zeph est toujours chez lui. Il est extrêmement inquiet. Alfyn n’est toujours pas rentré... Et Nina, bien que réveillée, tremble de façon inhabituelle.

-Zeph... J’ai mal... Gémit Nina

-Tout ira bien, Nina. Affirme Zeph. Alf sera là d’un instant à l’autre. On peut toujours compter sur lui !

-Je... je sais...

Zeph se relève, et détourne la tête. Il lâche alors ce qu’il a sur le cœur, puisque le visage souffrant de Nina lui est insupportable.

-Quand je me suis retrouvé seul avec toi à la mort de papa, je me suis senti désemparé. Pour tout te dire, je ne pensais pas être capable de t’élever et de te protéger. Mais Alf a toujours été là pour me soutenir...

Zeph soupire.

-Quand il m’a dit qu’il voulait étudier avec moi pour devenir apothicaire lui aussi... Ça m’a inspiré, Nina. Ça m’a donné la force de continuer. Il se montre toujours si humble, il n’arrête pas de s’excuser d’être un fardeau pour moi...

Zeph tremble un peu.

-Mais en réalité, c’est moi qui me repose constamment sur lui.

Il lève les yeux.

-Si seulement je pouvais lui ressembler davantage...

-J’ARRIVE !!!

Zeph a un sursaut en reconnaissant cette voix. Il sort en trombe de la maison. Il s’écrie joyeusement :

-Alfyn !

Zeph voit enfin Alfyn. Alfyn lui sourit, tous les autres sont derrière lui.

-Hein ? Mais qui... Commence Zeph.

-Je t’ai manqué ? Hé hé, désolé d’avoir mis aussi longtemps.

Zeph finit par secouer la tête. Aucune importance !

-Oh, Alfyn ! Quel soulagement de te revoir sain et sauf !

Alfyn lui tend quelque chose, qu’il vient de sortir de sa poche. Le visage de Zeph s’illumine.

-Le venin... Tu as réussi ! S’écrie Zeph

-J’imagine que tu sais comment procéder ? Demande Alfyn

-Laisse-moi faire ! Je m’y mets tout de suite ! Affirme Zeph

-Bonne chance, mon ami !

Zeph rentre immédiatement chez lui. Alfyn ne le suit pas.

-Tu ne suis pas ton ami ?

-Nah, il saura se débrouiller tout seul. En plus, je sais qu’il ne voudrait pas être dérangé.

Alfyn se tourne vers les autres.

-Mais j’aimerais vous remercier ! Allons à la taverne, c’est ma tournée !

-Oh, ce n’est pas... Commence Ophilia

-Moi, je veux bien. Coupe Thérion

Il s’avance.

-Ouais ! Allons-y ! Fait Alfyn

H’aanit soupire.

-De toute manière, il fera nuit dans quelques dizaines de minutes. Nous pouvons y aller.

Ils se dirigent alors tous vers la taverne. Ils entrent. Ils vont tous à une table.

-Tavernier ! Tournée générale, c’est la fête ! Crie Alfyn

Tous les autres buveurs lâchent des rires de joie.

-C’est gentil, Alfyn... Mais ils sont nombreux, tu as vraiment les moyens ? Demande H’aanit

-Ouais, ne t’en fais pas ! Mais c’est gentil !

Le tavernier arrive alors à chaque table, d’immenses chopes de bières à la main. Il arrive aux héros.

-Oh, merci, je ne bois pas... Souffle Ophilia

-Je prends la tienne, alors. Affirme Thérion

Thérion s’empare de la chope en un instant.

-Quels réflexes ! On voit que tu es bien un... Commence Cyrus

-Silence, imbécile ! Ce n’est vraiment pas une bonne idée ! Coupe Thérion

-Oh, c’est vrai, désolé !

Cyrus prend lui aussi sa chope, ainsi que H’aanit et Alfyn.

-Santé ! S’écrie Alfyn

-Santé ! S’écrient les autres

Tous boivent, sauf Ophilia évidemment, leur pinte joyeusement. Ils parlent, ils rient, même Thérion se prend au jeu !

H’aanit est cependant la première à quitter la table.

-Ou vas-tu ? Demande Ophilia

-Ophilia, garde Linde et Hägen pour moi. Je vais m’occuper de ta doublure. Répond H’aanit

Elle se tourne vers Cyrus.

-Vous en souhaitez une, professeur ?

Cyrus semble ravi de cette demande.

-Oh oui, avec plaisir, ma chère H’aanit ! J’adorerais voir comment...

-Et moi alors ?

H’aanit lui lance un regard noir.

-Tu es capable d’esquiver plu facilement, non ?

Sur ces mots, elle part. Thérion sourit.

-Quelle chasseuse rancunière...           

-Mais d’ailleurs !

Alfyn pose ses bras sur la table de la taverne.

-Vous m’avez aidé, mais maintenant que j’y pense... Je ne connais même pas vos noms !

-Vraiment ? Nous ne te les avons pas dits ? Insiste Cyrus

-Non ! Même pas !

-Dans ce cas... Je me nomme Ophilia. Lui est le professeur Cyrus, celle qui vient de sortir s’appelle H’aanit, lui...

Elle baisse le regard vers les deux bêtes allongées à leurs pieds.

-Le loup, c’est Hägen, la panthère, c’est Linde...

Elle lance enfin un regard à Thérion.

-Et lui, c’est Thérion.

-Et vous ?

Alfyn sourit.

-Je suis Alfyn ! Content de vous... Enfin... De savoir vos noms !

Ils rient tous.

-Et... Comment une bande aussi colorée a-t-elle pu voir le jour ?

-Oh, et bien... Nous avons tous une raison de voyager, alors...

-Vous voyagez, vraiment ?

Des étoiles apparaissent soudainement dans les yeux d’Alfyn. Mais il les perd rapidement.

-Et... Qu’est-ce que vous avez pu voir ?

-Oh ! Déjà tant de choses !

Cyrus obtient les étoiles à son tour, et commence à parler. Ophilia le rejoint rapidement. Ils parlent encore longtemps, longtemps, la nuit en tombe.

Cependant, Alfyn semble pensif.

-Alfyn, qu’est-ce qu’il t’arrive ?

-J’ai l’impression d’avoir oublié quelque chose... Mais je ne sais pas quoi...

Il réfléchit encore, intensément.

-JE SAIS !!!

Il se lève brusquement.

-Je dois absolument y aller, c’était vraiment cool, alors a plus !  

Alfyn sort en trombe de la taverne. Ophilia commence à le suivre, mais Cyrus l’arrête.

-Je ne pense pas que tu puisses faire grand-chose... Mais s’il ne revient pas dans quelques minutes, nous le suivront.

-Très bien...

Ophilia s’assoit, et soupire.

Alfyn, lui, arrive au centre du village.

-C’est pas vrai, il fait déjà nuit...

Il soupire.

-Ou est-ce que je pourrais les trouver, maintenant...

Il secoue la tête dans tous les sens, pour chercher une trace de vie.

Il voit finalement deux personnes plus loin, se promenant sous la lune. Alfyn soupire de soulagement.

-Hey ! Madame ! Monsieur !

Ce sont les parents de Méryl ! Heureusement pour Alfyn qu’ils aiment toujours autant les promenades nocturnes...

-Alfyn ? Mais que fais-tu ici ?

La mère, une femme un peu âgée et brune, se tourne vers lui. Le vieil homme à ses côtés se tourne aussi.

-Eh bien... Je dois vous demander quelque chose d’important...

Le couple semble confus.

-Oui, vas-y Alfyn !

-C’est au sujet de Méryl...

Le couple se fige.

-Qui a-t-il ?

-Elle affirme avoir trouvée une lettre dans une bouteille envoyée par sa mère qui serait morte, mais...

-Je vois.

Ils semblent soudain... Bien plus grave.

-Nous allons la voir. Merci de nous avoir prévenus.

Alfyn leur sourit, mais eux partent plus loin. Grave.

-... Bon...

Alfyn soupire, et se tourne vers le pont du village.

-Est-ce que je retourne à la taverne maintenant ?

Mais, en entendant la tranquillité de l’endroit...

(Non, je vais plutôt rester ici... C’est si calme...)

Il soupire, et se dirige lentement vers le pont.

(Je me demande si Zeph s’en sort... Non, je ne devrais pas m’inquiéter. Il y arrivera, comme toujours.)

Alfyn traverse le pont du village.

(Tu sais, Zeph... J’ai fait tout mon possible pour devenir un excellent apothicaire, pour me montrer à la hauteur de tu-sais-qui. Mais parfois, j’ai l’impression d’avoir encore tellement de progrès à faire...)

Alfyn regarde la rivière d’un air mélancolique.

(Il suffirait d’un bon coup de vent pour balayer ce petit patelin de la carte... Pourtant, c’est ici que je suis né, que j’ai grandi et que j’ai appris mon métier... On a ce grincheux de Gertas, que je n’ai jamais vu décrocher un sourire. Méryl a repris sa vie en main, mais elle a encore besoin de soutien de temps en temps. Il faut aussi surveiller le vieil Alek et sa toux...)

Alfyn soupire profondément.

(Et puis il y a toi, Zeph. Depuis qu’on se connait, j’ai toujours dépendu de toi.) Tu m’as permis de suivre les enseignements de ton père à tes côtés. Tu t’es occupé de nos finances quand on s’est mis à travailler...)

Zeph... Son ami... Oui, Alfyn n’a pas le droit de le faire.

(Pas de doute... Qu’est ce qui m’est passé par la tête ? Il vaut mieux que je reste ici, après tout...)

-Mais pas planté là. Sort finalement Alfyn

-Allons voir si Zeph a fait des progrès.

Alfyn arrive devant la maison de Zeph, ce dernier sort d’un coup.

-Alf ! S’écrie Zeph.

Zeph empoigne les épaules d’Alfyn, fou de joie.

-Par la Flamme sacrée, ça a marché ! L’état de Nina s’améliore d’heure en heure !

Alfyn sourit.

-Evidemment. Avec toi sur le coup, il n’y avait pas à en douter !

Zeph hoche la tête.

-Merci, Alfyn. Merci pour tout ! Tu... Tu as sauvé la vie de ma sœur. Je ne sais même pas comment te remercier.

Alfyn secoue la tête, et pose sa main sur l’épaule de son ami en souriant :

-Il n’y a vraiment pas de quoi. J’ai aidé quelqu’un dans le pétrin, c’est tout.

Zeph relève la tête.

-Ces mots...

Zeph part un peu plus loin.

-Je m’en souviens encore... Quand on était petits, à l’époque de la Grande Peste. Mon père était capable de guérir toutes les maladies communes de l’homme, mais pour la première fois, il était complétement démuni. C’est alors qu’un voyageur est arrivé dans notre village avec un élixir comme on n’en avait jamais vu...

 

Quelques années plus tôt...

Nous sommes chez Alfyn, il y a quelques années. La mère d’Alfyn est près d’ne étagère. Elle est vêtue d’une longue robe rouge et d’un tablier blanc. Un petit Zeph est a côté d’elle, aux bords des larmes.

En effet, Alfyn est sur son lit. Couvert d’immenses plaques violettes sur tout le corps. Il tremble, convulse, est cloué au lit sans pouvoir bouger depuis déjà quelques jours...

Mais... Il va soudainement mieux. Les plaques disparaissent progressivement de son corps. Et ce grâce à un homme. Un vieil homme, doté d’une longue barbe blanche et d’un air rassurant. Il vient d’administré un produit au jeune Alfyn.

-Oui, voilà qui est mieux. Il souffle

-Merci, M’sieur. Murmure Alfyn. Mais... Pourquoi vous m’avez sauvé ? On n’a pas de quoi vous payez, vous savez.

Le vieil homme s’approche du petit.

-Ecoute-moi bien, petit... J’ai vu quelqu’un dans le pétrin et je l’ai aidé à s’en sortir. C’est tout.

-Mince alors... J’espère que je pourrais faire comme vous un jour.

Le vieil homme sourit devant l’enthousiasme du jeune Alfyn. Il le sait déjà, ce jeune, il va aller loin.

 

De retour dans le présent, Alfyn et Zeph regardent la rivière sur le pont. Zeph souffle :

-Depuis ce jour, tu as travaillé d’arrache-pied pour ressembler à ton héros. Pour aider les gens, comme il l’avait fait.

-Ah oui, c’est ce qu’il s’est passé ? Demande Alfyn

-... Alfyn.

Zeph se retourne vers son ami

-On est amis depuis qu’on est tout petits. Je sais ce qui te préoccupe.

Zeph se tourne vers Alfyn, pour le regarder dans les yeux.

-Tu veux quitter le village, n’est-ce pas ? Tu veux parcourir le monde pour aider autant de gens que possible... comme cet homme.

Alfyn reste en silence une petite seconde.

-Hé hé.... On ne peut rien te cacher.

-Je ne suis pas bête, tu sais. Répond Zeph

-Mais ce village est mon foyer. Tu es un apothicaire de talent, Zeph. Au moins aussi doué que... non, sûrement un peu plus doué que moi. Mais je ne peux quand même pas te laisser le village entier sur les bras. En plus, qui te remettrait à ta place si je n’étais pas là ?

Alfyn laisse de plus en plus le regret prendre place dans son discours.

-Qui écouterait les ronchonnements de Gertas ? Et les histoires d’amour déçu de Méryl ?

-Moi ! Je m’occuperais de tout ! Tu n’as pas à t’inquiéter. Je veillerai au bien-être des villageois. Je le jure sur ma vie.

Zeph lâche un immense sourire à son meilleur ami.

-Alors, vas-y, Alf ! Pars à la découverte du monde. Mets-toi en route l’esprit serein et la tête haute.

-Mince alors...

Alfyn sourit, et est au bord des larmes. Oui, oui il va partir, il va le faire, réaliser son rêve...

C’est décidé. Le lendemain, il sera parti, sur les routes, comme il le voulait depuis si longtemps.

Mais avant de partir, il serra Zeph dans ses bras.

-Merci...

Zeph lui rend son embrassade chaleureusement.

-De rien, Alf...

 

Le lendemain matin, à l’aube

Alfyn est au cimetière, devant la tombe de sa mère. Il voulait absolument la voir avant de partir. Il serre sa sacoche en tremblant, trop heureux de partir.

-Devine quoi, Maman ? Je pars en voyage. Il est temps de voir jusqu’où mes talents me conduiront. Je vais parcourir le monde en sauvant des gens, comme l’homme à qui je dois la vie. Croise les doigts pour moi, d’accord ?

-Alf !

Alfyn se retourne. Zeph arrive en courant.

-Les Dieux soient loués, tu n’es pas encore parti.

-Ben alors, Zeph ! Je n’ai pas demandé de comité d’adieu.

-Je voulais juste te donner un petit cadeau pour la route. Ce n’est rien de spécial, mais...

Zeph enlève sa sacoche, et la tend vers Alfyn.

-Je veux que tu prennes ma sacoche. Comme ça, où que tes voyages te mènent, je serai toujours à tes côtés.

Alfyn la prend sans attendre. Il ne le montre pas, mais est très ému à l’intérieur.

-Rien de spécial, c’est le cas de le dire.

Zeph recule d’un pas.

-Je... C’est la seule chose qui me soit venue à l’esprit... Affirme Zeph

Alfyn sourit.

-Merci, Zeph. J’en prendrais bien soin.

Alfyn enlève alors sa sacoche.

-Tiens. Tu n’as qu’à garder la mienne en échange.

-Excellente idée ! J’en ferais bon usage, Alf.

Ils mettent leurs sacoches en même temps.

-Bon, allez... Souffle Alfyn

Il fait quelques pas en avant.

-A la prochaine.

-Fais attention à toi, mon ami. Répond Zeph

Alfyn n’attend pas, et court. Il court hors du village.

-Enfin...

Il arrive à la limite.

-Premier pas hors du village...

-Alfyn !

Il replace sa jambe sur le sol sans sortir du village. Il se retourne, Méryl arrive en courant, bien plus joyeuse que la veille.

-Méryl ! Alors, comment ça...

-Merci beaucoup d’avoir parlé à mes parents !

Elle s’incline un peu.

-Ils t’ont répondus ?

-Oui, à toutes mes questions.

Elle soupire.

-Pour résumer simplement, ma mère ne vient pas d’ici, mais a été obligée de m’abandonner...

-Oh... Je suis vraiment...

-Non, Alfyn, ne t’en fais pas.

Elle semble soudain déterminée.

-Il y a une chance pour qu’elle ne soit pas morte. Alors dès demain, je vais partir la chercher dans Ruisselande.

-Vraiment ?

-Oui !

Elle sourit.

-C’est grâce à toi, merci beaucoup, Alfyn.

-De rien, c’est normal Méryl.

-Bien, il faut que j’aille préparer mes affaires...

Elle sourit, et s’en va plus loin. Alfyn soupire, et se retourne.

-Premier pas, deuxième essai.

Il lève à nouveau la jambe...

Et fait le premier pas, et se sent tout ému. Si content.

-Bien ! Partons à l’aventure !

Il court plus loin, mais s’arrête finalement.

-Mais... Euh... Ou est-ce que je vais bien pouvoir aller...

Une idée lui traverse l’esprit, mais...

-Il faut que je les retrouves !

Il court vers le sud, sans savoir qu’il s’agit du sud, et remarque un groupe de voyageur plus loin. Il sourit, et court vers eux.

-Hey ! H’aanit ! Ophilia !

-Hein ?

Les deux femmes se retournent.

-Alfyn ? Mais que...

Alfyn s’arrête devant elle. Les garçons et les bêtes sont plus loin, mais l’entendent, et se retournent à leur tour.

-Je... Je pars en voyage !

-Tiens, toi aussi... Soupire Thérion

-Et je suppose que tu veux nous accompagner ? Demande H’aanit

Alfyn sourit.

-Oui ! Je peux venir ?

Ophilia rit un peu.

-Evidemment ! Mais repose-toi d’abord !

-Plus on est de fou plus on rit, c’est ça ? Demande Alfyn

-Un apothicaire, c’est toujours utile ! Toujours ! Reprend Cyrus

-... Si tu le dis... Lance Thérion

Thérion soupire. Mais Alfyn, lui, lâche un immense sourire. Ravi. Il s’assoit un petit instant, et Linde, comme pour l’accueillir, chatouille son visage vec ses moustaches.

Ca y est, il va partir réaliser son voyage.

 

C’est ainsi qu’Alfyn se mit en route déterminé à voyager aux quatre coins de la contrée pour soulager les maux des affligés comme un autre l’avait fait avant lui.

Mais il était loin d’imaginer ce qui l’attendait.

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