Eight Travelers - EN PAUSE

Chapitre 30 : Marchandage

4403 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/10/2019 19:19

Alors que Thérion est en tête, le groupe marche sans rien dire. Jusqu’à ce que Tressa s’arrête.

Thérion vient de les retrouver, après s’être séparé une petite demi-heure, et les mène quelque part… Sans leur avoir dit ou exactement.

-Euh... Tu sais ou on va, n’est-ce pas ? Demande Tressa

Thérion se fige.

-... Comment dire... Il tente

-J’en étais sûre ! Reprend la marchande

Tressa se place devant le voleur, pour le défier du regard.

-Et on va continuer à marcher comme ça pendant longtemps ?

-… On pourrait demander aux gens ? Tente Thérion

-Et c’est qui qu’on recherche, d’abord ? Reprend Alfyn

-Un érudit qui s’appelle Barham. Il aurait travaillé avec Orlick, qui a le rubis draconique. Affirme Thérion

Tressa se redresse un peu.

-D’accord. Tu aurais dû nous le dire plus tôt !

Elle part vers le sud.

-Et où est ce que tu vas ? Demande Primrose

-Je vous mène chez Barham ! Elle affirme

-Hein ? Fait Thérion

Elle fait un clin d’œil.

-Pendant que tu papillonnais je ne sais pas où, j’ai pu demander où il y avait des érudits dans cette ville. J’ai eu un résultat qui revenait. Barham, au sud de la ville, dans une maison plutôt éloignée de la place.

Thérion laisse s’échapper un sourire en coin.

-Mes excuses, gamine, j’aurais dû le dire plus tôt.

-Gamine ? Reprend Tressa

Primrose s’interpose entre les deux.

-Et si nous avancions, au lieu de nous disputer ?

Tressa soupire, et se met alors à avancer.

-On dirait que tu as réussie à les calmer. Souffle H’aanit

H’aanit sourit à la danseuse, mais celle-ci ne remarque pas la chasseuse, et se contente de suivre Tressa.

-...

-Je pense qu’elle veut absolument quitter cette ville.

H’aanit hoche la tête, et se met à avancer.

Tressa marche encore un peu, avant de s’arrêter devant une maison de bois à deux étages. Plutôt miteuse, même si elle semble avoir été une grande et noble bâtisse, fut un temps.

-C’est ici, Tressa ? Demande Olberic

Tressa hoche la tête.

-C’est la maison que m’a décrit la personne, en tous cas. Elle affirme

Thérion s’approche de la porte.

-Voyons s’il est chez lui...

Théron toque plusieurs fois. Un homme finit par surtout. Brun, avec un manteau rouge et un bas blanc, et des yeux noirs perçants. Il a un air assez pompeux, pour Thérion, et un air assez influent, pour Cyrus.

-Qui est là ? Demande l’homme

-J’aimerais parler à Barham. Affirme Thérion

-C’est moi. Qu’est-ce que vous me voulez ?

Thérion sourit.

-J’ai entendu dire que vous travailliez avec Orlick à une époque. C’est vrai ?

Barham soupire.

-Oui, il y a très, très longtemps. J’ai tout oublié de cette époque. Alors, si c’est pour ça que vous êtes là, vous pouvez tourner les talons. Au revoir ?

Barham fait un pas en arrière. Prêt à rentrer chez lui. Thérion l’arrête en posant sa main sur son épaule.

-Ecoutez moi, au moins.

Barham soupire, mais s’arrête.

-Orlick a quelque chose dont j’ai besoin.

-Ah oui ? Et quoi, au juste ? Demande Barham

-Vous sauvez peut-être de quoi il s’agit. L’objet de ses recherches.

Barham prend un air sombre.

-Le rubis draconique.

-Oui, c’est ça. Reprend Thérion

L’érudit soupire.

-Vous compter le lui prendre ?

(On ne peut rien vous cacher.) Pense le voleur

-Et je présume que vous avez besoin de mon aide. Insiste Barham

-Oui.

-Vous êtes venu me demander comment vous introduire dans le labo.

-Vous autres érudits êtes d’une vivacité d’esprit indéniable. Ironise Thérion

Barham semble réfléchir quelques instants, en silence.

-Alors, votre décision ? Insiste Olberic

Barham laisse s’échapper un petit sourire.

-Et pourquoi pas, après tout ?

Il se redresse.

-Il vous faudra un mot de passe pour entrer.

-Et ce mot de passe, c’est... ? Insiste Thérion

-Oh, n’allons pas si vite en besogne ! Coupe Barham. Je vous le confierai à une seule condition.

Thérion soupire.

-Je vous écoute.

-Récupérez ce dont j’ai besoin pour mes expériences, et je vous dirai tout.

-Ça me va. Qu’est-ce qu’il vous faut, au juste ?

Barham s’éclaircit la gorge.

-De l’eau pure, filtrée par les sables du désert... De l’eau que l’on ne trouve que dans les plus limpides oasis.

Le groupe se regarde, alors que Thérion pousse un grognement.

-Quel idiot je fais ! Dire que j’ai cru que votre requête serait raisonnable ! Souffle le voleur

-Elle l’est, grand benêt. Coupe Barham, l’air contrarié. Un marchand du désert passe souvent en ville avec cette eau.

Thérion soupire de soulagement.

-Toutefois, ce qui est rare est cher...

-Il fallait s’y attendre. Lance Alfyn

-Je vois. Dans ce cas, c’est comme si c’était fait. Fait Thérion

Il lâche un petit sourire.

-On va sur la place ? Il propose

-Alors, comment comptes-tu te procurer l'eau dont tu as besoin ? Demande H’aanit

Thérion ricane.

-Quelle question ! Tu sais très bien ce que je fais dans la vie.

H’aanit ferme les yeux.

-Tu voles.

-… Excusez-moi… Tente Barham

-Ça n'a pas l'air de te plaire. Coupe Thérion

-En toute honnêteté, non.

-C'est compréhensible.

Thérion fait un pas plus loin. Olberic se rapproche.

-Écoutes, je sais que je ne peux pas jurer Thérion suite : Jurer sur la flamme que mon métier est honorable.

-Inutile de te justifier. Nous sommes camarades. Je suis capable de mettre mes préjugés de côté.

Thérion reste en silence une seconde.

-Camarades, hein ?

-Ai-je donc dit quelque chose d'étrange ?

-Non, c'est rien...

Thérion commence à partir plus loin.

-Une seconde, Thérion...

Olberic lui attrape l’épaule.

-Je ne suis pas aussi tolérant que H’aanit. Tu…

-A plus tard ! Lance Thérion

Thérion sourit, et court vers la place. Olberic accélère lui aussi.

-C’est pas vrai, je ne vais pas encore le laisser…

-Olberic...

H’aanit sourit au guerrier.

-Laisse le faire.

-Pardon ? Souffle Olberic

-On ne vas pas le laisser… Commence Tressa

-Ce n’est pas comme si tu pouvais l’arrêter. Coupe H’aanit

-Alors c’est bel et bien un voleur.

Le groupe se tourne vers Barham.

-Je m’en doutais, au vu du bracelet du sot... Un bon voleur, sans doute, mais pas aussi bon qu’il n’y parait. Termine l’érudit

-C’est vrai qu’il a cette chose... J’avais complètement oublié. Affirme Thérion

-Je rectifie, je pense que tu voulais oublier qu’il était un voleur. Car c’est mon cas. Souffle Ophilia

Ophilia pousse le plus long soupir de son existence.

-Moi, une prêtresse, alliée à un voleur... Je m’en veux toujours autant.

-Ophilia, tu ne devrais pas t’énerver ainsi à cause de lui. Souffle Cyrus

-... Tu as peut être raison.

-Je devrais tout de même le rejoindre. C’est dangereux de laisser les enfants sans surveillance. Taquine Primrose

Primrose part à son tour vers la place. Un petit silence s’installe, que Barham brise rapidement.

-Mais... Qu’est-ce qu’un groupe aussi hétérogène fais dans cette sympathique ville de Noblecour ?

Pendant ce temps, sur la place.

Thérion vient d’y arriver. Le marché est plutôt animé.

-Bien, alors... Ou est ce fameux marchand. Il souffle à lui même.

Thérion remarque un attroupement plus loin. Des dizaines de gens, entourant un homme à la peau mate, vêtu de rouge.

-Bingo.

Thérion s’approche.

-Approchez, Mesdames et Messieurs ! Je vous présente la plus précieuse et la plus rafraichissante ressource qui soit... De l’eau d’oasis, naturelle et sans la moindre impureté ! Scande le marchand

Il présente une fiole verte, remplie d’un liquide relativement transparent.

-Buvez en ne serait-ce qu’une gorgée et vous sentirez la différence ! Hé, vous ! Ça vous dirait de gouter ?

(Si tu tiens à apporter de l’eau à mon moulin...) Pense Thérion

Thérion s’approche du marchand, mais se fait devancer... Par Primrose ?!

-Bonjour, mon cher ami... Susurre la danseuse

Oui, Primrose commence à roucouler vers le marchand, le séduisant...

Thérion est confus. Mais il remarque alors... Un regard, que Primrose lui lance. Un regard complice. Il ne faut pas cinq secondes à Thérion pour comprendre.

Il s’approche du marchand, et regarde innocemment l’étal.

-Mademoiselle, seriez-vous par hasard… Tente le marchand

-La danseuse Primrose ? Oui, c’est moi. Souffle la danseuse

Elle sourit de manière charmante au marchand. Thérion risque un regard, Primrose est... Incroyablement attirante.

Mais Thérion n’a pas le temps pour cela. Il remarque la fiole, celle là même que le marchand a montré.

(Trouvé)

Il la saisit alors, profitant du fait que le marchand soit bien trop distrait. Il part plus loin, non sans accorder un regard à Primrose. Elle croise le regard, et comprend immédiatement.

-Mon cher, quel plaisir de vous parler... Souffle Primrose

-Moi de même, ma chérie.

-J’espère vous revoir un jour, mais le devoir m’appelle.

-Oh, eh bien, au plaisir de vous revoir !

-Au plaisir, mon bon ami.

Primrose sourit, et part plus loin, pour rejoindre Thérion, déjà caché derrière une maison.

-Bien joué, le coup de la séduction. Il affirme

-En général, cela ne laisse pas totalement indifférent. Rétorque Primrose

Primrose fait un clin d’œil.

-Tu crois que je ne t’ai pas vu, petit voleur ?

Thérion rougit un peu, et détourne immédiatement la tête.

-Retournons donner cette flotte à Barham. Il souffle

-Bien, bien. Je te suis.

Le duo part vers le sud, retournant chez Barham, alors que le marchand réalise avec horreur qu’il lui manque de la marchandise.

Pendant ce temps, chez Barham

-Donc... Vous vous êtes tous rencontrés par la force du destin. Affirme Barham

H’aanit hoche la tête.

-Nous avons chacun un objectif bien précis, mais nous avons réussi à nous réunir tout de même.

-Voilà un bien étrange hasard des Dieux...

-N’est-ce pas ? Sans oublier que H’aanit, Olberic et Alfyn ont reçus des bénédictions de Dieux... Souffle Cyrus

-Vraiment ? Voilà qui est... Tente Barham

-J’espère que vous avez soif.

Tous se tournent vers Thérion, qui arrive, fiole à la main. Barham sourit.

-Vous avez été plus rapide que je ne le pensais.

-J’ai rempli ma part du marché. Alors, donnez-moi le mot de passe.

Barham saisit la fiole.

-Pas si vite ! Votre part du marché sera remplie quand je l’aurai décidé.

-Ah, je vois le genre... Lance Thérion

-Je l’espère bien. Il me faut deux ou trois autres éléments pour mes expériences, si vous êtes d’accord.

Thérion soupire profondément.

-Les voleurs sont de grands altruistes, c’est bien connu. Qu’est-ce que je peux faire pour vous ?

-Il me faut une écaille de vouivre. Pourriez-vous m’en obtenir une ?

-Je ne sais pas. Qu’est-ce que c’est ?

-Thérion, tu ne sais même pas... Tente Cyrus

-Non, excuse-moi, Monsieur Cyrus, je n’ai pas le loisir de papillonner dans une bibliothèque toute la journée ! Coupe Thérion

Barham s’éclaire la gorge, pour ramener l’attention sur lui.

-Un matériau de transformation spécial que l’on trouve parfois en ville... très convoité et donc très cher.

-Toujours le même refrain, quoi. Mais oui, je dois pouvoir dégoter ça. Affirme Thérion

-Fort bien. Bonne chance.

Thérion s’en va sans attendre. Primrose le suit.

-Tu aurais peut-être encore besoin de ma sublime aide. Taquine Primrose

-Je viens aussi. J’aimerais observer cette fameuse écaille. Souffle Cyrus

-Moi de même. Reprend H’aanit

Un geste, et Linde la suit calmement. C’est à ce moment que Barham se rend compte que cette panthère des neiges faisait partie du groupe.

Les quatre collègues partent. Laissant Ophilia, Olberic, Alfyn et Tressa devant la demeure de Barham.

-Oh, mais maintenant que j’y pense. Souffle l’érudit

Barham ouvre la porte de sa demeure.

-Souhaiteriez-vous quelque chose ?

Thérion, Primrose, H’aanit et Cyrus arrivent à nouveau sur la place. Primrose remarque avec un certain amusement que le marchand d’eau désertique n’est plus là.

-Le pauvre. Nous venons de ruiner sa carrière, te rend tu comptes ? Souffle Primrose

-Et ? Lance Thérion

-Rien, je ne le connaissais pas de toute façon. Répond Primrose

-Vous êtes cruels. Soupire Cyrus

-Et nous l’assumons. Reprend Thérion

Primrose lance un petit clin d’œil à Thérion. Ce dernier avance plus loin.

-Alors, un marchand d’écaille...

H’aanit remarque alors que Linde part plus loin, vers un semblant d’attroupement. H’aanit la suit.

Un marchand à l’immense sac à dos, ressemblant pour cela à Tressa, prône différents articles... Dont une écaille.

-Ecaille de vouivre ! Affirme le marchand. Une écaille de vouivre magnifique ! Seulement 3 000 feuilles !

H’aanit manque de s’étouffer. 3 000 ?! Vraiment ? Si cher pour une simple écaille ?

-Eh bien, voilà qui est intéressant.

H’aanit remarque Thérion derrière elle. Il approche du marchand.

-3 000 vous dites ? Pourquoi je ne pourrais pas négocier pour moins ?

-3 000 est le prix le moins cher du marché, vous ne pourrez trouver meilleur prix avec une telle qualité !

Thérion sort alors un petit sac. H’aanit se fige. Est-ce qu’il va réellement … ?

Non, il y a anguille sous roche. Evidemment que Thérion prévoit autre chose.

-3 000 alors. Tenez, c’est à vous ! Affirme Thérion

Thérion lance un sourire accueillant au marchand, qui accepte le sac sans sourciller. Il l’ouvre, regarde, semble compter...

Et sourit, avant de placer le sac autour de sa taille.

-Et voici votre écaille !

Thérion prend l’écaille, et serre la main de l’homme.

-Je suis ravi d’avoir fait affaire avec vous !

-Moi de même !

Thérion part alors plus loin, pour retrouver H’aanit.

-Tu lui as vraiment... Souffle H’aanit

-Bien sûr que non. Reprend Thérion. Tu me prends pour un débutant ?

Thérion amène H’aanit hors de vue du marchand, et sort de son poncho un sac, identique à celui qu’il avait donné au marchand.

-Tu as repris le sac lorsqu’il ne regardait pas. Souffle H’aanit

-Quand je lui ai serré la main. Précise Thérion

Il sourit, fier de lui. H’aanit soupire profondément.

-Je suppose que je vais fermer les yeux.

-Tu as le choix ?

-Le pire, c’est que non. Mais sache que je déteste te savoir voler à des innocents.

-3 000 écus l’écaille, c’est de l’arnaque.

-... Effectivement.

-Et tu as dit que nous étions camarade. Rappelle Thérion

-Et je ne le renie pas. J’ai le droit d’être ta camarade sans pour autant pardonner tous tes actes. Réplique H’aanit

-Vous voilà.

Primrose et Cyrus arrivent vers Thérion et H’aanit. Linde ronronne aux pieds de la chasseuse.

-Vous avez l’écaille ? Demande Cyrus

Thérion hoche la tête et présente l’écaille à l’érudit.

-Facile.

-Je n’en doute pas. Mais à présent... Tente Primrose

-OU EST PASSE CE SALE VOLEUR !!!

Les quatre partenaires se regardent dans les yeux.

-Allons y. Propose H’aanit

Ils courent alors vers le sud de la ville, espérant que le marchand ne les a pas vu.

Devant la maison de Barham, il n’y a plus personne.

-Ou sont passés les autres ? Demande Primrose

Cyrus ouvre la porte, et sourit.

-Ici !

Les quatre entrent, et remarque Barham s’affairer autour de plusieurs fioles, tandis que les autres voyageurs sont assis autour d’une table.

La maison de l’érudit est plutôt sobre. La seule trace d’originalité repose en différentes fioles, pots, et autres alambics qui peuplent le mur en face de l’entrée.

Thérion s’approche de Barham.

-J’ai ce que vous vouliez.

Barham se retourne sans un bruit, et prend l’écaille.

-Parfait. Vous êtes plutôt doué dans votre discipline.

-C’est un mot de passe qu’il me faut, pas des compliments.

-Quant à moi, il me faut une toute dernière chose. Souffle Barham

Thérion soupire profondément.

-Vous me rappelez qui est l’escroc, de nous deux ?

-Si vous ne voulez plus le mot de passe, il suffit de le dire.

-Bon, d’accord, mais c’est la dernière fois.

Barham sourit.

-Oui, promis. Il s’agit d’un type de minerai bien particulier... métallique, mais cristallin. Dès que je l’aurai, je pourrai lancer mon expérience.

Thérion lève les yeux au ciel.

-En voilà, une bonne nouvelle...

Il se dirige vers la porte d’entrée.

-J’en ai pour une seconde !

Il sort sans plus de cérémonies. Primrose se laisse tomber sur une chaise, H’aanit et Cyrus l’imite. Alfyn, quant à lui, se lève. 

-Euh… Je vais peut-être partir le rejoindre. Il souffle

-Tu penses qu’il a besoin d’une mère sur-protective ? Taquine Tressa

Alfyn soupire.

-Non, mais il a besoin de quelqu’un qui le surveille. A tout de suite !

Alfyn sort, et rattrape Thérion.

-Hey ! Je peux t’accompagner ?

Thérion lève les yeux au ciel.

-Oui, bien sûr, ça me fait plaisir…

-Merci !

Thérion et Alfyn partent vers la place, en quête ce minéral cristallin.

Quelques minutes plus tard

Alfyn et Thérion rient, alors qu’ils échappent à un marchand en colère.

-Tu ris de ça ? Quelle cruauté, mon cher apothicaire ! Reprend Thérion

Alfyn sourit.

-Franchement, j’imagine sa réaction, et je me sens coupable de rire.

Il soupire.

-Voler ici, voler par-là, voler plus ou moins partout… Mince, vous les voleurs travaillez dur !

Thérion reste en silence.

-Et tu es l’un des meilleurs, pas vrai ? Tu dois avoir un sacré stock de trésor caché !

-Disons que je me prépare pour ma retraite.

-Je… Je vois.

Alfyn secoue la tête.

-De toute façon, il nous reste un objet, et on aura fini notre mission terminé ! La lumière au bout du tunnel, hein ?

-« Notre » ? C’est pas comme si tu volais.

(Eh bien, tu parles d’un cas difficile…) Pense Alfyn

-Enfin bref, quand on a terminé, ça te dirait un coup à la taverne ?

Thérion semble hésiter une demi seconde.

-Bien sûr. Une pinte… ta tournée.

Quelques mètres plus loin

-Qu’est-ce que vous préparez, Barham ? Demande Cyrus

-Un petit quelque chose pour vous. Souffle Barham

L’érudit se tait quelques instants.

-Je me pose une question. Pourquoi Orlick a-t-il décidé de s’enfermer chez lui, refusant toute entrée, cachant une pierre draconique au lieu de partager ses découvertes avec le monde ? Souffle Cyrus

Barham reste en silence un petit moment.

-Votre curiosité vous perdra, cher collègue. Fait Barman

-Vraiment ? Tant que ça ?

Barham hoche la tête, sans se retourner vers l’érudit.

-Et pourquoi d... Tente Cyrus

-J’ai ce que vous vouliez.

Le groupe se retourne, Thérion vient d’ouvrir la porte. Alfyn est derrière, et salut les autres. Il tient un minerai brillant dans ses mains. Barham se retourne.

-Attrapez.

Thérion lance le minerai, Barham l’attrape.

-Oh ! C’est fabuleux ! Je vais pouvoir commencer mon expérience. Il fait

-Dites donc, vous n’oubliez pas un truc ? Vous m’aviez promis un mot de passe. Rappelle Thérion

-Il n’y a pas le feu ! L’expérience avant tout !

Barham se retourne, et manipule quelques fioles.

-Ne croyez pas que vous pouvez escroquer un escroc... Proteste Thérion

-Ne soyez pas ridicule ! Il faut savoir ronger son frein ! Je compte bien honorer ma part du marché !

Barham prend une lourde inspiration, et commence :

-Orlick et moi nous connaissons depuis l’université. Nous avions fait l’acquisition de ce laboratoire pour mener nos recherches. Mais il a changé après avoir découvert cette pierre draconique.

L’érudit affiche un air bien sombre.

-Il était comme possédé, et ses recherches ont pris le pas sur tout le reste. Il ne laissait plus personne s’approcher de lui. Pas même moi...

Thérion reste en silence devant les révélations de l’érudit. Mais Cyrus se lève.

-Je suis navré de l’entendre. Une telle obsession...

-C’est pour cette raison que je veux vous aider à lui prendre cette pierre. Elle n’a rien à faire entre nos mains... Affirme Barham

Thérion soupire profondément.

-Alors... Ce mot de passe ? Insiste Thérion

-Le mot de passe est « La vérité absolue ».

-« La vérité absolue ». Je ne devrais pas avoir trop de mal à m’en souvenir...

-Effectivement. Tenez, prenez également ceci.

Barham se retourne, et tend un petit objet brillant à Thérion.

-C’est une clé. Affirme le voleur

-Quel sens de l’observation ! Taquine Barham

-Vous avez utilisé ces matériaux pour la créer.

Barham hoche la tête.

-Vous êtes un chercher-né, mon garçon ! Le mot de passe vous permettra d’entrer dans le bâtiment. Mais seule cette clé vous ouvrira la porte menant au laboratoire.

Thérion sourit en coin.

-A croire qu’il ne veut vraiment laisser entrer personne. Pas même un vieil ami comme vous.

-Oui... Nous n’étions pas d’accord sur tout, mais je considère toujours Orlick comme mon frère. Murmure Barham

Barham secoue la tête.

-Il a fait la sourde oreille à tous mes avertissements, mais...

Il sourit.

-Je fera un bien piètre grand frère si je ne l’enquiquinais pas de temps à autre. La passion que nécessite notre métier peut vite tourner à l’obsession, et Orlick n’a malheureusement pas su l’éviter.

-Donc, cette grande amitié, cet amour fraternel même, est la raison pour laquelle vous tenez tant à m’aider ? Demande Thérion

-Je me le demande. C’est peut-être la haine ou la jalousie qui me motivent. Mais aujourd’hui encore, je repense à cette époque avec nostalgie. Je ne saurais renier la vérité de mon cœur. Souffle Barham

-Une histoire à faire pleurer dans les chaumières... Affirme Thérion

Il soupire profondément, et se dirige vers la porte de sortie.

-On devrais y aller.

Un coup de tête, et le groupe entier se lève.

-J’ai à moi seul bien assez de raison d’aller au bout de cette affaire. Merci. Fait le voleur

-Ce n’est pas la peine d’être aussi rude, Thérion. Affirme Olberic

Thérion baisse la tête.

(Amis, frères, associés...)

Il reste en silence un long moment, avant de partir brusquement de la maison, presque en courant.

-Thérion ! Crie Ophilia

(Laisse moi un peu d’air, stupide prêtresse. J’ai trop de souvenirs, d’un coup... Des souvenirs d’un associé, d’un frère, d’un ami…

-Je crois que la voie est libre.

-Ah ah, ces maudits Ciannos ont enfin eu ce qu’ils méritaient ! Disait-il

Je m’en souviens comme si c’était hier. Grand-gué, plus grande ville de Ruisselande. Il y a, quoi, une ou deux années, à peine…

On venait de faire un grand coup. Moi et Darius. Un grand vol.

-Toujours en train de plastronner comme si l’endroit leur appartenait... Je donnerais n’importe quoi pour voir la trogne qu’ils feront en voyant qu’on leur a damé le pion.

Il était hilare et euphorique à la fois.

-Ils auront beau chercher, ils ne trouveront jamais notre trésor. Affirma Darius

-Ils n’auraient pas su quoi faire d’un objet aussi rare, de toute façon. Je rétorquai

Darius s’avança plus loin, sac à la main.

-C’est clair. Bon, il reste plus qu’à refourguer cette gemme et...

-Attends. Je soufflai

Il s’arrêta et se retourna vers moi.

-Qu’est ce qui ne va pas ?

-Ou sont les pièces d’or qu’on a volées ? On a dit qu’on partagerait le butin.

-Ah ah, t’es un petit malin, toi !

Il m’a souri. Ce foutu sourire, que je lui connaissais trop bien…

-Vu qu’y avait pas grand-chose, je comptais tout garder pour te payer un godet plus tard.

-Je vois...

Je lui souris en réponse.

-Alors, on va claquer tout ça en faisant la fête ce soir !

-Ou-ouais, faisons ça ! Répondit Darius

-Mais reste sur tes gardes, surtout.

Je me suis avancé, et ait affirmé :

-Les Ciannos viendront se venger tôt ou tard. Ils se prétendent voleurs, mais ils n’hésiteront pas à avoir recours à la violence.

Darius s’est alors avancé vers moi, et a posé la main sur mon épaule. Un geste rassurant, il faisait souvent ça.

-Je le sais bien. Merci d’être aussi vigilant, cher associé.

-Aucun problème. Bon, allez, ne restons pas là.

Je suis parti, sans l’attendre. Cependant, je me souviens très bien l’avoir entendu soupirer, avant qu’il parte me rejoindre…)

-Thérion !

Le voleur sort alors de ses pensées. Il regarde autour de lui, il est au centre de la place de Noblecour. Et les sept autres voyageurs arrivent vers lui.

-Qu’est ce qu’il t’a pris de partir comme ça, hein ? Demande Alfyn

-Nous fais pas une crise comme ça, tu veux ? Fait Tressa

Thérion soupire profondément.

-Désolé, j’ai repensé à certaines choses.

-… Je vois. Murmure Primrose

Primrose se dirige vers le voleur.

-Bien. Maintenant que tu es sorti de tes pensées, nous pouvons aller dans le manoir, non ?

Thérion hoche la tête.

-Allons y.

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