Eight Travelers - EN PAUSE

Chapitre 14 : Les brigands des montagnes

7279 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/06/2019 13:55

Bonne lecture à tous !

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-Enfin... Nous voilà enfin aux Hautes Terres...

H’aanit sourit. Elle sent le vent frais des montagnes sur son visage, et se tourne vers les autres membres du groupe.

Ils montent sur le chemin de pierre, sobrement gris. Ils sont tous épuisés par le voyage. Pour arriver aux Terres Hautes le plus tôt possible, ils ne se sont reposés qu’une petite heure.

Et encore, H’aanit n’a pas dormis. Elle est beaucoup trop impatiente d’enfin retrouver son maître.

Deux mois... Deux mois qu’elle traverse le continent, en quête de Guet-des-rocs... Et enfin, elle y arrive.

-H’aanit... Dit moi... Souffle Alfyn

Il s’arrête une petite seconde, et se plie en deux en s’appuyant sur ses genoux. Epuisé.

-On est... Bientôt arrivés, pas vrai ? Il demande

-Eh bien, quelle endurance !

Primrose ne semble absolument pas épuisée, en quelconque mesure. Alfyn la regarde en soupirant.

-Je croyais que tu étais danseuse, pas voyageuse ! Affirme Alfyn

-J’ai voyagé, fut un temps. Et être une danseuse dans une ville aussi grande qu’Ombrelle... Répond tranquillement Primrose

-... Ouais, t’as raison.

Alfyn se relève.

-Mais dites-moi Professeur... Souffle Primrose

-Oui, Primrose ?

-N’êtes-vous pas fatigués par le voyage ? Je ne pensais pas qu’un érudit puisse être si endurant. Pour tout dire, vous m’impressionnez.

Cyrus sourit.

-J’ai dû traverser les Terres de Givres et le Belvédère depuis que je voyage avec H’aanit et Ophilia. Je suis habitué aux hauteurs, maintenant.

-Même si au début, il était dans le même état que le pauvre Alfyn. Affirme Ophilia

Cyrus rit un peu.

-Je confirme !

-H’aanit. Lance Thérion

-Hum ? Fait H’aanit

Thérion arrive vers elle.

-Dit, c’est par ou, Guets-des-rocs ? Je suis jamais allé dans la région.

H’aanit ouvre la carte. Hägen et Linde sont vers ses jambes, et la regarde avec insistance.

-Bien. Elle souffle

Thérion vient derrière elle. Il regarde la carte aussi.

-Alors, ou devons-nous aller ? Il demande

H’aanit montre une route.

-Nous devons partir vers l’est. Elle affirme

-Très bien. Fait Ophilia

H’aanit range la carte.

-Dépêchons. Guet-des-rocs n’est pas si loin.

Elle commence à marcher. Les autres la suivent.

Cependant, au bout de quelques mètres, H’aanit s’arrête.

-...

-H’aanit ? Souffle Alfyn

-Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Insiste Ophilia

H’aanit pose sa main sur son arc.

-Tu le sens, Thérion ? Elle demande

Thérion pose sa main sur sa dague.

-Oui...

-Quoi ? Continu Cyrus

-Quelque chose nous observe... Murmure H’aanit

Les membres de groupes commencent lentement à prendre leurs armes respectives.

La tension est palpable. Personne n’ose bouger d’un cil. Tous attendent le moindre bruit.

Ils entendent quelque chose arriver par l’arrière.

-MAINTENANT !!! Crie H’aanit

Alfyn, à l’arrière, est le premier à se retourner. Hache à la main, il l’abat brusquement.

Il atteint un rat. Mais pas un rat comme les autres. Il portait des vêtements, des petits yeux noirs, et une dague acérée dans la main.

-Un rat bandit des montagnes... Souffle H’aanit

Elle prépare son arc.

-ILS ATTAQUENT EN BANDE !!! PREPAREZ VOUS !!!

Et en effet, dix nouveaux rats apparaissent de tous les côtés. Tous sortent leurs armes.

-C’est une embuscade ! S’écrie Cyrus

-Roaaaaar !!! Grogne Linde

Primrose prépare une ode de minuit. Un rat arrive vers elle. Un coup de dague de Thérion, et le rat est à terre.

-Merci. Elle souffle

-Fais gaffe. Répond Thérion

Cyrus lui s’occupe du flanc gauche. Ses attaques de glaces abattent les ennemis sur place. Les empalant.

-Moi ça va, vous ? Il demande

-Ca va ! Reste de ton côté ! Ordonne H’aanit

H’aanit et Ophilia, comme à leur habitude, sont dos à dos. Linde part en avant, H’aanit la couvre de ses flèches, et les deux femmes se couvrent entre elles.

Primrose termine sa danse. Une aura violette balaye tous les ennemis alentours.

Les rats n’apparaissent plus. Le groupe reste sur la défensive un moment.

Mais ils se détendent.

-Plus personne ne devrait arriver, normalement. Souffle H’aanit

Elle range son arc, Ophilia se dirige vers Primrose pour la soigner, et Cyrus mange une prune.

Mais soudain...

-H’aanit, derrière toi ! S’écrie Ophilia

-Hein ?

H’aanit se retourne. Un immense faucon vient de se jeter sur elle.

(Il était trop rapide... Mais d’ailleurs, comment ais je fais pour ne pas le repérer plus tôt ?!) Pense H’aanit

Par réflexe, elle recule et se met sur le côté. Le faucon l’atteint tout de même au niveau des hanches. Il n’atteint pas son corps, mais son sac, et part avec la moitié.

Linde répond à la colère montante de H’aanit, et saute sur le faucon. En un coup de croc, le faucon tombe au sol, mort.

-H’aanit ! Ça va ?

Ophilia arrive à son niveau. H’aanit regarde sa sacoche, en piteux état.

-Moi ça va... Mon sac en revanche...

Elle tente de l’ouvrir, et sort ce qu’il en reste.

-...

-H’aanit ? Demande Alfyn

Elle se tourne vers les autres.

-Je ne portais que la carte dans cette sacoche.

-... Et ? Insiste Cyrus

H’aanit sort un papier en lambeau.

-Voilà ce qu’il en reste.

Un long silence s’installe.

(Heureusement que c’est Cyrus qui garde les feuilles...) Pense Thérion

-Il n’en reste rien... Souffle Primrose

H’aanit secoue tristement la tête.

-J’en ai bien peur...

-Bon... On fait quoi maintenant ? Demande Alfyn

Hägen part un peu plus loin, museau en avant.

-Oui, Hägen peut nous guider, s’il se souvient du chemin. Affirme H’aanit. Ca ne devrait pas poser trop de problème, normalement.

Silence de mort.

-Ouais, normalement... Soupire Thérion

Hägen commence à avancer.

-Bien, suivons-le.

Ils continuent alors d’avancer dans les montagnes. Silencieusement. Sur la défensive, pour ne plus se faire attaquer.

Ils avancent, jusqu’à arriver à un croisement... Sans panneau.

-Et super... Peste Thérion

-Nous devons partir à l’est, c’est ça ? Demande Primrose

-Oui... Mais comment savoir où est l’est ? Souffle Cyrus

Un petit silence s’installe. Hägen s’est arrêté.

-Hägen ?

Il regarde H’aanit tristement.

-Oh... Je vois...

Elle regarde les autres.

-L’odeur s’est dissipée avec le vent. Souffle H’aanit

Ophilia soupire.

-Bien... Je suppose que nous devrions partir dans une direction au hasard...

Cyrus s’avance.

-Je suppose que l’est est par ici...

-Et pourquoi par-là ? Demande Thérion

-Et pourquoi pas ? Répond Cyrus

Thérion soupire profondément, en manque de répartie.

-Alors allons-y.

Cyrus s’avance vers un chemin montant encore.

-Bien, je suppose que nous n’avons pas d’autre choix. Soupire Primrose

Ils avancent alors, suivant Cyrus à travers la montagne.

Cependant, au bout d’une longue heure de marche... Ni village, ni ville n’était visible à l’horizon.

-Hey ! Regardez là-bas ! S’écrie Alfyn

Le groupe entier se retourne. Un groupe de personne, plus loin dans la montagne, avance. Un grand nombre d’homme.

-Hey ! Vous ! Revenez ! Fait Alfyn

Primrose court vers les hommes. Mais eux sont trop loin, ils vont trop vite... Primrose les voit, et remarque même un jeune garçon. Hélas, malgré ses cris, les hommes ne font pas attention à elle.

-Primrose !

La danseuse se retourne. H’aanit et les autres arrivent.

-Ils sont partis trop loin... Murmure Primrose

-Quel dommage... J’aurais au moins pu leur prendre une carte. Affirme Thérion.

Il sourit.

-Quoique, si je me dépêche...

-Non, tu ne vas pas leur voler de carte, Thérion... Soupire Ophilia

-Dommage... Soupire Thérion

-Mince, mais on fait quoi maintenant ? Demande Alfyn

H’aanit soupire.

-On essaie de les suivre, je ne vois que ça.

Les autres hochent la tête, même Linde pousse un miaulement. Puis, ils avancent, dans le silence, entre les montagnes. Cependant, au bout de quelques minutes seulement...

-Mais où sommes-nous... Demande Alfyn

-Je vous l’avais dit qu’il fallait que j’en prenne une autre ! Affirme Thérion

-Thérion, avec toi, le verbe prendre prend un tout autre sens... Rappelle Cyrus

-Et ? On ne serait pas perdu dans les montagnes !

-Calmez-vous enfin ! Qu’ils sont bruyants... Souffle Primrose

-En effet. Continue H’aanit

Ophilia soupire profondément, et tourne la tête. Elle s’écrie immédiatement :

-Oh ! Un villageois !

En effet, il y avait un homme mûr un peu plus loin sur le chemin.

-... Que faites-vous ici ? Il y a de nombreux brigands sur cette route... Demande l’homme

H’aanit s’avance.

-Nous savons nous défendre. Mais dans ce cas, qu‘est-ce que vous faites ici ?

L’homme les regarde durement.

-Je viens chercher un jeune garçon. Souffle Olberic

Primrose le regarde d’un air confus.

-Vous voulez dire, comme celui que des hommes ont amené à l’instant ?

Olberic se fige.

Il n’en croit pas ses oreilles.

-Des hommes ont amenés un enfant ? Il insiste

-Oui...

Primrose montre une direction plus loin dans les montagnes.

-Par-là, plus haut. Mais pourquoi les cherchez-vous ?

Olberic n’attend pas une seule seconde, et se dirige vers la direction que montrait Primrose.

-Ces brigands ont attaqués le village que je protégeais. Et enlevés un jeune garçon pour une raison inconnue. Je vais le chercher.

-Ces brigands ont enlevés un garçon ?! S’écrie Ophilia

Ophilia et Alfyn sont profondément choqués. Linde grogne de mécontentement.

-Oui. Répond Olberic

Olberic part encore plus vite. Mais il est arrêté par Cyrus.

-Une seconde, vous pensez réellement vous en tirer comme ça ?

Olberic grogne un peu.

-Laissez-moi partir, le temps presse.

-Avez-vous vu le nombre d’homme qui ont amenés ce garçon ? Et si cette troupe de bandit était plus nombreuse ? Que feriez-vous ? Demande Cyrus

-Je me battrais. Répond Olberic

Il regarde de ses yeux vides le professeur.

-Et je sais que je gagnerais.

Il se dégage d’un mouvement d’épaule.

-Je rectifie, nous gagnerons. Lance H’aanit

Olberic se tourne vers elle.

-Je vous demande pardon ?

Elle s’avance.

-Nous sommes complètement perdus dans ces montagnes. Et je suppose que vous ne voudrez pas nous guider jusqu’à Guet-des-rocs alors que vous allez sauver un jeune garçon. En revanche, si nous vous aidons à le sauver, vous nous serez redevable. Vous comprenez ?

Olberic reste en silence un instant.

-Vous avez parfaitement raison. Il affirme

-Alors nous venons avec vous. Continue H’aanit

Olberic regarde H’aanit longuement.

(Elle dit vrai. Et de toute manière, rien qu’en voyant son regard, je sais que je n’ai pas le choix.) Pense Olberic

-Très bien, j’accepte. Suivez-moi.

Il repart sur le sentier.

-Quel sérieux... Mais allons-y.

Primrose est la première à suivre Olberic, mais elle est rapidement suivie par tous les autres.

Ils commencent à marcher en silence. Mais Alfyn finit enfin par demander :

-Mais au fait, quel est votre nom ? Demande H’aanit

-... Je suis Berg.

-Berg ? Souffle Cyrus

(Etrange, ce nom me dit quelque chose...) Il pense

-Et vous ? Demande Olberic

-Je suis H’aanit. Voici Linde, Hägen, Ophilia, Cyrus, Thérion, Alfyn et Primrose.

-Enchantés.

A nouveau, le silence s’impose.

-Voilà la grotte des brigands. Souffle Olberic

Une petite grotte, d’apparence, se dressait devant eux. Avec deux brigands qui la protège.

Olberic s’avance, et un brigand le remarque.

-Tiens, regardez qui v’là. T’as perdu un truc, chevalier errant ? Demande le brigand

-Ecarte-toi avant que je ne t’étripe. Répond Olberic

Les autres le regardent d’un air entre impressionnés et choqués. Ce guerrier est plutôt direct.

-Tu manques pas de courage, ça, je te l’accorde. Mais t’es qui, au juste ? Souffle un brigand

-J’ai jamais vu un simple chevalier errant manier l’épée comme toi. Reprend l’autre

-Alors, si tu tiens à la vie, tu ferais mieux de nous laisser passer. Rétorque encore Olberic

-T’es sur notre territoire, chevalier errant. Ici, c’est nous qui donnons les ordres. Rétorque le brigand

-T’as beau être habile, t’es un homme comme les autres et ton sang n’est pas moins rouge. Sourit son collègue

Les deux brigands sortent leurs armes.

-Chopez-les ! Crie l’un d’eux

Les voyageurs sortent leurs armes à leurs tours. Les brigands blêmissent.

-Euh...

Ils se regardent dans les yeux.

-On va pas...

-Ouais hein...

Ils courent à l’intérieur de la grotte en criant :

-REPLI STRATEGIQUE !!!

Olberic se tourne vers les voyageurs.

-Bien, entrons. Il souffle

H’aanit part en avant, et est la première à rentrer dans la grotte.

Pendant ce temps, au fond de la grotte.

-Parle-moi un peu de ton ami. Il sait se battre, pas vrai ?

-P-pour sûr ! Il est plus fort que vous tous réunis, ça oui ! Vous n’avez aucune chance !

Philip est entouré de dizaines et dizaines brigands. Lui, se sentant tout petit, pense sans arrêt à Berg pour garder le courage.

Cependant, juste devant lui se trouve le chef des brigands.

Il est grand. Très grand. Peut-être même plus grand qu’Olberic. Il porte une tunique de cuir marron, et un pantalon de toile bleu. Accroché à la tunique, une cape de plumes noires tombe presque jusqu’au sol. Il porte aussi sur le crâne un casque gris surmonté de deux cornes. Sa pilosité faciale apparente, son sourire narquois et son épée de fer n’arrange en rien son côté brigand.

Les brigands rient tous devant la réponse du petit.

-C-c’est pas une blague ! Arrêtez de rire ! Affirme Philip

-Vous entendez ça, les gardes ? Ce chevalier errant est la plus fine lame du royaume ! Provoque un brigand

-Ah ah ah ah ah ! Ricane un autre. S’il croit qu’il peut nous régler notre compte à tous, c’est juste un fou, pas un chevalier !

-On est pas dans un conte de fées, p’tit. Les vrais chevaliers, ils perdent pas leur temps avec des bouseux.

-Si c’est un chevalier, une demoiselle en détresse ferait sincèrement un meilleur appât. Qu’est-ce que vous en dites, on retourne cherchez la mère ?

Les brigands rient encore plus fort.

-A-arrêtez ! Vous rirez moins quand messire Berg en aura fini avec vous ! Répond encore Philip

-Messire Berg ! Alors ça, c’est un nom qui fiche la trouille ! Regarde, je tremble comme une feuille ! Continu un autre brigand

-Bouclez là, vous tous ! Lance le chef

-Patron ?

Ils se tournent tous vers leur chef. Il s’avance vers le petit.

-Ce gamin m’a l’air d’avoir plus de courage que vous tous réunis. Et bien plus de cervelle. Alors, arrêtez de jacasser et aiguisez vos surins !

-M-mais, patron... T’a aucune chance qu’il nous suive jusqu’ici, le chevalier errant... Enfin sauf s’il lui manque une case. Souffle un brigand

-Ouais. Et c’est pas comme si c’était son fils. Pourquoi il se préoccuperait du morveux ? Continu un autre brigand

Philip baisse la tête. Le chef s’approche du petit.

-Bonne question. Mais s’il se pointe, la situation risque de devenir... intéressante. J’ai toujours eu un faible pour les hommes ayant plus de courage que de bon sens. Affirme le chef

-Hé hé... Ricane un brigand

-Comme ce gamin... Continu le chef

Le chef s’agenouille près du petit.

-Qu’est-ce que t’en dis, fiston ? Ça te dirait de rejoindre notre petite famille ? Les gardes qu’ont des tripes ont leur place parmi nous.

Philip recule d’un coup, extrêmement surpris par la demande.

-Jamais ! Je vais devenir un guerrier courageux... comme messire Berg ! Il s’écrie

-Ah ah ah ! Vous entendez ça, les gars ? Le gamin trouve que la vie de bandit est indigne de lui ! Affirme le chef

Le chef se relève.

-Tu crois que t’es le seul à penser ça, fiston ? Laisse-moi te dire un truc...

Le chef se coupe.

-Qu’est-ce qu’il y a, patron ? Demande un brigand

-AAAAAAH !!!

Les brigands se retournent immédiatement.

Les voyageurs arrivent. Précédés par Olberic, épée à la main.

-Monsieur ! S’écrie Philip

Olberic sourit en voyant le gardon sain et sauf. Philip court derrière Olberic, pour se protéger.

-Désolé d’arriver si tard. J’ai été retenu en chemin. Affirme Olberic

-Ca alors ! Si ce n’est pas le redoutable messire Berg en chair et en os ! Souffle un brigand

-Mais... Il n’est pas seul ! Reprend un autre

-Non, il n’est pas seul ! Sort H’aanit

Linde grogne un peu, pour intimider les gardes qui étaient encore un peu confiants.

-Mais comment ils sont arrivés jusqu’ici, au juste ?! Elles sont où, les sentinelles ? Demande le chef

Primrose sourit.

-Oh, elles se reposent... Pour longtemps, mais elles se reposent.

-La dernière fois que je les ai vues, elles se vidaient de leurs sangs. Renchérit Olberic

-Ah ah ah ah ah ah !

Le chef prend une épée dans la main, et fonce vers Olberic, qui pare de justesse le coup

-M’sieur ! S’écrie Philip

Olberic pare le coup du chef.

-Recule ! Ordonne Olberic

Philip recule.

-V-vous avez vu ça ? Il a paré l’attaque du patron ! Affirme un brigand

-Que j’sois pendu si j’ai déjà vu ça ! Continu un autre

Le chef peste.

-C’est vrai que tu es leste... et fort. Tu n’as rien d’un chevalier errant ordinaire, n’est-ce pas ?

-Tout comme vous n’avez rien d’un vulgaire brigand. Reprend Olberic

Olberic baisse un peu le regard pour mieux examiner le chef. Mais son regard s’arrête sur un détail :

-Cette lame...

-Elle te plait ? Il se trouve qu’elle m’a été offerte... pas un vieil ami. Affirme le chef

-Erhardt ?! S’écrie Olberic

Olberic est trop surpris. Trop surpris de reconnaitre cette lame.

(L’épée d’Erhardt... Sa lame... Comment...)

-Oh ! Alors, comme ça, tu le connais ? Souffle le chef

-C’est donc bien son épée.

Olberic est soudain furieux. Les autres sortent leurs armes, assez méfiant vis-à-vis d’Olberic. Il est bien trop colérique. Mais ils ne se préparent pas à l’attaquer, mais plutôt à se défendre contre les dizaines de gardes à l’arrière qui commencent à s’armer.

-Comme s’il me fallait une raison de plus de vous abattre sur place... Comment connaissez-vous Erhardt ?! Parlez, ou je vous tranche la gorge ! Ordonne Olberic

-Ha ! Tu as de vieux comptes à régler avec lui, c’est ça ? Répond le chef

Olberic reste grave.

-Je le vois dans tes yeux. Ils ont jeté des éclairs quand tu as prononcé son nom. Continu le chef

Il soupire et sourit.

-Ecoute, j’ignore ce qui s’est passé entre toi et Erhardt. Mais si tu comptes me poser des questions, mon bon chevalier... tu vas devoir prouver que tu en mérites les réponses.

Le chef fonce vers Olberic. Il pare rapidement son coup.

-A L’ATTAQUE !!!

-Oh, c’est parti... Souffle Thérion

Tous les brigands foncent vers le groupe. H’aanit arme ses flèches.

-Bien ! Elles vont enfin servir !

Elle tire. Linde part devant.

Ophilia se tourne vers Primrose.

-Commence une danse ! Je te couvre !

-Oui !

Primrose commence doucement sa danse.

Cyrus, lui, prépare un sort de feu. Il ne remarque pas le brigand foncer vers lui.

Il lève les yeux. Le brigand est trop près.

-Q...

-Professeur !

Heureusement, Alfyn apparait. D’un coup de hache, le brigand tombe au sol.

-Merci, Alfyn.

-De rien, Professeur !

Alfyn repart. Il voit Hägen plus loin en difficulté. Il fonce l’aider. Cyrus a presque fini son sort de feu.

H’aanit tire des flèches. Mais hélas, encore une fois...

-Je n’ai décidément pas de chance... Elle peste

Elle se retourne.

-Linde ! Utilise tes crocs !

Mais pendant ce temps très court, H’aanit se prend un coup d’épée en plein fouet. Dans le ventre. Le brigand semble très fier de lui.

Mais le regard de H’aanit lance des éclairs. Littéralement. Elle prend sa hache, et flanque un coup monumental au brigand.

Cependant, elle serre les dents. Déjà blessée...

-J’arrive, H’aanit !

H’aanit se retourne. Ophilia arrive en courant. Elle pose rapidement son bâton sur la blessure de H’aanit, qui disparait.

-Merci. Souffle H’aanit

-Je dois couvrir Primrose, j’y retourne.

-Ode de minuit !

Primrose attaque enfin. L’ode balaye tous les ennemis alentours. Y compris le chef.

Le chef, d’ailleurs. Il fonce vers Olberic avec rage. Puissamment. Olberic pare le coup.

-Tu es puissant... Quel est ton nom ?

-Je suis Gaston ! Chef des brigands de ce coin !

Il recule d’un pas.

-Et toi, tu n’es rien !

Il attaque à nouveau. Olberic pare. Il renvoie le coup. Attaque. Vise le ventre. Gaston esquive. Vise la tête. Mais échoue. Olberic se baisse. Vise à nouveau le ventre, d’un coup latéral vers le haut. Cela touche.

Gaston gémit, et repart de plus belle. Hurlant, il vise le flanc gauche d’Olberic. Olberic pare. Mais n’est pas assez rapide ; Gaston le frappe au visage du bout de sa lame.

Ce n’est que le bout. Mais Olberic est surpris. Gaston saisit l’occasion. Sa lame avance droit vers le ventre d’Olberic.

Mais une flèche le déstabilise. Arrivée en pleine épaule. Gaston est forcé de reculer. Olberic se retourne.

H’aanit baisse son arc.

-Mes flèches ne sont pas aussi inefficaces que je ne le croyais.

Elle sourit, et se retourne.

Elle range son arc. Prend sa hache. Et retourne se battre.

Primrose peste. Son ode a fait des dégâts aux brigands... Mais pas assez.

-J’aurai du utiliser mon exaltation... Elle fait encore

Elle se retourne, et crie :

-Jeune homme !

-A l’aide !!!

Philip se retrouve plaqué contre un mur. Il tente d’échapper à un brigand.

Primrose n’attend pas. Elle fonce, dague en main, vers le bandit. Son coup porte ses fruits. Hélas, il n’est en rien efficace.

-Non...

Le brigand l’attaque. Sans armure, la danseuse se prend un coup de lance sur le flanc droit. Elle recule.

Elle voit Thérion plus loin.

-THERION !!!

Ce dernier se retourne. Primrose lève rapidement ses bras, et les descend harmonieusement. Formant comme un début de pas de danse.

Et soudain... Thérion se sent plus fort. Comme galvanisé.

-Q... Il tente

-C’est ma danse ! Abat-le ! Crie Primrose

Thérion n’attend pas. Il court vers le brigand.

(Puisque la dague n’a rien d’efficace... Essayons le feu !) Il pense

Une flamme sort de la pointe de sa dague. Il maîtrise cette magie depuis longtemps.

Il abat sa dague contre l’homme. Il tombe au sol en hurlant.

-Wow... Utilise tes danses plus souvent... Conseille Thérion

-Merci. Répond sobrement Primrose

Elle se tourne ensuite vers Philip, toujours terrorisé.

-Reste avec moi. Ordonne Primrose

Philip secoue frénétiquement la tête. Primrose se met devant lui.

-Bien, je vais te protéger.

-Mince... Ils sont trop nombreux...

A l’autre bout de la grotte, Alfyn est clairement en sous-effectif. Lui et Hägen peine sérieusement.

-Il faut... De l’aide...

Un brigand fonce vers Alfyn. Epée à la main.

Alfyn ferme les yeux.

-FLAMMES !!!

Alfyn ouvre les yeux. Un feu d’enfer apparait devant lui. Brulant tous les brigands.

Alfyn se retourne, et sourit.

-Merci, Professeur !

-Nous sommes quitte à présent, mon ami !

Cyrus se retourne, et commence à invoquer un nouveau sort de feu. Alfyn se relève. Regarde Hägen dans les yeux.

-Bien ! On reprend !

Hägen hoche la tête. Et crocs dehors, fonce vers l’ennemi.

Pendant ce temps, Olberic et Gaston se battent. Furieusement. Mais chacun commence à laisser entrevoir des faiblesses.

-Abandonne. Ordonne Olberic

-He... Il me reste... Un dernier atout ! Affirme Gaston

Une aura violette apparait autour de lui. Gaston sourit, et fait tourbillonner sa lame.

-Ça tombe bien, moi aussi.

Olberic se concentre. Une aura bleue apparait autour de lui. Il sourit. Place son épée devant lui.

Il fonce vers Gaston. Gaston fait de même. Mais Olberic est plus rapide.

Il hurle. Toute sa puissance ce voit dans ses yeux jaunes. Il abat son épée sur Gaston. Une onde de choc se créée, si forte que les brigands et les voyageurs s’arrêtent pour regarder ce qu’il se passe.

Au bout de quelques secondes, l’onde disparait.

Gaston plante son épée dans le sol. Il s’effondre à ses côtés. A genoux, devant ces dizaines de brigands abattus, il souffle faiblement :

-Je... je me rends...

Olberic range son épée. Ophilia se dirige vers Thérion, et Alfyn vers Cyrus. Linde se couche, H’aanit range son arc, et Primrose se retourne vers Philip, qui lui est encore terrorisé.

-Pas d’inquiétude, jeune homme. Le combat est terminé. Sourit Primrose

-A présent, je veux des réponses. Comment connaissez-vous Erhardt ? Demande Olberic

Gaston se relève péniblement.

-On a combattu ensemble, voilà tout. On servait dans la même compagnie de mercenaires. C’était déjà un vieux briscard quand je me suis enrôlé. Il m’a aidé et m’a appris les ficelles du métier.

-Un mercenaire... Et où est-il aujourd’hui ?

Gaston secoue la tête.

-Aucune idée. Quand notre groupe s’est séparé, on est tous partis chacun de notre côté. Après ça, j’ai erré de ville en ville, je me suis essayé à différents boulots. Mais manier une épée, c’est la seule chose qui me vienne naturellement. C’est comme ça que j’ai atterri ici. Les temps sont durs, et il faut bien gagner sa croute.

-Une épée comme la vôtre serait la bienvenue n’importe où. Vous pourriez protéger les gens au lieu de les dépouiller. Rétorque Olberic

-Certes... Mais les boulots honnêtes nécessitent plus de cervelles que ce que les Dieux ont jugé bon de me filer. J’ai jamais voulu faire de mal à personne... mais la vie ne nous laisse pas toujours le choix, pas vrai ?

-Que vous ayez eu le choix ou non, vous devez répondre de vos crimes.

Gaston hoche la tête.

-Ouais, je connais la chanson. Mais je dois aussi penser à mes hommes.

-P-Patron ! S’écrie un brigand

-Qu’est ce qui se passe, patron ?! Demande un deuxième

Gaston se retourne vers ses brigands.

-Du calme, les gars. Le chevalier errant est dans son bon droit. J’ai trop de sang sur les mains. Qui vit par l’épée...

Gaston baisse la tête.

-Enfin, tu sais ce qu’on dit. Il faut savoir assumer ses actes.

-Inutile de verser davantage de sang aujourd’hui. Rendez-vous et je veillerai à ce qu’il ne soit fait aucun mal à vos hommes et vous.

Gaston parait un peu surpris, puis il sourit.

-J’apprécie le geste, chevalier errant. Laisse-moi te rendre la pareille. Je mentais pas en disant que j’ignore où se trouve Erhardt. Mais je connais quelqu’un qui le sait peut-être.

Olberic reste en silence, attendant une réponse.

-Il s’appelle Gustav. Messire Gustav. Certains le surnomment le Chevalier noir ou une autre ânerie du même tonneau. On a tous les deux appris à manier l’épée auprès d’Erhardt chez les mercenaires.

Il sourit.

-Aux dernières nouvelles, il serait à Vainc-perchis.

-Et cet homme saura me dire ou trouver Erhardt ? Insiste Olberic

-Peut être. Peut-être pas. Quoi qu’il en soit, si tu veux en avoir le cœur net, ça vaut le coup de lui posé la question.

Olberic reste en silence. Gaston s’avance un peu.

-J’ai vu tes yeux, chevalier errant. Des yeux morts, pareils à ceux d’un poisson. Mais ils sont revenus à la vie à l’instant même ou tu as vu ma lame.

Olberic semble avoir un choc.

-Morts ? Etais-je vraiment...

-Hé hé. Mais qu’est-ce qu’un simple voleur peut bien savoir de l’âme humaine ? Affirme Gaston

Deux gardes arrivent dans la grotte. Le jeune homme en vert, et celui en brun. 

-M’sieur Berg ! Les Dieux soient loués, vous êtes sain et sauf ! Les femmes et les enfants aussi, m’sieur. Affirme le garde en vert

-Rassemblez les voleurs et enfermez les dans la geôle du village ! Souffle brun

-Berg... je jurerais avoir déjà entendu ce... Commence Gaston.

Il pousse soudain un cri de surprise.

-Puissent les Dieux avoir pitié de moi ! Eisenberg !

Gaston s’avance.

-J’aurais dû m’en douter à ton regard quand tu as entendu le nom d’Erardt... Ah ça, tu n’as rien d’un chevalier errant. Tu es messire Olberic Eisenberg, la Lame inflexible.

-OLBERIC EISENBERG ???

Cyrus fait un bon de plusieurs mètres en arrières.

-Le... LE Olberic Eisenberg ?

-Qui est ce ? Demande Alfyn

Cyrus se tourne brusquement vers Alfyn.

-Il est... Il est la Lame Inflexible de Cornebourg ! Tout le monde le croyait mort !

Des étoiles brillent dans ses yeux.

-Il... Est une véritable légende...

-Moi, j’avais entendu dire qu’il s’en était tiré, mais je voulais pas y croire... jusqu’à aujourd’hui. Souffle un brigand

-C’est vrai m’sieur ? Vous êtes... un vrai chevalier ?

Olberic se retourne vers Philip. Il avance lentement, admiratif.

-C’est une vieille histoire, mon garçon. Une très vieille histoire. Mettons nous en route. Nous avons suffisamment fait attendre ta mère.

-Oui, m’sieur !

Olberic part vers la sortie de la grotte. Les voyageurs le regardent en silence. H’aanit approche, et pose sa main sur son épaule.

-Nous avions un marché, n’est-ce pas ?

-Oui. Attendez, laissez-moi le temps de rentrer. Je vous conduirais à Guet-des-rocs le plus tôt possible.

-Et pour l’heure ?

-Pour l’heure, je vais retourner à Paveton.

-Très bien.

Olberic part alors vers la sortie de la grotte, suivit par tous les autres. Les voyageurs se regardent quelques instants.

-Je pense que nous n’avons pas le choix. Suivons-le.

Les autres hochent la tête, et sortent de la grotte.

Ils finissent par arriver à Paveton, qui est toujours aussi tranquille.

-Bien.

Olberic montre aux voyageurs une direction d’un regard.

-Il y a une auberge, plus loin. Allez-vous reposer, j’irais vous chercher plus tard.

-Très bien. Souffle H’aanit

Olberic se sépare des autres, et repart chez lui.

Les autres se regardent quelques instants.

-Bien, où allons-nous, maintenant ? Demande Ophilia

-Je propose de chercher une boutique pour obtenir une nouvelle carte. Fait H’aanit

-Pas bête. Souffle Alfyn

Alfyn part en avant. C’est Thérion qui l’arrête.

-Vous voulez pas que j’en prenne une autre ? Sûrs ?

-Sans AUCUNE façon, Thérion ! Insiste Primrose

-Vous n’êtes pas marrant... Affirme Thérion

Il se tourne, et part plus loin.

-Je vais visiter un peu, du coup.

-Hum hum...

Ophilia se tourne vers Primrose.

-Je pense que tu devrais l’accompagner.

-Pourquoi donc ? Demande Primrose

-Il est plus calme avec toi. Il ne devrait rien voler.

-... Très bien. Cède Primrose

Elle part alors dans la même direction que Thérion.

-Bien, cherchons une boutique.

H’aanit par un peu plus loin. Hägen et Linde traînent un peu à l’arrière.

Le groupe avance un moment, jusqu’à ce que Hägen s’arrête. Brusquement.

-Hägen ? Demande H’aanit

-Grrr... Grrr... Gémit Hägen

Il grogne, et part en courant plus loin.

-Hägen ! S’écrie H’aanit

H’aanit court le rejoindre.

-H’aanit ! Fait Ophilia

-C’est pas vrai... Souffle Alfyn

-Mais ou va-t’elle... Se demande Cyrus

-Je n’en sais rien... Continue Ophilia

Ophilia avance encore un peu... Puis plisse les yeux.

-Ophilia ? Demande Alfyn

-Professeur... Je ne sais pas si vous sentez... Je crois que j’ai compris pourquoi Hägen vient de fuir. Plisse Ophilia

-Ah oui ?

Alfyn s’avance.

-Ah... Ca me rappelle chez moi...

-Pourquoi donc, Alfyn ? Demande Cyrus

Cyrus s’avance enfin.

-Ah... Je comprends mieux...

En effet, dans l’air règne... Une odeur bien désagréable... Votre imagination peut bien faire un peu de travail...

-Sérieusement... D’où vient cette odeur... Demande Ophilia

Ophilia se retourne. Il y a devant eux des champs, et des moutons. Un fermier aussi.

-Je pense savoir... Il doit sans doute préparer un engrais a partir de... Commence Alfyn

Un silence de mort apparu.

-Bien, allons-y. Reprend Cyrus

-Oui.

Les trois amis partent en avant, et ne reculent pas.

Pendant ce temps

-Hägen ! Reviens ! S’écrie H’aanit

Hägen s’arrête enfin. 

-Ah... Enfin...

Hägen revient près de son amie.

-Qu’est-ce qu’il t’a pris, enfin ? Courir comme ça, tu deviens fou, mon pauvre !

-H’aanit ?

Cette dernière relève la tête. C’est Primrose.

-Primrose ?

-En personne, mais comment es-tu arrivée ici ? Demande Primrose. Tu as pris le chemin opposé, avec les autres.

H’aanit se relève.

-Hägen s’est brusquement mit à courir, et je l’ai suivi...

-Oh, je vois... Souffle Primrose

La danseuse sourit.

-Mais, et Thérion ? Demande H’aanit

-Il est juste là.

Primrose se tourne, et montre du regard Thérion en train de parler à quelqu’un.

-Pourquoi est-il si sociable ? Demande H’aanit

-Je crois que cette personne a une carte. Répond Primrose

-... Et ? Il essayerait de...

-Peut-être, mais au moindre faux pas, je...

-Thérion !

H’aanit s’avance furieusement vers Thérion.

-Si seulement je pouvais avoir de l’engrais... Souffle l’homme

-En effet, c’est regrettable, mon ami... Continu Thérion

-Hélas, ou en trouver de bonne qualité ?

-Je ne puis vo... H’aanit ?!

H’aanit se tourne vers Thérion.

-Ne puis-je pas te laisser seul une seule seconde ? Demande H’aanit

-...

Il regarde l’autre homme.

-Veuillez me pardonner, mon ami, mais on dirait bien que mes compagnons de voyage me demandent...

-Ce n’est rien. Au revoir, Messire Thérion !

-Au revoir !

Thérion part un peu plus loin, sous le regard insistant de H’aanit.

-Thérion... Soupire H’aanit

Elle se tourne vers la danseuse, qui observait toute la scène.

-Et pourquoi n’as-tu rien fait ? Demande H’aanit

-Oh, et bien...

Elle sourit.

-Je me demandais comment il pourrait faire. Mais pas d’inquiétude ; en une danse, la carte reviendrait dans la poche de cet homme.

-J’essaie de vous aider, hein... Tss... Peste Thérion

-Voler n’est pas une bonne solution, Thérion. Affirme H’aanit

-H’aanit !

Elle se retourne. Ophilia, Alfyn, Cyrus et Linde arrivent.

-Vous voilà ! Fait H’aanit

-Oui... Enfin partis...

Ophilia prend une grande inspiration.

-Que vous arrive-t-il ? Demande Primrose

-Oh, juste un fermier qui préparait un engrais à partir de fumier. Répond Alfyn

-... Je vois... Souffle H’aanit

Elle se tourne vers Hägen.

-C’est pour cela que tu t’es enfui, n’est-ce pas ? L’odeur devant être insupportable...

Hägen hoche légèrement la tête.

-Attendez, un engrais ?

Primrose s’avance.

-L’homme avec qui tu parlais, Thérion... Ne souhaitais-t-il pas de l’engrais, justement ?

-... Oui, et ? Insiste Thérion

-Et contre cet engrais, nous donnerait-il la carte ?

Thérion se fige.

-Si tu penses à une chose pareille...

-J’adorerais voir tes talents de maître voleur ! Affirme Primrose

-Il en est hors de question...

-Enfin Thérion, ne voulait tu pas nous aider ?

Alfyn semble comprendre.

-Vous allez quand même pas... Il commence

-Mais qu’est-ce que vous avez tous contre moi, là ! Hein ?! Demande Thérion

-C’est simple, cher ami.

Cyrus s’avance.

-Ce sera pour toutes les fois où vous avez volé.

-Qui plus est, je serais enfin quitte avec toi. Affirme H’aanit

Thérion se tourne vers elle, de plus en plus rageant.

-Tu n’es pas...

-Après l’humiliation que tu as fait subir à mon maître... Une telle humiliation est égale, non ?

-H’aanit...

Ophilia soupire.

-Je ne suis pas sûre que...

-Ophilia, je sais que tu es une prêtresse d’une grande bonté. Coupe H’aanit. Qui plus est, je ne suis pas la plus rancunière des personnes. Cependant...

Thérion serre les poings.

-Non, je ne ferais pas un truc pareil, plutôt mourir !

-Tu n’as pas vraiment le choix. Affirme H’aanit

-Grrrr...

Thérion fulmine. Une aura jaune commence même à apparaitre autour de lui.

-Thérion ? Souffle Cyrus

-Vous... Vous allez me le payer...

Il part brusquement, bousculant Alfyn au passage.

H’aanit et Primrose se regardent en souriant.

-Je commence réellement à beaucoup vous apprécier. Affirme H’aanit

-Moi de même, chère H’aanit. Répond Primrose

Elles rirent toutes les deux. Ophilia baisse la tête.

-Ophilia... Souffle Cyrus

-Professeur, je ne sais toujours pas si c’est le bon choix... Affirme Ophilia

-C’est un gain pour l’équipe ! Qui plus est...

-Allez en enfer...

Le groupe se tourne. Thérion est déjà là, portant quelque chose dans les mains.

Il va ensuite immédiatement voir l’homme. Sans rien entendre, on devine que l’homme remercie Thérion, s’empare de l’engrais, et donne la carte à Thérion.

Ce dernier s’empresse de prendre la carte, et court presque vers H’aanit.

-Tient !

-Merci, cher Thérion. Répond H’aanit

-Et j’espère que maintenant, tu... Commence Thérion

-Tu as remboursé ta dette, oui.

H’aanit sourit.

-Mais maintenant...

Thérion se fige, et part en courant vers le cours d’eau le plus proche.

-VOUS ME LE PAYEREZ !!! Il hurle

-Evidemment ! Souffle Primrose

Les autres voyageurs se regardent quelques instants.

-Bien, nous avons une nouvelle carte !

Pendant ce temps...

(... Je sais quoi faire, maintenant.)

Olberic est rentré chez lui. Il est vrai que ces brigands étaient nombreux. Sans l’aide de ses voyageurs, il aurait eu bien plus de mal...

Mais il doit les guider vers Guet-des-rocs... Il leur a dit le lendemain, mais finalement...

(Je pense que je vais partir dès maintenant.)

Il prend une grande inspiration, et ouvre sa commode. Il prend un air grave en voyant -ou plutôt revoyant- son ancienne armure. Bleue.

Il n’hésite pas une seule seconde. Il l’enfile rapidement.

(Ce village m’a accueilli à bras ouverts. Mais il est temps pour moi de reprendre la route. Je trouverai Erhardt... afin de découvrir la raison pour laquelle je brandis cette épée. Je dois trouver ce dénommé Gustav. Et si les Dieux le permettent, Erhardt lui-même.)

Olberic soupire.

(L’homme a parlé de Vainc-perchis. C’est là que je dois me rendre.)

Il enfile alors son dernier gant. Il le regarde intensément.

(Je n’aurai pas cru avoir un jour l’occasion de remettre cette tenue. J’ai un long voyage devant moi et plus aucune raison de retarder mon départ.)

Olberic sort sans attendre. Il se dirige alors vers l’auberge. Il entre.

-Aubergiste.

-Tiens ! Messire Berg ! Que puis-je faire pour vous !

-Auriez-vous vu des voyageurs, par ici ?

L’aubergiste semble réfléchir.

-Ils sont nombreux, avec deux bêtes...

-Navré, Messire, mais cela ne me dit rien.

(Mais ou diable sont-ils passés !)

Olberic sort brusquement de l’auberge. Il avance un peu dans le village.

-Bien, nous avons une nouvelle carte !

Olberic reconnait enfin H’aanit, la chasseuse. Il approche.

-Tiens, mais ne serais ce pas Messire Olberic Eisenberg ? Demande Cyrus

-... Appelez-moi Olberic.

-Que faites-vous ici ? Demande H’aanit

Il soupire.

-Je vais partir dès maintenant. Alors si vous souhaitez que je vous accompagne vers Guet-des-rocs...

-Très bien, nous partons maintenant, alors.

-Mais... Où est donc passé Thérion ? Demande Olberic

Primrose laisse s’échapper un sourire.

-Il devrait revenir bientôt.

-J’suis là.

Le groupe se retourne. Thérion est là, son air grincheux sur la tête.

-Bien, allons-y.

Olberic est le premier à se mettre en marche. Les autres le suivent. Mais alors qu’ils arrivent à la sortie du village, ils sont arrêtés par une voix :

 -Ainsi, vous comptez vraiment nous quitter.

Olberic se retourne. C’est le chef du village. Mais derrière lui, le village entier se tient, triste.

-Vous n’avez cessé de me témoigner une grande bonté. Je suis à jamais votre débiteur. Il affirme

-C’est nous qui sommes vos obligés, mon ami. Si cela ne dépendait que de moi, vous resteriez parmi nous pour toujours. Mais ce choix est le vôtre. Reprend le chef

-On n’oubliera jamais tout ce que vous avez fait pour nous, Monsieur. Affirme le capitaine de la garde

-La prochaine fois que de sales brigands s’en prendront à nous, on leur donnera une bonne correction en souvenir de vous ! Affirme le garde aux cheveux noirs

-On est pas des chevaliers, mais on a beaucoup appris à votre contact. On est plus que prêts à protéger les nôtres. Sourit celui en vert

-Ravi de l’entendre. Affirme Olberic

La mère de Philip s’avance.

-Je suis navrée, Monsieur. Philip... il n’a pas voulu venir. Il ne voulait sans doute pas pleurer devant vous.

-Je comprends. Sourit Olberic. Dites-lui que je compte sur lui pour devenir fort et veiller sur sa mère.

-Merci, Monsieur. Je n’y manquerai pas.

-Quand vous aurez fini ce que vous avez à faire, revenez nous voir. Peu importe où vous mènera votre voyage, sachez que vous serez toujours le bienvenu ici.

-Merci. A présent, je ferais mieux... Commence Olberic

-Attention ! S’écrie Primrose

Olberic se retourne. Philip fonce sur lui à vive allure. Olberic parvient à parer le coup. La mère du petit approche :

-Philip !

-Tout... tout va bien. C’était un sacré coup, petit. Tu deviens fort. Affirme Olberic

-Je vais continuer à m’entraîner pendant votre absence. Et quand vous reviendrez... je serais encore plus fort... et alors... alors... je pourrai peut être...

-J’y compte bien. Sourit Olberic

Il frotte affectueusement les cheveux du petit.

-Moi aussi, je vais devenir plus fort. Et nous nous reverrons. Tu as ma parole.

Philip serre les lèvres, mais se jette d’un coup dans les bras d’Olberic, qui ne réagit pas sous la surprise.

-Vous... vous avez intérêt à vous en souvenir ! Un chevalier... un chevalier tient toujours parole...

Olberic sourit, ainsi que l’entièreté du groupe (excepté Thérion, évidemment), Olberic va réellement manquer au petit.

 

Et c’est ainsi que le chevalier Olberic entama un nouveau voyage.

Il entendait retrouver Erhardt, son ancien frère d’armes, et lui demander des comptes.

Peut-être découvrirait-il également ce qu’il avait perdu...

La raison pour laquelle in brandissait son épée.

 

Que lui réservait le destin ?

Seul le temps détenait la réponse...

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